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Full text of "Histoire naturelle des insectes. Genera des coléoptères, ou exposé méthodique et critique de tous les genres proposés jusquici dans cet orde dinsectes"

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THQZnAS  ILWCOLN 
CA3ET 

LiBRARY 
1925 


HISTOIRE  NATURELLE 


DES 


INSECTES 


COLÉOPTÈRES 


I. 


SJIISTOIRE  NATURELLE 

DES 

INSECTES. 


GENERA 


COLÉOPTÈRES 


EXPOSE  METHODIQUE  ET  CRITIQUE  DE  TOUS  LES  GENRES  PROPOSÉS 
JUSQFICI  DANS  CET  ORDRE  D'INSECTES, 

PAR 

M.  Th.  EiACORDAlRG 

ChfiTalier  de  l'Ordre  de  Léopold ,  Professeur  de  Zoologie  et  d'Anatomie  comparée  \  l'Uni- 
versité de  Liège,  Membre  associé  de  l'Académie  des  sciences  et  belles-lettres  de  Belgiqpie, 
Membra  correspondant  ou  honoraire  de  la  Société  impériale  des  Naturalistes  de  Moscou, 
de  l'Académie  des  sciences  naturelles  de  Philadelphie,  des  Sociétés  entomologi(iues  d« 
France,  de  Londres,  de  Stettin  et  de  la  Néerlande,  etc.,  etc. 

TOME  PREMIER 

CONTENAIiT  LES  FAMILLES  DES  CICINDÉLÈTES,  CARABIQUES, 
DYTISCIDES,  GYRINIDES  ET  PALPICORNES. 


PARIS 

LIBRAIRIE   ENCYCLOPÉDIQUE   DE   RORET, 

nos  HÀUTEFEUILLE,    12. 

1834. 


PRÉFACE. 


Un  traité  général  des  Insectes  de  l'ordre  des  Coléoptères  «st, 
dans  l'état  actuel  de  l'Entomologie,  un  travail  d'une  telle  éten- 
due, que  ce  n'est  pas  sans  d^  langues  hésitations  et  une  juste 
méfiance  de  mes  forces,  que  je  me  suis  décidé  à  entreprendre 
celui-ci.  Lorsque  j'eus  enfin  cédé  aux  sollicitations  réitérées  de 
l'honorable  éditeur  des  Suites  à  Buffon^  je  dus  me  demander 
quel  était  le  meilleur  plan  à  suivre  pour  que  cet  ouvrage  fût  à 
la  fois  de  quelque  utilité  pour  la  science  et  digne  de  prendre 
place  dans  le  recueil  dont  il  doit  faire  partie. 

Je  pouvais ,  en  premier  lieu,  composer  une  sorte  d'ouvrage 
élémentaire,  dans  lequel  la  classification  eût  été  subordonnée 
à  l'exposition  des  moeurs  de  ces  insectes,  en  n^e  contentant  de 
«iter  les  principaux  genres,  d'en  créer  quelques  nouveaux j  et 


VJ  PRÉFACE. 

de  décrire  les  espèces  les  plus  saillantes.  Un  tel  plan  eût  été  de 
facile  exécution  ;  mais  c'était  parcourir  une  route.battue  depuis 
longtemps,  et  je  renonçai  promptement  à  cette  idée. 

Je  pouvais  encore,  prenant  un  essor  plus  hardi,  essayer  de 
fonder  une  méthode  qui  me  fût  propre,  et,  mettant  à  profit 
les  matériaux  inédits  qui  abondent  dans  les  collections,  établir 
de  nouveaux  genres  en  foule,  et  décrire  toutes  les  espèces  qui 
ne  le  sont  pas  encore  et  que  j'eusse  pu  me  procurer.  Mais,  ou- 
tre que  j'eusse  dépassé  de  beaucoup  les  limites  qui  me  sont  assi- 
gnées par  les  convenances  de  l'éditeur,  c'était  me  lancer  dans 
un  champ  sans  bornes,  et  trop  oublier  peut-être  que  les  longs 
projets  ne  me  sont  plus  guère  permis;  je  fusse  certainement 
resté  à  mi-chemin. 

Enfin,  un  troisième  parti  restait  à  prendre,  celui-ci  :  la 
science,  ce  me  semble,  a  moins  besoin,  à  l'heure  qu'il  est,  de 
méthodes  et  de  coupes  génériques  nouvelles,  que  de  réunir  ses 
matériaux  dispersés  de  toutes  parts ,  de  dresser,  en  quelque 
sorte,  l'inventaire  de  ses  richesses,  en  un  mot,  de  voir  où  elle  en 
est,  pour  me  servir  d'une  expression  vulgaire.  La  littérature 
entomologique  est  déjà  immense  et  le  devient  chaque  jour  da- 
vantage. Quelques  entomologistes  ne  le  savent  pas  assez;  parmi 
ceux  qui  en  connaissent  toute  l'étendue,  combien  n'en  est-il  pas 
qui,  par  suite  de  circonstances  diverses,  ne  peuvent,  lorsqu'ils 
veulent  entreprendre  un  travail,  se  livrer  aux  recherches  préa- 
lables qui  leur  sont  nécessaires  ?  De  là,  entre  autres  résultats 
fâcheux,  l'extension  alarmante  de  la  synonymie,  cette  lèpre  des 
sciences  naturelles.  Un  ouvrage  qui  épargnerait,  ne  fût-ce  qu'en 
partie,  aux  personnes  dont  je  parle,  ces  recherches  indispensa- 
bles, ne  pourrait,  manifestement,  que  leur  être  utile,  à  la  con- 
dition toutefois  qu'il  fût  aussi  complet  que  possible,  et  que  les 
sources  y  fussent  soigneusement  indiquées.  Ce  peu  de  mots  suf- 


PBÉFACB.  Vl] 

fit  pour  donner  une  idée  du  plan  auquel,  toutes  réflexions  fai- 
tes, j'ai  cru  devoir  m'arrêter.  On  voit,  d'après  cela,  qu'un  pareil 
ouvrage  ne  peut  plus  être  qu'un  Gênera,  et  qu'il  ne  comporte 
ni  création  de  {jenres  nouveaux,  ni  description  d'espèces  iné- 
dites, ni  de  grands  développements  sur  les  mœurs. 

Mettant  donc  tout  amour-propre  de  côté,  je  me  suis,  pour 
ainsi  dire,  constitué  simplement,  quant  aux  genres,  le  rappor- 
teur des  travaux  d'autrui,  ne  me  léservant  ma  liberté  que  pour 
les  disposer  dans  l'ordre  qui  uie  paraîtrait  le  plus  convenable. 
Dès  lors  mon  premier  soin  a  dû  être  de  recbercher  tous 
ceux,  sans  exception,  qui  ont  été  proposés  jusqu'à  ce  jour;  le 
nombre  ne  peut  en  être  estimé  à  moins  de  G,ooo.  Erichson  en 
a  énuméré  5, 180,  en  1846,  dans  le  Nomenclator  zoologîcus  de 
M.  Agassiz,  et  c'est  rester  au-dessous  de  la  réalité  que  de  porter 
à  1,000  ceux  omis  dans  cet  ouvrage  ou  qui  ont  été  établis  de- 
puis son  apparition.  Cette  multitude  de  genres  peut,  au  point 
de  vue  de  mon  travail,  se  partager  en  trois  catégories. 

La  première  comprend  ceux  que  j'ai  pu  examiner  en  nature; 
je  les  ai  étudiés  avec  tout  le  soin  dont  je  suis  capable,  en  véri- 
fiant leurs  caractères  à  l'aide  de  dissections,  quand  les  exem- 
plaires m'appartenaient.  J'encours,  par  conséquent,  la  responsa- 
bilité entière  des  erreurs  que  j'ai  pu  commettre  dans  les 
caractères  que  je  leur  al  assignés. 

Je  mets  dans  la  seconde  ceux  dont  je  n'ai  pu  me  procurer 
des  représentants,  mais  qui  ont  été  caractérisés  d'une  manière 
satisfaisante  par  leurs  auteurs. 

Dans  la  troisième,  enfin,  figurent  ceux,  malheureusement 
trop  nombreux,  que  je  n'ai  pas^yu  non  plus  en  nature,  et  qui 
sont  accompagnés  de  caractères  superficiels,  incomplets  et  par- 
fois faux.  Il  va  sans  dire  que  j'ai  été  souvent  réduit  aux  conjec- 
tures sur  la  place  à  leur  assigner. 


Viij  PREFACE. 

Tout  genre  qui  n'est  pas  caractérisé  n'étant  qu'un  inot  sans 
signification,  je  n'avais  naturellement  pas  à  m'occuper  de  ceux 
qui  sont  dans  ce  cas,  et  je  ne  me  suis  même  pas  astreint  con- 
stamment à  les  citer  dans  la  synonymie. 

Quant  aux  espèces,  elles  sont  rejetées  en  notes,  et,  dans  la 
plupart  des  cas,  je  n'indique  que  celles  qui  ne  se  trouvent  pas 
dans  quelque  ouvrage  capital  relatif  à  la  famille  ou  à  la  tribu 
dont  elles  font  partie.  Il  est  des  livres  que  tout  entomologiste 
qui  n'est  pas  un  simple  collecteur,  doit  posséder,  tels  que,  par 
exemple,  le  Specîes  de  Dejean  sur  les  Carabiques,  le  travail  de 
M.  Burmeister  sur  les  Lamellicornes,  etc.  C'est  aux  ouvrages  de 
cette  importance  que  je  renvoie  le  lecteur,  en  me  contentant 
de  citer  les  espèces  qui  n'y  sont  pas  mentionnées.  Ces  espèces 
ne  sont  nullement  classées  d'après  leurs  analogies,  ce  qui  était 
impossible ,  mais  d'après  leur  patrie,  et  je  demande  qu'il  soit 
bien  entendu  que  je  ne  garantis  pas  toujours  qu'elles  appar- 
tiennent réellement  aux  genres  auxquels  elles  sont  annexées. 
Mon  rôle  se  borne  à  signaler  leur  existence  au  lecteur,  à  lui  in- 
diquer où  il  trouvera  leur  description  j  c'est  à  lui  de  vérifier  leur 
valeur. 

Les  premiers  états  des  insectes  sont,  dans  une  foule  de  cas, 
très-utiles  pour  contrôler  la  classification.  En  effet,  on  peut  dire, 
à  priori,  que  les  larves  d'un  groupe  réellement  naturel  doivent 
avoir  entre  elles  les  mêmes  analogies  que  les  insectes  parfaits, 
et  la  pratique  est  ici  presque  toujours  d'accord  avec  la  théorie. 
J'ai  donc  eu  soin  de  donner  dans  les  généralités  de  chaque  fa- 
mille et  de  chaque  tribu,  quand  cela  était  nécessaire,  une  des- 
cription sommaire,  mais  suffisante,  des  larves,  et  d'indiquer  pour 
chaque  genre  celles  qui  sont  connues.  Mon  travail,  sous  ce  rap- 
port, se  trouve  considérablement  simplifié  pour  l'avenir,  grâces 
au  catalogue  de  ces  larves  que  deux  de  mes  anciens  élèves, 


PRÉFACE,  JX 

MM.  F.  Chapuis  et  E.  Candèze,  ont  publié  récemment  dans  le 
huitième  volume  des  Mémoires  de  la  Société  royale  des  sciences 
de  Liège. 

J'avais  même,  dans  l'origine,  fait  pour  l'anatomie  des  Co- 
léoptères ce  que  je  viens  de  dire  de  leurs  larves^  mais  je  me  suis 
aperçu  que  ces  détails  prenaient  plus  de  place  que  je  ne  l'avais 
d'abord  pensé,  et  je  les  ai  complètement  supprimés  à  l'impres- 
sion. 

Enfin,  quant  aux  citations  dont  cet  ouvrage  est  rempli,  elles 
ont  été  vérifiées  avec  soin,  sauf  dans  un  très-petit  nombre  de 
cas  où  il  m'a  été  impossible  de  me  procurer  les  ouvrages  aux- 
quels elles  se  rapportent  ;  il  n'y  en  a  peut-être  pas  trois  sur  cent 
qui  soient  de  seconde  main.  Si  donc  ces  citations  sont  parfois 
trouvées  fautives,  le  lecteur  doit  attribuer  ce  fait  à  un  lapsus 
calamî  ou  à  une  erreur  de  typographie. 

Tel  est,  en  aussi  peu  de  mots  que  possible,  l'exposé  de  ce  que 
j'ai  voulu  faire.  Reste  à  savoir  si  l'exécution  aura  répondu  à 
l'idée;  le  public  entomologique  en  jugera.  J'aurai  atteint  mon 
but  si  j'ai  épargné  un  travail  fastidieux  aux  auteurs  qui,  avant 
de  publier  quelque  chose,  s'enquièrent  de  ce  qui  a  été  fait  avant 
eux,  et,  surtout,  si  j'ai  fait  voir  à  ceux  qui  débutent  où  eu  est, 
en  ce  moment,  la  science,  et  quelles  recherches  il  faut  faire 
avant  de  donner  comme  nouveaux  un  genre  ou  une  espèce.  Cet 
ouvrage  n'aura  pas  de  supplément  et  ne  peut  même  pas  en 
avoir,  car  ce  supplément  n'aurait  pas  de  fin.  Ce  n'est  qu'un  ta- 
bleau de  la  science  dans  un  moment  donné.  Peu  d'années  suffi- 
ront pour  qu'il  ait  cessé  d'être  fidèle  ;  mais  j'aurai  du  moins  pré- 
paré les  voies  à  ceux  qui  voudront  le  recommencer. 

Encore  un  mot  et  j'ai  fini.  Parmi  les  planches  qui  accompa- 
gnent ce  travail,  il  en  est  plusieurs  qui  étaient  destinées  primiti- 
vement à  un  ouvrage  dont  l'auteur  a  depuis  longtemps  abau- 


X  pbéfacb. 

donné  l'entomologie,  et  qui  n'a  pas  été  publié.  J'ai  dû  les 
accepter,  et  j'en  décline  la  responsabilité.  Quant  aux  autres,  je 
réclame  en  leur  faveur  un  peu  d'indulgence.  Je  n'ai  pas  pu  les 
exécuter  moi-même,  et,  dans  la  ville  que  j'babite,  il  n'existe 
aucun  dessinateur  pour  l'histoire  naturelle.  Les  artistes  que  j'ai 
dû  employer  étant  complètement  étrangers  à  cette  science,  et 
ne  comprenant  pas  toujours  bien,  malgré  mes  explications,  le? 
objets  qu'ils  avaient  sous  les  yeux,  n'ont  pas  pu,  dans  tous  les 
cas,  les  reproduire  avec  l'exactitude  désirable. 


Liège,  janvier  1854. 


GEMEEA 


DES 


COLÉOPTÈRES. 


CLASSE  DES  INSECTES. 

Ordre    COLÉOPTÈRES. 


Organes  buccaux  composés  d'un  labre,  une  paire  de  naandibules,  une 
paire  de  mâchoires  et  une  lèvre  inférieure  palpigères,  tous  libres.  — 
Prolhorax  non  soudé  au  mésothorax.  —  Quatre  ailes  ;  les  supérieures 
ou  élytres  plus  ou  moins  solides,  unies  par  une  suture  droite,  quand 
elles  sont  fermées,  et  recouvrant  les  inférieures;  celles-ci  membra- 
neuses, pliées  transversalement  au  repos. 

Métamorphoses  complètes.  —  Larves  à  tête  distincte,  hexapodes  ou 
apodes.  —  Nymphes  inactives,  enveloppées  d'une  membrane  lâche, 
laissant  voir  les  organes  de  l'insecte  parfait. 

L'organisation  des  Insectes  en  général,  et  celle  des  Coléoptères  en 
particulier,  étant  exposées  dans  une  multitude  d'ouvrages,  il  me  paraît 
superflu  d'entrer  dans  aucun  détail  à  ce  sujet.  Quiconque  aborde  l'étude 
spéciale  de  l'un  des  ordres  de  cette  classe  d'animaux,  doit  connaître 
leurs  divers  organes,  les  noms  que  ces  organes  ont  reçus,  et  avoir  au 
moins  une  idée  de  l'histoire  scientifique  de  la  classe  entière.  Supposant 
donc  que  le  lecteur  possède  ces  notions  indispensables,  je  me  bornerai 
à  quelques  courtes  observations  sur  l'état  actuel  de  l'étude  des  Coléop- 
tères au  point  de  vue  systématique. 

Latreille,  en  introduisant  les  familles  naturelles  en  entomologie,  à  l'i- 
mitalion  de  ce  qu'avait  fait  L.  De  Jussieu  pour  la  botanique,  a  donné  à 
cette  science  sa  forme  définitive,  et  il  ne  peut  plus  être  question  désor- 
mais que  de  perfectionner  sa  méthode,  en  augmentant  ou  diminuant  le 
nombre  de  ses  familles,  mais  surtout  en  les  épurant  et  précisant  mieux 
leurs  caractères.  C'est  ce  à  quoi  tendent  les  efforts  incessants  des  ento- 


XI]  GENERA   DES   COLÉOPTÈRES. 

molo'ïistes,  et  tous  leurs  travaux,  généraux  ou  partiels,  n'ont  au  fond 
pas  d'autre  but. 

Pour  ce  qui  concerne  les  Coléoptères  spécialement,  quand  on  examine 
quels  ont  été  les  résultats  les  plus  généraux  de  ces  efforts,  on  peut  con- 
stater ce  double  fait  :  d'abord  que  les  groupes  d'un  rang  élevé  établis  par 
Lalreille  ont  été  profondément  modifiés;  en  second  lieu,  l'emploi  de 
caractères  restés  inconnus  à  ce  grand  entomologiste  ou  dont  il  avait  à 
peine  fait  usage. 

Sur  le  premier  point,  je  veux  dire  que  les  sous-divisions  ou  tribus 
des  familles  de  Latreille  ont,  à  l'heure  qu'il  est,  éprouvé  le  même  sort 
que  les  genres  de  Linné  ;  en  d'autres  termes,  que  de  même  que  les  fa- 
milles en  question  sont  pour  la  plupart  les  genres  linnéens,  de  même  les 
tribus  dont  elles  se  composent  sont  presque  toutes  devenues  des  fa- 
milles. Si,  tout  en  montant  ainsi  d'un  degré  dans  l'échelle  systématique, 
ces  tribus  fussent  restées  subordonnées  à  des  groupes  supérieurs,  au 
fond  rien  n'eût  été  changé.  Mais  ces  groupes  supérieurs  ont  été  suppri- 
més, de  sorte  que  les  familles  actuelles  n'ont  plus  de  lien  qui  les  rat- 
tache ensemble  et  sont  complètement  indépendantes  les  unes  des  autres. 
Un  exemple  fera  comprendre  ceci.  Dans  ses  derniers  ouvrages  systéma- 
tiques, Latreille  a  placé  en  tête  de  l'ordre  actuel  sa  famille  des  Carnas- 
siers, laquelle  est  divisée  en  Carnassiers  terrestres  et  Carnassiers  aqua- 
tiques. Les  terrestres,  à  leur  tour,  sont  partagés  en  deux  tribus  :  les 
Cicindélètes  et  les  Carabiques;  les  aquatiques  n'en  forment  qu'une  seule, 
la  tribu  des  Hydrocanthares.  Or,  maintenant  la  famille  des  Carnassiers 
n'existe  plus,  et  les  tribus  que  je  viens  de  nommer  constituent  autant 
de  familles  isolées  ;  les  Hydrocanthares  même  en  forment  deux.  Que 
l'on  parcoure  les  ouvrages  en  question,  en  les  comparant  aux  travaux 
entomologiques  les  plus  récents,  et  partout,  ou  à  peu  près,  on  trouvera 
un  résultat  semblable. 

Erichson  est  l'auteur  de  ce  changement  (i)  qui  semble  en  voie  d'être 
généralement  adopte.  On  peut  néanmoins  se  demander  s'il  y  a  là  un 
progrès  véritable  ;  je  pencherais  volontiers  vers  la  négative.  En  effet, 
toute  classification  n'est  qu'un  assemblage  de  groupes  rapprochés  en 
raison  de  leurs  analogies,  et  dont  les  supérieurs  contiennent  et  enve- 
loppent pour  ainsi  dire  les  inférieurs  de  degré  en  degré,  jusqu'aux  genres 
qui  constituent  les  unités  systématiques  (2).  Ces  groupes  n'étant  que 

(1)  Die  Kœfer  cler  Mark  Brandenb.  in-S»^  Berlin,  1838-39. 

(2)  On  objectera  peut-être  que  ce  sont  les  espèces  et  non  les  genres  qui  con- 
stituent ees  unités.  Mais  je  crois  qu'il  faut  distinguer  entre  les  unités  sys- 
tématiques et  celles  qu'on  pourrait  appeler  zoologiques.  Celles-ci  sont  constituées 
par  les  individus  et  se  manifestent  sous  quelque  aspect  que  nous  envisagions 
les  animaux  3  elles  sont  en  même  temps  inséparables,  dans  notre  esprit,  de 
l'idée  d'espèce.  La  notion  du  genre  ne  s'éveille,  au  contraire,  eu  nous,  qu'avec 
celle  de  classification.  Dès  lors,  le  genre  semble,  plutôt  que  l'espèce,  former 
l'unité  systématique. 


GENERA   DES    COLÉOPTÈRES^  Xiij 

des  conceptions  de  notre  esprit,  nous  pouvons  en  multiplier  ou  dimi- 
nuer le  nombre  à  volonté,  sans  qu'il  soit  possible  en  cette  matière  de 
préciser  le  point  où  il  convient  de  s'arrêter,  témoin  les  dissentiments 
sans  fin  qui  existent  à  cet  égard  parmi  les  naturalistes,  selon  que  la  na- 
ture de  leur  esprit  les  porte  vers  la  synthèse  ou  vers  l'analyse.  Toute- 
fois, à  défaut  de  réglés  absolues,  reste  la  faculté  d'appréciation,  et  dans 
le  cas  actuel,  la  question  consiste  à  savoir  si  les  rapports  incontestables 
qui  unissent  les  Cicindélètes ,  les  Carabiques  et  les  Hydrocantbares,  ne 
doivent  pas  être  exprimés,  ce  qu'avait  fait  Latreille  en  établissant  sa 
famille  des  Carnassiers.  En  la  détruisant  ainsi  que  les  autres,  Erichson 
a  cessé  de  rendre  sensibles  ces  rapports  ;  aussi  les  familles  qu'il  a  ad- 
mises dans  sa  méthode  sont-elles  simplement  juxtaposées  comme  le  sont 
les  genres  eux-mêmes  dans  les  ouvrages  de  Linné  et  de  Fabricius. 

Je  ne  parle  pas  de  la  suppression  du  système  tarsal  qui  est  encore  un 
des  traits  de  la  méthode  d'Erichson,  attendu  que  ce  système  n'a  jamais 
été  universellement  adopté  et  qu'Erichson  n'a  pas  innové  en  ne  l'admet- 
tant pas.  Ainsi  que  l'a  très-bien  fait  observer  M.  Weslwood  (1),  si  La- 
treille lui  est  resté  Adèle  jusque  dans  ses  derniers  écrits,  ce  n'est  pas  qu'il 
se  fit  aucune  illusion  sur  sa  valeur,  mais  uniquement  parce  qu'il  déses- 
pérait d'arriver,  par  une  autre  voie,  à  un  arrangement  plus  naturel  (i2). 
La  véritable  objection  contre  ce  système  consiste  en  ce  qu'il  oblige  de 
séparer  des  groupes  qui  sont  voisins  sous  d'autres  rapports  (ô),  et  non 
pas  dans  l'existence,  chez  les  Tétramères  et  les  ïrimères,  d'un  petit 
article  à  la  base  du  dernier,  qui  fait  que  leurs  tarses  en  comptent  réel- 
lement un  de  plus  que  ne  l'expriment  ces  mots.  Cet  article  étant  con- 
stamment rudimentairc ,  ces  insectes  se  trouvent  dans  une  condition 
qui  leur  est  propre,  et  M.  Westwood  (-4)  a  mis  fin  aux  discussions  dont 
ils  ont  été  l'objet  en  faisant  voir  qu'il  ne  s'agissait  ici  que  de  mots  nou- 
veaux à  créer  pour  exprimer  cet  état  de  choses,  et  en  proposant  ceux  de 
Pseudotétramères  ou  Subpentamères ,  et  de  Pseudotrimères  ou  Subté- 
Iramères. 

Néanmoins ,  tout  en  cessant  d'attribuer  au  nombre  des  articles  des 

;    (1)  An  Introd.  to  Oie  mod.  Classif.  of.  Ins.  l,  p.  38. 

(2)  Dans  son  Gênera  Crustaceoriim  et  Insedorum  (I,  p.  172)  se  trouvent 
ces  mots  remarquables  :  «  Articulorum  tarsorum  progressio  numeiica  in  me- 
thodo  naturali  non  admittenda.  »  Voyez  en  outre  ses  Considérations  générales 
sur  les  Crustacés,  les  Arachnides  et  les  Insectes,  p.  67. 

(3)  On  pourrait  lui  adresser  une  objection  plus  fondamentale  encore,  à  savoir, 
que  baser  uniquement  sur  un  caractère  d'aussi  peu  d'importance  fonctionnelle 
la  classification  d'un  groupe  d'animaux  qui  ne  comprend,  à  l'heure  qu'il  est, 
pas  moins  de  80,000  espèces,  c'est  un  procédé  incompatible  avec  la  méthode 
naturelle,  dont  le  principe  est  de  s'appuyer  sur  l'ensemble  des  organes  et  non 
pas  sur  un  organe  isolé.  Autre  contradiction  non  moins  remarquable  :  l'ordre 
des  Coléoptères  est  le  seul  où  les  tarses  jouent  ce  rôle  dominateur. 

(4)  Loc.  cit.  p.  44. 


Xjv  'gênera  des  coléoptères. 

tarses  le  rôle  primaire  qu'on  lui  avait  fait  jouer,  il' ne  faut  pas  rabaisser 
son  importance  réelle.  Si  l'on  examiçe  les  résultats  généraux  qu'a  pro- 
duits sa  suppression  dans  les  systèmes  actuels,  on  voit  qu'en  définitive 
ils  se  bornent  à  l'iniercalation  parmi  les  Pentamères  de  quelques  genres 
d'Hétéromères,  de  la  majeure  partie  des  Xylophages  et  de  la  totalité  des 
Dimères  de  Latreille.  A  part  cela,  les  vastes  groupes  des  Hétéromères  et 
des  Télraraères  sont  restés  intacts  ^  se  refusent  à  admettre  dans  leur 
série  aucun  genre  qui  soit  Pentamère.  Leurs  nombreuses  familles  ne  se 
laissent  pas  davantage  séparer  les  unes  des  autres;  qu'on  essaie  de  le 
faire  et  l'on  renoncera  promptement  à  cette  idée.  Ce  fait  est  certaine- 
ment remarquable. 

Quoi  qu'il  en  soit,  cet  ouvrage  étant  destiné  à  présenter  le  tableau  de 
la  classification  des  Coléoptères  dans  sa  forme  la  plus  récente,  j'ai  cru 
devoir  me  conformer  aux  idées  d'Erichson,  sauf  quelques  changements 
dans  le  nombre  et  la  situation  relative  des  familles  qu'il  a  admises.  Mal- 
heureusement, la  mort  prématurée  et  à  jamais  regrettable  de  cet  excel- 
lent entomologiste,  ne  lui  a  pas  permis  de  mettre  la  dernière  main  à  sa 
méthode.  Pour  la  connaître,  il  faut  recourir  à  trois  de  ses  ouvrages. 
Deux  d'entre  eux,  qui  sont  des  Faunes  locales,  ne  contiennent  qu'une 
partie  de  ces  familles  (i)  et  ne  peuvent  servir  pour  le  but  que  j'ai  en 
vue.  Elles  sont  toutes  nommées  dans  le  troisième  (2),  mais  par  ordre 
alphabétique  ;  je  suis  néanmoins  obligé  d'en  emprunter  la  liste  à  ce  der- 
nier : 

Anlhicides,  Cistélides. 

Anisotomides.  Clériens. 

Atopiies.  Coccinellides. 

Brenthides.  Colydiens. 

Buprestides.  Cryptophagides. 

Byrrhiens.  Cucujipes. 

Carabiques.  Curculionites. 

Cébrionites.  Cyphonides. 

Cérambycins.  Dermestins. 

Cicindélètes.  Dyslicides. 

Cisides.  Elalèrides. 

(1)  Le  premier  est  celui  cité  plus  haut  {Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.)  et  con- 
tinué sous  le  titre  à&Naturgeschichte  der  Insekten  Deutschhinds(Berlm,  1847-48); 
il  contient  tous  les  Pentamères  et  les  familles  Intercalées  parmi  eux.  —  Le  se- 
cond, intitulé  :  Conspectus  insectorum  Coleopterorum  quœ  in  republica  Pe- 
ruana  observata  sunt  fNViegmanns  Archiv.  1847,  I,  P-  67  sq.),  ne  comprend 
que  les  familles  qui  ont  des  représentants  en  Amérique  et  en  particulier  au 
Pérou. 

(2)  Le  Nômenclator  zoologicus  d'Agassiz,  dont  Erichson  a  rédigé,  ou  plutét 
revu  la  partie  entomologique.  Le  tableau  que  je  reproduis  se  trouve  eu  tête  de 
l'ordre  des  Coléoptères. 


GBMEKA   DES    COLEOPTERES. 


xy 


Endomychides. 

Erotylènes. 

Eucncmides. 

Géorryssiens. 

Gyrinitcs. 

Hétérocérides. 

Histériens. 

Hydrophiliens. 

Lagriaires. 

Lamellicornes. 

Lampyrides. 

Lalhridiens. 

Lycides. 

Mélandryades. 

Méloïdes. 

Mclyrides. 

Mordellones. 

Mycétophagides. 


OEdémériles. 

Parnidcs. 

Paussilcs. 

Phalacrides. 

Psélaphiens. 

Pyrochroides. 

P»hipicérides. 

Rhysodides. 

Salpingides. 

Scaphidilcs. 

Scydménides. 

Silphales, 

Staphyliens. 

Tcléphôrides. 

Ténébrionites. 

Throscites. 

Trichoptérigiens, 


Depuis  ces  travaux  d'Erichson,  l'ouvrage  le  plus  imporlant,  et  basé 
sur  les  mêmes  principes,  qui  ait  paru,  est  celui  de  M.  L.  Uedtenbachcr 
sur  les  Coléoplères  de  l'Autriche  (1).  Toutes  les  familles  y  étant  expo- 
sées, sauf  un  très-petit  nombre  qui  sont  exclusivement  exotiques,  il  ne 
sera  pas  inopportun  d'en  donner  la  liste,  attendu  que  leur  arrangement 
relatif  diffère  à  beaucoup  d'égards  de  celui  qu'Erichson  eût  probable- 
ment suivi  s'il  eût  fait  connaître  son  dernier  mot  à  cet  égard. 


Cicindelae. 

Carabi. 

Dytisci. 

Gyrini. 

Hydrophili. 

Sphœrii. 

Parni. 

Elmides. 

Silphae. 

Scaphidii. 

Anisotomœ. 

Isilidulae. 

Colidii. 

Cucujj. 

Cryplophagi. 


f^athridii. 

Mycetophagi. 

Dermestae. 

Georyssi. 

Byrrhi. 

Throsci. 

Histri. 

Scarabaei. 

Buprcsli. 

Elalcres. 

Cyphones. 

Telephori. 

Malachii. 

Cleri. 

Plini. 


(1)  Fauna  Austriœ;  Dk  Kœfer,  inS»,  Wien.  1849. 


XVJ  GEXERÂ   DES   COtÉOPTÈEÈS. 

Anobii.  Helopes. 

Bostrichi.  Cistete. 

Hylesini.  Serropaîpi. 

Curculiones.  Mordellae. 

Cerambices.  Cantharides. 

Chrysomelae.  Lagriae. 

Clypeastres.  Pyrochfose. 

Coccinellae.  Anlhici. 

Lycoperdinae.  Scydmseni. 

Tenebriones.  Pselaphi. 

Opatri.  Clavigeri. 

Blapes.  Staphylini. 

Pour  ce  qui  me  concerne,  je  ne  saurais  en  ce  moment  donner  un 
tableau  analogue  à  celui  qui  précède.  Le  sujet  est  trop  vaste  pour  être 
de  prime-abord  embrassé  dans  son  ensemble. 

Erichson  et  M.  L.  Redtenbacher  se  sont  conformés  tous  deux  à  l'u- 
sage généralement  suivi,  depuis  Latreille,  de  mettre  les  espèces  carnas- 
sières en  tête  de  l'ordre.  Il  n'y  a  jamais  eu  à  cet  égard  que  deux  opi- 
nions parmi  les  entomologistes  :  celle-ci  et  celle  de  Linné,  Fabricius, 
Olivier  et  leurs  contemporains,  qui  assignaient  cette  place  aux  Lamel- 
licornes. De  nos  jours,  MM.  Ilope  (i),  Burmeister  (2)  et  Blanchard  (5) 
ont  de  nouveau  réclamé  la  priorité  en  faveur  de  ces  insectes.  Les  deux 
derniers  se  sont  appuyés  principalement  sur  ce  que  leur  système  ner- 
veux est  à  son  maximum  de  concentration,  les  ganglions  de  sa  chaine 
abdominale  étant  réunis  chez  la  plupart  d'entre  eux  en  une  grosse 
masse  située  dans  le  thorax.  Mais,  outre  que  ce  système,  comme  l'a  dit 
M.  De  Siebold  (4),  «  varie  quelquefois  tellement  dans  les  limites  d'un 
même  groupe  qu'il  ne  se  ressemble  nullement  chez  des  espèces  d'ailleurs 
très-voisines  sous  tous  les  autres  rapports,  »  il  y  a  des  objections  sé- 
rieuses à  faire  sur  la  valeur  qu'il  faut  attribuer  à  la  centralisation  de  ses 
ganglions  Ihoraciques  et  abdominaux  (5). 

(1)  The  Coleopt.  Manual,  part.  L 

(2)  Handb.  der  Entomol.  Bd.  III. 

(3)  Hist.  nat.  d.  Ins.  l,  p.  202,  et  Ann.  d.  Se.  nat.  Série  3,  V,  p.  317. 
(i)  Manuel  d'Anat.  compar.  Trad.  franc.  I,  p.  554. 

(5)  Le  système  nerveux  des  Insectes  a  été  tour  à  tour  considéré  comme  re- 
présentant le  système  cérébro-spinal,  les  ganglions  intervertébraux  et  le  grand 
sympathique  des  Vertébrés.  Aujourd'hui  que  l'on  sait  que  ces  animaux  pos- 
sèdent un  système  spécial  (nerfs  stomato-gastriques)  pom-  les  organes  de  la  vie 
végétative,  et  que  leur  chaîne  ventrale  se  compose  de  fibres  de  nature  diffé- 
rente, les  unes  sensibles,  les  autres  motrices,  la  première  des  opinions  ci-dessus 
est  la  seule  admissible.  Lès  lors,  ce  sont  les  ganglions  sus-  et  sous-œsophagiens, 
d'où  partent  les  nerfs  des  sens  et  ceux  des  organes  buccaux,  qui  représentent 
le  cerveau  des  animaux  supérieurs,  et  c'est  leur  plus  ou  moins  de  développe- 


ceNera  des  coléoptères.  xvij 

Une  autre  considération  peut  être  invoquée  à  l'appui  de  la  préémi- 
nence dans  l'ordre  actuel  des  espèces  carnassières.  Parmi  les  Vertè- 
bres, c'est  le  plus  ou  moins  de  ressemblance  avec  l'homme  qui  décide 
de  la  place  que  chaque  groupe  doit  occuper  dans  l'échelle  zoologique. 
Chez  les  Invertébrés,  ce  terme  de  comparaison  faisant  défaut,  il  faut 
recourir  à  un  autre  qui  ne  peut  être,  ce  me  semble,  que  la  nature  des 
rapports  que  ces  animaux  ont  avec  le  monde  extérieur.  Or,  comme  ces 
rapports  sont  principalement  déterminés  par  le  genre  de  nourriture, 
celle-ci  joue  dans  la  question  dont  il  s'agit,  un  rôle  de  premier  ordre. 
Si  cela  est  admis,  il  est  incontestable' que  les  substances  animales  sont 
d'un  rang  supérieur  aux  substances  végétales,  et  que,  parmi  les  pre- 
mières, il  en  est  de  même  de  celles  qu'anime  la  vie  à  l'égard  de  celles 
qui  en  sont  privées.  A  ce  point  de  vue  on  ne  saurait  douter  que  les 
Coléoptères  carnassiers  doivent  être  placés  en  tête  de  l'ordre. 

Au  surplus,  cette  question  est  subordonnée  à  une  autre  plus  générale, 
à  l'idée  qu'on  se  fait  des  rapports  que  les  êtres  vivants  ont  entre  eux. 
Les  naturalistes  ont  à  peu  près  épuisé  tous  les  procédés  graphiques  à 
l'aide  desquels  ces  rapports  peuvent  être  rendus  sensibles  aux  yeux. 
Ainsi  on  se  les  est  successivement  représentés  sous  la  forme  d'une 
chaîne  continue  (Bonnet),  d'une  carte  géographique  (Linné),  d'un  arbre 
ramifié  dichotomiquement  ou  non  (Lamarck),  d'un  assemblage  de  cer- 
cles enchâssés  les  uns  dans  les  autres  (Mac-Leay),  d'une  sphère  pleine 
(Kirby),  d'une  réunion  de  groupes  d'inégale  grandeur,  les  uns  princi- 
paux, les  autres  satellites  (Milne-Edwards),  d'un  ensemble  de  lignes 
parallèles  (BruUé),  etc.  Parmi  ces  nombreuses  opinions,  on  voit  qu'il 
n'en  est  que  deux,  celles  de  Bonnet  et  de  Lamarck,  oii  il  est  absolument 
indispensable  de  déterminer  le  groupe  qui  doit  servir  de  point  de  départ  ; 
dans  les  autres,  il  est  plus  ou  moins  indifférent  de  commencer  par  l'un 

ment  et  de  complication  (déjà  M.  Dujardin  y  a  signalé  récemment  des  organes 
spéciaux  chez  les  abeilles^  si  remarquables  par  leur  instinct)  qui  devrait  décider 
de  la  prééminence  relative  des  espèces.  Mais  leur  structure  intime  est  si  peu 
connue,  qu'à  peine  a-t-on  essayé  de  compar'br  leurs  diverses  parties  à  celles  du 
cerveau  des  Vertébrés,  et  qu'on  peut  dire  qu'à  cet  égard  notre  ignorance  est 
complète.  Dès  lors,  également,  la  chaîne  abdominale,  qui  fournit  principale- 
ment des  nerfs  aux  muscles  du  tronc  et  des  organes  locomoteurs,  ne  peut  plus 
correspondre  qu'à  la  moelle  épinière  des  Vertébrés^  et  sa  centralisation  ne 
semble  pas  avoir  beaucoup  plus  d'importance  que  le  raccourrissement  qu'on 
observe  quelquefois  dans  cette  dernière,  par  exemple,  chez  quelques  Chéloniens 
èl  le  Poisson-Lune.  Si  cette  centralisation  produit  quelques  résultats,  ceux-ci 
doivent  porter  sur  les  organes  locomoteurs  ou  sur  le  plus  ou  moins  de  mobilité 
des  segments  abdominaux,  comme  l'a  dit  BI.  Strauss-Durckheim.  Mais  les  faits 
jettent  plutôt  du  doute  sur  cette  théorie  qu'ils  ne  la  confirment.  Le  Hanneton, 
par  exemple,  qui  devrait,  avec  son  volumineux  ganglion  thoracique,  jouir  d'une 
énergique  locomotion^  est,  au  contraire,  un  des  insectes  qui  volent  et  qui  mar- 
chent le  plus  mal.  D'un  autre  côté,  son  abdomen  sans  ganglions  est  notablement 
plus  mobile  que  celui  d'un  Carabe  ou  d'un  Lucane,  qui  en  est  pourvu. 

Coléoptères,    Tome  L  * 


Ifjfj  4'mu  m  mummi 

m  pnr  i'aulr'ej  èèél,  bien  ésiendu,  ne  s'appll^iidtit  (ôujôùfs-  ^ti'dù^ 
ïnvcrîcbi^cs. 

Quelque  opinion,  du  reste,  qu'on  adopîc  d<inS  ccUd  (jîjè^lloii,  il  tîé 
faut  jamais  oublier  que  nous  ne  pouvons  réaliser  que  Irès-imparfaite" 
nient  dans  la  pratique,  le  plan  conçu  par  noire  esprit,  la  série  linéaire 
que  nous  sommes  obliges  de  suivre  dans  nos  livres  s'opposant  invinci- 
blement à  ce  que  nous  puissions  exprimer  au-dtià  d'un  petit  nombre 
des  rapports  que  les  êtres  ont  entre  eux  (i).  Ceci  n'est  pas  inutile  à  ré- 
péter, car  on  voit  encore  assez  fréquemment  des  naturalistes  s'efforcer 
de  construire  une  série  linéaire,  ou  des  critiques  conclure  de  ce  qu'un 
auteur  a  placé  un  groupe  entre  deux  autres,  qu'il  regarde  ce  groupe 
comme  ayant  plus  d'atlinité  avec  les  deux  en  question  qu'avec  ceux  qui 
se  trouvent  dans  son  voisinage.  Cette  impossibilité  d'exprimer  tous  les 
rapports  est  même,  pour  le  dire  en  passant,  une  des  principales  causes 
de  l'instabilité  de  nos  méthodes,  tel  auteur  sacrifiant  les  uns  pour  ex- 
primer les  autres,  et  tel  autre  mettant  en  évidence  ceux-ci  et  rejetant 
ceux-là. 

S'il  y  a  lieu  d'hésiter  sur  la  valeur  des  changements  apportés  à  la 
classification  des  Coléoptères,  depuis  Latreille,  il  n'en  est  plus  de  même 
pour  ce  qui  regarde  l'emploi  des  caractères  qui  lui  étaient  restés  incon- 
nus ou  dont  il  n'avait  pas  apprécié  toute  l'importance  ;  ici  le  progrès 
est  réel. 

II  faut,  je  crois,  mettre  au  premier  rang  l'étude  plus  approfondie  qui 
a  été  faite  des  parties  constituantes  des  segments  thoraciques. 

Ainsi,  M.  Spinola  (-2)  a  montré  le  parti  qu'on  peut  tirer  de  la  pré- 

(1)  Kirby  [Faim.  Bor.  Amer.  Préface,  p.  XXV)  a  démontré  ceci  admirable- 
ment dans  le  passage  que  voici  :  «  Que  nous  considérions^  dit-il^  les  aflînités 
qu'ont  entre  elles  les  productions  de  notre  globe,  comme  représentées,  soit 
par  un  arbre  ramifié,  soit  par  un  réseau,  ou  une  sphère  composée  d'une  infi- 
nité d'autres  sphères,  grandes  et  petites,  en  contact  de  toutes  parts  et  enchâs- 
sées à  l'infini  les  unes  dans  les  autres,  si  nous  entreprenons  de  disposer  et  de 
décrire  sur  le  papier  les  individu*  composant  un  groupe  quelconque  des  trois 
règnes,  nous  trouverons  qu'il  est  au-dessus  de  nos  forces  de  le  faire  de  façoa 
à  conserver  intactes  et  sans  dérangement  toutes  leurs  connexions.  Nous  sommes 
obligés  de  le  faire  d'après  une  série  qui  ne  peut  être  qu'une  suite  de  mutila- 
tions et  dp,  dislocations.  C'est  comme  si  l'on  coupait  toutes  les  branches  et  tous 
les  rameaux  d'un  arbre  pour  les  placer  bout  à  bout,  comme  si  l'on  mettait  en 
pièces  un  réseau  pour  en  aligner  les  mailles  à  la  suite  les  unes  des  autres,  ou, 
enfin,  comme  si  l'on  brisait  une  sphère  pour  en  retirer  les  sphères,  grandes  et 
petites,  qui  la  constituent^  et  les  ranger  sur  une  ligne  continue.  De  sorte  qua 
c'est  une  entreprise  sans  espoir  de  réussite  que  d'essayer  un  arrangement  d'ac- 
cord avec  la  nature  dans  toutes  ses  parties.  L'homme,  si  fier  de  la  force  de  son 
inteUigence,  ne  peut  concevoir  complètement  cet  arrangement,  et  encore  moins 
l'exprimer  et  lui  donner  un  corps.  Tout  ce  qu'il  peut  faire,  c'est  d'en  donner 
une  idée  générale  et  d'eu  décrire  quelques  fragments.  » 

(2)  Dei  Prioniti  et  dei  Çokotteri  ad  essi  jiiù  affini,  Mém,  de  l'Acad.  de 
Turin^  Série  2,  V. 


ééiicê  ou  de  l*âb«éttcë  d*u»ié  suture  entre  Va^ceau  tlorsat  cl  les  flancs  du 
prolhorax.  Il  a  mémo  basé  sur  c<î  caractère  un  arrangeracnt  nouveau 
de  l'ordre. 

Erichson  (1)  en  a  fait  autant  pour  les  parapleures  du  mélathorax, 
selon  que  leurs  deux  éléments  constituants,  les  épislernums  et  les  épi- 
mères,  restent  distincts,  ou  que  l'un  d'eux  (les  épimcres)  devient  in- 
visible. 

Les  parapleures  du  mésolhorax  qu'il  avait  négligées,  ont  fourni  ré-  ' 
cemment  à  M.  J.  Le  Conte  (2)  des  caractères  importants  pour  une  nou- 
velle classification  des  Carabiques,  dont  on  trouvera  l'analyse  à  la  suite 
de  cette  famille. 

Le  nombre  des  segments  abdominaux  visibles  en  dessous,  la  sou- 
dure plus  ou  moins  complète  de  ceux  situés  à  la  base  de  cette  partie  du 
corps,  la  mobilité  ou  la  fixité  de  ceux  placés  à  la  suite  de  ces  derniers, 
sont  autant  de  particularités  qui,  avant  les  travaux  d'Erichson,  avaient 
été  entièrement  négligées.  Mais  peut-être  cet  habile  entomologiste  a-t-il 
attaché  trop  d'importance  au  dernier  de  ces  caractères  ,  qui  est  souvent 
d'une  vérification  très-difïicile,  pour  ne  pas  dire  impossible,  après  la 
mort,  et  qui  laisse  l'observateur  dans  le  doute. 

La  forme  des  hanches  des  pattes,  sans  avoir  été  complètement  né- 
gligée, n'avait  pas  obtenu  toute  l'attention  qu'elle  mérite.  Ces  organes 
jouent  un  rôle  très-important  dans  la  méthode  d'Erichson.  Les  cavités 
cotyloïdes  des  antérieurs  peuvent  également,  dans  certains  cas,  fournir 
des  secours  précieux,  selon  qu'elles  sont  ouvertes  ou  closes  en  arrière 
et  prolongées  ou  non  au  côté  externe.  M.  J.  L.  Le  Conte  s'est  servi 
très-heureusement  de  ces  caractères  dans  la  famille  des  Longicornes  (3). 

Les  ailes  inférieures  étant  cachées  au  repos  par  les  éiytres  chez  les 
Coléoptères,  on  n'a  pas  eu  pendant  longtemps  l'idée  de  tirer  parti  de 
leurs  nervures,  tandis  qu'elles  étaient  étudiées  avec  un  soin  minutieux 
chez  les  Hyménoptères,  les  Lépidoptères  et  les  Diptères.  M.  Bur- 
meister  (4)  a  le  premier  appelé  sur  elles  l'attenlion  des  entomologistes, 
et  depuis,  M.  0.  Heer  a  publié  sur  ces  organes  un  travail  capital  (5). 

M.  Burmeistcr  et  Erichson  ont  tiré  de  la  situation  des  stigmates , 
chez  les  Lamellicornes,  des  caractères  d'un  rang  élevé  pour  la  classi- 
fication de  cette  famille. 

(1)  Die  Kœfer  d.  Mark  Brand.  passim. 

(2)  Notes  on  the  Classification  of  the  Carabidœ  ofthe  United  States,  trant. 
of  the  Amer.  Phil.  Soc.  X,  p.  363. 

(3)  An  attempt  ta  dassify  the  Longicorn  Coleoptera  ofthe  part  of  America 
North  of  Mexico.  Journ.  ofthe  Acad.  of  Philad.  New.  Ser.  Vol.  I  et  II. 

(i)  Voyez  son  Mémoire  sur  les  Paussides  dans  le  Magaz.  de  Zool.  Ins.  I8il, 
pi.  76  ;  et  son  ouvrage  intitulé  :  Gênera  quœdum  Insectorum,  m-S",  Berlin^ 
1838-184G. 

(5)  Die  Insektenfauna  der  Tertiœrgebilde  von  Œningen  und  von  RadoboJ 
in  Croatien,  Bd.  l,  Dio  Kœfer;  passim  et  ea  particulier  p.  75-94. 


XX  GENERA  DES  COLEOPTERES. 

Les  organes  de  stridulation,  qui  sont  assez  répandas  chez  les  Coléop- 
tères et  sur  lesquels  M,  Westring  a  public,  dans  ces  dernières  années, 
un  Iravail  intéressant  (i),  peuvent  être  d'un  grand  secours  dans  certains 
groupes  de  la  même  famille,  comme  l'ont  fait  voir  encore  M.  Bur- 
meislcr  et  Erichson. 

Enfin,  il  n'est  pas  jusqu'à  la  cornée  des  slemmates  dont  on  ait  com- 
mencé de  tirer  parti.  La  classification  des  Eralyliens,  que  j'ai  proposée 
il  y  a  quelques  années  (2),  repose  en  grande  partie  sur  ces  organes. 

D'après  cela,  on  peut  dire  qu'il  n'y  a  plus  aujourd'hui  d'organes  chez 
les  Coléoptères,  qui  aient  été  complètement  négligés  par  les  entomo- 
logistes, au  point  de  vue  systématique.  Il  reste  seulement  à  user  plus 
largement  dans  la  pratique  de  ceux  que  je  viens  de  passer  brièvement 
en  revue.  Les  progrès  futurs  de  la  classification  de  l'ordre  en  dépendent. 

(1)  Dans  Krœyer^  Naturhist.  TydsTcrift.  Série  2,  II,  p..  331. 

(2)  Monographie  des  Erotyliens,  in-80.  Pans,  1842, 


FAMILLE  l 


CICINDÉLÉTES. 


Menton  échancré.  —  Languette  cornée,  dépourvue  de  paraglosses, 
très-courte,  réfléchie  et  cachée  par  le  menton.  —  Mâchoires  allongées, 
grêles,  ciliées  au  côté  interne,  terminées  par  un  onglet  articulé,  partois 
nul;  leur  lobe  interne  palpiforme,  bi-articulé,  grêle.  —  Mandibules 
longues,  arquées ,  pluridentées  au  côté  interne,  très-aiguës,  se  croisant 
fortement  au  repos.  —  Palpes  de  quatre  articles  :  le  premier  formé  par 
leur  support  qui  s'est  agrandi  et  est  devenu  libre.  —  Antennes  iili- 
formes  ou  sélacées,  composées  de  onze  articles.  —  Pattes  plus  ou  moins 
grêles  et  allongées  ;  jambes  anléneures  sans  échancrure  au  côté  interne  ; 
hanches  postérieures  transversales,  élargies  et  prolongées  en  une  saillie 
à  leur  extrémité  interne  ;  trochanters  de  la  même  paire  saillants  à  la 
base  des  cuisses  ;  cinq  articles  à  tous  les  tarses.  —  Abdomen  composé 
en  dessous  de  six  ou  sept  segments  ;  les  trois  premiers  soudés  ensemble. 

Cette  famille  fait  partie,  avec  les  trois  suivantes,  d'un  groupe  très- 
naturel,  les  Carnassiers  de  Latreille  ou  Adéphages  de  Clairville,  dont  les 
espèces,  se  nourrissant  exclusivement  de  proie,  possèdent  en  commun 
un  certain  nombre  de  caractères  (i),  mais  ont  été  modifiées  pour  vivre, 
les  unes  sur  le  sol  (Carnassiers  terrestres),  les  autres  dans  l'eau  (Car- 
nassiers aquatiques).  Les  Cicindélètes  constituent  avec  les  Carabiques  le 
premier  de  ces  deux  groupes  secondaires.  Quelques  détails  sur  leur 
organisation  achèveront  de  compléter  la  formule  qui  précède. 

En  commençant  par  les  organes  buccaux,  on  peut  dire  que  le  menton 
est  en  général  court,  comparativement  à  celui  des  Carabiques.  La  lan- 
guette ne  dépasse  jamais  le  fond  de  son  échancrure,  et  c'est  là  un  des 
principaux  caractères,  avec  l'onglet  terminal  des  mâchoires,  qui  distin- 

(1)  Ces  caractères^  moins  nombreux  qu'on  ne  le  croirait  de  prime-abord,  se 
réduisent  à  trois,  empruntés  au  menton,  aux  mâchoires  avec  leur  lobe  externe, 
et  aux  hanches  postérieures.  Tous  les  autres,  sans  exception,  ou  sont  sujets  à 
disparaître,  ou  se  retrouvent  dans  d'autres  familles  de  Coléoptères.  On  devrait 
même,  à  la  rigueur,  exclure  le  lobe  externe  des  mâchoires,  qui  manque  dans 
une  famille  entière,  celle  des  Gyrinides,  à  l'cxccptiou  du  seul  genre  Gïrikus, 

Coléoptères.    Tome  I,  l 


2  CICINDÉLÈTES. 

gucnt  ces  insectes  de  la  famille  en  question.  Les  palpes  sont  tantôt  très- 
longs  (Mégaccphalides,  Clénostomides),  tantôt  médiocres  (Cicindélides) 
ou  courts  (Collyrides),  souvent  pendants.  Leur  longueur  relative  est  assez 
utile  pour  caractériser  les  groupes  supérieurs  aux  genres;  mais  seule- 
ment d'une  manière  accessoire.  Un  autre  caractère  plus  important  et  qui 
existe  dans  un  grand  nombre  d'espèces  consiste  dans  le  renfleiiftnt  du 
troisième  article  des  palpes  labiaux,  qui  devient  comme  vésiculeux.  Les 
mandibules  sont  armées  d'une  dent  située  à  la  base,  forte,  aplatie 
et  suivie  d'une  à  trois  autres  coniques  et  pointues  ;  leur  nombre  souvent 
n'est  pas  le  mêmt;  à  chaque  mandibule.  Le  labre  varie  beaucoup  sous 
le  rapport  de  la  forme  et  surtout  de  la  grandeur  ;  il  recouvre  parfois 
complètement  les  mandibules,  et  c'est  une  règle  constante  que,  toutes 
les  fois  qu'il  est  denté  en  avant,  les  dents  sont  plus  prononcées  chez  les 
femelles  que  chez  les  mâles. 

La  tête  est  courte,  grosse  et  rarement  (Collyris)  rétrêcie  postérieure- 
ment en  un  col  grêle.  Des  yeux  volumineux,  surmontés  d'une  orbite 
plus  ou  moins  saillante,  la  font  paraître  souvent  déprimée,  et  même 
comme  excavée  en  dessus.  Le  prolhorax  de  forme  variable,  mais  tou- 
jours muni  en  dessus  de  deux  sillons  transversaux,  l'un  antérieur,  l'autre 
postérieur,  en  général  reliés  entre  eux  par  un  sillon  longitudinal  mé- 
dian, est,  en  règle  générale,  plus  étroit  à  sa  base  que  l'arrière-corps. 
L'écusson  ne  manque  jajmais  ;  mais ,  placé  sur  le  pédoncule  du  mé- 
sothorax, il  ne  s'interpose  que  faiblement,  et  même  pas  du  tout,  entre 
les  élytrés.  Celles-ci  recouvrent  toujours  l'abdomen  en  entier;  d'un 
autre  côté  il  n'est  pas  rare  que  les  ailes  inférieures  s'atrophient  complè- 
tement. 

Les  hanches  antérieures  et  intermédiaires  sont  plus  ou  moins  globu- 
leuses; quant  aux  postérieures,  sans  être  précisément  soudées  au  méta- 
sternum,  elles  sont  fixes  et  présentent  en  arrière  un  sillon  ou  canal 
curviligne  qui  reçoit  les  cuisses  postérieures  ,  lorsqu'elles  se  portent  en 
avant,  et  ne  leur  permet  de  dépasser  que  peu  dans  cette  direction  une 
ligne  perpendiculaire  au  corps.  11  est  à  remarquer  qu'ici ,  comme  chez 
les  Carabiqucs,  ces  hanches  ne  se  rejoignent  pas  sur  la  ligne  médiane  et 
n'empêchent  par  conséquent  pas  le  métasternum  d'entrer  en  contact  avec 
le  premier  segment  abdominal.  Nous  verrons  qu'il  en  est  tout  autrement 
chez  les  Dytiscides  et  les  Gyrinidcs.  Les  jambes  des  Cicindélètes  sont  tou- 
jours terminées  par  deux  petites  épines  très-aiguës  ;  l'échancrure,  qui  en- 
tame les  antérieures  dans  l'iramcnse  majorité  des  Carabiques ,  est  rem- 
placée ici  par  un  faible  sillon  qui  longe  dans  sa  moitié  terminale  le  côté 
interne  de  ces  organes.  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
sont  seuls  sujets  à  être  dilatés  chez  les  mâles,  mais  en  généran'aiblemcnt, 
et  leur  vcslilure  en  dessous  consiste  toujours  en  poils  sans  mélanges  de 
squammules. 

Ce  n'est  que  dans  le  même  sexe  que  l'abdomen  présente  en  dessous 
sept  segments,  dont  le  pénultième  est  échancré,  et  il  y  a  même  à  cet 


CICINDKLETES»  3 

égard  quelques  exceptions  ;  les  femelles  n'en  ont  jamais  que  six,  tous 
entiers. 

Les  segments  thoraciques  en  dessous  ne  varient  pas.  Le  prosternum, 
plus  ou  moins  convexe,  s'arrondit  immédiatement  en  arrière  des  han- 
ches antérieures;  le  mésosternum,  incliné  entre  les  hanches  intermé- 
diaires, est  échancré  à  son  sommet  pour  recevoir  une  saillie  aiguë  du 
mélasternum  qui  est  de  forme  normale,  c'est-à-dire,  constitue  la  totalité 
de  ce  qu'on  appelle  la  poitrine;  ses  parapleures  (!)  sont  composées  des 
deux  éléments  ordinaires,  les  cpisternums  et  les  épimères,  mais  la  suture 
qui  les  sépare  est  souvent  difficile  à  distinguer. 

Les  habitudes  des  Cicindclètes  sont  parfaitement  en  harmonie  avec  la 
structure  de  leurs  organes  buccaux  et  locomoteurs  ;  ce  sont  des  insectes 
éminemment  carnassiers  et  d'une  agilité  extrême  a  la  course.  Les  es- 
pèces ailées  ont  également  un  vol  rapide,  mais  d'une  courte  durée. 
Beaucoup  d'entre  elles  exhalent  une  odeur  assez  forte,  mais  qui  n'a 
rien  de  désagréable,  du  moins  dans  les  premiers  moments.  A  la  diffé- 
rence de  la  plupart  des  Carabiques,  elles  se  réfugient  beaucoup  moins 
sous  les  pierres  et  autres  endroits  analogues  ;  quelques-unes  seulement 
s'enfoncent  dans  le  sable  ou  cherchent  un  refuge  dans  les  trous  creusés 
par  d'autres  insectes,  quand  le  temps  est  pluvieux  ou  froid.;  Les  unes 
préfèrent  les  endroits  découverts  et  sablonneux;  d'autres,  le  bord  des 
eaux  douces  ou  salées  ;  quelques-unes  ne  se  trouvent  que  dans  les  fo- 
rets, soit  entre  les  herbes,  soit  sur  les  troncs  ou  les  feuilles  des  arbres. 

Deux  larves  de  cette  famille ,  celles  des  Cicindela  campeslris  et 
hybrida  d'Europe,  sont  connues  depuis  assez  longtemps  ;  elles  ne  pré- 
sentent aucune  différence  essentielle.  Décrites  vaguement  pour  la  pre- 
mière fois  par  Geoffroy  (-2),  elles  l'ont  été  beaucoup  mieux  depuis  par 
un  assez  grand  nombre  d'auteurs,  et,  en  particulier,  par  Erichson,  qui 
en  a  donné  une  description  très-exacte  (0). 

Leur  corps  se  compose  de  treize  segments,  y  compris  la  tète.  Cette 
dernière  est  grande,  cornée,  horizontale,  un  peu  allongée  en  arrière, 

(1)  Dans  la  nomenclature  d'Aiidouin  relali^e  aux.  thorax  des  animaux  arti- 
culés (Ann.  des  Se.  nat.  I,  p.  97),  les  parapleures  sont  ces  deux  pièces  indiquées 
dans  le  texte,  ciui  flanquent  de  chaque  côté  le  sternum  des  trois  segments  tho- 
raciques. De  ces  deux  pièces,  l'antérieure  ou  l'épisternum  est  toujours  beaucoup 
plus  grande  que  la  postérieure  ou  l'épimère ,  qui  est  constamment  très- 
petite  ;  c'est  naturellement  la  grandeur  du  sternum  qui  détermine  la  sienne. 
Erichson,  qui  a  le  premier  employé,  comme  caractère,  la  présence  ou  l'absence 
des  épimères  métathoraciques,  dit  {Archiv,!?)'^,  II,  p.  204)  que  dans  le  second  cas 
elles  sont  devenues  membraneuses  et  se  retrouvent  sous  les  épisternums  qui  les 
recouvrent.  Je  ne  suis  pas  en  mesure  de  nier  ou  de  confirmer  cette  assertion. 
Dans  le  cours  de  cet  ouvrage,  les  parapleures  seront  dites  simples,  quand  les 
épimères  auront  disparu,  et  appeiidicidées  dans  le  cas  contraire. 

(2)  Histoire  d.  Ins.  d.  env.  de  Paris,  I,  p.  140. 

(3)  Desmarets,  Bidlet.  d.  l.  Soc.  philnm.  III,  p.  177,  pi.  24.  —  Latr.  A'oMl'. 
Dict.  d'JIist.  nat.  article  Cicitidèle.  —  Ivirby  et  Spence,  /4h  Introd.  ta  Entom. 


^  CIClNDELEÎESi 

excavée  en  dessus  et  renflée  inférieurenient  :  le  front  s*avance  entre  les 
mandibules  sans  former  d'épislome  distinct.  Elle  porte  de  chaque  côté 
quatre  yeux  arrondis,  deux  gros  supérieurs  et  deux  petits  inférieurs, 
situés  plus  eu  avant.  Les  antennes  sont  filiformes  et  composées  de 
quatre  articles.  La  bouche  se  compose  de  deux  mandibules  longues, 
arquées,  pointues  et  armées  à  la  base  d'une  forte  dent  aiguë;  deux 
mâchoires,  dont  la  pièce  articulaire  est  très-allongée  et  oblique,  la  pièce 
interne  cylindrique,  terminée  par  une  épine  crochue  et  portant  un  palpe 
de  quatre  articles;  une  lèvre  inférieure,  dont  le  menton  est  très-court, 
soudé  à  la  base  de  la  tête,  et  la  languette  charnue,  quadrangulaire,  hé- 
rissée en  avant  de  longs  poils  et  munie  de  deux  palpes  également 
charnus  dont  le  support  est  allongé.  Les  pattes  sont  de  longueur  mé- 
diocre et  composées  des  cinq  parties  distinctes  ordinaires  :  les  tarses  sont 
armés  de  deux  crochets  inégaux.  Les  trois  segments  thoraciques  sont 
entièrement  cornés  en  dessus  ;  ceux  de  l'abdomen  le  sont  seulement 
par  places;  le  prothorax  est  de  la  largeur  de  la  tête  ;  le  huitième  est  le 
plus  grand  de  tous,  comme  bossu  et  muni  en-dessus  de  deux  crochets 
cornés  recourbés  en  avant;  le  dernier  porte  un  appendice  anal  conique. 
Il  y  a,  comme  de  coutume,  neuf  paires  de  stigmates,  dont  la  première 
est  située  sous  le  prothorax  immédiatement  en  arrière  d'une  élévation 
charnue  ;  les  autres  occupent  les  huit  premiers  segments  abdominaux. 

Ces  larves  creusetit  dans  le  sol,  à  l'aide  de  leurs  mandibules  et  de 
leurs  pattes,  des  trous  cylindriques  d'un  pied  de  profondeur  et  plus,  en 
se  servant  de  leur  large  télé  pour  porter  au-dehors  les  particules  de 
sable  et  de  terre  qu'elles  ont  détachées.  (Juand  ce  travail  est  terminé, 
elles  se  tiennent  en  embuscade  à  l'entrée  de  leur  retraite  en  bouchant 
son  ouverture  avec  leur  tète  et  leur  prothorax,  de  façon  à  ce  que  ces 
organes  se  trouvent  au  niveau  du  sol  environnant  ;  les  crochets  dont 
leur  huitième  segment  est  pourvu  leur  servent  à  se  cramponner  aux 
parois  du  trou.  Quand  un  insecte  vient  à  passer  à  portée,  elles  le  sai- 
sissent avec  leur  mandibules,  en  rejetant  brusquement  leur  tête  en  ar- 
rière, et  l'entraînent  au  fond  de  leur  retraite,  ou  elles  le  dévorent.  C'est 
dans  le  même  lieu  qu'elles  subissent  leur  métamorphose ,  et  l'on  dit 
qu'elles  en  ferment  l'entrée  quand  elles  sont  sur  le  point  de  se  changer 
en  nymphe. 

Les  seules  larves  exotiques  connues  sont  celles  de  trois  Megacephala 
des  bords  de  l'Amazone  (i),  et  de  VEucallia  Boussingaullu  de  Co- 

III,  pi.  17,  f.  13.  —  Westw.  Ann.  d.  Se.  nat.  XXII,  p.  299,  pi.  VIII,  et  Introd. 
to  tlie  mod.  daasif.  of  Ins.  I,  p.  49,  f.  1,  7.  — Ratzeb.  Dî'e  Forstins.  I,  p.  27, 
pi.  1,  f.  12.  —  Schmidt,  Stettin.  entom.  Zeif.  1842,  p.  270,  pi.  1,  f.  9, 10.  — 
Erichson  in  Wiegm.  Archiv.  1841,  I,  p.  69.  —  Blisson,  Ann.  d.  l.  Soc.  entom. 
série  2,  1848,  p.  155.  —  Cliapuis  et  Candèze,  Mém.  d.  L  Soc.  d.  Se.  d.  Liège, 
Vm,  p.  361. 

(1)  Rapportées  par  M.  Bâtes  et  figurées  par  M,  Westwood  dans  les  Trans. 
of  the  entom.  Soc,  Série  II,  pi.  Yll^  ï.  2j  4  et  6^  Deux  d^eûtre  elles  sont  indi- 


MAÎÎTIC0B1DÉS<  O 

lombie  (t)',  sous  le  rapport  de  l'organisation  et  des  habitudes,  elles  tes» 
semblent  à  nos  Ciciîvdela  européennes. 

La  distribution  géographique  des  Cicindélètes  n'est  pas  la  même  que 
relie  des  Carabiques  qui  suivent  :  ce  sont  des  insectes  plus  spécialement 
propres  aux  pays  chauds  et  dont  les  genres  sont,  pour  la  plupart,  confinés 
dans  des  régions  assez  restreintes.  Quelques-uns  de  ces  genres  semblent 
se  représenter  réciproquement  dans  l'ancien  et  le  nouveau  continent. 

Linné  n'a  connu  que  neuf  espèces  de  cette  famille,  qu'il  avait  toutes 
comprises  dans  le  genre  Cicindela  ;  il  en  existe  aujourd'hui  plus  de 
500  dans  les  collections.  Les  premiers  progrès  qu'ait  faits  leur  classifi- 
cation sont  dus  à  Latreille ,  Dejean  et  Eschschoitz  (2),  puis  à  MM. 
Brullé  (ô),  de  Casteinau  (4)  et  Hope  (s).  Moi-même  j'ai  proposé  un 
nouvel  arrangement  (6)  dans  lequel  la  famille  est  divisée  en  cinq  tribus. 
C'est  cet  arrangement  que  je  reproduis  ici  avec  quelques  changements 
et  en  y  ajoutant  les  genres  publiés  depuis  qu'il  a  paru. 

I  Màclioires  terminées  par  un'onglet  articulé. 

A  3^  art.  des  palpes  maxillaires  plus  long  que  le  4^. 

Le  1"  des  labiaux  dépassant  faiblement  le  fond  de 

réchancrure  du  menton.  Manticorides. 

Le  même  dépassant  fortement  cette  écliancrure.  Mégacéphalides. 

B  3«  art.  des  palpes  maxillaires  plus  court  que  le  4^. 

4e  art.  des  tarses  entier.  Cicikdéudes. 

—  cordiforme  au  moins  aux  antérieurs.    Collyrides. 

II  Mâchoires  sans  onglet  articulé.  Cténostomides. 

TRIBU  I. 
MANTICORIDES. 

Palpes  médiocres,  subégaux  en  longueur  ;  le  dernier  article  de  tous 
légèrement  sécuriforme  (7)  ;  le  3»  des  maxillaires  plus  long  que  le  4®  ; 

quées  avec  doute  comme  étant  les  larves]des  M.  curtaict  Martii;  la  troisième 
est  indéterminée. 

(1)  Elle  a  été  découverte  par  feu  J.  Goudot,  et  M.  Guérin-Méneville  en  a  dit 
quelques  mots  dans  lu  Revue  sool.  1843,  p.  15.  Pour  quelques  autres  détails, 
voyez  Chapuis  et  Candèze,  Mém.  de  la  Soc.  des  Se.  de  Liège,  VIII,  p.  364. 

(2)  Zool.  Atlas,  fasc.  I^  p.  4. 

(3)  Hist.  nat.  des  Ins.  IV,  p.  27. 

(4)  Etud.  entom.  p.  33,  et  His.  nat.  d.  Coléopt.  I,  p.  9. 

(5)  The  Coleopt.  Mnn.  III,  passim. 

(6)  Révision  de  la  famille  des  Cicindélides;  dans  les  Mém.  de  la  Soc.  des 
Se.  de  Liège,  I,  p.  85. 

(7)  Le  genre  Dromochorus  fait  seul  exception  à  cet  égard,  d'après  la  formule 
générique  qu'en  a  donnée  M.  Guérin-Méneville. 


"G  CICINDÈLÈXES. 

le  1er  des  labiaux  court,  dépassant  faiblement  le  fond  de  i'échancrure 
du  menton;  celle-ci  munie  d'une  forte  dent.  —  Les  trois  premiers  ar- 
ticles des  tarses  antérieurs  tantôt  simples  dans  les  deux  sexes,  tantôt 
dilatés  chez  les  mâles.  —  Jamais  d'ailes  sous  les  élytres  ;  celles-ci 
embrassant  fortement  les  côtés  de  l'abdomen. 

Les  palpes  sont  intermédiaires  pour  la  longueur  entre  ceux  des  Méga- 
céphalides  ou  des  Cténostomides  et  ceux  des  Cicindélides  et  des  Col- 
lyrides.  Le  dernier  des  labiaux  est  généralement  plus  grand  que  dans 
toutes  ces  tribus;  il  y  a  même  un  genre  (Amblycheila)  où  il  égale 
presque  en  longueur  le  pénultième.  C'est,  avec  la  suivante,  la  seule 
tribu  où  le  troisième  des  maxillaires  soit  plus  long  que  le  dernier. 

Ces  insectes  n'ont  reçu  en  partage  ni  la  faculté  de  voler,  ni  la  livrée 
brillante  qui  caractérise  la  plupart  des  espèces  de  la  famille.  Tous  sont 
d'un  noir  ou  plus  rarement  d'un  fauve  uniforme.  Leur  distribution  géo- 
graphique est  remarquable  :  sur  les  cinq  genres  qu'ils  constituent,  deux 
sont  propres  à^l'Afrique  auslrale,11es  trois  autres  à  l'Amérique  du  Nord. 

Genres  :  Manticora,  Platychilej,  Ainl'lycheila,  Omus,  Dromochonis. 

manticora; 

Fab,  Syst.  EL  ï,  p.  167. 

Dent  médiane  du  menton  forte  et  crochue.  —  Mandibules  très- 
grandes  et  très-robustes.  —  Labre  court,  arrondi  et  muni  de  six  petites 
dents  en  avant.  —  Tète  très-grosse,  ovalaire.  —  Yeux  petits,  arrondis, 
surmontés  d'une  faible  orbite.  —  Antennes  grêles,  flliformes.  —  Pro- 
Ihorax  comme  composé  de  deux  parties  :  une  antérieure  tubuleuse,  une 
postérieure  formant  un  lobe  déclive,  à  bords  tranchants  et  échancré  à  sa 
base.— Ecusson  situé  sur  le  pédoncule  mésothoracique,  grand,  en  triangle 
curviligne.  —  Elytres  soudées  ,  brièvement  cordiformes  ,  échancrées  en 
demi-cercle  antérieurement,  planes  ou  peu  convexes,  déclives  en  ar- 
rière, carénées  latéralement.  —  Tarses  simples  dans  les  deux  sexes,  à 
articles  subcylindriques,  fortement  ciliés  et  épineux.  —  Six  segments 
abdominaux  dans  les  deux  sexes  ;  le  pénultième  entier  chez  les  mâles. 

Genre  propre  à  l'Afrique  méridionale,  et  comprenant  les  plus  grandes 
espèces  de  la  famille.  Ce  sont  des  insectes  tout  noirs,  de  formes  très- 
robustes,  et  qui  ont  au  premier  coup-d'œil  une  certaine  ressemblance 
avec  les  grosses  araignées  du  genre  Mygale,  auxquelles  on  les  a  sou- 
vent comparés.  Au  dire  des  voyageurs  on  les  trouve  courant  avec  ra- 
pidité dans  les  endroits  sablonneux.  Pendant  longtemps  on  n'en  a 
connu  qu'une  espèce  (i);  mais  dans  ces  derniers  temps  on  en  a  décrit 

(1)  M.  tnberculatn  {Ccrrahus  tubercidatus  de  Geer.  Mant  maxillosa  Fab. 
Var.  Mant.  tibialis,  Bohem.  Ins.  Caffr.  I,  p.  1).  EUc  est  figurée  dans  la  plupart 
des  ouvrages  iconographiques  sur  les  Coléoptères. 


MANTICORÏDES.  7 

quatre  autres  (i).  Toutes,  sauf  l'espèce  typique,  sont  très-rares  dans 
les  coUeclions. 

PLATYCHILE. 

Mac-Leay,  Annul.  Javan.  p.  9  (2) 

Dent  médiane  du  menton  presque  aussi  longue  que  ses  lobes  latéraux. 

—  Labre  court,  bidentc  dans  son  milieu  en  avant.  —  Tête  large,  presque 
carrée  et  plane  en  dessus.  —  Yeux  petits ,  peu  saillants.  —  Antennes 
filiformes.  —  Prolhorax  transversal,  plane  en  dessus;  ses  angles  pos- 
térieurs saillants  et  embrassant  la  base  des  clytres.  —  Celles-ci  en 
ovale  court  et  régulier,  peu  convexes  ,  non  soudées.  —  Les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilates  ;  le  4"  très-court, 
un  peu  prolongé  latéralement. 

L'Afrique  australe  est  également  la  patrie  de  l'unique  espèce  (P. 
païïida)  qui  compose  ce  genre,  et  qui  est  une  des  plus  rares  qui  exis- 
tent dans  les  collections.  EUe  est  de  taille  moyenne  et  en  entier  d'un 
testacé  pâle.  Fabricius  qui  l'a  connue,  l'avait  placée  parmi  les  Manh- 
coKA,  en  lui  attribuant  à  tort  des  élytres  soudées  (ô). 

AMBLYCHEILA; 

Say,  Trans.  of.  the  Amer.  phil.  Soc.  new  Ser.  IV,  p.  409. 

Dent  médiane  du  menton  très-forte,  aiguë  et  recourbée  en  dedans. 

—  1er  article  des  palpes  labiaux  renflé  ;  le  dernier  presque  aussi  long 
que  le  pénultième.  —  Labre  transversal  ;  son  bord  antérieur  demi-cir- 
culaire, échancré  et  bidenté  dans  son  milieu.  —  Tête  ovale-oblongue,  à 
peine  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  petits,  arrondis,  peu  saillants. — 
Antennes  filiformes.  —  Prolhorax  un  peu  plus  long  que  large,  rétréci 
en  arrière,  avec  un  bourrelet  transversal  à  sa  base,  et  caréné  sur  les 
côtés.  —  Elytres  assez  allongées,  soudées  et  carénées  latéralement.  — 
Tarses  assez  courts. 

Say,  le  fondateur  de  ce  genre,  avait  dans  l'origine  (4)  placé  l'unique 
espèce  qui  le  compose  parmi  les  Manticoua,  sous  le  nom  de  M.  cylin- 
driformis.  Pendant  longtemps  les  entomologistes  d'Europe  ne  l'ont  pas 

(1)  Voyez  la  Monographie  du  genre  publiée  par  M.  Klug,  dans  k  Linnaea 
entom.  IV,  p.  417,  pi.  1  et  2.  Les  espèces  nouvelles  sont  :  M.  granulata,  latl- 
pennis,  de  l'intérieur  de  la  Terre  de  Natal;  scàbra,  herculeana,  do  Slozam- 
bique. 

(2)  Syn.  Manticoka,  Fab.  Syst.  El.  p.  167. 

(.i)  Outre  M.  Mac-Leay  (loc.  cit.),  voyez  Dejean,  Spec.  V  p.  198,  et  Klug 
Jahrb.  d.  Insecktenk.  pi.  I,  f.  1;  seule  figure  de  Tespèce  publiée  ju-qu'ici, 
(4)  Journ.  of  the  Acad.  of  Pliilad.  III,  p.  139. 


8  ClClNDÉLÈTES. 

connu  et  le  confondaient  avec  le  genre  Omus  d'Eschscholtz  (0. M.  Rciche 
est  le  premier  qui  l'ait  examine  en  nature,  et  sa  diagnosc  générique  est 
pins  exacte  que  celle  de  Say,  qui  n'avait  eu  qu'un  exemplaire  mutilé 
à  sa  disposition  (2). 

Cet  insecte  représente,  sur  la  côte  nord-ouest  de  l'Amérique  du 
Nord,  les  Manticora  de  l'Afrique.  Il  est  de  grande  taille  et  d'une  ra- 
reté extrême  dans  les  collections.  On  ne  connaît  que  la  femelle,  mais  il 
est  très-probable  que  les  mâles  ont  les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  dilatés  et  le  pénultième  segment  abdominal  échancré  comme 
les  Omus  qui  suivent. 

OMUS. 
EscHSCii.  Zool.  Atlas,  fasc.  I,  p.  4, 

Dent  médiane  du  menton  presque  aussi  longue  que  les  lobes  latéraux 
de  ce  dernier,  obtuse  et  un  peu  recourbée  en  dedans  à  son  sommet. 

—  Dernier  article  des  palpes  labiaux  triangulaire,  un  peu  plus  court 
que  le  pénultième.  —  Labre  transversal,  sinué  en  avant,  parfois  un 
peu  saillant  dans  son  milieu.  —  Tête  courte,  large,  obtuse  et  dépri- 
mée en  avant.  —  Yeux  petits,  hémispbériques.  —  Antennes  filiformes. 

—  Prolhorax  un  peu  plus  long  que  large,  rétréci  en  arrière  et  ca- 
réné latéralement,  ou  brièvement  fusiforme,  et  tronqué  à  ses  deux 
extrémités. —  Elytres  soudées,  ovalaires  et  carénées  latéralement. — 
Tarses  au  moins  de  la  longueur  des  jambes;  les  trois  premiers  articles 
des  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  et  un  peu  prolongés 
en  dedans  ;  le  1er  triangulaire,  les  deux  suivants  en  carré  oblique  ;  tous 
spongieux  en  dessous. 

Genre  voisin  du  précédent  et  originaire  des  mêmes  contrées.  Il  s'en 
distingue  principalement  par  sa  forme  moins  allongée,  le  dernier  ar- 
ticle des  palpes  labiaux  plus  court  et  plus  large,  sa  tête  plus  obtuse  et 
ses  tarses  moins  longs.  Il  comprend  déjà  trois  espèces  de  taille  assez 
grande  et  toutes  noires  (r.). 

W{i)  Casteln.  Ann.  d.  I.  Soc.  ent.  I,  p.  387;  Hi?t.  nat.  d.fllns.  I/p.  10.  — 
Reiche,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.îVII,  p.  297.  —  M.  BrulléS(Hist.  nat.  d.  Ins.  Col. 
I,  p.  35)  est  resté  dans  le  doute  et  a  reproduit  les  caractères  du  genre  d'après 
Say. 

(2)  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  VIII,  p.  557,  pi.  19,  f.  1-6  ;  seulement  M.  Reiche  a 
cru  que  l'espèce  qu'il  avait  sous  les  yeux  n'était  pas  la  même  que  celle  de  Say, 
et  il  l'a,  en  conséquence,  nommée  A.  Piccolominii.  Après  ime  nouvelle  com- 
paraison de  la  description  de  Say  avec  l'insecte,  je  persiste  dans  l'opinion  que 
j'ai  émise  (Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  de  Liège,  I,  p.  95)  sur  l'identité  des  deux 
espèces,  bien  que  M.  de  Mannerheim  (Kœfer-Fauna  d.  Neu-Californ.  p.  11  ; 
Bullet.  de  Mosc.  A.  1843),  qui  a  eu  connaissance  de  cette  opinion,  ait  adopté 
celle  de  M.  Reiche. 

(3)  0.  californicus.  Eschsch.  loc.  cit.  p.  5,  pi.  i,  f.  1.  La  figure  ne  s'accorde 


MÉGACKPHALlDESi  » 

DROMOCHORUS. 

Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1845,  p.  438. 

M.  Guérin-Méneville  a  établi  ce  genre  sur  une  espèce  remarquable 
découverte  au  Texas,  par  M.  Pilate,  et  il  le  regarde  comme  intermé- 
diaire entre  les  deux  précédents  et  les  Dromica  mentionnées  plus 
loin.  J'ai  vu  cet  insecte  dans  la  collection  de  M.  Pilate,  mais  sans 
l'étudier,  et  il  m'a  paru  avoir  beaucoup  d'analogie  avec  les  Omus.  C'est 
très-probablement,  comme  le  pense  M.  Guérin-Méneville,  un  genre 
de  transition  entre  la  tribu  actuelle  et  celle  des  Cicindélides.  Les  ca- 
ractères que  lui  assigne  cet  entomologiste  sont  les  suivants  : 

Labre  transversal,  ne  recouvrant  que  la  base  des  mandibules.  — 
Palpes  égaux,  terminés  par  un  article  un  peu  renflé  et  arrondi  au 
bout;  les  labiaux  appliqués  sur  la  bouche  et  non  pendants;  leur  troi- 
sième article  plus  grand  et  plus  épais  que  les  autres.  —  Menton  forte- 
ment échancré,  avec  une  forte  dent  conique  au  milieu  de  cette  échan- 
crure. —  Yeux  très-grands,  saillants.  —  Les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  des  mâles  légèrement  dilatés,  garnis  en  dessous 
de  brosses  de  poils  très-serrés  et  simples.  —  Elylres  en  ovale  très- 
allongé,  ne  recouvrant  pas  d'ailes. 

L'espèce  en  question  a  reçu  le  nom  de  D.  Vilalei.  Elle  est  à  peu  près 
de  la  taille  des  Omus  et  d'un  noir  mat  comme  eux. 


THIBU  ir. 

MÉGACÉPHALIDES. 

Palpes  allongés  :  les  labiaux  plus  longs  que  les  maxillaires;  leur 
1er  article  dépassant  fortement  le  fond  de  l'échancrure  du  menton  et 
souvent  ses  lobes  latéraux  ;  le  3e  des  maxillaires  plus  long  que  le  4".  — 
Une  dent  au  milieu  de  l'échancrure  du  menton.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles.  —  Ailes  inférieures 
Irès-rarertient  avortées. 

La  longueur  du  troisième  article  des  palpes  maxillaires  et  le  déve- 
loppement faible  ou  médiocre  des  yeux,  rattachent  cette  tribu  à  la  pré- 
cédente ;  mais  c'est  tout  ce  qu'il  y  a  de  commun  entre  elles.  Outre  que 
le  (acics  est  complètement  différent,  on  observe  presque  toujours  dans 
celle-ci  des  couleurs  brillantes  et  un  vol  facile.  Le  retrait  des  deux 
genres  Iresia  et  Eurymorpha  que  j'y  avais  compris  autrefois,  me  pa- 
pas bien  avec  la  description.  —  Dejeanii,  Audouini,  Reiche,  Ann,  d.  1.  Soc. 
entom.  VII,  p.  297  sq.  pi.  10,  f.  1  et  2. 


10  CICINDÉLÈTES. 

raît  la  rendre  bien  naturelle.  Elle  ne  comprend  que  cinq  genres  dont 
deux  seulement,  Megacephala  et  Tetracha,  ont  des  représentants 
dans  l'ancien  continent  (i). 

Genres  :  Oxycheilcij  Pseudoxycheïla,  Megacephala^  Tetracha,  Aniara. 

■  OXYCHEILA. 
Dei.  Species  l,  p.  15. 

Dent  du  menton  assez  grande  et  aiguë.  —  Dernier  article  des  palpes 
labiaux  sécuriforme  ;  le  pénultième  un  peu  arqué,  noueux  ou  denti- 
culé.  —  Labre  en  triangle  régulier  très-allongé,  recouvrant  les  mandi- 
bules, plane  ou  légèrement  convexe.  —  Tcle  médiocre  pour  la  tribu 
actuelle,  ovalaire,  peu  convexe,  non  renflée  latéralement.  —  Yeux 
médiocres,  subglobuleux,  très-saillants,  sans  orbite  en-dessus.  —  An- 
tennes longues,  sétacées.  —  Prolhorax  presque  carré,  un  peu  rétréci 
à  sa  base,  qui  est  fortement  lobée  dans  son  milieu  ;  ses  sillons  trans- 
versaux très-marqués.  —  Elytres  du  double  plus  larges  en  avant  que 
la  base  du  prothorax,  allongées,  élargies  en  arrière,  médiocrement  con- 
vexes. —  Pattes  très-longues  et  très-grêles  ;  les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés ,  allongés,  également  ciliés  des 
deux  côtés,  finement  spongieux  en-dessous.  —  Sept  segments  abdo- 
minaux dont  l'avant-dernier  échancré  chez  les  mâles,  six  chez  les 
femelles. 

Assez  grands  et  beaux  insectes,  tous  propres  aux  régions  interlro- 
picales  de  l'Amérique  du  Sud,  de  couleur  uniforme,  noire  ordinaire- 
ment, avec  une  tache  jaunâtre  sur  chaque  élylre  chez  la  plupart.  Leur 
démarche  est  très-agile,  mais  ils  ne  volent  pas.  L'espèce  typique  (0. 
irislis)  esl  seule  commune  dans  les  collections.  Je  l'ai  trouvée  plusieurs 
fois  aux  environs  de  Rio-Janeiro,  sous  des  pierres,  au  bord  des  ruis- 
seaux. Elle  produit  un  bruit  assez  fort  en  frottant  ses  jambes  contre  le 

"•■  (1)  L'ancien  genre  MEGACEPHAtA  est  ici  divisé  en  trois  :  Megacephala,.  Tetra- 
cha, Aniaka.  Dans  un  travail  intéressant  sur  ces  insectes,  M.  Westwood  (Traus. 
of  tiie  entora.  Soc.  2^  séries,  II),  partant  de  la  forme  des  angles  liumé- 
raux  des  élytres,  de  celle  du  corps,  du  nombre  et  de  la  forme  des  dents  des 
mandibules,  les  divise  en  sept  sous-genres,  sans  assigner  des  noms  à  ceux  qui 
sont  nouveaux,  sa»if  à  un  seul,  qu'il  appelle  Ammosia,  mais  qui  avait  déjà  été 
proposé  auparavant  par  M.  de  Chaudoir,  sous  le  nom  de  Ph.eoxantha,  et  qui 
me  paraît  ne  pouvoir  guère  être  séparé  des  Tetracha.  Je  me  bornerai  à  indi- 
quer tes  types  de  ces  sous-genres  :  1.  M.  senegnlensis  ;  2.  M.  quadrisignaia; 
3.  M.  bifasciata;  4.  M.  euphrafica;  5.  M.  sepulcralis;  6.  M.  aiisfralasicp; 
7.  M.  caroUna.  Si  l'on  regarde  une  dent  de  plus  ou  de  moins  aux  mandibules 
comme  suffisant  pour  établir  une  coupe  générique,  celles-ci  pourront  être  adop- 
tées. J'ai  cru  ne  pas  devoir  faire  usage  de  ce  caractère,  auquel  j'ai  peine  à 
accorder  une  aussi  grande  valeur. 


MÉGACÉPHALIDES.  11 

bord  de  ses  élytres.  M.  Goudot  en  a  découvert  une  autre  (0.  aqua- 
tica)  en  Colombie,  sur  des  pierres  que  l'eau  laissait  à  découvert  au 
milieu  d'une  rivière.  On  en  connaît  déjà  près  d'une  douzaine  d'es- 
pèces (i). 

PSEUDOXYCHEILA. 

Guérin-Ménev.  Dict.  pittor.  d'Hisf.  nat.  Ylj  p.  573  (2). 

Ce  genre  ne  diffère  du  précédent  que  par  les  caractères  que  voici  : 
Labre  très-grand,  voûté,  subitement  rétréci  dans  sa  moitié  anté- 
rieure en  une  épine  très-forte,  dentelée  sur  ses  bords.  —  Yeux  petits, 
peu  saillants.  —  Tête  grosse,  graduellement  renflée  d'arrière  en  avant. 

—  Elytres  proportionnellement  moins  larges  à  leur  base. —  Pattes  plus 
courtes  et  plus  fortes. 

L'espèce  typique  (P.  bipuslulata  Latr. ),  découverte  par  MM.  de 
Humboldt  et  Boinpland  lors  de  leur  voyage  en  Amérique,  est  une  des 
plus  belles  de  la  famille.  Elle  a  été  pendant  longtemps  très-rare  dans 
les  collections  ;  mais  dans  ces  dernières  années  il  en  est  arrivé  de  Co- 
lombie un  grand  nombre  d'exemplaires.  M.  de  Chaudoir  en  a  décrit 
une  seconde  qui  est  douteuse  (s). 

MEGACEPHALA. 

Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  l,  p.  175  (i). 

Dent  du  menton  médiocre,  aiguë.  —  Languette  triangulaire  en  avant. 

—  Dernier  article  de  tous  les  palpes  sécuriforme  ;  le  3"  des  labiaux  fai- 
blement noueux  et  presque  droit.  —  Labre  fortement  transversal, 
coupé  carrément,  et  denticulé  en  avant.  —  Télé  grosse,  non  rétrécie 
en  arrière,  tronquée  en  avant,  peu  convexe. —  Yeux  assez  grands, 
médiocrement  saillants,  sans  orbite  en-dessus.  —  Antennes  longues, 

(1)  0.  fr/s/î5^.F;ib.'Dej./loc.  cit.  —dis1igma,'Ç,ovy,  Blag.  de  Zool.  his.  A. 
1831,  pi.  17.  —  acutipennis^  Buquet,  ibitl.  A.  1835,  pi.  130.  —  labiata, 
Brullé  in  cl'Orb.  Voy.  bis.  p.  3.  ~  femoralis,  Casteln.  Revue  entom.  de  Sil- 
berm.  I,  p.  128.  —  hinotata,  Gray,  Aniui.  Iviiiffd.  bis.  1,  p.  264,  pi.  29,  f.  2.  — 
bisignata,  Guérin,  Dicl.  pittor.  d'Hist.  nat.  VI,  p.  572.  —  aquafica,  Pinelii, 
Guérin,  Picvue  zool.  1843,  p.  15  et  IG.  —  spinipennis,  Sahlb.  Mém.  d.  1.  Soc. 
d'Hist.  nat.  de  Finlande,  II,  p.  502.-—  oxyoma,'De  Chaud.  Cullet.  de  Moscou, 
1848,  p.  7. 

(2)  Syn.  Centrocheila,  Laeord.  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  do  Liège,  I,  p.  98.  — 
OxYCHEiLÂ,  Bej.  Species,  V,  p.  205. 

(3)  P.  lateguUata,  Bullet.de  Moscou,  1844,  p.  455.  Je  possède  cette  espèce; 
elle  nie  paraît  n'être  qu'une  variété  de  la  bipuslulata.,  et  j'en  ai  parlé  en  ce 
sens  dans  ma  Révision  de  la  famille  actuelle.  Je  dois  ajouter  que  M.  de  Ciiaudoii" 
(ibid.  1848,  p.  9)  persiste  à  la  regarder  comme  distincte. 

(4)  Syn.  Aptema,  Encycl.  métli.  Lis.  X,  p.  018. 


12  CICINDÉLÈTES. 

sétacées.  —  Prothorax  légèrement  cordiforme,  caréné  sur  les  côtés, 
arrondi  ou  faiblement  lobé  à  sa  base;  ses  sillons  transversaux  bien 
marqués,  limitant  deux  rendements  séparés  par  un  sillon  longitudinal. 

—  Elytres  subcylindriques,  graduellement  renflées  en  arrière,  de  la 
largeur  du  prolhorax  et  sans  angles  huméraux  à  leur  base  ;  point 
d'ailes.  —  Pâlies  longues  ;  jambes  quadrangulaires,  cannelées  sur  leurs 
quatre  faces  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 
fortement  dilatés,  rétrécis  à  leur  base,  tronqués  obliquement  à  lear 
extrémité,  plus  fortement  ciliés  à  leur  côlé  interne  qui  est  un  peu  pro- 
longé, qu'en  dehors,  très-spongieux  en  dessous.  —  Six  segments  ab- 
dominaux dans  les  deux  sexes  ;  le  pénultième  entier  chez  les  mâles. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'un  petit  nombre  d'espèces  présentant  les 
mêmes  caractères  que  celle  {M.  senegalensis)  sur  laquelle  Latreille 
l'a  établi.  Ce  sont  de  grands  insectes  aptères,  de  forme  robuste,  d'un 
vert  métallique  brillant, plus  ou  moins  foncé  et  passant  souvent  au  bleu. 
On  en  connaît  aujourd'hui  trois  espèces  propres  à  l'Afrique  (i). 

TETRACHA. 

(Westw.)  Hope,  The  Coleopt.  Man.  W,  p.  7  (2). 

Les  caractères  différentiels  de  ce  genre  et  de  celui  qui  précède  se  ré- 
duisent aux  suivants  : 
Languette  plus  acuminée  et  souvent  prolongée  en  une  petite  pointe. 

—  Elytres  non  cylindriques,  oblongues  ou  allongées,  ayant  presque 
toujours  leurs  angles  humoraux  distincts  par  suite  de  la  présence  des 
ailes  inférieures.  —  Jambes  arrondies,  non  cannelées.  —  Sept  seg- 
ments abdominaux  dont  le  pénultième  échancré  chez  les  mâles,  six  chez 
les  femelles. 

C'est  à  M.  de  Chaudoir  (ô)  qu'on  doit  d'avoir  signalé  les  différences 
qui  séparent  des  Megacephala  ce  genre  très-mal  caractérisé  par 
M.  lîope.  A  la  diagnose  qui  précède,  il  faut  ajouter  que,  sauf  un  très- 
petit  nombre  d'exceptions,  le  fades  est  beaucoup  moins  robuste  que 
dans  ces  dernières. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  nombreuses,  et,  à  part  un  très-petit 
nombre  propres  à  l'ancien  continent  (4),  se  trouvent  en  Amérique. 

(1)  M.  senegalensis,  Latr.  Dej.  Du  Sénégal  et  régions  voisines.  —  denfkollis 
(Aptema),  Chaud.  Bullet.  de  Moscou^  18i3,  p.  674;  du  Kordofan.  —  regalis 
(Aptemci),  Bohom.  Ins.  Caffr.  I,  p.  3,  de  Natal.  M.  de  Chaudoir  (Bullet.  de 
Moscou,  1850,  p.  7)  place  cette  espèce  dans  le  genre  suivant,  sans  paraître 
l'avoir  vue  ;  je  m'en  rapporte,  à  cet  égard,  à  l'autorité  de  M.  Bohemaun. 

(2)  Syn.  Ph^eoxantha,  De  Chaud.  Bullet.  de  Moscou,  1850,  p.  7.  — Ammosia, 
Westw.  Trans.  of  the  entom.  Soc.  2*  séries,  II. 

(3)  Loc.  cit.  p.  6. 

(4)  T.  quadrisigmta,  Dej.  Du  Sénégal.  M.  de  Chaudoir  (loc.  cit.)  a  raison 


fUÈGAckvnkUMSt  13 

Celles-ci  se  divisent  en  deux  groupes  :  les  unes,  et  elles  forment  la 
grande  majorité,  sont,  comme  celles  de  l'ancien  conlinent,  vertes  ou 
bleuâtres,  et  ont  en  général  une  tache  fauve  au  sommet  de  chaque 
élytre  (i).  Les  autres  sont  fauves  ou  rougeàtres  avec  des  taches  brunes 
ou  noires  mal  limitées  ;  leur  faciès  est  aussi  assez  différent  (2).  C'est  sur 
elles  que  M.  de  Chaudoir  a  établi  son  genre  Ph.ioxantha  auquel  il  n'as- 
signe d'autres  caractères  que  le  support  des  palpes  labiaux  plus  long, 
les  lobes  latéraux  du  menton  plus  étroits,  et  des  palpes  plus  grêles.  Ce 
genre  ne  me  paraît  bon  qu'à  former  une  simple  division. 

Les  Tetracha  sont  des  insectes  nocturnes,  ainsi  que  cela  résulte  des 
observations  de  M.  Ménétriès,  des  miennes  et  de  celles  de  M.  Bâtes  (3). 

ANIARA. 

HoPE,  The  Coleopt.  Man.  lï,  p.  7. 

Ce  genre  ne  diffère  des  Tetracha  que  par  les  caractères  suivants  : 
Labre  recouvrant  en  grande  partie  les  mandibules,  demi-circulaire 
et  légèrement  festonné  en  avant.  —  Antennes  plus  courtes,  plus  ro- 

contre  Dejcan  et  moi  en  disant  qu'elle  est  ailée.  —  cabounca,  Guérin-Mônev, 
Revue  zool.  1848,  p.  348;  do  la  Guinée  portugaise;  elle  est  aptère,  et  c'est  la 
seule  du  genre  qui  soit  dans  ce  cas.  —  euphrafica,  Oliv.  Dej.  d'Orient  et  de 
l'Algérie;  pour  ce  dernier  pays,  voyez  la  Rev.  zool.  1846,  p.  160  et  428.  — 
australasiœ,  Hope,  Proceed.  of  tlie  entom.  Soc.  of  Lond.  1842,  p.  45. 

(1)  Outre  le  Species  de  Dejean,  qui  contient  12  esp.  de  ce  groupe,  voyez  la 
Monographie  des  Megacephala,  publiée  postérieurement  par  M.  de  Castelnau, 
dans  la  Revue  entom.  de  Silbermann,  et  reproduite  dans  son  Hist.  nat.  des  his. 
I,  p.  11.  Aux  espèces  mentionnées  dans  ces  ouvrages,  ajout.  —  T.  occidentalis, 
Klug,  Insektendoubl.  p.  11.  —  bilunata,  fulgida^  Klug,  Jahrb.  d.  Insektenk.  . 
p.  6. —  Spixit,  spinosa,  Rrullé,  in  d'Orb.  Voy.  1ns.  p.  2.  — angustata,  im- 
pressa, Chevrol.  Magaz.  de  Zool.  Ins.  1841,  pi.  55,  56.  —  infuscata,  Mannerh. 
RuUet.  de  Moscou,  1837,  n"  2,  p.  6.  —  elongota,  violacea,  Reiche,  Rev.  zool, 
1842,  p.  239.  —  latipenniSj,  lœvigata,  Chaud.  Rullet.  de  Moscou,  1843,  p.  674. 
—  obscurata,  Chaud.  i|)id.  1844,  p.  454.  — insignis^  Mellyi^  Sommeri,  Chaud, 
ibid.  1850,  p.  3.  —  Imifera,  Erichs.  Archiv.  184'7,  I,  p.  45.  —  viridis,  Tatum, 
Ann.  and  Mag.  of  nat.  Hist.  Ser.  2,  VIII,  p.  50. 

(2)  T.  laminata,  Perty,  Del.  an.  art.  Rrasil.  p.  2  [nocturna  Dej.)  —testur 
dinea,  Klug.  Jahrb.  d.  Insekt.  p.  6.  —  bifnsckda  (œquinoctialisY)Q'y),cruciata, 
Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ins.  p.  2.  —  nigricollis ,  Reiche,  Revue  zool.  1842,  p.  239 
(succinda,  Erichs.  loc.  cit.).  —  Klugii,  Chaud.  Bullet.  de  Moscou,  1850,  p.  8. — 
asperula,  curta,  quadricollis,  Westwood,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  2'i  séries.  II. 

(3)  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  93;  T.  eitphratica.  — Lacord.  JNouv.  Ann.  du  Mu- 
séum, II,  p.  56;  T.  Lacordairei.  —  Bâtes,  Trans.  of  the  entom.  Soc.  2^  sé- 
ries, II;  observations  portant  sur  onze  espèces  recueillies  par  l'auteur  sur  difl'é- 
rents  points  des  bords  du  fleuve  des  Amazones.  M.  de  Castelnau  également,  dans 
différents  endroits  de  la  Relation  de  son  voyage  dans  l'Amérique  du  Sud,  con- 
Jirme  les  habitudes  nocturnes  de  ces  insectes. 


1*  CICINDELETES. 

bustes  et  filiformes.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  moins  rétrécis  à  leur  base  et  coupés  moins  obliquement  au 
bout. 

On  n'en  connaît  qu'une  espèce  de  Cayenne  (i),  d'un  noir  peu  brillant, 
avec  les  élytres  couvertes  de  points  enfoncés  et  d'élévations  irrégulicres 
peu  saillantes.  Je  l'ai  rencontrée  assez  souvent  dans  ce  pays,  courant  à 
terre  entre  les  herbes  dans  les  endroits  sablonneux,  et  ne  1  ai  jamais  vu 
voler.  Elle  exhale,  quand  on  la  saisit,  une  odeur  de  rose  qui  devient 
promptement  fétide. 


TRIBU  III. 
CîCINDÈLIDES. 

Palpes  médiocres,|rarement  égaux;  bs  labiaux  presque  toujours  plus 
courts  que  les  maxillaires;  leur  1er  article  atteignant  au  maximum  le 
niveau  du  sommet  des  lobes  latéraux  du  menton  ;  le  4°  des  maxillaires 
plus  long  que  le  3''.  —  Une  dent  parfois  peu  apparente  au  milieu  de 
l'échancrure  du" menton.  —  Yeux  grands,  très-saillants,  pourvus  d'une 
orbite  en  dessus.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
dilatés  chez  les  mâles.  —  Ailes  inférieures  très-rarement  avortées. 

Cette  tribu  est  la  plus  riche  de  toutes  en  genres  comme  en  espèces,  et 
elle  serait  aussi  naturelle  que  celles  qui  précèdent  et  qui  suivent,  sans 
deux  genres  qui  présentent  quelques  modifications  dans  la  structure  de 
leurs  palpes.  Chez  l'un  d'eux,  Iresia,  ils  varient  selon  les  espèces,  sous 
le  rapport  de  la  longueur;  chez  l'autre,  Oxygonia,  le  !<=''  article  des  la- 
biaux est  aussi  court  que  dans  les  Manticoridcs.  Mais  ce  sont  là  des 
exceptions  comme  il  s'en  trouve  dans  les  groupes  les  plus  naturels. 
C'est  ici  que  commence  à  apparaître  le  renflement  du  troisième  article 
des  palpes  labiaux,  et  ce  caractère  permet  de  diviser  en  deux  sections 
les  quatorze  genres  que  contient  la  tribu.  • 

I  Troisième  article  des  palpes  labiaux  de  grosseur  normale  :  Iresia^  Oxygo- 

niUj  EucalUa,  Eurymorpha,  Ckindela,  Odontocheila,  Phyllodroma. 

II  Le  môme  article  beaucoup  plus  gros  que  les  autres,  comme  renflé  dans 

toute  sa  longueur  :  Megalorv/ma,  DlstipsiderOj  Apitroessa^  Myrmecop- 
tera,  Dromica,  Cosimma,  Euprosopus. 

(1)  Cicindela  sepulc7'alis,Ya]i.  Megacephala,  id.  Dcj.  Species  V,  p.  199;  fi- 
gurée par  M.  BruUé,  Arcli.  d.  Mus.  J,  pi.  7,  f.  1. 


CICINDÉLIDES.  15 

iresia; 

DejeaNj  Species  \,  p.  206. 

fpPalpos  de  grandeur  relative  variable  (i);  le  dernier  des  labiaux 
allongé,  sécuriforrac  et  plus  long  que  le  pénuUiènie.  —  Labre  ovale, 
Irès-grand,  recouvrant  les  mandibules,  dentelé  en  avant.  —  Dent  du 
menton  assez  courte.  — Tète  forte,  comme  excavée  en  dessus.  —  Yeux 
très-gros,  très-saillants,  pourvus  d'une  orbite  en  dessus.  —  Antennes 
filiformes,  allongées.  —  Prothorax  allongé,  cylindrique,  avec  un  sillon 
transversal  en  avant  et  en  arrière  très-marqué.  —  Ecusson  assez  grand, 
triangulaire,  séparant  un  peu  les  élytrcs  à  leur  base.  —  Elytres  cylin- 
driques, allongées.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  màlcs  dilatés  et  allongés,  munis  d'une  brosse  de  poils  serrés  en 
dessous.  —  Pénultième  segment  abdominal  fortement  échancré  dans  le 
même  sexe. 

Dans  ma  Révision  des  Cicindélides,  j'avais  placé  ce  genre  parmi  les 
Mégacéphalides,  dont  il  n'a  nullement  le  faciès,  à  cause  de  la  longueur 
des  palpes  labiaux,  dans  l'unique  espèce  qui  me  soit  connue  ev  visu, 
mais  ces  palpes  variant  sous  ce  rapport,  ce  caractère  perd  sa  valeur, 
et  le  dernier  des  maxillaires  étant  plus  long  que  le  troisième,  indique 
que  le  genre  appartient  à  la  tribu  actuelle.  Il  a  des  rapports  très-pro- 
noncés avec  les  Eui'rosopus,  et  devrait  être  placé  à  côté,  si  ce  dernier, 
par  le  troisième  article  de  ses  palpes  labiaux  rende,  n'appartenait  pas 
à  la  seconde  section  de  cette  tribu.  C'est  le  seul  genre  de  la  famille 
dans  lequel  le  dernier  article  des  palpes  labiaux  surpasse  le  troisième 
en  longueur. 

On  en  connaît  aujourd'hui  six  espèces  (2),  toutes  très-rares  dans  les 
collections,  et  ornées  de  couleurs  métalliques  éclatantes.  Celle  qui  a 
servi  de  type  au  genre  {Lacordairei)  et  qui  a  été  découverte  par  moi 
au  Brésil,  est  un  insecte  très-agile  qu'on  trouve  volant  de  feuille  en 
feuille  dans  les  bois. 

(1)  Dans  VI.  Lacordairei,  type  du  genre;,  les  labiaux  sont  notablement  plus 
longs  f[ue  les  maxillaires.  Suivant  Ericlison  (Wiegmann's  Arcliiv.  A.  1843, 11, 
p.  IGl),  chez  la  hinotata  ils  les  surpassent  à  peine;  chez  la  èwt«CMtoif«  ils  sont 
un  peu  plus  courts  ciu'eux^  et  chez  la  Beskii  les  deux  paires  sont  d'égale  lon- 
gueur. 

(2)  /.  Lacordairei,  Dej.  Species  V,  p.  207.  —  hinotata,  bimaculuta,  Klug, 
Jahrb.  d.  Insekt.  p.  8  sq.  —  Beskii,  31annerh.  Bullet.  de  Moscou,  1837,  n"  2, 
p.  7.  —  versicolor.  Chaud,  ibid.  1848,  p.  13.  — ■  smaragdina,  Tatum,  Ann.  of 
nat.  Hist.  Ser.  %,  YIII,  p.  49. 


10  CiCmDÈLîîTEtii 

OXYGONIA, 

Mannerh.  Bullet.  d.  la  Soc.  d.  Mosc.  1837,  no  2,  p.  17. 

Palpes  maxillaires  notablement  plus  longs  que  les  labiaux;  leur 
4"  aiticle  cylindrique,  obtus;  le  i^'"  des  labiaux  ne  dépassant  pas  le 
fond  de  l'échancrure  du  menton;  le  dernier  un  peu  dilaté  et  arrondi 
à  son  sommet.  —  Labre  court,  transversal,  muni  de  cinq  petites  dents 
en  avant.  —  Mandibules  allongées,  ayant  chacune  six  dents  au  côté 
interne.  —  Tête  non  dilatée,  plane  sur  le  front.  —  Yeux  très-gros  et 
Irès-saillants.  —  Prothorax  allongé,  subarrondi  sur  les  côtés,  globuleux 
en  dessus,  ayant  deux  sillons  transversaux  profonds,  l'un  antérieur, 
l'autre  postérieur.  —  Elylres  allongées,  médiocrement  convexes,  ter- 
minées chacune  par  une  épine.  —  Cuisses  antérieures  ayant  à  leur 
extrémité  une  épine,  les  intermédiaires  et  les  postérieures  deux.  — Les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  allongés,  dimi- 
nuant graduellement  de  longueur. 

M.  de  Mannerheim  a  fondé  ce  genre  sur  une  espèce  très-rare  de 
Colombie  que  je  n'ai  pas  vue  en  nature.  Les  caractères  qui  précèdent 
sont  extraits  de  ceux  exposés  par  ce  célèbre  entomologiste,  et  suffisent 
pour  montrer  que  le  genre  est  bien  distinct  de  tous  ceux  de  la  fa- 
mille. Il  me  paraît  se  rapprocher  à  la  fois  des  Edprosopcs  et  des  Odon- 
TocHEiLA.  Depuis,  M.  Germar  en  a  décrit  une  seconde  espèce  du 
Brésil  («}. 

EUGALLIA. 

GuÉRiN-MÉNEV.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  A.  18 ii.  pi.  144  (2). 

Dernier  article  des  palpes  labiaux  et  maxillaires  légèrement  élargi 
à  son  extrémité.  —  Labre  en  triangle  tridenté  au  bout  chez  le  niàle, 
prolongé  chez  la  femelle  en  une  épine  recourbée. — Dent  du  menton 
assez  forte  et  aiguë.  —  Tète  courte,  grosse,  comme  excavée  entre  les 
yeux.  —  Ceux-ci  très-gros,  très-saillants,  relevés  et  pourvus  d'une  or- 
bite en-dessus.  — Antennes  tiliformes,  courtes,  dépassant  un  peu  la 
base  du  prolhorax.  —  Ce  dernier  subcylindrique ,  avec  une  grosse 
callosité  de  chaque  côté.  —  Ecusson  triangulaire,  placé  entre  les  élytres 
à  leur  base.  —  Elylres  allongées,  parallèles,  obliquement  rélrécies  au 
bout.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 
légèrement  dilatés,  subcylindriques,  un  peu  rétrécis  à  leur  base,  plus 
fortement  ciliés  au  côté  interne  qu'en  dehors  ;  cuisses  courtes,  ne  dé- 
passant pas  l'extrémité  des  élytres.  —  Corps  allongé. 

(1)  0.  Schœnherri,  Mannerh.  loc.  cit.  p.  19.  —  dentipennis,  Germar^  Magaz. 
de  Zool.  hîs.  1813,  pi.  124. 

(2)  Syn.  Callidema,  Guôrin-Méncv.  Revue  zool.  A,  1813,  p.  14;  oUm. 


CICINDÊLIDES.  17 

On  n'en  connaît  qu'une  espèce  (E.  Boussingaultn)  trouvée  à  une 
grande  hauteur,  par  J.  Goudot,  dans  la  Cordillère  de  la  Colombie,  pas- 
sage du  Quindiu. 

M.  Guérin-Méneville  dit,  avec  raison,  que  ce  genre  se  rapproche  à  la 
fois  des  OxYGONiA,  des  Iresia  et  des  Ecprosopds. 

EURYMORPHAi 
HoPBj  The  Coleopt.  Man.  ïï,  p.  160. 

Je  ne  connais  pas  ce  genre  fondé  par  M.  Hope  sur  un  insecte  dont  il 
ïie  paraît  avoir  connu  que  la  femelle.  D'après  la  description  et  la  figure 
qu'il  en  donne,  ses  caractères  seraient  : 

Palpes  labiaux  un  peu  plus  longs  que  les  maxillaires  (i);  le  dernier 
de  tous  un  peu  dilaté  à  son  sommet.  —  Dent  du  menton  très-forte, 
aiguë.  —  Labre  transversal,  très-court,  tridenté  dans  son  milieu.  — 
Tête  grosse,  rétrécie  en  avant  des  yeux,  renflée  en  arrière,  à  peine  plus 
large  que  le  prothorax.  —  Yeux  grands,  très-saillants,  réniformes, 

pourvus  d'une  orbite  en  dessus Prothprax  transversal,  parallèle 

sur  les  côtés;  ses  angles  antérieurs  un  peu  saillants,  les  postérieurs 
tronques.  —  Ecusson  triangulaire,  placé  entre  les  élytres.  —  Celles-ci 
de  la  largeur  du  prothorax  à  leur  base,  courtes,  très-élargies  en  ar- 
rière. —  Pattes  longues. 

La  patrie  de  l'unique  espèce  (E.  cyanipes)  qui  compose  le  genre 
n'est  pas  bien  connue  ;  M.  Hope  la  suppose  de  Madagascar.  Peut  être 
ne  doit-elle  paa  être  séparée  des  Cicindela  qui  suivent. 

cicindela;; 

Linné,  Syst  J^at.  Jl,  p.  657  (2). 

Dent  du  menton  forte,  aiguë.  ~  Palpes  médiocres  ou  courts;  les 
maxillaires  plus  longs  que  les  labiaux  ;  le  dernier  de  tous  subcylindrique, 
obtus  à  son  sommet.  —  Labre  de  forme  variable,  denté  ou  non  en 
avant,  ne  recouvrant  qu'une  partie  des  mandibules.  —  Tête  assez  forte, 
non  ou  peu  rétrécie  en  arrière,  le  plus  souvent  déprimée  ou  excavée 

F  (1)  D'après  la  figure,  les  maxillaires  seraient  les  plus  longs.  —  Dans  ma  Ré- 
vision des  Cicindélides,  j'avais  placé  ce  genre  parmi  les  Mégacéphalides  ;  mais  le 
dernier  article  de  ses  palpes  maxillaires  plus  long  que  le  troisième,  c^iractère 
dont  je  n'avais  pas  fait  usage,  indique  qu'il  appartient  à  la  tribu  actuelle. 

(2)  Syn.  Calochroa,  Abroscelis,  HErTADONTA,  Hope,  tlie  Coleopt.  Man.  II, 
p.  19  et^^S.  —  Cylindeua,  Westw.  Blagaz.  of  Zool.  and  Bot.  I,  p.  251.  —  Lavhyra, 
Dui.ont  inDej.  Cat.  éd.  3,  p,  6.  —  Euryoda  (Hëptadonta  Hope),  Cheilonycha, 
Lacoid.  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Lièje,  I,  p.  ;107  et  108.  —  Eqryarturon, 
Caïoi'tria,  Guérin-Ménev.  Rev.  et  Magaz.  de  Zool.  1849,  p.  81  et  lié.  — 

^NICTOMORPHA,   CrATOH.EREA,   PrEPUSA    (EuLAMPRA,    Clifiud.   Buil.    Mosc-   lSi8, 

p>  10,  olim)  Chaudoir,  BuU.  Mosc.  1850,  p.  11  sq. 

i'oléoplères.    Tome  i.  2 


18  CICINDitÈTES. 

en  dessus.  *—  Yeux  très-saillanls ,  réniformes,  pourvus  d'une  orbite 
en  dessus.  —  Antennes  filiformes.  —  Prolhorax  et  élylrcs  de  forme 
variable;  le  premier  toujours  plus  étroit  à  sa  base  que  les  secondes; 
celles-ci  plus  ou  moins  larges,  et  peu  convexes  en  dessus.  —  Les  trois 
premiers  arlicles  des  tarses  antérieurs  des  mâles,  dilates,  en  quadrila- 
tère allongé,  plus  fortement  ciliés  en  dedans  qu'en  dehors.  —  Sept 
segments  abdominaux  dont  le  pénultième  échancré  chez  les  mâles  ;  six 
seulement  chez  les  femelles. 

Genre  répandu  sur  tout  le  globe  et  aussi  riche  en  espèces  à  lui  seul 
que  tons  ceux  de  la  famille  pris  ensemble  (i).  Leurs  habitudes  sont 
assez  différentes  et  pcrmellraient  de  les  partager  sous  ce  rapport  en 
plusieurs  groupes.  Il  en  est  qui  ne  se  trouvent  que  dans  les  endroits 

(1)  Ici  se  rapportent  toutes  les  espèces  du  Species  de  Dejean,  moins  celles  qui 
composent  sa  première  division  et  quelques  autres  qui  appartiennent  à  certains 
des  genres  qui  suivent.  La  liste  suivante,  que  j'ai  tâché  de  rendre  aussi  com- 
plète que  possible,  contient  toutes  celles  qui  ne  sont  pas  mentionnées  dans  cet 
ouvrage.  Seulement  je  n'ai  pas  tenu  compte  de  celles  comprises  dans  l'énumé- 
ration  que  M.  Gistl  (Syst.  Ins.  1)  a  donnée  des  espèces  du  genre,  ce  travail  étant 
rempli  d'erreurs. 

Esp.  européennes  :  C.  fasciatopunctata,  Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  XIII,  1. 

—  Ismenia,  hispanica,  sobrina,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  II,  p,  175.  —  saphi- 
rina,  (nigrita  var.?),  Genc,  Ins.  Sard.  fasc.  I,  p.  4.  —  rubens  (campestris  var.?), 
Frivalsk.  Faunus,  neue  Folge,  p.  86. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  C.  caspia,  Jlénétr.  Cat.  rais.  p.  94.  — persica, 
Falderm..  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  4.  —  pontica,  Stev.  Mus.  Mosq.  p.  5.  — 
mongolien,  gemmata,  Fald.  Col.  ab  ill.  Bungio,  etc.  p.  13.  —  Dejeani,  xan^- 
thopus,  Karelinii,  Jagerii_,  Fisch.  Bull.  Mosc.  1832,  éd.  Leq.  p.  159.  —  in- 
scripta^  marcens ,  Zoubk.  ibid.  éd.  Leq.  p.  298.  —  propinqua,  figurata. 
Chaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  434.  —  iartarica,  Mauh.  Bull.  Mosc.  1837, 
n»  2,  p.  10.  — palustris,  Motsch.  ibid.  1840,  p.  179.  —  Utterifera^.  suhtrun- 
cata.  Chaud,  ibid.  1842,  p.  801.  —  Kirilovii,  Burmeisieri,  Fisch.  ibid.  1844, 
p.  6.  —  Nordmanni,  Chaud,  ibid.  1848^  p.  442.  —  octoptmctata^  qiiadrimacu- 
lata,  Loew,  Stettin.  ent.  Zeit.  1843,  p.  339.  —  granulata,  Gcbler,  Bull.  d. 
l'Acad.  d.  S'-Pétersb.  1843,  I,  p.  36.  —  syriaca,  Buquet,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent. 
Série  2,  Bull.  p.  xxxvi.  —  trapezicolUs,  talychensis^  dignoscenda,  connexa. 
Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  50  sq.  —  altaica,  iransbaicalica,  lœta,  recta,  Motsch. 
Ins.  d.  Sibér.  p.  24.  —  syriaca,  Trobert,  Rev.  zool.  1844,  p.  318.  — /ierèace^^ 
Klug,  Symb.  phys.  ill,  p.  21,  f.  1.—  asiatica,  Brullé,  N.  Arch.  d.  Mus.  I,  p.  128. 

Esp.  indiennes  et  de  Chine  :  C.princcps  (aurofasciata,  Guérin,  Dej.  Calochroa 
fasciata,  Hope,  The  Col.  Wan.  II,  pi.  1,  f.2)  Vigors,  Zool.  Journ.  I,  p.  413.—  colon, 
Klug,  Jahrb.  p.  12.  —  triramosa,  arcuata,  acuminata,  superba,  KoUar,  Ann. 
d.  Wien.  Mus.  I,  p  330  sq.  —  auroviitata,  chloropiis,  tremvla,  Brullé,  N.  Arch. 
d.  Mus.  I,  p.  127.  —  hymalaica,  L.  Redtenb.  in  Hiigels  Kashmir,  IV,  2,  p.  497, 
pi.  23  f.  1.  —  jyûsticalis  {analis  var.?),  'White,  Ann.  of  nat.  Hist.  XIV,  p.  422. 

—  assamenis,  latipennis,  Hopei,  Parry,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  IV,  p.  84.  — 
Shivah  (Calochroa),  Parry,  ibid.  V,  p.  80.—  lepida  {princeps  var.?),  dives,  Gory, 
Mag.  d.  Zool.  Ins.  1833,  pi.  96,  97.  —  quadrimaculata,  Audouin,  ibid.  1832, 
pi.  18.  —  dQrsoUneata,  Candei,  specuUf&rUt  anchoralis,  psammodroma,  nivei- 


GICIKDÉLIDES.  19 

sablonneux  loin  des  eaux  ;  d'autres  uniquement  sur  les  bords  des  ri- 
vières ou  de  la  mer;  quelques-unes  fréquentent  exclusivement  les 
forêts  ;  enfin  un  certain  nombre  ne  se  plaisent  que  dans  les  lieux  cori- 

cincfa,  Chevrol.  Revue  zboi.  1845,  p.  95;—  Prinsepsii,  SaùniJ.  Trans.  ofthe 
ent.  Soc.  I,  p.  M.  —  exornata,  tnterrwpto-fasciata,  tritoma,  Umbata,  fhalan- 
gioidcs,  funebris,  copulata,  Schmidt-Goeb.  Col.  Birman,  p.  1. —  varîipes  (J^niC' 
tomorpha),  Chaud.  Bullet.  de  Moscou^  1850,  p.  11.  —  octogramma,  întermedia, 
grammophora,  imperfecta,  olbopunctata,  leiicoloma,  striatifrons,  dromîcoides, 
viridilabriSj  chlorocMa,  tetraspilotu  {Euryoda),  Chaud,  ibid.  1852,  p.  4.  —  j«- 
ponica,  Guérin-Ménev.  Revue  zool.  1847,  p.  2. 

Esp.  australiennes  et  de  l'Océanie  :  C.  Lafreillana  (LatreUei,  Guérin,  voy.  d. 

I.  Coq.  Ent.  p.  57),  fimerata,  tefragramma,  Boisd.  Faune  de  l'Océan.  I,  p.  2. 

Leguillojii,  Guérin,  Revue  zool.  18  il,  p.  120.  —  ioscelis,  Hope,  Proceed.  entom. 
Spc.  1812,  p.  45.  —  gutlula,  Fab.  Guérin,  Mag.  d.  zool.  Ins.  1835,  pi.  131.  — 
Douei,  Chenu,  ibid.  1840,  pi.  45.  —  lutecincta,  Pnrrylj,  White,  Voy.  of  the 
Erolj.  and  Tcrror.  Ent.  p.  1. —  insulnris,  Boyeri,  maculata,  variolosa^  vitiensis, 

MontreveUn,  Hombr.  et  Jaquin.  Voyage  au  pùlc  Sud,  Ent.  Col.  pi.  1,  f.  i-6. 

Rafflesia,  Chaud.  Bullet.  de  Moscou^  1852^  p.  13. 

Esp.  ai'ricaines  :  C.  ornata,  Klug  in  Ermanns  Nat.  Atlas,  p.  27,  pi.  15,  f.  1. 

—  Bruneti,  vidua,  Gory,  Ann.  tl.  1.  Soc.  ent.  Il,  p.  173.  —  trïlunaris,  abbre- 
viafa,  Klug.  Ins;  von  Madag.  p.  32.  —  danticulata,  Klug.  Jahrb.  p.  15.  —  cœru- 
lescens,  bigemina,  Klug,  ibid.  p.  29.  —  viridicyanea,  rufosignataj,  cyanca, 
front cdis^plurinotata,  minuta,  angulariS:,  drcumducto,  Brullé,  N.  Arch.  d.  Mus. 

I,  p.  11. — quadraticolUs,mixta,C\i;\\\Ci.  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  IV,  p.  436. ma- 

dagascariensis,  Dregei,  3Iannerh.  Bullet.  de  Moscou,  1837,  no2,  p.  14. cw- 

preola,  Westw.  Ann.  of  nat.  Hist.  VIII,  p.  203.  —  flavosignata,  gambiensis, 
mirabilis,  Castcln.  Et.  entom.  p.  139.  —  dongolensis,  rectangularis,  Klug, 
Symb.  phys.  III,  pi.  21.  —  Unearis,  assimilis,  longicollis,  madagascariensis, 
oculata,  Chaud.  Bull.  d.Mosc.  1843,  p.  G&i.  —  erytlirocnema  (Euryoda),  Chaud, 
ibid.  1850,  p.  13.  —  rufomarginata,  iiotata,  pudiça,  vivida,  barbifrons,  gutti- 
pennis  (Euryoda),  quadripustulaia,  Bohem.  Ins.  Caffr.  l,  p.  3.  —  saraliensis, 
Bocandei,  anthracina,  Deyrollei,  FesthameUi,  Caternav.tii,  Nysa,  pohjsita, 
minidula,  Buquetii,  flavidens.  Maria,  Guérin-Ménev.  Re\-.  et  Mag.  d.  Zool. 

1849,  p.  80  et  140.  —  fatidica,  Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1847^  p.  2. Petitii 

Rnppellii,  Guérin-Ménev.  in  Lefebvre,  Voy.  en  Abyss.  p.  243  et  246. fallax, 

Coquer.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  X,  p.  359. 

Esp.  arnéricâines  :  C.  longilabris ,  terricola,  Say  in  Long's  Exped.  II.  append. 

—  scutellaris,  fulgida,  Umbata,  Say,  Journ.  of  thcAcad.  of  Phiiad.III,  p.  liO. 

—  decemnotata,  Say,  Trans.  of  the  amer.  phil.  Soc.  new  Ser.  I,  p.  -fâS.  

splendida,  Hentz,  ibid.  p.  254.  —  venustida,  Guerinii,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  II,  p.  177. —  Proteus,  albilabris,  Kirby,  Fauna  Bor.  Amer.  p.  9.  —  peru- 
viana,  Inca,latipmnis,  Casteln.  Et.  entom.  p.  35  et  139.  —  morio,  limbalis, 
hyeroglyphica,  mexicojia,  16-punctrifa,  semi-cirçidaris,  ocdlala,  lugens,  ater- 
rima,  auréola,  Klug,  Jahrb.  p.  6  et  29.  —  tenuilineata,  Favergeri,  hamata, 
ciiiliensis,altjoguttafa,  BruUé,  N.  Arch.  d.Mus.  I,  p.  128.  —  Sommeri,  chloro- 
ct'p/t«to,Mannerh.  Bull.  d.Mosc.  1837,  n"  2,  p.  12.  — peruvinna,  Chaud,  ibid. 
1837,  n"  7,  p.  5.  —  mirunda,  Reicliei,  apicalis,  rectilatera,  Cliaud.  ibid.  1843, 
p.  682.  —  macrocnema,  pallifera,  Mellyi,  cyûnosparsa,  compsa.  Chaud,  ibid. 


20  CiCiNDéLÈTES-i 

verts  (î*herbes;  mais  jusqu'ici  il  ne  paraît  pas  (|u'aucune  se  tîenWë 
sur  les  feuilles. 

Les  modifications  qui  existent  nécessairement  dans  un  groupe  aussi 
nombreux,  ont  donné  lieu  à  l'ctablissenieut  de  plusieurs  genres,  dont 
quelques-uns,  peut-être,  pourront  être  admis  lorsqu'on  aura  procédé  à 
une  révision  approfondie  de  toutes  les  espèces.  On  peut  les  partager  en 
deux  catégories. 

Dans  la  première,  les  tarses  ne  sont  pas  sillonnés  en  dessus  (1). 

Le  genre  Calochroa  de  M.  Hope,  est  établi  sur  quelques  espèces 
indiennes  (-2),  d'un  faciès  robuste,  ornées  de  couleurs  éclatantes  pour  la 
plupart,  mais  du  reste  ne  présentant  rien  de  particulier. 

D'autres  espèces  (3)  du  même  pays,  dont  le  front  est  plus  ou  moins 
plane,  le  prolhorax  trapézoïdc,  les  élytres  déprimées  et  les  pattes  très-lon- 
gues, avec  les  cuisses  postérieures  dépassant  notablement  l'extrémité  du 
corps,  constituent  le  genre  Abroscelis  du  même  auteur  ;  mais  entre  elles 
et  les  espèces  ordinaires,  on  trouve  les  passages  les  plus  insensibles. 

Le  genre  Laphyra  de  Dupont,  adopté  par  Dejean,  ne  comprend 
qu'une  grande  et  belle  espèce  (4)  du  nord  de  l'Afrique,  dont  le  mâle 
est  remarquable  par  l'allongement  de  ses  mandibules  et  les  quatre  der- 

1852,  p.  15  sq.  —  californica,  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  St-Pctersb.  1843,  II, 
j.  52.  —  Auduhonuy  Le  Conte,  Boston  Journ.  V,  pi.  18.  —  cyaniventris,  fia- 
vopunctata,  roseiventris  (semi-circuîaris,  Klug)^  fera,  curvata,  chlorocephala, 
Vasseletij,  decostigma,  rubriventriSj,  hydrophoba,  Sallei,  incerta  [lugens,  Klug), 
Jiemychrysea ,  inspersa,  unicolor,  Catharinœ,  smaragdina,  vicina,  Chevrol. 
Col.  d.  Mex.  Cent,  I  et  II.  —  radians,  cerea,  tenuilineata,  humeralis,  Crisfo- 
forii,  Chevrol.  Mag.  d.Zool.  Ins.  1841,  Col.  d.WQ\.-ç.^.—patagonica,sinuosa, 
cribrata,  BruUé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  6.  —  Saulcyi,  gratiosa,  Guérin-Ménev. 
Rev.  zool.  1840,  p.  37.  —  vemista  {Saulcyi  Guérin),  circumpicfa,  togata, 
severa,  Laferté,  ibid.  1841,  p.  37.  —  Nietii,  Guérin-Ménev,  ibid.  1841,  p.  254. 
—  cupriventris,  Favergeri,  Reiche,  iljid.  1842,  p.  240.  —  Claussenii,  ferru- 
c/ata  (Hœpfneri  Dej.  var.)  palliuta,  fulgidiceps,  Minaritm,  Putzeys,  Mém.  d.  1. 
Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  365.  —  amœnn,  sprefa,  venusta,  nigrocœndea, 
cinctipennis,  celeripes,i.  Le  Conte,  Geod.  Çol.  of  thc  Unit.  St.  p.  5.  —  gra^' 
vida,  imperfecta,  tenuisignata,  hemorrhagica,  sigmoidea,  latesignata,  ascetp- 
dens,  serpens,  cumatilis,  3.  Le  Conte,  Ann.  of  thc  Lyc.  of  New-Yorlî,  V, 
p.  170.  —  Guexiana,  Chevrol.  Rev.  et  Mag.  d.  zool.  1852,  p.  419.  —  cupras- 
cens,  tarsalis,  J.  Le  Conte,  Procecd.  oftlie  Acad.  ofPhilad.  1852,  p.  65. 

(1)  Ces  sillons  des  tarses  ont  été  signalés  pour  la  première  fois  par  M.  BruUc. 
Je  m'en  suis  servi  dans  ma  Révision  de  la  famille  comme  de  point  de  départ  pour 
la  classification  de  la  tribu  actuelle  ;  mais  je  me  demande  maintenant  si  un  pareil 
caractère  a  la  moindre  valeur. 

(2)  C.  octonotuta,  cMnensis,  cquestris,  princeps,  etc. 

(3)  C.  tenuipes,  upsilon,  longipes,  etc. 

(4)  C.  Ritchii,  Yigors,  Zool.  Journ.  I,  p.  414  [C.  Audouini,  Barthélem,  Ann, 
d.  i.  Soc.  ent.  IV;  p.  597,  pi.  17,  A,  f.  1). 


CrCINDÉLïDEâ.  2f 

hîers  articles  de  ses  antennes  qui  sont  dilatés  ;  mais  ce  dernier  caractère 
paraît  être  accidentel  (l). 

Un  faible  élargissement  des  articles  intermédiaires  des  mêmes  or- 
ganes, est  le  seul  caractère  assigné  par  M,  Guérin-Méneviile  à  ses 
EcRyARTnRo?(  (2)  ;  ses  Catoptuia  ne  se  distinguent  également  que  par 
l'existence,  chez  les  femelles,  d'un  petit  espace  luisant  sur  chaque  ély- 
tre  (3). 

Le  genre  Cvlindera  de  M.  Westwood  comprend  quelques  petite» 
espèces  (4)  d'un  faciès  grêle,  à  prothorax  subcylindrique  et  qui,  bien 
qu'ailées  comme  les  précédentes,  paraissent  ne  jamais  voler. 

Les  Prepusa  de  M.  de  Chaudoir  présentent  pour  caractères  princi- 
paux :  un  menton  court  avec  ses  lobes  latéraux  presque  transversaux 
et  obtus  au  bout  ;  des  mandibules  très-grêles  à  partir  de  la  dent  basi- 
laire  ;  un  labre  très-court,  enfin  des  antennes  plus  longues  et  plus  grêles 
que  de  coutume;  leur  faciès  est  en  outre  le  même  que  celui  des  Odon- 
tocheila.  On  n'en  connaît  qu'une  espèce  du  Brésil  (5). 

Le  genre  Cratoh^erea  du  même  auteur,  établi  sur  une  espèce  du 
Sénégal  (e),  est  caractérisé  principalement  par  le  lobe  des  mâchoires 
qui  est  droit,  comme  tronqué  au  bout,  et  par  le  développement  que 
prennent  les  mandibules  chez  les  mâles. 

Dans  la  seconde  catégorie  les  tarses  sont  sillonnés  en  dessus,  soit  dans 
les  deux  sexes,  soit  chez  les  mâles  seulement. 

Le  premier  cas  existe  chez  les  Heptadonta  de  M.  Hope,  genre  dont 
j'ai  corrigé  la  diagnose,  et  changé  le  nom,  qui  exprimait  un  caractère  sujet 
à  varier,  en  celui  d'EcRvoDA.  Il  comprend  des  espèces  plus  cylindriques 
que  de  coutume  et  dont  le  labre  est  court  (7). 

Mon  genre  CnEiLONyonA,  établi  sur  une  seule  espèce  brésilienne  (8), 
ne  diiïère  du  précédent  que  par  son  labre  plus  grand,  et  une  forme  gé- 
nérale plus  courte. 

Enfin ,  le  genre  jEnictomorpha  de  M.  de  Chaudoir  a  les  tarses  sil- 
lonnés seulement  chez  les  mâles,  les  trois  premiers  articles  dilatés  aux 

(1)  Sur  vingt  mâles  de  cette  'espèce,  reçus  par  lui  en  même  temps,  M.  Reiche 
n'en  a  trouvé  qu'un  seul  qui  eût  les  articles  en  question  dilatés  (Rev.  et  Mag. 
d.  Zool.  1849,  p.  93).  Du  reste,  on  observe  déjà  quelque  chose  d'approchant  chez 
les  mâles  d'autres  Cicindela,  entre  autres  chez  la  C.  campestris. 

(2)  C.  Bocandeij,  anthracina,  lugubris,  de  la  Guinée  portugaise. 

(3)  C.  œgyptiaca.perplexa,  trilumris,  specuUfera,  etc.  d'Afrique  et  des  Indes. 

(4)  C.  germanica,  gracilis,  daurica,  d'Europe  et  de  Sibérie. 

(5)  C.  mirandn,  de  Chaud. 

(6)  C.Bruneti,Gûvs. 

(7)  C.  qmdripunctata,  concinna,  versicolor,  etc.,  du  Sénégal  et  de  Guinée. 
i%)lC.  chalybea,  Dej. 


22  CTcmnÉLÊTES. 

quatre  tarses  antérieurs,  dans  le  même  sexe,  et  le  corps  plus  cylindri- 
que que  dans  aucun  de  ceux  qui  précèdent  (1). 

Le  genre  Cicindela  est  le  seul  de  la  famille  qui  ait  des  représentants 
en  Europe.  li  y  en  a  plus  de  400  espèces  mentionnées  dans  les  auteurs, 
mais  avec  des  doubles  emplois  assez  nombreux;  les  noms  de  beaucoup 
d'entre  elles  devront  en  outre  être  changés.  ' 

ODONTOCHEILA. 
Casteln.  Rev.  ent.  d.  Silberm.  IIj  p.  34  (2). 

Genre  très-voisin  du  précédent  dont  il  ne  diffèreque  par  les  particu- 
larités suivantes  : 

Labre  ovale,  voûté,  cachant  en  majeure  partie  les  mandibules,  en 
général  muni  de  sept  dents  en  avanl.  —  3^  article  des  palpes  labiaux 
régèr'emcnt  renflé  chez  la  plupart.  — Tarses  sillonnés  en  dessus;  les 
trois  premiers  articles  des  antérieurs  moins  dilatés  et  plus  longs,  ciliés 
des  deux  côtés. 

Ces  caractères  suffiraient  à  peine  pour  séparer  ce  genre  des  Cicin- 
BELA,  mais  ils  sont  renforces  par  un  facics  particulier  et  des  habitudes 
spéciales  qui  souffrent  néanmoins  quelques  exceptions,  de  sorte  qu'on 
peut  établir  deux  divisions  dans  le  genre. 

Les  unes  ont  le  corps  svelte,  allongé,  le  prothoras  cylindrique,  les 
élytres  étroites,  parallèles  et  finement  rugueuses;  leur  dessin,  quand 
il  y  en  a  un,  consiste  en  deux  ou  trois  petits  points  blancs  ordinairement 
latéraux,  et  en  général  assez  peu  distincts  ;  enfin  le  corps  entier  est 
d'une  couleur  métallique.  Toutes  les  espèces  vivent  exclusivement  dans 
les  bois  et  se  tiennent  habituellement  sur  les  feuilles  des  broussailles. 
Elles  sont  nombreuses  (s),  et  c'est  sur  l'une  d'elles  (C.  nodicornis, 
Dej.)  que  M.  Hope  a  établi  son  genre  Plochioceba,  caractérisé  uni- 

(1)  C.  analiSj  Fab.  et  variipes,  de  Chaud.  Des  Indes  or.  J'avais  compris  la 
première  dans  le  genre  Euryoda. 

(2)  Syn.  Therates,  Fisclier  de  Waldh.  Ent.  d.  1,  Russie^  Gen.  I,  p.  10.  —  Plo- 
CHiocERA,  Hope,  the  Col.  Man.  II,  p.  18. 

(3)  II  faut  y  rapporter  toutes  leS  espèces  (moins  la  ventralis  et  la  disttgma)  de 
la  première  division' des  Cigindela  de  Dejeàn.  Aj.  :  C  i'anVm5^  Zacordaire?^ 
Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  17  sq.  —  C.  simflicicornis^'punctum^  fulgenSj 
rutilans,  Klug,  Jalni).  p.  11  sq.  —  apicalis,  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  60. 

—  annulicornis,  Brullé  in  d'Orbig.  Voy.  Ins.  p.  5.  —  Desmarestii,  mexicana, 
Casteln.  Et.  ent.  p.  35  et  5S.  —  cùpricùllis,  Kollar,  Ann.  d.  Wien.  Mus.  I,  p.  3'29. 

—  virens,  Brullé,  N.  Arch.  d.  Mus.  I,  p.  117.  —  chrysochloris ,  rugipennis , 
Manb.  Bull,  de  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  9. — disfinguenduj,  cognafa^  spinipenms, 
Chaudoir,  Bull.  deMosc,18i3,  p. 677. — ocreafa,  Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  240. 

—  quadrilla,  Chevr.  Col.  d.  Mcx.  Cent. 2,fasc. 8.  —pavida, Erichs.in Schonib. 
Guyana,  III,  p.  555. 


CICINDÉLIDES.  23 

quement  en  ce  que  les  mâles  ont  le  premier  article  de  leurs  antennes 
en  forme  de  massue  aplatie  à  son  extrémité. 

Les  autres  (1)  ont  le  corps  moins  allongé,  mais  plus  cylindrique; 
leurs  élytres  finement  rugueuses  sont  plus  ou  moins  impressionnées  ; 
leur  couleur,  au  lieu  d'èlre  métallique,  est  d'un  noir  profond  parfois 
bronzé  et  à  reflets  soyeux  ;  leur  dessin  est  punctiforme,  et  encore  moins 
apparent.  A  en  juger  par  l'unique  espèce  (venlralis)  que  j'ai  eu  occa- 
sion d'observer,  elles  vivent  aussi  dans  les  bois,  mais  au  bord  des  eaux, 
et  ne  se  posent  jamais  sur  les  feuilles. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  de  l'Amérique  interlropicale.  Par 
le  troisième  article  de  leurs  palpes  labiaux  un  peu  renflé,  elles  font  jus- 
qu'à un  certain  point  le  passage  entre  la  section  actuelle  et  la  suivante. 

PHYLLODROMA. 
Lacord.  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  l,  p.  108. 

Ce  sont  des  Odontocheila  dont  le  labre  est  fortement  transversal,  çt 
muni  antérieurement  de  une  à  trois  petites  dents;  à  quoi  il  faut  ajouter 
que  le  troisième  article  de  leurs  palpes  labiaux  n'est  pas  plus  renflé  que 
chez  les  Gicindela. 

Sous  le  rapport  des  couleurs  et  du  fades,  ces  insectes  ressemblent 
complètement  aux  Odontocheilâ  de  la  première  division.  Les  espèces 
connues  sont  toutes  amérrcaines  et  au  nombre  de  sept  (2). 

MEGALOMMA. 
Westw.  Ann.  and  Mag.  ofnat.  Hist.  VHI,  p.  203  (3). 

Dent  du  menton  à  peine  distincte.  —  Palpes  labiaux  plus  courts  que 
les  maxillaires;  leur  3"  article  très-renflé,  le  dernier  très-petit,  cylin- 
drique, obtus  au  bout  ;  2^  article  des  maxillaires  renflé  au  côté  externe, 
déprimé  et  subréniforme,  le  4^  trois  fois  plus  grand,  oblong  et  dé- 
primé.—  Labre  en  ovale  allongé,  cachant  en  entier  les  mandibules, 
obtusément  caréné  dans  toute  sa  longueur,  muni  de  cinq  dénis.  —  Télé 
très-forte.  —  Yeux  très-gros,  très-saillants,  pourvus  d'une  orbite  en 
dessus.  —  Prothorax  subcyllndrique  ou  arrondi  dans  son  milieu,  avec 

(1)  C.  ventralis  et  disfigma.  Dej.  Spec.  —  sencma,  Klug,  Jalirb.  p.  12. — 
Odont.  De  Gandei,  Tatum,  Annals  of  nat  Hist.  Ser.  2,  VIII,  p.  50.  — Les  trois 
suivantes  me  paraissent  aussi  devoir  y  être  ajoutées,  mais  je  n'en  suis  pas  sûr  : 
C.  7'ugipenniSj,  tencbricosa,  KoUar,  Ann.  d.  Wien.  Mus.  I,  p.  329.  — speculigera, 
Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Eut.  p.  6. 

(2)  Cicind.  cylindricollis,  Dej.  Species  I,  p.  34.  —  curtilabris,  aperfa,  Klug-, 
Jahrli.  p.  14  sq.  —  ignkollis,  Lacord.  loc.  cit.  p.  109. — prodiga,  marginUabris, 
Erichs.  Arcli.  1847, 1,  p.  68. — semi-cyanea,  Brullé,  N.  Arch.  d.  Mus.  1,  p.  118. 

(3)  Syn.  Physodeutera,  Lacord.  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  I,  p.  111. 


ses  sillons  transversaux  bien  marqués  en-dessus,  beaucoup  plus  étroit 
que  les  élytres  à  sa  base.  —  Elylres  assez  allongées,  parallèles,  peu 
convexes.  —  Pattes  très-longues,  Ircs-grêles;  tarses  sillonnés  en  des- 
sus ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles  (t). 
—  Pénultième  segment  abdominal  échancrè  dans  le  mérae  sexe. 

Ce  genre  est  établi  sur  quelques  petites  espèces  (2)  propres  à  l'Ile 
Maurice  ,  à  Madagascar  et  à  l'Afrique  australe  ;  elles  semblent  repré" 
seoter  dans  ces  pays  les  Odontocheila  dont  elles  ont  le  faciès. 

DISTIPSIDERA. 
Westw.  Mag.  ofZooL  and  Dot.  I,  p.  251. 

Dent  du  menton  presque  nulle.  —  Palpes  courts  :  le  So  des  labiaux 
très-fort,  déprimé,  cilié  sur  les  côtés  ;  le  4«  court  et  très-faiblement 
sécuriforme  ainsi  que  le  dernier  des  maxillaires.  —  Labre  très-grand, 
recouvrant  les  mandibules,  oblongo-ovale ,  tronqué  en  avant  avec  une 
courte  dent  médiane  et  quatre  plus  fortes  de  chaque  côté.  —  Tête 
grande,  excavée  en  dessus. — Yeux  grands,  très-saillants,  relevés,  avec 
une  forte  orbite  en  dessus.  —  Antennes  filiformes,  grêles.  —  Prothorax 
allongé,  étranglé  près  de  ses  bords  antérieur  et  postérieur,  renûé 
dans  son  milieu.  —  Elytres  plus  larges  que  la  base  du  prothorax,  al- 
longées, subparallèles,  assez  convexes.  —  Pattes  longues  :  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles;  pénul- 
tième segment  abdominal  échancrè  dans  le  même  sexe. 

M.  Wcstwood  a  fondé  ce  genre  sur  une  belle  espèce  (D.  undulala) 
de  l'Australie  qui  est  aujourd'hui  assez  répandue  dans  les  collections. 
La  sculpture  de  ses  téguments  présente  une  disposition  particulière  : 
elle  consiste  sur  la  tête  et  le  disque  des  élytres  en  sillons  onduleux, 
profonds  et  très-serrés.  J'en  connais  deux  autres  espèces  inédites. 

APTEROESSA. 
HoPE,  The  Coleopt.  Man.  \\,  p.  159. 

Genre  fondé  sur  la  Cicindela  grossa  de  Fabricius,  insecte  très-rare 
et  qui  n'existe,  à  ma  connaissance,  dans  aucune  collection  de  France. 

(1)  Par  suite,  sans  doute,  d'une  illusion  d'optique,  M.  Westwood  dit  (jue  ces 
tarses  sont  revêtus  en  dessous  de  poils  en  forme  de  massue.  Ce  caractère,  qui 
n'existe  pas,  m'avait  induit  en  erreur  dans  ma  Révision  de  la  famille.  Croyant 
nouveau  le  genre  que  j'avais  sous  les  yeux,  et  qui  était  bien  le  même  que  celui  de 
M.  Westwood,  je  l'avais  établi  sous  le  nom  de  Physodeuteka. 

(2)  M.  vigilans.  Westw.  loc.  cit.  p.  20}.  —  Cicind.  adonis  (  Physod.  adonis, 
Lacord.  loc.  cit.),  Brullé,  N.  Arch.  d.  Mus.  I,  p.  120. —  Physod.  angusticoUis , 
Boliem.  Ins.  caCfrar.  I,  p.  17. 

La  Cicindela  viridula  de  Quensel  (Schœnh.  Syn.  Ins.  III,  p.  343,  note)  appar- 
tient peut-être  aussi  à  ce  genre,  selon  M.  Westwood. 


ClClND£LI1>BS<  2$ 

D'après  la.  description  et  la  figure  qu'en  a  données  M.  Hope,  il  pré- 
senterait les  caractères  qui  suivent  : 

Palpes  égaux  :  le  dernier  de  tous  ovale-oblong  et  tronqué  au  bout, 
le  3"  des  labiaux  fortement  renOé.  —  Labre  court,  un  peu  arrondi 
et  muni  de  sept  petites  dents  en  avant.  —  Dent  du  menton  forte 
et  aiguë.  —  Tête  assez  grosse,  de  la  largeur  du  prolhorax.  — Yeux 
assez  grands,  oblongs,  sans  orbite  en  dessus.  —  Antennes  de  la 
longueur  de  la  moitié  du  corps,  filiformes.  —  Prolhorax  plus  large 
que  long,  un  peu  rétréci  en  arrière  ;  ses  sillons  transversaux  en  dessus 
bien  marqués.  —  Elytres-oblongues,  un  peu  plus  larges  que  le  pro- 
lhorax à  leur  base,  légèrement  acuminées  à  leur  extrémité.  —  Tarses 
un  peu  plus  courts  que  leurs  jambes  respectives.  —  Corps  aptère. 

Cet  insecte  paraît  intermédiaire  entre  les  Dromica  et  certaines 
CicmoELA  indiennes.  Sans  le  renflement  du  troisième  article  des 
palpes  labiaux,  il  ne  devrait  peut-être  pas  être  séparé  de  ce  dernier 
genre  (t), 

m'RMECOPTERA. 

Germar,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  A.  1843,  pi.  124. 

L'espèce  unique  sur  laquelle  ce  genre  a  été  établi  est  une  des  plus 
remarquables  de  la  famille.  Je  ne  la  connais  que  d'après  la  description 
et  la  figure  qu'en  a  données  M.  Germar.  Ses  caractères  génériques 
peuvent  se  formuler  ainsi  : 

Corps  aptère.  —  Labre  presque  carré,  muni  de  cinq  dents  en  avant. 
—  Troisième  article  des  palpes  labiaux  renflé.  —  Tête  grande,  rétré- 
cie  en  arrière,  plus  large  que  le  prothorax  dans  son  milieu.  —  Yeux 
grands,  oblongs,  pourvus  d'une  orbite  en  dessus.  —  Antennes  élar- 
gies, déprimées,  subpcrfoliées  à  partir  du  cinquième  article.  —  Pro- 
thorax assez  allongé,  un  peu  arrondi  sur  les  côtés,  rétréci  en  avant  et 
à  sa  base.  —  Elytres  ovales-oblongues,  pas  plus  larges  que  le  protho- 
rax à  leur  base,  élargies  en  arrière,  munies  chacune  à  leur  extrémité 
d'une  petite  épine  suturale.—  Pattes  allongées,  grêles  ;  tarses  sillonnés 
en  dessus. 

La  forme  extraordinaire  des  antennes  constitue  le  caractère  essentiel 
du  genre.  Il  est  assez  remarquable  que  jusqu'ici  ces  antennes  anor- 
males n'aient  été  observées  que  chez  des  espèces  africaines.  L'espèce 
{M.  cgrcgia)  décrite  par  M.  Germar  est  originaire  du  FazogI  (2). 

(!)  Cicindela  grosso,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  2.11.  1.  Oliv.  Ent.  Il,  p.  S,  4,  33, 
pi.  2,  f.  23.  Hubner,  Natiirforscli.  XXIV,  p.  48, 14,  pi.  2,  f.  18.  Cette  figure  est 
presque  aussi  élégante  que  celle  publiée  par  M.  Hope  dans  son  Colcopt.  Man.  III, 
pi.  1,  f.  1  ;  celle  d'Olivier  est  grossière. 

(2)  Aj.  M.  lœm,  Tatum,  Ann.  of  nat.  Hist.  Ser.  2,  VIII^p.  51;  d'Abyssinie. 


S§  CICINDÉLÈTES. 

DROMICA. 
Dej.  Species  l\,  p.  434. 

Dent  du  menton  presque  nulle.  —  Palpes  subégaux  :  le  dernier  ar- 
ticle de  tous,  grêle,  très-légèrement  élargi  graduellement  et  tronqué  au 
bout;  le  3"  des  labiaux  fortement  renflé  et  un  peu  déprimé.  —  Labre  as- 
sez grand,  cachant  presque  entièrement  les  mandibules,  ovalaire  et  muni 
de  cinq  petites  dents  en  avant.  —  Yeux  grands,  saillants,  pourvus  d'une 
orbite  en  dessus.  —  Antennes  filiformes,  parfois  (i)  déprimées  et  un 
peu  dentées  vers  leur  extrémité.  —  Prothorax  assez  allongé,  un  peu 
rétréci  en  arrière;  ses  sillons  transversaux  en  dessus  médiocrement 
marqués.  —  Elylres  en  ovale  allongé,  fortement  rélrécies  à  leurs  deux 
extrémités  ;  point  d'ailes  inférieures.  —  Les  trois  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  des  mâles,  faiblement  dilatés,  subcylindriques,  sillonnés 
en  dessus,  plus  fortement  ciliés  en  dedans  qu'en  dehors.  —  Pénultième 
segment  abdominal  échancré  dans  le  même  sexe. 

Ces  caractères ,  abstraction  faite  des  antennes ,  sont  extrêmement 
voisins  de  ceux  des  Mykmecoptera.  Le  genre  est  propre  à  l'Afrique 
australe  et  se  compose  en  ce  moment  de  sept  espèces,  toutes  rares 
dans  les  collections  (2). 

COSMEMA. 

BoHEM.  Ins.  Caffrar.  \,  p.  19. 

Ce  genre,  qui  m'est  inconnu  en  nature,  ne  me  paraît  pas  suffisam- 
ment distinct  des  Dromica  dont  il  ne  différerait,  d'après  la  diagnose  de 
M.  Bohemann,  que  par  quelques  légères  modifications  dans  les  palpes , 
son  labre  saillant  et  tridenté  dans  son  milieu  et  ses  antennes  plus 
grêles,  M.  Bohemann  en  décrit  cinq  espèces  (3)  de  Natal.  Les  couleurs 
de  la  plupart  d'entre  elles  paraissent  être  plus  brillantes  que  celles  des 
Dromica. 

(1)  Dans  la  clathrata  Klug:;  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1S48,  p.  12),  la  place 
même,  à  cause  de  cela,  parmi  les  Myrmecoptera.  ;  mais  cet  élargissement  est  si 
peu  de  chose,  qu'il  ne  peut  se  comparer  à  ce  qui  existe  dans  ce  dernier  genre,  et 
peut-être  est-il  accidentel  comme  chez  les  Laphyra. 

(2)  D.  coarctata,  Latr.  et  Dej.  Icon.  I,  p.  37,  pi.  1,  f.  5.  —  vittata,  tubercu- 
lata,  Dej.  Species  V,  p.  269.  —  trinoiafa,  interrupta,  clathrata,  Klug-,  Jahrb.  d. 
Insckt.  p.  40.  La  dernière  a  été  reproduite  par  M.  de  Brème  (Aun.  d.  1.  Soc.  ent. 
Série  2,  II,  p.  289,  pi.  7,  f.  3),  sous  le  nom  de  D.  gigantea.  —  sculpiuratn, 
Bohcm.  Ins.  Caffr.  I,  p.  17. 

(3)  C.  furcatfi,  marg'mella,  lepida,  elegantula.  gihnpes,  loc.  cit. 


COLtï  RIDES.  2.7 

EUPROSOPUS. 
(LiTREiLLE).  Dej.  Species  Y,  p.  151. 

Dent  du  menton  assez  forte  et  aiguë.  —  Palpes  maxillaires  un  peu 
plus  longs  que  les  labiaux;  le  dernier  article  de  tous  un  peu  renflé  et 
tronqué  à  son  extrémité  ;  le  S^  des  labiaux  fortement  renflé,  surtout  à 
son  extrémité,  et  légèrement  arqué.  —  Labre  assez  grand,  voûté,  for- 
tement arrondi  et  muni  de  sept  dents  en  avant.  —  Tète  assez  forte, 
profondément  excavée  en  dessus.  —  Yeux  très-gros,  très-saillants, 
pourvus  d'une  orbite  très-prononcée  et  redressée  en  dessus.  —  An- 
tennes filiformes,  grêles,  allongées. -- Prolhorax  fortement  arrondi 
sur  les  côtés  et  en  dessus;  ses  sillons  transversaux  en  dessus  bsen  mar- 
qués, surtout  l'antérieur.  —  Pattes  très-longues,  très-grcles  ;  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  fortement  dilatés, 
prismatiques,  plus  ciliés  en  dedans  qu'en  dehors.  —  Pénultième  seg- 
ment abdominal  échancré  dans  le  même  sexe. 

Ce  genre  fait  le  passage  entre  la  tribu  actuelle  et  la  suivante  et  se 
lie  mal  aux  trois  précédents  ;  mais  l'analogie  dont  je  viens  de  parler, 
jointe  au  renflement  du  troisième  article  des  palpes  labiaux,  ne  permet 
pas  de  le  rapprocher  des  Iresia  et  des  Eucallia,  près  desquefles, 
sans  cela,  il  faudrait  le  placer.  L'unique  espèce  qui  le  compose  (E. 
quadrinolalus)  vit  sur  les  feuilles  à  la  façon  des  Iresia,  et  n'est  pas 
moins  agile  dans  son  vol.  On  la  trouve  au  Brésil  dans  les  environs 
de  Rio-Janeiro. 

TRIBU  IV. 

COLLYRIDES. 

Palpes  courts,  égaux  ;  le  premier  article  des  labiaux  dépassant  for- 
tement le  fond  de  l'échancrure  du  menton  ;  le  dernier  des  maxillaires 
plus  long  qne  le  pénultième.  —  Labre  très- grand,  voûté,  cachant 
presque  entièrement  les  mandibules.  —  Point  de  dent  au  milieu  tlej'é- 
chancrure  du  menton.  —  Yeux  très-gros,  très-  saillants,  pourvus  d*ne 
orbite  très-prononcée.  —  Tarses  de  forme  variable  ;  le  4"  article  au 
moins  des  antérieurs  cordiforme. 

Cette  tribu  est,  avec  la  suivante,  la  plus  tranchée  et  la  plus  homo- 
gène qui  existe  dans  la  famille.  Sa  distribution  géographique  est  égale- 
ment remarquable.  Toutes  ses  espèces  sont  confinées  dans  les  parties 
orientales  du  continent  indien  et  les  archipels  qui  en  déiiendcnt.  Elles 
sont  assez  nombreuses  et  rentrent  dans  trois  genres  établis  depuis 
longtemps. 

Genres  :  Therates ,  Tricondyla,  CoUyris. 


^  ÔlClKDÉLhËS. 

THERATES. 

Latk.  îiègne  anitn.  éd.  I^  III,  p.  179  (1). 

lobe  externe  des  mâchoires  uni-arliculé,  court,  spiniforme.  —  Der- 
nier arlicle  de  tous  les  palpes  légèrement  arqué,  grossissant  gra- 
duellement ,  déprimé  et  tronqué  au  bout  ;  le  l»'  des  labiaux  gros , 
comme  lurbiné,  le  3»  renflé.  —  Labre  très-grand,  rebordé  latéra- 
lement, ayant  en  avant  une  large  saillie  dentée.  —  Tête  très-grande, 
rétrécie  en  arrière,  plus  large  que  le  prothorax  au  niveau  des  yeux. 

—  Ceux-ci  oblongs;  leur  orbite  supérieure  très-prononcée.  —  An- 
tennes grêles ,   filiformes ,  atteignant  à  peine  la  base  du  prolhorax. 

—  Ce  dernier  fortement  rétréci  en  avant  et  à  sa  base ,  subglobuleux 
dans  son  milieu.  —  Elytres  notablement  plus  larges  que  le  protho- 
rax à  leur  base,  allongées,  parallèles,  ayant  sous  l'écusson  une  aire 
commune  élevée.  —  Tarses  presque  semblables  dans  les  deux  sexes  ; 
les  deux  premiers  articles  de  tous  allongés,  subcylindriques,  renflés 
au  bout;  le  3"  déprimé,  en  triangle  allongé  ;  le  4"  court,  cordiforme; 
celui-ci  spongieux  en  dessous,  les  autres  l'étanb-à  peine.  —  Pénultième 
segment  abdominal  échancré  dans  les  mâles. 

La  modification  singulière  qu'a  subie  le  lobe  externe  des  mâchoires 
est  propre  à  ce  genre  et  suffirait  à  elle  seule  pour  le  distinguer  de 
tous  ceux  de  la  famille.  Il  se  compose  aujourd'hui  d'environ  une 
quinzaine  d'espèces,  toutes  rares  dans  les  collections  (2).  On  ne  sait 
rien  sur  leurs  habitudes  ;  mais  à  en  juger  par  leur  analogie  avec 
les  EupRosopcs ,  il  est  probable  qu'elles  vivent  sur  les  plantes ,  et  non 
à  terre. L'une  d'elles  (labiala)  exhale,  dit-on  (s),  une  forte  odeur  de 
rose. 

tricondyla: 

Latr.  Règne  anxm.  éd.  I,  III,  p.  179  (4). 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  un  peu  épaissi  et  tronqué  au 
bofut;  le  3"  des  labiaux  renflé.  —  Labre  très-grand,  muni  de  six  dents 

(1)  Syn.  Eur.YCHiLE,  Bonelli,  Môift.  d.  l'Acad.  d.  Turin,  XXIII,  p.  23G. 

(2)  Aux  quatre  esp.  décrites  par  M.  Dejean,  aj.  Cicind.  flavilnhris  et  fasciata. 
Faix  Syst.  El.  I,  p.  232  et  234.  —  Th.  cœrulea,  Latr.  Icon.  I,  p.  64,  pi.  1,  f.  2; 
la  même  que  jcwanica,  Gory,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  pi.  39.  —  Payeni,  Van.  d.  Lin- 
don,  Mém.  d.  l'Acad.  d.  Bruxelles  V,  p.  18.  —  spinipennis,  Latr.  Icon.  I,  pi.  1, 
f.  3.  —  fesHva,  Boisdnv.  Faune  d.  l'Océan.  II, p.  13,  5.  —  humeraUs,  Mac-Leay, 
Annnl.  jav.  p.  11. — coraci«fl,Klug,  Jahib.  d.  Ins.  p.  43,  2. — fiilvipennis,  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1848,  p.  15. 

(3)  Guérin,  Voy.  d.  1.  Coq.  Ent.  p.  58. 

;    (4)  Syn.  CoLLYRis,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  226. 


CtiLLYftlDBS»  Û§ 

Cn  avant  —  Tété  très-gfande,  rétrécic  en  arrière  sans  former  de  col 
proprement  dil.  —  Yeux  oblongs,  très-saillants,  munis  en  dessus  d'une 
orbite  encore  plus  prononcée  que  chez  les  Theuates.  —  Antennes 
grêles,  filiformes,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Prothorax  al- 
longé, fortement  rétréci,  puis  relevé  en  bourrelet  en  avant  et  à  sa  base, 
fusiforme  dans  son  milieu.  —  Elytres  rélrécies  et  pas  plus  larges  que 
le  prothorax  à  leur  base,  renflées  dans  leur  partie  postérieure.  — 
Pattes  très-longues  et  assez  robustes  ;  3"  article  de  tous  les  tarses  ayant 
son  angle  antérieur  interne  un  peu  saillant  dans  les  deux  sexes  ;  les 
trois  premiers  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  décroissant 
successivement  en  longueur,  assez  fortement  ciliés  au  cùlé  interne.  — ■ 
Pénultième  segment  abdominal  à  peine  échancré  dans  le  même  sexe. 

—  Corps  aptère. 

Ces  insectes  sont  originaires  des  mêmes  régions  que  les  Tuerates 
et  me  paraissent  représenter  dans  cette  partie  du  globe  les  Ctexosto:î!a 
de  l'Amérique ,  auxquelles  ils  ressemblent  beaucoup  par  leur  forme 
générale.  Il  paraît  qu'ils  sont  agiles,  et  qu'on  les  trouve  courant  à  terre 
ou  sur  les  troncs  des  arbres.  Les  espèces  aujourd'hui  connues  s'élèvent 
à  plus  de  douze  (1). 

COLLYRIS. 
Fab.  Syst.  EL  l,  p.  226  (2). 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  subovalaire  ou  un  peu  sécuri- 
forme  ;  le  3^  des  labiaux  robuste,  anguleux  à  son  sommet.  —  Labre 
très-grand,  cachant  entièrement  les  mandibules.  —  ïète  subitement  et 
très-fortement  rétrécie  en  arrière,  presque  carrée  et  très-excavée  en 
dessus.  —  Yeux  très -gros,  très -saillants,  pourvus  d'une  orbite 
prononcée  en  dessus.  —  Antennes  courtes ,  grossissant  légèrement 
à  leur  extrémité.  —  Prolhorax  allongé ,  conique  ou  subcylindrique , 
rétréci  en  avant  et  à  sa  base.  —  Elytres  allongées ,  s'élargissant 
graduellement  en  arrière.  —  Tarses  semblables  dans  les  deux  sexes  ; 
le  ¥  article  de  tous  fortement  prolongé  en  dedans  sous  la  forme  d'un 
lobe  ovale.  —  Pénultième  segment  abdominal  à  peine  échancré  chez 
les  mâles. 

(1)  T.  connafa  {ColUuris  id.),  Lamarck,  Anira.  sans  vert.  2*^  éd.  IV,  p.  G77 
{optera,  Dcj.  Species  11^  p.  438).— cyaHea^  Van. d.  Lindeu.  Mém.  d.  l'Acad.  d. 
Bruxelles  \',  p.  27.—  airata,  BruUé,  Kist.  nat.  d.  Ins.  lY,  p.  lOG.  —  cijanipes, 
Esclisch.  Zool.  Atlas,  I,  p.  6,  pi.  4,  f.  2.  —  Chevrolaiii,  Casteln.  Rev.  ent.  d.  Sil- 
berra.  Il,  p.  38.  —  punctipennis,  coriacea,  Clicvrol.  Rcv.  zool.  1841,  p.  221. 

—  gluhicolUs,  vicina,  conicicollts^  Chaud.  Bull.  Mosc.  18 4i,  p.  436  sq.  —rpul- 
chripes,\\\nie,  Ann.  of  nat.  Hist.  XIV,  p.  422.  —  annuUcornis,  Schmidt-Gœbel, 
Col.  Birman,  p.  10.  —  Mellyi,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  p.  17. 

(2)  Syn.  GoLLiURis,  Latr.  Gen,  Crust.  et  Ins.  I,  p.  174. 


30  CICINDÉLÈTES. 

Les  CoLLYRis  sont  de  jolis  insectes  ordinairement  de  couleur  bleue, 
très-rarement  noire,  et  de  formes  très-éléganles.  Leur  vol  et  leur 
démarche  sont,  dit-on,  très-agiles.  Ils  paraissent  habiter  exclusivement 
les  parties  méridionales  du  continent  indien  et  les  îles  de  la  Sonde. 
Leurs  espèces  sont  plus  nombreuses  que  celles  des  deux  genres  précé- 
dents ;  on  en  a  déjà  décrit  plus  d'une  trentaine,  mais  dont  quelques-unes 
auraient  besoin  d'être  soumises  à  un  nouvel  examen,  leur  synonymie 
étant  assez  embrouillée  (i). 


TRIBU  V. 

CTÈNOSTOMIDES. 

Lobe  interne  des  niàclioires  dépourvu  d'onglet  articulé.  —  Dent  du 
menton  rudimentaire.  —  Palpes  très-longs,  hérissés,  pendants;  les  la- 
biaux plus  longs  que  les  maxillaires  ;  leur  l^r  article  dépassant  forte- 
ment le  fond  de  l'échancrure  du  menton;  le  3^  arqué  et  noueux;  le 
dernier  des  maxillaires  pibs  long  que  le  pénultième.  —  Les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles.  —  Corps  al- 
longé, étroit. 

L'absence  d'onglet  articulé  aux  mâchoires  constitue  le  caractère  es- 
sentiel de  cette  li'ibu.  Ses  espèces  tiennent  à  la  fois  aux  Mégacépha- 
lides  par  la  longueur  des  palpes,  et  aux  Collyrides,  surtout  aux  Tuicon- 
DYLA,  par  leur  forme  allongée;  mais  ils  ne  sauraient  être  réunis  ni  à 
l'un  ni  à  l'autre  de  ces  deux  groupes  ;  leur  forme  générale  est  trop  dif- 
férente de  celle  des  espèces  du  premier,  et  leurs  palpes  seuls  suffiraient 
pour  les  distinguer  de  celles  du  second. 

Genres  :  Pogonostoma^  ProcephaluSj  Ctenostoma,  Myrmecilla. 

(l)  Aux  (piatre  esp.  mentionnées  dans  le  Spccies  de  Dejean,  aj.  C.  major, 
Diardi,  Latr.  etDej.  îcon.  d.  Col.  d'Eur.  p.  66.  —  tnberculata  (longicollis'}  F.). 
Arnoldii,  Horspeldii,  Mac-Leay,  Ann.  Jav.  p.  10.  — lugubris,  elegans,  RobynsH, 
Van  dur  Lind.  Cicind.  d.  Java,  p.  14  sq.  —  caviceps  [longicolUsj  Herbst.),  rufi- 
tarsis,  tarsata,  brevicolUs,  rugicoUîSjpiirpurata,  Klng,  Jalirb.  p.  45  sq.  —  Bq- 
nellii,  Giiérin,  Voy.  d.  Beiiang.  Ent.  p.  48.  —  Muc-Leuyi  [Diardi,  Mac-Leay), 
Bi-ul!é,  Hist.  nat.  d.  bis.  IV,  p.  102.  — postica,ruficorms,  flaintarsis,  Bmllé, 
N.  Arcb.  d.  Mns.Ijp.  138. — albitarsis,  Eridis.  Nov.  act.  nat.  curios.  XVI,  p.  220. 
—  obscura,  Castelu.  Et.  cnt.  p.  40.  —  Chevrolatii,  Guérin,  Mag.  d.  Zool.  Ins. 
1835,  pi.  225.  —  Ortygia,  Biiq.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  604.  — Audouiin, 
Casteln.  Hist.  nat.  d.  Coléopt.  ï,  p.  24.  —  piiformîs,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  697. — attemiafa,  Kollar.u.  L.ftedtenb.  in  HûgelsKaslim.IV,2,p.  498. — femo- 
rata,  \Vcstw.  Procccd.  of  tlie  Zool.  Soc.  1837,  p.  127.  — pleuriiica,  melanopoda, 
mœsta,  crueniata,  cylindrica,  Uneuris,  fuscitarsis,  diffracta,  Scbmidt-Goebel, 
Coi.  Birman,  p.  13. —  parvula,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  17.  —  saphyrina, 
maculicullis.  Chaud,  ibid.  1850,  p.  18. 


CTÉNOSTOMIDES.  31 

POGONOSTOMA. 

Kluc  in  WiEGM.  Archiv.  A.  1835,  I,  p.  382  (1). 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  allongé,  grossissant  de  la  hase  à 
l'exlréinité.  —  Labre  grand,  coupé  presque  carrément,  et  sinué  en 
avant.  —  Tète  plus  large  que  le  prothorax  au  niveau  des  yeux,  rctrécie 
en  arrière,  plane  en  dessus.  —  Antennes  grêles,  très-longues,  dépas- 
sant parfois  l'extrémité  du  corps.  —  Yeux  médiocres,  ohlongs,  sans 
ot-bite  en  dessus.  —  Prothorax  allongé ,  cylindrique,  étranglé  à  sa  hase 
et  en  avant.  —  Elytres  plus  larges  que  le  prolhorax  à  leur  hase,  allon- 
gées, parallèles,  épineuses  à  leur  extrémité.  —  Pattes  très-longues  et 
grêles  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  n)àles  assez 
fortement  dilatés,  également  ciliés  des  deux  cotés.  —  Pénultième  seg- 
ment abdominal  entier  dans  le  même  sexe. 

M.  Brullé  a  le  premier  établi  ce  genre  en  ISSÎ',  sous  le  nom  de  Ste- 
NOCERA,  qui,  ayant  déjà  été  appliqué  en  1826,  par  M.  Schœnherr,  à  un 
genre  de  Curculionides  ("2),  n'a  pas  pu  être  adopté.  Quelque  temps 
après,  M.  lirullé  le  remplaça  par  celui  de  Psiloceua  que  MM.  Gory 
et  de  Casteinau  ont  adopté  en  1837,  en  puhliant  une  monographie  du 
genre  (3)  ;  mais  malheureusement  ce  nom  était  également  employé 
connne  le  précédent  (4).  Celui  de  Pogonosto:iia  proposé  par  M.  Klug, 
en  1835,  doit  par  conséquent  être  adopté. 

Ces  insectes  représentent  à  Madagascar  -d'où  ils  sont  originaires,  les 
CxExosTowA  et  les  Puocephalus  de  l'Amérique.  Suivant  M.  Goiidol,  à 
qui  leur  découverte  est  due,  ils  courerit  avec  rapidité  sur  les  feuilles  des 
arbres  et  prennent  leur  vol  avec  facilité.  Leurs  couleurs  toujours  uni- 
formes varient  du  bleu  au  noir.  On  en  connaît  quatorze  espèces  (5). 

(1)  Syn.  STE^'ocERA,  Brullé,  Mist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  109,  olim.  —  Psilockka 
Brullé,  Md.  p.  470. 

(2)  Curcul.  Disp.  meth.  p.  39. 

(3)  Monogr.  d.  Coléopt.  Fasc.  IIL 

(i)  Par  M.  Ruthe,  en  1831,  pour  un  gunrc  do  Diptères  (Isis,  1831),  et  par 
M..Walker,  en  1834,  pour  un  genre  de  Chaloidites  (Ent.  Mag.  I,  p.  373). 

(5)  P.  chalybœum,  cœrulescens^  cyanescens^  serkeum,  ulgrkans,  Klug^  lor. 
rit.  p.  383.  —  cceruleum,  viride,  atrum,  Goudotli,  pubescens ,  spuiipenne 
{chalybœum^  Klug),  eleguns,BruUei,anîhracinum,brnnnipes  {nigrkans,  li.lug), 
pusiUum,  Gory,  loc.  cit.  —  J'ai  eu  tort  de  dire,  dans  nia  Révision  de  la  famille, 
que  eiuq  des  espèces  de  Gory  correspondaient  à  un  pareil  nombre  de  celles  de 
M.  Kliig.  Suivant  M.  de  Cliandoir  (Bull.  Mosc.  1818,  p. 20),  qui  est  en  possession 
des  Cicindelèt8&  de  la  collection  de  Gory,  il  n'y  en  a  que  deux  qui  soient  dans  ce 
cas,  celles  que  j'indique. 


PROCËPHALUS. 

Castèln,  Rev.  ent.  d.  Siîberm.  II,  p.  35  (1). 

Oernier  article  des  palpes  turbiné  ou  ovoïde,  comprimé  et  un  peu 
élargi  au  bout  ;  le  3^  des  palpes  labiaux  noueux  ou  comme  denticulé  ; 
le  2e  des  maxillaires  dilaté  intérieurement.  —  Labre  voûté,  arrondi  et 
denté  en  avant.  —  Tête  presque  en  forme  de  losange,  plane  en  dessus. 
—  Yeux  petits,  saillants  latéralement,  sans  orbite  en-dessus.  —  Pro- 
thorax étranglé  en  avant  et  à  sa  base,  globuleux  dans  son  milieu.  — 
Elytres  de  la  largeur  du  prothorax  à  leur  base,  cylindriques,  s'élargis- 
sant  tros-légérement  en  arrière.  —  Pattes  très-longues  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  en  carré 
allongé;  l'angie  interne  du  3^  prolongé  obliquement  en  dedans.  —  Pé- 
nultième segment  abdominal  faiblement  échancré  dans  le  même  sexe. 

Ce  genre  longtemps  confondu  avec  les  Ctexostoma  qui  suivent,  en  a 
été  séparé  par  M.  de  Castelnau,  et  il  est  généralement  adopté,  quoique 
les  caractères  qui  le  distinguent  de  ces  insectes  soient  assez  légers.  Ses 
espèces  ont  le  même  système  de  coloration ,  les  mêmes  habitudes  que 
les  Ctenostoma,  et  habitent  également  les  parties  intertropicales  de 
TAmérique.  Ce  sont  des  insectes  très-rares  dans  les  collections  ;  on 
n'en  connaît  que  cinq  espèces.  L'une  d'elles  (2)  a  le  dernier  article  des 
palpes  turbiné  et  pointu  ;  chez  les  autres  (5)  il  est  un  peu  élargi  à  son 
sommet. 

CTENOSTOMA. 

KhVG,  Nov.  Act.  Acad.  C.  L.  C.  Nat.  Curios.  X.  II.  p.  304j 

Ce  genre  ne  diffère  des  Procephalus  que  par  la  forme  de  ses  élytres 
qui  ont  la  plus  grande  ressemblance  avec  celles  des  Tbicondyla,  c'est- 
à-dire  qu'amincies  à  leur  base,  elles  se  renflent  en  arrière  de  manière 
à  former  un  ovoïde  allongé.  Il  en  résulte  un  faciès  fort  difi'érent  de  celui 
du  genre  en  question.  Ces  insectes,  aussi  peu  communs  que  les  Pboce- 

(1)  Syn.  Cauis,  Fischer  d.  Valdh.  Ent.  d.  1.  Russie,  Gcnera,  p.  98.  —  Ctenos- 
toma, Klug.  Nov.  act.  Acad.  C.  L.  C.  nat.  cur.  X,II,  p.  304. 

(2)  Clen.  Jaquieri,  Dej.  Species  V,  p.  271. 

(3)  Clen.  ornatum,  Klug,  Jabrb.  d.  Ins.  p.  42,  pi.  1,  f.  3.  —  Caris  trbwtata, 
Fisch.  loc.  cit.  p.  99,  pi.  1,  f.  3.  —  Proc.  succinctus,  inotalliciis^  Castcln.  Rev. 
eut.  d.  Siliierm.  II,  p.  36.  —  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  p.  22)  croit  avoir 
reconnu  dans  un  insecte  du  Brùsil,  qu'il  possède,  la  Caris  trinotaia  de  M.  Fi- 
sclier  de  Waldhfini.  Ce  serait,  suivant  lui,  \\n  véritable  Ctenostoma,  et  il  le  dé- 
crit de  nouveau  sous  le  nom  de  Ct.  Fischeri.  —  Le  même  auteur  pense  égale- 
ment (il)id.  18  JO,  p.  15)  qu'il  ne  faut  conserver  dans  le  genre  actuel  que  les  Proc. 
Jaquieri  Dej.  et  succinctus  Casteln.;  les  autres  devraieut  rentrer  parmi  les  Cte- 

^OSTOMA, 


CTÉNOSTOMIDES.  33 

PHALus,  sont  d'une  couleur  hronz.ce  obscure,  parfois  presque  noire, 
mais  toujours  brillante,  avec  l'extrémité  des  élytres  et,  ordinairement,  une 
bande  transversale  médiane  ou  basilaire,  d'un  blanc  translucide.  D'après 
une  observation  de  M.  Weslwood  (i),  leurs  ailes  inférieures  sont  en 
grande  partie  avortées.  En  effet,  je  ne  les  ai  jamais  vues  voler  au  Brésil, 
où  j'en  ai  observé  plusieurs  :  on  les  trouve  courant  avec  la  plus  grande 
rapidité  pendant  la  chaleur  du  jour  sur  les  troncs  des  arbres  et  quel- 
quefois sur  les  clôtures  des  plantations.  Les  espèces  décrites  jusqu'ici 
s'élèvent  à  dix  (2), 

MYRMECILLA. 

Lacord.  Méin.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  \,  p.  120. 

J'ai  fondé  ce  genre  sur  un  petit  insecte  très-voisin  des  Ctenostoma, 
mais  qui  en  diffère  par  les  caractères  suivants,  plus  prononcés  que  ceux 
qui  séparent  le  genre  en  question  des  Procepualfs. 

Labre  fortement  transversal.  —  Deuxième  article  des  palpes  maxil- 
laires non  dilaté  intérieurement  ;  le  troisième  des  labiaux  excessivement 
allongé.  —  Elytres  subcylindriques,  légèrement  rélrécies  à  leur  base, 
non  renflées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  plus  courtes  que  chez  les  Cte- 
nostoma ;  cuisses  antérieures  ovo'ides,  renflées. 

On  n'en  connaît  qu'une  espèce  {M.  pygmea)  du  Brésil  (?i). 

(1)  Zool.  Journ.  V,  p.  53. 

(2)  C.  ichneumoneitm,  Dcj.  Spccics  II,  p.  436.  —  bifasciafum ,  vnifascio- 
funij  Dej.  iliid.  V,  p.  272.  —  rugosiim,  Kliig,  Eut  Mou.  p.  7.  —  formicarimn_, 
Klug,  ilnd.  p.  i.  —  macilentum,  Kliig,  Jalirb.  d.  lusfkt.  I,  p.  42.  —  Klugii,  La- 
cord. Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liètfc,  ï,  p.  119.  (C.  trinotutum,  Klug,  Eut.  Mon. 
p.  5) . —  hreviusculum,  Manli.  Bull.  Mosc.  A.  1837,  u"  2,  p. 20.  —  luceratiim,  Sahl- 
berg',  Mém.  d.  1.  Soc.  d'Hlst.  nat.  d.  Finlande,  H,  p.  503.  —  albofasciatum. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  p.  16. 

(3)  Erichson  (Wiegman's  Arch.  A,  1844,  JI,  p.  162),  d'après  l'examen  des 
douze  espèces  de  Procephalus,  Ctenostoma  et  Mvrmecilla,  que  possède  le  Mu- 
séum de  Berlin,  pense  ([u'il  n'y  a  pas  moyen  d'établir  des  caractères  différentiels 
solides  entre  ces  trois  genres  Cependant,  comme  sur  un  pareil  nombre  d'es- 
pèces (lue  j'ai  vues,  je  n'ai  pas  trouvé  de  transitions  de  l'un  à  l'autre  plus  mar- 
quées (lue  celles  qui  existent  entre  une  foule  de  genres  admis  généralement,  je 
crois  tiu'on  peut  les  conserver,  ne  fût-ce  que  provisoirement. 


Coléoptères.    Tome  \. 


FAMILLE  IL 


GARABIQUES. 


Menton  échancré.  —  Languette  faisant  saillie  au-delà  du  fond  de  son 
échancrure,  presque  toujours  pourvue  de  paraglosses.  —  Mâchoires 
grêles,  ciliées  au  côté  interne;  leur  lobe  externe  bi-articulé,  palpiforme. 
—  Mandibules  en  général  médiocres ,  paucidentées  ou  inermes  en  de- 
dans. —  Palpes  labiaux  composés  de  trois  articles,  leurs  supports  étant 
soudés  avec  la  languette,  ou  libres,  mais  cachés  par  elle.  —  Antennes 
de  onze  articles,  en  général  filiformes  ou  sétacées.  —  Pattes  propres  à 
la  course  ;  hanches  postérieures  élargies  et  prolongées  en  arrière  à  leur 
extrémité  interne  ;  Irochanters  de  la  même  paire  saillants  au  côté  interne 
des  cuisses;  tarses  de  cinq  articles.  —  Abdomen  composé  de  six  seg- 
ments ;  les  trois  premiers  soudés  ensemble. 

Cette  famille  est  très-voisine  de  la  précédente,  et,  de  tous  les  carac- 
tères qui  précèdent,  il  n'y  en  a  même  pas  un  seul,  à  parler  rigoureuse- 
ment, qui  l'en  distingue  d'une  manière  invariable  (l).  Néanmoins, 
tout  en  étant  construits  sur  le  même  plan,  les  organes  ont  subi  des  mo- 
difications si  prononcées,  le  faciès  général  est  par  suite  si  différent,  que 
la  très-grande  majorité  des  entomologistes  (2)  ont  toujours  considéré 

(1)  Tous  ceux  qu'on  a  signalés  comme  tels  subissent^  en  effet,  des  exceptions. 
Ainsi,  dans  un  genre  de  la  tribu  des  Anthiades,  les  Boeoglossa,  la  languette  est 
tout  aussi  atrophiée  que  dans  les  Cicindélètes.  Le  crochet  terminal  des  mâchoires 
est  articulé  avec  le  corps  de  ces  organes  dans  les  ^nres  Hexagonia  et  Trigono- 
DACTYLA.  Latreille,  Dejean,  et  beaucoup  d'autres  auteurs  après  eux,  assignent 
quatre  articles  aux  palpes  labiaux  des  Cicindélètes,  tandis  que  les  Carabiques 
n'en  auraient  quje  trois.  Mais,  ainsi  que  l'a  fait  observer  Erichson  (Die  Koef.  d. 
Mark  Brand.  I,  p.  1),  le  support  palpai  qui  constitue  ce  quatrième  article  est 
libre  aussi  chez  quelques  espèces  de  la  famille  actuelle;  seulement  il  est  peu  dis- 
tinct, étant  caché  par  les  bords  latéraux  de  la  languette.  Voyez  aussi,  sur  cette 
question,  Schioedto,  Damnarks  Eleuth.  I,  p.  59. 

(2)  Latreille,  Kirby,  Lcach,  MM.  Brutlé,  Westwood,  etc.  Parmi  le  petit  nombre 
des  entomologistes  modernes,  qui  ne  font  des  Cicindélètes  qu'une  division  des 
Carabiques,  figurent  Dejean,  Erichson  et  M.  Schioedte.  Mais  il  faut  remarquer  que 
ces  deux  derniers  n'ont  traité  que  des  insectes  de  l'Europe,  où  les  Cicindélètes 
ne  sont  représentées  que  par  le  genre  ClClK»EI.A;  qui,  ainsi  isolé,  mérite  eu  effet  ^ 
peine  de  f«rjner  uae  famillç  à  part, 


M  <1«tik  ^robîii»  çôHjnië  dUlidcIS  et  ayftnt  Mûé  VàJcttt'  écjiilraJcniéi  mab 
gré  la  dif  proîiorliott  Irès-forie  qui  existe  'hv.s  le  nombre  de  leurs  cspèccSi 

Les  nombreuses  différences  qu'on  observe  cnlre  les  deux  familles, 
ressortiront  suffisamment  d'un  coup-d'œil  rapide  jeté  sur  celle-ci; 

Le  corps  des  Carabiques  est  généralement  ovale,  oblong  ou  parallèlcj 
très-variable  sous  le  rapport  de  l'épaisseur,  assez  rarement  (Agra> 
Calleida)  de  forme  svelte  et  élégante. 

La  (été  est  presque  toujours  ovalaire,  obtuse  en  avant  et  plus  étroite 
que  le  prolhorax,  auquel  il  est  assez  fréquent  (Galerita,  Cashonia) 
qu'elle  soit  unie  par  un  col  plus  ou  moins  étroit. 

Les  yeux  sont  arrondis,  petits  ou  médiocres,  rarement  (Elaphrus, 
ScopoDEs)  gros,  saillants  et  pourvus  d'une  orbite  supérieure;  on  ne 
connaît  jusqu'ici  qu'un  seul  genre  (Cardioputhalmus)  chez  lequel  ils 
soient  échancrés  ;  leur  absence  complète  n'a  également  été  observée 
que  chez  les  Anoputhalmus  et  les  Anillus. 

Les  antennes  sont  insérées  immédiatement  au  devant  des  yeux,  fili- 
formes,  sétacées,  ou  un  peu  épaissies  graduellement  à  leur  extrémité, 
rarement  élargies  dans  leur  portion  terminale,  et  Irès-exceptionnelle- 
inent  (Adelotopcs)  en  massue  allongée  et  rigide.  Leurs  deux ,  trois 
ou  quatre  premiers  articles  sont  glabres ,  les  autres  flnement  pubes- 
cents  (l). 

Le  labre  est  constamment  distinct,  mais  il  prend  assez  rarement 
(Ozénides,  llelluonides)  un  développement  pareil  à  celui  qui  est  si  fré- 
quent dans  la  famille  précédente;  plus  rarement  encore  il  est  épineux 
(certains  Helluonides)  ou  fourchu  (Cycurcs,  Djcrocuile). 

Dans  l'immense  majorité  des  espèces,  les  mandibules  sont  médiocres 
ou  courtes,  larges  et  aiguës  au  bout,  et,  même  lorsqu'elles  s'allongent, 
leur  bord  interne  n'est  jamais  muni  de  ces  dents  grêles  et  aiguës  qui 
rendent  si  redoutables  aux  autres  insectes  celles  des  Cicindélètes.  Ces 
dents  manquent  ou  sont  peu  nombreuses,  et  en  général  obtuses.  La  plus 
constante  est  une  qui  se  trouve  à  la  base  de  ces  organes,  mais  qui, 
d'après  sa  forme,  est  plutôt  un  élargissement  de  cette  base  qu'une  vé- 
ritable dent. 

Les  mâchoires  et  le  menton  sont  construits  exactement  sur  le  même 
plan  général  que  chez  les  Cicindélètes.  Les  premières  sont,  par  consé- 
quent, plus  ou  moins  grêles  et  ciliées  au  côté  interne;  mais,  de  même 
que  leur  crochet  terminal  manque  chez  les  Cténostomides,  il  y  a  ici  des 
genres  (Pasimachcs,  Scarapuites)  ou  il  disparaît  complètement,  l'ex- 

(1)  Le  nombre  de  ces  articles  pubesccnts  a  une  plus  grande  valeur  qu'on  ne  lui 
en  a  attribué  jusqu'à  présent,  si  l'opinion  d'Erichson  {De  fubrica  et  usu  antenna- 
rum  in  Insectis.  In-4°  Berolinij  1847)  se  confirme  qu'ils  sont  le  siège  des 
organes  olfactifs  dans  les  insectes  en  général,  à  l'exclusion  des  articles  qui  sont 
glabres.  Pour  ce  qui  concerne  la  famille  actuelle,  M.  de  Cliaudoir  est  le  seul  au- 
teur qui  ait  dit  çà  et  là  quelques  mots  sur  ce  nombre  clans  quelques-uns  de  ses 
piémoires  sur  les  Carabiques, 


36  GARABIQCES. 

Ircmité  de  ces  organes  étant  largement  arrondie  ;  parfois  (Acanthoscelis) 
un  peu  au-dessous  de  cette  extrémité,  il  existe  une  dent  interne  qui 
semble  tenir  lieu  du  crochet  en  question.  Tout  ce  qu'il  y  a  à  dire  du 
menton,  c'est  qu'il  est  parfois  (Siagonides,  Pseudomorphides)  soudé  par 
sa  base  au  sous-raenton  et  ûxe. 

Quant  à  la  languette,  qui  fournit  le  principal  caractère  dislinctif  entre 
celte  famille  et  la  précédente,  elle  varie  trop  au  point  de  vue  de  la 
grandeur,  de  la  forme  et  des  rapports  que  ses  deux  parties  constituantes, 
le  corps  et  les  paraglosses,  ont  entre  elles,  pour  qu'on  en  puisse  rieu 
dire  de  général. 

Les  palpes  maxillaires  sont  presque  toujours  plus  longs  que  les  la- 
biaux. Les  uns  et  les  autres  ne  sont  jamais  pendants  ni  noueux  et  pres- 
que difl'ormes,  comme  cela  a  lieu  chez  un  assez  grand  nombre  de 
Cicindélèles. 

Dans  celte  dernière  famille,  le  prosternura  et  le  mésosternum  ne  va- 
rient jamais,  comme  on  l'a  vu  plus  haut.  Ici  ils  présentent  des  modifi- 
calions  dont  on  n'a  pas  encore  fait  usage  pour  l'arrangement  de  ces 
insectes,  quoiqu'elles  fournissent  des  caractères  importants. 

Le  proslernum  est  toujours  très-distinct  entre  les  hanches  antérieures, 
et  en  général  assez  large.  Il  n'en  est  pas  loul-à-fait  de  même  du  mé- 
sosternum :  dans  deux  tribus,  les  Ozénides  et  les  Pseudomorphides,. il 
devient  tellement  étroit  que  les  hanches  intermédiaires  sont  presque  ou 
toul-à-fait  contigui's.  En  arrière,  comme  chez  les  Cicindélèles,  il  est 
constamment  échancré  pour  recevoir  une  saillie  du  métasternum.  Ce 
qu'il  y  a  de  remarquable,  c'est  que  les  modifications  que  subissent  ces 
deux  parties  dans  leur  forme  et  leurs  rapports  réciproques,  sont,  à  une 
seule  exception  près  (Cyclosomos),  propres  aux  espèces  dont  les  jambes 
antérieures  sont  entières  (i). 

(1)  M.  Haliday  (Ncwman's  Entomologist ,  p.  185)  a,  le  premier,  signalé  les  rap- 
ports du  proslernum  et  du  mésosternum  dans  la  famille  actuelle.  Il  propose  de  la 
diviser,  d'après  cette  base,  en  trois  groupes  qu'il  définit  ainsi  : 

Amphibii.  Prosternum  dilaté  et  tronciué,  continu  avec  le  mésosternum  (lisez 
métasternum)  :  Omoplu^on. 

Abdominales.  Mésosternum  pourvu  en  avant  d'une  courte  saillie  longitudinale 
reçue  dans  une  cavité  postérieure  du  prosternum  et  donnant  de  la  solidité  à  la 
charpente  du  corps  :  Cychrus,  Carabus,  Calosoma,  LeistuSj  Nebria,  Notio- 
philus. 

Pédestres.  Mésostei'num  rétréci  en  avant,  dégagé  du  prosternum  et  laissant  au 
prothorax  la  liberté  de  ses  mouvements:  HarpaUdes,  Scaritides,  Brachinides. 

Voyez  les  observations  que  Mt  à  ce  sujet  Erichson  dans  ses  Ârch.  1843,  II, 
p.  204.  —  Le  tableau  suivant  donnera  de  ces  modiiîcatiohs  une  idée  plus  com- 
plète. 

I.    Jambes  antérieures  entières.  Parapleurcs  métathoraciques  simples. 

A  Mésosternum  recouvert  par  le  prosternum  ;  celui-ci  uni  au  métasternum  : 
Omophron. 


CABABIQTJES.  3T 

Les  parapleures  métathoraciques  se  présentent  également  dans  deux 
conditions  différentes,  selon  que  les  jambes  antérieures  sont  entières  ou 
échancrces  ;  dans  le  premier  cas,  elles  sont  simples,  c'est-à-dire  formées 
seulement  par  les  épislernums;  dans  le  second,  elles  sont  appcndiculées, 
en  d'autres  termes  composées  des  épisternums  et  des  épimèrcs.  Réuni  aux 
modifications  que  le  prosternum  et  le  mésosternum  éprouvent  chez  les 
Simplicipèdes,  ce  caractère  achève  de  démontrer  que  ce  groupe  a  plus 
dp  valeur  qu'on  ne  lui  en  a  attribué  jusqu'ici. 

Les  ailes  inférieures  avortent  souvent,  soit  dans  des  genres  entier* 
(Cauabcs,  Anthia),  soit  seulement  chez  certaines  espèces  d'un  même 
genre  (Siagona).  Cet  avortement  n'a  pas  l'importance  que  lui  donnent 
quelques  entomologistes,  ces  organes  se  développant  quelquefois  chez 
des  espèces  ordinairement  aptères,  ou  s'atrophiant  chez  d'autres  qui  en 
sont  normalement  pourvues. 

De  toutes  les  parties  du  corps ,  les  pattes  sont  peut-être  celles  qui 
expriment  le  mieux  les  habitudes  des  Carabiques  ;  grêles  et  allongées 
bez  ceux  qui  sont  agiles  à  la  course,  elles  deviennent  courtes  et  ro- 
bustes chez  ceux  qui  sont  paresseux  dans  leurs  mouvements.  Ce  sont 
surtout  les  jambes  et  les  tarses  des  pattes  antérieures  qui  se  modifient 
en  conséquence.  La  forme  étroite  ou  robuste,  simple  ou  palmée  des 
premières,  le  nombre  et  la  grosseur  des  épines  dont  elles  sont  garnies^ 
la  longueur  et  la  structure  des  deux  éperons  mobiles  (l)  dont  elles  sont 
toujours  pourvues,  indiquent  de  prime-abord  si  l'on  a  affaire  à  une 
espèce  simplement  épigée  ou  fouisseuse.  L'absence  ou  la  présence 
d'une  échancrure  sur  leur  tranche  postérieure  est  peut-être  la  seule  par- 

B  Mésosternum  recouvrant  le  pédoncule  du  mésotborax,  plus  ou  moins  cunéi- 
forme en  avant. 

a    Prosternum  prolongé  en  arrière  des  hanches  antérieures  et  recouvrant 
en  partie  le  raésosternum  :  Lmstus,  Nebriu,  Carabus,  Notiophilus. 

a  a  Prosternum  ne  dépassant  pas  les  hanches  antérieiU'es  en  arrière  et 
laissant  le  mésosternum  à  découvert  :  CychruS. 

l\.  Jambes  antérieures  échancrées.  Parapleures  métathoraciques  appendiculées. 
Mésosternum  laissant  toujours  à  découvert  le  pédoncule  du  mésothorax. 

b     Prosternum  peu  ou  point  saillant  on  arrière  des  hanches  antérieures  . 
Brachinides,  Searitides,  Féronides,  Harpalides_,  Bembidiides.    ■ 

b  b  Prosternum  prolongé  postérieurement  en  une  épine  libre  :  Cyclo- 
sonms. 

(1)  Chez  les  espèces  à  jambes  antérieures  échancrées,  Tun  de  ces  éperons  est 
toujours  situé  au-dessus  de  l'échancrure,  l'autre  termine  la  jambe.  A  côté  du 
premier  se  trouve  presque  toujours  une  petite  saillie  qui  porte  une  soie  aplatie, 
flexueuse,  et  en  général  très-longue.  Quand  les  jambes  en  rpiesfion  sont  entières, 
les  deux  éperons  sont  terminaux,  sauf  chez  les  Elaphrides.  Il  en  est  de  même 
dans  toutes  les  espèces  aux  quatre  jambes  postérieures. 


u 


eABABIQUEé. 


licularîte  dont  on  ne  puisse  se  rendre  compié,  Car  ori  rié  voit  pàs 
qu'elle  ait  aucun  rapport  avec  les  habitudes  (i). 

Les  tarses  sont  encore  plus  variables  que  les  jambes  :  simples  a 
toutes  les  pattes  chez  un  assez  grand  nombre  d'espèces ,  quelques-uns 
de  leurs  articles  se  dilatent  chez  les  autres,  ordinairement  chez  les 
mâles,  quelquefois  chez  les  femelles  aussi,  le  plus  souvent  aux  paltes  an- 
térieures seulement,  parfois  en  même  temps  aux  intermédiaires.  On  a 
attaché  tantôt  trop,  tantôt  pas  assez  d'importance  au  nombre  et  à  la  forme 
de  ces  arlicles  dilates  (2),  tandis  que  leur  vestiture  en-dessous,  qui  est 
presque  aussi  importante,  n'a  pas  encore  été  suffisamment  prise  en 
considération  (3).  Les  crochets  des  tarses  sont,  en  règle  générale, 
simples. 

Le  nombre  des  arceaux  inférieurs  des  segments  abdominaux  est 
constamment  de  six  dans  les  deux  sexes,  dont  les  trois  premiers  sont 
soudés  ensemble;  jamais  le  pénultième  n'est  échancré  chez  les  mâles, 
comme  cela  a  lieu  si  souvent  chez  les  Cicindélètes. 

II  résulte  de  ces  détails  que  si  les  deux  familles  dont  il  s'agit  en  ce 
moment  ont  été  créées  d'après  un  plan  commun  qu'on  ne  peut  mécon- 

(1)  Quand  cette  échancrure  est  bien  développée,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  com- 
mun, son  fond  est  ordinairement  occupé  par  une  petite  lame  cornée,  ciliée  ou. 
pectinée  sur  son  bord  libre.  Dans  les  Simplicipèdes,  l'échancrure  est  remplacée, 
comme  chez  les  Cicindélètes,  par  un  sillon  situé  sur  la  face  postérieure  de  la 
jambe,  et  qui  la  parcourt  dans  une  grande  partie  de  sa  longueur  en  s'élargissant 
de  haut  en  bas.  Il  y  a  des  genres  de  transition  (Teflos,  Pamborus)  chez  lesquels^ 
sans  se  creuser  beaucoup,  ce  sillon  se  raccourcit  et  commence  à  se  porter  sur  la 
•        "^  interne  de  la  jambe. 

,„.     "ejean,  comme  on  sait,  a  basé  en  grande  partie  sa  classification  de  la 

f      lie  fe  ^^  ^*^^  organes.  Un  des  entomologistes  les  plus  distingués  de  notre 

v>,,  Mac-Leay,  n'en  tient,  au  contraire,  absolument  aucun  compte  (Voir 

A    '  ;!»-  '  Javanica).  Vntromème  également  très-habile,  M.  de  Chaudoir,  les 
ses  AnnuloStA, .  ,..  ,  ,.      ,   ,    ,       ,      t        •       ^1 

subordonne  presq  '    complètement  aux  parties  de  la  bouche.  Je  crois  qu  il  y  a  ici, 

comme  en  toutes  cWJ^'  ""  J^^t*^  ini»«»  ^  garder. 

(.3)  M  L  Dufour  {Ann.  u:  ^^-  ««'•  VIH,  p.  52,  pi.  21  bis,  f.  3, 4,  5)  est  le  pre- 
mier qui  ait  donné  cpielques  délo:.'ls  sur  ce  sujet.  Voyez  aussi  Brullé,  Hist  nat  d. 
Ins  IV  p.  Wo  et  44-4;  Westwooa,  Mr.  lo  the  mod.  Class.  of  Ins.l,Y>.  io; 
Erichson  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  I  yassim;  Scbioedte,  Danmarks  Eleuth.  I, 
p  70-  et  surtout  Kirby,  Fauna  Bor.  Amer.  p.  1-3.  Cet  auteur  divise  sous  ce  rap- 
port les  Carabiques  en  deux  sections  :  les  Sarîiothropoda,  qui  ont  les  tarses  garnis 
en  dessous  d'une  brosse  serrée  de  poils  {ChUnides,  Carabides),  et  les  Cystopoda, 
chez  lesquels  ces  rH)ils  sont  remplacés  par  des  vésicules  diversement  disposées  selon 
les  groupes  [Helluo,  Anthia,  Brachmus,  Harpalus).  Mais  ces  deux  groupes  sont 
loin  de  donner  une  idée  suffisante  des  modifications  qui  existent  à  cet  égard.  Les 
poils  des  Saukothuopoda  ne  sont  pas  toujours  de  même  nature  m  ne  forment  pas 
constamment  une  brosse,  et  les  Yésicules  des  Cystopoda  sont  plutôt  des  appen- 
dices siiuammiformes  que  de  véritables  vésicules;  je  les  désigne  dans  ce  travail 
sous  le  nom  de  sqiwnmules.  Cette  vestiture  dos  tarses  mériterait  d'être  l'objet 
d'un  travail  spécial. 


CABABIQCES.  3^ 

naître,  ce  plan  a  été  modifié  dans  chacune  d'elles  de  l'&çon  à  constituer 
deux  types  distincts  qui  doivent  être  exprimés  dans  une  méthode  na- 
turelle en  séparant  les  deux  fannilies.  On  retrouve  ces  deux  types  aussi 
bien  chez  les  larves  que  chez  les  insectes  parfaits. 

Si  l'on  en  excepte  un  petit  nombre  de  formes  anormales  (Galérita), 
les  larves  des  Carabiques  ont  les  plus  intimes  rapports  entre  elles,  au 
point  que  celles  de  groupes  très-tranchés  sont  difficiles  à  distinguer  les 
unes  des  autres.  Toutes  celles  qu'on  connaît  jusqu'ici  étant  mentionnées 
à  la  suite  de  leurs  genres  respectifs,  il  suffira  d'indiquer  ici  les  carac- 
tères généraux  qui  les  distinguent  de  celles  des  Cicindélèles  (1). 

Leur  corps,  composé  également  de  treize  segments,  est  plus  ou 
moins  atténué  en  arrière  et  uniformément  recouvert  de  plaques  cor- 
nées en  dessus.  Leur  tète  est  plane  en  dessus  et  faiblement  convexe 
en  dessous.  Le  chaperon  s'avance  entre  les  mandibules  et  ferme  la 
bouche,  dont  l'ouverture  est  très-petite ,  et  ne  peut  guère  admettre 
que  des  aliments  fluides.  Les  diverses  parties  de  cette  bouche  ne  diffè- 
rent guère  de  celles  des  Cicindélètes  qu'en  ce  que  les  mandibules  sont 
un  peu  plus  courtes  et  la  languette  cornée  et  glabre.  Les  yeux  sont  au 
nombre  de  six  de  chaque  côté,  disposés  sur  deux  rangs,  immédiatement 
au-dessous  de  l'insertion  des  antennes,  de  grosseur  égale,  mais  de  forme 
différente,  les  uns  étant  arrondis,  les  autres  elliptiques.  Les  segments 
thoraciques  sont  peu  différents  de  ceux  de  l'abdomen,  dont  le  dernier 
est  muni  de  deux  appendices  de  forme  et  de  longueur  variables,  selon 
les  espèces. 

Ces  larves  se  trouvent  sous  les  pierres  ou  dans  le  sein  de  la  terre  ; 
celles  des  Calosoma,  par  une  rare  exception,  vivent  dans  les  nids  des 
chenilles  processionnaires.  En  général,  il  est  assez  difficile  de  se  les 
procurer,  même  celles  qui  appartiennent  à  des  espèces  communes.  Tl 
ne  paraît  pas  non  plus  qu'à  part  celles  des  Pasimachcs,  aucune  possède 
une  industrie  analogue  à  celle  des  larves  des  Cicindela.  Leur  nourri- 
ture consiste,  comme  celle  des  insectes  parfaits,  en  insectes,  larves, 
chenilles,  lombrics  et  mollusques  terrestres.  Mais  il  est  démontré  au- 
jourd'hui qu'un  certain  nombre  d'espèces  de  celle  famille  (Bbosccs, 
quelques  Ditomus,  Amara,  Zabrus,  peut-être  Harpalcs)  soit  sous  le 
premier  et  le  dernier  de  leurs  étals  à  la  fois,  soit  sous  l'un  d'eux  seule- 
ment, vivent  principalement  aux  dépens  des  racines  ou  des  semences 
des  végétaux.  Les  larves  même  de  quelques-unes  d'entre  elles  (Za- 
brus) commettent  parfois  des  ravages  très-préjudiciables  à  l'agriculture. 

A  la  différence  des  Cicindélètes,  la  plupart  des  Carabiques,  loin  de 
rechercher  la  lumière  et  la  chaleur,  se  tiennent  pendant  le  jour  sous 
les  pierres,  les  troncs  d'arbres  abaltus,  les  écorces,  les  mousses  ou  dans 
le  sein  de  la  terre.  Certaines  espèces  exotiques  (Agra,  Cordistes, 
Onvpterygia)  paraissent  vivre  exclusivement  sur  les  feuilles.  A  part 

•  (1)  Voyez  Erichson,  Arch.  1841,  p.  71,  et  Chapuis  etCandèze,  Mém,  d,  l. 
Soc,  d.  Se.  d.  Liège,  YIII,  p.  365. 


40  CARABIQUES. 

quelques  exccplions  (Calosoma,  IIabpalîis),  ceux  qui  sont  pourvus 
d'ailes  n'en  font  que  rarement  ou  nullement  usnge  ;  mais,  par  compen- 
sation, la  plupart  d'entre  eux  sont  Ircs-agiles  à  la  course.  Tous,  ou  peu 
s'en  faut ,  exhalent  une  odeur  ammoniacale  pénétrante.  Quelques 
grandes  espèces  (Caracus),  (|uand  on  les  saisit,  lancent  par  l'anus,  à 
une  assez  grande  distance,  un  fluide  caustique  qui  cause  une  vive  dou- 
leur lorsqu'il  atteint  quelques  parties  sensibles,  telles  que  les  yeux. 
D'autres  (Brachincs,  OzoENA)ont  la  singulière  faculté  d'émettre  ce 
fluide  à  l'état  de  vapeur,  en  produisant  des  explosions  qui  peuvent  se 
répéter  un  assez^  grand  nombre  de  fois. 

Les  Carahiques  sont  répandus  partout;  ce  sont,  avec  quelques  Cur- 
culionides  et  Chrysoméliaes,  les  derniers  Coléoptères  qu'on  rencontre 
dans  les  régions  glacées  du  pôle  ou  sur  le  sommet  des  hautes  mon- 
tagnes. Quant  à  leur  distribution  géographique,  ils  n'entrent  nulle  part 
pour  une  plus  forte  proportion  dans  la  masse  générale  des  Coléoptères 
que  dans  les  régions  froides  et  tempérées  de  l'ancien  continent.  Mais 
les  groupes  secondaires  ont  souvent  un  habilal  spécial,  et  beaucoup 
d'entre  eux  sont  presque  exclusivenient  propres  aux  régions  chaudes 
du  globe. 

Celle  grande  famille  ne  comprend  aujourd'hui  guère  moins  de  5,000 
à  6,000  espèces  pour  lesquelles  on  a  déjà  proposé,  y  compris  les  doubles 
emplois,  plus  de  650  genres  et  un  grand  nombre  de  classifications  dif- 
férentes (i).  Un  simple  coup-d'œil  jeté  sur  ces  arrangements  suffît  pour 
faire  voir  que  la  principale  différence  qui  les  distingue  les  uns  des 
autres,  porte  sur  la  place  à  assigner  aux  Simplicipèdes,  aux  Troncati- 
pennes  et  aux  Scarilides.  Toutes  sont  d'accord  pour  rapprocher  les 
TPateilimanes ,  les  Féroniens  et  les  Harpaliens ,  et  pour  terminer  la 
famille  par  les  Subulipalpes. 

Dans  la  classification  suivante,  la  famille,  à  l'imitation  d'Erichson, 
est  d'abord  divisée  en  deux  groupes  primaires  basés  sur  la  structure 
des  parapleures  métathoraciques  et  celle  des  jambes  antérieures, 
puis  en  sections  et  en  groupes  inférieurs  ou  tribus. 

(1)  Pour  celles  qui  embrassent  l'ensemble  de  la  famille,  c'est-à-dire  les  espèces 
exotiques  aussi  bien  que  les  indigènes.  Voyez  Bonelli,  Mém.  d.  l'Acad.  d.  Turin, 
années  1809-10  et  1811-12.  —  Latreille,  Règne  anim.  éd.  2,  IV,  p.  365;  cette 
dernière  classification  est,  à  quelques  changements  près,  la  reproduction  de  celle 
qu'il  avait  proposée  dans  VIcon.  d.  Coléopf.  d'Enr.  éd.  I,  p.  75.  —  Dejean,  Spe- 
cies  et  Cat.  3^  éd.  —  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  tom.  IV  et  V.  —  De  Castelnau, 
Hist.  nat.  d.  Coléopt.  I,  p.  26.  Cette  classification,  ainsi  que  celle  de  M.  BruUé,  a 
une  physionomie  spéciale  provenant  de  ce  que  ces  deux  auteurs  ont  divisé  la  fa- 
mille en  un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  groupes  qu'on  n'en  admettait  avant 
eux,  sans  fine,  du  reste,  ils  soient  d'accord  siu-  le  nombre  et  les  limites  de  ces 
groupes.  M.  Hope  (Col.  Man.  II)  a  aussi  partagé  la  famille  en  groupes  analogues; 
mais  comme  il  n'a  donné  les  caractères  d'aucun  d'entre  eux,  son  travail  ne  peut 
être  cité  que  pour  mémoire. 

Parmi  les  auteurs  de  Faunes  locales,  les  classifications  les  plus  essentielles  à 


OMOPHHONIDÇS.  ,  41 

LÉGION  I. 

Jambes  antérieures  entières  ;  leurs  éperons  le  plus  souvent  tous  deux 
apicaux.  —  Epimères  mélalhoraciques  indistinctes  chez  presque 
tous. 

Cette  légion  correspond  exactement  aux  Grandipalpes  de  Latreille 
et  aux  Simplicipèdes  de  Dejean.  On  n'a  considéré  pendant  longtemps 
ce  groupe  que  comme  ayant  une  valeur  équivalente  à  chacun  de  ceux 
qu'on  établissait  en  plus  ou  moins  grand  nombre  dans  la  famille. 
Mais  indépendamment  de  l'intégrité  des  jambes  antérieures,  l'absence 
des  epimères  métathoraciques,  la  structure  du  mésosternum  et  la  po- 
sition des  deux  éperons  des  jambes  antérieures,  bien  que  ces  derniers 
caractères  souffrent  quelques  rares  exceptions ,  montrent  qu'il  a  une 
valeur  plus  grande  que  celle  qu'on  lui  attribuait,  et  qu'il  ne  peut  pas 
être  intercalé  dans  la  série  des  autres  groupes.  Il  se  compose  de  cinq 
tribus  reconnaissables  aux  caractères  suivants  : 

I.  Mésosternum  indistinct ,  recouvert  par  le  prosternum.  Omophronides. 

II.  Mésosternum  distinct. 

A  Eperons  des  jambes  antérieures,  l'un  anté-apical,  l'autre 

apical.  •  Elaphrides. 

B  Ces  éperons  tous  deux  apicaux. 

a     Prosternum  plus  ou  moins  prolongé  en  arrière. 

Antennes  brisées  ;  leur  1'^^  article  très-long.  Hilétides. 

Antennes  de  forme  normale.  CaIiabides. 

aa  Prosternum  non  prolongé  en  arrière.  Cvchrides. 

TRIBU  I. 

OMOPHRONIDES. 

Mésosternum  recouvert  par  le  prosternum  ;  celui-ci  dilaté  carrément 
en  arrière,  tronqué  et  intimement  uni  au  métasternum.  —  Eperons  des 
jambes  antérieures,  l'un  anté-apical,  l'autre  apical. 

Le  premier  de  ces  caractères  ne  se  reproduit  pas  une  seule  fois 
dans  tout  le  reste  de  la  famille.  Il  n'en   a  qu'une  valeur  d'autant 

consulter  sont  les  suivantes  :  Kirby,  Faun.  bor.  Amer.  —  Westwood,  an  Mrod. 
fo  the  mod.  Classif.  of  Ins.  Synopsis  des  genres  à  la  fin  du  second  volume.  — 
Ericlison,  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  I.  —  Schioedte,  Danmarks  Ëkuther.  I. 
— L.  Redtcnbacher,  Faun.  Austr.  Die  Kœf. 


42  CÂRABÏQtJES. 

plus  grande  et  me  paraît  suffire  pour  isoler  de  tous  les  autres  Ca- 
rabiques  les  espèces  qui  le  possèdent,  bien  qu'elles  ne  forment 
qu'un  seul  genre. 

Genre  :  Omophron, 

OMOPHRON. 

Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  VUI^  p.  278  (1). 

Une  dent  simple  au  milieu  de  l'échancrure  du  menton.  —  Lan- 
guette arrondie  à  son  extrémité  ;  paraglosses  adhérentes  à  la  lan- 
guette et  un  peu  plus  courtes  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes 
assez  long ,  très-légèrement  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandi- 
bules médiocres,  inermes  au  côté  interne. —  Labre  transversal,  légè- 
rement échancré.  —  Epistome  séparé  du  front  par  une  ligne  enfoncée, 
demi-circulaire  ou  ogivale.  —  Tète  presque  carrée,  transversale,  en- 
foncée dans  le  prothorax.  —  Yeux  très-gros  et  saillants.  —  Antennes 
filiformes,  environ  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  —  Prolho- 
rax  transversal,  échancré  en  avant,  presque  droit  sur  les  côtés,  lobé 
au  milieu  de  sa  base  et  intimement  appliqué  contre  les  élytres. 
—  Celles-ci  brièvement  ovales,  médiocrement  convexes,  sillonnées.  — 
Pattes  grêles,  assez  longues  ;  les  deux  premiers  articles  des  tarses  an- 
térieurs légèrement  dilatés  chez  les  mâles:  le  1"  en  carré  allongé,  le  2^ 
triangulaire  ;  tous  deux  spongieux  en  dessous.  —  Corps  suborbiculaire. 

Insectes  de  taille  un  peu  au-dessous  de  la  taille  moyenne,  toujours 
testacés,  avec  des  bandes  ou  des  taches  d'un  vert  métallique  en  dessus, 
et  vivant  exclusivement  au  bord  des  eaux  où  ils  se  tiennent  ordinaire- 
ment cachés  dans  le  sable.  Ces  habitudes,  réunies  à  leur  forme  générale 
et  aux  rapports  intimes  qu'a  leur  prosternum  avec  le  mélaslernum, 
leur  donnent  avec  les  Dytiscides  des  rapports  souvent  signalés  et  qui 
sont  réels.  La  larve  de  l'O.  Umhatum,  décrite  pour  la  première  fois 
par  Desmarcts  (2),  est  relativement  assez  courte  et  fortement  rétrécie 
en  arrière.  Sa  tête  est  large,  échancrée  dans  son  milieu  en  avant  et 
armée  de  longues  et  robustes  mandibules  dentées  au  côté  interne;  son 
dernier  segment  est  muni  de  deux  courts  appendices  liliformes  et  tri- 
arliculés.  Pour  le  reste,  cette  larve  présente  la  même  structure  que 
celles  des  autres  Carabiques  (ô).  Elle  est  très-agile,  relève,  quand  on  la 

(1)  Syn.  ScoLYTus,  Fal).  Ent.  Syst.  I,  p.  181. 

(2)  Bull.  (1.  1.  Soc.  pliilomat.  I,  et  Bull.  d.  Se.  nat.  III,  pi.  24,  f.  1.  —  Sturra 
Deutsclil.  Ins.  VII,  pi.  81;  copie.  —  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  124,  pi.  5. 
f.  3,  A;  copie.  —  WesLwood,  an  Introd.  to  the  mod.  Classif.  etc.  I,  p.  70, 
f.  2,  7. 

(  (3)  Desmarets  lui  assigne  à  tort  cinq  articles  aux^antennes;  elle  n'en  a  que 
quatre  comme  do  coutume. 


élAPHRIOES.  43 

louche,  rexirémilé  de  son  corps  à  la  manière  des  Slaphylins,  et  se 
trouve  dans  les  mêmes  lieux  que  l'insecte  parfait. 

Les  espèces  de  ce  genre,  quoique  médiocrement  nombreuses,  ont  un 
habitai  très-étendu.  Elles  sont  disséminées  en  Europe,  au  Cap  de 
Bonne-Espérance,'  à  Madagascar,  en  Asie  et  dans  l'Amérique  du 
Nord(i). 

TRIBU  II. 

ELAPHRIDES. 

Mésosternum  distinct.  —  Eperons  des  jambes  antérieures  l'un  anté- 
apical,  l'autre  apical. 

Ce  groupe,  un  peu  plus  riche  en  espèces  que  le  précédent,  serait  très- 
homogène  si  le  prosternum  et  le  mésosternum  ne  présentaient  pas  dans 
leur  structure  des  différences  très-prononcées  qui  obligent  de  diviser  en 
deux  sections  les  trois  genres  qui  le  composent. 

I.  Mésosternum  prolongé  en  avant  en  une  carène  cunéiforme.  Prosternum  très- 

saillant  en  arrière,  recouvrant  en  partie  le  mésosternum  :  Notiophilus. 

II.  Mésosternum  non  prolongé  en   avant.  Prosternum  dépassant  à  peine  les 

hanches  antérieures  :  Elaphrus,  Blethisa,  Trachypachys. 

NOTIOPHILUS. 
DuMÉRiL,  Zool.  anal.  p.  194  (2). 

Une  très-courte  dent  bifide  dans  l'échancrure  du  menton.  —  Lan- 
guelle  large,  arrondie  et  acuminée  au  bout,  libre  en  avant;  ses  para- 
glosses  la  dépassant  à  peine,  linéaires  et  divergentes.  —  Palpes  peu 
allongés;  leur  dernier  article  ovalaire,  assez  gros,  comme  renflé.  — 

(1)  On  en  connaît  une  vingtaine  maintenant.  Esp.  européennes  :  0.  limba- 
tinn  auctor._,  variegatum,  Oliv.  Dej.  —  Esp.  asiati([ue  :  0.  rotimdafumj,  Cluiiid. 
Bull.  Mosc.  1852,  p.  101. —  Esp.  indiennes  :  0.  vitfatum,  picluiUj,  Wiedem.  Zool. 
Mag.  I,  2,  p.  69.  —  maculosum.  Chaud,  loc  cit.  1850,  p.  42i.  —  Esp.  afri- 
caines :  0.  sutwale,  Guérin,  Icon.  Ins.  pi.  6,  f.  5  [capense,  Gory,  Ann.  d.  1. 
Soc.  ent.  II,  p.  212).  —  minutum,  Dej.  Species  V,  p.  583.  —  multiguttatum. 
Chaud,  loc.  cit.  1850,  p.  428  [lesseUtitum,  Dej.)  —  Esp.  de  Madag.  0.  mada- 
ç/iiscariense,  Chaud,  loc.  cit.  1850,  p.  425.  —  Esp.  de  l'Amérique  du  Nord  :  0. 
hibifitum,  Fah.  Dej.  —  tessellatum,  Say,  Journ.  of  the  Acad.  of  Philad.  III, 
p.  152  (Lecontei,  Dej.)  —  Sayi^  Kirliy,  Faun.  Cor.  Amer.  Ins.  p.  65.  —  nmeri- 
cjinum,  Dej.  Species  V,  p.  583.  —  ohlongiusculum,  sphœricvm^  Chevrol,  Co- 
léopt.  d.  Mex.  cent.  II,  fasc.  7.  —  mtkliun.  J.  Le  Conte,  Geod.  Coleopt.  ot  the 
Unit.  St.  p.  175.  — dentatum,  Giiœ_,  î.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  nat.  Hist. 
of  New-York,  V,  p.200. 

(2)  Syn.  CiciM)ELAj  Linné,  Syst.  Nat.  II,  p.  658,— EiAPHRUg^Fah.Syst.  El.  I, 
p.  246. 


¥^  CABABIQCES. 

Labre  très-saillant,  arrondi  en  avant,  cachant  les  mandibules.  —  Tête 
large  et  courte,  sans  col  distinct,  fortement  sillonnée  entre  les  yeux.  — 
Ceux-ci  très-gros  et  très-saillants.  —  Antennes  au  plus  de  la  longueur 
du  prolhorax,  grêles,  grossissant  un  peu  de  leur  base  à  leur  extrémité. 
—  Prolhorax  transversal ,  rétréci  à  sa  base,  avec  son  bord  antérieur 
formant  une  saillie  dans  son  milieu,  peu  convexe.  —  Elytres  presque 
planes:  quelques-unes  de  leurs  rangées  de  points  enfoncés  toujours 
effacées  du  côté  de  la  suture.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  des  mâles  très-faibiement  dilatés,  spongieux  en  dessous. — 
Prosternum  arrondi  à  son  sommet,  rétréci  entre  les  hanches  antérieures 
et  par  suite  spaluliforme.  —  Corps  assez  allongé. 

Confondu  dans  l'origine  avec  les  CiciNOEtA,  puis  avec  les  Elaphrus 
qui  suivent,  ce  genre  se  distingue  de  ce  dernier,  par  un  grand  nombre 
de  caractères.  Tous  les  auteurs  ont  omis  l'un  des  plus  importants,  la 
forme  particulière  du  prosternum  qui  exagère  ce  qui  a  lieu  dans  la 
tribu  suivante.  Toutes  ses  espèces  sont  de  petite  taille,  et  ont  des  habi- 
tudes analogues  à  celles  des  Elapurcs,  mais  cependant  un  peu  moins 
aquatiques,  car  on  les  trouve  aussi  loin  des  eaux,  sous  la  mousse,  les  dé- 
tritus de  végétaux,  etc.  La  grande  ressemblance  qu'elles  ont  entre  elles  les 
rend  diflTiciles  à  distinguer  les  unes  des  autres.  Ces  insectes  sont  répan- 
dus en  Europe,  en  Sibérie,  dans  le  Nord  de  l'Afrique  et  dans  l'Amérique 
boréale  (i). 

ELAPHRUS. 

Fab.  Sijst.  Eut.  p.  227  (2). 

Menton  muni  dans  son  échancrure  d'une  forte  dent  bifide  égalant 
presque  ses  bords  latéraux.  —  Languette  large,  obtusément  arrondie 

(i)  Dejean  n'en  a  décrit  dans]  son'  Species  que  quatre  espèces,  avec  les- 
quelles il  en  a  confondu  quelques  autres.  Ainsi,  le  palustris  (Sturm  Deutschi. 
Ins.  VII,  p.  144),  réuni  par  lui  à  Vaquutkus,  en  serait  distinct,  selon  Ericlison 
(Faun.  d.  Mark  Brand.  I,  p.  7);  il  en  serait  de  même  dii  sylvaticus  d'Esch- 
scholtz  (Zool.  Atlas  V,  p.  24,  pi.  25,  f.  5),  qu'il  a  confondu  avec  le  bigutfafum, 
§elon  M.  de  Mannerheim  (Bull.  Mosc.  1843,  p.  190.  —  Aj.  Esp.  européennes  : 
N.  murgmatus.  Gêné,  Coleopt.  Sard.  f.  2,  p.  7.  —  pimcHcolUs,  Kiister,  Die 
Kœf.  Europ.  XIII,  1.  —  Voyez  en  outre  une  notice  de  M.  Waterhouse  (Ent. 
Mag.  I,  p.  202),  dans  laquelle  sont  décrites  dix-huit  espèces,  toutes  originaires 
de  l'Angleterre  !  —  Esp.  asiatiques  :  rufipes^  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  439. 
—  InticolliSj,  Chaud,  ibid.  1850,  n»  3,  p.  162.  —  subopacus.  Chaud,  ihid.  1852, 
p.  100.  —  sihiricus ;,  Motscli.  Ins.  d.  Sibérie,  p.  85.  —  Esp.  indienne  : 
orientaliSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  p.  428.  — Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  se- 
miopacuSj,  Eschsch.  Zool.  Atlas  V,  p.  25.  —  porrectus,  Say,  Trans.  of  thc  Amer, 
phil.  Soc.  IV,  p.  417. —  confnsus,  novemstriatus,i.Le  Conte,  Geod.  Coleopt. 
of  the  Unit.  St.  p.  177.  —  pmictatus,  J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  210. 

(2)  Syn.  CiciNDELA,  Linné,  Syst.  Nat.  II,  p.  658.  —  Opisthius,  Kirby,  Faun, 
Bor.  Amer.  p.  60. 


ÉLAPHBIDES.  45 

et  libre  en  avant;  ses  paraglosses  linéaires,  un  peu  plus  longues  qu'elle. 
—  Palpes  grêles;  leur  dernier  article  allongé,  ovalaire ,  tronqué  au 
bout.  —  Mandibules  médiocres,  inermes  en  dedans.  —  Labre  assez 
saillant,  coupé  carrément.  —  Yeux  très-gros,  très-saillants,  munis 
d'une  orbite  en-dessus.  —  Tête  un  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Les 
quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  très-légère- 
ment dilatés,  allongés,  un  peu  rétrécis  en  arrière  et  Gnement  spongieux 
seulement  à  leur  extrémité  en  dessous. 

Ce  genre,  bien  connu  des  entomologistes ,  est  propre  aux  régions 
froides  et  tempérées  de  l'ancien  continent  et  de  rAmériq«e  du  Nord. 
Il  se  compose  d'insectes  de  taille  moyenne  ou  petite,  auxquels  leurs 
couleurs  métalliques,  la  grosseur  de  leurs  yeux,  leur  aspect  général  et 
l'agilité  de  leurs  mouvements,  donnent  quelque  analogie  avec  les  Cicin- 
DiiLA,  parmi  lesquelles  Linné  les  avait  placés.  Toutes  les  espèces  ont 
les  élytres  ornées  de  fossettes  plus  ou  moins  profondes  et  vario- 
lées  dans  leur  fond.  Elles  vivent  spécialement  au  bord  des  eaux,  dans 
les  mares  à  demi  desséchées  et  se  réfugient  sous  les  herbes,  dans  les 
fissures  de  la  vase,  d'où  il  est  facile  de  les  faire  sortir  en  y  jetant  de 
l'eau  ou  en  pressant  le  sol  avec  les  pieds. 

M.  Kirby  a  établi  sous  le  nom  d'Opistnius  un  genre  qui  ne  me  parait 
pas  différer  assez  de  celui-ci  pour  en  être  séparé ,  mais  qui  oblige  à 
diviser  ce  dernier  en  deux  sections  ainsi  caractérisées  : 

1"  Elaphkus.  Antennes  atleignar.t  à  peine  la  base  du  prothorax.  Ce 
dernier  au  moins  aussi  long  que  large,  arrondi  et  renflé  sur  les  côtés 
en  avant,  rétréci  en  arrière,  fovéolé  de  chaque  côté  de  sa  base ,  avec 
un  profond  sillon  sur  le  disque.  Elytres  cblongo-ovalaires,  parallèles, 
assez  convexes  (i). 

2"  Opisthics.  Antennes  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Pro- 
thorax transversal,  très-faiblement  et  oblusément  anguleux  sur  les 
côtés  en  avant,  sans  impressions  à  sa  base.  Elytres  peu  convexes,  larges 
cl  un  peu  arrondies  sur  les  côtés.  —  On  n'en  connaît  qu'une  espèce  de 
l'Amérique  du  Nord  {-2). 

(1)  Aux  huit  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  de  l'ancien  continent: 
E.  UUrkhu,  L.  Redtenl).  Quœd.  Gen.  et  Sp.  p.  5.  —  im-pressifrons,  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1842,  p.  815.  —  Baschkiricvf;,  Motsch.  lus.  d.  Sibér.  p.  72  — 
punctatus,  Molsch.  ibid.  p.  73,  pi.  3,  f.  3.  —  violnceomaculatus,  Motscb.  Bull. 
Mosc.  1845,  p.  337.  — angusticollis,  dilaticolUs,  Salilb.  Nov.  ad  Ocbotsk.  lect. 
Carab.  p.  20  sq.  —  angustus.  Chaud.  Bull.  Jîosc.  1850,  o»  3,  p.  161.  —  Esp. 
de  l'Amer,  du  Nord  :  E.  CluirviUei  {riparius.  Sajj,  intermedius ,  ohscurior, 
Kirby,  Fauna  Bor.  Amer.  p.  61-63.  —  californiciis_,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  VM.  —  politus,  J.  Le  Coûte  in  Agass  Lake  Super,  p.  209.  —  cicafricosU'S, 
similis,  J.  Le  Conte,  Geod.  Coleopt.  of  tlie  Unit.  States,  p.  176.  —  lœvigatuSji. 
Le  Conte,  Ann.  of  tlieLyc.  of  New-York,  V,  p.  200. 

Voyez  aussi  un  travail  de  M.  Hope  sur  les  espèces  d'EiAPHRUS,  décrites  par 
Oliv.  Mag.  of  nat.  Hist.  New.  Ser.  IV,  p.  169. 

(2)  0,  Richardsonii,  Kirby,  loc.  cit.  p.  61. 


BLËÎHÎSA* 

BokëlLI^  Ohserv.  ent.  Part.  II.  TaU.  des  genres  (1). 

Ce  genre  est  extrêmement  voisin  du  précédent,  surtout  des  Opis- 
Tums,  quoique  Bonelli  en  le  créant  l'en  ait  Irès-éloigné  et  l'ait  placé 
entre  les  Amara  et  les  Calatuds.  Quelques  auteurs  récents,  notam- 
ment MM.  Brullé  ("2),  Erichson  (5)  et  Schiœdte  (^i)  ne  l'admettent  pas  et 
ne  le  regardent  que  comme  une  simple  division  des  Elaphros,  et  en 
effet,  ses  espèces  ont  exactement  les  mêmes  habitudes  que  ces  insectes. 
Cependant  comme  elles  commencent  à  se  multiplier,  que  toutes  ont  un 
faciès  fort  différent  de  celui  des  Elaphrus  et  qu'on  est  même  obligé  de 
les  répartir  dans  deux  sections,  il  me  paraît  que  ce  groupe,  quoique 
reposant  sur  des  caractères  assez  légers,  peut  être  conservé.  Ces  carac- 
tères peuvent  se  formuler  ainsi  : 

Les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  sont 
plus  fortement  dilatés,  plus  courts  et  spongieux  en  dessous  sur  une  plus 
grande  étendue.  —  La  tête  est  plus  ovalaire  et  moins  rétrécie  postérieu- 
rement. —  Les  yeux  sont  moins  saillants  et  sans  orbites  en  dessus.  — 
Le  prolhorax  est  plus  plane,  plus  court,  marginé  latéralement,  avec  les 
côtés  antérieurs  rabattus  et  une  ligne  longitudinale  médiocrement  ou  à 
peine  marquée.  —  Les  élytres  sont  plus  planes  et  autrement  sculptées. 

Ces  insectes  sont  de  couleurs  métalliques  comme  les  Elaphkcs,  et  se 
trouvent  dans  des  lieux  analogues.  Ils  sont  propres  à  l'Europe,  à  la  Si- 
bérie et  à  l'Amérique  du  Nord. 

Les  unes,  ouïes  Blethisa  proprement  dites,  ont  le  corps  large  et 
presque  déprimé,  les  antennes  un  peu  plus  longues  que  le  prothorax, 
les  élytres  très-parallèles  et  marquées  de  fovéoles  bien  apparentes, 
mais  non  variolées  dans  leur  fond.  —  L'espèce  typique  {B.  muUipiinc- 
tala)  est  répandue  dans  toute  l'Europe  et  assez  commune  (5). 

(t)  Syn.  Neiîria,  Gyllcnhall,  Ins.  Siiec.  II,  p.  4i.  —  Haupalus,  Gyllli.  ibid. 
p.  96.  —  DiACHEiLA,  Motsch.  1ns.  d.  1.  Sibcr.  p.  74. 

(2)  Hist   nat.  d.  Ins.  V,  p.  145. 

(3)  Die  K*f.  d.  Mark  Briind.  I,  p.  6. 

(4)  Danm.  Eleuth.  I,  p.  357. 

(5)  Aj.  B.  uurata  (Eschs)  Fisch.  Ent.  Ross.  III,  p.  262,  pi.  14,  f.  7.  De- 
Jean  ne  l'a  regardée  que  comme  mie  variété  de  la  multipimctata,  mais  elle 
parait  réellemi'nt  distincte.  Voyez  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  438.  —  Esch- 
scholtzii,  Zoubk.  Bull.  Mosc.  1829,  p.  155,  pi.  IV,  f.  5;  Dej.  Spec.  V,  p.  585. 
M.  ZoubkoU'  nous  apprend  (loc.  cit.)  que  M.  Fischer  de  Waldheim,  s'appuyant 
sur  quelques  légères  modifications  qu'éprouvent  les  antennes  et  les  palpes  de 
cette  espèce,  u\ait  fondé  sur  elle  un  genre  propre  qu'il  nonunait  Rhaphioka  : 
ce  genre  n'a  jamais  été  publié.  —  curtula,  tuberculata^  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibér. 
p.  93  et  94.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  ;  B.  (juadirmllis,  Haldeia,  Proceed.  of 
the  Acad.  of  Philad.  III,  p.  149. 


ta  mmi  bU  ki  h\mtii>h.  de  Ui  ii  à  Mîjtachoiilskî'i  mi  plus  ou 

hîoiiii  allongées;  ieurs  antennes  sotit  au  moins  aussi  longues  que  la 
moitié  du  corps;,  leurs  élytres  Un  peu  élargies  postérieurement,  régu- 
lièrement ponctuées  en  stries  avec  des  fovéoles  obsolètes  ou  nulles.  Ce 
groupe  a  pour  type  la  Blelh.  arclica  des  auteurs  (i). 

TRACHYPACHIS. 

MoTSCii.  Ins.  d.  l.  Sibér.  p.  86. 

La  Blelhisa  Zetterslediii  de  Gyllenball  (2)  qui  m'est  inconnue,  ne 
présente,  d'après  la  description  très-détaillée  de  cet  auteur,  aucun  ca- 
ractère qui  mérite  qu'on  la  sépare  des  autres  Blethisa  ;  seulement  sa 
forme  la  rapprocherait  des  Amara,  et  en  particulier  de  VA.  libialis. 
Mais  M.  de  Motschoulsky  signale  une  particularité  qui  serait  géné- 
rique ;  les  mâles,  d'après  lui,  auraient  seulement  les  deux  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés.  Si  cette  assertion  est 
exacte,  ce  genre  pourrait  être  conservé  (3). 

TRIBU  m. 

HILÉÏIDES. 

J'établis  cette  tribu  sur  un  genre  extraordinaire,  composé  de  deux 
espèces  qu'on  a  comparées,  sous  le  rapport  de  la  forme  générale,  aux 
Feronia  du  groupe  des  Poecills,  mais  qui  auraient  pu  l'être  tout  aussi 
bien  aux  Blethisa  de  la  tribu  précédente.  Tous  leurs  caractères  pri- 
maires sont  ceux  de  la  légion  actuelle,  à  l'exception  des  épimères  nié- 
tathoraciques  qui  sont  distinctes,  comme  dans  la  légion  suivante.  Mais 
c'est  là  une  exception  analogue  à  celle  que  présente  les  E'aphrides 
pour  leurs  éperons  des  jambes  antérieures.  Dès  lors,  sans  nier  les  rap- 
ports qu'ont  ces  insectes  avec  les  Febonia,  par  leur  forme  générale,  et 
avec  les  Scarites  par  leurs  antennes,  je  ne  vois  pas  qu'on  puisse  les 
placer  ailleurs  qu'ici. 

Gekre  :  Hiletus. 

(1)  Aj.  Bl.  amœna,  polita,  Fulderm.  Colcopt.  Mongol.  Chinseque  Jjor.  p.  23 
sq. 

(2)  Ins.  Suec.  IV,  p.  417. 

(.3)  M.  de  Motsclioulsky  (loc,  cit.)  en  décrit  une  seconde  espèce  de  Sibérie  ; 
T.  transverskollis. 


48  CÂRAIXQUES. 

HILETUS, 

SciuoEDTE  iu  KncEYEUj  Naturh.  Tidskr.  Série  2,  II,  p.  3-i6  (1). 

Mcnlon  large,  profondément  échancré,  concave  dans  son  milieu;  ses 
lobes  latéraux  convexes;  sa  dent  médiane  très-large,  brièvement  qua- 
drifide.  —  Languette  allongée,  spatulifornie  et  arrondie  au  bout  ;  ses 
paraglosses  linéaires,  fortement  ciliées,  plus  courtes  qu'elle.  —  Mâ- 
choires réfléchies  en  dehors,  garnies  au  côté  interne  d'une  large  bor- 
dure formée  de  cils  soudés  ensemble  et  voûtée.  — .Palpes  subégaux  ; 
le  dernier  des  labiaux  fortement  sécuriforme  chez  les  mâles,  moins  chez 
les  femelles;  celui  des  maxillaires  très-fortement  sécuriforme  chez  les 
premiers,  allongé,  un  peu  élargi  et  tronqué  obliquement  chez  les  secondes. 

—  Mandibules  très-larges,  arquées  en  dehors  et  de  haut  en  bas,  droites 
et  pluridenlées  sur  leur  bord  interne.  —  Labre  transversal,  légèrement 
échancré.  —  Tèie  ovalaire,  épaisse.  —  Yeux  petits,  à  peine  saillants.  — 
Antennes  médiocres,  insérées  sous  un  rebord  de  la  tète,  coudées;  leur 
1er  article  Irès-allongé,  feçu  au  repos  dans  un  sillon  latéral  de  la  tête  pro- 
longé sous  les  yeux.  —  Prothorax  subcordiforme.  —  Elytres  parallèles, 
peu  convexes.  —  Pattes  médiocres,  peu  robustes  ;  les  deux  éperons  des 
jambes  terminaux  ;  tarses  courts  ;  les  trois  premiers  articles  des  anté- 
rieures et  des  intermédiaires  des  mâles  faiblement  dilatés,  en  carré 
allongé,  spongieux  en  dessous.  —  Epimères  mélalhoraciques  distinctes. 

—  Prosternum  prolongé  en  arrière  et  reçu  dans  une  dépression  du 
mésosternum. 

Ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut,  on  n'en  connaît  que  deux  espèces  (2). 
Elles  sont  de  moyenne  taille  et  originaires  de  la  Guinée  portugaise,  où 
elles  paraissent  être  très-rares.  M.  Bocandc  dit  les  avoir  trouvées  dans 
les  bois  humides  sous  des  feuilles  tombées,  ce  qui  me  confirme  dans  la 
pensée  que  ces  insectes  ne  peuvent  être  éloignés  des  Blethisa. 

TRIBU  lY. 
CARABIDES. 

Mésosternum  cunéiforme  en  avant,  rejoignant  la  partie  postérieure 
du  prosternum  ;  celui-ci  plus  ou  moins  prolongé  en  arrière.  —  Eperons 
des  jambes  antérieures  tous  deux  apicaux.  —  Palpes  médiocres;  leur 
dernier  article  de  forme  variable,  jamais  excavé  en  dessus. 

(1)  Syn.  Camarackathus,  Bocandé,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1849,  p.  460;  nom 
postérieur  de  deux  ans  à  celui  imposé  au  genre  par  M.  Schioedte. 

(2)  H.  versutus,  Schioedte,  loc.  cit.  [Cam.  &ueriniij  Boc.  loc.  cit.)  —  Casfel- 
naui,  Boc.  loc.  cit.  p.  463. 


Celle  If ibu  pàrallfail  au  premier  coup-d'œil  devolf  ctt  i^ofrtter  deux  i 
lune  ayant  pour  type  les  Nebuia  et  genres  voisins,  caractérisée  par  une 
taille  petite  ou  médiocre  et  une  forme  déprimée;  l'autre  formée  par 
Jes  genres  Carabus,  Puocuustes,  etc.,  qui  se  distinguent  par  leur  grande 
laille,  leur  forme  plus  convexe  et  plus  robuste.  Mais  ces  caractères, 
empruntés  au  faciès,  ne  suffisent  évidemment  pas  pour  séparer  ainsi 
CCS  insectes ,  et  je  n'en  trouve  pas  d'autres  assez  importants  dans  le 
reste  de  leur  organisation.  Ils  manquent  même  pour  diviser  celle-ci  en 
deux  sections. 

Genres  :  Pelophila,  Nehriu,  Metrius,  Leistus,  Procerus,  Procrustis,  Carabus^ 
A^lothoraXj  Cidosoma,  CalUsthenes. 

■  PELOPHILA. 
Dej.  Species  II,  p.  262  (1). 

Une  courte  dent  bifide  dans  l'échancrure  du  menton.  — ■  Languette 
obtusément  acuminée,  dépassant  un  peu  ses  paragiosses.  —  Dernier 
article  des  palpes  cylindrico-ovalaire.  —  Mandibules  courtes ,  inermes 
au  côté  interne.  —  Labre  coupé  carrément.  —  ïéte  ovalaire,  non  ré- 
Irécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocres,  peu  saillants.  —  Antennes  fili- 
formes, de  la  longueur  environ  de  la  moitié  du  corps.  —  Prothorax 
Iraïisversal,  cordiforme,  fortement  bi-impressionné  à  sa  base,  ayant  ses 
quatre  angles  distincts.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  peu  convexes. 
—  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés 
chez  les  mâles,  spongieux  en  dessous  :  le  premier  en  triangle  allongé,  les 
deux  suivants  en  cœur  arrondi,  décroissant  graduellement. 

Au  premier  aspect,  les  espèces  de  ce  genre  ont  la  plus  intime  ressem- 
blance avec  les  Bletuisa  proprement  dites  ;  aussi  Bonelli  ne  les  en  avait-il 
pas  séparées.  Mais  Gjllenhall  avait  vu  plus  juste  en  les  plaçant  parmi 
les  Nebria,  dont  elles  se  rapprochent  par  les  deux  épines  de  leurs  jambes 
antérieures  qui  sont  terminales.  C'est  un  genre  de  transition  qui  rattache 
la  tribu  actuelle  à  la  précédente. 

Ces  insectes  sont  propres  au  nord  de  l'Europe  et  à  la  Sib-irie  ;  ils 
■vivent,  à  ce  qu'il  paraît,  les  uns  aux  bords  des  eaux  comme  les  Bletbisa, 
les  autres  sous  les  pierres,  comme  la  plupart  des  Nebbia,  Leurs  espèces 
sont  très-voisines  les  unes  des  autres,  et  les  entomologistes  ne  sont  pas 
d'accord  sur  leur  nombre  ('2). 

(1)  Blethisa,  Bonelli,  loc.  cit.  —  Nebria,  Gyllenh.  Ins.  Suec.  II,  p.  42. 

(2)  Voyez  la  Monographie  de  ce  genre,  publiée  par  M.  le  comte  de  Manner- 
heim  (in  Hummel,  Essais  ont.  n»  3,  p.  34  sqq.)  et  qui  contientoinq  esp.  •  borealis, 
Gebleri,  marginata.,  Eschscholtzii  et  elongata.  Dejean  (Spec.  II,  p.  265,  et  V, 
p.  584)  regarde  les  quatre  dernières  comme  n'étant  que  des  variétés  de  la  pre- 
piière.  Depuis,  les  espèces  suivantes  ont  été  publiées  ;  F,  oçhotiça,  Salilb.  Kov., 

Coléoylères,    Tome  L  4 


30  CAKABIQUES. 

NEBRIA. 
Latr.  Hist.  mt.  d.  Ins.  VIII,  p.  275 Jl). 

Une  petite  dent  bifide  dans  l'échancrure  du  menton.  —  Languette 
plus  ou  moins  acuminée  et  libre  à  son  sommet;  ses  paraglosses  adhé- 
rentes, sauf  à  leur  extrémité  ;  celle-ci  obtuse.  —  Dernier  article  des 
palpes  allongé,  légèrement  et  graduellement  dilaté  à  son  extrémité; 
celle-ci  tronquée  ou  subarrondie.  —Mandibules  peu  saillantes,  dentées 
près  de  leur  base  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  tronqué  ou  lé- 
gèrement échancré.  —  Tête  brièvement  ovalaire,  non  rétrécie  posté- 
rieurement. —  Yeux  médiocres,  arrondis,  assez  saillants.  — ■  Antennes 
grêles,  au  moins  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  —  Prothorax 
transversal,  cordiforme,  ayant  tous  ses  angles  distincts.  —  Elytres  peu 
convexes  ou  déprimées.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  légèrement  dilatés,  triangulaires,  revêtus  en  dessous 
d'une  brosse  de  poils  médiocrement  dense. 

Genre  très-riche  en  espèces,  et,  par  suite,  ayant  un  faciès  et  des 
habitudes  assez  variées.  Les  unes  se  trouvent  sous  les  pierres  dans  les 
champs;  d'autres  fréquentent  exclusivement  les  bords  des  eaux;  un 
grand  nombre,  propres  aux  régions  montagneuses,  sont  comme  éche- 
lonnées à  des  hauteurs  différentes;  enfin,  quelques-unes  ne  se  trouvent 
que  sur  les  plus  hautes  cimes,  dans  le  voisinage  des  neiges  perpétuelles. 
Ces  dernières  sont  aptères,  et  Bonelli  les  avait  séparées  sous  le  nom 
d'ALPiCus.  Un  autre  genre  ayant  pour  type  la  brevicolUs,  si  commune 
dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe ,  a  été  établi  par  Leach,  sous 
celui  d'HELOBiA,  de  sorte  que  le  genre  actuel  en  formerait  trois.  Mais 
comme  l'a  dit  Dejean,  il  existe  des  espèces  intermédiaires  qui  ne  sau- 
raient trouver  place  dans  aucun  d'eux. 

On  a  cru  pendant  longtemps  ces  insectes  propres  à  l'Europe,  à  l'Asie, 
au  nord  de  l'Afrique  et  à  l'Amérique  boréale;  mais  dans  ces  derniers 
temps  on  en  a  découvert  une  espèce  dans  l'Himalaya  et  une  autre  à 
Taïti.  Le  nombre  de  celles  actuellement  connues  s'élève  à  plus  de  80  {i). 

ad  Ochotsk  lect.  Carab.  Spec.  Diss.  p.  17.  —  lœvigata,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sib. 
p,  92,  pi.  3j  f.  16.  Cet  auteur  ajoute  ({u'il  en  connaît  une  esp.  de  la  Californie, 
et,  sans  la  décrire,  il  la  nomme  califontica. 

(1)  Syn.  Alp^us,  Bonelli,  Observ.  cutom.  part.  l,p.68.  —  Helobia  (Leach.) 
Curtis  Brit.  ent.  III,  pi.  105. 

(2)  Aux  quarante-six  esp.  décrites  par  Dejean,  aj.  Esp.  européennes  :  N.  lata, 
varicornis,  impressa^  Newm.  Ent.  Mag.  I,  p.  284.  —  Marshallana,  Steph.  111. 
ûf  Brit.  eut.  I,  p.  61.  —  nigricornis,  ComoUi,  de  Ins.  prov.  Novoc.  p.  9. — 
Escherij,  Germari,  Chevrierl,  Heer,  Col.  Hclvet.  I.  p.  36  et  38.  —  crenuto- 
striata,  Bassi,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  III,  p.  464  [fulviventris,  Bertol.  Nov.  Com- 
mejit.  BoDon.  III,  p.  83) .  —  Bremii,  Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  fasc.  XIV.—  Pa- 


CARABIDES.  Si 

Deux  de  leurs  larves  ont  été  décrites  (l)  ;  elles  sont  remarquables, 
principalement  par  leur  forme  déprimée,  un  peu  élargie  en  arrière,  et 
les  festons  très-marqués  que  forment  leurs  segments  abdominaux; 
comme  de  coutume  elles  sont  munies  en  arrière  de  deux  longs  appen- 
dices styliformes. 

METRIUS. 

EscHSCH.  Zool.  Atlas,  fasc.  ï,  p.  8. 

Menton  grand,  convexe,  fortement  écbancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane bifide.  —  Dernier  article  des  palpes  médiocrement  sécuriforme. 
—  Mandibules  courtes,  non  dentées  intérieurement.  —  Labre  sublrans- 
versal,  coupé  carrément  en  avant.  —  ïête  ovalaire,  lisse.  —  Yeux 
pe(its,  peu  saillants.  —  Antennes  assez  fortes,  de  la  longueur  de  la 
moilié  du  corps.  —  Prothorax  presque  carré ,  rebordé  sur  les  côtés, 
fortement  écbancré  en  avant,  bisinué  à  sa  base,  avec  ses  quatre  angles 
assez  saillants  et  aigus.  —  Elytres  ovalaires,  rélrécies  à  leur  base,  assez 
convexes,  soudées  ensemble.  —  Pattes  peu  allongées  ;  sinus  des  jambes 
antérieures  bien  marqué;  les  quatre  premiers  tarses  assez  courts;  le 
premier  article  des  antérieurs  fortement  dilaté  chez  les  mâles. 

EschschoUz  a  établi  ce  genre  sur  un  insecte  remarquable,  découvert 
par  lui  en  Californie  et  qui,  au  premier  aspect,  a  plutôt  l'apparence 
d'un  Mélasome  que  d'un  Carabique.  Ne  l'ayant  pas  vu  en  nature,  je  ne 
suis  pas  certain  que  les  épines  de  ses  jambes  antérieures  soient  disposées 
comme  dans  les  autres  espèces  de  celte  tribu.  Si  toutes  deux  n'étaient 
pas  terminales,  le  genre  devrait  être  reporté  dans  la  tribu  des  Éla- 
phrides.  Cet  insecte  qu'Eschscholtz  a  nommé  M.  conlraclus  se  trouve 

reyssU,  subacuminata.,  femoralls,  Gaugeri,  turcka.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843^ 
p.  747.  —  andalusiaj  Ramb.  Faune  ent.  d.  l'Andal.  p.  64.  —  lur/dunensis, 
cordicollis,  planiuscula.  Chaud.  Bull.  Mbsc.  1837,  n»  3,  p.  17.  —  violacea,  Costa, 
Ann.  degli  aspir.  Nat.  Série  2,  l,  p.  90.  —  carpathica,  Bielz^  Stett.  ent.  Zeit. 
1850j  p.  99.  —  Fussii.,  Bielz,  Verhandl.  d.  Hermanst.  Vereins,  I,  p.  276.  — 
Esp.  asiatiques  :  Faldermanni,  cawc«s/crt^  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  112.  —  Fischerî^ 
Falderm.  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  33.  —  splendida.,  exarata,  Wiedmanni,  Fis- 
cher de  Waldh.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  26.  —  nigerrijna,  elonguta,  fcdruelis, 
Goftschil,  Cliaud.  Carab.  d.  Cauc.  p,  107.  —  frigida,  dubici,  ochotica.,  Sahlta. 
Nov.  Oehot.  Car.  Spec.  p.  11.  — baicalka,  microfhorax,  subdilatata ,  Motsch. 
Ins.  d.  1.  Sibér.  p.  125.  —  lufeipes^  commixtaj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n"  3, 
p.  159.  —  Kofschyi,  L.  Redtenb.  Denks.  d.  Wien.  Akad.  I.  — '■  Esp.  africaines  : 
barbarctj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  748.  —  variahilis,  Lucas,  Ann.  d.  Se. 
nat.  Série  2,  XVIII,  p.  63.  —  Esp.  de  l'Amérique  du  Nord-:  mœstcij,  suturalis^ 
3.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  209.  —  Esp.  de  l'Himalaya  :  xanthacra , 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  p.  423.  —  Esp.  de  Taiti  :  pacifica^  Chaud,  ibid.  1850, 
p.  424. 

(1)  Voyez  Blisson,  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  Série  2,  VI,  p.  73  (.V.  brevicollis).  — 
Heer,  Die  oberst.  Greuze  d.  Thicr.  und  Plkinz.  Lebens,  p.  16,  f.  7  {N.  Germari). 


SOUS  les  pîerfcSj  les  troncs  d'arbres  abailuâ,  et  jusqu'à  ptè&mi  est  smi 
congénère  (1). 

LEISTUS. 

Froehlich,  Naturf.  XXVIII,  p.  1  (2). 

tJne  très-courte  et  large  dent  bifide  au  milieu  de  l'échancrure  du 
menton.  —  Languette  très-grande,  trifide  à  son  sommet  ;  les  divisions 
latérales  sétiformes,  la  médiane  tronquée  et  fuiement  crénelée  ;  para- 
glosses  soudées  à  la  languette  et  beaucoup  plus  courtes  qu'elle.  —  Mâ- 
choires élargies  à  leur  base,  denticulées  et  munies  de  cils  raides,  per- 
pendiculaires sur  leur  bord  externe.  —  Palpes  allongés,  grêles;  leur 
dernier  article  un  peu  dilaté  à  son  exlrémilé.  —  Mandibules  non  dentées 
au  côté  interne,  dilatées  à  leur  base  sur  leur  tranche  externe.  —  Labre 
arrondi  en  avant.  —  Tète  ovalaire.  —  Yeux  assez  saillants.  —  Antennes 
grêles,  plus  longues  que  la  moitié  du  corps.  —  Prothorax  transversal, 
fortement  cordiforme;  ses  côtés  antérieurs  très-arrondis.  —  Elytres 
oblongues,  rétrécies  à  leur  base  ou  subparallèles,  peu  convexes.  —  Les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  médiocrement  dilatés  chez 
les  mâles,  en  carré  allongé,  très-spongieux  en  dessous. 

Peu  de  genres  de  cette  famille  présentent  des  caractères  aussi  nom- 
breux et  aussi  tranchés  que  celui-ci.  Ses  espèces  sont  de  taille  un  peu 
au  dessous  de  la  moyenne,  d'un  faciès  très-élégant,  assez  agiles,  et  se 
trouvent  sous  les  pierres,  les  écorces  des  arbres,  la  mousse  qui  revêt 
leur  pied  et  autres  endroits  analogues.  A  l'exception  d'une  seule  {ferru- 
gineus),  originaire  de  la  côte  nord-ouest  de  f  Amérique,  toutes  sont 
propres  à  l'Europe  et  au  nord  de  l'Asie  (3). 

PROCERUS. 

(Megerle)  Dej.  Species  II,  p.  22. 

Menton  faiblement  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane ,  simple, 
égalant  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  courte,  obtusément  acuminée, 

(1)  Outre  la  description  cfEschscholtz,  voyez  Dej.  Species  V, p.  590, et  Icou.  d. 
Coléopt.  d'Eur.  Il,  p.  liO,  pi.  85,  f.  1.  —  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  142.  — 
Mannerh.  Bull.  Mosc.  1813,  p.  191.  —  Ménétr.  Bull.  d.  FAcad.  d.  S'-Pétersb. 
1843,  p.  53. 

(2)  Syn.  PoGONOPHORUs,  Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  YIII,  p.  267.  —  Makticora, 
Jur.  in  Panzer,  Faun.  Ins.  Genn.  fasc.  89,  u^s  2  et  3. 

(3)  Aux  neuf  esp.  mentionnées  dans  \e  Species  de  Dejean,  aj.  L.mgricans, 
indentatus,  Janus,  Ne^Ym.  Eut.  Mag.  I,  p.  2SQ.  —  ruppes,  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1843,  p.  747.  —  fulvus,  femoralis.  Chaud.  Enum.  d.  Carab.  d.  Cauc.  p.  105 
sqq.  _  rhœtkus,  Heer,  Col.  Helvet.  1.  p.  34.  —  Suivant  M.  Gerniar  (Zeitsch. 
II,  p.  412),  le  L.  spinilabris  F.  serait  le  vrai  Car.  ferrugineus  de  Linné;  et  l'on 
appliquerait  à  tort  ce  dernier  nom  à  un  Harpalus. 


CARAfilDES. 


ëj 


libre  au  bout  ;  ses  paraglosses  pénicilliformes  et  un  peu  plus  longues 
qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  fortement  sécuriforme  chez  les 
mâles,  un  peu  moins  chez  les  femelles.  —  Mâchoires  étroites,  crochues 
et  aiguës  au  bout,  fortement  ciliées  au  côté  interne.  —  Mandibules  mé- 
diocrement saillantes,  lisses  en  dessus,  unidentées  à  leur  base,  au  côté 
interne.  —  Labre  transversal,  rétréci  en  arrière,  assez  fortement 
échancré  en  avant,  avec  ses  angles  antérieurs  arrondis,  profondément 
excavé  en  dessus.  —  Tète  assez  allongée,  sans  col  en  arrière.  —  Yeux 
petits,  arrondis  et  saillants.  —  Prôthorax  plus  ou  moins  cordiforme, 
à  peine  échancré  en  avant,  rabattu  sur  les  côtés  antérieurs;  les  posté- ^ 
rieurs  relevés.  —  Elytres  en  ovale  allongé,  convexej;  point  d'ailes.  —  ' 
Tarses  antérieurs  simples  dans  les  deux  sexes. 

Ce  genre  longtemps  confondu  avec  les  Cakabus,  n'en  diffère  réelle- 
ment que  par  la  simplicité  des  tarses  antérieurs  dans  les  deux  sexes. 
Il  contient  les  plus  volumineux  Carabiques  connus.  Tous  ont  les  élytres 
fortement  rugueuses,  et  la  plupart  sont  en  dessus  d'un  bleu  plus  ou 
moins  foncé,  ou  d'un  beau  vert,  les  autres  noirs.  Leur  patrie  est  bien 
plus  limitée  que  celle  des  autres  genres  de  cette  tribu,  et  se  borne  aux 
parties  orientales  de  l'Europe,  aux  régions  dont  le  Caucase  forme  le 
centre,  à  l'Asie  mineure,  à  la  Perse  et  à  l'Egypte.  Un  seul  (scabrosus) 
étend  son  habitat  jusque  dans  les  Alpes  du  Piémont.  On  les  trouve 
principalement  dans  les  forêts  montagneuses.  Le  nombre  des  espèces 
connues  s'élève  en  ce  moment  à  onze  (i). 

PROCRUSTES. 

BoNKLLi,  Observ.  enf.  Part.  I,  p.  39. 

Menton  muni  au  milieu  de  son  sinus  d'une  forte  dent  très-large,  tron- 
quée ou  légèrement  échancrée  au  bout  et  cachant  en  entier  la  languette. 
—  Celle-ci  courte,  obtusémenl  acuminée;  ses  paraglosses  coriaces,  un 
peu  moins  longues  qu'elle.  —  Labre  plus  ou  moins  trilobé  en  avant  et 
plus  ou  moins  excavé  en  dessus.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  fortement  dilatés  et  spongieux  en  dessous;  le  quatrième  plus 
étroit,  sans  brosses  de  poils  inférieurement. 

Pour  le  surplus,  ces  insectes  ne  diffèrent  pas  des  Carabcs  qui  suivent. 
Tous  sont  d'un  noir  mat  ou  peu  brillant  en  dessus,  avec  les  élyires  plus 
ou  moins  chagrinées  et  assez  rarement  ornées  de  fossettes  disposées  en 
séries  longitudinales.  Leur  patrie  est  l'Europe  australe,  l'Asie  occiden- 

(1)  Sur  lesquelles  cinq  sont  décrites  dans  le  Spccies  de  Dejean.  Aj.: 
P.  Aitdouini,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  116,  pi.  5,  f.  2.  —  Sommeri,  Man- 
uerh.  Bull.  Mosc.  18M,  p.  868,  note.  —  syriacus,  L.  Redtenb.  iu  Russegers 
Reise,  Ins.  p.  10.  —  hosphoranys,,  colchicus,  œgyptiacus,  Motsch.  in  Guérin, 
Mag.  d.  Zool.  Ins.  1844,  pi.  150  et  151.—  La  plupart  de  ces  espèces  sont  dou- 
teuses. Voyez  Erichson,  dans  ses  Arch.  1844,  II,  p.  86, 


SA  CÂRABIQVES. 

taie  et  le  nord  de  l'Afrique.  Une  seule  {coriaceus)  est  répandue  dans 
rjîlurope  occidentale  où  elle  est  Ircs-commune. 

Sa  larve  que  M.  Jîrullé  a  fait  connaître  (1),  est  longue  de  15  lignes, 
de  consistance  cornée  sur  toute  sa  surface  et  d'un  noir  brillant.  Sa  tête 
est  concave  en  dessus,  convexe  en  dessous  et  divisée  dans  cet  endroit 
par  un  sillon  profond.  La  bouche  est  munie  de  mandibules  étroites, 
arquées,  très-aiguës  et  se  croisant  au  repos,  et  de  palpes  pareils  à  ceux 
de  l'insecte  parfait.  Les  antennes  sont  courtes  et  composées  de  quatre 
articles.  En  dessus,  le  corps  est  ridé  en  travers  ;  les  segments  abdomi- 
naux débordent  ses  flancs,  et  chacun  d'eux  présente  sur  ces  derniers,  et 
de  chaque  côté,  deux  gros  tubercules  ovalaires.  Le  segment  anal  est 
armé  en  dessus  de  deux  fortes  épines  un  peu  arquées  et  redressées  ; 
quelques  épines  plus  petites  se  voient  sur  les  pattes.  Celte  larve  vit  dans 
les  haies,  sous  les  mousses  et  autres  lieux  analogues;  sa  nourriture  con- 
siste en  limaces  et  hélix.  On  la  trouve  de  février  en  mai,  et  la  durée  de 
son  état  de  nymphe  est  d'environ  quinze  jours. 

Le  nombre  des  espèces  du  genre  décrites  jusqu'à  ce  jour  est  d'une 
quinzaine  (2). 

CARABUS. 

Linné  Syst.  nat.  II,  p.  668  (3). 

Menton  faiblement  écbancré,  muni  d'une  dent  médiane,  triangulaire, 
simple  et  aiguë  au  bout,  égalant  en  général  ses  lobes  latéraux.  —  Lan- 
guette arrondie,  rarement  tronquée  en  avant;  ses  paraglosses  libres  à 
leur  extrémité  et  la  dépassant  plus  pu  moins.  —  Mâchoires  des  Pro- 
CBCSTES.  —  Dernier  article  des  palpes  plus  ou  moins  sécuriforme.  — 
Mandibules  lisses  en  dessus,  unidentées  au  côté  interne  chez  la  plupart, 
bidentées  chez  quelques-uns.  —  Labre  rétréci  à  sa  base,  échancré  en 
avant,  tantôt  faiblement,  tantôt  fortement  excavé  en  dessus.  —  Tête 
rétrécie  ou  subcylindrique,  ou  renflée  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci 
subglobuleux,  saillants.  —  3e  article  des  antennes  subcylindrique,  à 
.peine  plus  long  que  les  autres.  —  Prothorax  et  élytres  de  forme  va- 

(1)  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  95,  pi.  4. 

(2)  Aux  sept  espèces  mentionnées  par  Dejean,  aj.  :  P.  punctatus^  Casteln.  Et. 
ent.  p.  89.  —  impressus,  Klug,  Symb.  phys.  Tab.  23,  f.  9.  —  talychensis, 
Ménétr.  Cat.  rais.  p.  104  [Fischeri,  Fald.  Faun.  ent.  Transe.  H,  p.  14).  —  vici- 
nus,  Ménétr.  Ins.  d.  Turquie,  p.  8.  —  lucttiosus,  Zoubk.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  5, 
p.'  62.  —  Duponchelii,  Barthel.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  VI,  p.  245. 

(3)  Syn.  Tachypos,  Weber,  Observ.  ent.  p.  19.  —  Tribax,  Fischer  d.  Waldh. 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Nat.  d.  Mosc.  V,  p.  4^3.  —  Cechenus,  Fisch.  d.  Waldh.  Ent. 
d.  1.  Russie^  II,  p.  48.  —  Plfxtes,  Fisch.  d.  Waldh.  ibid.  p.  52.  —  Platychrus 
(Cechenus  et  Plectes),  Kolenati,  Melet.  ent.  fasc.  I,  p.  25.  —  Apotomopterus, 
Hope,  the  Col.  Man.  Il,  p.  47.  —  Procrusticus,  A.  White,  Ann.  of  nat.  Hist. 
XV,  p.  111.  —  Megodontus,  Ceroglossus,  Coptolabuus,  Pachycranion,  Ikiopa- 
CHYS,  Solier  in  Truqui  et  Baudi  Studi  eut.  I^  p.  58. 


CABABIDES.  S5 

riable  ;  e  premier  plus  ou  moins  cordiforme,  avec  ses  bords  latéraux  en 
général  relevés.  —  Ailes  inférieures  nulles  ou  rudimentaires.  —  Les 
quatre,  très-rarement  les  trois  premiers  articles  seulement  des  tarses 
antérieurs  dilatés  chez  les  mâles. 

L'un  des  plus  beaux  genres  de  la  famille  et  des  plus  riches  en  es- 
pèces (1).  De  tous  les  caractères  qui  précèdent,  un  seul,  le  labre  non 

(1)  Le  Species  de  Dejean  en  contient  156  espèces.  Dans  la  liste  suivante  de 
celles  qu'il  n'a  pas  décrites  ne  sont  pas  comprises  celles  mentionnées  dans  VEnto- 
mographie  de  la  Russie  de  M.  Fischer  de  Waldheim,  cet  ouvrage  devant,  pôitr 
le  genre  actuel,  être  consulté  presque  à  l'égal  du  Species. 

Esp.  de  la  Chine  :  C.  prodiguus,  Erichs.  Nov.  act.  nat.  Curios.  XVI  suppl. 

—  Lafossei,  Feisth.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  1845,  p.  103.  —  monilifer,  TatiuH, 
Ann.  of  nat.  Hist.  XX,  p.  15. 

Esp.  de  l'Himalaya:  C.  WalUchii,  Hope  inGray  Zool.  miscell.  fasc.  1. — Cash- 
miricus,  KoUar  u.  L.  Redtenb.  in  Hugels  Kashm.  IV,  2,  p.  499,  Tab.  23,  f.  3. 

—  lithariophorus,  Tatum,  Ann.  of  nat.  Hist.  XX,  p.  14.  —  Boysii,  Tatum,  ibid. 
Ser.2,  VIII,p.  51. 

Esp.  de  l'Asie  bor.  :  C.  Ehrenbergii,  Fischer  d.  Waldh.  Bull.  Mosc.  1830,  éd. 
Leq.  p.  68.  —  Eschscholtzii,  Stscheglovii,  Mannerh.  in  Hummel,  Essais  ent. 
no  6,  p.  21.-^  strophium,  microchondrus,  duarius,  gemellus,  Erichsonii,  Sedà' 
kowii,  tibialis,  cicairicosus,  Fischer  d.  Waldh.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  11.  —  trun^ 
caticollis,  Motsch.  ibid.  1845,  p.  337.  —  Etholenii,  Klugii,  Slovtzovii,  Mannerh. 
ibid.  1849,  p.  226.  —  amœnus,  Mnizsechii,  Chaud,  ibid.  1852,  n"  1,  p.  93.  — 
massagetus,  cyaneoviolaceus,  odoratus,  incertus,  gryphus,  putus,  steppensis, 
dubius,  aurocinctus,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibér.  p.  97. 

Esp.  de  l'Asie  occid.  et  de  l'Europe  or.  :  C.  StjernvalU,  chalconotus,  moriô, 
incatenatus,  Mannerh.  Bull.  Mosc.  1830.  —  Karelini,  Fischer  d.  Waldh.  ibid. 
1833.  —  Strogonovii,  Zoubk.  ibid.  1837,  n°  5,  p.  63.  —  chrysitis,  carinatus 
{septemcarinatus,  ibid.  1840,  p.  189),  Motsch.  ibid.  1839,  p.  86.  —  sphodrinvs, 
parallelus,Krynickii,  Fischer  d.  Waldh.  ibid.  1844,  p.  11.  —  Zakharschewskii, 
Motscji.  ibid.  1845,  p.  13.  —  accuratus,  Nordmanni,  inconspicuus,  Blschoffii, 
De  Haanii  (patrie  douteuse).  Chaud,  ibid.  1848,  p.  444. —  macrogonus,  lamprus, 
Kindermanni,  scahripennis,  Chaud,  ibid.  1850,  n»  3,  p.  152.  —  chalcochlorus. 
Chaud,  ibid.  1852,  p.  96.  —  scidpiuratus„  Bohemanni,  gemellatus,  castaneipen- 
nis,  prasinus,  Bieberstemi,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  105.  — parallelus,  Scoivitzii, 
Roseri,  Boschnakii,HumboldtU^  Fald.  Fauu.  ent.  Transe.  I,  p.  15.  — Putsch- 
kinii,  Adams,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Mosc.  V,  p.  292.  —  Wiedemanni,  acuminatus, 
Bonplandii,  Ménétr.  Ins.  d.  Turquie,  p.  8.  —  assimilis,  Chevrolutii,  Mariettii, 
saphirinus,  Spinolœ,  Cristof.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1837,  p.  181.  —  Paphius^  L. 
Redtenb.  in  Russeg.  Reise,  p.  981.  —  Osculatii,  orientalis,  Oscul.  Coleot.  di 
Persia,  p.  72.  —  luxiiriosiis,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1844,  pi.  151.  — 3fotschoulskii 
(Victor  Fischer  d.  Waldh.),  Kolenati,  Mcletem.  ent.  I,  p.  31.  —  Gotschii_,  Re- 
nardii,  biseriatus,  cmnpressus,  Mellyi,  Lafertei,  refulgenSj  Kolenatii,  plani- 
pennis,  longiceps^  Hochhutii,  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  77.  —  thorosus,versi- 
coloTj  Friwalds.  A'Magyar  tudos  T'arsasay,  etc.  II,  p.  252.  —  Puinfa  (Procrus- 
Hcus):,  White,  Ann.  of  nat.  Hist.  XV,  p.  111.  — planicollis,  Kûster,  Die  Kéef. 
Europ.  IV,  9;  Wagneri,  ibid.  VI,  12;  Hampei,  ibid.  VI,  18;  pumilio,  ibid. 
VI,  23. 

Esp.  de  l'Europe  occid.  et  mer.  :  C.  Kircheri,  Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  fasc. 


O^  CABABIQtJES* 

trilobé,  est  Constant  et  le  sépare  des  pROCBtsTES.  Les  autres  varient 
plus  ou  moins,  et,  combinés  avec  la  forme  générale  du  corps  qui  est 
très-sujelle  à  se  modifier,  ont  donné  lieu  à  l'établissement  de  plusieurs 
genres  qui  toutefois  ne  paraissent  pas  assez  tranchés  pour  être  admis. 

Il  est  d'abord  des  espèces  en  petit  nombre  qui  ont  la  dent  du  menton 
plus  forte  que  de  coutume,  les  trois  premiers  articles  seulement  des 
tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  m<âles,  et  la  tète  subcylindrique  en 
arrière  des  yeux;  ce  sont  les  Megodontus  de  Solicr  (1), 

Quand,  avec  des  tarses  semblables,  la  dent  du  menton  est  de  grosseur 
normale  et  la  tête  fortement  renflée  en  arrière,  on  a  le  genre  Pachv- 
CRANioN  du  même  (2). 

Ces  deux  groupes  relient  manifestement  le  genre  actuel  aux  Pro- 

CRCSTES. 

Le  genre  Coptolabrus  du  même  auteur  ne  repose  que  sur  un  seul 
caractère,  le  labre  qui  est  coupé  carrément  au  lieu  d'être  échancré  (ô). 

Des  espèces  alpines,  d'un  faciès  spécial,  dont  le  corps  est  déprimé  en 
dessus,  ont  servi  à  M.  Fischer  de  Waldhcim  pour  établir  ses  genres 
Plectes  et  Cecdenus,  que  M.  Kolenali  a  réunis  en  un  seul  sous  le  nom 

XX.  —  Kronii,  Hope,  nov.  act.  Acad.  nat.  cur.  XII,  pars  2»,  p.  478.  —  Bugno- 
nii,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  no  3,  p.  16.  —  Cristoforii,  Spence,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  XI,  p.  500.  —  Genei,  Gêné,  Ins.  Sard.  fasc.  II,  p.  5.  — galicianus ,  errans, 
Deyrollei,  Gory,  Rev.  zool.  1839,  p.  305.  —  cantabrkus,  lateralis,  Chevrol. 
ibid.  1840,  p.  8.  —  guadarramus^  Ghilianii,  Egeseppii,  Laf.  Ann.  d.  1.  Soc.  ont. 
Série  2.  V,  p.  445.  —  Stenarti,  Whitei,  Deyr.  ibid.  X,  p.  240.  —  variolutus, 
Costa,  Corresp.  zool.  I,  p.  2.  —  Scharlovn,  helveticus,  Heer,  Coleopt.  helvet.  I, 
p.  24.  —  vellepiticus.  Hampe,  Stettin,  ent.  Zeit.  1850,  p.  346. 

Esp.  de  l'Algérie  :  C.  Peleterij,  Casteln.  Et.  ent.  p.  158.  —  Mallei^  Varvosii^ 
Bayardi,  Sol.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  114.  — Aumontii,  Lucas,  Rev.  et  Mae-, 
d.  Zool.  1850,  p.  50  i. 

Esp.  des  Canaries  :  C.  coarcfatuSj,  faustus„  Brullé  in  Webb  etBertliel.  Canar. 
Ent.  p.  57. 

Esp.  de  TAmér.  du  Nord  :  C  planatus,  Cbaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  744.  — 
Zimmermannij  i  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  fhc  Unit.  St.  p.  173.  —  Agassrij  J.  Le 
Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  209. 

Esp.  de  Porto-Rico  :  C.  basilkus,  Chevrol.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1839,  pi.  170. 
Cette  espèce  ressemble  tellement  aux  €■  Escherij,  lateralis,  etc.,  ([ue  je  ne  puis 
croire  qu'elle  provient  des  Antilles. 

Esp.  du  Chili  et  de  Patagonic  :  C.  suturalis,  Fab.  Syst.  ent.  p.  238. — 
chilensis,  Escbscli.  Zool.  Atlas  fasc.  II,  Tab.  8,  f.  7.  —  Rekhei,  Guériii, 
Rev.  Zool.  1839,  p.  297.  —  Vnldwiœ,  insidaris,  Darwinii,  Hope,  Trnns.  of  tlie 
ent.  Soc.  II,  p.  128.  —  Buquetii,  Casteln.  Et.  ent.  p.  158.  —  indicotiotus,  So- 
lier  in  Gay,  Histor.  de  Cliile,  Ins.  I,  p.  127,  pi.  1,  f.  4  [Darwinu?) 

(1)  Solier  n'y  comprend  cjue  le  C.  rœlafus,  mais  dautrcs  espèces  {Spinolœ, 
himprus,  Prevostii)  qu'il  n'a  pas  connues,  présentent  les  znémes  caractères. 

(2)  C.  Schœnherri. 

(3)  C.  smaradgimis. 


CAnABIOËS.  SY 

de  PrATVCHntJS.  Les  premiers  (i)  ont  la  tête  subcylindrîque,  le  pro- 
fhor.ix  petit,  non  reborde  latéralement  et  privé  d'angles  postérieurs  ; 
les  seconds  (2),  dont  on  ne  peut  séparer  les  Iniopachys  (0)  de  Solier, 
ont  au  contraire  la  tète  épaisse  et  les  angles  postérieurs  du  prolhorax 
distincts  ;  mais  des  uns  aux  autres  il  y  a  des  passages  insensibles. 

Quant  au  genre  Aî»otomopterus  de  M.  Ilope ,  établi  sur  une  seule 
espèce  de  Chine  (4),  cet  auteur  ne  lui  assigne  pas  d'autres  caractères 
que  d'avoir  les  élytres  plus  sinuées  que  de  coutume  à  leur  extrémité.  Ce 
sinus,  très-prononcé  chez  les  femelles,  ne  l'est,  chez  les  mâles,  presque 
pas  plus  que  chez  les  C.  granulalus,  canccllalus,  etc.,  d'Europe. 

Enfin,  le  genre  Ceroglossus  est  caractérisé  principalement  par  la 
longueur  et  la  gracilité  des  paraglosses  de  la  languette,  la  brièveté  du 
2e  article  des  antennes,  et  les  élytres  soudées.  Il  comprend  toutes  les 
espèces  propres  au  Chili. 

Les  espèces  mentionnées  en  note  peuvent  donner  une  idée  exacte 
de  la  distribution  géographique  du  genre.  On  n'en  n'a  pas  trouvé  jus- 
qu'ici ailleurs  que  dans  les  pays  qui  y  sont  indiqués.  Sous  le  rapport  de 
leurs  stations,  ces  insectes  sont  répandus  partout;  mais  les  pays  de 
montagnes  en  possèdent  infiniment  plus  que  ceux  de  plaines.  Ils  vivent 
uniquement  de  proie  et  détruisent  une  multitude  d'autres  insectes,  de 
larves  et  de  mollusques  terrestres  plus  ou  moins  nuisibles. 

Un  certain  nombre  de  leurs  larves  sont  aujourd'hui  connues  (5).  Elles 
ont  la  plus  intime  analogie  entre  elles,  et  ressemblent  beaucoup  à  celle 
du  Procruslcs  coriaccus.  Comme  cette  dernière,  elles  sont  noires,  et 
leurs  téguments  sont  plus  ou  moins  cornés,  surtout  sur  les  trois  segments 
thoraciques.  Leur  tête  est  carrée  et  parfois  (C.  auronilens,  depressus) 
munie  d'une  petite  corne  dirigée  en  avant.  La  bouche  et  les  antennes  ne 
présentent  rien  de  particulier.  Le  dernier  segment  abdominal  porte 
toujours  deux  appendices,  dont  la  forme  varie  selon  les  espèces.  Il 
n'existe  chez  aucune  d'elles  de  ces  mamelons  abdominaux  qui  se  voient 
chez  la  larve  du  Procrusles  coriaccus. 

(1)  C.  depressus,  Bonellii,  Creutzeri,  etc. 

(2)  C.  irregulariSj  etc. 

(3)  C.pTjrenœus. 

(4)  C.  prodigims. 

(5)  C.  auronitens,  depressus,  hortensis,  Heer,  Observ.  ent.  p.  7.  sq.  Tab.  1 
et  2.  M.  Westwood  a  reproduit  la  figure  de  la  première  de  ces  espèces  (An.  In- 
trod.  to  the  mod.  Classif.  of  Ins.  I,  p.  67,  f.  1,  2),  et  M.  Ratzcburg  (Forstins,  I, 
Tab.  f.  S,  C)  en  adonné  une  autre  originale.  —  Une  larve  d'espèce  inconnue  est 
tgalemcut  représentée  dans.Do  Geer,  Méni.  V^  pi.  XII,  f.  1. 


99  CÂRABIQCES. 

APLOTHORAX. 

Waterh.  Trans.  of  the  ent  Soc.  III,  p.  207. 

Ce  genre  dont  M.  Waterhouse  n'a  fait  qu'un  sous-genre  des  Ca- 
BABcs ,  s'en  distingue  par  des  caractères  au  moins  équivalents  à  ceux 
des  Calosoma  et  des  Callistuenes  qui  suivent,  et  me  parait  dès  lors 
pouvoir  être  adopté.  Ils  peuvent  se  formuler  ainsi  : 

Mâchoires  larges,  ciliées  au  côté  interne,  fortement  arrondies  à  leur 
extrémité,  et  munies  à  quelque  distance  du  sommet  d'une  dent  interne 
assez  robuste.  —  Antennes  grossissant  peu  à  peu  à  leur  extrémité  ;  leur 
3e  article  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis.  —  Les  quatre  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  non  dilatés  (1)  et  spon- 
gieux en  dessous. 

D'après  la  forme  des  mâchoires,  le  genre  est  plus  voisin  des  Calo- 
soma que  des  Carabds  ;  d'un  autre  côté,  il  s'en  éloigne  par  ses  tarses 
chez  les  mâles.  Il  ne  comprend  qu'une  espèce  de  l'île  Sainte-Hélène, 
aussi  grande  que  le  Procrusles  coriaceus,  et  que  la  forme  de  son  pro- 
Ihorax  rapproche  des  Plectes  de  M.  Fischer  de  Waldheim  (2). 

CALOSOMA. 

Weber,  Observ.  ent.  p.  20  (3). 

Dent  médiane  du  menton  aiguë,  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux. 
—  Languette  courte,  arrondie;  ses  paraglosses  un  peu  plus  longues 
qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  allongé,  faiblement  sécuriforme.  — 
Mâchoires  arrondies  à  leur  extrémité,  avec  une  dent  interne  un  peu 
au-dessous  de  cette  dernière.  —  Mandibules  striées  transversalement  en 
dessus,  presque  toujours  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  transversal, 
faiblement  bilobé.  —  3e  article  des  antennes  plus  long  que  les  autres, 
comprimé,  tranchant  en  arrière.  —  Prolhorax  court,  en  général  très- 
fortement  arrondi  sur  ses  côtés  antérieurs  ;  ses  angles  postérieurs 
non  saillants.  —  Elytres  en  carré  allongé,  rarement  ovalaires,  tou- 
jours convexes;  des  ailes  chez  presque  tous.  —  Tarses  antérieurs  des 
mâles  ayant  leurs  trois  premiers  articles  fortement  dilatés  et  spongieux 
en  dessous;  le  4"  plus  petit  et  simplement  épineux. 

Ces  caractères  sont,  pour  ainsi  dire,  un  mélange  de  ceux  des  Pbo- 
CRUSTES  et  des  Cakabcs;  ils  sont  renforcés  par  quelques  particularités 

(1)  M.  Waterliouse  s'exprime  cahisi  dans  le  texte,  mais  la  figure  représente  cei 
organes  visiblement  dilatés. 

(2)  A.  Biirchelii,\oc.  cit.  pi.  XII,  f.  1. 

(3)  Syn.  Chrysostigma,  Kirby,Faun.Bûr.  Amer.  p.  18. 


CÂBÂBIDES.  59 

assez  importantes.  Ainsi,  ces  insectes  ont  une  forme  plus  massive  et  plus 
robuste  que  celle  des  Carabus  ;  sauf  un  Ircs-petit  nombre,  tous  vo- 
lent bien  et  se  trouvent  sur  les  arbres  ou  ils  cherchent  leur  nourri- 
ture qui  consiste  principalement  en  chenilles.  Enfin,  leurs  espèces, 
au  lieu  d'être  réunies  en  masse  dans  certaines  régions  du  globe, 
sont  dispersées  sur  toute  la  surface  de  ce  dernier,  sans  se  trouver 
rassemblées  en  grand  nombre  nulle  part. 

Le  sous-genre  proposé  par  M.  Kirby ,  sous  le  nom  de  Curysos- 
TiGMA,  a  pour  type  le  C.  calidum  Say  et  comprend  les  espèces  dont 
les  élylres  ont  des  rangées  de  fossettes  plus  ou  moins  marquées  ;  c'est 
tout  au  plus  une  division  bonne  pour  grouper  les  espèces. 

La  larve  du  C.  sijcophanla,  l'espèce  la  plus  commune  en  Europe, 
décrite  pour  la  première  fois  par  Réaumur  (1),  ne  diffère  en  rien  d'es- 
sentiel de  celle  des  Carabus.  Sa  longueur  est  d'environ  13  lignes,  sa 
couleur  d'un  noir  velouté  en  dessus,  blanche  en  dessous,  avec  des  taches 
noires  ;  son  dernier  segment  est  armé  de  deux  épines  cornées  et  ai- 
guës, assez  longues.  Elle  vit  dans  les  nids  des  chenilles  processionnaires 
dont  elle  fait  une  grande  destruction. 

Les  Calosoma  mentionnés  dans  les  auteurs  s'élèvent  à  plus  de 
soixante  (2). 

(1)  Mém.  11^  p.  455,  pi.  37.  Cette  description  est  reproduite  en  abrégé  dans 
une  foule  d'ouvrages.  Une  beaucoup  plus  complète  et  accompagnée  de  nombreux 
détails  anatomicpies  a  été  donnée  par  M.  Burmeister  dans  les  Trans.  of  the  ent. 
Soc.  ofLondon,  I,  p.  235^  pi.  23  et  24.  —  La  larve  du  C.  inquisifor  ne  diffère 
iruère  de  la  précédente  tp^ie  par  sa  taille  plus  petite,  selon  Erichson  (Arch. 
1841,  I,  p.  72) .  —  M.  Lucas  a  donné  aussi  {E:ïpl.  de  l'Alger.  Ent.  p.  37)  une  des- 
cription trcs-détaillée  de  la  larve  et  de  la  nymphe  du  C.  aiiropimctatum;  la  pre- 
mière vit  sous  les  pierres  comme  les  larves  des  Carabus. 

(2)  Aux  vingt-sept  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  Esp.  asiatiques  :  C.  dsmi- 
çiarkum,  Gebler,  Bull.  Mosc.  1833,  p.  274.  —  severum^  Chaud,  ibid.  p.  422.  — 
dauricum,  sibiricum,  lœviusculum^  paralkllum,  Motscli.  Ins.  d.  1.  Sibér. 
p.  119.  —  orientale^,  Hope,  Trans.  of  the  Zool.  Soc.  I,  P-  92.  —  nigrum,  Parry, 
Trans.  of  the  ent.  Soc.  IV,  p.  85.  —  clathrahim^  Kolenati,  Melet  ent.  1,  p.  33. 
—  Esp.  australiennes  :  C.  CurtisH,  australe,  Hope,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  IV, 
p.  104.  —  Schayerij,  Erichs.  Arch.  1842,  I,  p.  122.  —  Esp.  africaines  :  C.  im- 
Irkatum,  Klug,  Syml).  phys.  HI,  pi.  23,  f.  11.  —  scabrosum,  crassipes. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  745.  —cognatum.  Chaud,  ibid.  1850,  p.  421.— 
hottentotum.  Chaud,  ibid.  1852,  p.  99.  —  guineense,  Imh.  Verhandl.  d.  nat. 
Gesselsch.  in  Basel,  V,  p.  164.  —  hdenœ,  Hope,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  II, 
p.  130.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  cuncellatiim,  Eschsch.  Zool.  Atlas,  V, 
p.  23.  —  rtrmahiwi,  Casteln.  Et.  ont.  p.  156.  — frigklum,  Kirby,  Faun.Bor. 
Amer.  p.  19.  —  lœve  (Chevrolntii,  Dej.  Cat.),  striolaium,  Chevrol.  Col.  d.  Mex. 
cent.  II,  fasc.  7.  —  peregrinator,  Guériu,  Rev.  zool.  18i4,  p.  255.  —  affine. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  476.  —  auroeinctum.  Chaud,  ibid.  1850,  p.  120 
(splenclkluni,  Perbosc,  Rev.  zool.  1839,  p.  231;  nec  Manh.)  —Blaptoide^  Putzeys, 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  400.  —  angukdum,  semilœve,  tepidum, 
J.  Le  Coûte,  Ami.  of  thcLyc.  of  Ncw-Yorck,  V,p.  199.  —'WikoxH,  J.Lc  Conte, 


Oy  CARABIQUES, 

CALLISTHENES- 

FisciiEii  DE  Waldh.  Ent  cl.  l.  Russie,  1,  p.  84. 

Mandibules  munies  intérieurement  à  leur  base  d'une  dent  bifide. — 
Antennes  plus  courtes  que  celles  des  Calosoma  ;  leurs  articles  1-4  caré- 
nés.—  Prolhorax  rebordé  sur  les  côtés,  avec  ses  angles  postérieurs 
saillants.  —  Elylres  plus  ou  moins  suborbiculaires,  marginées  latérale- 
ment, assez  convexes.  —  Jamais  d'ailes  inférieures. 

Ce  genre  que  Dejean  n'a  pas  voulu  admettre,  ne  diffère  des  Calosoma 
que  par  le  petit  nombre  des  caractères  qui  précèdent,  et,  encore  sous 
le  rapport  de  la  forme  et  des  habitudes,  le  Calosoma  reliculalum  du 
Nord  de  l'Europe  forme-l-il  le  passage  entre  les  deux  genres.  Ce- 
lui-ci est  essentiellement  propre  à  l'Asie,  depuis  le  Caucase  en  Sibérie, 
et  aux  régions  occidentales  de  l'Amérique  du  Nord,  à  partir  des 
Montagnes  rocheuses  jusqu'en  Californie.  Il  se  compose  déjà  d'une 
douzaine  d'espèces  (i). 

TRIBU  V. 

CYCHRIDES. 

Mésosternum  rejoignant  la  partie  postérieure  du  prosternum  ;  ce- 
lui-ci non  prolongé  en  arrière.  —  Eperons  des  jambes  antérieures 
tous  deux  apicaux.  —  Palpes  longs;  leur  dernier  article  en  fer  de 
hache  oblique,  excavé  en  dessus. 

La  plupart  des  auteurs  ne  séparent  pas  ce  groupe  du  précédent,  mais 
il  me  parait  très-distinct  et  je  partage  à  cet  égard  l'opinion  de  MM.  do 
Caslelnau  et  Brullé  qui  l'ont  établi  les  premiers.  Seulement  M.  de  Cas- 

Geod.  Col.  of  theUnit.  St.  p.  174.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Sud  :  C.  pfifngonense, 
gnlopagoum,  Hope^  Trans.  of  the  ont.  Soc.  II,  p.  130.  —  imbricatum,  BruUù  in 
d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  42. 

(1)  Esp.  asiatiques  :  C.  Pundcri,  Fischer  d.  Waldli.  loc.  cit.  p.  84.  —  hrevhis- 
culus,  Manh.  Bull.  Mosc.  18.30,  p.  61.  —  orbicidahis,  Motscli.  ibid.  1839,  p.  88, 
pi.  6.  —  KareUniij  Fischer  d.  Waldh.  ibib.  1846,  p.  487.  —  Eversmonni,  Chaud, 
ibid.  1850,  n»  3,  p.  157.  —  Reichei,  Guérin,  Rev.  zool.  18-42,  p.  271.  —  Fis- 
cherij  Ménétr.  Monoirr.  p.  10.  —  Esp.  américaines  :  C.  Wilkesu^  momUatus, 
J.  Le  Conte,  Ann.  of  tbc  Lyc.  of,  New-Yorck,  V,  p.  200. 

Suivant  M.  Le  Conte  (ibid.),  le  Calosoma  luxatuin  de  Say  (nec  Dej.)  et  son 
propre  Carahus  Zimmermanni  (voir  plus  haut  le  genre  Cararus)  seraient  des 
Callisthekes.  m.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  100)  en  dit  autant  du 
Calosoma  marginatitm  de  G«bler  et  de  son  propre  Cal.  severum. 

M.  Ménétriès  (Bull.  d.  l'Acad.  de  St-Pétersb.  1843, 1,  p.  341)  et  M.  Fischer  de 
Waldh.  (Bull.  Mosc.  1846,  p.  483)  ont  publié  chacun  une  monographie  du  genre. 


tetnau  l'a  un  peu  àùéré  en  y  faisant  entrer  le  genre  pAMiBoecâ.  La 
forme  des  palpes  suffit  pour  distinguer  ces  insectes  des  Carabides  ; 
mais  à  ce  caractère  on  pourrait  en  ajouter  beaucoup  d'autres  empruntés 
au  labre,  aux  mandibules,  à  la  languette  et  aux  clylrcs.  Toutes  ces 
parties  étaient  construites  sur  un  plan  identique  chez  les  espèces  autre- 
fois connues;  mais  dans  ces  dernières  années  M.  Jvoilar  a  fait  connaître 
un  genre  extraordinaire  (Damasteu)  qui  forme  exception  sous  le  rap- 
port du  labre  et  des  mandibules,  et  qui,  par  suite,  oblige  de  répartir  en 
deux  divisions  les  quatre  genres  qui  composent  la  tribu. 

I.  Labre  transversal,  simplement  éclmncré.  Elytres  embrassant  imparfaitement 

les  flancs  de  Tarrière-corps  :  Damaster. 

II.  Labre  allongé,  profondément  éclmncré,  comme  fourchu.  Elytres  embrassant 

fortement  les  flancs  de  rarrière-corps  :  Cychrus,  Sphœroderus,  Scuphi- 
notus. 

DAMASTER. 
KoLLARj  Ann.  d.  Wien.  Mus.  l,  p.  333. 

Une  trcs-courte  dent  simple  dans  l'échancrure  du  menton  ;  les  lobes 
latéraux  de  celui-ci  convexes.  —  Languette  courte,  fendue  à  son  som- 
met. —  Dernier  article  des  palpes  très-fortement  sécuriforine,  en 
cuiller.  —  Mandibules  assez  saillantes,  munies  au  côté  interne  d'une  forte 
dent  bifide.  —  Labre  transversal,  quadrangulaire,  échancré  en  avant. 
—  Tète  allongée,  ovalaire.  —  Yeux  petits,  subglobuleux.  —  Antennes  un 
peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps;  leurs  articles  2-4  égaux, — 
Prolliorax  très-allongé,  rétréci  d'arrière  en  avant,  subquadrangulaire; 
tous  ses  angles  non  saillants.  —  Elytres  soudées,  convexes,  allongées, 
embrassant  imparfaitement  le  corps  sur  les  côtés,  prolongées  en  une 
longue  saillie  déhiscente  à  son  extrémité.  —  Pattes  allongées,  grêles; 
tarses  antérieurs  simples. 

L'unique  espèce,  D.  blaploide  (i),  qui  compose  ce  genre,  l'un  des 
plus  remarquables  de  la  famille  des  Carabiqucs,  a,  au  premier  aspect, 
le  faciès  d'un  Blaps,  ainsi  que  l'indique  le  nom  que  lui  a  imposé 
M.  Kollar.  C'est  un  grand  insecte  de  plus  de  20  lignes  de  long, 
d'un  noir  violet  et  tellement  rare  dans  les  collections,  que  jusqu'ici 
il  n'existe  que  dans  le  Muséum  de  Vienne  et,  dit-on,  dans  celui  de 
Berlin.  On  le  croit  originaire  du  Japon. 

Ce  genre,  par  son  labre  non  fourchu  et  ses  elytres  n'embrassant  qu'en 
parlie  le  corps,  fait  le  passage  entre  la  tribu  précédente  et  celle-ci  à  la- 
quelle il  appartient  par  tous  ses  autres  caractères. 

(1)  Loc.  cit.  p.  33i,  Tab.  31;  f.  1;  copiée  dans  le  Dict.  pitlor.  d'Hist  uat, 
pi.  586. 


Çg^  CABABIQUES. 

CYCHRUS. 

Fab.  Skrivt.  af  Naturhist.  Selskab.  HP,  Hcft  II,  p.  68  (1). 

Menton  profondément  échancré,  sans  dent  médiane.  —  Langaelte 
très-petite,  grêle,  acuminée  ;  ses  paraglosses  à  peine  visibles  ou  nulles. 
—  Lobe  interne  des  mâchoires  dilaté  avant  son  extrémité.  —  Dernier 
article  des  palpes  en  cuiller  ;  celui  des  labiaux  plus  largement  sécuri- 
forme  que  celui  des  maxillaires.  —  Mandibules  allongées,  droites,  ar- 
quées et  Irès-aiguC'S  à  leur  extrémité,  pluridentées  au  côté  interne  près 
de  leur  sommet.  —  Labre  fourchu.  —  Tcle  allongée,  un  peu  rétrécie  en 
arrière,  carénée  au-dessus  des  yeux.  —  Ceux-ci  petits,  arrondis.  — 
Antennes  grêles,  au  moins  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  ;  leur 
î«r  article  allongé,  robuste,  en  massue.  —  Prothorax  petit,  cordi- 
forme  ou  subovalaire,  rebordé  latéralement.  —  Elytres  plus  larges  de 
beaucoup  que  le  prcthorax,  soudées,  ovalaires  ou  oblongo-ovalaires,  ca- 
rénées latéralement,  embrassant  fortement  le  corps.  —  Pattes  allongées, 
grêles  ;  les  quatre  premiers  articles  dos  tarses  antérieurs  légèrement 
dilatés  et  spongieux  en  dessous  chez  les  mâles;  le  l*^""  du  double  plus 
Iiong  que  le  2«  dans  les  deux  sexes. 

Ces  insectes  sont  d'assez  grande  taille,  de  couleur  noire,  bronzée  ou 
cuivreuse,  et  d'un  faciès  tout  particulier  qui  les  avait  fait  placer  par 
Linné  parmi  les  Tenebbio.  Ils  sont  propres  aux  régions  froides  et 
tempérées  de  l'bémisplière  boréal  dans  les  deux  continents  et  se  trouvent 
exclusivement  dans  les  forêts,  sous  les  mousses,  les  pierres,  les  troncs 
abattus  et  les  feuilles  desséchées;  leur  démarche  est  assez  agile  et  leur 
odeur  un  peu  moins  pénétrante  que  celle  des  autres  Carabiques.  Ceux 
de  nos  pays  font  entendre  un  bruit  assez  aigu  produit  par  le  frotte- 
ment des  bords  de  leur  abdomen  contre  deux  petites  rainures  inté- 
rieures du  repli  latéral  de  leurs  élylres  (-2).  Les  espèces  connues  en  ce 
moment  s'élèvent  à  plus  de  vingt  (s)  ;  mais  quelques-unes  sont  dou- 
teuses. 

(1)  Syn.  Tenebrio,  Eiiiné,  Syst.  Nat.  II,  p.  677.  —  Irtciiroa,  Newniann,  Eut. 
Mag:  V,  p.  385.  —  Ce  genre  est  établi,  non  snr  le  véritable  C.  t^iduus  de  Say  et 
Dejcan,  mais  sur  le  C.  Leonarclii  de  M.  Harxis,  mentiouué  plus  loiu. 

(2.)  Voyez  Marshall,  Eut.  Mag.  I-,  p.  213. 

(3)  Aux  onze  esp.  décrites  danç  le  Species  de  Dejean,  aj.  Esp.  d'Europe  : 
C.  signafiiSj  Pald.  Faun.  Enf.  Transcauc.  I,  p.  13.  —  pygmœiis.,  Schmidlii, 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n"  3,  p.  14-15.  — cordkoiUs,  Chaud.  Aiin.  Soc.  ent. 
IV,  p.  4i2.  —  BoveUnn,  Hcer,  Col.  Helvet.  I,  p.  20.^ — Mî/erjnedfîw^ Hampe, 
Stettin  ont.  Zcit.  1850,  p.  346.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  C.  velutinus,  inter- 
ruptus  (velutinus?  Eschscb.),  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  St-Pétersb.  1843,  11^ 
p.  53.  —  striatopunctatus^  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  476.  —  Leonardii, 
Andrewsii,,  tuberculutus^  vngulaius,  cristatus,  Harris,  Boston  Journ,  of  nat. 


CYCHRIDES.  6& 

Le  genre  Ibichroa  de  M.  Newmann  n'a  absolumeDt  aucune  valeur, 
n'étant  établi  que  sur  une  légère  différence  qui  existe  dans  les  man- 
dibules de  l'espèce  qui  lui  sert  de  type. 

La  larve  du  C.  roslralus  décrite  par  M.  Heer  (i)  est  brune  en  dessus, 
d'un  blanc-grisàtre  en  dessous  et  se  dislingue  de  celles  des  Carabus  par 
sa  forme  plus  large  et  plus  courte,  sa  tète  plus  petite,  les  articles  ter- 
minaux de  ses  palpes  plus  robustes,  ses  mandibules  un  peu  redressées, 
son  prothorax  rétréci  en  avant,  enfin  par  la  brièveté  de  son  segment 
anal  qui  est  muni  de  deux  épines  noires  très-courtes. 

Dej.  Species,  p.  14  (2). 

Télé  médiocrement  allongée.  —  Antennes  d«  la  longueur  au  plus  de 
la  moitié  du  corps.  —  Prolhorax  convexe,  arrondi  ou  suborbiculaire, 
non  marginé  sur  les  côtés.  —  Eiytres  assez  courtes,  médiocrement  con- 
vexes. —  Pattes  assez  courtes  et  assez  robustes  ;  les  deux  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  très-fortement  dilatés  chez  les  mâles  :  le 
l«r  trapéziforme,  le  2"  carré,  un  peu  transversal;  tous  deux  spongieux 
en  dessous. 

Les  autres  caractères  sont  ceux  des  Cvchrus  dont  ces  insectes  s'éloi- 
gnent encore  |»ar  leur  taille  plus  petite  et  leur  couleur  d'un  beau  bleu, 
avec  les  élytres  d'un  cuivreux  doré  ou  violet.  Ils  sont  propres  aux  par- 
ties boréales  des  Etats-Unis,  ainsi  qu'à  l'île  de  Terre-Neuve,  et  l'on  en 
connaît  en  ce  moment  six  espèces  (s). 

SCAPHINOTUS. 
Latr.  Icon.  d.  Règn.  an.  éd.  I,  p.  87. 

Genre  également  très-voisin  des  Cychrus,  mais  s'en  distinguant  par 
les  caractères  qui  suivent  : 

Hist.  11,  p.  193  sq.  Ces  espèces  sont  mentionnées  dans  un  travail  de  l'auteur 
sur  les  Cychrus  de  rAmérique  du  Nord.  M.  Harris  ne  croit  pas  les  Si'HjEroderiI.s 
et  les  ScAPiiiNOTiis  suffisamment  distincts  des  Cychrus,  et  il  cite  des  espèces 
(jui  font  le  passage.  N'ayant  vu  qu'un  petit  nombre  de  ces  Cychrides  américains, 
qui  sont  tous  fort  rares  dans  les  collections,  je  m'en  tiens  à  ce  qui  est  adopté 
généi'alement. 

(1)  Obs.  ent.  p.  14^  lab.  II  B. 

(2)  Syn.  Carabus,  Weber,  Ohserv.  ent.  p.  43.  ■—  Say,  Trans.  of  the  Amer. 
Pbil.  soc.  new  Ser.  p.  72. 

(3)  Lecontei,  stenostomus,  hilohus,  Dej.  loc,  cit.  p.  15-16.  —  nitidicollis, 
Chev.  in  Guér.  Icon.  d.  Règn.  anim.  Ins.  pi.  1,  f.  1,  texte  p.  24.  —  niagaren- 
sis,  Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  I,  p.  390. —  Brevoortn,  J.  Le  Conte,  Geod. 
Goieopt.  of.  tlie  Unit.  St.  p.  171. 


Defniér  ârtîde  des  palpes  en  fef  de  hache  &iloiigé  et  côiipé  fiâi'abo'» 
liquemcnt  à  son  côté  interne,  forienienl  excàvé  en  dessus.  —  Prothorax 
grand,  ayant  ses  bords  latéraux  fortement  relevés,  arrondis  aux  angles 
antérieurs,  prolongés  postérieurement  et  terminés  en  pointe,  ce  qui  fait 
paraître  la  hase  très-écliancrée.  —  Elytres  un  peu  plus  larges  que  le 
prolhorax,  peu  convexes,  déclives  en  arrière;  leur  carène  latérale  très- 
saillante  à  la  base,  s'affaiblissant  graduellement  en  arrière.  —  Les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les 
mâles,  spongieux  en  dessous. 

Latreille  a  le  premier  distingué  ce  genre,  mais  c'est  h  Dejean  qu'on 
doit  l'exposition  de  ses  caractères.  Le  type  est  le  Cychrus  elevalus 
de  Fabricius,  très-bel  et  très-rare  insecte,  originaire,  comme  les  Sph.e- 
liODERus,  de  l'Amérique  du  Nord.  Deux  autres  espèces  (i)  ont  été  pu- 
bliées par  M.  llarris  et  M.  llaldemau. 


LÉGION  II. 

Jambes  anlcricnres  phis  ou  moins  cchancrces  au  côlc  interne.  — 
Epiiucrcs  mélalhoraciqucs  dislinclcs.  —  Mésoslcrnum  toujours, 
quand  il  est  distinct,  tombant  perpendiculairement  au  niveau  des 
hanches  intermédiaires;  prosternum  très-rarement  prolongé  en 
arrière.  —  Eperons  des  jambes  antérieures  l'un  anté-apical, 
l'autre  apical. 

Cette  légion,  beaucoup  plus  riche  en  espèces  que  la  précédente,  est 
d'un  classement  infiniment  plus  difficile.  Elle  correspond  aux  Etuis-tron- 
qués, Bipartis,  Quadrimancs ,  Simplicimanes,  Patellimanes  et  Subuli- 
palpes  de  Latreille,  ou,  si  l'on  aime  mieux,  aux  Troncatipennes,  Scari- 
tides,  Patellimanes,  Férofiicns,  Harpaliens  et  Subulipalpes  de  Dejean. 
Ces  groupes  pouvaient  paraître  suffisants  à  l'époque  où  ils  ont  été  éta- 
blis; mais  les  découvertes  récentes  ont  introduit  une  telle  multitude  de 
formes  nouvelles  parmi  eux,  une  élude  plus  attentive  a  mis  en  lumière 
un  si  grand  nombre  de  particularités  que  n'avaient  pas  aperçues  leurs 
auteurs,  qu'ils  ne  peuvent  réellement  plus  subsister  sous  cette  forme. 
D'ailleurs,  presque  tous,  même  ceux  qui  paraissent  les  plus  naturels, 
contiennent  des  éléments  étrangers.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que  parmi 
les  Troncatipennes  il  se  trouve  des  genres  (Oz.ena,  Antuia)  qui  ont 
les  élytres  entières,  et  que  les  Scaritides,  dont  le  principal  caractère  ré- 
side dans  la  palmature  des  jambes  antérieures,  sont  associés  à  des  espèces 
(MoiMo,  DiTOMis)  qui  ont  ces  organes  simples.  On  a  dit  que  c'était  là 
des  exceptions  comme  il  s'en  trouve  partout,  mais  en  réalité  cela  signifie 

(1)  S.  héros,  Harris,  Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  11^  p,  196,  —  flammeus, 
Haldera.  Proceed,  of  thç  Acad,  of  Philad.  Il,  p.  54, 


skîlplslnént  que  ceâ  gchreâ  ahovamuH  en  appat'cricè,  tiè  sotit  pâé  à  Ictit 
Véritable  place.  Il  n'est  pas  non  plus  difficile  de  s'assurer  qucj  iKiéinô 
après  avoir  été  épurés,  ces  groupes  de  Lalreiile  et  Dejeari  ne  sont  paâ 
encore  homogènes  pour  la  plupart,  et  qu'ils  se  décomposent  en  groupeà 
secondaires,  ayant  une  valeur  égale  ou  à  peu  près.  Je  crois  devoir 
d'après  cela  les  regarder  comme  d'un  ordre  supérieur  aux  tribus  et  les 
élever  au  rang  de  sections,  sans  leur  donner  de  noms,  réservant  ceux-ci 
pour  les  tribus  elles-mêmes.  Ces  sections  sont  au  nombre  de  neuf. 

SECTION  I.  Jambes  antérieures  à  peine  échancrées.  —  Dernier 
article  des  palpes  très-grand,  en  fer  de  hache  parabolique.  —  Ely- 
Ires  non  tronquées  à  leur  extrémité.  —  Tarses  simples  dans  les 
deux  sexes,  ou  ayant  leurs  deux  premiers  articles  faiblement  di- 
latés chez  les  mâles,  et  garnis  de  brosses  de  poils  en  dessous. 

Celte  section  ne  comprend  qu'une  seule  tribu  et  un  petit  nombre 
d'espèces  ;  mais  elle  n'en  est  pas  moins  remarquable  en  ce  qu'elle  forme 
la  transition  évidente  entre  la  légion  précédente  et  celle-ci. 

Tribu  :  Pamborides. 

TRIBU  VL 

PAMBORIDES, 

Je  ne  cortpfends  dans  cette  tribu  que  les  deux  genres  Teflus  et 
Pamborus,  dont  la  place  a  embarrassé  jusqu'à  un  certain  point  les  en- 
tomologistes ,  qui  les  ont  classés  tantôt  parmi  les  Carabides,  tantôt 
parmi  les  Panagéides.  Mais  il  n'est  pas  difficile  de  démontrer  qu'ils  n'ap- 
partiennent ni  à  l'un  ni  à  l'autre  de  ces  deux  groupes.  D'abord  ce  ne 
sont,  pas  des  Carabides,  car  leurs  épimères  métathoraciques  sont  dis- 
tinctes, les  éperons  de  leurs  jambes  antérieures  ne  sont  pas  tous  deux 
terminaux,  enfin,  ces  mêmes  jambes  sont  construites  sur  un  plan  diffé- 
rent. Au  lieu  de  ce  sillon  qui,  chez  les  Carabides,  parcourt  en  arrière 
l'axe  de  ces  organes,  on  trouve  ici  un  canal  assez  court  et  peu  profond 
qui,  à  ion  extrémité  supérieure,  commence  à  se  porter  isur  la  face 
interne  de  la  jambe.  Ce  même  caractère  les  sépare  des  Panagéides,  à 
quoi  il  faut  ajouter  que  chez  ces  derniers,  quand  les  articles  des  tarses 
antérieurs  des  mâles  sont  dilatés,  ils  affectent  la  forme  d'un  carré 
émoussé  aux  angles,  tandis  que  chez  les  Teflus,  seul  genre  de  la  tribu 
actuelle  qui  ait  deux  de  ces  mêmes  articles  dilatés  et  encore  très- 
légèrement,  ces  articles  sont  en  triangle  allongé. 

D'un  autre  côté,  les  analogies  qui  rapprochent  ces  insectes  des  deux 

dernières  tribus  de  la  légion  précédente  ne  peuvent  être  méconnues. 

Les  palpes  notamment  sont  presque  complètement  semblables  à  ceux 

des  Cychrides  ;  il  ne  leur  njanque  que  d'être  excavés  en  dessus  pour 

ColécptèreSt    Tome  l,  ô 


j66  carabiqces, 

que  la  ressemblance  soit  complète.  Quant  aux  Carabides,  les  Teflcs, 
par  leur  grande  taille  et  leur  forme  générale,  rappellent  les  Puocerus, 
tandis  que  les  Pambokus,  sous  ce  double  point  de  vue,  représentent  les 
Cababus. 

D'après  cela,  cette  tribu  me  paraît  être  un  groupe  de  transition,  qui 
rattache  la  légion  actuelle  à  celle  qui  précède.  La  tribu  des  Panagéides 
devrait  à  la  rigueur  la  suivre  immédiatement,  mais  comme  elle  entraî- 
nerait nécessairement  les  Chlénidcs,  lesquels  à  leur  tour  en  feraient  au- 
tant des  Féronides,  puis  des  Harpalidcs,  etc.,  on  est  obligé  de  renoncer 
à  exprimer  cette  analogie. 

Genres  :  Teflus,  Pamborus-, 

TEFLUS. 

(Leach)  Latr.  Icon.  d.  Coléopt.  d'Eur'.  éd.  1,  p.  87. 

Menton  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple  et  mé- 
diocre; ses  lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  grande,  large,  triangu- 
laire et  libre  en  avant;  ses  paraglosses  courtes,  adhérentes  dans  toute 
leur  longueur.  —  Dernier  article  des  palpes  en  fer  de  hache,  beaucoup 
plus  large  que  long,  coupé  paraboliquement  en  avant.  —  Mandibules 
médiocres,  inermes  en  dedans. —  Labre  transversal,  faiblement  arrondi 
antérieurement.  —  Tèle  presque  sans  col  distinct.  —  Antennes  un  peu 
plus  longues  que  le  prothorax.  —  Celui-ci  hexagonal,  plus  long  que 
large.  —  Elytres  très-amples,  très-convexes,  en  ovoïde  allongé,  forte- 
ment sillonnées ,  soudées  ensemble.  —  Les  deux  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  très-légèrement  dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires, 
spongieux  en  dessous. 

Pendant  longtemps  on  n'a  connu  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre, 
le  T.  Megcrlei,  très-grand  insecte  tout  noir,  originaire  de  la  côte  de 
Guinée  ;  mais  récemment  M.  Guérin-Méneville  en  a  publié  une  seconde 
rapportée  de  l'intérieur  de  l'Afrique  australe  par  M.  Delegorgue  (i). 

PAMBORUS. 

Latr.  Règn.  anim.  éd.  1,  III,  p.  198  ('2); 

Menton  fortement  transversal,  plane,  largement  et  légèrement  échan- 
cré, sans  dent  médiane.  —  Languette  très-petite,  obtuse  ;  ses  para- 
Il)  r.  Delegorguei,  Rev.  Zool.  A.  1845,  p.  285. 

(2)  Syn.  Callimosoma.  Genre  de  collection  établi  par  M.  Hope  sur  le  P.  Gue^ 
r'mii  cité  dans  la  note  suivante  et  qui  n'est  connu  que  par  la  mention  qu'en  a 
faite  Gory.  Il  paraît  reposer  uniquement  sur  la  forme  du  protliorax,  qui  est 
presque  orbiculaire  au  lieu  d'être  cordiforine. 


PAMBORIDES.  67 

glosses  presque  nulles.  --  Palpes  robustes,  grands;;  leur  dernier  article 
allongé,  plane,  droit  au  côté  externe,  coupé  paraboliquement  au  côté 
interne.  —  Mandibules  assez  saillantes,  très-arquées  et  très-aiguës  à 
leur  extrémité,  fortement  dentées  au  côté  interne.  —  Labre  très-grand, 
rétréci  en  arrière,  fortement  échancré  en  avant  et  plus  ou  moins  excavé 
en  dessus.  —  Tête  plane,  presque  carrée,  munie  d'un  col  très-pro- 
noncé. —  Antennes  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  :  leur  premier 
article  allongé.  —  Prolhorax  rétréci  en  arrière  ou  suborbiCulaire,  peu 
convexe.  —  Elytres  oblongues  ou  oblongo-ovales.  —  Tarses  antérieurs 
simples  dans  les  deux  sexes  ;  le  l»"^  article  de  tous  très-allongé. 

Ce  genre  se  compose  d'assez  grands  et  beaux  insectes  propres  à 
l'Australie,  qui  ont  au  premier  coup-d'œil  un  faux  air  de  ressemblance 
avec  les  Cakabcs.  Toutes  les  espèce^  sont  très- rares  dans  les  collec- 
tions (1). 

SECTION  ir.  Languette  presque  toujours  unie  en  totalilè  à  sespa- 
raglosses  ;  celles-ci  parfois  nulles,  r—  Dernier  article  des  palpes  ja- 
mais subulé.  —  Elytres  tronquées  ou  échancrces  à  leur  extrémité 
chez  presque  tous.  —  Jambes  antérieures  fortement  échancrées.  — 
Tarses  généralement  pareils  dans  les  deux  sexes,  simples  ou  faible- 
ment élargis;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  quelquefois 
dilatés  chez  les  mâles  seulement,  très-rarement  en  même  temps  les 
trois  ou  quatre  premiers  des  intermédiaires  ;  leur  vestiture  en  des- 
sous variable ,  consistant  le  plus  souvent  en  squamules  papiUeuses 
accompagnées  de  poils.  —  Corps  plus  ou  moins  déprimé. 

Celte  section  correspond  aux  Troncatipennes  de  Latreille  et  de  De- 
jean ,  moins  les  genres  Graphiptekxjs  et  Antuia  que  ces  deux  ento- 
mologistes y  avaient  introduits,  et  qu'on  trouvera  plus  bas  constituant 
deux  tribus  particulières.  C'est  un  groupe  très-riclae  en  espèces  et  en 
genres,  mais  extrêmement  difficile  à  caractériser  d'une  manière  précise, 
,  tous  les  organes  essentiels  présentant  des  exceptions  à  leur  structure 
habituelle.  Ainsi  il  y  a  des  genres  chez  lesquels  les  elytres  ne  sont  nul- 
lement tronquées  à  leur  extrémité ,  d'autres  dont  la  languette ,  au  lieu 
d'être  embrassée  complètement  par  les  par^glosses  sur  les  côtés,  est 
un  peu  libre  à  son  extrémité,  d'autres  dont  les  tarses  ne  sont  pas  pa- 
reils dans  les  deux  sexes,  etc.  Néanmoins  ces  insectes  ont  un  faciès 
tellement  particulier,  qu'il  y  a  rarement  des  difficultés  sérieuses  quand  il 
s'agit  de  déterminer  si  un  Carabique  doit  être  classé  parmi  eux  ou  non. 
Presque  tous  sont  de  petite  taille  et  plus  au  moins  déprimés.  Leur  tête 
est  très -sujette  à  se  rétrécir  postérieurement  en  un  col  en  général  brus- 

(1)  Gory  (IVIag.  cl.  Zool.  Ins.  1836,  pi.  16G  et  167)  a  publié  une  monographie 
de  ce  genre,  dans  laquelle  il  a  décrit  cinq  esp.  :  P.  vlridis.  elongatus,  alter- 
nans,  morhillosus  et  Gnerinii;  la  3^  et  la  A^  étaient  déjà  connues.  —  Aj.  P, 
Cunninghumii,  Casteln.  Et.  ent.  p.  156. 


quetîient  totmL  tmt  prothorax  est  construit  d'après  detis  puns  piîdcî- 
paux  ;  il  est  très-allongé  ou  fortement  transversal,  et  les  clyires  sont 
ordinairement  beaucoup  plus  larges  que  lui.  Enûn,  si  les  fonctions  pou- 
vaient Riilrer  dans  la  caractéristique  des  groupes,  ils  sont  remarquables, 
isauf  un  petit  nombre  d'exceptions,  par  leur  extrême  agilité.  La  moitié 
environ  des  espèces  vivent  sous  les  écorces,  sur  les  feuilles,  les  brous- 
sailles; les  aatres  sont  épigécs  comme  de  coutume. 

La  réunion  de  ces  insectes  en  un  groupe  unique,  comme  l'a  fait  De- 
jean,  n'est  plus  admissible  dans  l'état  actuel  de  la  science.  Je  crois  avec 
MM.  BruUé  (i)  et  de  Castelnau  (2)  qu'ils  se  résolvent  en  groupes  se- 
condaires qu'il  n'est  pas  toujours  possible  de  limiter  rigoureusement, 
mais  c'est  là  un  inconvénient  qu'on  rencontre  à  chaque  pas.  Seulement, 
je  ne  suis  pas  d'accord  avec  ces  deux  auteurs  ni  sur  le  nombre,  ni  sur 
la  composition  de  ces  groupes.  Ceux  que  j'admets  sont  au  nombre  de 
neuf  : 


L  Mésostcrnum  de  largeur  normale. 

A  Crochet  des  mâchoires  articulé. 

B  —  fixe. 

a     Labre  médiocre  ou  court. 

b      Languette  médiocre^  plus  ou  moins  dégagée  de 
ses  paraglosses. 

C      1"  article  des  antennes  de  longueur  normale. 

Elytrcs  tronquées  à  leur  extrémité. 

—      entières  — 

ce    l*^'  article  des  antennes  allongé. 

b  b   Languette  très-grande,  cornée,  sans  paraglosses. 

bbb       —        soudée  à  ses  paraglosses  sur  les  côtés. 

Corps  plus  ou  moins  épais  et  robuste. 

—  en  général  très-déprimé. 

aa  Labre  très-allongé,  arrondi  en  avant. 

IL  Mésosternum  très-étroit,  parfois  indistinct. 


Trigonodactylides. 


ouacanthides. 
Cténodactylides. 
Galèritides. 
Helluokides. 

Brachinides. 
Lébudes. 
Péricalides. 
pseudomouphides. 


(1)  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV.  Les  groupes  établis  par  M.  BiuUé  sont  au  nombre 
de  six  et  portent  les  noms  de  Trigonodactyliens,  Odacanthiens,  Zupliiens,  Lé- 
biens,  Brachiniens  et  Graphiptériens. 

(2)  Hist.  nat.  d.  Coléopt.  L  Cet  auteur  admet  également  six  groupes,  qu'il 
appelle  :  Odacauthitcs,  Dryptitcs,  Ctéuodactylites,  Cjmiudites,  Lébiites  et  Bra- 
clùuites. 


tniGOîTODACTYUpEâ*  6§ 

TRIBU  VU. 
TRIGONODACTYLIDES. 

Crochet  des  mâchoires  articulé.  —  Tête  fortement  rétrécie  en  un 
col  court  postérieurement.  —  Elytres  entières,  arrondies  ou  simple- 
ment sinuces  à  leur  extrémité.  —  Quatrième  article  de  tous  les  tarses 
bilobé. 

La  mobilité  du  crochet  terminal  des  mâchoires  est  un  fait  tellement 
exceptionnel  chez  les  Carabiques,  que  ce  caractère  suffirait  à  Uii  seul 
pour  isoler  du  reste  de  la  famille,  les  espèces  qui  le  possèdent.  Elles  ne 
forment  que  deux  genres,  mais  il  est  probable  qu'on  en  découvrira 
d'autres  par  la  suite.  Audouin  (i)  est  le  premier  qui  ait  signalé  celte 
exception  chez  les  Trigonodactyla,  et  récemment  M.  Schmidt-Goebel 
nous  a  fait  connaître  qu'il  en  était  de  même  chez  les  Hexagonia,  d'a- 
près ses  propres  observations  (2) 

Ces  insectes  ne  sont  pas  réellement  des  Troncatipennes ,  car  leurs 
élytres  ne  sont  nullement  tronquées  au  bout;  mais  j'ai  déjà  dit  qu'il  y 
avait  sous  ce  rapport  plusieurs  exceptions  dans  la  section  actuelle. 

Genres  :  Hexagonia,  Trigonodactyla.  * 

HEXAGONIA. 

KiRBY,  Trans.  ofthe  Linn.  Soc.  XIV,  p.  5G3. 

Menton  trilobé;  tous  ses  lobes  obtus,  le  médian  plus  court  que  les 
latéraux.  —  Languette  cornée,  saillante,  fortement  bifurquée  en  avant  ; 
ses  paraglosses  linéiiires ,  libres  en  avant  et  notablement  plus  longues 
qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire,  allongé  et  aigu.  —  Man- 
dibules médiocres,  bidentécs  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  lé- 
gèrement bisinué  en  avant. —  Tète  horizontale,  courte,  pentagone, 
munie  d'un  col  brusquement  formé  en  arrière.  —  Yeux  médiocres, 
saillants,  subglobuleux.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  pro- 
thorax; leur  2e  article  plus  court  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux.  — 
Prothorax  un  peu  plus  long  que  large,  fortement  rétréci  en  arrière,  an- 
gulairement  dilaté  sur  les  côtés  en  avant,  subhéxagonal.  —  Elytres  pa- 
rallèles, déprimées,  un  peu  sinuées  à  leur  extrémité  ;  point  d'ailes.  — 

(1)  Voyez  Briillé,  Hist.  d.  Ins.  IV,  p.  127. 

(2)  Col.  Birman,  p.  50.  M.  Schmidt-Gœbol  ajoute  que,  d'après  une  com- 
munication à  lui  faite  par  Erichson,  les  Leptotrachelus  présenteraient  ce  ca- 
ractère; mais  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  p.  52)  dit  qu'il  n'ajju  décou- 
vrir rien  de  pareil  chez  ces  insectes.  Je  n'ai  disséqué  que  le  Lepf.  testaceus  de. 
Colombie,  et,  s'il  en  faut  juger  par  cette  espèce,  M.  de  Chaudoir  ajaison. 


70  cAèiêiQifËsI; 

Pattes  coartes,  robustes.  —  Tarses  larges;  leurs  trois  premiers  articles 
fortement  triangulaires ,  garrliS  (le  longs  poils  en  dessous  ;  crochets 
échancrés  avant  leur  extrémité. 

Genre  très-rare  et  trè^-peu  connu  des  entomologistes,  établi,  mais 
imparfaitement  caractérisé  par  Kirby,  sur  un  insecte  dont  la  patrie 
ne  lui  était  pas  exactement  connue,  mais  qui  est  des  Indes  orientales. 
C'est  à  M.  Schmidt-Gœbel  qu'on  doit  d'en  avoir  exposé  complètement 
la  formule  générique.  A  l'espèce  de  Kirby,  cet  entomologiste  a  ajouté 
deux  autres  du  Bengale,  de  sorte  que  le  genre  en  compte  déjà  trois  (i). 

TRIGONODACTYLA. 

Dej.  Species  V,  p.  288. 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple. 
—  Languette  très-grande,  coupée  carrément  en  avant;  ses  paragiosses 
pas  plus  longues  qu'elle  et  lui  adhérant  dans  toute  leur  étendue.  — 
Palpes  grêles  ;  leur  dernier  article  ovalaire,  subacuminé.  —  Mandibules 
assez  saillantes,  arquées  et  aiguës. —  Labre  transversal  légèrement 
échancré  en  avant.  —  Têle  plane,  subqUadrangulaire,  brusquement  ré- 
trécie  en  arrière  en  un  col  très-étroit.  —  Yeux  peu  saillants.  ^  An- 
tennes plus  courtes  que  le  prolhorax,  à  1'^''  article  subcylindrique,  mé- 
diocre, 2"  très-court,  3-8  obconiques,  subégaux,  9-11  cylindriques,  le 
dernier  acuminé  au  bout.  —  Prothorax  plane,  assez  long,  rétréci  d'a- 
vant en  arrière.  —  Elytres  très-déprimées,  allongées,  parallèles  et  ar- 
rondies à  leur  extrémité.  —  faites  courtes  ;  les  trois  premiers  articles 
des  tarses  triangulaires,  munis  de  poils  peu  serrés  en  dessous,  le  4e  bi- 
lobé,  cordiforme  ;  crochets  simples.  —  Corps  allongé,  parallèle  et  très- 
déprimé. 

Ces  insectes  ont  le  corps  aussi  aplati  que  les  Zdphium  décrits  plus 
bas,  et  un  faciès  particulier  qui  les  éloigne  dé  tous  les  autres  Cara- 
biques.  Leurs  espèces  sont  propres  à  l'Afrique  et  aux  Indes  orientales. 
On  en  connaît  cinq  (2). 

(1)  H.  terminata,  Kirby,  loc.  cit.  —  Kirbyi,  apicalis,  Schraidt-Goebel.  Col. 
Birman,  p.  51,  pi.  2,  f.  2. 

(2)  Esp.  indiennes  :  T.  cepluilofes,  Dej.  loc.  cit.,  figurée  dans  Guérin,  Mag'. 
d.  Zool.  Ins.  pi.  73.  —  proxima  (terminata  var.?)  Casteln.  Et.  ent.  p.  56.  — 
Esp.  du  Sénégal  et  de  Guinée  :  T.  terminata  Dej.  figurée  dans  Brullé,  Hist. 
nat.  d.  Ins.  IV,  pi.  3,  f.  5.  —  scqbricollis  Klug,  .Tahrb.  d-  Inseckt.  p.  78.  — 
pmctatostriata,  Lafert.  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1849,  p.  347. 


ODACANTHIDES*  ïf 

TRIBU  VIII. 

ODACANTHIDES. 

Languette  soudée  en  grande  partie  à  ses  paraglo&ses  ;  celles-ci  libres 
à  lear  extrémité,  de  même  longueur  ou  plus  longues  qu'elle.  —  Tête 
rétrécie  postérieurement  en  un  col  court,  très-étroit.  —  Premier  article 
des  antennes  de  longueur  normale.  —  Prolhorax  plus  ou  moins  allongé, 
souvent  très-long.  —  Elytres  tronquées  ou  échancrées  à  leur  extrémité. 
—  Tarses  filiformes,  presque  pareils  dans  les  deux  sexes;  leur  4®  ar- 
ticle subéchancré  au  bout  ou  ayant  ses  angles  prolongés  en  lobes  très- 
grêles.  —  Crochets  des  tarses  toujours  simples. 

Cette  tribu,  telle  que  je  l'expose,  est  de  la  création  de  M.  de  Chau- 
doir(i),  qui,  le  premier,  l'a  épurée  de  tous  les  éléments  étrangers  qu'on 
y  avait  introduits  et  que  j'avais  moi-même  en  partie  conservés  avant 
d'avoir  connaissance  de  son  travail  sur  ces  insectes.  J'ai  conservé  éga- 
lement l'ordre  dans  lequel  il  a  classé  les  genres  qu'il  y  admet,  quoi- 
qu'il soit  basé  sur  un  caractère  d'une  vériGcation  difficile,  la  forme  de 
la  languette  et  de  ses  paraglosses. 

Ces  insectes  ne  peuvent  être  confondus  qu'avec  les  Trigonodactylides 
et  les  Cténodactylides  qui  suivent  ;  ils  ont  en  commun  avec  eux  le  col 
dont  leur  tète  est  pourvue  en  arrière;  mais  ils  se  distinguent,  au 
premier  coup-d'œil,  des  premiers  par  la  forme  de  leur  prothorax,  et  des 
seconds  par  leurs  élytres  tronquées  au  bout.  Tous  sont  de  petite  taille, 
étrangers  à  l'Europe,  sauf  les  Odacantua,  et  habitent  les  parties 
chaudes  des  deux  continents.  Leurs  genres,  peu  nombreux,  sont  les 
suivants  : 

Paraglosses  beaucoup  plus  longues  quela  languette  :  Plagiorhytis,  Apiodera. 

Paraglosses  dépassant  faiblement  ou  pas  la  languetto  :  Casnonw,  Ophionea, 
Stenocheila,  Odacantha,  Stenidia. 

PLAGIORHYTIS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1848^  p.  31. 

Genre  très-voisin  du  suivant,  dont  il  ne  diffère  que  par  ses  mâchoires 
très-allongées  et  très-grêles,  ses  palpes  plus  minces ,  avec  le  dernier 
article  des  maxillaires  subrenflé  et  beaucoup  plus  court  que  le  pénul- 
tième. M.  de  Chaudoir  ajoute  à  ces  deux  caractères  une  multitude 
d'autres  petites  particularités,  mais  qui  ne  me  paraissent  nullement  gé- 
nériques. 

Il  ne  comprend  qu'une  seule  espèce  nouvelle  {P.  (lavoinaculata)  de 
Colombie, 

(1)  Bull.  Mosc.  1848,  p.  20,  et  1850,  no  1,  p.  28, 


72  «AftAîrtôtJÈS, 

APIOBERA. 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1848,  p.  35; 

Languclle  saillante,  parallèle,  tronquée  obliquement  de  chaque  côté 
en  avant,  avec  son  bord  antérieur  coupé  carrément;  ses  paraglosses 
libres  dans  la  plus  grande  partie  de  leur  longueur,  très-grêles,  glabres, 
parallèles,  obtuses  au  bout  et  la  dépassant  fortement. 

Les  autres  caractères  sont  complètement  pareils  à  ceux  des  Casnonia 
dont  ce  genre  ne  devrait  peut-être,  ainsi  que  le  précédent,  former 
qu'une  simple  division.  Toutes  les  espèces  do  celui-ci  sont  américaines 
et  s'élèvent  déjà  à  près  d'une  vingtaine  (t). 

CASNONIA. 
Latr.  Icon.  d.  Coléo-pt.  d'Eur.  éd.  I^  p.  77  (2). 

Menton  transversal,  profondément  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane simple,  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux.— Languette  ovale,  plus 
ou  moins  tronquée ,  parfois  subémarginée  en  avant  ;  ses  paraglosses 
très-gréles,  en  grande  partie  libres,  glabres,  la  dépassant  à  peine  ou 
un  peu  plus  courtes.  —  Mandibules  assez  saillantes,  faiblement  arquées, 
aiguës  au  bout,  munies  à  leur  base  d'une  dent  interne  obtuse.  —  Labre 
transversal,  légèrement  échancré.  —  Tête  en  losange,  plus  ou  moins 
prolongée  en  arrière  des  yeux  ;  son  col  sphérique.  —  Antennes  un  peu 
plus  longues  que  le  prothorax,  grêles,  filiformes,  ou  grossissant  un  peu 
à  leur  extrémité;  leur  l"""  article  ne  dépassant  pas  les  yeux,  le  2«  court, 
les  suivants  allongés,  subégaux.  —  Prothorax  très-allongé,  obconiquc, 
ou  subfusiforme.  —  Elylres  beaucoup  plus  larges  que  lui,  en  carré 

(1)  Des  huit  espèces  de  Casnonia.  décrites  par  Dcjean,  ti'ois,  rufipeSj  riigi- 
collis  et  inœqualis,  viennent  ici,  plus  la  Locordairei  de  son  Catalogue.  —  A.j. 
Odacantha  elongata,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  229.  —  Casn.  crispa^  Kluç,  Jahrb. 
d.  Insekt.  p.  48.  —  quadrisignata,  Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  I,  p.  388.  — 
maculicornis,  geniculata,  Gory,  ibid.  II,  p.  179. —  varicornis,  Perty,  Del.  an. 
art.  Brasil.  p.  2.  —  FuncMi,  marginestriata,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se. 
d.  Liège,  II,  p.  370.  —  pUcatkollis.'^eïdiQ,  Rev.  Zool.  1842,  p.  241.  —  Ap.  tu- 
bercuiata,  insignis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  38  et  41.  —  Ap.  anmdipes,  in- 
certa^flavipeSj,ChM\d.  ibid.  1850,  n"  1,  p.  21  sq. 

(2)  Syn.  CoLLiuRts,  de  Géer,  Mém.  IV,  p.  79.  A  la  rigueur,  ce  nom  a  la 
priorité,  et  M.  Brullé  (Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  135)  lui  a  donné  la  préférence 
sur  celui  de  Latrcille;  mais  cette  restitution  d'un  nom  tombé  en  désuétude 
n'ayant  pas  été  adoptée,  je  me  conforme  à  l'opinion  générale  en  maintenant 
le  nom  de  Casnonia.  —  Attelabus,  Linné,  Syst.  nat.  II,  p.  620.  —  Odacantha, 
Fab.  Syst.  El.  1,  p.  229.  —  Agha,  Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  I,  p.  196.  —  Ophio- 
KEA,  Klug,  Ent.  Brasil.  spec.  prim,  p.  298, 


OOACANTHlOES.  Vê 

allongé,  peu  convexes,  plus  ou  moins  échancrées  à  leur  extrémité.  — 
Pattes  grêles  ;  tarses  longs,  filiformes  ;  le  1"  et  le  5"  articles  plus  longs 
que  les  autres,  le  4"  entier,  subéchancré;  les  trois  premiers  des  anté- 
rieurs munis  chez  les  mâles  en  dessous  de  deux  rangées  de  petites 
papilles. 

Insectes  de  petite  taille,  d'un  facics  élégant,  souvent  ornés  sur  les 
élylres  de  taches  blanchâtres  ou  jaunâtres,  et  dont  la  forme  générale  rap- 
pelle assez  celle  de  certains  ATTELAiti:s  de  la  famille  des  Curculionides 
pour  que  Linné  s'y  soit  trompé  et  les  ait  placés  dans  ce  genre.  Celles 
de  leurs  espèces  que  j'ai  eu  occasion  d'observer  au  Brésil  et  à  Cayenne, 
vivent  dans  les  endroits  sablonneux,  aux  bords  des  eaux,  courent  avec 
la  plus  grande  agilité,  et  prennent  fréquemment  leur  vol  pour  aller,  à 
la  façon  des  Cicindela,  se  poser  à  peu  de  distance.  Quelques  espèces 
sont  américaines;  les  autres  se  trouvent  en  Afrique  et  aux  Indes  orien' 
taies  (1). 

OPHIONEA. 

(Klug)^  EscHSCH.  Zool.  Atl.  II,  p.  5  (2). 

Genre  établi  sur  YOdacantha  cyanocephala  de  Fabricius  et  qui  ne 
diffère  du  précédent  qu'en  ce  que  le  pénultième  article  des  tarses  est 
profondément  bifide  et  presque  bilobé.  Pendant  longtemps  il  n'a  été 
composé  que  de  l'espèce  en  question;  mais  récemment  M.  Schmidt- 
Gœbel  en  a  fait  connaître  deux  autres  (3).  Toutes  sont  propres  aux 
Indes  orientales. 

(1)  Les  espèces  suivantes  appartiennent  authcntiquement  au  genre,  selon 
M.  de  Cliandoir  :  Esp.  américaines  :  C.  pensylvanica  ,  Linné.  —  picta^  Pilufi 
{fusca,  Roiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  241),  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  46.  — 
cosciniodera.  Chaud,  ibid.  1802,  n"  1,  p.  31.  —  Esp.  du  Sénégal  :  C.  senega- 
lensls,  Encycl.  méth.  nec  Dej.  —  senegalensis  (dimkliatn.  Chaud,  loc.  cit.), 
Uneolii  [iransver salis,  Casteln.),  pvstulata  [didyma,  BruUé),  Dej.  Species.  — 
Esp.  indiennes  :  C.  himaculata,  Kollar  in  Hugols  Kashmir,  IV,  Abth,  II,  p.  498. 
—  himaculata  {distigma.  Chaud.),  tetraspilota,  Schmidt-Goebel,  Col.  Birm. 
p.  18.  —  fuscipennis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n"  1,  p.  26. 

Il  est  incertain  si  les  espèces  suivantes  sont  des  Casnonia  ou  des  Apiodera, 
Esp.  américaines  :  C.  œnea,  Leprieurii,  arniata,  Casteln.  Et.  eut.  p.  41.  —  qua- 
drimaculufa,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  179.  —  //«t'«cor«(5^  Brullé,  Hist. 
nat.  d.  Ins.  IV,  p.  138.  —  subtilis,  Sahlberg,  Act.  Finland.  1844,  p.  504.  — 
flavicorniSj,  pernana,  Erichs.  Arch.  1847,  I,  p.  68.  —  ludoviciana ,  Salle, 
Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  Série  2,  VU,  p.  297. 

(2)  Sya.  Odacantha,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  229.  —  Casnonia,  Dej.  Species  I, 
p.  173.  —  Casnoidea,  De  Casteln.  Et.  eut.  p.  40. 

Le  nom  (I'Ophionea  est  dû  à  M.  Klug  (Voyez  plus  haut  la  synonymie  du  genre 
Casnonia)  ;  mais  ce  célèbre  entomologiste  l'aiipliquait  à  toutes  les  espèces  de 
Casnonia  sans  exception.  Eschscholtz  est  le  premier  qui  l'ait  restreint  à  celles  du 
genre  actuel.  Le  nom  de  Casnoidea  proposé  par  M.  de  Castclnau  est  postérieur. 

(3)  0.  interstitialis,  nigrofusciata.  Col.  Birman,  p.  20  sq. 


7*  CARÀiïQUÉS, 

stenocheila; 

De  Casteln.  Mat/,  d.  Zool  însl  1832,  pi.  12. 

Menlon  rectangulairement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes 
latéraux  terminés  en  pointe  aiguë.  —  Languette  large,  coupée  carré- 
ment ;  ses  paraglosses  linéaires,  la  dépassant  notablement.  —  Dernier 
article  des  palpes  ovalaire  et  pointu.  —  Mâchoires  grêles,  allongées, 
très-crochues  au  bout,  munies  de  petits  crochets  distants  et  de  cils  au 
côté  interne.  —  Mandibules  saillantes,  grêles,  inermes  en  dedans, 
droites,  puis  recourbées  faiblement  à  leur  extrémité.  —  Labre  trans- 
versal, très-légèrement  échancré.  —  Tête  subtrigone,  rétrécie  posté- 
rieurement en  un  col  très-court.  —  Yeux  grands,  saillants.  —  Antennes 
un  peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  grossissant  de  leur  base  à 
leur  sommet,  à  1er  article  médiocre,  2'=  très-court,  3-4  les  plus  longs 
de  tous  ;  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax  allongé,  subcylindrique, 
muni  d'une  courte  dent  médiane  de  chaque  côté,  —  Elytres  allongées, 
planes,  profondément  échancrées  à  leur  extrémité,  —  Pattes  longues , 
grêles  ;  tarses  filiformes  ;  le  4"  article  entier  ;  crochets  non  dentelés. 

Deux  espèces  seulement  rentrent  jusqu'ici  dans  ce  genre  ;  toutes  deux 
ont  beaucoup  de  rapports  avec  les  Casnonia  par  leur  forme,  leurs  cou- 
leurs et  la  sculpture  de  leurs  élytrcs,  mais  en  diffèrent  par  des  caractères 
prononcés.  L'une  d'elles  {S.  Lacordairei)  découverte  par  moi  à  Cayenne, 
se  trouve  courant  à  terre  avec  beaucoup  de  rapidité  entre  les  herbes 
dans  les  endroits  sablonneux  des  forêts.  L'autre  est  du  Brésil  (i). 

ODACANTHAi 

Fab.  Syst.  El.  l,  p.  228. 

Menton  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple  ;  ses 
lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  obtusément  arrondie  en  avant  ;  ses 
paraglosses  libres  à  leur  extrémité  et  la  dépassant  un  peu,  terminées 
en  pointe  arrondie.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire.  —  Mandi- 
bules courtes,  arquées,  aiguës,  denliculées  au  côté  interne.  —  Labre 
transversal,  entier.  —  Tête  suborbiculaire,  munie  d'un  col  court  ettrès- 
rélréci  en  arrière.  —  Antennes  grêles,  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps,  à  ler  article  ne  dépassant  pas  les  yeux,  2"  très-court,  les  suivants 
subégaux.  — Prothorax  très-allongé,  un  peu  rétréci  en  arrière,  tronqué 
à  sa  base  ;  ses  angles  postérieurs  distincts,  les  antérieurs  effacés.  —  Ely- 

(1)  St.  Lacordairei,  Castcln.  loc.  cit.  —  Salzmannij,  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  V,  p.  592^  pi.  XVIII,  f.  A,  avec  beaucoup  de  détails  anatomiques;  décrite 
à  tort  sous  le  nom  do  Lacordairei  par  M.  Crullé,  Hist,  nat.  d.  Ins,  IV,  p.  140, 
pi.  3,  f.  6. 


ODACÀNTHiDES.  W 

très  en  carré  allongé,  planes,  tronquées  au  bout.  —  Pattes  grêles, 
longues  ;  tarses  filiformes,  simples  dans  les  deux  sexes  ;  le  4e  article 
entier,  très-court,  subéchancré  au  bout  ;  crochets  simples. 

Insectes  de  petite  taillé  et  peu  nombreux;  outre  l'espèce  typique  (0. 
melanura  F.)  qui  est  répandue  dans  toute  l'Europe  et  le  nord  de  l'Asie, 
on  n'en  connaît  que  quatre  (i);  celle  d'Europe  se  trouve  principalement 
au  bord  des  eaux  et  quelquefdis  réunie  en  fatnille  ;  mais  en  général  c'est 
tin  insecte  rare. 

STENÎDIA. 

BRVtli,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  151. 

Menton  trilobé;  le'llobe]  médian  entier ,' égalant  les  lobes  latéraux. 

—  Languette  grêle,  fortement  et  angulairemcnt  ccbancrée  au  bout  ;  ses 
paraglosses  linéaires,  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier  article  des  palpes 
labiaux  ovalaire  et  acuminé;  celui  des  maxillaires  subcylindrique  et 
tronqué.  —  Mandibules  grêles,  assez  saillantes,  peu  arquées  et  aiguës. 

—  Labre  en  carré  transversal,  entier.  —  Tète  ovalaire,  allongée,  munie 
d'un  col  court  en  arrière.  —  Antennes  de  la  longueur  du  prothorax, 
al"''  article  un  peu  allongé,  2*=  court,  S^  aussi  long  que  les  deux  sui- 
vants réunis;  les  autres  subégaux.  —  Yeux  assez  gros,  médiocrement 
saillants.  —  Prothorax  fusiforme,  un  peii  plUs  rétréci  en  avant  qu'en 
arrière,  tronqué  à  ses  deux  extrémités.  —  Elytres  médiocrement  allon- 
gées, tronquées  obliquement  au  bout  et  acuminées  à  l'angle  suturai.  — 
Pattes  grêles  et  longues  ;  tarses  simples,  a  articles  subfiliformes  ;  le  4*' 
faiblement  échancré  ;  crochets  simples. 

M.  BruUé,  en  créant  ce  genre,  n'en  a  pas  sufîisaminent  exposé  les 
caractères.  3  e  les  donne  d'après  l'exemplaire  même  qui  lui  a  servi  et  qui 
appartient  au  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris.  Ces  insectes  ont  les 
plus  intimes  rapports  avec  les  Odacantha  et  ne  s'en  distinguent  que  par 
leur  languette,  le  4"  article  de  leurs  tarses  plus  échancré,  et  leur  faciès 
qui  se  rapproche  un  peu  de  celui  des  Agra.  On  en  connaît  en  ce  mo- 
ment cinq  espèces  originaires  dii  Sénégal  et  des  parties  voisines  de  la 
Guinée  (2). 

(1)  0.  'punrtkoïlis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  élTj;  de  Perse.  —  senega- 
lensiSj,  Castelu.  Ann.  d.  I.  Soc.  ent.  I,  p.  388;  du  Sénégal.  — /"«sdaffl^  Lafert. 
Rev.  etMag.  d.  Zool.  1849,  p.  .346;  de  la  Guinée  portugaise- —  litiira^  Schmidt- 
Gœbel,  Col.  Biririàû,  p.  22; dit  \3ays  des  Birmans;  n'appartient  peut-être  pas 
au  genre. 

(2)  S.  «mcoîor^  Bi-ulléjloc.  cit.  —  Edwàrdsiî/'Ca.sleln.  Mag.  d.  Zool.  Ï843, 
pi.  119.  —  corrùscd^  hlanda,  ajanea,  Làfert.  Rèv.  et  Mag.  d.  Zool.  1849, 
p.  345.  M.  de  CliaUdoir  (Bull.  Mosc,  ISôO,  n»  i,  p.  29  et  31)  a  (■gaiement  dé- 
crit eu  détail  la  corrusca  et  la  bldndù. 


W  CARABlOtES, 

^  TRÏBU  IX. 

CTÊNODACTYLIDES. 

Languette  adhérant  à  ses  paraglosses,  seulement  à  la  base  de  ces  der- 
nières qui  ne  la  dépassent  pas.  —  Tête  rétrécie  postérieurement  en  un 
col  très-distinct.  —  Premier  article  des  antennes  de  longueur  normale. 

—  Prothorax  allongé.  —  Elytres  entières  et  arrondies  à  leur  extrémité. 

—  Tarses  pareils  dans  les  deux  sexes,  triangulaires;  leur  ¥  article 
allongé,  fendu  jusqu'à  sa  base. 

C'est  également  à  M.  de  Chaudoir  (l)  qu'on  doit  l'établissement  et  la 
limitation  de  cette  tribu,  dont  les  éléments  sont  généralement  confondus 
avec  ceux  de  la  précédente.  Elle  s'en  distingue  principalement  par  ses 
élytrcs  entières  et  la  forme  des  tarses.  Les  quatre  genres  dont  elle  se 
compose,  sont  tous  exotiques  et  se  classent  très-bien  d'après  la  forme 
des  crochets  des  tarses. 

Crochets  des  tarses  simples  :  Lepfotrachelus. 

—  dilatés  à  leur  base  :  Pionycha. 

—  nnidentés  :  Schidonycha. 
~  pectines  :  Ctenoàactyla. 

LEPTOTRACHELUS. 

Latr.  Règne  anim.  cd.  2.  IV,  p.  371  (2). 

Menton  transversal,  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane 
simple,  un  peu  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  étroite, 
parallèle,  tronquée  et  échancrée  à  son  sommet  ;  ses  paraglosses  très- 
grèles,  acuminées  au  bout  et  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article 
des  palpes  ovalaire  et  poinlu.  —  Mandibules  peu  saillantes,  faiblement 
arquées,  assez  aiguës.  —  Labre  subtransversal,  légèrement  échancré. 

—  Tête  ovalaire;  son  col  court,  épais  et  subcylindrique.  —  Antennes 
gri'les,  filiformes:  !eur  !'='■  article  pas  plus  long  que  le  3e  et  les  suivants, 
le  2e  court.  —  Prothorax  long,  tantôt  subcylindrique  et  un  peu  rétréci 

(1)  Seulement  M.  de  Chaudoir  prenant  pour  type  de  la  tribu  les  Leptotra- 
CHFXus,  f[u'il  nomme  avec  Eschscholtz  Ru agocrepris,  l'appelle  lUiasocrépides.  Le 
g'enre  CTENonACTVLA,  comprenant  les  espèces  les  plus  grandes,  me  paraît  avoir 
plus  de  droit  à  ce  rpie  son  nom  serve  à  la  designer. 

(2)  Syn.  Rhacocrepis,  Eschsch.  Zool.  Atlas,  fase.  II,  p.  5;  ce  nom  a  été  pu- 
lilié  on  1829,  comme  celui  de  Latreille,  mais  il  est  postérieur  de  quelques  mois. 

—  ODACANTHA,Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  2.  —  Sph.eragra,  Say,  Tnuis.  of 
the  Amer.  Phil.  Soc.  new  Ser.  IV,  p.  412. 


riVarit  sa  base  ,  tantôt  obconîque.  —  Elylres  allongées,  planes.  —  Pàttea 
médiocres;  tarses  à  l*^""  article  subcylindrique,  2-3  courts  j  triangu- 
laires, 4»  fortement  Cilobé  ;  tous  garnis  de  longs  poils  peu  serrés  en 
dessous;  crochets  sinnples. 

Insectes  de  taille  assez  petite,  de  forme  svelte  et  d'un  fauve  testacé 
ou  ferrugineux.  Tous  sont  américains  et  paraissent  vivre  sur  les  feuilles 
des  arbres.  Les  espèces  décrites  s'élèvent  à  dix  (i). 

PIONYGHA. 

De  Chaud.  Bull.  cl.  Mosc.  1848,  p.  Cl  (2). 

Menton  court,  médiocrement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes 
latéraux  étroits.  —  Languette  rélrécie  de  sa  base  en  avant,  triangulaire 
et  assez  aiguë  au  bout  ;  ses  paraglosses  grêles,  lui  adhérant  jusqu'au 
milieu  de  sa  longueur  et  aussi  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des 
palpes  ovalaire  et  pointu.  —  Mandibules  courtes;  la  droite  munie  avant 
son  milieu  d'une  forte  dent  subaiguë.  —  Labre  transversal,  subsinuè 
en  avant.  —  Tête  brièvement  ovalaire  ;  son  col  grêle,  cylindrique.  — 
Antennes  grêles,  filiformes  ;  leur  !«''  article  presque  de  moitié  plus  long 
que  le  3e,  le  2»  très-court,  les  autres  subégaux.  —  Prothorax  beaucoup 
plus  étroit  que  la  tête,  allongé,  subcylindrique.  —  Elylres  médiocrement 
allongées,  parallèles,  peu  convexes.  —  Pattes  assez  longues  ;  le  !«■■  ar- 
ticle des  tarses  en  triangle  allongé,  les  deux  suivants  courts  ;  crochets 
très-grêles,  dilatés  à  leur  base  en  une  lame  tronquée  à  angle  droit  en 
avant. 

Genre  établi  sur  deux  petits  insectes  (0)  découverts  par  moi  autre- 
fois à  Gayenue,  et  jusqu'ici  confondus  avec  les  Ctenodacxyla  dont  ils 
s'éloignent  principalement  par  leur  menion  inerme  et  les  crochets  de 
leurs  tarses.  Ce  sont  des  insectes  très-agiles  et  qui  prennent  très-facilC' 
ment  leur  vol. 

(1)  Rh.  Riedelii,  Eschsch.  loc.  cit.  ^-  Lept.  dorsaliSj,  brasiliensis  (Od.  basa- 
Us,  Pcrty),  testaceus,  Dcj.  Species.  —  suturulis,  Casteln.  Ann..  d.  1.  Soc,  cul. 
1,  p.  389.  —  marginatusj,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  lus.  IV,  p.  150.  —  fulvicolUsj 
Uciclie,  Rev.  zool.  1842,  p.  272.  —  œquinoctialis ,  planicolUs^  Chaud.  Bull. 
Jlosc.  1848,  p.  58  et  59.  —  mexicuna.  Chaud,  ihid.  1852,  n"  1,  p.  32  {dorsalis 
olim.) 

(2)  Syn.  Ctenodactyla,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  II,  p.  182. 

(•i)  P.  inamlata{Cten.  Lacordairei,iiei.),  tr'uUi'  [Cten,  o6yct(/'«^Dej.),  Gory, 
loc.  clt, 


*^  CARABIQUES. 

schidonycha: 

Klug,  Jahrlj.  d.  Insekt.  p.  50  (1), 

A  en  juger  par  ce  qu'en  dit  M.  K!ug,  ce  genre  qui  m'est  inconnu  en 
en  nature,  paraît  ne  différer  des  Ctenodactyla  qui  suivent,  que  par 
un  seul  caractère  essentiel  :  les  crochets  des  tarses  qui,  au  lieu  d'être 
pectines,  sont  munis  d'une  forte  dent  recourbée.  Les  èlytres  sont  en 
même  temps  plus  allongées,  et  le  4e  article  des  tarses  plus  longuement 
bilobé. 

M.  Klug  n'en  décrit  qu'une  espèce  {2)  d'assez  petite  taille,  originaire 
de  la  province  de  Saint-Paul  au  Brésil. 

ctenodactyla: 

Dej.  Species  l,  p.  226. 

f  Menlonflransversal,  faiblement  échancré,[muni  d'une  dent  médiane 
simple,  égalant  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  étroite,  parallèle,  un 
peu  tronquée  au  bout;  ses  paraglosscs  grêles,  libres  en  partie  et  pas 
plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire. 
—  Mandibules  peu  saillantes,  assez  arquées  et  aiguës  au  bout.  —Labre 
transversal,  à  peine  échancré  en  avant.  — Tète  grande,  subhexagone; 
son  col  épais  et  cylindrique.  — Antennes  filiformes,  un  peu  plus  longues 
que  le  prolhorax,  à  l'^''  article  subcylindrique,  2*  très-court,  les  autres 
subégaux.  —  Prolhorax  assez  allongé,  plane  et  flnement  rebordé  laté- 
ralement en  dessus,  arrondi  aux  angles  antérieurs.  —  Elytres  allongées, 
parallèles,  peu  convexes.  —  Pattes  assez  longues;  l^""  article  des  tarses 
on  triangle  allongé,  les  deux  suivants  en  triangle  court ,  le  4e  profon- 
dément bilobé  ;  crochets  larges,  recourbés  au  bout  seulement,  pectines 
dans  presque  toute  leur  étendue. 

On  n'en  connaît  que  trois  espèces  (3)  de  taille  au  plus  moyenne  et 
originaires  de  l'Amérique  du  sud.  L'une  d'elles  {Chevrolalii)  que  j'ai 
rencontrée  quelquefois  à  Cayenne,  vit  à  terre  dans  les  lieux  couverts 
d'herbes. 

(1)  M.  Klug  a  écrit  Schidonychus  :  c'est  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1848^ 
p.  63)  qui  a  changé  la  désinence  du  genre  pour  le  mettre  en  harmonie  avec  ceux 
de  la  tribu. 

(2)  S.  6rflSî7i>Hs/s,loc.  cit.  Tah.I,  f.  C. 

(3)  Esp.  de  Cayenne  :  C.  Chevrolatiij,  Dej.  loc.  cit.  ~  Dropieziij,  Gory,  Ann. 
d.  1.  Soc.  ont.  Il,  p.  181.  —  Esp.  du  Brésil  :  C.  Langsdorfii,  Klug,  Jalirb  d. 
Insekt.  p.  50  [hkolor,  Casteln.  Mag.  d.  Zool.  las.  pi.  119). 


GALÉRITIDES.  [79 

TRIBU  X. 
GALÉRITIDES. 

Languette  cornée;  ses  paraglosses  tantôt  libres,  tantôt  adhérentes, 
très-rarement  beaucoup  plus  longues  qu'elle.  —  ïéte  rélrècie  posté- 
rieurement en  un  col  très-distinct.  —  Premier  article  des  antennes 
allongé,  souvent  plus  long  que  la  tête.  —  Prothorax  rarement  allongé. 
—  Tarses  antérieurs  tantôt  simples  dans  les  deux  sexes,  tantôt  légère- 
ment dilatés  chez  les  mâles;  leur  4«  article  en  général  entier. 

Cette  tribu  ne  diffère,  à  proprement  parler,  de  celle  des  Odacanlhides 
que  par  la  longueur  inaccoutumée  du  premier  article  des  antennes.  Il  y 
a  néanmoins  quelques  modiGcations  à  cet  égard.  Très-allongé  dans  la 
plupart  des  genres,  il  se  raccourcit  un  peu  chez  les  Drypta  et  les  Pol\s- 
TicHus,  mais  n'en  reste  pas  moins  plus  grand  que  chez  les  autres  Cara- 
biques  en  général. 

Les  six  derniers  genres  de  la  tribu  ont  une  affinité  de  plus  en  plus 
prononcée  avec  les  Ilelluonides,  dont  ils  se  distinguent  néanmoins  sans 
peine  par  la  forme  de  leur  labre,  ef  j'ajouterais  par  leur  languette,  si 
elle  m'était  connue  chez  tous. 

Parmi  les  treize  genres  qui  suivent,  l'Europe  n'a  des  représentants 
que  de  trois  seulement,  Drypta,  Zuphium  et  Polysticuus.  On  peut  les 
répartir  de  la  manière  suivante  : 

I  #  article  des  tarses  bilobé. 
Crochets  simples  :  Drypta. 

—      pectines  :  Dendrocellus. 

II  i^  article  des  tarses  entier,  parfois  prolongé  à  son  angle  antérieur  interne. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  :  Calophœna,,  Galerita,   Trichognatlms, 
EunostuSj  Zuphium,  Polystichus,  Agastus. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Metaxidius,  Diaphorus^  Enaphorus,  Thalpins. 

.     DR\TTA. 

Fab.  Sysl.  El.  l,  p.  230. 

Menton  suborbiculaire,  un  peu  transversal,  assez  fortement  échancré, 
sans  dent  médiane.  —  Languette  linéaire,  un  peu  dilatée  à  son  extrémité; 
ses  paraglosses  membraneuses,  plus  courtes  qu'elle,  libres.  —  Mâ- 
choires larges  et  anguleuses  à  leur  base,  puis  droites,  et  brusquement 
recourbées  en  une  pointe  très-aiguë,  ciliées  en  dedans  dans  toute  leur 
longueur.  —  Le  dernier  article  de  tous  les  palpes  épais  et  tantôt  sécuri- 
forme,  tantôt  presqw  ovalaire.  ■—  Mandibules  saillantes,  peu  robustes, 


înef mes  ett  dedans  ^  droites,  puis  un  peu  recourbées  à  leùf  êortiméi*  ^ 
Labre  transversal ,  arrondi  en  avant ,  tuberculeux  de  chaque  côté.  — 
Tête  en  carré  allongé,  munie  en  arrière  d'un  col  assez  gros.  —  Yeux 
arrondis,  assez  saillants.  —  Antennes  plus  longues  que  la  moitié  du 
corps,  grêles  :  leur  !«■■  article  toujours  plus  long  que  la  tête,  le  2'^  très- 
court,  le  3"  long,  les  suivants  moins  et  subégaux.  —  Prothorax  subcy- 
lindrique, plus  ou  moins  long,  rétréci  un  peu  avant  sa  base.  —  Elytres 
allongées,  lég(>rement  convexes,  tronquées  et  souvent  en  même  temps 
un  peu  arrondies  au  bout.  —  Pattes  assez  longues  ;  les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les  mâles,  triangu- 
laires, pubesccnts  ;  le  dernier  article  de  tous  profondément  divisé  en 
deux  lobes  grêles  dans  les  deux  sexes.  —  Corps  plus  ou  moins  allongé. 

Ces  insectes  sont  d'assez  petite  laille,  de  forme  élégante  et  plus  parti- 
culièrement propres  à  l'Afrique  et  aux  Indes  orientales.  On  en  connaît 
aujourd'hui  plus  d'une  vingtaine  d'espèces  (1^.  L'Europe  n'en  possède 
que  deux  ;  la  plus  anciennement  connue  (/).  emarginata)  et  qui  forme 
le  type  du  genre,  est  répandue  dans  toutes  les  parties  tempérées  de  ce 
continent.  Elle  fréquente  les  bois  humides  et  marécageux. 

DENDROCELLUS. 

SciiMiDT-GoEiiK^  Coldopt,  Birman,  p.  24  (2). 

Ce  genre  ne  ditïère  essentiellement  des  Drvpta  qui  précèdent,  que 
par  les  crochets  des  tarses  qui  sont  pectines.  Quelques  autres  caractères 
accessoires  donnent  en  même  temps  à  quelques-unes  de  ses  espèces  un 
facics  un  peu  diflérent.  La  tète  et  les  yeux  sont  plus  petits,  le  prothorax 
plus  allongé  et  plus  cylindrique,  le  l'^''  article  des  antennes  plus  long  et 
plus  grêle,  enfni  les  élytres  moins  élargies  en  arrière. 

Le  genre  est  propre  aux  Indes  orientales  et  à  la  côte  occidentale 

(1)  Aux  six  esp.  du  Speciesde  Dejcan,  aj.Esp.  européenne  :  D.  intermedia^ 
Ramb.  Faune  de  l'Andoul.  p.  10,  pi.  1,  f.  1.  —  Esp.  asiatique  :  D.  angustala 
(emarginata  var?),  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  804.  —  Esp.  indiennes:!). 
crenipes,  Wicdem.  Zool.  Mag.  II,  p.  60.  —  unidentata,  Mac-Leay,  Anuul.  Jav. 
p.  129.  —  mandihulariS;  Casteln.  Et.  ont.  p.  43.  —  obscuraj,  lugens,  trisfis, 
Schmidt-Goebel,  Col.  Birman,  p.  23.  —  pallipes^  virgata.  Chaud.  Bull.  Mosc. 
18j0,  p.  33.  —  amabilis.  Chaud,  ibid.  1852,  n»  1,  p.  35.  —  Esp.  africaines  : 
D.  cyanea,  Casteln.  Et.  ent.  p.  141.  —  plugiata,  collariSj,  Klug,  Jalirb.  d.  In- 
sekt.  p.  52  sq.  —  elongata  (dorsalis,  Dej.  var.?).  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844, 
p.  458.  —  jucunduj  afrkana,  thoracica  ^  Bohem.  Lis.  Catlrar.  I,  p.  27.  — 
cyanea,  Laferté,  Rcv.  et  Mag.  d.  Zool.  1849,  p.  347. 

(2)  Syn.  Desera  (Leach),  Hope,  the  Coleopt.  Man.  II,  p.  96  et  105.  Leach 
n'a  pas  donné  les  caractères  de  ce  genre;  ceux  que  M.  Hope  lyi  asçiguc  sont 
de  telle  nature  qu'a  ne  peut  être  considéré  que  comme  inédit, 


OALÈRIÎîOÊÇi  8i 

d'Afrique,  il  est  peu  Nombreux  (i)  jusqu'ici;  roais  plusieurs  Devpta 
des  auteurs  paraissent  devoir  y  cire  rapportées  (2). 

CALOPHOENA. 
Klug,  Nov.  ad.  Acad.  C.  L.  C.  nat.  Cur.  \,  p.  295  (3). 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  très-courte  dent  mé- 
diane blGde.  —  Languette  assez  grande,  évasée  et  arrondie  en  avant; 
ses  paraglosses  coniques,  plus  courtes  qu'elle,  à  peine  libres  à  leur 
sommet.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovaiaire.  —  Mandi- 
bules courtes,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  grand,  carré,  un  peu 
arrondi  en  avant.  —  ïèle  rhomboidale,  munie  d'un  coi  très-étroit  en 
arrière.  —  Yeux  petits,  arrondis,  assez  saillants.  —  Antennes  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps,  grêles;  leur  1"  article  dépassant  les 
yeux,  le  2«  très-court,  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax  un  peu  plus 
long  que  large,  un  peu  rétréci  en  arrière,  tronqué  à  sa  base;  ses  angles 
postérieurs  non  saillants,  les  antérieurs  arrondis.  —  Elytres  planes,  en 
carré  allongé,  tronquées  obliquement  à  leur  extrémité,  épineuses  à 
l'angle  suturai.  —  Pattes  allongées;  les  quatre  premiers  articles  des 
tarses  larges,  fortement  triangulaires  :  le  1er  allongé,  les  deux  suivants 
prolongés  aux  angles  antérieurs,  le  4^  entier,  arrondi  aux  angles,  tron- 
qué en  avant,  tous  carénés  en  dessus,  velus  en  dessous.  —  Corps 
aplati,  assez  long. 

Insectes  de  taille  moyenne,  tous  propres  à  l'Amérique  du  Sud.  Celles 
de  leurs  espèces  que  j'ai  observées  à  Cayenne,  vivent  sur  les  feuilles 
et  prennent  leur  vol  avec  tant  de  facilité,  qu'on  a  quelque  peine  à  s'en 
saisir. 

M.  Klug  a  proposé  de  diviser  ce  genre  en  deux  et  d'appliquer  le  nom 
deCoRDisTEsà  Vacuminalus  qui  aurait,  selon  lui,  le  menton  trilobé  avec 
le  lobe  médian  simple,  tandis  que  le  nom  de  Calophoe^va  serait  réservé 
pour  les  autres  espèces  qui  ont  le  menlon  échancré  rectangulairement 
et  inerme.  Je  trouve  le  menton  semblable  dans  toutes  les  espèces  et  fait 
comme  il  est  dit  plus  haut. 

(1)  Esp.  indiennes  :  Drypt.  longicoUis,  flavipes,  Dej.  <—  genicnlata^  Klug, 
Jalirb.  d.  Insekt.  p.  52.  —  Dendr.  discolor,  Schmidt-Goebel,  loc.  cit.  —  Esp. 
africaines  :  Desera  viridipennis,  Hope,  Ann.  of  rat.  Hist.  X,  p.  91.  —  Dendr. 
Bocandci,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  35;  placée  parmi  les  Dr\ptasous 
le  même  nom  par  M.  de  Laferté,  Rcv.  et  Mag.  d.  Zool.  1849;,  p.  347. 

(2)  D.  cœlestina,  Klug,  œ«eipe5^  Wiedem.  selon  M.  Schmidt-Gœbel,  loc.  cit. 

(3)  Syn.  CoRDisTEs,  Latr.  Xeon.  d.  Col.  d'Eur.  éd.  I,  p.  77.  Nom  postérieur 
à  celui  proposé  par  M.  Klug,  et  qui  été  adopté  à  tort  de  préférence  à  ce  der- 
nier.—  Odacantha,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  239.  —  Euiracuelus,  Kirby  et  Spence, 
An  Introd.  to  Entom.  iV. 

Coléoptères.    Tome  I,  6 


82  CARABIQUES, 

Ces  insectes  sont  peu  communs  et  l'on  n'en  a  publié  encore  que 
dix  (1). 

GALERITA. 

Fab.  Syst.  El.  l,  p.  214. 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  courte  dent  médiane 
biQde;  ses  lobes  latéraux  assez  aigus.  —  Languette  assez  grande, 
coupée  carrément  au  bout;  ses  paraglosses  membraneuses,  grêles,  pé- 
nicilliformes ,  à  peine  ou  pas  plus  longues  qu'elle,  libres  dans  toute 
leur  longueur.  —  Palpes  assez  grands  et  assez  robustes  ;  leur  dernier 
article  fortement  sécuriforme  et  tronqué  obliquement.  —  Mandibules 
courtes,  arquées,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  entier. 
—  Tête  de  forme  variable,  munie  d'un  col  court  et  très-étroit.  —  An- 
tennes plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  diminuant  de  grosseur  de  la 
base  à  leur  sommet  ;  leur  1er  article  gros,  dépassant  les  yeux,  les  sui- 
vants, sauf  le  2«,  subégaux.  —  Prothorax  plus  ou  moins  long,  rétréci  en 
arrière,  tronqué  à  sa  base,  avec  les  angles  postérieurs  distincts  et  les  an- 
térieurs arrondis.  —  Elytres  oblongues  ou  ovalaires,  déprimées,  tron- 
quées un  peu  obliquement  à  leur  extrémité.  —  Pattes  allongées  et  peu  ' 
robustes  ;  articles  des  tarses  en  triangle  allongé  ;  les  quatre  premiers  des 
antérieurs  des  mâles  prolongés  au  côté  interne  en  une  longue  saiilie 
oblique,  très-velus  en  dessous  et  munis  d'une  double  rangée  de  squam- 
muies  ;  le  pénultième  des  autres  pattes  comme  échancré  à  son  ex- 
trémité dans  les  deux  sexes.  —  Corps  peu  épais,  déprimé. 

Fabricius,  en  établissant  ce  genre,  en  avait  fait  un  magasin  d'espèces 
appartenant  à  cinq  ou  six  genres  très-distincts.  On  n'y  comprend  plus 
aujourd'hui  que  celles  qui  présentent  les  caractères  précédents.  Ce 
sont  d'assez  grands  insectes,  de  forme  élégante,  dont  les  élytres  sont 
presque  toujoups  ornées  de  côtes  très-fines  et  très-régulières,  et 
d'une  couleur  uniforme,  noire  ou  bleuâtre;  le  prothorax,  la  tête  et 
les  pattes  sont  seuls  sujets  à  devenir  ferrugineux.  Les  espèces  que 
j'ai  eu  occasion  d'observer  en  Amérique  vivent  en  famille  dans  les 
troncs  des  arbres  vermoulus ,  sous  les  pierres ,  ou  se  trouvent  cou- 
rant parmi  les  herbes.  Leur  course  est  très-rapide  et  l'odeur  qu'elles 
exhalent  très-forte. 

La  larve  de  la  Galerila  Leconlci  que  M.  Salle  (â)  a  fait  connaître 

(1)  Dont  cinq  décrites  par  Dejean  dans  son  Species.  Aj.  C.  cinctus^  Gray, 
Anim.  Kingd.  Ins.  I,  p.  272.  —  arcuafus,  Lafertei,  Guérin,  Rev.  zool.  1844, 
p.  9.—  qmdrilunains,  Reiche,  Rev.  zool.  18-42,  p.  %^.—mgripennis,  Cliaud, 
Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  34. 

(2)  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  VII,  p.  298,  pi.  8,  f.  2  a-d.  MM.  Chapuis 
et  Candèze  (Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  VIII,  p.  367)  eu  ont  donné  depuis 
une  description  plus  complète. 


GALÈRITIDES.  S& 

est  la  plus  singulière  que  l'on  connaisse  jusqu'ici  parmi  les  Carabiques. 
Son  corps  est  allongé ,  écailleux  et  garni  de  poils  espaces.  La  tête , 
courte  et  évasée  en  avant,  est  exeavée  en  dessus  et  porte  sur  le  front 
une  longue  corne,  fourchue  à  son  extrémité.  Les  mandibules  sont 
très-longues ,  très-aiguës  et  fortement  unidentécs  dans  leur  milieu  ; 
les  mâchoires  (i)  très-robustes  portent  deux  palpes,  l'un  de  quatre, 
l'autre  de  deux  articles;  les  palpes  labiaux  se  composent  de  trois 
articles.  Les  antennes,  du  double  plus  longues  que  la  tète,  n'ont  que 
quatre  articles,  dont  les  deux  premiers  sont  gros ,  le  3»  très-grêle 
et  le  ¥  très-petit.  A  la  base  du  premier  sont  groupés  cinq  ocelles 
ou  stemmales.  Des  trois  segments  thoraciques,  le  premier  est  pyri- 
forme  et  très-rétréci  en  avant,  les  deux  autres  suborbiculaires  et 
convexes.  Les  sept  premiers  segments  abdominaux  sont  transversaux 
et  arrondis  sur  leurs  bords;  le  dernier,  beaucoup  plus  petit  que  les  au- 
tres, se  prolonge  en  deux  longs  slylels  entre  lesquels  fait  saillie  un  tube 
anal.  Les  pattes  sont  longues,  hérissées  de  longs  poils;  les  cuisses 
.antérieures  renflées  et  munies  de  quatre  fortes  épines  à  leur  base. 
Ces  larves,  qui  vivent  dans  la  terre,  se  construisent  une  faible  coque 
avec  des  ûls  et  de  la  terre  pour  se  métamorphoser.  La  nymphe, 
décrite  également  par  M.  Salle,  est  remarquable  principalement  en  ce 
que  les  cinq  premiers  segments  abdominaux  se  prolongent  de  chaque 
côté  en  un  appendice  muni  d'une  forte  épine. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  très-inégalement  réparties  entre  TA- 
mérique,  l'Afrique  et  les  Indes  orientales;  les  huit  dixièmes  des  es- 
pèces sont  propres  au  premier  de  ces  pays.  Celles  décrites  jusqu'à  ce 
jour  s'élèvent  à  plus  de  trente  (2). 

(1)  M.  Salle  a  pris  le  corps  des  mâchoires  pour  le  premier  article  des  palpcii 
maxillaires.  Il  ne  parle  pas  non  plus  de  la  lèvre  inférieure  ni  du  labre. 

(2)  Aux  quatorze  espèces  mentionnées  par  Dejcan,  aj.  Esp.  américaines  : 
G.  brachinoides,  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  5.  —  thoracica^  Chevrol. 
Col.  d.  Mex.  cent.  I^  fasc.  2;  nigra,  Ma.  cent.  Il,  fasc.  8.  —  Moritzii, 
Manh.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  \,  p.  22.  —  Orlignyi,  (jraciUs,  Brullé  in  d'Orb. 
Voy.  Ins.  p.  11.  —  magellanka.,  Guérin,  Rcv.  zool.  1839,  p.  296.  — imllidi- 
cornis  (Mortizii? Manh.),  tristis^B.eiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  273.  —  culifor- 
nka,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  183.  —  cordkollis,  longkollis.  Chaud,  ibid. 
1843,  p.  699.  —  macrodera,  œqukollis.  Chaud,  ibid.  1844,  p.  461.  —  lugens. 
Chaud,  ibid.  1848,  p.  65.  —  simpleXj,  œquinoctkdis^  Chaud,  ibid.  1852,  n"  1, 
p.  36.  —  melanarm,  Erichs.  in  Schoml).  Guyaua,  III,  p.  555.  — ,Esp.  afri- 
caines :  G.  anthracina,  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  X,  p.  91.  —  nigrila  (fristis 
olim),  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  67.  —  Esp.  indiennes  :  G.  rdielaboides, 
Fab.  —  orientaliSj  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  26. 

Pour  la  synonymie  des  espèces  décrites  parDejcun,  voyez  Casteln.  Et.  ont. 
p.  4i,  et  Brullé  Rev.  eut.  d.  Silberm.  H,  p.  103.  —  Pour  colle  des  espèces  de 
l'Amérique  du  Nord,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  13.  Suivant 
M.  Le  Conte,  il  n'existerait  dans  ce  pays  que  deux  espèces  :  1"  G.  Janits,  Fab. 
(cijmûpcnnisDci.)  dont  les  G.  amœnoïic).,  cordkollis  et  longkollis  Chaud.,  no 
seraient  que  dos  variétés;  2"  G.  Lecontei  Dcj. 


84  CAKABIQtES; 

TRICHOGNATHUS. 
Latr.  Règn.  anim.  éd.  2,  p.  374. 

Menton  fortement  transversal,  trilobé;  les  trois  lobes  très-courts, 
le  médian  presque  aussi  long  que  les  latéraux.  —  Languette  con- 
fondue avec  ses  paraglosses,  formant  avec  elles  un  carré  allongé,  ter- 
miné par  trois  longues  pointes  d'égale  grandeur  (i). —  Palpes  très- 
grands,  hérissés  de  cils;  le  2*^  article  des  maxillaires  très-long, 
comprimé  et  arqué;  celui  des  labiaux  très-long  aussi,  mais  grêle  et 
droit  ;  le  dernier  de  tous  en  fer  de  haclie  à  son  extrémité  seulement.  — 
Mâchoires  ayant  à  leur  base  une  saillie  cylindrique  assez  forte  et  ciliée 
au  bout.  —  Mandibules  assez  saillantes,  larges,  faiblement  arquées, 
inermes  en  dedans.  —  Labre  légèrement  arrondi  en  avant.  —  Tête 
presque  carrée ,  subitement  rélrécie  en  un  col  très-prononcé.  — 
Antennes  un  peu  plus  courtes  que  le  corps,  sétacées  ;  leur  l'^'"  ar- 
ticle plus  long  que  la  tète,  en  massue  arquée  et  ciliée.  —  Prolho- 
rax  un  peu  plus  long  que  large,  légèrement  rétréci  en  arrière, 
tronqué  à  sa  base,  avec  les  angles  postérieurs  saillants  et  les  anté- 
rieurs rabattus.  —  Elytres  en  carré  allongé,  tronquées  et  arrondies  au 
bout,  peu  convexes.  —  Pattes  longues;  tarses  antérieurs  simples;  leurs 
articles  en  triangle  renversé;  le  4»  prolongé  à  son  angle  interne;  tous 
velus  en  dessous  ;  les  crochets  de  tous  très-grands  et  fortement  ar- 
qués. 

Une  seule  espèce  (T.  marginipennis)  compose  jusqu'ici  ce  genre 
remarquable,  mais  qui  n'est  pas  sans  des  rapports  prononcés  avec  les 
Galeiuta  par  sa  forme  générale ,  et  avec  les  Megacephala  de  la  fa- 
mille des  Cicindélides  par  la  forme  insolite  de  ses  palpes.  Elle  est 
d'assez  grande  taille  et  répandue  depuis  la  Colombie  jusque  dans 
le  Brésil  intérieur.  M.  d'Orbigny  (-2)  a  fait  connaître  qu'elle  vit  en 
réunions  plus  ou  moins  nombreuses,  sous  les  troncs  d'arbres  abattus, 
et  que  sa  démarche  est  très-agile.  J'en  ai  découvert  à  Cayenne  une 
autre  inédite  qui  Ggure  dans  le  catalogue  de  Dejean  sous  le  nom  de  2'. 
slrangulalus  (ô). 

(1)  La  figure  qu'a  donnée  M.  Guérin-Méneville  des  organes  Ijuccaux  de  ce 
genre  (Icon.  du  Règn.  anim.  Ins.  pi.  4,  f.  5  a)  est  inexacte  pour  le  menton,  la 
languette  et  les  palpes  maxillaires. 

(2)  Voy.  dans  l'Amérique  niérid.  1ns.  p.  11. 

(3)  M.  de  Cliaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  p.  68)  regarde  comme  distincts  du 
T-  marginipennis  de  Latreille,  qui  est  du  Brésil,  les  exemplaires  rapportés  assez 
abondamment  de  Colondiie  dans  ces  dernières  années  et  en  fait  une  espèce  à 
partj  sous  le  nom  de  T.  cinctus. 


êkikwiiDtii  SS 

EUNOSTUS. 

Castelk.  Etud.  entom.  p.  142- 

Menton  court,  concave,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  forte 
dent  médiane  carrée,  égalant  presque  ses  lobes  latéraux;  ceux-ci 
arrondis.  — Languelte  cornée,  coupée  carrément  en  avant;  ses  para- 
glosses  pas  plus  longues  qu'elle,  adhérentes.  —  Palpes  longs  ;  le  der- 
nier article  de  tous  en  triangle  allongé  ;  celui  des  labiaux  de  la  lon- 
gueur du  pénultième ,  celui  des  maxillaires  du  double  plus  long.  — 
Mandibules  courtes,  larges,  droites,  obtuses  au  bout.  —  Labre  en 
carré  transversal,  entier.  —  Tête  en  triangle  curviligne  court,  munie 
d'un  col  court,  très  étroit. —  Yeux  peu  saillants. —  Antennes  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps,  filiformes,  robustes,  à  1er  article 
long,  2°  plus  court  que  les  suivants,  ceux-ci  subégaux.  —  Prolhorax 
aussi  long  que  large,  très  fortement  et  brusquement  rétréci  en  arrière  ; 
ses  angles  antérieurs  arrondis ,  les  postérieurs  distincts  ,  petits.  — 
Elytres  en  carré  allongé,  tronquées  au  bout.  —  Pattes  robustes,  assez 
longues;  tarses  antérieurs  à  articles  trigones,  serrés,  pubescenis  en 
dessous;  le  !«•■  plus  long  que  les  autres,  le  4e  court,  entier;  crochets 
simples. 

M.  de  Caslelnau  a  fondé  ce  genre  sur  un  insecte  de  Madagascar  (E. 
Latreillei),  de  taille  moyenne,  d'un  brun  de  poix  et  qui  n'existe,  à 
Paris,  qu'au  Muséum  d'Histoire  naturelle  où  j'ai  rédigé  la  formule  gé- 
nérique qui  précède.  Il  représente  dans  le  pays  en  question  les  Tui- 
cHocNATHcs  dc  l'Amérique  (l). 

ZUPHIUM; 

Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  I^p.  198  (2). 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  courte  dent  médiane 
bifide.  — Languette  carrée,  tronquée  au  bout;  ses  paraglosses  grêles,  la 
dépassant  fortement. —  Dernier  article  des  palpes  en  triangle  très-al- 
longé; le  2"  des  maxillaires  très-long. —  Mandibules  courtes,  aiguës, 
dentées  au  côté  interne.  —  Labre  tranversal,  angulairement  échancré. 
—  Tête  en  triangle  très-obtus,  brusquement  rétrécie  postérieurement 
en  un  col  très-étroit.  —  Antennes  un  peu  plus  courtes  que  le  corps,  lé- 
gèrement sétacées;  à  1er  article  plus  long  que  la  tête,  grossissant  gra- 
duellement de  la  base  à  son  sommet,  2"  très-court  ;  les  suivants  subé- 
gaux.—  Prolhorax  plane,  assez  long,  rétréci  en  arrière,  avec  ses  angles 

(1)  Pour  la  figure  de  l'espèce,  voyez  Casteln.  et  Gory,  Hist.  nat.  des  Coléopt. 
fasc.  1. 

(2)  Syn.  Galerita,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  215. 


86  CAEABIQCES. 

poslérieurs  saillants.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  tronquées  au  bout. 
- —  Pattes  assez  longues;  cuisses  robustes;  tarses  allongés,  filiformes; 
les  quatre  premiers  articles  des  antérieurs  très-légèrement  dilatés  chez 
les  mâles;  le  4"  entier.  —  Corps  assez  long,  aplati,  pointillé  et  pubes- 
cent. 

insectes  de  taille  un  peu  au-dessous  de  la  moyenne,  noirs,  brunâtres, 
testacés  ou  ferrugineux,  avec  ou  sans  taches  de  même  couleur.  A  en 
juger  par  les  espèces  de  l'Europe  australe,  ils  vivent  sous  les  pierres  et 
exhalent  une  odeur  très-forte.  Tous  sont  peu  communs  et  recherchés 
dans  les  collections.  Leurs  espèces  sont  disséminées  en  Europe,  en  Asie, 
en  Afrique  et  dans  rAmérique  du  Nord.  On  en  connaît  près  d'une 
vingtaine  (i). 

POLYSTIGHUS. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  I.  Tableau  des  Genres  (2). 

Genre  très-voisin  des  Zcphium  et  n'en  différant  que  par  les  caractères 
qui  suivent  : 

Dent  médiane  du  menton  simple.  —  Palpes  plus  courts,  plus  ro- 
bustes ;  le  2"  article  des  maxillaires  moins  long;  le  dernier  de  tous 
plutôt  en  cône  tronqué  que  filiforme.  —  Tète  plus  allongée  et  moins 
fortement  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  filiformes  ;  leur  l^""  article 
plus  court  que  la  tête.  —  Prothorax  moins  plane,  impressionné  près  de 
ses  angles  postérieurs,  —  Tarses  antérieurs  un  peu  plus  dilatés  chez  les 
mâles,  avec  les  articles  plus  triangulaires. 

Quoique  très-apiatis,  ces  insectes  le  sont  un  peu  moins  que  les  Z0- 
PHiuM  dont  ils  ont  du  reste  le  faciès,  les  couleurs  et  les  habitudes.  D'un 
autre  côté,  ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  de  Chaudoir  (5),  ils  ont  une 
analogie  réelle  avec  les  Helluonides,  à  tel  point  que  c'est  sur  deux  de 

(1)  Esp.  européennes  :  Z.  olens  F.;  se  trouve  aussi  en  Asie^  aux  Indes  orien- 
tales et  en  Afrique.  —  Chevrolatiij  Casteln.  in  Silberm.  Rev.  ent.  I,  p.  251.  — 
nnicolor,  Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  fasc.  XXI,  tab.  1.  —  Esp.  asiatique: 
Z.longiusculum,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842.  p.  804.— Esp.  indiennes  :  Z.bima- 
culatum,  vittigenim^  modestum,  fkeum,  inconspicuum,  Sclimidt-Gœbel;  Col. 
Birman,  p.  28  sq.  —  Esp.  africaines  :  Z.  testaceum,  Klug,  Symb.  phys. 
pi.  21,  f.  2;  se  trouve  aussi  dans  le  Caucase  et  la  Sibérie  méridionale. —  fus- 
cufïh  Gory,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  pi.  25.  —  Fleuriasii,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent. 
II,  p.  184.  —  numidicum,  Lucas,  E^pl-  de  l'Algérie.  Ins.  p.  8,  pi.  3,  f.  4.  — 
bimacidaturtij,  caffer,  brvmneum,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  31. — Esp.  améri- 
caine :  Z.  americanum,  Dej.  Species^  V,  p.  298. 

(2)  Syn.  Galerita,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  216.  —  Dailodontus,  Reiche^  Ann. 
d.  1.  Soc.  ent.  XI,  p.  337. 

(3)  Bull.  Mosc.  1850,  n"  1,  p.  39. 


GALÉRITIDES.  87 

leurs  espèces  que  M.  Reiche  a  fondé  son  genre  Dailodontus  dans  son 
travail  sur  cette  dernière  tribu. 

Les  PoLYSTicHus  sont  peu  nombreux  et  se  trouvent  dans  l'ancien  et 
le  nouveau  continent  (i). 

AGASTUS. 

ScHMiDT-GoEBEt,  Col.  Birman,  p.  30. 

Menton  muni  d'une  den=t  médiane  obtuse  :  ses  lobes  latéraux  petits, 
aigus.  —  Languette  tronquée  au  bout,  en  entier  unie  à  ses  paraglosses  ; 
celles-ci  un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  labiaux  courts  et  grêles  ; 
leur  dernier  article  fusiforme  et  allongé  ;  les  maxillaires  gros  et  ro- 
bustes, à  4e  article  ovalaire  et  tronqué.  —  Mandibules  courtes,  robustes, 
obtuses  au  bout,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  très-petit,  trans- 
versal, entier.  —  Antennes  assez  longues,  fortes,  à  l®''  article  allongé, 
2-4  un  peu  plus  longs  que  les  suivants  ;  les  terminaux  de  ceux-ci  un  peu 
plus  gros  que  les  autres.  —  Yeux  petits,  non  saillants.  —  Prothorax  un 
peu  plus  long  que  large,  rétréci  en  arrière,  tronqué  à  sa  base,  avec  une 
petite  échancrure  en  dedans  de  ses  angles  postérieurs;  ceux-ci  denti- 
formcs. —  Elytres  assez  longues,  parallèles,  tronquées  au  bout.—  Pattes 
courtes  et  assez  robustes  ;  tarses  filiformes  ;  crochets  simples. 

Ce  genre  qui  m'est  inconnu  est  établi  sur  un  p^tit  insecte  du  pays 
des  Birmans  {A.  linealns),  qui,  suivant  M.  Schmidt-Gœbel,  a  un  peu  le 
faciès  du  Polyslichus  fasciolalus.  Je  ne  suis  pas  sûr  qu'il  appartienne  à 
la  tribu  actuelle,  car  il  n'est  pas  question  de  la  forme  de  la  tête  dans  la 
formule  générique  qui  précède,  et  l'allongement  du  premier  article  de  ses 
antennes  n'y  est  pas  suffisamment  indiqué.  D'un  autre  côté,  ses  élytres 
présentent  des  lignes  élevées  analogues  à  celles  qui  existent  chez  cer- 
taines Cymindis.  Il  est  possible  qu'il  doive  être  placé  près  de  ce  der- 
nier genre. 

BIETAXIDIUS. 

De  Cbaud.  Bull.  d.  Moscou.  1852^  p.  37. 

D'après  la  formule  qu'en  donne  M.  de  Chaudoir,  ce  genre  ne  diffé- 
rerait des  PoLYSTiCHcs  que  par  les  caractères  suivants  : 

(1)  Esp.  [européennes  :  P.  mttntus,  Brullé  in  Silberm.  Rev.  ent.  II,  p.  102 
{fasciolatus,0\\y.  Dej.).  ■—  fasciolatus,  Rossi,  Faim,  etrusc.  I,  p.  223  [discoi- 
dens,  SteYen,  Dej.).  —  Boyeri,  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  111.  —  Esp. 
de  Sibérie  :  P.  brevipennis,  Ménétr.  Ins.  de  Lelimann^  p.  3.  —  Esp.  des  Ca- 
naries :  P.  unkolor^  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  179.  —  Esp.  brésiliennes  : 
P.  clandestinuSj  Kluff,  Jahri).  d.  Ins.  p.  68  [Helluo  riifipes,  Brulté;  Bail.  id. 
Reiche];  Helluo  erythropus,  Clinud.  Bull.  Mosc-  1843,  p.  701).  —  cayennensis 
{Helluo),  Dej.  Species  (Dail.  id.  Reiche). 

Le  Pol.  albicornis,  Klug,  loc.  cit.,  est  un  Diaphorcs. 


88  CAAÀBI0CE9. 

Menfon  transversal,  prorondémcnt  et  quadrangulairement  échancré, 
sans  dent  médiane.  —  Palpes  pubescenis  ;  les  labiaux  courts,  leur  der- 
nier article  allonge,  subovale,  arrondi  et  tronqué  au  bout;  les  maxil- 
laires plus  robustes,  saillants;  leur  dernier  article  épaissi,  subsccuri- 
forme,  obliquement  tronqué  au  bout.  —  Labre  forîement  transversal, 
coupé  carrément  en  avant.  —  Le  bord  inférieur  des  fossettes  anlennaires 
largement  dilaté,  le  supérieur  nul.  —  Antennes  à  peine  de  la  longueur 
de  la  moitié  du  corps,  pubescentes,  assez  fortes;  leur  1er  article  beau- 
coup plus  gros  que  les  autres,  cylindrique,  de  la  longueur  des  trois 
suivants  réunis ,  le  2^  obconique ,  les  suivants  comprimés,  carrés,  le 
dernier  un  peu  acuminé  au  bout. 

L'espèce  qui  compose  à  elle  seule  le  genre  est  un  petit  insecte  de  l'A- 
mérique équatoriale.  M.  de  Chaudoir  le  nomme  M.  brunnipennis,  et  dit 
qu'il  fait  le  passage  des  Polystichus  aux  Hellcomorpha,  de  la  tribu 
des  Helluonides.  Il  ressort  évidemment  des  caractères  qui  précèdent, 
qu'il  appartient  à  celle-ci. 

DIAPHORUS. 
Dej.  Species  V,  p.  300  (1). 

Menton  assez  fortement  échancré,  sans  dent  médiane,  —  Languette 
grande,  un  peu  arrondie  au  bout:  ses  paraglosses  membraneuses,  pas 
plus  longues  qu'elle,  adhérentes  dans  toute  leur  longueur.  —  2"  article 
des  palpes  maxillaires  allongé  et  arqué,  le  4*=  assez  fortement  sécuri- 
forme;  celui  des  labiaux  cylindrique  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules 
courtes,  larges,  arquées,  incrmes  au  côté  interne.  —  Labre  fortement 
transversal,  un  peu  échancré  en  avant.  —  Tête  obtusément  triangulaire, 
rélrécie  postérieurement  en  un  col  assez  étroit.  —  Antennes  assez  ro- 
bustes, filiformes,  à  Jt  article  gros,  presque  aussi  long  que  la  tète,  2-3 
courts,  obconiques,  les  suivants  cylindriques,  subégaux.  —  Prothorax 
assez  long,  plane  en  dessus,  fortement  rétréci  dans  son  tiers  postérieur, 
avec  ses  côtés  antérieurs  arrondis.  — Elytresoblongues,  non  déprimées, 
un  peu  obliquement  tronquées  au  bout.  —  Pattes  assez  longues  ;  jambes 
antérieures  très- fortement  échancrées;  tarses  filiformes,  le  4e  article 
entier.  —  Corps  assez  allongé,  pubescent. 

Ces  caractères  sont  assez  voisins  de  ceux  des  Zcphium  et  des  Polys- 
tichus; mais  indépendamment  des  différences  sensibles  qu'ils  présentent, 
la  forme  générale  du  corps  est  toute  différente,  et,  au  premier  coup- 
d'œil,  se  rapproche  beaucoup  de  celle  de  certains  Aîvchomencs.  Ces 
insectes  sont  propres  à  l'Amérique  et  au  Sénégal,  de  petite  taille,  et  leurs 
couleurs  ont  beaucoup  d'analogie  avec  celles  des  deux  genres  en  ques- 
tion; on  a  décrit  quatre  espèces  (-2). 

(!)  Syn.  PsEUDAPTiNus,  Castcln.  Et.  eut.  p.  50. 

(2)  Esp.  américaines  :  D.  Lecontei,  Dcj.  loc.  cit.  —  Pseudaptinus  albicornis, 


ENAPHORl'S. 

J.  Le  Conte,  Ann.  of  fhe  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  174. 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Languette  (rès-allonp;ée,  élroile. — ' 
Palpes  labiaux  cylindriques,  les  maxillaires  dilatés.  —  Tête  rétrécie  h 
sa  hase  en  un  col  épais.  —  l^""  arliclc  des  antennes  écjalant  les  trois 
suivants  réunis,  les  autres  subégaux,  plus  longs  que  larges,  un  peu  com- 
primés. —  4"  article  des  tarses  simple,  le  1er  des  postérieurs  allongé; 
crochets  incrmes. 

Tels  sont  les  caractères  assignés  à  ce  genre  par  M.  J.  T.e  Conte ,  qui 
ajoute  qu'il  diffère  des  Diaphorcs  par  sa  forme  déprimée,  les  angles 
postérieurs  du  prothorax  qui  sont  saillants,  et  ses  antennes,  ainsi  que 
ses  tarses  autrement  faits.  Il  est  établi  sur  un  petit  insecte  {E.  rufutus) 
de  Californie,  d'un  testacé  rougeàtre  et  pubescent, 

THALPIUS. 

J.  Le  Conte,  Ann.  oftheLyc.  of  New-York,  V,  p.  174  (1). 

VHeïïuo  pygmœus  de  Dejean,  petit  insecte  des  parties  australes  des 
Etats-Unis,  où  il  paraît  être  très-rare,  est  le  type  de  ce  genre.  Ne  le 
connaissant  pas  en  nature,  je  ne  puis  que  reproduire  les  caractères  que 
lui  assigne  M.  J.  Le  Conte  : 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Palpes  labiaux  cylindriques,  les  maxil- 
laires dilatés.  —  Tête  rétrécie  postérieurement  en  un  col  épais.  — 
If"  article  des  antennes  de  la  longueur  des  trois  suivants  réunis,  les  sui- 
vants égaux,  arrondis.  —  4^  article  des  tarses  simple  ;  le  l*r  des  posté- 
rieurs allongé  ;  crochets  simples. 

Il  suit  de  là  que  ce  genre  ne  diffère  des  Enaphorus  que  par  la  forme 
de  ses  antennes. 

Caîteln.  Et.  ent.  p.  57,  pi.  1,  f.  4  [Polystklius  alhicornis,  Klupr,  .Tahrb.  d.  In- 
sekt.  p.  69).  —  D.  tenukollis,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-Yorlv,  V, 
p.  17.'î.  —  Esp.  du  Sénéchal  :  Diaph.  Leprienrii,  Casteln.  Et.  ent.  p.  143,  et 
Buqiiet,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  605. 

Le  Dinphorus  dorsaUs  de  M.  Brullé  (Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  181,  pi.  6,  f.  3) 
est  le  môme  insecte  que  VHelluo  pygmeus,  Dejean  (SpeciesII,  p. 460),  et  cons- 
titue le  genre  Thalpius  de  M.  J.  Le  Conte. 

(1)  Syn.  Het.u-0,  Doj.  Species  II,  p.  400.  —  Diaphorus,  BruUé,  Hist.  nat.  d. 
Ins.  IV,[p.  181. 


90  CARABIQIJES» 

TRIBU  Xï. 

HELLUONIDES. 

Languette  cornée,  épaisse,  en  général  très-grande,  sans  paraglosses  (l). 
—  Labre  grand,  recouvrant  en  majeure  partie  ou  en  totalité  les  mandi- 
bules. —  Palpes  robustes;  les  labiaux  insérés  dans  deux  grandes  dé- 
pressions antérieures  et  basilaires  de  la  languette.  —  Antennes  robustes, 
souvent  grossissant  ou  élargies  à  leur  extrémité.  —  Tête  médiocrement 
parfois  peu  rétrécic  en  arrière.  —  Prothorax  cordiforme.  —  Elytres 
tronquées  à  leur  extrémité.  —  Tarses  semblables  dans  les  deux  sexes, 
plus  ou  moins  robustes. 

t)e  tous  ces  caractères  le  plus  important  est  celui  emprunté  à  la  lan- 
guette ;  on  ne  retrouve  quelque  chose  d'analogue  que  chez  les  Antuia 
mentionnées  plus  bas.  Indépendamment  de  cette  particularité,  les  Hel- 
luonides  ont  un  faciès  spécial,  très-distinct  de  celui  propre  aux  autres 
espèces  de  cette  section.  Leur  corps  plus  ou  moins  allongé  est  toujours 
déprimé.  La  tête  et  le  prothorax  sont  couverts  de  gros  points  enfoncés, 
médiocrement  profonds ,  disposés  sans  ordre  et  en  partie  seulement 
contigus.  La  sculpture  des  élytres  consiste  en  sillons  plus  ou  moins 
iuarqués,  dont  les  intervalles  sont  parfois  costiformes,  et  qui  présentent 
des  points  analogues,  mais  arrangés  régulièrement  et  formant  une  ou 
plusieurs  rangées.  Enfin,  la  forme  robuste  des  palpes,  des  antennes  et 
même  des  pattes ,  achève  de  donner  à  ces  insectes  une  physionomie 
particulière.  A  parties  Jînigma,  le  noir  ou  le  brunâtre,  tantôt  uni- 
forme, tantôt  associé  à  du  rouge  ferrugineux,  forme  leur  seule  parure. 

Leurs  espèces  sont  toutes  exotiques  et,  sous  le  rapport  du  nombre, 
partagées  à  peu  près  également  entre  le  nouveau  et  l'ancien  continent  ; 
mais  dans  celui-ci  leurs  formes  sont  plus  variées.  Celles  que  j'ai  eu  occa-  ' 
sion  d'observer  en  Amérique,  sont  épigées  et  exhalent  une  odeur  extrê- 
mement forte. 

Fabricius  avait  compris  ces  insectes  dans  son  genre  Galerita  ;  Bonelli 
est  le  premier  qui  les  en  ait  séparés  sous  le  nom  d'HELLuo.  Ce  genre 
est  resté  longtemps  unique,  quoique  les  espèces  qui  s'y  accumulaient 
peu  à  peu  présentassent  des  différences  prononcées  entre  elles.  MM.  Mac- 
Leay,  Gray  et  Ilope,  ont  établi  successivement  plusieurs  autres  genres 

(1)  J'adopte  ici  la  manière  de  voir  de  Latreille  et  des  auteurs  en  général  qui 
se  sont  occupés  de  ces  insectes.  Le  plus  récent  de  tous,  M.  Schmidt-Gœbel 
(Coleopt.  Birman,  p.  64),  qui  a  donné  une  nouvelle  formule  générique  des 
Macrocheill's,  suppose  qua  les  paraglosses  sont  cornées  comme  la  languette  et 
se  sont  soudées  intimement  avec  cette  dernière  ;  mais  ce  n'est  là  qu'une  fiction 
qui  ne  change  rien  à  la  réalité. 


HELtrONIDES.  91 

à  ses  dépens.  Ce  dernier  auteur  a  proposé  de  réunir  tous  ces  genres 
dans  une  tribu  particulière  qu'il  a  nommée  Helluonidœ,  mais  dont  il  n'a 
pas  donné  les  caractères.  On  doit  à  M.  Reiche  de  les  avoir  exposés  dans 
un  très-bon  travail  (1),  dont  ce  qui  suit  n'est  en  quelque  sorte  que 
l'abrégé,  avec  quelques  légers  changements. 

Les  neuf  genres  qui  composent  cette  tribu  peuvent  se  répartir  comme 
suit  : 

A  Menton  sans  dent  médiane  :  JEmgmu. 
B      —      muni  d'une  dent  médiane. 

a      Tête  très-forte,  plus  grande  f[uc  le  protliorax  :  Helluodex. 

a  a     —    de  grandeur  normale. 

Antennes  cylindriques  ou  épaissies  à  leur  extrémité  :  Helluo,  MacrC' 
cheilus,  Acanfhogenius,  Planètes,  Omphra^ 

Antennes  plus  ou  moins  comprimées  :  Helluomorpha,  Pleurncnn' 
ihus. 

^NIGMA. 

Newman,  The  entoni.  Magaz.  \l\,  p.  499. 

Menton  profondément  cchancré,  sans  dent  médiane;  ses  lobes 
latéraux  assez  étroits,  obtus  au  bout,  obliquement  arrondis  en  dehors. 

—  Languette  très-grande,  tronquée  obliquement  de  chaque  côté  en 
avant,  subrhomboïdale.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  presque 
en  cône  renversé ,  celui  des  maxillaires  assez  fortement  sécuriforme. 

—  Labre  très-saillant,  cachant  presque  entièrement  les  mandibules, 
arrondi  en  avant.  —  Tête  ovalaire,  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux 
assez  gros,  saillants.  —  Antennes  subcylindriques,  grossissant  un  peu 
à  leur  extrémité,  à  l<=r  article  gros,  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis,  2-5  subégaux,  plus  longs  que  les  suivants.  —  Prothorax  trans- 
versal, cordiforme,  rebordé  latéralement,  largement  échancré  à  sa  base, 
ses  angles  non  saillants.  —  Pattes  assez  courtes  ;  articles  des  tarses 
courts,  subcylindriques ,  le  4"  entier.  —  Corps  ailé. 

Ce  genre  se  distingue  de  tous  ceux  qui  suivent  par  l'absence  de  dent 
médiane  au  menton.  C'est  aussi  le  seul  de  la  tribu  dont  les  espèces  ne 
soient  pas  revêtues  d'une  livrée  uniforme,  noire  ou  brune.  Toutes  sont 
d'un  bleu  plus  ou  moins  pur.  A  part  celle  qui  constitue  le  genre  Helluo 
qui  suit,  ce  sont  aussi  les  plus  grandes  de  la  tribu.  On  en  connaît  déjà 
trois  propres  à  l'Australie  (2).  La  formule  générique  qui  précède  a  été 
rédigée  d'après  l'espèce  [Iris)  sur  laquelle  M.  Newman  a  établi  celte 
coupe. 

\. 

(1)  «'Recherches  sur  les|Helluonides,  ou  Révision  du  genre  Helluo  Bonelli 
et  Dejean.  »  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  XI,  p.  323. 

(2)  JE.  Iris,  Neuman,  loc.  cit.  —  cyanipenne,  îmicolor  Hope,  Procecd.  of 
the  ent.  Soc.  1842,  p.  46. 


"«  CARABIQCES. 

HELLUODES. 

Westwood,  Trans.  offhe  ent.  Soc.  IV,  p.  273. 

Mpnton  larjre.  fortement  échanrré  ;  sa  dent  médiane  petite,  simple  ; 
ses  lobes  laléram  fortement  arrondis  en  dehors.  —  Languette  grêle, 
très-longue,  arrondie  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  Inhinux 
grossis.^ant  à  son  extrémité  et  tronqué;  celui  des  maxillaires  graduelle- 
ment renflé,  arrondi  au  bout  et  arqué,  —  Mandibules  saillantes,  aiguës 
au  bout,  inermes  en  dedans.  —  Labre  presque  carré,  saillant,  un  peu 
échanrré  en  avant,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tète  beaucoup  plus 
grande  que  le  prothorax,  rétrécie  en  un  col  derrière  les  yeux,  avec  deux 
tubercules  au-dessus  de  ceux-ci.  —  Yeux  médiocres,  assez  saillants.  — 
Antennes  grêles,  médiocres  ;  leur  3<'  article  de  moitié  plus  long  que  le 
2®,  'es  suivants  subégaux.  —  Prothorax  transversal,  fortement  cordi- 
forme,  presque  de  la  largeur  de  la  tête,  rebordé  latéralement.  — 
Elytres  allongées,  déprimées.  —  Pattes  médiocres;  articles  des  tarses 
triangulaires,  leur  4e  article  petit. 

M.  Wostwood  a  établi  ce  genre  sur  un  grand  insecte  de  l'île  de 
Ceylan  (H.  Taprobanœ),  long  de  plus  d'un  pouce  et  tout-à-fait  re- 
marquable par  la  grandeur  de  sa  tête. 

HELLUO. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  11^  p.  21.1 

Menton  profondément  échancré;  ses  lobes  latéraux  prolongés  en  _ 
pointes  très-longues  et  très-aiguës  ;  sa  dent  médiane  assez  courte  et 
obtuse.  —  Languette  très-grande,  atteignant  presque  la  pointe  des  man- 
dibules, frès-Iarge,  fortement  arrondie  en  avant.  —  Dernier  article  des 
palpes  labiaux  et  maxillaires  en  triangle  allongé.  —  Palpes  maxillaires 
tnlernes  très-robustes  ;  leur  2^  article  ovoïde,  déprimé  et  arqué.  — 
Labre  cachant  presque  en  entier  les  mandibules,  coupé  obliquement  de 
chaque  côté  et  arrondi  en  avant.  —  2"  article  des  antennes  benucoup 
plus  court  que  !c  3^.  —  Tête  sensiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Protho- 
rax plus  large  que  long;  ses  angles  postérieurs  obtus,  non  relevés.  — 
Elytres  en  carré  allongé,  tronquées  au  bout.  —  4^  article  des  tarses 
presque  en  demi-lune.  —  Corps  aptère. 

Une  seule  espèce,  \'H.  cnslalus  de  Bonelli  (i),  la  plus  grande  de  la 
tribu,  constituait  jusque  dans  ces  derniers  temps  ce  genre;  mais  M. 
de  Chaudoir  et  M.  Germar  en  ont  fait  récemment  connaître  deux 
autres  (2).  Toutes  sont  de  l'Australie  et  de  grande  taille. 

(1)  Bonelli,  loc.  cit.;  figuré  par  M.  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  pi.  9,  f.  1. 

(2)  H.  carinatus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  70.  —  lonrfipenniSj  Germar 
Linnaea  ent.  III,  p.  1G2.  Ce  dernier  est  peut-ôtre^un  Maiom. 


Mëlluonides.  83 

MACROCHEILUS. 
(Kirby)  Hope,  The  Coleopt.  Man.  il^  p.  166. 

Menton  profondément  échancrc  ;  ses  lobes  latéraux  assez  étroits,  ai- 
gus; sa  dent  médiane  presque  aussi  longue  qu'eux,  trcs-aiguc.  —  Lan- 
guette en  carré  long,  un  peu  échancréc  en  avant,  dépassant  légèrement 
les  lobes  latéraux  du  menton.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  en 
cône  renversé  et  arqué  ;  celui  des  maxillaires  ovalairc  et  tronqué  au 
bout.  —  Labre  très-grand,  semi-orbiculaire,  cachant  en  entier  les  man- 
dibules. —  2"=  article  des  antennes  presque  aussi  long  que  le  3®.  —  Tête 
faiblement  rélrécie  en  arrière. —  Prolhorax  à  peine  aussi  long  que  large  ; 
ses  angles  postérieurs  un  peu  relevés.  —  Elyt^  en  carré  peu  allongé, 
tronquées  et  un  peu  arrondies  à  leur  extrémité.  —  4''  article  des  tarses 
subbilobé. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  propres  jusqu'ici  au  continent  indien; 
elles  sont  aussi  déprimées  que  les  Helluo,  mais  plus  courtes,  plus  car- 
rées, et  leurs  élylres  sont  ornées  de  taches  arrondies,  d'un  rouge  ferru- 
gineux, au  nombre  de  deux  sur  chacune.  On  n'en  a  encore  décrit  que 
deux(i).  ' 

ACANTHOGENIUS. 
Reiche,  Ann,  d.  l.  Soc.  ent.  de  France,  XI,  p.  334. 

Menton  profondément  échancré:  ses  lobes  latéraux  larges,  aigus  à  leur 
sommet;  sa  dent  médiane  aussi  longue  qu'eux,  très-aiguë,  spiniforme. 
—  Languette  en  carré  long,  tronquée  en  avant,  au  plus  de  la  longueur 
des  lobes  latéraux  du  menton.  —  Dernier  article  des  paipcs  maxillaires 
et  labiaux  en  triangle  allongé.  —  Labre  cachant  les  mandibules,  un  peu 
moins  long  que  large,  arrondi  et  un  peu  ondulé  en  avant.  —  2''  article 
des  antennes  notablement  plus  court  que  le  3«.  —  Tète  rétrécie  pos- 
térieurement en  un  cou  bien  marqué. —  Protliorax  en  général  plus  large 
que  long;  ses  angles  postérieurs  un  peu  relevés.  —  Elytres  en  carré 
altongé,  tronquées  obliquement  de  chaque  côté  à  leur  extrémité. — 
4e  article  des  tarses  subbilobé.  —  Corps  ailé. 

Ce  genre  (2)  est  propre,  comme  les  deux  précédents,  à  l'ancien  continent, 
mais  outre  le  continent  indien  et  ses  archipels,  on  en  trouve  plusieurs 

(1)  Helluo  fripustukitits,\)oi.  Species,  I,  p.  286.;  figuré  par  M.  Hope  sous  le 
nom  de  Hlacrocheilus  Bensoni,  loc.  cit.  II,  pi.  1,  f.  5  ;  (n'est  qu'une  variété  du 
suivant^  selon  M.  Guérin,  Voyage  de  Delessert.  Ins.)  —  Helluo  quadrimaculatuSj 
Guérin,  Rev.  zool.  18i0,  p.  38. 

(2)  Esp.  indiennes  :  Helluo  impicfu s ^\\iedcma.nn,  Zool.  Mag.  Heft  2;,  p. 49. — 
grundiSj  labrosus,  Dejean,  Species  V^  p.  400. — bisignatuSj  Reiche,  Ann.  d.  1.  Soc. 
eut.  XI;p.33D;  le  môme  que  Helluo  bimaculatus,  Dei-Si^ccios  Y,  p.  402;  figuré 


9i  CARABIQUES* 

en  Afrique.  Celles  décrites  jusqu'ici  s'élèvent  à  neuf.  Leur  forme  gé- 
nérale se  rapproche  de  celle  des  espèces  américaines ,  c'est-à-dire 
qu'elle  est  allongée  et  peu  robuste.  Presque  toutes  ont  leurs  élylres 
maculées  de  ferrugineux,  d'une  manière  assez  variée.  Elles  sont 
très-voisines  génériquement  des  Macrocueilus,  mais  faciles  à  en  dis- 
tinguer par  la  forme  du  dernier  article  de  leurs  palpes,  la  plus  grande 
brièveté  du  2"  article  de  leurs  antennes,  et  le  cou  que  présente  la  tête 
en  arrière.  i  ,  j, 

PLANETES.  I 

Mac-Leay^  Annul.  Javan.  p.  28. 

Menton  médiocreniflft  grand:  ses  lobes  latéraux  courts,  larges,  ar- 
rondis obliquement  en  avant  ;  sa  dent  médiane  courte  et  obtuse.  — 
Languette  carrée,  entière  en  avant,  peu  avancée.  —  Dernier  article 
des  palpes  labiaux  cylindrique,  long;  celui  des  maxillaires  en  triangle 
allongé.  —  Labre  moitié  moins  long  que  large,  coupé  carrément 
en  avant.  —  2^  article  des  antennes  plus  court  que  le  3".  —  Tète 
faiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Prothorax  transversal  ;  ses  angles 
postérieurs  obtus ,  non  réfléchis.  —  Elytres  en  carré  médiocrement 
allongé,  tronquées  un  peu  obliquement  de  chaque  côté  à  leur  extré- 
mité. —  ¥  article  des  tarses  court,  simplement  échancré  en  avant.  — 
Corps  ailé. 

Insectes  propres  jusqu'ici  à  l'Archipel  indien  et  tachetés  de  ferru- 
gineux. On  n'en  connaît  que  deux  espèces  (1). 

OMPHRA. 

(Leach)  Reiche^  Ann.  d.  l.  Soc.  eut.  XI,  p.  330  (2). 

Menton  très -grand;  ses  lobes  latéraux  très -larges,  arrondis  ex- 
térieurement en  avant;  sa  dent  médiane  un  peu  plus  courte  qu'eux, 

sous  ce  dernier  nom  par  Castehi.  Hist.  d.  Coléopt.  I,  pi.  3,  f.  8.;  M.  Rekhe  a 
changé  le  nom  imposé  à  cet  insecte  par  Dejean^  attendu  qu'il  faisait  double 
emploi  avec  le  Planètes  bimaculatus  Mac-Leay.  —  biguttatus,  Gory  in  Guérin , 
Mag.  d.  zool.  Ins.  1832^  pi.  6.  —  d«sfac<«5^  Wicdemaun,  Zool.  Mag.  Heft  2, 
p.  49.  —  dorsalis,  Klug,  Jahrb.  d.  Insekt.  1,  p.  77.  —  cruciatus,  Marc,  Rev. 
zool.  1840,  p.  113.  —  scapuluriSj  Reiche,  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  XI,  p.  343.  — 
Helluo  asteriscuSj,  White,  Ann.  of  nat.  Hist.  XIV,  p.  422. —  Esp.  africaines: 
A.  biplagiatiiSj,  Bohem.  In?..  Caffrar.  I,  p.  78. — opaciis^dispar,  Laferté,  Rev.  et 
Mag.  d.  zool.  1849,  p.  350. 

(1)  Planètes  himacidatus,  Mac-Lcay,  loc.  cit.  — Helluo  stigma,  Fab.  Syst,  El. 
I,  i».  192. 

(2)  Syu.  Galerita,  Fab.  Syst.  El.  1,  p.  214. 


HELLUOMDES.  95 

triangulaire  et  obtuse  à  son  sommet.  —  Languette  dépassant  les  lobes 
latéraux  du  menton,  carrée,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Dernier  article 
de  tous  les  palpes  sécuriforme. —  Labre  très-court,  coupé  carrément  ou 
légèrement  échancré  en  avant.  —  2«,  3®  et  4e  articles  des  antennes 
subégaux.  —  Tète  à  peine  rétrécie  postérieurement.  —  Angles  posté- 
rieurs du  prothorax  non  relevés.  —  Elytres  soudées,  larges,  ovalaircs, 
tronquées  un  peu  obliquement  de  chaque  côté  à  leur  extrémité.  — 
4»  article  des  tarses  angulairement  et  assez  fortement  échancré.  — 
Corps  aptère. 

Les  espèces  de  ce  genre  se  font  remarquer  parmi  toutes  celles 
de  la  tribu  par  leur  forme  large  et  courte.  Elles  sont  propres  au 
continent  indien  et  d'une  couleur  noire  uniforme  (i). 

HELLUOMORPHA. 

Casteln.  Etvd.  ent.  p.  53. 

.  Menton  grand  :  ses  lobes  latéraux  assez  larges,  obtus  à  leur  sommet  ; 
sa  dent  médiane  notablement  plus  courte,  aiguë  à  son  sommet.  —  Lan- 
guette dépassant  les  lobes  latéraux  du  menton,  rétrécie  et  arrondie  en 
avant.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  court,  ovalaire,  déprimé 
et  tronqué  ;  celui  des  maxillaires  brièvement  et  assez  fortement  sécuri- 
forme. —  Labre  un  peu  plus  large  que  long,  légèrement  voûté,  ar- 
rondi en  avant  et  cachant  presque  entièrement  les  mandibules.  —  An- 
tennes s'élargissant  plus  ou  moins  à  partir  du  4o  article  ;  le  2«  plus 
court  que  le  3".  —  Prothorax  rebordé  ;  ses  angles  postérieurs  tron- 
qués obliquement,  un  peu  réfléchis.  —  Elytres  en  carré  allongé, 
subarrondis  en  arrière.  —  4"  article  des  tarses  bilobé.  —  Corps  ailé. 

Ce  genre  comprend  la  majeure  partie  des  espèces  américaines  de  la 
tribu.  Ses  espèces  peuvent  se  répartir,  comme  l'a  très-bien  remarqué 
M.  Reiche,  en  deux  groupes  qui  ont  cela  de  remarquable,  qu'ils  sont 
d'accord  avec  la  distribution  géographique  de  ces  insectes.  Quoique 
leurs  caractères  soient  assez  prononcés,  je  ne  pense  pas  plus  que  cet 
entomologiste  qu'ils  soient  suffisants  pour  autoriser  la  création  de  deux 
genres  avec  celui-ci. 

Dans  l'un,  propre  à  l'Amérique  du  Sud,  les  antennes  s'élargissent  fai- 
blement à  leur  extrémité;  leurs  articles,  à  p-arlir  du  4",  sont  presque  car- 
rés et  subperfiolés;  les  palpes  sont  très-robuslcs,  et  le  prothorax  est  au 
moins  aussi  large  que  long  (2). 

(i)  Helluo  liirfus,  Fab.  Dej.  Species,  I,  284.  —  pilosus,  atralus^  Kluï,  Jahrl). 
cl.  Insckt.  p.  71  et  72.  —  Omphra  complanata,  Reiche,  loc.  cit.  p.  342. 

(2)  H.  héros,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  197.  —  agathyrsus,  Buquef, 
ibid.  IV,  p.  618.  —  belUcosa,  Castehi.  Et.  ent.  p.  53.  —  unkolor,  Brullé  in 
d'Orb.  Voy.  Ihs.  p.  QL—melanaria,  Rciclie,  Ann.  d.I.  Soc.  ent.  XI,  p.  343.  — 
femorata,  Dej.  Species  V.  p.  405.  —  nigerrirm,  Klug,  Jalirb.  d.  Inseiit.  p.  76. 


9ë  CABABÎQtlES. 

Dans  Taulre  qui  habite  l'Amérique  du  Nord,  les  antenties  s'élargis- 
senl  iortement,  à  partir  du  4"  article,  à  leur  extrémité  ;  ces  articles  ont, 
par  conséquent,  une  forme  plus  ou  moins  triangulaire;  les  palpes 
sont  plus  grêles,  le  prothorax  et  les  élytres  un  peu  plus  allon- 
gés (1). 

PLEURACANTHUS. 

Gray^  Anhn.  King.  Ins.  l,  p.  272  (2). 

Menton  assez  court,  médiocrement  échancré  ;  ses  lobes  latéraux 
terminés  en  pointe  aiguë  ;  sa  dent  médiane  un  peu  plus  courte 
qu'eux,  très-large  et  assez  aiguë.  —  Languette  dépassant  les  lobes 
latéraux  du  menton,  un  peu  évasée  et  arrondie  ( parfois  aiigulaire- 
ment)  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  en  cône  renversé, 
allongé  et  un  peu  arqué  ;  celui  des  maxillaires  fortement  sécuri- 
forme.  —  Labre  court ,  coupé  carrément  et  muni  d'une  dent  aiguë, 
très-saillanle,  dans  son  milieu.  —  Epistome  un  peu  renflé  en  bourre- 
let, sinué  ou  impressionné  le  long  de  son  bord  intérieur.  —  2"  article 
des  antennes  de  moitié  plus  court  que  le  3'^  ;  les  o*^  et  suivants  compri- 
més, munis  sur  chaque  face  d'une  ligne  lisse  longitudinale.  —  Prolho- 
rax  un  peu  transversal;  ses  angles  postérieurs  tronqués  obliquement  et 
légèrement  relevés. —  Eiylres  en  carré  allongé,  subarrondies  à  leur 
extrémité.  —  4"  article  des  tarses  bilobé.  —  Corps  ailé. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  propres  à  l'Amérique  du  Sud 
et,  sous  le  rapport  du  faciès,  ressemblent  complètement  aux  Helluo- 
MouPHA  de  la  première  division  (3). 

—  pubescenSj  Klug,  ibid.  p.  77.  —  coracina,  Manh.  Rev.  ent.  de  Silbenn.  V, 
p.  211.  —  sparsa,  Brullé  in  d'Orb.  Yoy.  bis.  p.  22.  —  Helluo  brunneuSj  Putzeys, 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  396. 

(1)  H. prœushi^Dei.  Specïcsl,  i).  289. —  laticornis,  nigrlfennis, Clair villei, 
Dcj.ibid.p.  405, 407  et  408. 

(2)  Syn.OcYPUS,  Gistl.  Syst.  Ins.  p.  120. 

(3)  P.  sulcipennis,  Gray,  loc.  cit.  I,  p.  272,  pi.  43,  f.  3.  ^-  brasiliensis,  Dej. 
Species  I,  p.  288.  —  brevicoUis,  Lucordairei,  Dej.  ibid.  V,  p.  403  et  404.  —  cri- 
irfl/MS;,  Reiciie,  Rev.  zool.  1842,  p.  374.  — unthracinus^  sanguinolentus,  ferru- 
gineus,  Klug,  Jahrb.  d.  Inselît.  p.  73,  74  et  75.  —  inconspicuus,  Cliaud.  Bull. 
Mosc.  1848,  p.  71. 

]>Sota.  Je  ne  vois  pas  bien  à  quel  genre  appartient  YHelluo  ferox  d'Erich- 
son  (Aich.  1813,  p.  213),  grande  espèce  africaine  des  environs  d'Angola. 


Mh.Qmmf>È4i  #f 

TRIBU  XIÏ. 
BRACHINIDES. 

Languette  grande,  submembraneuse,  étroitement  cornée  dans  son 
centre,  intimement  soudée  dans  toute  sa  longueur  avec  ses  paraglosses  ; 
celles-ci  plus  longues  qu'elle  ou  non.  —  Palpes  plus  ou  moins  robustes.  — 
Mandibules  fortes,  assez  saillantes;  faiblement  arquées  et  assez  aiguës 
au  bout. —  Labre  transversal.  —  ïèle  ovale-oblongue,  faiblement  ré- 
trécie  en  arrière.  —  Antennes  en  général  robustes,  (iliformes.  —  Pro- 
Ihorax  régulièrement  cordiforme  ;  sa  portion  rétrécie  rcctiligne  sur 
les  côtés.  —  Elylres  fortement  tronquées  à  leur  extrémité,  presque 
toujours  munies  de  côtes  plus  ou  moins  saillantes.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  parfois  un  peu  dilatés  chez  les  mâles;  le 
4"  de  tous  entier,  à  peine  échancré  ;  crochets  toujours  simples.  —  Corps 
en  général  très-épais  et  très-robuste. 

Les  Brachiincs  et  genres  voisins,  quoique  distincts  des  Lébiides  qui 
suivent  par  des  caractères  assez  faibles,  ont  un  faciès  tellement  à 
part  de  celui  de  tous  les  autres  ïroncatipenties,  qu'il  me  paraît  néces- 
saire d'en  former  une  tribu  particulière.  Ainsi  réunis  entre  eux,  ils  con- 
stituent un  groupe  parfailcmciit  homogène,  sous  le  rapport  de  l'aspect 
général,  de  leurs  habitudes  épigées  et  grégaires,  et  surtout  de  la  faculté 
qu'ils  possèdent  tous  d'émettre  avec  bruit,  par  l'orifice  anal,  une  vapeur 
corrosive  et  d'une  odeur  analogue  à  celle  de  l'acide  nitrique,  faculté  qui 
leur  a  valu  une  sorte  de  célébrité  (i),  et  qui  ne  se  retrouve,  mais  à  un 
moindre  degré,  que  chez  les  Ozénidcs  dont  il  sera  question  plus  loin. 

Quoique  nombreux,  ces  insectes,  par  suite  de  leur  homogénéité 
même ,  se  laissent  ditTicilement  diviser  en  genres  ;  aussi  y  a-t-il  à  ce 
sujet  de  grandes  divergences  d'opinion  parmi  les  entomologistes.  Tandis 
que  les  uns  refusent  d'admettre  les  genres  Aptims  de  Bonelli,  Mastax 
de  Fischer  de  Waldheiin,  et  Pueropsophus  de  Solier  (2)  détachés  des 
Bracuims  de  Wcber,  d'autres  les  acceptent  soit  en  totalité,  soit  en 
partie.  La  difficulté  ne  porte  en  réalité  que  sur  le  premier  et  le  troi- 
sième de  ces  genres  ;  le  second  est  réellement  distinct.  Quant  au  genre 

(1)  Piolander  (Act.  Holm.  A.  1750)  est  le  premier  qui  en  ait  parlé,  et  sou 
li'iivail  a  été  très-souvent  reproduit,  soit  en  totalité,  soit  en  partie.  M.  West- 
woo«l  (An  Introd.  to  tlic  mod.  Classif.  of  Ins.  I,  p.  75)  a  donné  un  résumé  in- 
téressant des  observations  dont  elle  a  été  l'objet. 

(2)  Voyez  son  Mémoire  intitulé  «  Observations  sur  les  deux  genres  Br.AciiiM's 
et  Aptinus,,  etc.  »  dans  les  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  II,  p.  459,  avec  un  supplément, 
ibid.  III,  p.  655;  les  remarques  de  M.  Brullé  sur  ces  deux  notices,  ibid.  lY^ 
p.  651,  et  la  réponse  de  M.  Solier,  ibid.  V,  p.  691. 

Coîéoplçres.    Tome  I,  7 


98  CARABIOCES. 

Crepidogaster  ,  établi  récemment  par  M.  Bohcmann,  il  ne  peut  y 
avoir  de  discussion  à  son  sujet. 

Tout  en  reconnaissant  que  les  genres  litigieux  dont  il  vient  d'être 
question  sont  assez  mai  assis  et  qu'il  y  a  des  espèces  qu'on  ne  sait  trop 
dans  lequel  d'entre  eux  placer,  je  crois  devoir  les  adopter,  dans  l'attente 
qu'une  révision  complète  des  espèces  de  la  tribu  faite  par  un  auteur 
compétent,  mettra  lin  à  cette  incertitude.  Les  cinq  genres  qui  com- 
posent ce  groupe  peuvent  se  répartir  ainsi  : 

I.  Articles  des  antennes  tous  filiformes, 

A  Dernier  article  des  palpes  labiaux  légèrement  sécuriformCj  épais. 

Une  dent  médiane  au  menton  :  Aptinus. 

Point  de  dent  —  Pheropsophus.' 

B   Dernier  article  des  palpes  labiaux  grêle^  oblongo-ovalCj  un  peu  tronqué  au 
bout  :  Brachinus. 

C   Dernier  article  des  palpes  labiaux  ovalairc  et  acuminé  :  Mastax. 

II.  Articles  4-10  des  antennes  subarrondis  :  Crepidogaster. 

APTINUS. 

BoNELLi,  Ohserv.  eut.  I;  Tabl.  des  Genres. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  le  plus  souvent  échancrée.  — 
Paraglosses  dépassant  un  peu  le  corps  de  la  languette.  —  Dernier 
article  des  palpes  labiaux  épais,  grossissant  à  son  extrémité  et  plus 
ou  moins  sécuriforme.  —  Ëlytres  pas  beaucoup  plus  larges  que  le 
prothorax  à  leur  base,  s'élargissant  graduellement  en  arrière,  obli- 
quement tronquées  chacune  à  leur  extrémité.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles.  —  Corps  aptère. 

En  outre  de  ces  caractères,  ces  insectes  s'éloignent  des  genres  sui- 
vants par  leur  système  de  coloration  et  leurs  stations.  Presque  tous 
sont  noirs,  avec  le  prolhorax,  la  tête  et  les  antennes  sujets  à  devenir 
d'un  rouge  ferrugineux,  et  on  ne  les  trouve,  du  moins  les  espèces 
d'Europe,  que  dans  les  pays  de  montagnes.  Les  côtes  de  leurs  élylres 
sont  aussi  en  général  très-saillantes.  Il  y  en  a  dans  l'ancien  et  le  nou- 
veau continent,  mais  surtout  dans  le  premier.  Quelques-uns  atteignent 
une  assez  grande  taille  (l). 

(1)  Aux  quinze  espèces  décrites  par  Dcjean^  aj.  Esp.  asiatique  :  A.  cordi- 
colliSj,  Cbaiul.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  705.  —  Esp.  indienne  :  A.  inelancholkus, 
Schmidt-Gœbcl,  Col.  Birman,  p.  71.  —  Esp.  africaine  :  A.  Halteri^  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1837.  no  3,  p.  6. 


BRACHINIDES.  99 

PHEROPSOPHUS. 

SouER,  Ami.  d.  l.  Soc.  enf.  Il,  p.  461. 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Paraglosses  ne  dépassant  pas  le  corps 
de  la  languette,  arrondies  à  leur  extrémité.  —  Palpes  robustes  :  le 
dernier  article  des  labiaux  grossissant  à  son  extrémité  et  plus  ou  moins 
sécuriforme.  —  Elytres  sensiblement  plus  larges  que  le  prothorax  à 
leur  base,  subparallcles  ou  peu  élargies  en  arrière,  avec  leur  extrémité 
tronquée  carrément.  —  Tarses  antérieurs  à  peine  dilatés  chez  les  mâles. 
—  Corps  ailé  chez  presque  tous. 

Ce  genre  comprend  les  plus  grandes  espèces  de  la  tribu  ;  un  assez 
petit  nombre  seulement  sont  de  taille  moyenne.  Les  côtes  de  leurs 
elytres  sont  presque  toujours  bien  marquées,  et  leur  système  de  colo- 
ration consiste  en  taches  ou  bandes  ferrugineuses,  sur  un  fond  noir  ou 
brunâtre  et  vice  versa;  la  couleur  générale  du  corps  est  le  plus  sou- 
vent ferrugineuse.  Les  taches  ou  les  bandes  en  question  sont  sujettes  à 
varier  beaucoup,  et  ont  donné  lieu  à  l'établissement  d'un  grand  nombre 
d'espèces  nominales. 

Sauf  une  seule  (hispanus)  propre  au  midi  de  l'Espagne,  le  genre  est 
étranger  à  l'Europe  et  répandu  dans  les  parties  chaudes  des  deux  con- 
tinents (1).  Il  est  surtout  très-richement  représenté  dans  l'Afrique  inter- 
tropicale. 

BRAGHINUS. 

Weber,  Obs.  eut.  p.  22  (2). 

Menton  rarement  muni  d'une  petite  dent  simple.  —  Paraglosses  dé- 
passant à  peine  la  languette,  anguleuses  au  bout.  —  Palpes  plus  grêles 
que  dans  les  deux  genres  précédents  ;  leur  dernier  article  subcylindrique 
ou  fusiforrae,  légèrement  tronqué  au  bout.  —  Elytres  oblongues  ou 

(1)  Ici  se  rapporte  la  première  division  des  Buachinus  de  Dejoan.  Aj.  Esp. 
africaines  :  P.  bisulcatus,  longipenniSj,  JmmeraliSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1813, 
p.  708.  —  Br.  Riffondii,  clnctns^  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Il,  p.  198.  —  Br. 
inarginipenniSj  abbreviatuSj  Castcln.  Et.  ent.  p.  14.1.  —  Br.  angolensis,  ar- 
cnnus^  Erichs.  Arch.  184.3, 1,  \).  212.  —  Ph.  cinrtkolUs,  tenuicosfis,  impres.ii- 
collis,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1850,  p.  236  et  326.  —  Esp.  indiennes  ; 
P.  quadripustnlfitus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  184.3,  p.  746.  —  sfenoderus.  nmœnus, 
Ussoderus^  lineifrons.  Chaud,  ibid.  1850,  n»  1,  p.  77.  —  Esp.  américaines  : 
Br.  ohliquus,  Bmllé,  Hist.  nal.  d.  Ins.  IV,  p.  251.  —  Ph.  macidafus  {obliquus  ? 
Brullé),  Chaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  410.  —  Br.  (vquinoctwlis,  Castcln. 
ibid.  H,  p  202.  —  Ph.  pktus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  711.—  Br.  gran- 
dis^ BruUé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  19.,  — Br.  mdanopterus  ipomphnudus  var?), 
î)cma.y,  Rev.  zool.  1838,  p.  23. 

(2)  Syn.  Aploa,  Hope,  Trans.  of  thc  zool.  Soc.  1,  p.  91, 


iÔO  CARÀBiQtfESj 

presque  carrées,  sensiblement  plus  larges  qae  ïe  prodiorax  à  leur  base, 
tronquées  carrément  à  leur  extrémité  chez  la  plupart,  obliquement  chez 
un  petit  nombre.  —  Tarses  antérieurs  à  peine  dilatés  chez  les  mâles. 

—  Corps  en  général  ailé. 

Genre  le  plus  riche  en  espèces  (l)  de  la  tribu.  Leur  taille  dépasse 
rarement  la  moyenne  et  souvent  reste  au-dessous  ;  les  côtes  de  leurs 
élylres  sont  peu  distinctes  ou  tout-à-fait  absentes,  et,  sauf  chez  un  petit 
nombre,  propres  à  l'Afrique  et  aux  Indes  orientales,  leur  système  de 
coloration  est  presque  semblable  ;  le  corps  est  noir,  avec  la  tête  et  le 
prothorax  ferrugineux,  et  les  élytres  vertes  ou  brunâtres.  Ces  insectes 
sont  répandus  sur  la  plus  grande  partie  du  globe. 

Le  genre  Aploa  de  M.  Hope,  établi  sur  une  espèce  indienne,  ne 
diffère  en  rien  de  celui-ci. 

(1)  Rapportez  ici  les  Brachinus  de  la  seconde  division  de  Dejean.  Parmi  les 
suivantes,  qui  ne  sont  pas  comprises  dans  le  Species,  il  y  a  peut-être  quelques 

PHEROPSOPHUS. 

Esp.  européennes  :  Br.  bœticus,  hispalensis,  andalusiacus ,  testaceus,  Ram- 
bur,  Faune  de  l'Andal.  p.  30.  —  longkoUis,  Waltl,  Reise  nach  Span.  II,  p.  52, 

—  incertus  (crepitans  var?),  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  2-i6.  —  Palicarij 
Casleln.  Et.  ent.  p.  59. 

Esp.  africaines  :  B.  œgyptiacus,  Manh.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  38.  —  cru- 
ciger ,  undulatus ,  parullelkts,  parvulus.  Chaud,  ibid.  1843,  p.  712.  —  Goryi, 
Leprieuri,  galumensis,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  198.  —  Servillei, 
Marc,  Rev.  zool.  1839,  p.  307.  —  genttUs,  ludicrus^  vtmdus,  apkalis,  Erichs. 
Arch.  18i3,  I,  p.  212.  —  barbaruSj  fimbriolatus,  Lucas,  Expl.  de  l'Algérie, 
Entom.  p.  21. 

Esp.  asiati(iues  :  B.  annuUcornis ,  elegans,  biguttatus,  guttula,  scutellaris. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  807.  —  subnotatus„  Manh.  ibid.  1844,  p.  419.  — 
quadrtguUutus ,  Gel)ler  in  Lcdeb.  Reisc  II,  p.  29.  —  quadrinotatus,  Eversmanni, 
obscurkornis,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  99.  — gruciUs,  brevkoUis^  quadripunctutus, 
Motsch.  Insect.  de  SD)ér.  p.  66.  —  costulatus.  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  65. 
Esp.  indiennes  et  de  Chine:  B.  Girioneri  (fumigatusBe'].)  Eydoux  et  Soûl. 
Rev.  zool.  1839,  p.  264.  —  scihdus^  puncikollis,  mudestus,  fusciceps^  consu- 
lariSj  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  72.  —  diinensis ,  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1850,  n"  1,  p.  81.  —  fïguratus,  Chaud,  ibid.  p.  41. 

Esp.  américaines  :  B.  brasiUensis,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  201.  — 
pachygaster,  Pcrty,  Del.  an.  art.  Brasil.  p.  6.  —  bilineatus,  brunneus,  Casteln. 
Et.  ent.  p.  59.  —  genkularis,  ventralis^  atramentarius,  gilvipes,  Manh.  Bull. 
Mosc.  1837,  n°  2,  p.  39.  —  convexus,  cinctipennis.  Chaud,  iijid.  1837,  n"  3, 
p.  7.  —  Tschernikiij  Manh.  ibid.  1843,  p.  184.  —  nigrkuns.  Chaud,  ibid. 
1850,  n"  1,  p.  82.  —  arboreus,  Clievrol.  Coléopt.  d.  Mex.  cent.  I,  fasc.  2; 
cindipennis,  cent.  II,  fasc.  7.  —  humarginuius^  intermedius,  bkolorj,  margi- 
niventris,  insignis,  BruUé  in  d'Orb.  Yoy.Ent.  p.  19.  —  macuUpes,  platensis, 
jiîfl'rjpesj  Waterh.  Mag.  of  nat.  Hist.  Séries  2,  VI,  p.  362.  —  DeyroUei,  Laferté, 
Rev.  zool.  1841,  p.  42.  —  brunnipennis ,  airipes,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d. 
Se.  d.  Liège,  II,  p.  397.  —  buUistarius,  simUis,  strenuus^  tormentarius,  suf- 
fians,  af finis ;,  viridis,velox,medms,  pumilio,  J.  Le  Conte,  Geod.  Coleopt.  of  the 
Unit.  St.  ip.  27. 


bRACniNIDEâ.  iOl 


MASTAX. 
FiscH.  DE  Waldh.  Ent.  d.  l.  Russie,  III,  p.  111. 

Menlon  profondément  fovéolé  à  sa  base,  muni  d'une  très-petite  dent 
médiane.  —  LangueUe  étroite,  cornée,  soudée  en  entier  à  ses  para- 
glosses  ;  celles-ci  beaucoup  plus  longues  qu'elles,  arrondies  et  ciliées 
au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire,  acurainé. 

Les  autres  caractères  comme  chez  les  Brachinus.  Ce  genre  n'est  pas 
admis  par  la  plupart  des  entomologistes;  mais  je  crois,  avec  M.  Schmidt- 
Gœbel,  qu'il  présente  des  caractères  suffisants  pour  l'être.  Ses  espèces 
sont  propres  aux  régions  occidentales  de  l'Asie,  aux  Indes  orientales 
et  à  l'Afrique,  toutes  de  très- petite  taille  et  ornées  de  couleurs  dis- 
posées autrement  que  chez  les  Bracuixds.  On  en  connaît  déjà  huit  (i). 

CREPIDOGASTER. 

BoHEM.  Ins.  Caffror.  \,  p.  68. 

Palpes  médiocres,  leur  dernier  article  grand  :  celui  des  labiaux  sé- 
curiforme,  celui  des  maxillaires  subovale.  — Mandibules  assez  longues, 
robustes,  arquées,  aigui'S  au  bout.  —  Labre  court,  légèrement  échancré 
en  demi-cercle.  —  Tête  ovalaire.  —  Antennes  courtes,  assez  robustes, 
filiformes,  à  articles  1  subObconique,  2  court,  obconiquc,  3  de  moitié 
plus  long  que  lui,  grossissant  peu  à  peu,  4-10  courts,  subarrondis, 
11  oblong,  acuminé.  —  Prolhorax  étroit,  rétréci  en  arrière,  tronqué  à 
ses  deux  extrémités.  —  Elytres  un  peu  plus  longues  que  larges,  gra- 
duellement élargies  en  arrière,  profondément  échancrces  ensemble  au 
bout,  beaucoup  plus  courtes  que  l'abdomen.  —  Pattes  médiocres;  tarses 
courts,  épais;  leur  1"  article  égal  aux  deux  suivanis  réunis;  ceux-ci  et 
le  4«  courts,  décroissant  graduellement,  tous  tronqués  au  bout. 

Ces  caractères  sont  empruntés  <à  M.  Bohemann  ;  il  y  manque  le  menton 
et  la  languette  dont  il  a  omis  de  parler;  mais  ceux  qui  précèdent  suf- 
fisent pour  montrer  que  le  genre  est  très-dislitict  des  précédents.  îl  est 
établi  sur  une  petite  espèce  (C.  bimaculnlus)  de  Natal,  dont  le  système 
de  coloration  est  très-voisin  de  celui  de  certains  Buaciunus  (Z>.  eques- 
tris,  etc.,)  africains. 

(1)  Esp.  asiatique  :  M.  thermarum,  Fischer,  loc.  cit.  —  Esp.  indiennes  : 
Brach.  pulchellns^  Dej.  Species  V,  p.  433.  —  longipalpis^  Wiedem.  Dcj.  ibid. 
I,  p.  314.  —  Brach.  histrio,  Fab.  Syst.  El.  1,  p.  219.  —  Mast.  clegantulus, 
mœstus,  ornatus,  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  69.  —  Esp.  africaines  r 
M.  ornafellus,  Bohem.  1ns.  CailVar.  1  p.  74.  —  Pareyssii,  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1850,  n"  1,  p.  84. 


102  carabiqoes. 

TRIBU   XIII. 
LÉBIIDES. 

Languette  soudée  à  ses  paraglosses;  celles-ci  rarement  plus  longues 
qu'elle.  —  Tête  de  forme  variable,  munie  d'un  col  proprement  dit 
chez  un  petit  nombre.  —  Premier  article  des  antennes  de  longueur 
normale.  —  Prothorax  en  général  transversal.  —  Elytres  tronquées  à 
leur  extrémité  (1).  —  Tarses  antérieurs  le  plus  souvent  pareils  dans  les 
deux  sexes,  parfois  légèrement  dilatés  chez  les  mâles;  leur  4e  article 
entier  ou  biiobé,  leurs  crochets  simples  ou  pectines.  —  Corps  très-dé- 
primé dans  l'immense  majorité  des  cas. 

Dans  l'état  actuel  de  la  science,  cette  tribu  aussi  riche  à  elle  seule 
que  toutes  les  autres  de  la  section  actuelle  prises  ensemble,  ne  com- 
prend pas  moins  d'une  cinquantaine  de  genres.  Ces  genres,  sauf  quel- 
ques exceptions,  se  groupent  assez  naturellement  autour  de  trois  types 
très-connus  des  entomologistes,  les  Cymindis,  les  Dkomius,  les  Lebia, 
et,  d'après  cela,  il  semblerait  que  la  tribu  est  subdivisible  en  trois. 
Mais,  après  bien  des  elï'orts,  il  m'a  été  impossible  de  trouver  des  carac- 
tères qui  permissent  d'arriver  à  ce  résultat.  Dans  chacun  de  ces  types, 
tous  les  organes  subissent  des  modifications  analogues  ;  ainsi  le  dernier 
article  des  palpes  peut  être  sécuriforme  ou  non,  le  dernier  article  des 
tarses  entier  ou  biiobé,  leurs  crochets  simples  ou  pectines,  etc.  Je  ne 
parle  pas  de  la  languette,  qui  est  partout  construite  sur  un  plan  parfaite- 
ment identique.  Il  ne  m'a  même  pas  été  possible  de  dresser  un  tableau 
synoptique,  embrassant  la  totalité  de  la  tribu,  et  j'ai  dû  en  rédiger  trois 
correspondant  aux  trois  types  indiqués  plus  haut,  sans  pouvoir  leur 
assigner  des  caractères ,  mais  uniqucmcul  afin  d'aider  un  peu  le  lecteur 
à  se  reconnaître  dans  cette  foule  de  coupes. 

Comme  de  coutume,  ces  insectes  sont  en  majeure  partie  exotiques  ; 
une  dizaine  seulement  des  genres  qui  suivent  ont  des  représentants  en 
Europe.  On  ne  connaît  jusqu'à  présent  aucune  de  leurs  larves. 

GROUPE  I.    Type  :  Genre  Cymindis. 

I.  Dernier  article  des  palpes  labiaux  sécuriforme. 

fl      4"=  article  des  tarses  biiobé. 

Tête  allongée,  munie  d'un  col  très-prononcé  on  arrière  :  Agra. 

—    ovalaiie,  médiocrement  rétrécie  en  arrière  :   Calleida,  Xantho- 
phœa,  Stenonctum. 

(1)  Le  S'enre  Euplynes  fait  seul  exception  à  cet  égard. 


LÉBIIDES.  103 

aa  ¥  article  des  tarses  entier  ou  un  peu  échancré  :  Cymindis,  Glycîa, 
Singilis. 

II.  Dernier  article  des  palpes  labiaux  non  sécuriforme. 

b     Menton  muni  d'une  dent  médiane. 

Crochets  des  tarses  simples  :  Corsyra,  Trichis,  DiaphoronctiS. 

—  —      dentelés  :  Ctenoncus,  Metaxymorphus,  Glypho- 
dactyla. 

ba  Menton  sans  dent  médiane. 

Crochets  des  tarses  dentelés  :  Hystrichopus. 

—  —      simples  :  Plagyopyga. 

GROUPE  II.    Type  :  Genre  Dromius. 

I.  3e  article  des  tarses  bilobé. 

Crochets  des  tarses  dentelés  :  Demetrias,  Pelyocypas,  Demetrida,  Plagio- 
telvm. 

Crochets  des  tarses  simples  :  Aetophorus. 

II.  Tarses  fdiformes;  leur  4fi  article  entier  ou  à  peine  échancré. 
A  Dernier  article  des  palpes  labiaux  sécuriforme  :  Axînopalpus. 
B  non  sécuriforme. 

a      Menton  sans  dent  médiane. 

Crochets  des  tarses  dentelés  :  HometheSj  Dromius. 

—  —     simples  :  Bomius,  Oxoîdes,  Variopalpis. 
a  a   Menton  muni  d'une  dent  médiane. 

Crochets  des  tarses  dentelés  :  Meiabktus,  Coptoptera. 

—  —     simples  :  Lionychus,  Apristus,  Seriçoda. 
Genre  incerts  sedis  :  Omostenus. 

GROUPE  III.    Type  :  Genre  Lebia. 

I.  Prothors'A  largement  prolongé  h  sa  base  (1). 

a      4«  article  des  palpes  labiaux  fortement  sécuriforme. 

Pénultième  article  des  tarses  entier  ;  leurs  crochets  simples  :  Arsinoe. 

bilobé;         —  pectines  :  Crypto- 
bâtis. 

a  a  4^  article  des  palpes  labiaux  non  sécuriforme. 

*  Pénultième  article  des  tarses  entier;  leurs  crochets  pectines  :  Rhopa- 

lostyla,  Lebia^  Sarothrocrepis,  Eiirycoleus. 

*  Pénultième  article  des  tarses  bilobé. 

(1)  Ou,  si  l'on  veut,  il  y  a  de  chaque  côté  de  la  base  une  échancrure  plus 
ou  moins  quadrangulaire,  et  dont  l'angle  externe  est  droit  et  souvent  aigu. 


lot  CARABIQDES. 

Leurs  crochets  pectines  :  Lia,  Physodera. 

—  simples  :  Etiplynes. 

II.  Profhorax  non  prolongé  à  sa  base. 

b      Crochets  des  tarses  simples;  le  4«  article  de  ceux-ci  entier  :  Prome'- 
captera,  Tetragonoderus,  Haplopeza,  Pentagonica,  Masoreus, 

b  b   Crochets  des  tarses  pectines. 

4^  article  des  tarses  bilohô  :  Scalidion. 

—  entier  :  PlocMoiius,  Polichoctis,  Mochiherus. 

AGRA. 
Fab.  Syst.  El.  l,  p.  224. 

Menton  Iransversal,  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  un  peu  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux,  obtuse  et  un  peu 
recourbée  en  dedans  à  son  extrémité.  —  Languette  membraneuse, 
cornée  dans  son  centre,  triangulaire  et  un  peu  recourbée  en  dedans  au 
bout,  ainsi  que  ses  paraglosscs,  qui  lui  adhèrent  dans  toute  leur  longueur. 

—  Palpes  labiaux  beaucoup  plus  grands  que  les  maxillaires;  leur  dernier 
article  très-fortement  sécuriforme,  celui  des  maxillaires  subcylindrique 
et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  peu  saillantes,  un  peu  arquées  et 
aiguës  au  bout,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  carré,  transversal  ou 
non,  entier.  —  Tête  allongée,  ovale-oblongue  ou  subquadrangulaire, 
munie  en  arrière  d'un  col  globuleux  étroit,  précédé  d'un  sillon  circu- 
laire. —  Antennes  médiocres,  à  1er  article  assez  long  et  un  peu  arqué 
à  sa  base,  2c  court,  les  suivants  de  longueur  variable.  —  Prothorax  en 
cùne  très-allongé.  —  Elytres  très-longues,  subcylindriques,  un  peu 
élargies  en  arrière,  tronquées  au  bout,  avec  une,  deux  ou  trois  dents. 

—  Pattes  assez  longues  :  cuisses  antérieures  parfois  renflées  ;  jambes 
grêles,  sans  épines  terminales;  tarses  garnis  en  dessous  de  poils  lins, 
longs  et  serrés  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  assez  larges, 
triangulaires  ou  cordiformes  ;  le  4'=  de  tous  profondément  bilobé  ;  cro- 
chets fortement  pectines  dans  toute  leur  longueur. 

Insectes  remarqunblcs,  rappelant  par  leurs  formes,  comme  l'a  dit 
Dejean,  les  Brenthides  de  la  famille  des  Curculionides.  Leur  taille  est 
assez  grande,  leur  couleur  générale  plus  ou  moins  métallique  et  leur 
facics  très-élégant  ;  tous  sont  propres  à  l'Amérique  intertropicale.  On 
les  trouve  sur  les  arbres  où  ils  se  tiennent  ordinairement  blottis  dans 
les  feuilles  desséchées  el  roulées  en  cornet.  Leur  démarche  est  saccadée 
et  vacillante,  comme  celles  des  Brcnlhides,  par  suite  de  la  longueur 
exagérée  de  leur  corps  relativement  aux  pattes.  Ce  sont  des  insectes 
peu  communs  et  recherchés  dans  les  collections.  Le  nombre  des  espèces 
décrites  s'élève  déjà  à  plus  de  cinquante  (l). 

(1)  Voyez  la  Monographie  qu'en  a  donn6e  M.  Klug  (Ent.  Monogr.  p.  3),  avec 


LÉBiiDEs.  10a 

Jusqu'ici  ôrt  a  placé  CôS  insectes  soit  parmi  les  Ôdacanthides,  soit 
parmi  les  Cténodactylides,  à  cause  de  la  forme  de  leur  tète  ;  mais  ils 
n'ont  pas  les  organes  buccaux  des  preimicrs,  et  le  1''''  article  de  leurs 
antennes  n'est  pas  assez  long  pour  leur  permettre  de  prendre  place 
parmi  les  seconds.  Sous  le  premier  de  ces  points  de  vue,  ils  ont,  comme 
l'a  dit  M.  de  Cliaudoir,  la  plus  intime  analogie  avec  les  Cali.eida  et 
apparliennent  par  conséquent  à  la  tribu  actuelle,  mais  comme  un  genre 
de  transition  et  qui  l'unit  aux  deux  nommées  plus  haut.  C'est  ce  qui  m'a 
déterminé  à  les  placer  en  tête  de  tous  les  genres  qui  suivent, 

CALLEIDA. 
Dej.  Species,  l,  p.  220. 

Menton  assez  fortement  échancré  ;  le  fond  de  l'échancrure  formant 
une  large  saillie  obtuse.  —  Languette  soudée  avec  ses  paraglosses  qui 
sont  grêles,  formant  avec  elles  un  carré  allongé,  tronqué  carrément  à 
son  extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  très-fortement  sé- 
curiforme;  celui  des  maxillaires  ovalaire  et  un  peu  tronqué  au  bout.  — 
Mandibules  peu  saillantes,  arquées  à  leur  extrémité  et  aiguës.  —  Labre 
en  carré  transversal.  —  Tête  ovalaire,  assez  fortement,  mais  non  brus- 
quement rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros,  plus  ou  moins  sail- 
lants.—  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  prolhorax,  filiformes, 
à  l«r  article  assez  gros  et  assez  long,  2"  très-court,  3"  plus  long  que 
les  suivants;  ceux-ci  égaux.  —  Prothorax  plus  long  que  large,  ré- 
tréci postérieurement,  tronqué  à  sa  base,  arrondi  sur  les  côtés  anté- 
rieurs, rebordé  en  arrière  avec  ses  angles  postérieurs  distincts.  — 
Elylres  plus  ou  moins  allongées,  parallèles  et  coupées  carrément  au 
bout.  —  Tarses  glabres  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  un 
peu  dilatés,  subcordiformes  ;  le  4°  fortement  bilobé  ;  crochets  pectines. 
—  Corps  en  général  allongé  et  déprimé. 

Ce  genre  se  compose  d'un  grand  nombre  d'espèces  exotiques  dont 

un  supplément  (Jalirb.  d.  Insckt.  p.  54)  et  le  Species  de  Dejean.  Depuis,  M.  de 
Ciiaudoir  (Bull.  Mosc.  1847,  n»  3,  p.  87)  a  publié  une  notice  dans  lacpielle  il  a 
donné  de  nouveau  les  caractères  du  genre,  la  liste  de  toutes  les  espèces  décrites 
à  cette  époque  et  plusieurs  nouvelles.  —  A  celles  publiées  par  M.  Klug  et  Dejean, 
aj.  :  A.  iridenUita.  Oliv.  Eut.  III,  p.  53.  —  ridilipennis,,  Casteln.  Et.  ont. 
p.  45.  —  Buquetii,  brunnipennis,  ClievrolatU ,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  cnt.  II, 
p.  184.  —  mexkana,  Feisthamelii ,  Cynthia,  Leprieurii,  Lycisca^  Duquel,  ibid. 
IV,  p.  606.  —  rufoœnea.,  ohlonr/opimrfnfa.,  Chevrol.  Col.  d.  Mex.  cent.  II, 
fasc.  8.  —  Klugii,  erythrocera,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  10.  —  hiimilis 
[Khtgii  olim.)  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  659.  —  metaU 
lescenSj  puchycnema^  vicina,  nigripes^,  qmidriceps,  lamproptera,  Goryl,  cu- 
preold,  pusilluj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1847,  n»  3,  p.  95.  —  hypolasin,  Cbaud. 
ibid.  1818,  p.  90.  —  spinipennis ,  foreolata,  aurovittataj  Cbaud,  ibid.  1850, 
p,62. 


106  CARABIQQES. 

plus  de  quatre-vingt  ont  déjà  été  décrites  (i)  et  qui  sont  beaucoup 
plus  nombreuses  dans  le  nouveau  que  dans  l'ancien  continent.  Ce 
sont  des  insectes  au  plus  de  taille  moyenne,  ornés  pour  la  plupart  de 
couleurs  vives  et  souvent  métalliques.  Ceux  que  j'ai  eu  occasion 
d'observer  vivent  les  unes  sous  les  écorces,  les  autres  sur  les 
plantes  où  elles  pullulent  parfois. 

XANTHOPHOEA. 

De  Chaud.  BtiU.  d.  Mosc.  1848,  p.  73." 

Selon  M.  de  Chaudoir,  ce  genre  différerait  des  Calleida  par 
les  caractères  suivants  : 

Languette  arrondie  au  sommet;  ses  paraglosses  très-étroites  sur 
les  côtés,  plus  larges  en  avant  et  embrassant  son  bord  antérieur.  — 
Dernier  article  des  palpes  maxillaires  un  peu  renflé ,  tronqué  et 
comprimé  à  l'extrémité;  celui  des  labiaux  plus  renflé.  —  Tête  très- 

(1)  Aux  vingt  espèces  (abstraction  faite  des  C.  lineata  et  vUtata)  décrites  par 
Dejoan,  ajoutez  : 

Esp.  américaines  :  C.  splenclida,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IIj  p.  189  (auri- 
collis^  Casteln.  Et.  cnt.  p.  46).  —  pallidipennis.  Chaud,  ibid.  IV,  p.  437.  — 
œneipenniSjplicaficollis,  Buquet,  ibid.  IV,  p.  613.  — cyanipennis,  Perty,  Del. 
anim.  artic.  Brasil.  p.  5.  —  fusco,  decoroj  Chevrol.  Col.  d.  Mex.  cent.  I,  fasc.  2. 
—  Iruncata,  virklis,  Chevrol.  ibid.  cent.  II,  ftisc.  7.  —  croceicollis ,  Ménétr. 
Bull.  d.  PAcad.  d.  St-Pétersb.  1843,  II,  p.  53.  —  tristis,  cyanescens,  œnei- 
pennis,  fusca,  tibialiSj  Brullé  in  d'Orb.  Voy,  Ent.  p.  13.  —  suturella,  resplen- 
dens,  smaragdineipennis ,  bicolor,  rfimidiato,  Rciche,  Rev.  zool.  1842,  p.  274; 
fulvipes,  violacea,  sinaragdina^  similis,  testacea,  pallidUj  conica^janthina,  ibid. 
p.  307.  —  Umbatu,  refulgens,  amœna,  linearis,  chalybeipennis,  Sahlb.  Act.' 
Finland.  II,  p.  506.  —  basalis,  nitiddj  cordicoUis,  Putzcys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d. 
Se.  d.  Liège,  II,  p.  372.  —  lacimosa,  Manh.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  28.  — 
cyanipennis,  interrupta,  nigriceps,  elega.ns.  Chaud,  ibid.  1844,  p.  467.  — 
quadriimpressa,  obscuroœnea,  diluta,  cupreocincta,  saphyrina^  punctulata. 
Chaud,  ilùd.  1848,  n»  1,  p.  80.  — rhodoptern,  viridula,  rutilans,  Chaud,  ibid. 
1850,  n»  1,  p.  51.  —  cinctipennis ,  xanthoptera,dives,  amabiUs,  Mnissechii, 
uuridenta,  similata,  inridicuprea,  mœslu,  Chaud,  ibid.  1852,  n^l,  p. 48.  —  pro- 
lixn ,alcyonea ,  tersa,  Erichs.  Archiv,  1847^  I,  p.  69. — punctnta,i.  Le  Conte,  Geod. 
Col.  of  the  Unit.  St.  p.  17.  —  nigrofasciata,  guttula^  cyanoptera,  chîlensis, 
Solier  in  Gay,  Hist.  d.  Chilc,  Zool.  lY,  p.  134. 

Esp.  africaines  :  C.  fastuosu,  Klug.  Ins.  v.  Madag.  p.  34.  —  bkolor,  erythro- 
dera,  marginicollis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  184i,  p.  462.  —  mudis.  Chaud,  ibid. 
1850,  n»  1,  p.  53.  — nigrivetitris,  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  X,  p.  92.  —  affinis. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  3,  p.  4.  —  rufula,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II, 
p.  188.  — nobiiis,  Erichs.  Arch.  1843, 1,  p.  211.  —  jucunda,  cordicoUis,  elorv- 
gata,  angusticollis,  mnabilis,  picea,  castanea,  amœnula,  Bohem.  Ins.  Caffrar. 
î,  p.  3ô.  —  debilis,  Laferté,Rev.  ctMag.  d.  Zool.  1849,  p.  349. 

Esp.  indienne  :  C.  Boysii,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  50. 

Esp.  australienne  :  C.  pacifim,  Erichs.  Arch.  1842, 1,  p.  124. 


LÉBIIDES.  107 

plate ,  avec  un  léger  renflement  latéral  derrière  les  yeux,  et  un 
col  distinct,  quoique  non  séparé  de  la  tête  par  un  sillon.  — Tarses 
l)ubescents  en  dessus,  plus  larges,  leurs  articles  plus  triangulaires. 
—  Corps  très-déprimé. 

Le  type  du  genre  est  un  insecte  de  six  lignes  de  long,  en  entier  d'un 
fauve-testacé,  et  que  M.  de  Chaudoir  dit  ressembler  à  un  PoLYSTicnus 
de  grande  taille;  il  le  nomme  X.  grandis;  l'Australie  est  son  pays 
natal  (l). 

STENONOTUM  (2). 

Menton  fortement  transversal,  légèrement  et  largement  échancré, 
sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  en  triangle  aigu  à  leur  sommet.— 
Languette  grande,  faiblement  échancrée  en  avant  ;  ses  paraglosscs  pas 
plus  longues  qu'elles,  adhérentes  dans  toute  leur  longueur.  —  Dernier 
article  des  palpes  labiaux  fortement  sécuriforme,  celui  des  maxillaires 
ovalaire  et  tronqué.  —  Mandibules  courtes,  arquées  et  assez  aiguës. — 
Labre  transversal,  faiblement  échancré  en  avant  (5).  —  Tète  ovalaire, 
régulièrement  et  médiocrement  rélrécic  en  arrière.  — Yeux  gros, 
peu  saillants.  —  Antennes  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité,  à 
!«■■  article  gros,  2"  court,  3"  plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci 
égaux.  —  Prothorax  allongé ,  subcylindrique  ;  faiblement  rétréci  en 
arrière,  un  peu  anguleux  dans  son  milieu  sur  les  côtés,  —  Elytres 
allongées,  échancrées  à  leur  extrémité. —  Pattes  médiocres  :  tarses 
antérieurs  très-légèrement  dilatés,  à  l^""  article  cylindrique,  2-3  trian- 
gulaires, 4®  bilobé;  crochets  pectines.  —  Faciès  approchant  un  peu 
de  celui  des  Caspjomia. 

(1)  M.  de  Chaudoir  (loc.  cit.  p.  7i)  pense  que  la  Calleida  vittata  Dej.  et  la 
Coll.  suturata  Newniau  (The  Entomologist,  p.  367)  doivent  rentrer  dans  ce 
genre.  J'ai  reçu  en  communication  de  M.  Putzeys  deux  espèces,  comme  étant 
les  Coll.  vittata  et  lineata  Dej.  Toutes  deux  avaient  les  crocliets  des  tarses  sim- 
ples, et  doivent  par  conséquent  former  un  gcni'e  à  part,  ou  peut-être  rentrent- 
elles  dans  le  genre  suivant ,  fondé  par  M.  A.  W'iiite  (Voy.  of  tlie  Erebus  and 
Terror;  Ent.  p.  1),  qui  lui  assigne  les  caractères  superficiels  que  voici  : 

AcTENONYX.  Tète  presque  aussi  large  que  le  prothorax,  pourvue  d'yeux  gros, 
mais  pas  très-saillants.  —  Antennes  assez  longues,  à  articles  oblongs.  —  Thorax 
presque  aussi  large  rjue  long,  coupé  carrément  en  avant  et  en  arrière,  et  légère- 
ment rétréci  postérieurement.  —  Elytres  larges  et  déprimées,  tronquées  obli- 
quement à  leur  extrémité.  —  Crochets  des  tarses  grêles  et  non  dentelés.  — 
Genre  voisin  de  Calleida  sous  le  rapport  de  la  forme. 

A.  BemljidioideSjde  la  Nouvelle-Zélande. 

(2)  Syn.  Cylindronotum,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  371. 
Ce  nom  ayant  déjà  été  employé  par  Faldermann  (Faun.  eid.  Ti'ansc.  Il,  p.  7.1) 
pour  un  genre  de  Ténébrionides,  j'ai  dû  le  changer. 

(3)  Et  non  pas  «  allongé,  presque  triangulaire  et  coupé  droit  en  avant»,  comme 
le  dit  M.  Putzeys,  par  mégardo  sans  doute. 


\(É  CABÂIBIQUES. 

Ce  genre  voisin,  mais  bien  distinct  des  Calieida,  a  pour  type  utl 
petit  insecte  {S.  œncum  Putzeys)  de  Cayenne  dont  M.  Pulzeys  a  pris 
connaissance  dans  ma  collection.  J'en  connais  une  autre  espèce  inédite 
du  Brésil  (t).  La  léte  et  le  prothorax  de  ces  insectes  sont  ponctués 
comme  chez  les  Cymindis,  et  les  élytres  striées  à  peu  près  con)me  chez 
les  CASîîo?iiA, 

CYMINDIS. 

Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  l,  p.  190  (2). 

Menton  transversal,  médiocrement  cchancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  obtuse,  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  grande, 
obtuse  ou  subtronquée  au  bout;  ses  paraglosses  adhérentes,  pas  plus 
longues  qu'elle  ou  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  article  des  palpes 
labiaux  plus  ou  moins  sécuriforme,  surtout  chez  les  mâles,  parfois  à 
peine  dilaté  chez  les  femelles;  celui  des  maxillaires  subcyliiidrique , 
tronqué  ou  obtus  au  bout.  —  Mandibules  assez  larges,  peu  saillantes,  fai- 
blement arquées,  aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal,  entier.  —  Tète 
ovalaire,  obtuse  en  avant,  faiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  peu 
saillants.  —  Antennes  au  plus  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps, 
subûliformes  ;  leur  l*""  article  plus  gros  et  plus  long  que  les  sûvanls, 
le  2^"  plus  court.  —  Prothorax  cordiforme,  rebordé  latéralement  en  ar- 
rière, avec  ses  angles  postérieurs  redressés.  —  Ecusson  en  triangle 
très-allongé,  aigu  au  bout.  —  Elytres  planes,  allongées  et  tronquées  au 
bout.  —  Pattes  médiocres;  tarses  subfiliformes,  velus  en  dessous;  les 
quatre  premiers  articles  des  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les 
mâles;  le  4»  petit,  entier  ou  un  peu  échancré;  crochets multidentés. — 
Corps  allongé,  déprimé,  ponctué. 

Genre  très-riche  en  espèces  (s),  mais  dont  les  plus  grandes  atteignent 

(1)  C'est  peut-être  ceUe  que  M.  do  Cliaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  p.  88)  a  décrite 
sous  le  nom  de  Cylindronotum  cursorium. 

(2)  Syu.  Tarus,  Clairv.  Ent.  helvét.  I,  p.  94.  —  Anomoeus,  Fisclier  de  Waldh. 
Elit.  d.  1.  Russie,  I,  p.  125.  —  Cyjiikdoidea,  Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  I, 
p.  390.—  Philoctechnus  (Cymindoidea),  Manh.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  3,  p.  42; 
sans  caractères.  —  Platytauus,  L.  Fairm.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  VIII, 
Bull.  p.  XVII.  — Apenes,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  tlie  Lyc.  of  New-Yorcii,  V,  p.  174. 

(3)  Aux  quarante-six  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  européennes  :  C. 
lœvigata,  Steph.  111.  of  Brit.  ont.  I,  p.  32.  —  Servillei,  Soliei-,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  IV,  p.  112.  —  Marmorœ,  Gêné,  Col.  Sard.  l'asc.  II,  p.  1.  —  hœtica,  affî~ 
nis,  alternons,  cordato,  trimcata,  sidcafa,  Ramb.  Faune  de  l'Andal.  p.  12.  — 
fasclpcnnis^  Kiislcr,  Die  K;ef.  Europ.  VII,  12. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  C.  pilosa,  equestris^Gehlcr  in  Hummel,  Ess. 
ent.  IV,  p.  43.  —  Mannerheimii,  Gebler,  Bull.  d.  TAcad.  d.  St-Pétersb.  1842, 
I,  p.  36.  —  rufescens,  rufîcoUis,  trkolor,  Gebler,  ibid.  1845,  III,  p.  98.  — pal- 
Uata,  Fisclier  de  Waldh.  Ent.  d.  1.  Russie,  III,  p.  79,  —  Andreœ,  Mtnétr.  Cat. 


iÊBlÎDES.  iÙÙ 

a  peine  ia  taille  moyenne,  et  qui,  sauf  de  rares  exceptions,  sont 
d'une  couleur  uniforme  brunâtre  ou  rufescenle.  Il  y  en  a  dans  toutes 
les  parties  du  globe ,  mais  elles  ne  sont  nulle  part  plus  abondantes 
que  dans  les  régions  tempérées  ou  froides  de  l'ancien  continent. 
On  les  trouve  plus  spécialement  sous  les  pierres  dans  les  contrées  mon- 
tagneuses. 

Les  dentelures  des  crochets  des  tarses  varient  beaucoup  ;  en  général 
très-apparentes,  ellçs  s'affaiblissent  parfois  au  point  d'être  presque  im- 
perceptibles ou  même  de  disparaître  entièrement.  C'est  sur  leur  absence 
présumée  à  tort  exister  chez  une  espète  du  Sénégal  (i),  que  M.  de  Cas- 
telnau  avait  établi  son  genre  Cymi>doidea.  Celui  nommé  Anomoei;?  par 
M.  Fischer  de  Waldheim  ne  reposait  que  sur  le  dernier  article  des 
palpes  labiaux  des  mâles. 

Quelques  espèces  de  l'Europe  australe  (-2)  plus  déprimées  que  de 

rais.  p.  98.  —  omiades,  Falderm.  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  10.  — suHirulh,  Khiff, 
Symb.  pliys.  Dec.  111,  pi.  23,  f.  1.  —  seriepunctata^  adusta,  L.  Redtenb.  in 
lUisscgers  Reise^  II,  p.  979.  —  pallidula.  Chaud.  Caiab.  d.  Cauc.  p.  56.  — ci/-. 
Undrka,  rividaris,  intrkata,  collaris ^  figurafUjMoisch.lns.  d.  1.  Sibérie,  p.  4-i. 
—  nltnka,  Gebler,  Bull.  Mosc.  1833,  p.  264.  —  simplex^  repanda,  accentifera, 
Zouljk.  ibid.  1833,  p.  312.  —  apmdis,  Manh.  ibid.  1837,  n»  2,  p.  27.  —  crenata, 
Cbaud.  ibid.  184i,  p.  435.  —  sabidosa,  monochroa,  semivittatn.  Chaud,  ibid. 
1850,  no  3,  p.  66  sq.  —  basalis.  Chaud,  ibid.  1852,  n»  1^  p.  59. 

Esp.  indiennes  :  C.  quadrimaculuta,  Kollar  u.  L.Redtenl).  in  Hiigels  Kasinnir, 
IV,  2,  p.  498.  —  stigmula.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  n"  1,  p.  57.  —  indka, 
Sclimidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  31. 

Esp.  australiennes  :  C.  curtula,  inquinata,  Erichs.  Arch.  1842.  I^  p.  125. 

Esp.  africaines  :  C.  castanea,  Klug,  Symb.  phys.  Dec.  III,  pi.  22,  f.  2.  —  mar- 
ginella,  cincta,  Brullé  in  Webb  et  Berthel.  Cauar.  Ins.  p.  55.  —  tutelina,^\x(\. 
Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  612.  —  setifensis,  kumphthalma,  Lucas,  Ann.  d.  Se. 
nat.  S(3rie2,  XVlII,p.  61. — lœvistriata,  marginatn,  dUatkoUis,  Gaubilii,  Lucas, 
E\pl.  de  l'Algérie.  Ent.  p.  10.  —  depkinutu,  lineella,  Bohem.  Ins.  Catlrar.  I, 
p.  33. 

Esp.  américaines  :  C.  guadelupensis,  maculaki,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II, 
p.  186.  —  cayennensis,  Buquet,  ibid.  IV,  p.  611.  —  marginaUi,  unkolor, 
kirby,  Fauna  Bor.  Amer.  p.  13.  —  pullipes,  quadripunctuta,  Reiche,  Rev.  zool. 
1842,  p.  273.  —  nigrita.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n"  7,  p.  6.  —  œneipennis. 
Chaud,  ibid.  1852,  u"  1,  p.  61.  —  ekgans,  negkcta,  amœna,  virklkollis,  J.  Le 
Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  14.  —  punctigera,  J.  Le  Conte,  Ann.  of 
the  Lyc.  of  Ncw-Yorck,  V,  p.  178.  —  Apems  opacu,  J.  Le  Conte,  ibid.  p.  175. 
—  PhUotechnus  nigrkollis,  ruficolUs,  J.  Le  Conte,  ibid.  p.  52.  —  reflexa,  J.  Le 
Conte  in  Agass.  Laiie  Super,  p.  2U3.  —  negkcta^  Haldeni.  Proceed.  of  the  Acad. 
of  Piiilad.  I,  p.  298. 

M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1850.  n"  3,  p.  62)  a  publié  une  notice  très-essen- 
tielle à  consulter  sur  les  Cyjundis  de  la  Russie. 

(1)  C.  bisignata,  Jic'i. 

(2)  C.  Fnminii,  mciuritanka,  alternans,  etc.  Je  possède  des  exemplaires  des 
deux  premières,  chez  lesquelles  il  existe  des  vestiges  de  dentelures  aux  crochets 
(les  tarses;  d'autres  en  sont  complètement  privés. 


110  C  ARABIQUES. 

coutume,  ayant  des  côtes  sur  les  élytres  et  dont  les  crochets  des  tarses 
sont  parfois  tout-à-fait  simples,  constituent  le  genre  Platyiarcs  de 
M.  L.  Fairmaire. 

Quant  au  genre  Apenes  de  M.  J.  Le  Conte,  dont  le  type  (i)  est  une 
espèce  à  couleurs  métalliques  de  rAmcrique  du  Nord,  je  ne  vois  pas 
bien  en  quoi  il  diffère  du  genre  aclue!. 

GLYCIA. 

Chal'd.  Bull.  d.  Alose.  1842,  p.  105  (2). 

Menton  fortement  cchaneré  ;  sa  dent  médiane  forte  et  simple  ; 
ses  lobes  latéraux  Irès-aigus.  —  Languette  presque  cachée  par  ses 
paraglosses.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  très -fortement 
sécuriforme  ;    celui  des  maxillaires    cylindrique  et  tronqué  au  bout. 

—  Mandibules  fortes ,  courtes ,  arquées  et  aiguës.  —  Labre  trans- 
versal, un  peu  élargi  en  avant,  avec  son  bord  antérieur  légèrement 
échancré.  —  Tête  en  carré  allongé,  à  peine  rétrécie  en  arrière.  —  An- 
tennes médiocres  ;  leur  l'^r  article  plus  long  que  le  3«,  mince  à  sa  base, 
épaissi  au  bout,  le  2«  court,  les  sept  derniers  un  peu  comprimés.  —  Pro- 
Ihorax  subcordiforme.  ~  Ecusson  très-long,  carré  à  sa  base,  en  fer  de 
lance  très-ai,mi  en  arrière.  —  Elytres  allongées,  planes,  tronquées  au  bout. 

—  Pattes  grêles,  médiocres  :  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  an- 
térieurs dilatés  chez  les  mâles,  courts,  triangulaires;  le  4"  échancré; 
crochets  fortement  dentelés. 

Genre  très-voisin  des  Cymindis,  mais  suffisamment  distinct  par  les 
caractères  qui  précèrlcnt.  M.  de  Chaudoir,  à  qui  ils  sont  empruntés,  lui 
réunit  le  genre  Agatls  de  M.  de  Molschoulsky  qui  m'est  inconnu.  Il 
se  compose  d'un  petit  nombre  d'espèces  du  nord  de  l'Afrique  et  de 
l'Asie  (5). 

SINGILIS. 
IUmb.  Faune  de  l'Andal.  p.  25. 

Menton  médiocrement  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane 
subbifidc.  —  Languette  grande,  membraneuse ,  arrondie  en  avant;  ses 
paraglosses  pas  plus  longues  qu'elle  et  adhérentes  dans  toute  leur  lon- 
gueur. —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  cylindrique  et  tronqué  ; 
celui  des  labiaux  fortement  sécuriforme.  —  Mandibules  courtes.  — 

(1)  C.  lucidukij  Dc'j. 

(2)  Syn.  Agatus,  Motsch.  Bull.  Mosc.  1815,  p.  10. 

(3)  Esp.  .africaines  :  G.  ornata  [Cymind.),  KIup:,  Symb.  pbys.  Doc.  III,  pi.  22, 
f.  3;  se  trouve  aussi  en  Asie.  —  unkolor.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  72.  — 
Esp.  asiatiques  :  G.  KareUniij  fasciata,  Motscli.  Ins.  de  Sibér.  p.  41;  la  seconde 
est  le  type  du  genre  Agatus.  —  dimidicUa,  Ménétr.  Ins.  deLehm.  p.  3. 


LÉBIIDES.  111 

Labre  carré,  un  peu  arrondi  en  avant.  —  Tète  ovalairc,  à  peine  rétrc- 
cie  en  arrière.  —  Yeux  gros ,  peu  saillants.  •—  Antennes  un  peu  plus 
longues  que  le  prothorax,  liliformes  ;  leur  1"  arlirle  gros  et  un  peu 
allongé;  les  suivants  égaux.  —  Prolhorax  aussi  long  que  large,  cordi- 
Ibrme,  rcbordé  latéralement;  ses  angles  postérieurs  saillanls  et  aigus.  — 
Elytres  oblongo-parallèles,  sinuces  et  tronquées  au  bout.  —  Les  quatre 
premiers  articles  des  tarses  légèrement  dilatés  chez  les  màies;  le  4"  court, 
cordiforme  et  échancré  en  avant  dans  les  deux  sexes;  crochets  dentelés. 
—  Corps  médiocrement  allongé,  déprimé  et  ponctué. 

Ce  genre  a  été  établi  par  M.  liambur  sur  deux  très-petits  insectes 
(S.  hicoloT  et  soror  loc.  cit.)  découverts  par  lui  en  Andalousie.  Je  ne 
puis  partager  l'opinion  de  cet  entomologiste  dislingue  qui  le  place, à 
coté  des  Dromics.  Toute  l'organisation  de  ces  insecles,  leur  languette, 
leurs  palpes,  leurs  téguments  solides  et  ponctués  sur  toute  leur  surface, 
enfin  leur  faciès,  les  rapprochent  des  Cymindis.  M.  Lucas  en  a  fait  con- 
naître une  troisième  espèce  originaire  de  l'Algérie  (i). 

CORSYRA. 

(Steven)  Dej.  Species,  ï,  p.  326  (2). 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  cylindrique.  —  Labre  légèrement 
échancré.  —  Prolhorax  plus  large  que  long,  fortement  arrondi  sur  les 
cotés  en  avant,  puis  fuyant  obliquement  en  arrière.  —  Elylres  suborbi- 
culaircs.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légèrement 
dilatés  chez  les  mâles.  —  Crochets  simples.  —  Corps  large  et  déprimé. 

Les  autres  caractères  comme  chez  les  Cymindis,  L'uniq^ue  espèce 

{Cijm.  fusula,  Fischer)  qui  rentre  dans  ce  genre  est  de  taille  moyenne 

et  originaire  de  la  Sibérie  où  elle  paraît  être  très-commune.  Ses  tégu- 

■  ments  sont  ponctués,  comme  chez  les  Cymindis,  et  ses  couleurs  sont 

pareilles. 

TRICHIS. 

Klug.  Syinb.  phys.  Dec.  III,  pi.  21. 

Menton  trilobé,  le  lobe  médian  plus  court  que  les  latéraux,  simple  et 
obtus.  —  Languette  très-grande,  conique;  ses  paraglosses  aussi  longues 
qu'elle,  adhérentes  dans  toute  leur  étendue.  —  Dernier  article  des 
palpes  ovalaire,  acuminé  ;  le  2"  des  labiaux  très-long,  droit  ;  le  2«  des 
maxillaires  en  massue  arquée.  —  Mandibules  courtes.  —  Labre  transver- 
sal, à  peine  échancré.— Tète  oblusé'ment  triangulaire,  noifrétrécie  en  un 
col  postérieurement. — Yeux  grands,  médiocrement  saillants.  —  Antennes 

(1)  S.  maiiritanica,  Espl.  de  l'Algérie,  Ins.  p.  19,  pi.  2,  f .  10. 

(2)  Syn.  Cymindis,  Fischer,  Ent.  d,  1.  Russ.  I,  p.  123. 


Hâ  CAâABIQlE'Si 

un  peu  plus  longues  que  le  prolhorax,  filiforniès,  a  l«f  article  le  pluâ 
long  de  tous,  2"^  ircs-court,  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax  assez 
allongé,  assez  fortement  rétréci  en  arrière,  avec  ses  côtés  antérieurs  ar- 
rondis. —  Elytres  allongées,  parallèles,  échancrées  à  leur  extrémité.  — 
Pattes  médiocres  :  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  triangulaires, 
courts,  le  S*^  cylindrique;  crochets  simples.  —  Corps  allengé,  finement 
pubescent. 

M.  Klug  place  ce  genre  près  des  Odaca^tiia  dont  il  me  paraît  diffé- 
rer notablement  par  un  grand  nombre  de  caractères,  notamment  par  ses 
organes  buccaux,  sa  tête  non  rétrécie  en  arrière,  son  prolhorax  tout  au- 
trement fait  et  ses  tarses.  Mais,  ne  l'ayant  pas  vu  en  nature,  je  ne  sau- 
rais lui  assigner  sa  place  d'une  manière  précise,  et  ce  n'est  que  provisoi- 
rement que  je  le  classe  ici.  On  en  connaît  deux  espèces,  l'une  de 
l'Arabie,  l'autre  de  l'Egypte  (i). 

DIAPHORONCUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,11»  2,  p.  37i  (2). 

Genre  très-voisin  des  Cïe>onct]s  qui  suivent,  dont  il  se  distinguerait, 
selon  M.  de  Chaudoir,  par  les  caractères  suivants  : 

Menton  muni  d'une  dent  médiane,  tantôt  très-aiguë,  tantôt  arrondie 
au  bout.  —  Languette  plus  ou  moins  relevée  en  corne;  ses  paraglosses 
glabres,  la  dépassant  un  peu,  et  repliées  à  angle  droit  en  dedans  (2). — 
Palpes  labiaux  minces;  leur  dernier  article  grêle,  toul-à-fait  cylindrique. 

—  Antennes  moins  grêles;  leurs  articles  extérieurs  un  peu  comprimés. 

—  Tarses  plus  étroits,  glabres  en  dessus;  leur  4^  article  moins  échancré; 
leurs  crochels  simples. 

A  quoi  il  faut  ajouter  que  le  fades  de  ces  insectes  s'éloigne  de  celui 
des  OrE>o>'cus,  et  qu'ils  ressemblent  à  des  Demetkias  de  grande  taille.» 
Le  type  du  genre  est  le  DoUchus  rufus  de  Gory,  qui  se  trouve  au  Cap 
de  Bonne-Espérance  ;  M.  de  Cliaudoir  en  décrit  deux  autres  espèces 
également  africaines  (5). 

CTENONCUS. 
De  Chaud.  Bull.  d.  3Iosc.  1850,  n»  2,  p.  366  (i). 

Menton  grand,  fortement  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane, 
plus  courte  que  ses  lobes  latéraux  et  tronquée  au  bout.  —  Languette 

(1)  F.  pnlUda  d'Arabie,  maculata  d'Egypte,  Klug,  loc.  cit.  f.  9,  10.  La  se- 
conde paraît  exister  également  en  Algérie  et  dans  le  midi  de  TEspagne. 

(2)  Syn.  DoLicHus,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  231, 

(3)  D.  ferrugineus,  de  Sierra-Lcone;  cyclogonus,  du  Cap.  Chaud,  loc.  cit. 

(4)  Syu.  Doucuus,  Dej.  Specics  111,  p.  36. 


assez  e(roi(ê,  obiusfi  au  bout  ;  ses  paraglosses  lui  adhérant  dans  toute 
leur  longueur. — Palpes  mérliocres;  le  deruier  article  des  labiaux  un  peu 
comprimé*  celui  des  maxillaires  subcylindrique  ;  tous  tronqués  au  bout. 
—  Mandibules  peu  saillantes,  faiblement  arquées  et  aiguës  au  bout.  — 
Labre  transversal ,  entier.  —  Tète  ovalaire,  faiblement  rétrécie  en 
arrière.  —  Antennes  groles;  leur  l^r  article  gros,  cylindrique,  un  peu 
plus  long  que  le  3"  ;  le  2e  plus  court.  —  Proîhorax  régulièrement  ré- 
tréci en  arrière,  avec  ses  bords  latéraux  relevés  et  ses  angles  postérieurs 
arrondis.  —  Elytres  oblongucs,  peu  convexes,  sinuées  obliquement  au 
bout.  —  Pattes  longues;  tarses  antérieurs  plus  courts  que  les  autres; 
leurs  trois  premiers  articles  un  peu  dilatés  chez  les  màlcs,  ciliés  en 
dessous,  le  1er  notablement  plus  long  que  chacun  des  deux  suivants, 
le  46  échancré  au  bout;  crochets  dentelés  dans  presque  toute  leur  lon- 
gueur. 

Ce  genre  contient  quelques  espèces  de  l'Afrique  australe  qui  ont 
assez,  au  premier  aspect,  le  faciès  des  Doncnus,  parmi  lesquels  Gory  et 
Dejean  les  ont  placés,  mais  qui  s'en  éloignent  considérablement  par  leur 
languette,  la  plus  grande  brièveté  de  leurs  palpes  maxillaires,  leurs 
tarses  antérieurs  beaucoup  moins  dilatés  chez  les  mâles  et  tout  autre- 
ment faits,  etc.  Je  crois  que  M.  De  Chaudoir  a  eu  parfaitement  raison 
de  les  rapprocher  des  Gymindis.  On  en  connaît  cinq  espèces  (i). 

METAXYMORPHUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.Mosc.  1850,  p.  370  (2). 

Genre  ambigu,  présentant  un  mélange  des  caractères  des  Ctenonccs 
avec  ceux  des  Cymikdis  et  qui  me  paraît  peu  distinct  ;  ne  le  connaissant 
pas  en  nature,  je  ne  puis  que  reproduire  la  diagnose  qu'en  donne  M.  de 
Chaudoir  : 

Menton  des  Cymiisdis.  —  Languette  comme  dans  les  Ctenonccs,  plus 
tronquée  antérieurement;  ses  paraglosses  un  peu  plus  avancées  et  plus 
arrondies  à  l'extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  un  peu 
ovalaire,  légèrement  renflé,  non  comprimé  ;  les  maxillaires  comme  dans 
les  Ctenoncus.  —  Antennes  plus  grêles  que  celles  des  Cymi>dis,  à  peu 
près  comme  celles  des  Cxenoncus.  —  Tarses  comme  ceux  des  Gy- 
mindis. 

Le  Bromius  frcnalus  Dej.,  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  est  le  type 
du  genre;  M.  De  Chaudoir  en  décrit  une  beaucoup  plus  grande  (n)  du 
même  pays. 

(1)  Dolichus  hadms,caffer,rufipes,  Dej.  loc.  cit.—  Cten.  airatus.rotundi-' 
collis.  Chaud,  loc.  cit.  p.  368. 

(2)  Syu.  Dromius,  Dej.  Specics  V,  p.  351. 

(3)  M.  Goryi,  loc.  cit. 

Lvlco  i.c'Vis,     T(inii>  1.  8 


114  CARABIQUES. 

GLYPHODACTYLA. 

De  Chaud.  Buil.  d.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  8,  et  1850,  p.  372. 

Genre  qui  m'est  inconnu  et  auquel  M.  de  Chaudoir  assigne  les  ca- 
ractères suivants  : 

Menton  presque  plane,  fortement  échancrc,  avec  une  forte  dent 
simple,  très-pointue,  au  milieu  de  l'échancrure.  —  Languette  étroite, 
arrondie  au  bout  ;  ses  paraglossos  lui  adhérant  jusqu'à  son  sommet,  la 
dépassant  un  peu  et  se  terminant  en  pointe  triangulaire  un  peu  émoussée. 
—  Palpes  assez  saillants,  à  dernier  article  ovalaire,  un  peu  plus  long 
que  le  précédent.  — Mandibules  avancées,  arquées  et  assez  aiguës. — 
Labre  carré,  échancré  antérieurement.  — Téîe  ovale,  peu  allongée. — 
Antennes  filiformes,  de  la  longueur  de  la  tête  et  du  corselet  réunis  ; 
le  ier  article  plus  gros  que  les  suivanis,  d'un  tiers  plus  long  que  le  '2", 
qui  a  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du  S^  ;  celui-ci  plus  long  que  les 
suivants,  à  l'exception  du  lie  qui  est  égal  au  3^  et  en  forme  d'ovale 
allongé.  —  Corselet  presque  roûd,  un  peu  échancré  antérieurement.  — 
Elytres  oblongues,  planes,  coupées  obliquement  et  sinuées  à  leur  extré- 
mité, deux  fois  plus  longues  et  trois  fois  plus  larges  que  le  corselet.  — 
Pattes  médiocres  ;  cuisses  fortes,  en  ovale  allongé  ;  tarses  déprimés,  y 
compris  l'article  unguéal,  presque  cordiformes,  avec  une  impression 
longitudinale  bien  marquée  sur  les  2",  3«  et  4"  articles;  crochets  des 
tarses  visiblement  dentelés. 

Le  genre  est  établi  sur  une  espèce  du  Cap  {G.  femoralis)  évidemment 
voisine  des  Ctesoncus,  d'après  les  caractères  qui  précèdent.  Depuis, 
M.  De  Chaudoir  y  a  rapporté,  mais  avec  doute,  une  espèce  (i)  plus 
petite, 'de  Madagascar,  qui  s'en  éloigne  par  son  prothorax  fortement  ré- 
tréci en  arrière. 

HYSTRIGHOPUS. 

BoHEM.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  42  (2). 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Palpes  médiocres,  subégaux;  le  dernier 
des  labiaux  légèrement  ovalaire,  celui  des  maxillaires  subcylindrique  ; 
tous  tronqués  au  bout.  —  Mandibules  robustes,  arquées.  —  Labre 
court,  entier.  —  Tété  oblongo-carrée  ,  peu  rétrécie  en  arrière.  —  An- 
tennes médiocres  ;  leur  !<?»'  article  plus  gros  que  les  autres,  cylindrique  ; 
le  2e  de  moitié  plus  court  que  le  3",  les  autres  égaux.  —  Prolhorax  plus 
long  que  large,  cordiforme.  —  Elytres  oblongues,  peu  convexes,  tron- 
quées en  arrière.  —  Pattes  médiocres;  tous  les  tarses  dilatés,  forte- 
ment spongieux  et  ciliés  en  dessous,  décroissant  graduellement  en  lon- 

(1)  G.  madagascariensis,  loc.  cit.  1850,  p.  373. 

(2)  Syn.  DoucHus,  De,j.  Species  V,  p.  706. 


LÉBIIDES.  lis 

gucur;  le  1er  allongé,  les  autres  subtriangulaires  ;  le  ¥  échancré  au 
bout;  crochets  pectines  en  dessous,  les  dents  aiguës. 

L'absence  de  dent  au  menton  et  la  structure  des  tarses  constituent 
les  principaux  caractères  de  ce  genre  qui,  du  reste,  a  les  plus  grands 
rapports  avec  les  Cteno?îcus.  On  en  connaît  trois  espèces  (i)  également 
de  l'Afrique  australe,  dont  l'une  a  été  placée  par  Dcjean  parmi  les  Doli- 

CHUS. 

PLAGIOPYGA. 

BoHEM.  In^s.  Caffrar.  \,  p.  75.  . 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Palpes  médiocres  ;  le  dernier  article 
des  labiaux  cylindrique,  tronqué  au  bout  ;  celui  des  maxillaires  gros- 
sissant peu  à  peu.  —  Mandibules  robustes,  arquées,  aiguës  au  bout. 

—  Labre  fortement  transversal,  légèrement  échancré  en  demi-cercle. — 
Tête  oblongo-ovale,  légèrement  rétrécie  en  arrière.  —  Anlenties  mé- 
diocres, grêles,  filiformes;  leur  1er  article  robuste,  le  2e  de  moitié  plus 
coui-t  que  le  3®,  celui-ci  et  le  4;e  un  peu  plus  longs  que  les  suivants.  — 
Frolhorax. petit ,  légèrement  transversal,  cordiforme.  —  Elytres  en 
carré  allongé,  peu  convexes,  tronquées  et  chacune  un  peu  échancrées 
au  bout.  —  Pattes  médiocres,  grêles  ;  tarses  brièvement  pubescents  et 
ciliés  en  dessous  ;  les  quatre  premiers  articles  des  antérieurs  un  peu 
dilatés,  le  l*""  allongé,  les  autres  subtriangulaires,  le  ^''  légèrement 
échancré;  crochets  simples.  —  Abdomen  largement  tronqué  au  bout. 

M.  Bohemann  n'ayant  pas  parlé  de  la  languette,  il  n'est  pas  sûr  que 
ce  genre  soit  ici  à  sa  place  ;  mais  les  caractères  qui  précèdent  sont  si 
voisins  de  ceux  des  genres  précédents,  que  je  ne  crois  pas  me  tromper 
en  le  mettant  à  la  suite  de  ces  derniers.  L'unique  espèce  que  décrive 
M.  Bohemann  (P.  ferruginea)  est  de  taille  moyenne,  d'un  rouge  ferru- 
gineux  et  originaire  de  la  Terre  de  Natal. 

DEMETRIAS. 

BoNELLi^  Observ.  ew^.'part.  I;  Tableau  cl.  Genres. 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  aiguë. 

—  Languette  grande,  faiblement  échancrée  à  son  sommet,  soudée  dans 
toute  son  étendue  avec  ses  paraglosses  ;  celles-ci  la  dépassant  un  peu, 
arrondies  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  ovalaire,  assez 
gros  et  acuminé  ;  celui  des  labiaux  plus  cylindrique  et  un  peu  tronqué. 

—  Mandibules  peu  saillantes,  faiblement  arquées  et  assez  aiguës.  — 
Labre  transversal,  légèrement  échancré.  —  ïète  ovale,  graduellement 
rétrécie  en  arrière,  sans  col  distinct.  —  Yeux  peu  saillants.  —  An- 

(1)  Dol.  ruftpennis,  Dej.,  loc.  oit.  —  Hysir,  angusticollis,  femoralis,  Boliem. 
loc.  cit. 


tennes  tin  peu  plos  lortgoes  que  le  prothorax,  filiformes,  â  !«''  article 
assez  gros,  2"  court,  3^  allongé,  les  suivants  subcgaux.  —  Prothorax 
blus  long  que  large,  cordiforme,  coupé  carrément  en  arrière  et  en  avant. 

—  Elylrcs  allongées,  déprimées,  tronquées  au  bout.  —  Tarses  anté- 
rieurs un  peu  plus  larges  que  les  autres  ;  le  !•"■  article  de  tous  allongé 
et  rétréci  en  arrière,  les  deux  suivants  courts,  en  triangle,  le  4e  forte- 
ment bilobé;  crochets  finement  dentelés  en  dessous. 

Petits  insectes  de  forme  allongée  et  déprimée,  de  couleur  testacée  ou 
jaunâtre  et  prenant  facilement  leur  vol.  On  les  trouve  principalement 
sur  les  haies  et  les  broussailles.  Ils  sont  propres  jusqu'ici  à  l'Europe  et 
à  la  Sibérie.  Leurs  espèces  sont  peu  nombreuses  (i). 

PELYOGYPAS. 

ScHMiDT-GoEB.  Col.  Birman,  p.  33. 

Genre  à  peine  distinct  des  Demetrias,  et  qui  n'en  diffère  qu'en  ce 
que  la  languette  est  tronquée  au  bout,  fortement  dépassée  par  ses  pa* 
raglosses,  et  le  dernier  article  des  palpes  labiaux  tronqué.  Les  quatre 
espèces  connues  sont  du  pays  des  Birmans  (2). 

DEMETRIDA. 

A.  White,  Voy.  of  the  Ereb.  and  Terr.  Ent.  p.  2. 

Genre  imparfaitement  caractérisé  par  M.  A.  White,  qui  lui  assigne 
les  caraclères  suivants  empruntés  exclusivement  aux  formes  extérieures. 

Tête  aussi  large  que  le  prolhorax,  rétrécie  en  arrière  des  yeux  qui 
sont  très-proéminents.  — Dernier  article  des  palpes  ovale  et  acuminé. 

Prolhorax  plus  long  que  large,  plus  étroit  que  les  élylres,  droit  en 

avant,  graduellement  arrondi  et  rétréci  au  bout,  marginé  sur  les  côtés, 
avec  un  profond  sillon  au-dessous  de  son  milieu.  —  Elylres  étroites  à  la 
base,  graduellement  élargies  vers  leur  extrémité,  déprimées  en  dessus. 

—  Abdomen  beaucoup  plus  long  que  les  élytres.  —  Tarses  munis  de 
crochets  pelils  cl  dentelés;  leurs  trois  premiers  articles  triangulaires,  le 
4e  fortement  bilobé. 

Les  deux  espèces  (D.  lincella,  nasuta)  décrites  par  M.  A.  White  sont 
de  petite  taille  et  originaires  de  la  Nouvelle-Zélande. 

(1)  Esp.  européennes  :  D.  utricapilluSj  unipunctatus  et  elongatulus,  Dej. 
Species.  —  Esp.  asiatiques  :  D.  longtcornis^  Chaud.  Enum.  d.  Carab.  d.  Cauc. 
p.  58.  —  obtusus  [atricapillus,  Ericlis.  Die  Kaef.  d.  Mark  Brand.  I^  p.  28)^  an- 
gulatus,  apicalis,  Motsch.  Tns.  d.  1.  Sibér.  p.  55  sq. 

M.  De  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1852,  p.  4G)  a  rapporté  avec  doute  à  ce  genre,  un 
petit  insecte  de  l'Australie  qu'il  nomme  D?  brachinoderus. 

(2)  P.  siduralis,  signifer,  hamatus,  hiridus^  Schmidt-Gœbel,  loc.  cit. 


LÉBITDBS.  ai 

Je  place  ce  genre  îcî  un  peu  au  hasard,  ne  l'ayant  pas  vu  en  nature, 
quoique  M.  de  Chaudoir  (O  dise  qu'il  est  intermédiaire  entre  les  Cal- 
LEiDA  et  les  Xantiiophoea.  Je  ne  comprends  pas  bien  comment  des 
insectes  qui  ont  le  dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  acumiué  au 
bout,  peuvent  être  placés  entre  deux  genres  chez  lesquels  ce  même 
article  aux  palpes  labiaux  est  fortement  sécuriforme, 

PLAGIOTELUM. 

SoLiER  in  Gay,  Hist.  de  Civile,  Zool.  ï\,  p.  132. 

Menton- transversal ,  trilobé;  le  lobe  médian  triangulaire,  un  peu 
plus  court  que  les  latéraux,  et  un  peu  recourbé  au  bout  ('i).  —  Dernier 
article  des  palpes  subovale  cl  tronqaé  au  bout;  celui  des  maxillaires  un 
peu  plus  long  que  celui  des  hibiaux.  —  Labre  en  carré  transversal.  — 
Tète  brièvement  ovalaire,  rélrécie  en  arrière.  —  Antennes  grêles,  fili- 
formes ;  leur  3«  article  de  moitié  plus  long  que  le  4".  —  Prolhorax  aussi 
long  que  large,  légèrement  rétréci  en  arrière  et  arqué  à  sa  base.  — 
Elytres  allongées,  recouvrant  l'abdomen,  obliquement  tronquées  à  leur 
extrémité.  —  Les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  s'élar- 
gissant graduellement:  le  l»"^  étroit,  triangulaire;  les  deu\  suivants  trans- 
versaux et  subtriangulaires;  le  4"  bilobé  ;  crochets  pectines. 

Je  ne  place  ici  ce  genre  qu'avec  doute  et  en  me  guidant  par  le  faciès 
de  l'espèce  qui  le  compose,  telle  que  Solier  la  représente  ;  ses  caractères 
me  semblent  également  la  rapprocher  des  Pelyocvpas.  C'est  un  petit 
insecte  (s)  du  Chili,  de  couleur  tesLacée,  avec  des  reflets  métalliques. 

AETOPHORUS. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  34  (4). 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Paraglosses  de  la  languette  dépassant 
cette  dernière  de  la  moitié  de  leur  longueur,  subarrondies  au  bout.  — 
Crochets  des  tarses  non  dentelés  en  dessous. 

D'après  M.  Schmidt-Gœbel,  une  seule  espèce,  le  Demelrias  imperialis 
des  auteurs  rentrerait  dans  ce  genre,  qui  ne  diffère  des  Demetkias  que 
par  les  caractères  ci-dessus.  Je  les  ai  vérifiés  et  les  ai  trouvés  parfaite- 

(1)  Bull.  Mosc.  1848,  p.  77.  M.  de  Chaudoir  en  décrit  une  nouvelle  espèce 
{picea)  également  de  la  Nouvelle-Zélande. 

(2)  Solier  ne  parle  pas  de  la  languette  dans  .son  texte;  d'après  la  figure  qu'il  en 
donne  (toc.  cit.  Col.  pi.  2,  f.  3ff)  en  même  temps  que  des  autres  parties  de  la 
bouche,  elle  serait  grande,  large,  arrondie  eu  avant;  ses  paraglosses  la  dépasse- 
raient assez  fortement  et  seraient  recourbées  en  dedans. 

(3)  PI.  irinum,  loc.  cit.  f.  3. 

(4)  Voyeï  aussi  StetUu.  Ent.  Zeit.  1846,  p.  388. 


118  CABASIQCES. 

ment  exacts.  Ce  petit  insecte  est  répandu  depuis  les  parties  orientales  de 
l'Europe  jusqu'en  Sibérie,  mais  il  paraît  fort  rare  partout. 

AXINOPALPUS. 

J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  18. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  aiguë.  —  Palpes  labiaux  beaucoup 
(trois  fois)  plus  courts  que  les  maxillaires  ;  leur  dernier  article  plus 
long  que  le  précédent,  épais,  dilaté,  subsécuriforme  ;  les  maxillaires 
grêles,  leur  dernier  article  subacuminé.  —  Antennes  comprimées, 
grossissant  Ircs-légèrement  au  bout;  leur  ^<^  article  aussi  long  que  le  4". 

—  Prothorax  large,  rétréci  en  arrière,  avec  sa  base  prolongée.  —  Tarses 
filiformes,  grêles;  les  postérieurs  très-allongés,  leurs  articles  1-4  dé- 
croissant graduellement  en  longueur  ;  crochets  pectines.  —  Corps  assez 
allongé,  déprimé. 

Le  type  du  genre  est  le  Dromhis  biplagiatus  Dejean ,  petit  insecte 
des  Etats-Unis  qui  m'est  inconnu.  Depuis  (1),  M.  J.  Le  Conte  a  modifié 
sa  diagnose  pour  y  faire  entrer  le  Dromius  californicus  de  M.  de 
Motschoulsky  (2)  et  une  espèce  nouvelle  également  de  Californie  {(usd- 
ceps),  qui  ont  tous  deux  les  crochets  des  tarses  simples. 

HOMETHES. 

Newman,  The  Entom.  p.  402  (3). 

Menton  assez  profondément  et  rectangulairement  échancré,  sans 
dent  médiane.  —  Languette  en  carré  allongé,  entièrement  soudée  à  ses 
paraglosscs  ;  celles-ci  linéaires,  la  dépassant  fortement.  —  Palpes  maxil- 
laires beaucoup  plus  grands  que  les  labiaux  ;  leur  dernier  article  ova- 
laire  et  très-aigu  au  bout;  celui  des  labiaux  plus  court,  plus  renflé,  un 
peu  moins  acuminé.  —  Mandibules  grêles ,  assez  saillantes,  presque 
droites  et  très-aiguës.  —  Labre  légèrement  transversal,  à  peine  éclian- 
cré  en  avant.  —  Tête  assez  allongée,  faiblement  rétrécie  en  arrière. 

—  Yeux  assez  grands,  peu  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps,  grêles,  à  l'^''  article  assez  long  et  médiocrement  gros, 
2"  très-court,  les  suivants  subégaux,  allongés.  —  Prothorax  subtrans- 
versal, un  peu  échancré  en  avant,  très-fortement  arrondi  sur  les  côtés 
postérieurs  et  rétréci  à  sa  base  en  un  court  pédoncule.  —  Elytres  ovales, 
déprimées,  tronquées  carrément  et  subéchancrées  à  leur  extrémité,  ar- 
rondies aux  épau'es  et  proloiigées  chacune  à  leur  base  de  façon  à  pro- 
duire ensemi)lc  une  échancrure  cordil'orme.  —  Pattes  assez  longues  ; 

(1)  Annals  of  tlio  Lyc.  of  New-York,  V^.  p.  175. 

(2)  Bull.  Mosc.  1845,  p.  3.36. 

(3)  Syn.  EuLEPTUS,  Erichs.  Arch.  1842;,  I,  p.  131. 


LÉBIIDES.  119 

cuisses  fortes,  les  antérieures  presque  en  ovoïde  ;  jambes  et  tarses  très- 
grêles  ;  les  trois  premiers  arlides  des  antérieurs  légèrement  dilatés  chez 
les  mâles,  le  i*'  allongé,  le  4"  entier;  crochets  non  dentelés.  —  Corps 
très-déprimé,  à  reflets  soyeux. 

Ce  genre  a  pour  type  une  espèce  de  l'Australie  qui,  au  premier 
aspect,  ressemble  beaucoup  à  certaines  Cymindis,  mais  qui  en  difTère 
considérablement  sous  tous  les  rapports.  Presque  au  même  moment  où 
M.  Newman  la  publiait  sous  le  nom  de  Homclhes  elegans  (loc. 
cit.),  sans  indiquer  sa  place,  M.  Erichson  la  décrivait  sous  celui  A'Eu- 
leplus  sericeus  (i),  la  faisant  ainsi  entrer  dans  le  genre  Ecleptcs  de 
M.  Klug,  qui  est  voisin  des  ANcnoMEMiS,  et  qui  a  la  languette  et  le 
protborax  tout  autrement  faits.  Ce  genre  appartient,  sans  aucun  doute, 
aux  Troncatipennes;  mais  je  ne  sais  au  juste  où  le  classer  et  Je  ne  le 
place  ici  que  provisoirement. 

DROMIUS. 

BoNEiLi,  Observ.  eut.  Part.  I;  Tableau  des  Genres  (2). 

Menton  assez  fortement  échancré,  sans  dent  médiane.  —  Languette 
soudée  à  ses  paraglosses  et  arrondie  avec  elles  en  avant,  parfois  un  peu 
dépassée  par  ces  dernières.  —  Dernier  article  des  palpes  plus  ou  moins 
acuminé.  —  Mandibules  denliculées  au  côté  interne,  courtes.  —  Labre 
transversal,  entier.  —  Tète  courîe,  rétrécie  en  arrière,  sans  col  propre- 
ment dit.  —  Yeux  arrondis,  médrocres.  —  Antennes  filiformes,  à  l^i" 
article  le  plus  long  de  tous,  2e  court  ;  les  suivants  subégaux  ou  décrois- 
sant graduellement.  —  Prothorax  plus  ou  moins  cordiforme.  —  Elytres 
oblongucs  ou  assez  allongées,  planes  ou  légèrement  convexes.  —  Pattes 
grêles  ;  tarses  subcylindriques ,  finement  spongieux  en  dessous  ;  leur 
4°  article  entier;  crochets  denticulés. 

Petits  insectes  très-voisins  des  Demetuïas  ,  vivant  habituellement 
sous  les  écorces  ou  les  pierres,  de  couleur  tantôt  jaunâtre,  tantôt  un 
peu  métallique,  et  Irès-agiles.  Leurs  espèces  Sont  assez  nombreuses 
et  répandues  dans  l'ancien  et  le~  nouveau  continent  (ô), 

(1)  Loc.  cit.  Depuis,  Erichson  a  reconnu,  dans  son  compte-rendu  entomolo- 
gique  pour  l'année  1842  (Ârcli.  1844,  II,  p.  167),  que  son  Eideptus  sericeus 
rentrait  dans  le  genre  actuel;  mais  il  ajoute  que  ce  genre  a  peut-être  été  séparé 
;i  tort  des  Euleptus,  et  il  regarde  son  espèce  comme  différente  de  celle  décrite 
par  M.  Newman.  Sur  le  premier  point,  je  ne  puis  que  renvoyer  à  ce  cjue  je  dis 
dans  le  texte  ;  pour  le  second,  il  suffit  de  comparer  la  description  de  M.  Newman 
avec  celle  d'Erichson  pour  se  convaincre  cpic.  toutes  deux  concernent  le  même 
insecte.  —  Aj.  :  H.  gutUfer,  mkans,  Germar,  Linnsa  ent.  Ill,  p.  166. 

(2)  Syn.  Philorhizus,  Hope,  Col.  Man.  II,  p.  63.  —Microlestes,  Schmidt- 
Gœbel,  Col.  Birman,  p.  41. 

(3)  Dcjean  a  décrit,  dans  son  Species,  34  espèces  de_ce  genre;  mais  il  Huit 


iùO  carabiqcbs. 

M.  Schmidt-Gœbel  a  divisé  ce  genre  en  deux.  Il  réserve  le  nom  de 
Dromics  aux  espèces  dont  la  languette  est  arrondie  avec  ses  paraglosses, 
et  qui  ont  le  dernier  article  des  palpes  acuminé,  et  donne  celui  de 
Microlestes  à  celles  dont  la  languette  est  légèrement  dépassée  par  ses 
paraglosses,  et  qui  ont  l'article  terminal  des  palpes  un  peu  moins  aigu. 
Ces  caractères  ne  me  paraissent  pas  assez  prononcés  pour  être  géné- 
riques. 

BOMIUS. 

J.  L  Conte,  Ann.  ofthe  Lyc.  of  Neiv-York,^ ,  p.  177. 

D'après  la  courte  diagnose  que  M.  J.  Le  Conte  donne  de  ce  genre,  il 
ne  me  paraît  difTérer  des  Dromics  que  par  la  simplicité  des  crochets  de 
ses  tarses.  Il  se  compose  de  quatre  espèces  de  l'Amérique  du  Nord  (i). 

en  retranclier  celles  qui  appartiennent  aux  genres  suiyants,  et  parmi  les  autres, 
il  eii  est  probablement  plusieurs  qui  ne  sont  pas  non  plus  de  vrais  Duomius. 
Cette  dernière  remarque  s'applique  également  aux  suivantes,  qui  ne  sont  pas 
mentionnées  dans  l'ouvrage  en  question. 

Esp.  européennes  :  D.  undalusius,  Ramb.  Faune  de  l'Andal.  p.  22.  —  cu- 
preiis,  Wattl,  Reise  nach  Span.  ÏI,  p.  52.  —  anc/usfus,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins. 
IV,  p.  187.  —  Sturmii,  Gêné,  Col.  Sard.  fasc.  I,  p.  8. —  bipennife7%  Stitrmii, 
Babingt.  Trans.  ofthe  eut.  Soc.  I,  p.  86.  —  femoralis,  maurus,  Stepli.  111.  of 
Brit.  ent.  I,  p.  25  et  Yl&.—mterstiHalis,  Kuster,  Die  Kaef.  Europ.  Heft  XIV,  2. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  D.  paracenthesis,  Motsch.  Bull.  Mosc.  1839, 
p.  91.  —cingulaius,  Gebler,  Biûl.  d.  l'Acad.  d.  S'-Pétersb.  1843,  n^  3,  p.  37. 
—  suturalis,  ruficoUis,  suhirellus,  tibialis ,  mongolicus ,  sihiricits ,  iiuipunc- 
tatus,  striatus,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  56. —  patrueliSj  Chaud.  Carab.d.  Gauc. 
p.  60.  —  exclamât ionis,  Ménétr.  Ins.  d.  Lehm.  p.  6. 

Esp.  indiennes  :  Mkrolcates  inconspicuus ,  exilis,  Schmidt-Gœbcl ,  Col, 
Birman,  p.  41. 

Esp.  australiennes  et  de  la  Nouvelle-Zélande  :  D.  crudelis,  tridens,  Newm. 
The  Ent.  p.  37.  —  fossidatus,  Hombr.  et  Jaquin,  Voy.  au  pùle  Sud^  Col.  pi.  3, 
f.  16. 

Esp.  africaines  :  D.  msignis,  cruciferus,  mauritanicus,  striatipennis,  lœvi- 
pennis,  olbomaculatuSj,  Lucas,  Expier,  de  l'Alger.  Ent.  p.  14.  —  plaglaius,  fla- 
vosignatus,  Bohem.  Ins.  Catîrar.  I,  p.  48. 

Esp.  américaines  :  D.  èieotor,  aptinoides,fiavipes,'Bv\i\\é  in  d'Orb.  Voy.Ent. 
p.  12.  —  quadriplagiafusj  picUpennis,  Reiche,  Rcv.  zool.  1842,  p.  309.  —  cya- 
nipennis^  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  195.  —  subfasciatuSj  midtiguttatus^ 
Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  376.  Erichson  (Arch.  1846, 11, 
p.  212)  pense  que  ces  deux  espèces  sont  des  Tetràgonoderus.  —  cyaneus, 
erythropus,  sulcatulus,  macrocephaluSj  picius,  nigrotestaceus^  Solier  in  Gay, 
Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  139.  Quelques-unes  d-e  ces  espèces  doivent  proba- 
blement rentrer  dans  un  genre  que  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  p.  98), 
désigne  sous  le  nom  de  Crossonychus,  et  dont  il  n'a  pas  donné  les  caractères. 

(1)  Dromius  americanus,  Dej.  —  Dr.  nigrimis^  Manh.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  184.  —  Bom-  linearis  [angustus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St, 


tÉBIIDES.  12i 

Les  deux  genres  suivants  de  Solier,  par  suite  de  leur  menton  sans 
dent  médiane,  de  la  simplicité  des  crochets  de  leurs  tarses,  et  de  leur 
faciès  pareil  à  celui  des  Duomios  ,  me  paraissent  devoir  être  placés  ici. 

OXOIDES. 
SouER  in  Gay,  Hist.  de  CMle,  Zool.  IV,  p.  147. 

Menton  fortement  transversal ,  assez  fortement  échancré,  sans  dent 
médiane.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  renflé,  ovalaire,  un  peu 
tronqué  au  bout;  celui  des  maxillaires  de  même  forme,  comme  mucroné 
à  son  extrémité.  —  Labre  court  et  transversal.  — Tête  oblongue,  Irès- 
prolongée  et  rétrécie  en  arrière,  sans  col  distinct.  —  Antennes  grêles  et 
filiformes;  leur  3«  article  aussi  long  que  le  4". —  Prolhorax  aussi  long 
que  large,  graduellement  rétréci  et  tronqué  obliquement  en  arrière,  à 
peine  échancré  en  avant. —  Elytres  à  peine  tronquées  obliquement  à 
leur  extrémité  et  recouvrant  l'abdomen.  —  Tarses  grêles  ;  leur  48  article 
échancré  ;  leurs  crochets  simples.  —  Corps  oblong  et  subparallèle. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  petite  espèce  (i)  trouvée  dans  la  pro- 
vince de  Yaldivia  au  Chili. 

VARIOPALPIS. 

Solier,  Loc.  cit.  p.  148. 

Menton  très-court,  sans  dent  médiane  ;  le  fond  de  l'échancrure  seu- 
lement un  peu  saillant;  ses  lobes  latéraux  fortement  arqués  en  dehors. 
Dernier  article  des  palpes  labiaux  gros,  ovalaire  ;  celui  des  maxillaires 
grêle,  allongé  cl  subcylindrique.  —  Labre  transversal,  court.  —  Tête 
subrhomboïdale,  assez  prolongée  en  arrière  des  yeux,  sans  cou  distinct. 
—  Antenues  filiformes  ;  leur  3*^  article  aussi  long  que  le  4''.  —  Prothorax 
aussi  long  que  large,  subcordiformc.  —  Elytres  tronquées  carrément  à 
leur  extrémité,  ne  recouvrant  pas  l'abdomen  en  entier.  — Tarses  grêles; 
leur  4"  article  non  lobé;  leurs  crochets  simples. 

Le  genre  ne  comprend  également  qu'une  petite  espèce  (2)  de  la  pro- 
vince de  Santiiigo  au  Chili  où  elle  parait  rare. 

p.  19  ;  olim),  lucidus^  J.  Le  Conte,  loc.  cit.  Ce  dernier  présente  quelques  traces 
de  dentelures  aux  crochets  des  tarses. 

(1)  0.  obscurus,  loc.  cit.  Col.  pi.  2,  f.  7. 

(2)  V.  humeralis,  loc.  cit.  pi,  2,  f.  8. 


122  CÀfiAËIQtfES. 

METABLEtUS. 

ScHMTDT-GoEBEL^  Col.  Birman,  p.  38  (1). 

Ce  sont  des  Dromids  dont  le  menton  est  pourvu  d'une  dent  mé- 
diane tantôt  simple,  tantôt  cchancrée. 

Cette  légère  différence,  à  peine  suffisante  pour  établir  une  divi- 
sion ,  a  paru  assez  importante  à  M.  Schmidt-Gœbel  pour  séparer  sous  le 
nom  de  DitoMocERVx  les  espèces  qui  présentent  le  second  de  ces  cas. 
Elles  sont  indiennes  et  au  nombre  de  deux  seulement  (2).  Celles  qui 
présentent  le  premier  sont  un  peu  plus  nombreuses  et  appartiennent  à 
l'Europe  et  aux  Indes  orientales  (3). 

COPTOPTERA. 

De  Cbaud.  Bull.  d.  Mosc.  1837,  ri"  3,  p.  5. 

Ce  genre  m'est  inconnu  et  je  ne  vois  pas  bien  en  quoi  il  diffère 
du  précédent  auquel  il  est  antérieur  de  plusieurs  années.  M.  de 
Chaudoir  lui  assigne  les  caractères  suivan^ts  : 

Une  forte  dent  pointue  au  milieu  de  l'échancrure  du  menton.  — 
Palpes  avancés;  dernier  article  ovalaire,  légèrement  tronqué.  —  Lèvre 
supérieure  carrée,  plane,  légèrement  échancrée  antérieurement.  — 
Tête  en  ovale  allongé ,  unie  au  corselet  par  un  col  peu  marqué.  — 
Antennes  filiformes,  minces;  1*^'"  article  beaucoup  plus  court  que  la 
tête,  à  peine  plus  gros  que  les  suivants,  le  2«  assez  court,  le  3e  un 
peu  plus  long  que  le  t""".  —  Corselet  carré.  —  Elytres  allongées, 
tronquées  et  échancrées  à  l'extrémité. —  Pattes  assez  fortes;  cuisses 

(1)  Voyez  Jiussi  Stettin.  Ent.  Zeit.  1846,  p.  390.  —  Syn.  Syntomus,  Hope, 
The  Col.  Man.  II,  p.  64.  Ce  nom  est  antérieur  de  huit  années  à  cehii  de 
M.  Schniidt-Gœbel,  mais  les  caractères  qui  l'accompagnent  n'en  sont  réellement 
pas  :  il  y  manque  précisément  le  seul  qui  distingue  le  genre  des  Dromiu.s,  c'est- 
à-dire  l'existence  de  la  dent  du  menton.  —  Dromoceryx,  Schmidt-Gœbel,  Col. 
Birman,  p.  40.  —  Blechuus,  Motsch.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  3,  p.  219.  Ce  genre 
a  pour  tyj3e  le  Dromiiis  glabratus  d'Europe.  Voyez  à  ce  sujet  les  observations 
de  M.  de  Chaudoir  (ibid.  1848,  p.  91)  et  la  réponse  de  M.  de  Motsehoulsky  (ibid. 
1848,  p.  543).  Je  crois,  comme  le  premier  de  ces  auteurs,  ([ue  le  genre  est 
identi(iue  avec  les  Metàbletus. 

(2)  Drom.  dorsalis^  angularis,  Schmidt-Gœbel,  loc.  cit. 

(3)  Esp.  européennes  :  Dromius  foveola  Gyllh.  (pundcdellus  Dej.),  ohscuro- 
guitnius  Duftscbm.  {spilotus ,  Dej.),  trimcatellus  F.  Plusieurs  autres  Dromius 
em-opéens  et  exotiques  doivent  probablement  être  rapportés  ici.  —  Esp.  in- 
dienne :  MeUibletus  quadripimctatus,  Schmidt-Gœbel  loc.  cit. 

Suivant,  cet  auteur,  Vobscurogiittatus  qui  vient  d'être  cité  se  trouverait  aussi 
dans  l'Himalaya 


LÉBÏlbES.  123 

postérieures  renflées  ;  tarses  cylindriques  ;  leurs  crochets  dentelés  en 
dessous. 

M.  de  Chaudoir  place  ce  genre  entre  les  Demetrias  et  les  Dromics  ; 
d'après  la  noarchc  que  j'ai  cru  devoir  suivre ,  il  ne  peut  être  placé 
qu'à  la  suite  des  Metabletcs.  Il  ne  comprend  qu'une  petite  espèce 
{C.  brunnea)  du  Cap  de  Bonne-Espérance.  M.  Bohemann  en  a  décrit 
récemment  deux  de  Natal  (i). 

LIONYCHLS. 

WisMANN,  Stettin.  eut.  Zeif.  1846,  p.' 25  (2). 

Ce  sont  également  des  Dkomius  dont  le  menton  est  pourvu  d'une 
dent  médiane  tronquée  au  bout,  mais  qui  ont  les  crochets  des  tarses 
simples  et  la  base  du  prothorax  largement  prolongée  dans  son  milieu. 
Ces  deux  derniers  caractères  sont  les  seuls  par  conséquent  qui  les  dis- 
lingue essentiellement  des  Metabletcs. 

Il  y  en  a  en  Europe,  au  Cap  de  Bomie-Espérance  et  aux  Indes  orien- 
tales, quoique  les  espèces  connues  ne  s'élèvent  qu'à  cinq  (.-î). 

APRISTUS. 

De  Chaud.  Enum.  d.  Carab.  du  Cauc,  p.  62. 

Menton  muni  d'une  petite  d(*nt  médiane  (4).  —  Languette  courte, 
large,  coupée  carrément  et  légèrement  échancrée  en  arc  de  cercle  ; 
,  ses  paraglosses  de  même  longueur  qu'elle  et  adhérentes  en  entier. 
—  Palpes  courls  ;  leur  dernier  arlicle  ovalaire ,  subacuminé  au  bout  ; 
celui  des  maxillaires  beaucoup  plus  long  que  le  pénultième.  — 
Mandibules  courtes ^  "larges  à  la  base,  subitement  croclines  à  leur  ex- 
trémité. —  Labre  fortement  transversal,  entier.  —  Tête  et  antennes  des 
Drosucs.  —  Prolhorax  cordiforme,  coupé  carrément  à  sa  base.  —  Les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légèrement,  dilatés  en 
triangle,  spongieux  en  dessous  ;  crochets  sirtiples. 

Ce  genre  est  très-voisin  des  LioNvcncs  et  ne  s'en  dislingue  que 

(1)  C.  angusUcolUs,  teneUa,  Bohem.  Ins.  Caffiar.  I,  p.  47. 

(2)  Voyez  aussi  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  37,  et  de  Chaildoir.  Bull. 
Mosc.  1848,  p.  93. 

(3)  Esp.  européenne  :  Drom.  qitadrillum  auctor.  —  Esp.  du  Cap  :  L.  cinctus, 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  95.  —  Esp.  du  pays  des  Birmans  :  L.  marginel- 
lus,  neneipennis,  Schmidt-Gœbel,  loc.  cit.  —  Esp.  du  nord  du  Bengale  :  L.  ho- 
lusericeuSj,  Chaud,  loc.  cit.  1850,  p.  68. 

(4)  M.  de  Cliaudoir  (loc.  cit.)  avait  primitivement  indiqui''  le  menton  comme 
inermc  ;  depuis  (Bull.  3Iosc.  1850,  p.  65),  il  a  signalé  la  dent  dont  il  est  muni. 


124  CAftABIQCES. 

par  sa  dent  médiane  du  menton  plus  courte,  son  prolhorax  non 
prolongé  à  sa  base,  et  ses  tarses.  Il  se  compose  d'un  petit  nombre 
d'espctes  répandues  dans  l'ancien  et  le  nouveau  continent  (i). 

SERICODA. 

KiRBY,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  14  (2). 

Menton  profondément  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  laté- 
raux terminés  en  angle  aigu.  —  Languette  cornée,  linéaire,  un  peu 
évasée  et  tronquée  à  son  extrémité;  ses  paraglosses  obconiques,  unies 
avec  elle  et  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire, 
subacuminé.  —  Mandibules  psu  saillantes,  très-faiblement  arquées, 
aiguës,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  tronqué,  avec 
ses  angles  arrondis.  —  Tôle  ovalaire,  légèrement  rélrécie  en  arrière. 

—  Veux  gros,  médiocrement  saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues 
que  le  prothorax,  grêles,  liliformes  ;  à  l«r  article  médiocre,  2*^  court, 
3-4  plus  longs  que  les  su'vanls,  ceux-ci  égaux.  —  Prolhorax  trans- 
versal, cordiforme,  largement  mais  faiblement  rebordé  sur  les  côtés.  — 
Elytres  oblongues,  déprimées,  tronquées  obliquement  à  leur  extrémilé. 

—  Faites  médiocres;  cuish;cs  en  ovoïde  très-allongé  et  comprimé  ;  jambes 
grêles  ;  tarses  antérieurs  très-légèrement  dilatés  ;  leurs  ariicles  trian- 
gulaires ,  le  4«  entier  ;  crocSiets  simples.  —  Corps  médiocrement  allongé, 
déprimé;  téguments  en  dessus  finement  striés,  d'un  aspect  soyeux. 

M.  Kirby  a  fondé  ce  genre  sur  un  petit  insecte  de  l'Amérique  du 
Nord,  qui  lui  a  paru  assez  différent  des  autres  Troncatiponnes  pour  en 
faire  le  type  d'une  famille  à  part,  qu'il  a  nommée  Scricodiadœ. 
M.  Reiche  en  a  décrit  depuis  une  autre  espèce  de  Colombie,  qu'il  a 
placée  parmi  les  Dromics,  et  sur  laquelle  M.  deChaudoir  a  établi,  quel- 
que temps  après,  son  genre  Ruytiderus.  Ces  insectes  ressemblent 
beaucoup  au  premier  aspect  à  certains  Agoncm  (ô),  mais  ils  sont  ma- 
nifestement voisins  des  genres  qui  précèdent. 

(1)  Esp.  de  l'ancien  continent  :yl.  suhœneus.  Chaud,  loc.  cit.;  de  la  Mingrélie. 
Type  du  genre.  —  œneomicans,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  p.  66;  de  l'Hima- 
laya. —  Dromius  striatus,  Motsch.  1ns.  d.  1.  Sibér.  p.  63;  de  Sibérie.  — Esp. 
de  TAmér.  du  Nord  :  Drom.  subsukatus,  Dej.  Spec.  II,  p.  551.  —  Droni.  cor- 
dicoUis,  latens,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  18. —  Apr,  laticol- 
llSj  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Ly&.  of  New-York,  V,  p.  52. 

(2)  Syn.  Dromius,  Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  310.  —  Rhytiderus,  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1844,  p.  470. 

(3)  Espèces  :  Ser.  bembidioides ,  Kirby,  loc.  cit.  p.  15,  pi.  1,  f.  2.  —  Dro- 
mius 10-punctatus^  Reiche,  loc.  cit.  p.  310. 


OMOSTENUS. 
SoLiEli  in  Gây,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  129. 

Alcnlôri  médiocrement  transversal,  sans  dent  médiane;  ses  lobes  la- 
téraux peu  saillants.  —  Palpes  maxillaires  terminés  par  un  grand  arlicle 
renflé,  ovalaire  et  obtusément  acuminé.  —  Tète  subrliomboïdale,  ré- 
trécie  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci  saillants  et  subglobulcux.  — 
Antennes  grêles,  filiformes  ;  leur  l^""  arlicle  long  et  en  massue  ;  le  2"  plus 
court  que  les  suivants;  ceux-ci  subégaux.  —  Prolborax  un  peu  plus  long 
que  large,  rectangulaire,  avec  ses  angles  tronqués  obliquennent  et  ses 
bords  latéraux  relevés  en  arrière.  —  Eiytres  pas  plus  larges  que  le  pro- 
thorax à  leur  base,  avec  leurs  angles  humcraux  entièrement  effacés, 
fortement  tronquées  au  bout  et  notablement  plus  courtes  que  l'ab- 
domen. —  Tarses  grêles  ;  leur  4°  article  tronqué  ;  crochets  finement 
pectines. 

Je  ne  sais  absolument  pas  où  placer  ce  genre  ;  il  me  paraît  appartenir 
à  la  tribu  actuelle;  mais  il  ne  va  bien  dans  aucun  des  trois  groupes  dont 
j'ai  donné  les  tableaux  synoptiques  plus  haut.  Il  n'appartient  ma- 
nifestement pas  à  celui  des  Cymindis  et  encore  moins  à  celui  des 
Lebia;  c'est  encore  dans  celui  des  Dkoiris  qu'il  paraît  le  moins  mal 
classé,  il  ne  comprend  qu'une  petite  espèce  (0.  macnlipcnnis)  du  Chili, 
originaire  de  la  province  de  Valdivia,  où  elle  parait  rare. 

ARSINOE. 

De  Casteln.  Et.  entom.  p.  58  (1). 

Ce  genre  ne  m'est  pas  connu  ;  il  a  été  élabli  en  1833  par  M.  de  Cas- 
telnau,  sous  le  nom  que  je  conserve,  puis  en  1837,  sous  celui  d'AxiNo- 
psopuus,  par  M.  de  Chaudoir.  Tous  deux  ont  pass'é  sous  silence  la  lan- 
guette, et  difTèrenl  singulièrement  sur  la  forme  du  menton  ainsi  que  sur 
la  place  que  doit  occuper  le  genre.  Néanmoins  il  n'y  a  pas  de  doute  sur 
l'identité  de  l'espèce  que  ces  deux  auteufs  ont  eue  sous  les  yeux. 

Menton  échancré  carrément,  sans  dent  visible  {"2).  —  Dernier  article 
des  palpes  aplati,  tronqué  obliquement,  sécuriforme,  surtout  aux  la- 
biaux. —  Mandibules  avancées,  arquées  et  aiguës.  —  Labre  transversal, 
couvrant  en  partie  les  mandibules,  coupé  carrément  en  avant.  —  Tête 
allongée,  grande,  faiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  saillants.  — 
Anleniies  filiformes,  de  longueur  moyenne,  à  2«  arlicle  court,  les  autres 

(1)  Syn.  AxixopsoPHus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  .3.  p.  9. 

(2)  Selon  M.  de  Cliaudoir;  suivant  M.  de  Casteliiau,  il  serait  au  contraire 
muni  d'une  très-forte  dent  médiane  ;  mais  le  premier  de  ces  auteurs  mérite 
plus  de  confiance  que  le  second. 


126  CARABIQUES. 

subégaux.  —  Prothorax  transversal,  largement  rebordé  latéralement, 
un  peu  cordiforme,  arrondi  sur  les  côtés  antérieurement,  prolongé  en 
arrière  au  milieu  de  sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  droits,  presque 
saillants.  —  EJytres  en  carré"  un  peu  allongé,  coupées  carrément  au 
bout.  —  Pat(cs  médiocres  ;  tarses  antérieurs  à  articles  1-2  un  peu 
allongés,  égaux,  3-4  courts,  triangulaires,  le  4'=  entier;  crochets  simpleS. 
—  Faciès  des  Lebia. 

L'espèce  (0  sur  laquelle  le  genre  est  établi,  serait  de  Madagascar, 
selon  M.  de  Caslelnau  ;  du  Cap,  selon  M.  de  Chaudoir  qui  a  probable- 
ment raison,  car  depuis,  M.  Bohemanu  en  a  fait  connaître  deux  nou- 
velles espèces  de  ce  dernier  pays  (-2). 

CRYPTOBATIS. 

EscHscH.  Zool.  Atlas,  Heft  II,  p.  7  (3). 

Ce  sont  des  Lesta  dont  le  dernier  article  des  palpes  labiaux  est  forte- 
ment sécuniornse,  et  qui  ont  le  pénultième  article  des  tarses  bilobé 
comme  les  Lia.  Le  prolhorax  est  un  peu  moins  prolongé  à  sa  base  que 
dans  ces  deux  genres,  mais  non  pas  tronqué,  comme  l'a  dit  Eschscholtz. 

Toutes  les  espèces  sont  américaines  ;  on  en  connaît  cinq  dont  quatre 
ont  les  élytres  d'un  beau  bleu  (4),  tandis  que  chez  la  cinquième  ces 
organes  sont  couverts  de  tubercules  singuliers  (s). 

RHOPALOSTYLA. 

De  Chaud.  Bull.  cl.  Mosc.  1850,  n«  3,  p.  96  (d). 

Ce  genre  ne  difière  des  Lebia  qui  suivent,  que  par  le  dernier  article 
des  palpes  labiaux  qui  est  renQé  à  son  extrémité  sans  être  sécuriforme,  et 
le  premier  article  des  antennes ,  qui  est  au  moins  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis,  très-inince  à  sa  base  et  en  massue  au  bout. 

Il  se  compose  de  quelques  espèces  de  l'Asie  centrale,  ornées,  pour 

(1)  Ars.  quudriguttata,  Casteln.  {Ax.  Qwadnsî^watos,  de  Chaud.). 

(2)  Axin.  umbraculatuSj  transversuSj  Bohem.  Ins.  CatTrar.  I^  p.  5G. 

(3)  Syn.  Asi'ASiA,  Dej.  Spcc.  V,  p.  363. 

(4)  Asp.  cjanoptera^  Dej.loc.  cit.  [Lebia  Viardi^Gory, kan.  d.  1.  Soc.  ont. II, 
p.  190).  —  C.  latkolUs,  BruUé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  18.  —  Asp.  jantho- 
ptera,  Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  310.  —  Cr.  hexagona^  Putzeys,  Mém.  d.  1. 
Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  378. 

(5)  Asp.  verrucosa^  Reiclie,  loc.  cit.  p.  311.  M.  Reiche  pense  que  la  Lebia 
tubercidata  de  Dej.  appartient  à  cette  division. 

(6)  Syn.  Omalomorpha,  Motscli.  In&.  d.  1.  Sihér.  p.  42.  Nom  déjà  appliqué 
par  M.  BruUô  à  un  genre  de  Morionidcs  qu'on  trouvera  plus  loin. 


LÉBIIDES.  12j( 

la  plupart,  de  couleurs  vives,  comme  les  Lesia,  mais  ponctuées  comme 
les  CvMiNpxs  (1).  Ce  n'est  que  sur  l'autorité  de  M.  de  Chaudoir  que  j'y 
réunis  les  Omalomorpha  de  M.  de  Molschoulstky. 

LEBIA. 

LÂtr.  Hist.  mt.  d.  Ins.  NUI,  p.  247  (2). 

Menton  médiocrement  mais  largement  échaneré,  sans  dent  mé- 
diane (.").  —  Languette  cornée  ou  membraneuse,  un  peu  arrondie  en 
avant,  soudée  avec  ses  paraglosses  qui  sont  de  même  longueur  qu'elle 
et  subarrondics  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  cylindrique  ou 
légèrement  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  médiocres,  assez 
grêles,  incrraes  en  dedans.  —  Labre  transversal  ou  presque  carré, 
coupé  carrément,  ou  très-légèrement  arrondi^  ou  très-faiblement  échanetè 
en  avant.  —  Tête  ovalaire,  ou  presque  carrée,  plus  ou  moins  rél^écie 
en;  arrièite.  —  Antennes  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps,  subfili- 
formes,  souvent-  un  peu  amincies  à  leur  base,  à  l^""  et  3"  articles  les  plus 
longs  de  tous;  celui-là  assez  gros, le  S'' court,  obconique  ;  les  autres  sub- 
égaux. —  Yeux  gros  et  saillants,  parfois  subglobuleux.  —  Prolhorax 
transversal,  rebordé  latéralement,  arrondi  aux  angles  antérieurs,  fai- 
blement ou  non  rétréci  en  arrière,  coups  carrément  à  sa  base,  avec  le 
milieu  de  celle-ci  largement  prolongé  en  arrière  et  ses  angles  posté- 
rieurs distincts.  —  Elytres  larges,  peu  convexes  ou  déprimées,  tron- 
quées carrément  ou  obliq=uement  à  leur  extrémité.  —  Faites  assez 
longues;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  sufetriangulaires,  le  4"  de 
nièine  forme  et  échaneré  en  avant;  crochets  fortement  pectines. 

Avec  les  Brachiivus,  ce  gjenre  est  le  plus  riche  en  espèces  de  la  sec- 
tion actuelle  (4);  ses  espèces  sont  au  plus  de  moyenne  taille,  presse 

(1)  Cymindis  vittafa,  Zoubk.  Bull.  Mosc.  1833,  p.  314  [Glycia  mrçjato , 
Motscli.  loc.  cit.  p.  4fl).  —  Lebia  ptmctata.  Geblcr,  Bull.  d.  rAcadi,  d.  St-Pé- 
tersb.  1843. — Lebia  festiva,  Fald.  Faim.  ent.  Tfaosc.  I,  p.  11. -^Onial.  punctata, 
obscur icollis,  Motsch.  loC;  cit.  p.  43. 

(2)  &yn.  EcHiMUTHUS,  Leach.  Edimb.  Encyc.  1818.  —  Lamphias,  Bonoili, 
Obs.  entom.  part,  t;  "Tabl.  d.  Genres. 

(3)  Il  y  a  désaccord  à  ce  sujet  entre  Ites  auteurs,  même  les;  plus  exacre.  Fo*- 
nelli  assigne  à  ces  insectes  une  dent,  et  Bf.  dto  Chaudoir  (Bull'.  Mosc.  185©^ 
u»  3,  p.  98)  maintient  qu'elle  existe  réellement.  M-.  Schiœdte  (Danm.  Eleutlh 
p.  101),  et  M'.  Schmidt-Gœbel  (Col.  Birman,  p.  43)  sont  d'un  avis  opposé.  Seu- 
lement ce  dernier  ajoute  qu'il  existe  une  petite  plaque  à  demi-cornée  qui  s'ar- 
ticule aycc  le  menton,  et  qui  est  probablement  mobile.  Ce  qiu  est  certain-,  c'est- 
qu'en  enlevant  le  menton,  tantôt  il  est  inermc  et  tantôt  denté,  ce  qui  me  fait 
croire  que  M'.  Schmidt-Gœbel  a  raison,  et  que  cette  dent  n'est  pas  autre  chose 
que  le  centre  de  la  languette,  qu'on  enlève  ainsi  parfois  accidentellement. 

(4)  Dejean  a  décrit  59  espèces  de  ce  genre,  mais  il  faut  en  retrancher  plu- 
sieurs Lia  qu'il  y  a  comprises  :  Ajoutez  ; 


toujours  ornées  de  couleurs  vives,  Irès-agiles  a  la  course,  et  vivent  soùs 
les  écoCces,  sur  les  Ironcs  d'arbres  et  accidentellement  sur  les  fleurs. 
Elles  sont  répandues  sur  tout  le  globe,  surtout  dans  les  régions  inter- 
Iropicales,  et  nulle  part  plus  nombreuses  qu'en  Amérique. 

Les  Lamprias  de  Bonelli  ne  méritent  pas  d'en  être  distingués  ;  cet 
auteur  les  caractérisait  par  ces  seuls  mots  :  «  Tarsi  arliculo  4°  simplici; 
antennœ  lineares.  »  Le  premier  de  ces  caractères  est  inexact,  comme 
l'a  fait  observer  Deiean ,  et  le  second  est  insignifiant.  Bonelli  plaçait 
dans  ce  genre  les  espèces  européennes  à  élytres  bleues. 

Esp,  européennes  :  L.  nigricollis,  Gêné,  Col.  Sard.  fasc.  II,  p.  4,  —  annu- 
lata,  Brullé,  Hist.  nat.  d.  1ns.  IV,  p.  213. 

Esp.  africaines  :  L.  capensis,  Chaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  439.  — 
africana,  Soiier,  ibid.  IV,  p.  114.  —  triangulifera,  Buquet,  ibid.  IV,  p.  615. 

—  Gerardii,  Buquet,  ibid.  IX,  p.  393.  —  numidica,  Lucas,  Explor.  de  TAlgér. 
Ent.  p.  20.  —  .sanginnea^  niodesta^  nohilis,  immaculata,  thorackn,  plagiata, 
Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  50.  —  inadagascariensis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850, 
n»  1,  p.  73. 

Esp.  asiatiques  :  L.  nigrkornis,  Krynicki,  Bull.  Mosc.  V,  p.  68.  —  genicu- 
lata,  Manh.  ibid.  1837,  n»  3,  p.  33.  —  femoralis,  Chaud,  ibid.  1844,  p.  436.  — 
trimaculata,  Gebler  in  Lebed.  Reisc,  Ins.  p,  33.  —  gracilis,  Motsch.  Ins.  d. 
Sibér.  p.  66.  —  trisignata,  Ménétr.  Ins.  de  Lehm.  p.  7. 

Esp.  indiennes  :  L.  longithorax,  brunnea,  Wiedcm.  Zool.  Map:.  II,  1,  p.  58. 

—  splendidula,  Mac-Lcay,  Aiinul.  Jav.  p.  26.  —  atra,  Casteln.  Et.  ent.  p.  48. 

—  circumdatu,  culycophora ,  sellata,  Tau,  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  44. 

—  Boysii,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  70.  —  princeps,  basalis,  Chaud, 
ibid.  1852,  n»  1,  p.  42. 

Esp.  australiennes  :  L.  civica,  lutosa,  plana,  Newm.  The  Ent.  p.  31;  ralidu^ 
luduosa,  luculenta,  henefica,  irrita,  mollis,  ihïd.  p.  367.  —  Duponfi,  Putzeys, 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  393.  —  plagiata,  Germar,  Linuaea  ent. 
III,  p.  165. 

Esp.  de  la  Nouvelle-Zélande  et  de  la  Polynésie  :  L.  posticalis,  Guérin,  Voy. 
d.  1.  Coq.  Ent.  p.  58.  —  hinotata,  Hombr.  et  Jaquin,  Voy.  au  pôle  Sud,  Ent. 
Col.  pi.  I,  f.  8.  —  bembidioides,L.  Fairm.  Mag.  et  Rev.  d.  Zool.  1849,  p.  281. 

Esp.  américaines  :  L.  bicincta,  apicalis,  Gaudichaudii,  Casteln.  Et.  ent. 
p,  47.  — chloroptera,  striaticollis.  Chaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  437.  — 
elegans,  cœca,  nigromacidata,  pallipes,  Gory,  ibid.  II,  p.  190.  —  œneO;,  acw- 
tipennis,  janthinipennis,  nitidida^  triangidaris,  binotata,  sexinacidata,  rufula, 
cœrulea,  IJuquet,  ibid.  III,  p.  673.  —  bitœniata,  quadricolor,  apicalis,  Chevrol. 
Col.  d.  Mex.  cent.  I,  fasc, 2;  macidaria,  anchora,  bipundata.  Cent.  II,  fasc. 
6;  flavovittata^  fasc.  7;  quadrinotata,  fasc.  8.  —  hastata,  Leijasii,  contaminata, 
Manh.  Bull.  Mos(\  1837,  n"  3,  p.  32.  —  reflexicollis ,  abdoniinalis.  Chaud, 
ibid.  1843,  p.  703.  —  olivacea,  zonata.  Chaud,  ibid.  1850,  n"  1,  p.  69  et  72. 

—  rugiceps,  delineata,  flavofasdata,  condnna,  trisignata,  pusilla,  BruUé  in 
d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  16.  —  smaragdinipennis ,  bradiinoides,vitticollis,  nigro- 
lineata,  angulkoUis,  Reiche,  Rev.  zool.  18i2,  p.  Sll.—  longipennis,  nigrivenr- 
tris,pendula,  minarum,  marginata ,  Heydenii ,  scutellata,  centromaculata  , 
rugkeps,  C.-nig7~um,  cumanensis,  anmdipennis ,  maculicollis,  rotundipennis, 
X.-nigrum,  nigrofasdaia ,  Bonellii,  granaria,  angusticollis  j,  apicalis ,  Put- 


imitmat  in^ 


SAROTHROCKEPIS;, 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n"  i,  p,  76. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  obtuse,  presque  aussi  iôngde  que 
ses  lobes  latéraux.  —Languette  très -arrondie  en  avant;  ses  paraglos- 
ses  beaucoup  plus  longues  qu'elle,  arrondies  et  pubescentes  à  leur 
extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  comprimé  et  un  peu 
élargi,  —  Labre  très-saillant,  arrondi  en  avant,  — Dessous  des  tarses 
revêtu  de  poils  très-courts  et  très-serrés,  absents  aux  trois  premiers 
articles  des  tarses  postérieurs. 

Les  autres  caractères  sont  pareils  à  ceux  de  Lebia.  Le  type  du  genre 
est  le  Carabus  corlicalis  de  Fabricius,  petit  insecte  de  l'Australie,  que 
Dejean  a  placé  parmi  les  Lebia,  tout  en  disant  qu'il  lui  paraissait  ne  pas 
appartenir  à  ce  genre  (i). 

EL'RYCOLEUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1818^  p.  125  (2). 

Menton  court,  fortement  et  quadrangulairement  échancré,  sans  dent 
médiane.  —  Languette  saillante,  étroite,  épaisse,  tronquée  au  bout,  unie 
complètement  à  ses  paraglosses  ;  celles-ci  un  peu  plus  longues  qu'elle, 
tronquées  et  arrondies  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  oblongo- 
ovale.  —  Mandibules  courtes,  à  peine  plus  longues  que  larges,  très- 
arrondies  en  deliors,  brièvement  arquées  et  aiguës  au  bout.  — Labre 
un  peu  transversal,  tronqué  en  avant,  —  Tète  petite,  assez  rétrécie  en 
arrière,  —  Yeux  très-grands  et  très-saillants.  —  Protborax  fortement 
transversal,  arrondi  sur  les  cotés,  prolongé  à  sa  base.  —  Elytres  amples, 
en  ovale  court,  obliquement  tronquées  et  sinuées  au  bout.  —  Pattes  mé- 
diocres; tarses  subûliformes  ;  leur  4«  article  légèrement  échancré;  cro- 
chets pectines. 

Genre  de  transition  tenant  aux  Lebia  et  aux  Lia  par  son  faciès,  et  la 

zeys^  Mém.cl.  1.  Soc.  d.  Sc.d.  Lièg:e,  II,  p.  381. —  chalyheipennis^  duhia,  Sahlb. 
Act.  Fini.  11^  p.  510. —  azureu,  Solier  in  Gay,  Hist.  d.  Chile,  Zool.  IV,  p.  116. — 
concinna,  pleuritica,  furcata,  conjungens,  macidkornis,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col. 
oftlie  Unit.  St.  p.  20.  —  guttida„  ruficollis,  J.Le  Conte,  Ann.  of  tlicLyc.  of 
Îsew-York,  V,  p.  178.  —  mœsta,  J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  203. 
Parmi  ces  espèces,  quelques-unes  sont  probablement  des  Lia. 

(1)  M.  De  Cliaudoir  (loc.  cit.)  pense  que  la  Lehia  posticalis  de  M.  Guéiin- 
Méneville,  que  j'ai  inscrite  plus  haut  parmi  les  Lebia  inconnues  à  Dejean,  rentre 
aussi  dans  ce  genre. 

(2)  Syn.  Coptodera,  Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  313.  —  Lebia,  Buquet,  Ami. 
d.  l.  Soc.  eut.  III,  p.  675. 

Coléopléns.    ïomc  L  9 


130  GABABIQCES. 

plupart  de  ses  caractères  extérieurs,  et  aux  Péricalides  par  la  forme  de 
sa  languette.  Il  devrait  être  placé  dans  cette  dernière  tribu,  si  les  para- 
glosses  se  recourbaient  au  devant  de  cette  dernière.  L'unique  espèce  (i) 
qui  le  compose  est  un  très-joli  insecte  qui  se  trouve  à  la  fois  à  Cayenne 
et  en  Colombie  ;  j'en  ai  pris  dans  le  temps  deux  ou  trois  exemplaires 
dans  le  premier  de  ces  pays. 

LIA. 

EscHSCH.  Zool.  Atlas,  Heft  II,  \).  7  (%). 

Ce  sont  des  Lebia,  dont  le  4»  article  des  tarses  est  biiobé  et  les  ély- 
tres  plus  convexes  que  dans  le  genre  en  question.  Toutes  sont  améri- 
caines et  la  plupart  de  taille  supérieure  à  celle  des  Lebia,  dont  elles 
ont,  du  reste,  le  système  varié  de  coloration  et  les  habitudes.  On  en  a 
déjà  décrit  une  douzaine  (0). 

PHYSODERA. 

EscHscH.  Zool.  AtlaSj  Heft  II,  p.  8. 

Genre  extrêmement  voisin  des  Lia,  ayant  comme  elles  le  dernier  ar- 
ticle des  tarses  biiobé,  et  n'en  différant  que  par  le  dernier  article  des 
palpes  labiaux  comprimé  et  assez  fortement  tronqué  au  bout. 

L'espèce  de  Manille  (P.  Dcjeanii),  sur  laquelle  EschschoUz  a  fondé 
ce  genre,  présente  un  aspect  particulier  dû  à  un  gros  renflement 
vésiculeux  qui  existe  de  chaque  côté  du  protliorax  en  dessus  ;  mais  on 
en  connaît  une  seconde  espèce  (4)  du  même  pays,  chez  laquelle  ce  ca- 
ractère manque  complètement.  Il  pourrait  bien  se  faire  qu'il  fût  sexuel, 
comme  le  soupçomie  M.  Parry,  qui  l'a  décrite. 

(1)  Coptodera  fasciaiopunctata,  Reiche,  loc.  cit.  ou  Lebia  pœcilopteraj  Bu- 
quet,  loc.  cit.  et  Dej.  Gat.  éd.  3,  p.  11. 

(2)  Syn.  Chelonodema,  Castcln.  Et.  ent.  p.  ■19. 

(.3)  Chel.  variabilis,  affinis,  seripta,  Casteln.  loc.  cit.  p.  49.  —  Leb.  quaàri- 
notata,  Chevrol.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1835,  pi.  136.  —  Leb.  quadrisignala,  Ba- 
quet, Ann.  d.  1  Soc.  ent.  III,  p.  675.  —  Chel.  elegans,  Manli.  Bull.  Mosc  1837, 
no  3,  p.  32. — Lia  fasciata  (Chel.  elegans^  Maiih.),  multipimctatu  [Chel.  seripta, 
Casteln.),  10-punctata  (Chel.  affinis,  Casteln.),  Sturra.  Cat.  éd.  1843,  p.  325, 
Tab.  I,  f.  1-3.  —  Lia  comma,  albosinuata,  fasciata  (Chel.  elegans,  Manh.), 
Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  379.  A  quoi  il  faut  ajouter  les 
espèces  confondues  par  Dejean  avec  les  Lebia.  La  Leb.  dorsalis  de  cet  auteui- 
est  le  type  du  genre. 

(4)  P.  EschschoUsii,  Parry,  Trans.ofthe  ent.  Soc.  V,p.  179. 


LÉBUDES.  131 

EUPLYNES. 

ScHMiDT-GoEBELj  Col.  Birman,  p.  52. 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple; 
ses  lobes  latéraux  obtus  à  leur  sommet.  —  Languette  courte,  large,  un 
peu  arrondie  en  avant  ;  ses  paraglosses  linéaires,  libres  et  un  peu  plus 
longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  allongé,  subfusi- 
forme;  celui  des  maxillaires  plus  grêle,  cylindrique  et  tronqué  au  bout. 
—  Labre  transversal,  légèrement  échancré. — Tête,  antennes  et  yeux 
comme  chez  les  Lebia.  —  Prothorax  du  double  plus  large  que  long, 
arrondi  sur  les  côtés  et  aux  angles  antérieurs ,  plus  large  en  arrière 
qu'en  avant,  avec  ses  angles  postérieurs  droits  et  précédés  chacun  d'une 
petite  échancrure  basilaire.  —  Elylres  larges,  parallèles,  entières  et  lé- 
gèrement arrondies  à  leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres;  tarses  garnis 
en  dessous  de  deux  rangées  de  squammules  papilieuses,  à  l'^''  article 
beaucoup  plus  grand  que  les  deux  suivants  qui  sont  trigones,  le  4e  bi- 
lobé  ;  crochets  simples. 

L'unique  espèce  {E.  cyanipennis)  qui  compose  ce  genre  est  au  pre- 
mier aspect  semblable  à  une  Lebia  de  grande  taille  et  a  été  découverte 
par  Helfer  dans  le  pays  des  Birmans.  Elle  vit  sous  les  écorces  des  ar- 
bres et  est  d'une  agilité  extraordinaire.  Malgré  la  forme  de  ses  para- 
glosses, ses  élytres  entières  à  leur  extrémité  et  la  vesliture  de  ses  tarses 
antérieurs,  il  me  parait  qu'on  ne  peut  l'éloigner  des  Lebia.  La  formule 
générique  qui  précède  est  empruntée  à  M.  Schmidt-Gœbel. 

PROMECOPTERA. 
Dej.  Specics  V^  p.  443  (1). 

Menton  muni  d'une  forte  dent  médiane  simple.  —  Dernier  article  des 
palpes  allongé,  subacuminé.  —  Prothorax  aussi  long  que  large,  légère- 
ment cordiforme,  coupé  carrément  à  sa  base.  —  Elytres  allongées,  pa- 
rallèles, sinuées  obliquement  à  leur  extrémité.  —  Tarses  subcylin- 
driques; les  antérieurs  un  peu  plus  larges  que  les  autres ,  le  4"  de  tous 
entier  ;  leurs  crochets  non  dentelés  en  dessous. 

Les  autres  caractères  sont  pareils  à  ceux  des  Lebia,  avec  lesquelles 
Wiedemann  avait  confondu  l'unique  espèce  (P.  marginal/s)  qui  com- 
pose ce  genre.  Au  premier  aspect,  sa  forme  allongée  et  son  prothorax 
non  prolongé  à  sa  base  lui  donnent  la  plus  grande  ressemblance  avec 
les  Calleida;  mais  elle  s'en  éloigne  beaucoup  par  ses  caractères  géné- 
riques. Cet  insecte  est  de  petite  taille  et  du  Bengale. 

(1)  Syn.  Ledia,  Wiedem.  Zool.  Mag.  II.  St.  1,  p.  60. 


119  cAi&Am^\jWi 

TETRAGONODERtS. 
Dej.  Species  IV,  p.  485  (1). 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  obtuse  ;  ses  lobes  latéraux  assez 
aigus.  —  Languette  assez  large,  dilatée  et  tronquée  au  bout,  en  entier 
soudée  à  ses  paraglosses  ;  celles-ci  à  peine  plus  longues  qu'elle.— Dernier 
article  des  palpes  ovalaire.  assez  aigu.  —  Mandibules  courtes.  —  Labre 
transversal,  entier.  —  Tc!c  ovalaire,  à  peine  rétrécie  en  arrière. — 
Yeux  assez  gros  et  assez  saillants.  —  Antennes  filil'ormes,  assez  longues, 
à  1^''  article  un  peu  plus  gros  que  les  autres,  peu  allongé ,  2"  court,  les 
suivants  subégaux  ou  décroissant  graduellement.  —  Prolhorax  légère- 
ment transversal,  plus  ou  moins  rélréci  en  arrière,  avec  ses  quatre 
angles  très-courts,  mais  en  général  distincts.  —  Elytrcs  presque  planes, 
parallèles,  tronquées  obliquement  ou  échancrées  au  bout.  —  Pattes 
grêles  ;  les  trois  premiers  {-2)  articles  des  tarses  antérieurs  médiocrement 
dilatés  chez  les  mâles,  gariiis  en  dessous  de  squammules  papilleuses, 
trigones;  le  t'"'  plus  long  que  les  autres;  les  quatre  premiers  des  tarses 
intermédiaires  faiblement  dilatés,  spongieux  en  dessous;  le  l"^»'  beau- 
coup plus  long  que  les  autres;  ceux-ci  presque  carrés;  crochets  des 
tarses  simples. 

M.  Dejcaii  a  placé  ce  genre  parmi  ses  îïarpaliens,  tout  en  convenant 
qu'il  avait  quelijues  rapports  avec  les  Troncatipennes.  Je  crois  avec 
M.  Schmidl-tiœbcl  (.")  qu'il  appartient  à  ces  derniers,  ainsi  que  l'indi- 
quent sa  langueKe,  ses  élytres  échancrées  ou  au  moins  fortement  si- 
nuées  au  bout,  la  veslilure  des  tarses  antérieurs  chez  les  mâles,  le  faciès 
général,  et  j'ajoulerai  même,  les  habitudes.  Les  Harpalicns  sont  tous  des 
insectes  plus  ou  moins  lourds,  tandis  que  ceux-ci  sont  d'une  agiliié  ex- 
trême comme  presque  tous  les  Troncatipennes.  Enfin  la  plupart  res- 
semblent tellement  par  leurs  formes  et  leur  système  de  coloration  à 
certaines  Lf.bia  de  petite  taille,  qu'au  premier  coup-d'œil  il  serait  per- 
mis de  s'y  tromper. 

Ces  insectes  sont  !ous  petits  et  paraissent  répandus  dans  toutes  les 
parties  chaudes  des  deux  continents.  Les  espèces  que  j'ai  eu  l'occasion 
d'observer  en  Amérique  vivent  dans  les  endroits  sablonneux,  soit  au 
bord  de  la  mer,  soit  loin  des  eaux,  et  paraissent  rechercher  l'ardeur  du 
soleil.  Celles  qu'on  a  décrites  s'élèvent  déjà  à  plus  de  vingt  (4). 

(1)  Syn.  Bembidium,  Wiedem.  Zool.  Mag.  il,  Heft  1,  p.  61. 

(2)  Et  non  pas  les  quatre  premiers,  comme  le  dit  Dejcan  ;  le  4»  est  petit  et 
presque  mi  en  dessous.  M.  Schmidt-Gœbel  (Col.  Birman,  p.  92),  ([ui  a  donnô 
une  nouvelle  diagnose  du  genre,  passe  sous  silence  la  dilatation  des  tarses  inter- 
médiaires, qui  existe  bien  réellement.   , 

(3)  Col.  Birman,  p.  92, 

(4)  Aux  17  décrites  par  Dejean^  aj.  ;  Esp,  américaines  ;  Bembidium  ^pic-^ 


LÈBIIDES.  1^3 

HAPLOPEZA. 

BoHEM.  Inx.  Caffror.  I,  p.  62. 

Dernier  article  des  palpes  maxillaires  aminci  et  tronqué  à  son  extré- 
mité ;  celui  des  labiaux  subfusifornie  et  acuminé  au  bout.  —  Mandibules 
petites ,  arquées  et  aiguës.  —  Labre  court,  tronqué  en  avant.  —  Tête 
brièvement  arrondie.  —  Yenx  trcs-saillants.  —  Antennes  presque  de  la 
longueur  des  éiytres,  à  l^""  article  plus  gros  que  les  suivants,  2"  court, 
les  autres  allongés.  —  Prothorax  fortement  transversal,  un  peu  rétréci 
à  sa  base  qui  est  légèrement  arrondie.  —  Eiytres  en  carré  oblong,  si- 
nuées  chacune  à  leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres;  tarses  longs, 
grêles,  garnis  de  cils  raides  en  dessous,  décroissant  graduellement  en 
longueur,  le  4"  entier  ;  crochets  grêles,  simples.  —  Fades  des  Lebia. 

M.  Eohemann  ayant  passé  sous  silence  la  languette,  je  ne  suis  pas 
sûr  que  ce  genre  appartient  à  celte  tribu  plutôt  qu'à  celle  des  Périca- 
lides.  Il  n'en  décrit  qu'une  espèce  {H.  violacea)  de  Natal, 

PENTAGONICA. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  47. 

Menton  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  trigones  et  très-aigus 
au  bout. —  Langueite  cornée,  arrondie  en  avant;  ses  paraglosses  co- 
riaces, adhérentes,  un  peu  plus  courtes  qu'elle.  —  Dernier  article  des 
palpes  fusiformc,  acuminé.  —  Labre  un  peu  élargi  et  arrondi  en  avant. 
—  Tète  large,  déprimée,  munie  en  arrière  d'un  col  très-court.  —  Yeux 
gros  et  assez  saillants.  —  Antennes  filiformes,  à  V^  article  court,  2""  al- 
longé et  assez  fort,  3  5  subégaux,  ohconiques,  6«  cylindrique;  les  au- 
tres it:connus.  —  Prothorax  petit,  à  peine  de  la  largeur  de  la  lêle.  pen- 
tagonal.  —  Eiytres  beaucoup  plus  larges  que  la  tète  et  le  prolhorax, 
courtes,  parallèles,  un  peu  convexes  et  tronquées  au  bout.  —  Pattes 
grêles  ;  tarses  filiformes,  garnis  en  dessous  de  deux  rangées  de  squa- 
mules  et  de  poils  sur  les  côtés  ;  leur  4e  article  plus  petit  que  les  autres  et 
entier;  crochets  simples. 

Genre  parfaitement  distinct  des  Leeia,  mais  dont  la  place  n'est  peut- 
être  pas  ici.  M.  Schmidt-Gœbel  le  regarde  comme  voisin  du  genre 
RnoMBODERA  de  M.  Reiche,  qui  me  parait  appartenir  à  ia  tribu  des 
Péricalides,  dont  l'un  des  principaux  caractères  est  d'avoir  le  labre  très- 

tnm,  bifoveolnm,  xnnthomelanum,  Perty,  Delect.  an.  art.  Brasil.  p.  14,  Tab.  III, 
f.  9-11.  —  Teir.  niqrostriatus,  fransvcrsiis,  Reiche,  Rev.  zool.  1843,  p.  179. 
—  Esp.  indiennes  :  T.  rhomhophorus,.  Sclnnidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  93.  — 
Irifasciaius,  discofunctatus ,  Gliaiid.  Bidl.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  455. 


Î34  CARABIQCES. 

développé.  D'après  la  diagnose  qui  précède  et  qui  est  empruntée  à 
M.  Schmidt-Gœbel,  il  ne  paraît  pas  qu'il  y  ait  rien  de  pareil  ici,  et  c'est 
ce  qui  m'a  engagé  à  placer  le  genre  dans  la  tribu  actuelle.  Il  se  compose 
de  deux  espèces  (P.  ru/îcoHis,  Erichsonii)  du  pays  des  Birmans. 

MASOREUS. 
(Ziegler)  Dej.  Species  lU,  p.  536  (1). 

Menton  assez  fortement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  la- 
téraux arrondis  en  dehors,  terminés  en  angle  aigu.  —  Languette  grande, 
coupée  carrément  en  avant;  ses  paraglosses  soudées  avec  elle  dans 
toute  sa  longueur,  la  dépassant  fortement  et  pénicilliformes  dans  leur 
portion  libre.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout. 
—  Mandibules  peu  saillantes,  arquées  et  assez  aiguës.  —  Labre  sub- 
Iransversal,  entier.  —  Tête  à  peine  aussi  longue  que  large,  obtuse  en 
avant,  assez  fortement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  saillants.  — 
Antennes  grêles,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps,  à  l®'  article  plus 
gros  et  plus  long  que  les  autres,  2e  court,  les  suivants  subégaux.  —  Pro- 
thorax transversal,  légèrement  échancré  en  avant,  arrondi  sur  les  côtés, 
coupé  carrément  à  sa  base,  séparé  des  élytres  par  un  léger  étrangle- 
ment. —  Elytres  oblongues,  coupées  carrément  en  arrière,  avec  leurs 
angles  externes  fortement  arrondis.  —  Pattes  médiocres;  tarses  sub- 
cylindriques ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  légèrement  dilatés 
chez  les  mâles,  triangulaires,  spongieux,  avec  quelques  squammules  en 
dessous;  le  ¥  entier;  crochets  simples. 

Une  grande  divergence  d'opinions  règne  parmi  les  entomologistes  au 
sujet  de  la  place  que  doit  occuper  ce  genre.  Dejean  l'a  classé  dans  sa 
tribu  des  Féronides,  à  côté  des  Amara;  M.  Brullé  à  la  suite  des  Tre- 
CHus,  quoique  le  dernier  article  de  ses  palpes  ne  soit  pas  aciculé.  Je 
crois  qu'Erichson  a  clé  dans  le  vrai  en  le  plaçant  parmi  les  Tronca- 
tipennes;  mais  je  ne  vois  pas  quelle  place  définitive  il  faut  lui  assigner. 

Ces  insectes  sont  de  petite  taille,  de  couleur  noire  ou  ferrugineuse,  et 
leurs  espèces,  qui  s'élèvent  à  une  quinzaine  (2),  sont  propres  à  l'ancien 
continent. 

(1)  Syn.  Peuigona,  Casteln.  Et.  ent.  p.  151.  J'ai  examiné,  dans  la  collection  de 
M.  Buquet,  l'exemplaire  unique  du  petit  insecte  sur  lequel  M.  de  Castelnau  a  établi 
ce  genre,  qu'il  a  placé  dans  le  voisinagedesMoRio.il  me  paraît  appartenir  au  genre 
actuel,  seulement  il  est  lui  peu  plus  déprimé  que  les  autres  espèces  et  a  un  peu 
le  faciès  de  certains  genres  (Catapiesis,  Hemiteles)  de  la  tribu  des  Morionides. 

(2)  Voyez  la  note  publiée  sur  ce  genre  par  M.  Zimmermann  (Faunus,  p.  119  ; 
traduite  dans  la  Revue  ent.  de  Silbermann,  II,  p.  233),  dans  laquelle  sept  es- 
pèces sont  mentionnées  :  luxaitis  d'Europe  ;  œgypfiacus  d'Egypte  ;  grandis  d'A- 
byssinie;  opaculuSj  pleuronectus,  sericeus,  orientalis^  des  Indes  orientales.  — 
Ajout.  :  Esi).  du  nord  de  l'Afrique  :  M.  fêstaceus,  Lucas,  Explor.  de  l'Algéf. 


lÉBIIDES.  ISà 


SCALIDION. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  63. 

Menton  transversal,  fortement  et  largement  échancré,  muni  d'une 
petite  dent  médiane  obtuse.  —  Languette  grêle,  élargie  au  bout,  com- 
plètement unie  à  ses  paraglosses  et  un  peu  acuminée  avec  elles.  —  Der- 
nier article  des  palpes  labiaux  légèrement  ovalaire,  ovale  -allongé.  — 
Labre  un  peu  transversal,  entier,  cachant  presque  en  entier  les  mandi- 
bules. —  Tète  médiane,  faiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  gros, 
très-saillants.  —  Antennes  à  l«f  article  allongé,  2«  très-petit,  3-4  aussi 
longs  que  le  l""",  les  autres  inconnus.  —  Prothorax  légèrement  trans- 
versal, aussi  large  que  la  tète,  y  compris  les  yeux,  fortement  arrondi 
sur  les  côtés,  un  peu  rétréci  en  avant.  —  Elytres  du  double  plus  larges 
que  le  prothorax,  en  carré  long,  tronquées  en  arrière,  avec  les  angles 
de  chacune  d'elles  en  pointe  aiguë.—  Pattes  grêles  et  assez  longues; 
les  trois  premiers  articles  de  tous  les  tarses  triangulaires,  le  4^  forte- 
ment bi!obé;  tous  garnis  de  squammules  papilleuses  en  dessous;  cro- 
chets pectines. 

M.  Schmidt-Gœbel  n'en  décrit  qu'une  espèce  (5.  Hilarei)  de  taille 
moyenne,  originaire  du  pays  des  Birmans.  Il  dit  qu'elle  a  quelque  res- 
semblance avec  les  Ortuogonius  sous  le  rapport  de  la  forme  générale. 
Je  ne  crois  pas  néanmoins,  d'après  les  caractères  qui  précèdent,  qu'elle 
puisse  accompagner  ce  genre  parmi  les  Cratocérides  oîi  on  le  trouvera 
plus  loin. 

PLOCHIONUS. 

Dej.  Species  l,  p.  250. 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane  bi- 
fide ou  simple  ;  ses  lobes  latéraux  assez  étroits,  arrondi  à  leur  extré- 
mité. —  LangfUette  courte  ou  médiocre,  soudée  à  ses  paraglosses  qoi 
ne  la  dépassent  pas,  et  obtuse  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes 
maxillaires  subcylindrique  et  fortement  tronqué  ;  celui  des  labiaux 
comprimé,  subsécuriforme.  —  Mandibules  courtes,  fortement  arquées 
et  aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  transversal,  entier  et  arrondi  aux 
angles.  —  Tète  en  ovale  allongé,  non  rélrécie  en  arrière.  —Yeux  gros, 
assez  saillants.  —  Antennes  à  peine  plus  longues  que  le  prothorax,  fili- 
formes, composées  d'articles  cylindriques  et  courts  ;  le  1"  plus  gros  que 

Ent.  p.  65.  —  latkollis,  affinis,  Cliaucl.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  778.  — :Esp.  du 
Sénégal  :  Perigona  pallida^  Casteln.  loc.  cit.  —  Esp.  de  Madagascar  :  M.  ma" 
dagascariensis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  453.  —  Esp.  asiatique  :  AI.  rufi- 
cornis.  Chaud,  ibid.  p.  452.  —  Esp.  indienne  :  M.  serkans,  Sclimidt-Gœbel, 
Col.  Birman,  p.  87. 


136  CARABIQtlES, 

les  autres;  ceux-ci,  sauf  le  2^  égaux.  —  Prothorax  subtransversal,  lé« 
gèremenl  rétréci  et  droit  sur  les  côtés  en  arrière,  tronqué  à  sa  base.  — 
Elytres  assez  allongées,  subparallèles,  déprimées  et  tronquées  carré- 
ment au  bout.  —  Pattes  médiocres  ;  articles  des  tarses  serrés  ;  les 
quatre  premiers  trigones  ou  subcordiformes  ;  le  4«  un  peu  plus  échan- 
cré  que  les  autres;  crochets  pectines.  —  Corps  assez  allongé,  aplati. 

Les  espèces  de  ce  genre,  quoique  médiocrement  nombreuses  (i),  sont 
disséminées  dans  toutes  les  parties  chaudes  du  globe.  Dejean  a  dé- 
crit à  tort  l'une  d'elles  {P.  Bonfilsii)  comme  originaire  du  midi  de  la 
France  ;  elle  est  exotique  comme  les  autres,  et  provient  de  l'Amérique 
intertropicale,  d'où  elle  a  été  importée  en  Europe,  en  Afrique  et  jus- 
ques  dans  la  Polynésie. 

DOLICHOCTIS. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  62. 

Menton  transversal,  sans  dent  médiane.  —  Languette  fortement  élar- 
gie en  avant,  complètement  unie  à  ses  paraglosses  et  obtusémcnl  ar- 
rondie avec  elles  antérieurement.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux 
légèrement  ovalaire  ;  celui  des  maxillaires  fusil'orme,  allongé,  acuniiné 
au  bout.  —  Labre  plus  long  que  large,  rétréci  et  tronqué  en  avant , 
recouvrant  en  entier  les  mandibules.  —  Tête  médiocre,  peu  réîrécie  en 
arrière.  —  Antennes  inconnues.  —  Prothorax  fortement  transversal,  ar- 
rondi sur  les  côtés,  coupé  carrément  à  sa  base,  —  Elytres  de  moitié 
plus  larges  que  le  prolhorax,  légèrement  arrondies  sur  les  côtés,  tbrte- 
raent  tronquées  en  arrière.  —  Tarses  simples  ;  le  pénultième  article 
des  antérieurs  échancré  ;  crochets  munis  en  dessous  de  quelques 
longues  dents. 

D'après  la  forme  allongée  du  labre,  j'aurais  placé  ce  genre  dans  la 
tribu  des  Péricalides,  mais  celle  de  la  languette  s'oppose  à  cette  réu- 
nion. Il  ne  comprend  qu'une  petite  espèce  du  pays  des  Birmans  (D. 
slriala),  qui,  au  premier  coup -d'oeil,  ressemble  un  peu  à  une  Coptodera. 

(1)  Aux  trois  espèces  du  Species  de  Dejean  {Bonfilsii,  binotatus  et  cenei- 
pennis)^  aj.  :  Esp.  du  Sénégal  :  P.  BoisduvalH,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  II, 
p.  189. — Esp.  lirésilienne:  PA-notatus^  Eschscli.  Zool.  Atl.  II,  p.  7. — Esp.  de 
l'Amérique  du  Nord  :  P.  amandus,  Ne'.vm.  ïhc  Ent.  p.  32.  —  timidus,  Haldcm. 
Proceed.  of  the  Acad.  of  Pliilad.  I,  p.  298.  — Esp.  australienne  :  P.  aiistralis, 
Ericlis.  Arcli.  1842,  I,  p.  124.  —  Esp.  du  pays  des  Birmans  :  P.  fenestrahis, 
Schmidt-Gœbel^  Col.  Birman,  p.  42.  —  Esp.  de  Taiti  :  P.  Pradieri,  L.  Fainn. 
Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1849,  p.  34  et  281.  —  Esp.  indienne  :  P.  nigroUneatus, 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  n"  1,  p.  44;  du  nord  du  Bengale. 

Kota.  M.  Hope  a  donné  une  bonne  figure  du  P.  Bonfilsii,  avec  des  détails 
(Col.  Man.  II,  pi.  I,  f.  6).  Suivant  lui  (ibid.  p.  163),  cet  insecte  serait  le  Carabvs 
yallens  de  Fabricius. 


MOCHTHERUS. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Bimirin.  p.  7fi. 

Menton  fortement  échancrr,  sans  dent  méfliane,  —  Languette  grêle, 
allongée,  tronquée  au  bout,  entièrement  réunie  à  ses  paraglosses  ; 
celles-ci  la  dépassant  à  peine  et  arrondies  au  bout.  —  Dernier  article 
de  tous  les  palpes  cylindrique.  —  Mandibules  courtes,  robustes  ;  la 
droite  munie  intérieurement  d'une  dent  aiguë.  — Labre  en  carré  équi- 
latéral,  entier.  —  Yeux  gros  et  saillants.  —  Prothorax  fortement  trans- 
versal, rétréci  en  arrière,  arrondi  sur  les  côtés  en  avant,  avec  ses  angles 
antérieurs  obtus,  les  postérieurs  plus  aigus.  —  Elytres  du  double  plus 
larges  que  le  prothorax,  parallèles,  déprimées,  tronquées  au  bout.  — 
Tarses  simples,  les  antérieurs  très-légèrement  dilatés  chez  les  mâles  ; 
le  4e  article  de  tous  entier;  leurs  crochets  munis  de  plusieurs  dents  lon- 
gues et  aiguës. 

M.  Schmidt-Gœbel,  à  qui  ces  caractères  sont  empruntés,  ajoute  que  le 
facics  est  pareil  à  celui  des  Beleofteriis  de  la  tribu  des  Péricalides  qui 
suit,  et  que  c'est  près  de  ce  genre  que  celui-ci  doit  être  placé.  Mais  la 
forme  de  la  languette  et  celle  du  labre  ne  permettent  pas  ce  rapproche- 
ment. Il  est  probable  seulement  que  c'est  un  genre  qui  fait,  comme  les 
DoTJcnocTTs,  le  passage  entre  la  tribu  actuelle  et  les  Péricalides.  C'est 
ce  que  semble  surtout  indiquer  l'allongement  que  commence  à  subir  ici 
le  labre.  Il  ne  comprend  que  deux  espèces  (M.  angu/alus  et  rolun- 
dntus),  originaires  du  pays  des  Birmans.  Ce  sont  de  petits  insectes  qui 
vivent  sous  les  écorces. 


TRIBU  XIV. 
PÉRICALIDES. 

Languette  grêle,  cornée,  enveloppée  par  ses  paraglosses  :  celles-ci 
larges,  connivcntes  ou  non  en  avant.  —  Labre  presque  toujours  très- 
grand  et  recouvrant  en  grande  partie  les  mandibules.  —  Yeux  généra- 
lement gros  et  saillarls.  —  Tête  plus  ou  moins  rélrccie  en  arrière  ,  sans 
cou  brusquement  formé.  —  Tarses  presque  toujours  simples  dans  les 
deux  sexes,  villeux  en  dessous;  leur  4e  article  toujours  entier. 

La  structure  particulière  de  la  languette,  combinée  avec  le  grand  dé- 
veloppement qu'a  pris  le  labre,  constitue  le  caractère  essentiel  de  celte 
Iribu  ;  le  premier  de  ces  caractères  est  constant,  le  second  ne  présente 
que  deux  exceptions  (Celek.epues,  LoBODOits).  Les  genres  qui  sont 
placés  en  tête  ont  par  leur  faciès  la  plus  grande  analogie  avec  ceux  qui 
terminent  le  groupe  des  Lébiides  ;  les  autres  s'en  éloignent  davantage. 


138  CARABIQCES. 

Ces  insectes  sont  entièrement  exotiques  et  beaucoup  plus  nombreux 
dans  l'ancien  que  dans  le  nouveau  continent.  Les  quinze  genres  qu'ils 
forment,  m'ont  paru  devoir  être  disposés  de  la  manière  suivante  : 

I,     Dernier  article  de  tous  les  palpes  subcylindrique,  rarement  subfusiforme. 

A     Crochets  des  tarses  pectines  ou  au  moins  unidentés. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  :  Celenœphes,  Rhombodera  (l),  Philo- 
'phlœuSj,  Coptodera,  Slenoglossa. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Nycteis,  Belonognatha. 

B     Crochets  des  tarses  simples. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  :  LobodontuSj  Thyreopferus,  Mormo- 
lyce,  CafascopuSj  Miscelus. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Pericalus. 

il.    Dernier  article  des  palpes  labiaux  sécuriforme  :  Euclieîla. 

III.  ovalaire  et  acuminé  :  Scopodes. 

CELEN^PHES. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  97. 

Menton  court,  assez  fortement  échancré ,  sans  dent  médiane  ;  ses 
lobes  latéraux  très-aigus.  —  Languette  grêle,  enveloppée  de  toutes 
paris  par  ses  paragiosses;  celles-ci  conniventes  et  arrondies  en  avant. — 
Dernier  article  des  palpes  subfusiforme,  tronqué  au  bout,  —  Mandi- 
bules médiocres,  robustes;  la  droite  munie  d'une  petite  dent  à  sa  base. 
—  Labre  transversal,  entier.  —  Tête  brièvement  ovalaire.  —  Yeux  gros 
et  saillants,  —  Antennes  filiformes,  à  l*''  article  plus  long  et  plus  gros 
que  les  autres,  2  court,  3  presque  aussi  long  que  le  !"=■';  les  suivants 
subégaux.  —  Prothorax  transversal,  cordiforme  ;  ses  angles  antérieurs 
obtus,  les  postérieurs  aigus.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  peu  con- 
vexes, tronquées  au  bout  et  arrondies  aux  angles  externes,  —  Pattes 
grêles  ;  le  l'^^'"  article  des  quatre  tarses  antérieurs  allongé,  les  trois  sui- 
vants plus  courts,  trigones;  tous  un  peu  dilatés  chez  les  mâles  et  garnis 
d'une  rangée  de  squammules  en  dessous  ;  le  4"  échancré  dans  le  sexe 
en  question,  entier  chez  les  femelles  ;  crochets  simples. 

D'après  M.  Schmidt-Gœbel,  ce  genre  doit  être  placé  près  des  Absinoe; 
mais  sa  languette,  absolument  pareille  à  celle  des  Péricalides,  m'engage 
à  le  rapporter  à  celle  Iribu  qu'il  relie  à  la  précédente  par  son  labre 
transversal.  Il  ne  comprend  qu'une  espèce  de  petite  taille  {C.  paral- 
lehis),  découverte  par  Hclfer  dans  le  pays  des  Birmans. 

(1)  Le  menton  et  la  languette  de  ce  genre  ne  m'étant  pas  connus,  il  n'est  placé 
là,  et  même  dans  la  tribu,  que  provisoirement. 


PÊRICALIDES.  139 

RHOMBODERA. 

Reiche,  Revue  zool.  1842,  p.  313. 

Ce  genre  m'est  inconnu;  mais  d'après  la  forme  de  son  labre  cl  ses 
autres  caractères  il  me  paraît  appartenir  à  la  tribu  actuelle.  Il  reste 
encore  à  connaître  son  menton  et  sa  languette,  dont  M.  Reiche  n'a  pas 
fait  mention,  et  qui  achèveront  de  fixer  la  place  qu'il  doit  occuper.  Les 
caractères  que  cet  entomologiste  lui  assigne  sont  les  suivants  : 

Tête  orbiculaire,  séparée  du  prothoras  par  un  col  distinct.  Yeux 
grands ,  médiocrement  saillants.  Palpes  filiformes  ;  leur  dernier  ar- 
ticle très-aigu.  Labre  saillant,  arrondi  en  avant,  cachant  les  mandibules. 
Antennes  filiformes,  à  l^r  article  gros,  subcylindrique,  2»  court,  3"  du 
double  plus  grand,  4"  un  peu  moins  long  ;  ces  trois  derniers  obconiques  ; 
le  S''  un  peu  plus  long  que  les  précédents  ;  les  suivants  cylindriques,  dé- 
croissant graduellement.  Prothorax  subrhomboïdal,  élargi  et  anguleux 
dans  son  milieu,  fortement  rétréci  en  arrière,  un  peu  plus  large  que  la 
tête.  Ecusson  court,  triangulaire.  Elytres  plus  larges  que  le  prothorax, 
déprimées,  presque  carrées,  tronquées  au  bout.  Pattes  grôles;  jambes 
antérieures  fortement  échancrées  au  côté  interne;  articles  des  tarses 
cylindriques  ;  le  pénultième  entier  ;  crochets  munis  d'une  seule  dent  à 
leur  base,  non  pectines. 

Les  deux  espèces  connues  sont  de  Colombie  et  du  Brésil  (i). 

PHILOPHLOEUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1844,  p.  472. 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  longue  dent  médiane 
subbifide.  —  Languette  très-grande,  sublancéolée;  ses  paraglosses 
membraneuses,  très-larges,  soudées  avec  elle  et  se  recourbant  pour  se 
rejoindre  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  et 
tronqué.  —  Mandibules  courtes,  légèrement  arquées.  — Labre  allongé, 
plane,  un  peu  rétréci  et  arrondi  en  avant.  —  Tête  largement  ovalaire, 
à  peine  rélrécie  postérieurement.  —  Yeux  gros,  assez  saillants.  —  An- 
tennes un  peu  plus  courtes  que  la  moitié  du  corps,  filiformes,  à  1er 
article  gros,  cylindrique,  2  plus  court  que  les  suivants;  ceux-ci  égaux 
à  partir  du  5*=.  —  Prothorax  transversal,  fortement  cordi forme,  un  peu 
rebordé  sur  les  côtés.  —  Elytres  assez  allongées,  parallèles,  tronquées 
au  bout.  —  Tarses  simples  dans  les  deux  sexes,  subfiliformes,  leur  4« 
article  petit,  entier  ;  crochets  assez  grands,  finement  denticulés  à  leur 
base.  —  Corps  large,  très-déprimé. 

M.  De  Chaudoir  a  établi  avec  raison  ce  genre  sur  la  Cymindis  ans- 


(!)  /}.  virgata,  atrorufa,  Reiche,  loc.  cit.  p.  313. 


140  CAnABIQCES. 

Iraîis  {\)  de  Dpjcan,  insecte  qui  a  en  effet  un  peu  le  fades  des  Cymindïs 
et  qui,  par  ses  couleurs,  ressemble  à  la  C.  Ivcida  d'Europe;  mais  qui 
est  en  réalité  trcs-dilTérent  et  n'appartient  pas  au  même  groupe,  mais  à 
celus-ci,  comme  l'indiquent  son  labre  et  sa  languette.  M.  de  Chaudoir 
a  déj;"i  signalé  son  affinité  avec  les  Tiiyreopterus.  C'est  évidemment  un 
genre  de  transition  qui  unit  les  Cymindïs  en  particulier  et  les  Lébiides 
en  général  nu  groupe  actuel.  Ainsi  que  l'indique  à  priori  sa  forme  trcs- 
aplalie,  cet  insecte  vit  sous  les  écorces  des  arbres.  Sa  patrie  est  la  Nou- 
velle-Hollande, où  il  paraît  commun  et  très-répandu  ;  on  en  connaît  deux 
autres  espèces  du  même  pays  (2). 

COPTODERA. 
Dej.  Species],  p.  273  (3]. 

Menton  profondément  échancrc,  muni  d'une  forte  dent  médiane 
simple.  —  Languette  très-grande,  grêle,  cornée;  ses  paraglosses  mem- 
braneuses, larges,  soudées  avec  elle,  l'entourant  de  toutes  parts  et  un 
peu  échancrées  en  cœur  antérieurement.  —  Bernier  article  des  palpes 
légèrement  ovalaire  et  subacuminé.  —  Mandibules  assez  saillantes,  fai- 
blement arquées  à  leur  extrémité.  —  Labre  allongé,  un  peu  rétréci  en 
avant  et  légèrement  arrondi  ou  tronqué.  —  Tête  brièvement  ovale,  un 
peu  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  gros  et  saillants.  —  Antennes  subfili- 
formes,  un  peu  plus  longues  que  le  protborax,  à  articles  égaux,  sauf 
le  ^0  qui  est  plus  court  que  les  autres;  le  l*"'  assez  gros.  —  Prothorax 
transversal,  fortement  cordiforme,  coupé  carrément  à  sa  base,  rcbordé 
sur  les  côtés,  avec  ses  angles  plus  ou  moins  saillants.  —  Elylres  dé- 
primées, larges,  non  rebordées,  obliquement  sinuées  et  tronquées  à  leur 
extrémité.  —  Pattes  médiocres,  peu  robustes;  tarses  subfiliformes;  les 
quatre  premiers  articles  des  antérieurs  faiblement  triangulaires  ;  le  4» 
entier;  crochets  dentelés.  —  Corps  plus  ou  moins  large  et  aplati. 

Dejean,  en  créant  ce  genre,  l'a  trop  rapproché  des  Lebia  et  y  a  com- 
pris des  espèces  qui  ne  peuvent  pas  en  faire  partie.  On  en  connaît 
actuellement  une  trentaine  i4)  répandues  dans  les  régions  ciiaudes  de 

(1)  La  Cymindïs  misfralis  figurée  par  MM.  Hombron  et  Jacquinot,  dans  le 
Voy.  au  pôle  Sud^  pi.  1,  f.  7,  est  un  autre  insecte,  et  correspond  à  la  Cym.  Dief- 
fenhachii,  Wliite,  in  Dieffenbach's  Travels  in  New-Zealand,  II,  p.  273.  Voyez 
A.  Wliite,  Voy.  of  The  Erebus  and  Terror,  Ent.  p.  2. 

(2)  P.  eucalypti.,  fuscipennis,  Germar,  Linnsa  ent.  III,  p   164. 

(3)  Syn.  Agoxocheu.a,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  p.  119. 

(4)  Aux  dix  espèces  décrites  par  Dejean^  ajout.  :  Esp.  américaines  :  C.t>elo.r, 
nigripenniSj  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  195.  —  obscura,  Casteln.  Et.  ent. 
p.  51.  —  unicolor  (ohscura,  Cà&leln.),  Chevr.  Col.  du  Mex.  Cent,  I.fasc.  2;  au- 
ruta ,  Cent.  II,  fasc.  7.  —  rufescens,  Buquct,  Ann.  d.  1.  Soc.  enXom.  IV, 
p.  617.  —  bifasciata,  elongata,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se,  d.  Liège,  II, 


^MlCÂLlQÈS.  i4i 

l'ancien  ei  du  nouveau  conUuènl.  Quelques-uties,  plus  élroiles  que  de 
roulume,  ressemblent  assez  au  premier  aspect  à  certains  CAtAscoprs; 
presque  toutes  sont  ornées  de  couleurs  métalliques.  Ceux  de  ces  insectes 
que  j'ai  eu  occasion  d'observer  en  Amérique,  vivent  sous  les  ccorces  et 
sont  d'une  agilité  excessive. 

Lo  genre  AGONocnEiLA,  de  M.  De  Chaudoir,  ne  me  parait  pas  suffisam- 
ment  distinct  do  celui-ci.  Il  n'en  diffère  en  effet  que  par  la  dent  mé- 
diane du  menton  qui  est  excavée,  le  labre  qui  est  un  peu  plus  court,  et 
les  antennes  qui  vont  un  peu  en  grossissant  à  leur  extrémité.  Il  ne  com- 
prend qu'une  petite  espèce  de  l'Australie  (i). 

STENOGLOSSA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1848^  p.  IIG. 

Languette  presque  de  la  longueur  du  labre,  très-grêle;  ses  para- 
glosses  séparées  en  avant  par  un  très-petit  intervalle.  —  Labre  forte- 
ment arrondi  au  bout.  —  Les  autres  caractères  comme  chez  les  Cop- 

TODEKA. 

Ce  genre  paraît  un  peu  plus  distinct  que  les  Agonociïktla  du  même 
auteur;  il  reste  cependant  à  savoir  s'il  n'y  a  pas  des  espèces  qui  l'ont  le 
passage  entre  lui  et  les  Coptodkka,  sous  le  rapport  des  deux  org;iries 
qui  viennent  d'être  indiqués.  M.  De  Chaudoir  n'en  décrit  qu'une  peiite 
espèce  {S.  vuvieijala)  de  Colombie. 

NYCTEIS. 

Casteln.  Et.  eut.  p.  li-S  (2). 

Menton  profondément  échancré,  san?  dent  niédianc.  —  Languette  des 
CopioDEUA.  —  Dernier  article  des  palpes  suhcylindrique ,  obtus  au 
bout.  —  Mandibules  et  labre  des  Coptodkua  ;  celui-ci  un  peu  plus  arrondi. 

—  Tête  grande,   ovalaire,  peu  rétrécie  eu  arrière.  —  Yeux  grands, 

p.  394.  —  lucidenta,  Ericlis.  Arcli.  1847,  1,  p.  69.  —  virkUpennls,  collaris, 
J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  24.  —  lufeopicta^  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1850,  n°  2,  p.  36.3.  —  obtusangida,  Ctiand.  ibid.  1852,  n"  1,  p.  65.  —  Esp.  de 
Guinée  :  C.  flgurata,  Cliaud.  ibid.  1850,  n»  1,  p.  361.  —  Esp.  de  l'Africpie  aus- 
trale :  C.  nofatu,  equestris,  amœnida,  fusciataj,  Boliem.  Ins.  Caffrai-.  I  p.  58. 

—  Esp.  indiennes  :  C.  interrupta,  elegantula,  trunsversn,  flexuosa,  Schmidt- 
Gœbel,  Col.  Birman,  p.  53.  —  Esp.  de  Cliine  :  C.  bicinda,  Hope,  Trans.  ol'  tlie 
ent.  Soc.  IV,  p.  15. 

Voyez,  pour  des  observations  sur  ce  genre,  et  la  liste  des  espèces  décrites,  De 
Cluiud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  356. 

(1)  A .  guttnta,  Cliaud.  loc.  cit. 

(2)  Syn.  Beleopterus,  Klug  in  Wicgm.  Arcli.  1835, 1,  p.  384.  —  Catascqpus^ 
Gory,  Aun,  d.  1.  Soc.  ent.  111,  p.  ^05,  et  Cliaud,  ibid.  1835,  p.  441. 


442  CABABIQCES. 

assez  saillants.  —  Prothorax  des  Coptodera.  —  Elytres  larges,  forte- 
ment et  obliquement  échancrêes  en  arrière;  les  angles  suturai  et  externe 
de  l'échancrure  plus  ou  moins  épineux.  —  Pattes  des  Coptodera. 

L'absence  de  dent  médiane  au  menton  est  le  principal  caractère  qui 
distingue  ce  genre  des  Coptodera,  dont,  à  part  cela,  il  est  très-voisin. 
Dejean  s'y  est  même  trompé  et  a  placé  parmi  ces  dernières  l'espèce 
(madagascariensis)  sur  laquelle  il  a  été  établi ,  sans  s'apercevoir  de 
la  structure  du  menton.  Ces  insectes  sont  originaires  de  Madagascar  ; 
on  n'en  a  décrit  que  trois  espèces  (j). 

BELONOGNATHA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843;,  p.  383. 

Genre  à  peine  distinct  des  Nycteis  et  qui  doit  probablement  leur  être 
réuni  à  titre  de  section.  Je  ne  puis  extraire  de  la  longue  diagnose  que 
lui  consacre  M.  de  Chaudoir  que  les  différences  suivantes  : 

Mandibules  allongées,  étroites,  droites,  grêles  et  Irès-aigucs  à  leur 
extrémité.  —  Labre  très-long,  canaliculé  près  de  son  extrémité,  forte- 
ment arrondi  et  échancré  dans  son  milieu.  —  Jambes  antérieures  munies 
d'une  seule  épine  terminale,  l'interne;  les  postérieures,  des  deux  ordi- 
naires ;  les  arlicks  3  et  4  des  tarses  antérieurs  subcordiformes. 

Le  genre  ne  contient  qu'une  petite  espèce  {B.  pustulala)  originaire 
de  Madagascar  comme  les  Nvctuis. 

LOBODONTUS. 

De  Chauj).  Bull.  d.  Mosc.  1842,  p.  841  (2). 

Genre  démembré  des  Thykeopterus  qui  suivent  et  qui  s'en  distingue 
par  les  particularités  suivantes  : 

Menton  trilobé;  le  lobe  médian  un  peu  plus  court  que  les  latéraux, 
séparé  d'eux  par  un  intervalle  étroit,  très-large,  arrondi  et  un  peu  ré- 
iléchi  en  dedans  à  son  extrémité.  —  Languette  trilobée  ;  le  lobe  médian 
moins  saillant  que  les  latéraux,  convexe  et  coupé  carrément  à  son  ex- 
trémité. —  Labre  légèrement  Iraiisversal,  un  peu  rétréci  en  avant,  avec 
son  bord  antérieur  faiblement  échancré.  —  Tête  carrée.  —  Elytres 
courtes,  tronquées  et  non  épineuses  à  leur  extrémité. 

Le  faciès  est  le  même  que  celui  des  Coptodera  parmi  lesquelles 

(1)  N.  madagascariensis^  brevicolliSj,  Casteln.  loc.  cit.  Le  premier  est  le  Ca- 
tascopus  depressuSj,  Chaud,  loc.  cit.  et  le  Beleopt.  cyanipennis,,  Klug,  loc.  cit. 
—  Bel.  signaius,  Klug,  loc.  cit. 

(2)  Syn.  Coptodera,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  193. 


PÉRICALIDES.  143 

Gory  avait  placé  l'une  des  deux  espèces  (i)  que  contient  le  genre  et  qui 
sont  africaines. 

THYREOPTERUS. 

Dei.  Species  V^  p.  445  (2). 

Menton  profondément  éciiancré,  muni  d'une  très-forle  dent  médiane 
simple  et  aiguë.  —  Languette  grêle,  légèrement  dilatée  et  arrondie 
en  avant  ;  ses  paraglosses  larges,  l'enveloppant  antérieurement  et  con- 
niventes.  —  Dernier  article  des  palpes  cylindrique,  —  Mandibules 
grêles,  allongées,  peu  arquées  et  très-aiguës.  —  Labre  les  recouvrant 
en  grande  partie,  un  peu  rétréci  en  avant,  avec  son  bord  antérieur 
échancré.  —  Tête  triangulaire  ou  ovalalrc,  peu  ou  assez  rélrécie  posté- 
rieurement. —  Prolhorax  transversal,  échancré  en  avant,  rebordé  sur 
les  côtés,  tantôt  fortement,  tantôt  à  peine  rétréci  en  arrière.  —  Elylres 
ovales,  larges,  plus  ou  moins  déprimées,  tronquées  et  sinuées  oblique- 
ment en  arrière,  épineuses  à  l'angle  suturai.  —  Tarses  filiformes, 
longs  ;  leurs  crochets  fortement  arques  et  simples. 

Jolis  insectes,  de  taille  variable,  parfois  assez  grande,  noirs  ou  bru- 
nîitres  et  souvent  ornés  de  taches  fauves  ou  d'un  rouge  sanguin  sur  les 
élylres.  Ils  sont,  pour  la  plupart,  propres  à  l'île  de  Madagascar  ;  les 
autres  se  trouvent  en  Afrique,  aux  Indes  orientales  et  dans  l'Australie. 
On  en  connaît  déjcà  plus  d'une  vingtaine  d'espèces  (3).  Comme  les  Cor- 
TODEKA,  ils  vivent  sous  les  écorces  et  sont  d'une  agilité  extrême. 

(1)  L.  trisignatus,  Chaud,  loc.  cit.  du  Cap.  —  Coptodera  flavosignuta,  Gory^, 
loc.  cil.  du  Sénégal. 

M.  De  Cliaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  n»  \,  p.  121)  pense  que  la  Coptodera  tri- 
sicjnata.  Duquel  (Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  616),  appartient  peut-être  à  ce 
genre.  Celte  espèce  est  américaine. 

(2)  Syn.  EuRYDEUA,  Casleln.  Mag.  d.  Zool.  1ns.  1831,  pi.  36.  Voyez  la  mono- 
graphie que  MM.  Gory  et  Percheron  ont  donnée  de  ce  genre  dans  leur  «  Hist. 
nal.  d.  Coléopl.  »  tome  I. 

(3)  Aux  six  espèces  du  Species  de  Dcjcan,  a,j.  :  Esp.  de  Madagascar  :  Th.  bre- 
vicolUSj,  latipennis,  cuspklatus^  KUig  in  Wiegm.  Arch.  1835, 1,  p.  386.  —  uni- 
color,  Klug,  Ins.  von  Madag.  p.  36.  —  Eur.  strkda^  Guériu,  Mag.  d.  Zool.  Ins. 
1832,  pi.  22.  —  Th.  maculatus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n"  3,  p.  12.  —  Eur. 
sublœvis,  gigas^  longipennis,  ovalis,  inermis,  Casleln.  El.  ent.  p.  146.  —  mor- 
molycoides,  Coqucr.  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1851,  p.  86.  —  Esp.  de  TAfrique  aus- 
trale :  Th.  limhatus,  Bohcm.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  77.  —  Esp.  de  Guinée  :  Eur. 
bifusckitu,  Hope,  Ann.  of  nal.  Hist.  X,  p.  92.  —  Th.  latkollis,  Laferté,  Rev.  et 
Mag.  d.  Zool.  1849,  p.  351. —  Esp.  indiennes  :  Th.  ater^  Casleln.  Et.  cnl.  p.  149. 
—  impressuSj  Schmidl-Gœbel,  Col.  Dirman.  p.  80.  —  Esp.  de  TAustralie  :  Th. 
subangulaius,  Germar,  Linnœa  ent.  III,  p.  166. 

Le  Thyreopterus  fasciatus  de  M.  J.  Le  Conle  (Geod.  Col.  of  Ihe  Unit.  StJ 
p.  25),  décrit  auparavant  par  M.  Haldeman  (Proceed.  of  Ihe  Acad.  of  Phil.  I, 
p.  298),  sous  le.nom  de  Coptodera  fasciuta,  est  un  Tetragonoberus. 


l44  uUAMqtmi 

Quelc^uÉè  iiiilsufs  ftigarderil  comme  distinct  de  celtil-cî  !e  genfe  Èi«- 
àVDÊDA  de  M.  de  Casteinau  que  j'ai  placé  dans  la  synonymie  (i).  Leur 
l'acics  est  en  eflet  un  peu  différent;  toutefois  sans  me  prononcer  sur 
cette  question,  il  me  semble  (lue  les  deux  genres  passent  par  degrés 
insensibles  de  l'un  à  l'autre,  autant  que  j'en  puis  juger  par  les  espèce? 
que  j'ai  vues. 

MORMOLYCE. 

IIagenb.  MormoUjce,  Nov.  Gen.  in-S"  Norimb.  1825. 

Menton  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple,  très- 
aipuë.  —  Languette  grêle,  en  fer  de  lance;  ses  paraglosses  Irès-larges, 
adhérentes,  arrondies  au  bout,  se  recourbant  et  se  rejoignant  au  devant 
d'elle. —  Palpes  robustes;  leur  dernier  article  subcylindrique,  arrondi 
à  son  exlrémitr".  —  Mandibules  médiocres,  arquées,  dentées  au  côlé  in- 
terne près  de  leur  sommet.  —  Labre  carré,  un  peu  échancré  en  avant. 
—  Tèle  très-allongée,  déprimée,  un  peu  arquée,  se  rétrécissant  graduel- 
lement d'avant  en  arrière.  —  Antennes  linéaires,  un  peu  moins  longues 
que  le  corps,  à  l'^"'  article  en  massue  Irès-rentlée  à  son  sommet,  dépas- 
sant les  yeux  ,  2®  très-court,  3«  très  long,  4*=  un  peu  moins,  les  suivants 
beaucoup  plus  courts,  subégaux.  —  Prodiorax  de  la  longueur  de  la  tète, 

subrhoniboïdal,  muni  latéralement  d'une  dilatation  denliculée Elylres 

très-amples,  embrassant  le  corps,  puis  fortement  dilatées  en  une  expan- 
sion foliacée,  plane,  formant  postérieurement  deux  grands  lobes  ar- 
rondis qui  dépassent  fortement  l'abdomen.  —  Pattes  très-allongées, 
grêles,  comprimées  ;  cuisses  et  jambes  droites;  jambes  antérieures  assez 
fortement  échancrées  près  de  leur  extrémité  ;  celle-ci  dilatée;  tarses 
simples  dans  les  deux  sexes;  leur  l'"'  article  beaucoup  plus  long  que  les 
autres  ,  un  peu  velu  en  dessous,  ceux-ci  glabres;  le  pénultième  entier. 

Ce  genre  extraordinaire  a  tenu  pendant  longtemps  les  entomolo- 
gistes dans  l'incertitude  sur  la  place  qu'il  doit  occuper.  Latreille,  De- 
jean,  MM.  Brullé  et  de  Casteinau  l'ont  placé  parmi  les  Féronides,  à  côté 
des  Spiioorus;  mais,  d'après  l'ensemble  de  ses  caractères  et  son  facics, 
il  n'y  a  pas  à  douter  que  ce  ne  soit  un  Troncatipenne,  comme  l'ont  dit 
MM.  Serville,  Klug  et  Mannerheim.  Il  restait  seulement  à  lui  assigner 

(1)  M.  de  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  n"  1,  p.  123),  qui  est  de  cet  avis,  pense 
même  que  le  genre  Eurydeua  devra  être  subdivisé,  et  il  signale,  entre  autres, 
\'E.  striatil  Guérin,  indiquée  en  note,  comme  devant  former  un  genre  nouveau, 
qu'il  nomme  Labocephalus,  et  qui  serait  caractérisé  par  la  dent  médiane  du 
menton  bifide,  des  mandibules  courtes,  épaisses  et  très-convexes,  et  sa  tète  pro- 
longée en  ai-rière.  UEurydera  (uichomenoides  de  la  Monograpliie  n'appartient 
pas  non  plus  à  ce  genre,  selon  BI.  De  Chaudoir,  mais  doit  en  constituer  un 
nouveau,  voisin  des  DgucHus,  qu'il  nomme  ïavgAKoxus,  sans  en  exposer  les 
caractères. 


ttmCAtlDZSi  H^ 

sa  place  dans  ce  vaste  groupe,  ce  que  M.  de  Chaudoir  (i)  a  fait,  en 
indiquant  les  rapports  intimes  qu'il  a  avec  le  genre  précédent.  Je  par- 
tage complètement  son  opinion  à  cet  égard,  et  la  chose  me  paraît  de  la 
dernière  évidence.  On  pourrait  dire  que  c'est  un  Thyreoptekcs  dont  la 
plupart  des  organes  ont  été  monstrueusement  développés. 

La  taille  de  l'unique  espèce  (2)  qui  rentre  dans  ce  genre,  n'est  pas 
moins  remarquable  que  les  caractères  qui  précèdent.  Elle  atteint  quel- 
quefois trois  pouces  et  demi  de  long  sur  plus  de  deux  de  large;  l'exem- 
plaire mâle  que  je  possède  a  au  moins  ces  dimensions.  Cet  insecte  sin- 
gulier habite  l'ile  de  Java  et  parait  vivre  sous  les  écorces  (3). 

Sa  larve,  s'il  en  faut  croire  la  description  qu'en  a  donnée  M.  Ver- 
Huell  (4),  ne  présenterait  rien  d'extraordinaire  dans  sa  forme  géné- 
rale, et  ressemblerait  sous  ce  rapport  aux  larves  des  Carabiques  ordi- 
naires. 

CATASCOPUS. 

KiRBT,  Trans.  ofthe  Linn.  Soc.  XIV,  p.  94  (5). 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane 
arrondie  ou  subaiguë  ;  ses  lobes  latéraux  terminés  par  une  petite 
pointe  à  leur  sommet  interne.  —  Languette  cornée,  grêle;  ses  para- 
glosses  membraneuses,  larges,  soudées  avec  elle,  l'entourant  de  toutes 
parts  et  échancrées  en  cœur  antérieurement.  —  Dernier  article  des 
palpes  subcylindrique  et  tronqué.  —  Mandibules  assez  saillantes,  fai- 
blement arquées  à  leur  extrémité.  —  Labre  très-allongé,  arrondi  et 
fendu  dans  son  milieu  en  avant.  —  Télé  brièvement  ovale,  un  peu 
rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros,  plus. ou  moins  saillants.  —  An- 

(1)  Bull.  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  123. 

(2)  M.  phyllodeSj,Eà§enh.  loc.  cit.,  avec  une  bonne  figure. 

(3)  M.  de  Mannerheim  (Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  25)  a  publié,  sur  les  carac- 
tères sexuels,  des  observations  fort  justes.  Le  plus  apparent  consiste  en  ce  que 
chez  le  mâle,  outre  sa  taille  plus  grande,  les  lobes  foliacés  postérieurs  des  élytres 
se  rejoignent  en  se  croisant  même  un  peu,  et  sont  munis  chacun  d'une  petite 
dent  au  milieu  de  leur  bord  interne,  tandis  ([ue,  chez  la  femelle,  ils  restent  sé- 
parés et  n'ont  pas  la  dent  en  question. 

(4)  Ann.  d.  Se.  nat.  3^  série,  VII,  p.  34-4,  pi.  7,  f.  1-4^  la  larve  avec  des  détails; 
5-6,  la  nymphe  femelle.  Cette  nymphe  appartient  manifestement  à  l'espèce.  En 
est-il  de  même  pour  la  larve,  et  n'y  a-t-il  pas  eu,  en  ce  qui  la  concerne,  quel- 
que erreur  de  commise  par  la  personne  qui  l'a  recueillie  ?  Quand  on  voit  les 
formes  bizarres  de  celle  de  la  Galerita  Lecontei,  dont  il  a  été  question  plus 
haut,  il  parait  réellement  impossible  cpie  celle  du  genre  actuel  ait  des  formes 
aussi  normales.  > 

(5)  Syn.  Elaphrus,  V\''cber,  Obs.  ent.  p.  45.  —  Cyphosoma,  Hope^  Ann.  of  nat. 
Hist.  IX,  p.  426;  genre  tellement  mal  caractérisé,  qu'on  ne  verrait  pas  môme  à 
quel  groupe  des  Carabiques  il  appartient,  si  M.  Hope  ne  disait  pas  que  c'est  un 
Catascopus;  peut'ôtre  est-ce  un  genre  distinct, 

Coléoptères,    Tome  l,  10 


146  CÂBABIQUES. 

tennes  filiformes,  un  peu  comprimées,  plus  longues  que  le  prolhorax  ; 
à  l«f  article  gros,  cylindrique  et  méfliocre,  2«  court;  les  suivants  subé- 
gaux. —  Prolhorax  transversal,  cordiforme,  rebordé  sur  les  côtés;  ses 
quatre  angles  un  peu  saillants;  les  postérieurs  réfléchis.  —  Elytres  plus 
ou  moins  allongées,  parallèles,  tronquées  obliquement  à  leur  extrémité, 
avec  la  suture  et  leurs  angles  externes,  très-souvent  épineux.  —  Pattes 
médiocres  ;  articles  des  tarses  subtriangulaires ,  garnis  en  dessous  de 
squammules  éparses;  le  1"''  long,  4e  ¥  petit,  entier;  crochets  non 
dentés.  —  Corps  allongé,  peu  convexe. 

Beaux  insectes  de  taille  moyenne  et  de  couleur  métallique  plus  ou 
moins  brillante.  Leurs  yeux  assez  saillants  et  leur  prothorax  cordiforme 
leur  donnent  une  ressemblance  lointaine  avec  les  Elaphrus  qui  a  en- 
gagé Weber  à  placer  l'espèce  qu'il  a  décrite  dans  ce  genre.  Longtemps 
ces  insectes  ont  paru  propres  aux  Indes  orientales  et  à  l'Afrique  ;  mais 
j'en  ai  découvert  une  [brasiliensis)  au  Brésil,  et  depuis,  on  en  a  rap- 
porté d'autres  du  même  continent .  Celle  que  j'ai  vue  vivante  se  trou- 
vait enfouie  dans  le  bois  vermoulu  et  humide  d'un  arbre  mort.  Les  es- 
pèces aujourd'hui  connues  s'élèvent  à  plus  d'une  vingtaine  (i). 

MISCELUS. 

KiUG,  Jalirb.  d.  Ins.  p.  82  (2). 

Menton  concave,  assez  profondément  échancré,  muni  d'une  grosse 
dent  médiane  sillonnée  dans  son  milieu.  —  Languette  très-grande,  grêle; 
ses  paraglosses  membraneuses,  conniventes  et  échancrées  en  cœur  an- 
térieurement. —  Palpes  assez  robustes  ;  leur  dernier  article  cylindrique, 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  un  peu  allongées,  faiblement  ar- 
quées, presque  en  entier  cachées  par  le  labre.  —  Celui-ci  allongé,  un 
peu  voûté  et  arrondi  au  bout.  —  Tête  ovalairc,  à  peine  rétrécie  en 
arrière.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  prothorax,  subfiliformes, 

(1)  Alix  cinq  esp.  du  Spec/es  de  Dcjean,  aj.  :  Esp.  africaines  :  C.  Beauvoisii, 
Gasteln.  Et.  ont.  p.  60.  —  rufipes,  madagascariehsis,  Gory,  Ann.  Soc.  ent.  II, 
p.  204  sq.  —  Savarjei,  jiicundus  [senegalensis,  Dej.)^  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist. 
Xj  p.  93.  —  femoralis  [Suvugei,  Hope;  Westcrmanni,  Dej.  Cal.),  nigrqyes  {ju- 
cundus,  Hope),  speculariSj\mhoS^\erha.nd.  d.  nat.  Gesellsch.  in  Basel,  V,  p.  164 
sq.  —  rufifonoratus,  Cliaud.  Bull.  Mose.  1837,  n"  3,  p.  9.  —  rugicepSj,  Chaud, 
ibid.  1850,  n"  2,  p.  350.  —  af finis,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  78.  — Esp.  in- 
diennes :  C.  elegans,  Mac-Leay,  Ann.  Jav.  p.  15.  —  nitkluliis,  Gasteln.  Et.  ent. 
p.  60. —  WithilUi,  Hope,  Col.  Man.  II,  p.  164,  Tab.  3,  f.  2.  —  violaceus,  elevatus 
pauper,  regalis,  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  82  sq.  —  elegans.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  no  2,  p.  354.  —  Esp.  austialiennos  :  C.  australasion  et  Cypho- 
soma  unicolor,  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  IX,  p.  426.  —  Esp.  américaines  :  C. 
obscuroviridis,  Chcvrol.  Col.  d.  Mex.  Cent.  II,  fasc.  8.  —  auratus,  Manh.  Bull, 
Mosc.  1837,  n»  3,  p.  47. 

(2)  Syn.  LEPTODACTyLA,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  130.  ■—  Çymikdis,  Dej. 
Cat.  éd.  3,  p.  9. 


PÉRICALÏDES.  147 

à  1er  article  gros  et  court  ainsi  que  le  2«;  les  suivants  subégaux.  —  Pro- 
thorax un  peu  plus  large  que  long,  échancré  circulairement  en  avant, 
cordiforme,  tronqué  en  arrière,  avec  ses  côtés  postérieurs  marginés. — 
Elylres  allongées,  planes,  sillonnées,  tronquées  et  sinuées  au  bout.  — 
Pattes  médiocres;  tarses  courts,  cylindriques,  leurs  articles  très-serrés; 
le  4®  entier;  crochets  simples.  —  Corps  allongé. 

M.  Klug  a  regardé  ce  genre  comme  voisin  des  Helluo  et  des  Ozvena, 
surtout  des  premiers,  et  M.  Brullé  l'a  placé  dans  sa  famille  des  Trigo- 
nodactyliens  à  côté  des  Trigonodactyla  et  des  Pachyteles.  Pour  moi, 
il  me  paraît  allié  de  très-près  aux  Catascopus  ,  quoique  son  faciès  soit 
assez  différent.  Son  labre  non  fendu,  sa  tète  peu  rétrécie  en  arrière, 
enfin  ses  tarses  plus  grêles  et  simplement  pubescents  en  dessous  sont 
les  principaux  caractères  qui  l'en  séparent.  On  n'en  connaît  que  deux 
espèces  de  Java  (i).  Ce  sont  des  insectes  de  la  taille  des  Catascopus, 
mais  noirs  et  à  élylres  plus  ou  moins  sillonnées. 

PERIGALUS. 

Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  15  (2). 

Menton  profondément  échancré,  sans  dent  médiane;  ses  lobes  laté- 
raux arrondis.  —  Languette  cornée,  très-grêle,  enveloppée  de  tous 
côtés^par  ses  paraglosses;  celles-ci  larges,  séparées  en  avant  par  un 
faible  intervalle.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  et  tronqué 
au  bout.  — Mandibules  grêles,  allongées  et  faiblement  arquées,  — Labre 
allongé,  arrondi  et  étroitement  échancré  en  avant.  —  ïête  transversa- 
lement rhomboidale,  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  très-gros  et  très-sail- 
lants. —  Antennes  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  grêles,  subsé- 
tacées;  le  !<"•  et  le  3"  article  les  plus  longs  de  tous,  celui-là  en  massue  ; 
le  2^  court,  obconique;  les  autres  subégaux.  —  Prothorax  transversal, 
rebordé  latéralement ,  rétréci  en  arrrîère ,  avec  ses  angles  postérieurs 
saillants.  — Elytres  ovales,  subparallèles,  déprimées,  échancrées  à  leur 
extrémité,  souvent  épineuses  aux  angles  externe  et  suturai.  —  Pattes 
longues;  tarses  allongés;  leurs  articles  subcylindriques,  le  4e  entier; 
crochets  grands,  grêles  et  simples. 

Ces  insectes  n'ont  plus  le  faciès  des  précédents,  et  s'en  distinguent 
par  un  assez  grand  nombre  de  caractères,  notamment  par  l'allongement 
du  3«  article  de  leurs  antennes.  Toutes  les  espèces  connues  jusqu'ici 
sont  de  Java,  du  continent  indien  et  des  îles  Philippines.  Le  genre 
CoELOPRosopus  de  M.  de  Chaudoir  n'est  pas  distinct  de  celui-ci  (ô). 

(1)  M.javanus,  Klug,  loc.  cit.  pi.  I,  f.  9  {Lept.  apicalis,  BruUù,  loc.  cit.  pi.  4^ 
f.  1).  —  unicolot-j,  Putzeys,  Mcm.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  375. 

(2)  Syn.  Catascopus,  Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  15.  —  Coelopuosopus,  D« 
Chaud.  13ull.  Mosc.  1842,  p.  839.  ' 

(3)  Esp.  de  Java:  P.cicindeloides,  Mac-Leay,  loc.  cit.  p.  1(3.—  Cafascoput 


EUCHEILA. 
Dej.  Species  V,  p.  455. 

Menlon  sans  dent  médiane,  très-court,  largement  et  reclanguîaire- 
menl  échancré.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  cylindrique  ; 
celui  des  labiaux  assez  fortement  sccuriforme.  —  Labre  Irès-grand, 
subovale,  arrondi  en  avant  et  cachant  en  entier  les  mandibules.  —  Tête 
allongée,  presque  triangulaire.  —  Antennes  filiformes,  beaucoup  plus 
courtes  que  le  corps;  leur  l*-'"  article  un  peu  plus  long  que  les  deux 
suivants  réunis.  —  Yeux  assez  saillants.  —  Prolhorax  transversal,  un 
peu  rétréci  en  arrière,  rebordé  sur  les  côtés,  échancré  en  avant,  coupé 
carrément  au  milieu  de  sa  base,  obliquement  sur  les  côtés,  avec  ses 
angles  arrondis.  —  Elylres  assez  allongées,  subparallèles,  un  peu  con- 
vexes et  fortement  échancrées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres; 
les  articles  des  tarses  subcylindriques;  crochets  fortement  dentés  en 
dessous. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  Dejean,  qui,  selon  sa  coutume,  n'a 
pas  parlé  de  la  languette  ;  mais  on  sait  qu'elle  est  construite  sur  le 
même  plan  que  celle  des  Péricalides,  et  il  n'y  a  pas  de  doute  que  le 
genre  appartient  à  ce  groupe.  Dejean  s'est  également  trompé  en  disant 
que  les  crochets  des  tarses  sont  simples;  M.  de  Chaudoir  (1)  a  relevé 
celte  erreur.  C'est  le  seul  genre  de  la  tribu  qui  ait  le  dernier  article  des 
palpes  labiaux  sécuriforme.  L'espèce  unique  (E.  jlavilabris,  Dej.)  sur 
laquelle  il  est  établi  est  un  petit  insecte  que  j'ai  rapporté  jadis  le  pre- 
mier du  Brésil  et  qui  est  très-rare  dans  les  collections  (2). 

SCOPODES. 

EuiCHS.  Arch.  1842,1,123  (3). 

Menlon  Irés-court,  faiblement  échancré,  sans  dent  médiane.  —  Palpes 
courts;  leur  dernier  article  ovalairc  et  acuminé.  —  Mandibules  courtes. 

i-maculatus,  Mac-Leay,  loc.  cit.  p.  15.  Type  du  genre  Coeloprosopus,  Chaud. 
—  P.  guttatus,  Chevrol.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1832,  pi.  46.  —  Esp.  du  continent 
indien  :  P.  ornntus,  Schmidt-Gœbel,  Col.  Birman,  p.  86.  —  Esp.  des  îles  Philip- 
pines :  P.  undatus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848,  n»  i,  p.  111. 

'Nota.  Le  Thyreopterus  tetrasemus  Dej.  Species  V,  p.  448,  appartient  très- 
probablement  à  ce  genre. 

(1)  Bull.  Mosc.  1848,  n"  1,  p.  124. 

(2)  Il  est  figuré,  mais  très-mal,  dans  llcon.  d.  Coléopt.  dEur.  pi.  8,  f.  3. 

(3)  Syn.  MoLPUS,  Ncwman,  The  Eut.  p.  413.  Erichson  (Arch.  1844,  II,  p.  167) 
pense  c[ue  l'espèce  {sexpunctatus)  décrite  par  cet  auteur  est  difl'érente  de  la 
sienne;  elle  me  paraît  complètement  identique. 

M.  A.  Whjte  (Zool.  of  the  Voyage  of  H.M.  S.  Erebus  and  Xerror,  Ent.  p.  5)  ^ 


PSECDOilORPniOES.  Ii9 

—  Labre  plus  long  que  large ,  très-brièvement  tridenté  en  avant.  — 
Tétc  notablement  plus  large  que  le  prothorax,  rétrécie  postérieurement 
en  un  col  très-court.  —  Yeux  énormes,  occupant  les  bords  latéraux  de 
la  têle  en  entier.  —  Antennes  à  peine  de  la  lofigueur  du  prolhorax, 
grossissant  un  peu  à  leur  extrémité;  à  l*"""  article  gros  et  médiocre,  2e 
court,  obconique,  3-4  allongés;  les  suivants  beaucoup  plus  courts, 
égaux.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que  long,  rétréci  en  arrière, 
subanguleux  sur  les  cùlés,-  avec  les  angles  antérieurs  rabattus  et  ar- 
rondis, les  postérieurs  distincts.  —  Elytres  oblongues,  très-déprimées, 
tronquées  obliquement  à  leur  extrémité.  —  Pattes  assez  longues;  cuisses 
grosses,  surtout  les  antérieures;  jambes  grêles;  tarses  filiformes,  allon- 
gés ;  leur  4"  article  entier;  crochets  petits,  simples. 

Erichson  a  fondé  ce  genre  sur  un  très-petit  insecte  (S.  boops)  de  la 
terre  de  Van  Diemen  que  j'ai  sous  les  yeux  et  qui  présente  des  carac- 
tères toul-à-fait  extraordinaires.  Sa  tète  et  son  prothorax,  surtout  la 
première,  semblent  empruntés  à  un  Elaphrus,  tandis  que  les  élylres 
ont  la  plus  grande  ressemblance  avec  celles  des  Sekicoda.  Erichson  l'a 
placé  parmi  les  Péricalides  dont  il  se  rapproche  en  effet  par  plusieurs 
points,  notamment  par  son  labre.  Je  me  conforme  à  son  opinion,  en 
ajoutant  que  c'est  un  genre  qui  rattache  les  Troncatipennes  en  général 
aux  Elapurus.  On  en  coimaît  deux  autres  espèces  de  l'Australie  (i). 

TRIBU  XV. 
PSEUDOMORPHIDES. 

Menton  confondu  avec  le  sous-menton,  souvent  sans  trace  de  suture. 

—  Paraglosses  adhérant  à  la  languette  dans  toute  leur  longueur.  — 
Palpes  courts,  robustes  et  rigides.  —  Antennes  de  forme  variable,  sou- 
vent reçues  au  repos  dans  des  rainures  de  la  face  inférieure  de  la  tète. 

—  Celle-ci  obtuse  en  avant,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'aux  yeux. 

—  Prothorax  de  la  largeur  des  élylres  à  sa  base  et  appliqué  exactement 
contre  elles.  —  Elytres  tronquées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  très- 
courtes,  contractiles;  cuisses  très-fortes,  ovales,  comprimées,  canali- 
culées  en  dessous  pour  loger  les  jambes  au  repos;  ces  dernières  médio- 
crement échancrées  à  leur  extrémité  ;  tarses  grêles,  rigides,  semblables 
dans  les  deux  sexes  (?)  —  Prosternum  fortement  comprimé,  dépassant 
plus  ou  moins  les  hanches  antérieures  en  arrière.  —  Mésosternum  Irès- 

établi,  sur  un  petit  insecte  de  la  Nouvelle-Zéknde,  un  genre  qu'il  nomme  He- 
LOEOTRECHUs,  et  qu'il  a  très-mal  caractérisé.  Quoiqu'ille  place  parmi  les  Subuli- 
palpes,  je  crois  qu'il  est  identique  avec  celui-ci,  qui  se  composerait  alors  de  quatre 
espèces.  M.  Whitc  nomme  la  sienne  elaphroides. 

(1)  S.  sigillafus,  Germar,  Linucea  eut.  111,  p.  163.  —  tripunctatus,  Chaud, 
Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  64. 


150  CARABlQtJES. 

étroit,  parfois  presque  nul.  —  Abdomen  déprimé,  fortement  arrondi  à 
son  extrémité. 

Dans  presque  tous  les  groupes  principaux  du  règne  animal  on  ren- 
contre des  espèces  qui,  tout  en  appartenant  réellement  à  une  famille 
déterminée,  revêtent  certains  caractères  et  le  faciès  de  familles  souvent 
fort  éloignées.  Celles  de  cette  tribu  sont  un  des  exemples  les  plus  frap- 
pants de  ces  déguisements  morphologiques.  Au  premier  coup-d'œil  or» 
les  prendrait,  les  unes  pour  des  Peltis,  des  Nitidcla  ou  des  Ips,  les 
autres  pour  des  Gyrinus  ;  mais  ce  sont  en  réalité  de  véritables  Carnas- 
siers par  la  structure  de  leur  bouche.  Il  est  moins  facile  de  décider  de 
prime-abord  si  ces  insectes  appartiennent  aux  Carabiques  ou  aux  Ilydro- 
canthares,  et  les  entomologistes  anglais,  à  qui  l'on  doit  la  connaissance 
de  presque  toutes  leurs  espèces,  s'y  sont  trompés  pour  la  plupart  (i). 
Il  suffit  toutefois  de  jeter  un  coup-d'œil  sur  les  deux  derniers  segments 
thoraciques,  pour  voir  qu'ils  sont  absolument  composés  comme  chez  les 
Carabiques,  et  très-différents,  par  conséquent,  de  ceux  des  Dityscides  et 
des  Gyrinides,  sans  compter  que  les  pattes  ne  sont  nullement  con- 
formées pour  la  locomotion  aquatique. 

Les  Pseudomorphides  sont  donc,  sans  aucun  doute,  de  véritables  Ca- 
rabiques. Mais  il  n'est  pas  aisé  de  déterminer  quelle  place  ils  doivent 
occuper  dans  cette  famille,  attendu  qu'ils  forment  un  rameau  aberrant 
qui  va  rejoindre  les  genres  de  Clavicornes  indiqués  plus  haut  et  les  Gy- 
rinides, rameau  qui  ne  peut  pas  s'intercaler  dans  la  série  des  autres 
tribus  sans  rompre  les  rapports  qui  les  unissent.  Il  existe  cependant  deux 
caractères  qui  peuvent  mettre  sur  la  voie  d'un  arrangement  naturel. 
D'une  part,  ainsi  que  l'a  fait  observer  Erichson  (2),  leur  menton  est 
construit  comme  celui  des  Siagonides;  d'autre  part  je  remarque  que 
leurs  hanches  intermédiaires  sont  presque  contiguës  comme  chez  les 
Ozénides,  par  suite  de  l'extrême  étroitesse  du  mésosternum.  D'après 
cela  il  me  paraît  que  c'est  près  de  ces  deux  tribus  qu'ils  doivent  être  placés. 
Mais,  comme  ce  sont  des  Troncatipennes,  tandis  que  les  Ozénides  et 
les  Siagonides  n'en  sont  pas,  on  ne  peut  les  placer  entre  ces  deux  tribus, 
ainsi  que  cela  devrait  avoir  lieu. 

Ces  insectes  anormaux ,  d'abord  très-peu  nombreux,  se  sont  aug- 
mentés en  nombre  dans  ces  dernières  années,  au  point  de  former  déjà 
quatre  genres  bien  distincts,  et  l'on  découvrira  sans  doute,  quelque  jour, 
d'autres  espèces  qui  combleront  l'intervalle  qui  existe  entre  eux  et  les 
Carabiques  normaux.  Leur  distribution  géographique  est  remarquable: 

(1)  Voyez  Hope,  Trans.  of  tlie  ent.  Soc.  of  Lond.  I,  p.  11;  Haliday  in  New- 
man's,  Ent.  p.  .305;  Newman  ibid.  p.  365;  et  un  beau  travail  de  M.  West^^ood 
intitulé  :  Exemples  empruntés  à  lu  classe  des  Insectes,  des  rapports  désignés 
ordinairement  sous  les  noms  d'affinité  et  d'analogie  qui  existent  entre  des  objets 
naturels;  dans  les  Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  409. 

(2)  Dansses  Arch.  A.  1842,  II,  p.  160. 


PSECDOMORPHIDES.  151 

une  de  leurs  espèces  appartient  à  l'Amérique  du  Nord,  deux  au  Brésil  ; 
toutes  les  autres  sont  propres  à  l'Australie. 

Genres  :  Pseudomorpha,  Sphallomorphaj  Silphomorpha,  Adelotoptis. 

PSEUDOMORPHA. 
KniBY,  Trons.  oftheLinn.  Soc.  XIV,  p.  98  (1). 

Menton  court,  largement  et  assez  fortement  échancré,  muni  d'une 
forte  dent  médiane  simple,  moins  longue  que  ses  lobes  latéraux;  ceux-ci 
étroits  et  aigus.  —  Languette  petite,  arrondie  à  son  sommet  ainsi  que 
ses  para-rlosses  ;  celles-ci  un  peu  plus  courtes  qu'elle,  adhérentes,  sauf 
tout-à-fait  à  leur  extrémité.  —  Palpes  courts  et  robustes  ;  le  dernier 
article  des  labiaux  fortement  sécuriforme,  celui  des  maxillaires  cylin- 
drique et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  arquées  et  aiguës, 
dilatées  à  leur  base  en  dedans.  —  Labre  fortement  transversal,  arrondi 
en  avant.  —  Yeux  médiocres,  arrondis. —  Antennes  plus  courtes  que  le 
prolhorax,  flliformes  ;  à  l'^f  article  assez  gros,  arqué,  2®  obconique,  plus 
court  que  les  suivants  :  ceux-ci  subcylindriques,  égaux.  —  Prothorax 
de  la  largeur  des  élytres  à  sa  base  qui  est  coupée  carrément,  un  peu  ré- 
tréci en  avant,  assez  convexe,  rebordé  sur  les  côtés,  échancré  antérieu- 
rement, arrondi  aux  angles  postérieurs.  —  Elytres  parallèles,  tronquées 
au  bout,  rebordées  latéralement.  —  Pattes  courtes  ;  cuisses  très-grosses, 
comprimées,  ovales  ;  jambes  grêles  ;  les  antérieures  échancrées  près  de 
leur  extrémité  ;  tous  les  tarses  très-grêles,  subsétacés  ;  leurs  crochets 
très-petits.  —  ProsterHum  dépassant  un  peu  les  hanches  antérieures  ; 
métasternum  terminé  en  pointe  en  avant.  —  Faciès  général  des  Ips 
ou  des  Pbltis. 

Illiger  est  le  premier  qui  ait  signalé,  en  1807,  l'existence  de  ce  genre, 
sous  le  nom  de  Drepands,  mais  sans  en  donner  les  caractères.  En  1823, 
Kirby  le  publia  sous  le  nom  de  Pseudomorpha  ,  en  décrivant  son 
organisation  dans  les  plus  grands  détails.  En  1829,  Dejean,  le  croyant 
nouveau,  le  fit  connaître  dans  son  Iconographie  des  Coléoptères  d'Europe, 
sous  le  nom  d'AxijjopnoRus  ;  mais,  en  1831,  dans  le  5e  volume  de  son 
Species,  ayant  eu  connaissance  des  deux  noms  cités  plus  haut,  il  donna 
la  préférence  à  celui  d'IUiger,  quoiqu'il  ne  fût  accompagné  d'aucun  ca- 
ractère ;  c'est  celui  de  M.  Kirby  qui  doit  incontestablement  être  adopté. 

On  ne  connaît  que  trois  espèces  de  ce  genre  (2),   l'une  propre  à 

9 

(1)  Syn.  Heteromorpha,  Kirby,  loc.  cit.  p.  109.  Sans  entrer  dans  aucune  expli- 
cation, Kirby  a  substitué  ce  nom  à  celui  de  Pseudomorpha,  dans  l'explication 
de  la  planche  qui  accompagne  son  travail.  — Drepanus,  lUig.  Mag.  f.  Inselit. 
YI,  p.  344,  et  Dcj.  Species  V,  p.  434.  —  Axinophorus,  Dej.  Icon.  d.  Coléopt. 
d'Eur.  I,  p.  174. 

(2)  Esp.  des  Etats-Unis  :  Pseud.  excrucians,  Kirby,  loc.  cit.  pi.  3,  f.  3ae. 


1S2  dABABIQCES. 

rAracrique  du  Nord,  les  deux  autres  aux  environs  de  RIo-Janeiro;  l'une 
de  ces  dernières  (P.  Lacordairei),  découverte  par  moi,  vit  sous  les 
écorces  à  la  naaniçre  de  beaucoup  de  Xylophages. 

SPHALLOMORPHA, 

Westw.  Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  414. 

Menton  court,  profondément  et  quadrangulairement  échancré,  sans 
dent  médiane.  —  Languette  épaisse,  courte,  tronquée  au  bout  ;  ses  pa- 
raglosses  adhérentes  dans  toute  leur  longueur.  —  Palpes  courts,  ro- 
bustes ;  le  dernier  article  des  labiaux  ovalaire  et  assez  aigu,  celui  des 
maxillaires  grossissant  un  peu  à  son  sommet  et  tronque  obliquement. 
—  Mandibules  courtes,  arquées,  dilatées  en  dedans  à  leur  base  en  un 
grand  lobe  arrondi.  —  Labre  court,  presque  entier,  avec  ses  angles  an- 
térieurs arrondis.  —  Yeux  assez  grands,  arrondis.  —  Antennes  deux 
fois  plus  longues  que  la  tête,  très-gréles  ;  à  l*""  article  un  peu  plus  gros 
que  les  autres  ;  ceux-ci  allongés,  égaux  ;  le  2^  parfois  un  peu  plus  court  ; 
elles  sont  reçues  au  repos  dans  une  rainure  du  dessous  de  la  tcle.  — 
Prothorax  transversal,  arrondi  et  rétréci  sur  les  côtés  en  avant,  forte- 
ment échancré  antérieurement,  tronqué  en  arrière,  avec  ses  angles  pos- 
térieurs distincts ,  finement  marginé  latéralement.  —  Elytres  oblongo- 
parallèles  ou  subovales,  peu  convexes,  tronquées  en  arrière.  —  Pattes 
courtes,  contractiles  ;  cuisses  très-grandes,  comprimées,  ovales,  canali- 
culées  en  dessous  pour  loger  les  jambes  ;  celles-ci  grêles,  les  antérieures 
échancrées  près  de  leur  sommet;  tardes  grêles;  deux  rangées  de  pa- 
pilles sous  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs,  seulement  sous  les 
deux  premiers  des  intermédiaires.  —  Prosternum  prolongé  postérieu- 
rement en  une  lame  comprimée.  —  Faciès  des  Nitidula. 

Genre  propre  à  la  Nouvelle-Hollande,  et  sur  les  habitudes  duquel  on 
n'a  pas  de  détails;  mais  qui,  sous  ce  rapport,  doit  ressembler  aux  Pseudo- 
MORPHA  et  aux  deux  autres  qui  suivent.  On  en  connaît  trois  espèces  (i). 

Cette  espèce  est,  sans  aucun  doute,  identique  avec  le  Dreponus  Lecontei  Dej.  et 
non  différente,  comme  le  pensent  généralement  les  entomologistes  français. 
M.  Westwood  en  a  publié  (Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIil,  pi.  28,  f.  1)  une  figure 
accompagnée  de  détails,  comme  celle  donnée  par  Kirby.  Dejean  l'a  également 
représenté  dans  l'Icon.  d.  Coléopt.  d'Eur.  I,  pi.  19,  f.  2.  —  Esp.  du  Brésil  : 
Ps.  Lacordairei,  Dej.  Icon.  I^  p.  176,  et  Species  V,  p.  436.  — Heteromorphus 
lœvissimus.  Chaud.  Bull.  Mos€.  1852,  no  1,  p.  63. 

(1)  S.  decipiens,  Westw.  loc.  cit.  p.  415,  pi.  28.  f.  3  ae.  —  nitiduloides, 
Guérin,  Mag.  de  Zool.  Ins.  1844,  pi.  140.  —  siduralis,  Germai",  Liunaea  ent.  III, 
p.  171. 


fSEDDOMORPHIDES,  153 

SILPHOMORPHA, 

Westw.  Trans.  ofthe  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  415. 

Genre  voisin  du  précédent  et  n'en  différant  que  par  les  points  qui 
suivent  : 

Menton  intimement  confondu  avec  le  sous-menton  et  formant  avec  lui 
une  grande  plaque  concave,  rétrécie  à  sa  base  et  profondément  échan- 
crée  en  avant,  sans  dent  médiane.  —  Languette  plus  grande,  égalant 
presque  les  lobes  latéraux  du  menton.  —  Antennes  plus  longues  que  le 
prolhorax,  composées  d'articles  allongés,  très-grêles  et  un  peu  com- 
primés. —  Prothorax  arrondi  aux  angles  postérieurs. 

Les  autres  organes  sont  absolument  pareils  ;  les  tarses  antérieurs  et 
inlermédiaires,  notamment,  présentent  deux  séries  de  papilles  disposées 
do  même.  Mais  les  caractères  qui  précèdent  sont  assez  importants  pour 
que  ces  insectes  soient  séparés  génériquement  des  Sphallomorpha.  Ils 
sont  aussi  propres  à  l'Auslralic  et  l'on  en  connaît  déjà  cinq  espèces  (i). 

ADELOTOPUS. 

HoPE,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  of  Lond.  l,  p.  11. 

Menton  très-petit,  trilobé  ;  le  lobe  médian  plus  grand  que  les  latéraux, 
ceux-ci  presque  nuls.  —  Palpes  courts  et  très-robusles;  le  dernier 
article  des  maxillaires  ovalaire  et  tronqué;  celui  des  labiaux  sécuriforme. 

—  Mandibules  très-courtes,  très-larges,  arquées  en  dehors,  munies  de 
deux  petites  dents  obtuses  en  dedans.  —  Labre  très-fortement  trans- 
versal, arrondi  en  avant.  —  Tête  très-transversale,  obtuse  et  tombant 
brusquement  en  avant,  creusée  en  dessous  latéralement  de  deux  fos- 
settes arquées,  dans  lesquelles  sont  logées  les  antennes.  —  Celles-ci 
courtes,  rigidules,  comprimées,  composées  d'articles  serrés  ;  le  l^r  gros, 
les  deux  suivants  petits,  les  autres  formant  peu  à  peu  une  massue 
allongée.  —  Yeux  gros,  arrondis,  coupés  en  deux  par  un  canthus  grêle. 

—  Prothorax  convexe,  un  peu  rétréci  en  avant,  tronqué  à  sa  base, 
échancré  en  avant ,  assez  largement  marginé  sur  les  côtés ,  avec  ses 
angles  postérieurs  distincts.  —  Elytres  convexes,  allongées,  parallèles, 
tronquées  au  bout,  rebordées  sur  les  côtés ,  surtout  à  leur  base.  — 
Cuisses  et  jambes  comme  dans  les  deux  genres  précédents  ;  tarses  très- 
grêles,  rigides,  comprimés,  sans  papilles  en  dessous;  leurs  crochets  ter- 
minaux très-fins,  peu  arques.  —  Prosternum  fortement  saillant  en 
arrière.  —  Faciès  des  Gybinus. 

(1)  S.fallax,  Wcstw.  loc.  cil  p.  416,  pi.  28,  f.  4  ac.  —  guttigera_,'!iey,'m. 
Tlie  Ent.  p.  367.  —  maculata,  Newm.  Mag.  of  nat.  Hist.  new  séries  IV,  p.  365. 

—  orectochiloides,  Hope,  Proceed  of  tho  ent.  Soc.  1843,  p.  104.  —  albopkta, 
Kcwm.  The  Zool.  Append,  p.  CXXIV. 


154  CABABIQCES. 

Ce  genre  est  évidemment  le  plus  anormal  de  tous  ceux  qui  composent 
cette  Iribu,  par  suite  de  la  forme  de  ses  anlehnes,  de  la  division  en  deux 
parties  de  ses  yeux,  comme  chez  les  Gyrinus,  et  de  la  structure  de  son 
menton.  Il  est  également  propre  à  l'Australie,  et  l'on  sait  que  ses  espèces 
vivent  sous  les  écorces  et  sont  très-agiles  à  la  course,  ce  que  la  struc- 
ture de  leurs  pattes  n'aurait  pas  fait  présumer.  Celles  qu'on  a  décrites 
s'élèvent  en  ce  moment  à  sept  (i). 

SECTION  III.  Languelle  en  général  libre  à  son  exlrémilé,  parfois 
sansparaglosses.  —  Dernier  article  des  palpes  non  subulé.  —  Pro- 
thorax uni ,  chez  In  plupart,  à  T  arrière -corps  par  un  pédoncule 
distinct.  —  Elytres  entières  à  leur  extrémité  chez  presque  tous.  — 
Jambes  antérieures  fortement  échancrées  (Siagonides  excepté),  ja- 
mais palmées.  —  Tarses  le  plus  souvent  sirnples  dans  les  deux 
sexes.  —  Crochets  des  tarses  toujours  simples, 

Latreille  a  classé  paririi  ses  Bipartis  ,  et  Dejean  parmi  ses  Scaritides, 
un  grand  nombre  de  genres  ayant  quelque  affinité  avec  ces  insectes  par 
leur  arrière-corps  plus  ou  moins  pédoncule  à  sa  base,  mais  en  différant 
fortement  par  leurs  jambes  antérieures  simples.  MM.  de  Castelnau 
et  Bruilé  ont  conservé  cet  arrangement  en  adoptant,  celui-là  le  nom 
de  Latreille ,  celui-ci  le  îiom  de  Dejeati  ;  seulement  tous  deux  ont 
divisé  ce  groupe  en  un  certain  nombre  de  groupes  secondaires  qui 
sont  plus  naturels  chez  le  second  de  ces  auteurs  que  chez  le  pre- 
mier. Je  crois  qu'il  faut  aller  plus  loin  et  séparer  d'une  manière 
plus  tranchée  ces  insectes  des  Scariiides .  J'en  fais  par  conséquent  une 
section  à  part  dont  les  analogies  avec  les  autres  groupes  de  la  famille 
sont  nombreuses.  En  effet  elle  se  rattache  d'une  manière  générale  aux 
Scaritides  par  l'arrière-corps  pédoncule  presque  chez  toutes  ses  es- 
pèces; aux  Troni'atipennes  par  les  genres  Graphiptekcs,  Cata- 
piESis,  etc.;  auxSiinplicipèdes  par  les  Enceladds;  et  même,  jusqu'à  un 
certain  point,  aux  liembidides  par  les  Apotomds.  Cette  section  contient 
six  tribus  : 

I.   Hanclies  intermédiaires  contiguës.  Ozénides. 

lî.      —  —  distantes. 

a    Menton  soudé  avec  ie  sous-menton.  Siagonides. 

a  a      —     non  soudé  — 

b    Jambes  antérieures  non  élargies  en  dedans  au  bout. 

Languette  médiocre^  plils  ou  moins  libre  en  avant.      Ditomides. 

(1)  A.  gyrinokles,  Hope,  loc.  cit.  .  1^  f.  1.  —  ditiscoides,  inquinatus,  scoly- 
tides;  Newm.  The  Eut.  p.  365  ^  ,.  —  hœmurrhoidalis,  EHchs.  Ârch.  1842, 
p.  126.  —  ipsoides,  Westw.  Trau>,.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  413,  pi.  28,  f.  2. 
—  Fortnumi,  Hope;  Proceed  of  the  Ent.  Soc.  1843,  p.  104. 


OZÉNIDES.  135 

Languette  médiocre,  soudée  h  ses  paraglosses.  Graphiptérides. 

—        très-grande,  sans  paraglosses.  Anthiades. 

A 6  Jambes  antérieures  plus  ou  moins  élargies  au  bout.      Morionides, 

TRIBU    XVI. 

OZÉNIDES. 

Menton  presque  soudé  au  sous-menton.  —  Languette  médiocre  ou 
petite;  ses  paraglosses  grêles,  pas  plus  longues  qu'elle  et  lui  adhé- 
rant dans  toute  leur  étendue,   l'enveloppant  rarement  de  toutes  parts  . 

—  Antennes  robustes,  en  partie  moniliformes,  pubescentes,  souvent 
grossissant  à  leur  extrémité.  —  Prothorax  plus  ou  moins    cordiforme. 

—  Elylres  munies  chacune  d'une  callosité  ou  d'une  carène  latérale 
avant  leur  extrémité.  —  Tarses  antérieurs  simples  dans  les  deux  sexes; 
leurs  articles  serrés  ;  hanches  intermédiaires  contiguës. 

Peu  de  groupes  sont  aussi  tranchés  et  aussi  naturels  que  celui-ci 
parmi  les  Carabiques;  mais  son  caractère  le  plus  important  a  échappé 
jusqu'ici  aux  entomologistes.  Il  consiste  dans  le  rétrécissement  excessif 
qu'éprouve  le  mésoslernum  et  qui  fait  que  les  hanches  intermédiaires 
sont  contiguës  (i).  Il  n'y  a  pas  un  second  exemple  de  celte  disposition 
dans  tout  le  reste  de  la  famille ,  sauf  chez  les  Pseudomorphides. 
L'extrême  gracilité  des  parapleures,  la  callosité  que  présente  chaque 
élytre  avant  son  extrémité,  sont  encore  deux  autres  caractères  qui  lui 
sont  particuliers,  surtout  le  second,  sans  parler  d'un  faciès  tout-à-fait 
spécial.  La  divergence  d'opinion  qui  existe  au  sujet  de  ces  insectes 
parmi  les  auteurs  est  très-prononcée.  Ainsi  Dejean  les  a  placés  parmi 
les  Scaritides,avcc  lesquels  ils  n'ont  d'autres  rapports  que  la  simplicité 
de  leurs  tarses  dans  les  deux  sexes  ;  M.  de  Caslelnau  dans  sa  tribu  des 
Ditomides;  enfin  M.  Brulié  à  côté  des  Bracuinls,  en  se  fondant  sur 
une  particularité  que  j'ai  fait  connaître  (2),  à  savoir  qu'ils  jouissent, 
comme  les  espèces  de  ce  dernier  genre,  de  la  faculté  d'émettre  par  l'a- 
•nus,  avec  explosion,  une  vapeur  caustique.  Mais  ce  n'est  là  qu'une  ana- 
logie de  fonctions  qui  ne  se  lie  en  rien  au  reste  de  l'organisation 
et  qui  peut  coexister  avec  des  formes  très-difi'crentes. 

Les  Ozénides  sont  de  taille  ordinairement  au-dessous  de  la  moyenne 
et  de  forme  plus  ou  moins  allongée  pour  la  plupart.  Leur  couleur  ne 
varie  que  du  brun-rougeàlre  au  noir.  Les  espèces  que  j'ai  eu  occasion 
d'observer  en  Amérique  se  trouvent  dans  le  dclrilus  des  arbres  abattus 

(1)  Le  mésosternum  n'a  pas  pour  cela  entièrement  disparu  ;  sa  partie  posté- 
rieure subsiste  encore  sous  la  forme  d'un  triangle  écliancré,,  comme  de  coutume^ 
en  arrière,  pour  recevoir  la  saillie  antérieure  du  métasternum. 

(2)  Ann.  d.  Se.  nat.  XX,  p.  227. 


1S6  CARABIQUES. 

et  décomposes  ;  elleS  exhalent  une  odeur  très-fortè.  La  plupart  sont 
propres  à  ce  continent;  mais  les  Indes  orientales,  l'Afrique  et  même 
l'Europe,  en  possèdent  quelques-unes.  On  peut  partager  en  deux  sec- 
tions les  genres  qu'elles  consliluent  d'après  la  forme  du  menton. 

I.  Menton  jiourvu  d'une  forte  dent  médiane  :  Mystropomtis ,  Osœna,  Gonio- 

iropis,  Tropopsis,  Itamus,  Physea. 

II.  Menton  sans  dent  médiane  :  Eustra,  Nomius. 

MYSTROPOMUS. 

De  Chaud.  Bull,  d  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  107. 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane,  bifide 
au  bout  et  beaucoup  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux  ;  ceux-ci  assez 
étroits,  très-aigus  antérieurement.  —  Languette  carrée,  anguleuse  au 
milieu  de  son  bord  antérieur,  enveloppée  par  ses  paragiosscs  qui  sont 
conniventes  et  échancrées  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  légè- 
rement triangulaire.  —  Mandibules  médiocres,  aiguës  au  bout.  —  Labre 
transversal,  entier.  —  Tôle  assez  grosse,  ovalaire.  —  Antermes  plus 
longues  que  la  moitié  du  corps,  grossissant  graduellement,  à  article  1«r 
gros,  plus  court  que  2-3,  ceux-ci  plus  longs  que  les  suivants  qui  sont 
égaux.  —  Prolhorax  notablement  plus  long  que  large,  régulièrement 
cordiforme,  avec  les  côtés  de  la  portion  rétrécie  rectiligne.  —  Elylres 
ovales,  presque  planes  sur  le  disque,  déclives  en  arrière,  munies  cha- 
cune d'une  carène  latérale  au-dessous  du  milieu.  —  Pattes  assez  longues  ; 
le  1er  article  des  tarses  plus  long  et  plus  large  que  les  trois  suivants  ; 
ceux-ci  cordiformcs. 

L'unique  espèce  de  l'Australie  (M.  subcostalus,  De  Chaud.)  qui  con- 
stitue ce  genre  singulier  parait,  au  premier  coup-d'œil,  complètement 
étrangère  à  la  tribu  actuelle  et  ressemble  à  un  Sphodrcs  de  petite  taille. 
Mais  elle  lui  appartient  incontestablement,  comme  l'a  très-bien  reconnu 
M.  De  Chaudoir;  ses  hanches  intermédiaires  contiguës,  ses  antennes,  la 
carène  latérale  de  chaque  élytre,  etc.,  ne  peuvent  laisser  aucun  doute 
à  cet  égard.  C'est  un  insecte  de  taille  moyenne,  d'un  noir  mat,  avec 
quelques  côtes  lisses  et  médiocrement  saillantes  sur  les  élytrcs. 

OZ^NA. 

Ouv.  Enc.  méth.  Ins.  VIII,  p.  G18  (1). 

Je  n'ai  pas  vu  ce  genre  en  nature  et  ne  puis  en  donner  les  caractères 
que  d'après  M.  de  Castelnau  qui  les  a  exposés  d'une  manière  détaillée, 

(1).  Syn.  IcTiNus,  Casteln,  Et.  ent.  p.  53. 


quoique  insuffisante  sur  plusieurs  points  (i)  ;  J'en  retranche  seulement 
les  particularités  superflues.  Ces  caractères  seraient  les  suivants  : 

Menton  muni  dune  forte  dent  médiane  simple.  —  Palpes  maxil- 
laires à  dernier  article  grand,  un  peu  arqué,  tronqué  à  l'extrémité  ; 
les  deux  précédents  épais,  égaux  et  courts  ;  les  labiaux  à  dernier  ar- 
ticle long,  un  peu  arqué  et  iégcremenl  ovalaire.  —  Mandibules  assez 
fortes,  larges,  saillantes  et  aiguës.  —  Labre  transversal,  étroit,  à  angles 
antérieurs  arrondis. — Yeux  saillants. —  Antennes  fortes,  assez  longues, 
à  1"  article  renflé,  2''  court,  3"  et  4"  presque  carrés  ;  le  dernier  renflé, 
plus  large  que  tous  les  autres,  tronqué  à  rextrémitô  qui  est  amincie  de 
chaque  côté  en  forme  de  lame.  —  Prothorax  court,  en  cœur,  largement 
rebordé  latéralement,  tronqué  carrément  en  arrière.  —  Elytres  paral- 
lèles, étroites,  du  double  aussi  longues  que  la  tète  et  le  prothorax  réunis. 
—  Pattes  fortes;  cuisses  longues,  non  renflées;  les  antérieures  munies 
d'une  dent  en  dessous  ;  jambes  de  la  môme  paire  faiblement  échancrées. 

Si  ces  caractères  sont  exacts,  ce  genre  se  distinguerait  du  suivant 
par  la  forme  de  ses  palpes,  le  dernier  article  de  ses  antennes  et  ses 
jambes  antérieures  faiblement  échancrées,  mais  je  crois  qu'il  a  besoin 
d'être  soumis  à  un  nouvel  examen.  L'unique  espèce  sur  laquelle  il  est 
établi,  0.  denlipes  (î2),  est  un  assez  grand  insecte  d'un  brun-noiràtre, 
originaire  de  Cayenne,  et  très-rare  dans  les  collections.  M  de  Casteinau 
le  croyant  d'abord:  nouveau,  en  avait  formé  (Et.  ent.,  fiisc.  I,  p,  53) 
un  genre  sous  le  nom  d'IcTiMJS  ;  mais  plus  tard  {loc.  cit.,  fasc.  II, 
p.  144),  il  s'est  aperçu  que  ce  genre  était  identique  avec  celui-ci,  établi 
par  Olivier. 

GONIOTROPIS. 

Gray,  Anim.  Kingd.  Ins.  l,  p.  274  (3), 

Menton  assez  profondément  échancré,  muni  d'une  dent  médiane 
simple  plus  ou  moins  forte.  —  Languette  arrondie,  et  parfois  un  peu 

(1)  Et.  ent.  loc.  cit.  sous  le  nom  d'IcTiNUS,  et  Hist.  nat.  d.  Coléopt.  I,  p.  48, 
Sous  le  nom  d'Oz/EKA.  Les  figures  détaillées  que  M.  de  Casteinau  a,  dans  le 
premier  de  ces  ouvrages  (pi.  2,  f.  3  ab),  donné  des  organes  buccaux  de  l'espèce 
sur  laquelle  est  établi  le  genre,  ne  s'accordent  pas  bien  avec  le  texte. 

(2)  Oliv.  loc.  cit.  [Ictimts  tenebrioideSj,  Casteln.  Et.  ent.  p.  54,  pi.  2,  f.  3ab). 
—  M.  de  Cliaudoir  (Bull.  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  102),  décrit  trois  Qz.ena  :  parai" 
lela  du  Brésil,  verticalis  de  Colombie,  mexicana  du  BIcxique;  ce  sont  très- 
probablement  des  GoNiOTROpis. 

(3)  Syn.  Oz.'ENA,  Dej.  Species  II,  p.  433.  —  Ictinus,  Casteln.  Et.  ent.  p.  144, 
et  Hist.  nat.  d.  Coléopt.  1,  p.  48.  —  Pseudoz^xa,  Casteln.  Et.  ent.  p.  55.  —  Pa- 
CHYTELES,  Pcrty,  Del.  anim.  artic  Brasil.  p.  3.  Ce  genre,  établi  sur  quelques 
espèces  brésiliennes,  est  l'objet  de  dissentiments  prononcés  parmi  les  entomo- 
logistes qui  s'en  sont  occupés.  M.  Perty  l'a  placé  parmi  les  Troncatipennes  de 


158  CARABIQUES. 

échancrée  ou  tronquée  à  son  extrémité  ;  ses  paraglosses  lui  adhérant 
dans  toute  leur  longueur.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  assez 
long,  subcylindrique,  déprimé  et  tronqué  au  bout  ;  celui  des  labiaux 
plus  court,  légèrement  sécuriforme.  —  Mandibules  pluridentées  au  côté 
interne.  —  Labre  transversal,  faiblement  cchancré  ou  entier.  —  Yeux 
gros,  saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  prolhorax,  gros- 
sissant un  peu  de  la  base  à  leur  extrémité;  leurs  articles  2-3  obconiques, 
inégaux,  4-10  égaux,  brièvement  cylindriques,  11  de  même  forme,  plus 
long,  parfois  un  peu  ovalaire.  —  Prothorax  aussi  long  que  large,  cordi- 
forme,  rebordé  sur  les  côtés,  surtout  en  arrière,  avec  ses  angles  posté- 
rieurs plus  ou  moins  saillants  et  souvent  précédés  d'une  petite  échancrure 
entamant  la  base  de  chaque  côté  ;  celle-ci  coupée  presque  carrément.  — 
Elytres  plus  ou  moins  longues,  parallèles.  —  Pattes  antérieures  plus  ou 
moins  robustes  ;  leurs  cuisses  deiitées  en  dessous,  leurs  jambes  souvent 
arquées  et  profondément  échancrées  avant  ou  dans  leur  milieu. 

Après  avoir  reconnu,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  l'identité  de  son 
genre  Ictinus  avec  les  Oz^ena  d'Olivier,  M.  de  Castelnau  a  appliqué 
ce  nom  d'IcxiNts  aux  espèces  de  ce  genre-ci  qui  correspond  aux  Oz.ena 
de  Dejean.  Mais,  trois  ans  auparavant,  M.  Gray  avait  établi  sur  l'une 
d'elles  son  genre  Goniotropts,  qui  doit  par  conséquent  avoir  la  préfé- 
rence. Il  est  vrai  que  M.  de  Castelnau  regarde  ses  Ictinus  comme  dis- 
tincts du  genre  de  M.  Gray  en  ce  qu'ils  ont  le  labre  un  peu  échancré, 
tandis  que  dans  ce  dernier  cet  organe  est  entier;  mais  outre  que  la  dif- 
férence est  très-peu  de  chose  et  insuffisante  à  elle  seule  pour  constituer 
un  genre,  elle  n'existe  que  dans  la  figure  publiée  par  M.  Gray;  le 
texte  n'en  fait  pas  menliot».  Les  deux  genres  me  paraissent,  par  con- 
séquent, parfaitement  identiques. 

C'est  à  ce  genre  qu'appartiennent  la  majeure  partie  des  espèces  de  la 
tribu  (i).  La  plupart  sont  américaines,  les  autres  de  l'Afrique,  une  seule 
de  Java. 

Latreille,  tout  en  convenant  qu'il  formait  une  exception  dans  ce  groupe  par  ses 
élytres  arrondies  à  l'extrémilé.  M.  Klug  (Jalirb.  d.  Insekt.  p.  79)  le  réunit  aux 
Oz^NA  (GoNiOTROPis),  saus  ajouter  aucune  réflexion  à  ce  sujet.  M.  Brullé  (Hist. 
nat.  d.  1ns.  IV^,  p.  131  et  471),  lui  attribuant  à  tort  des  jambes  antérieures  en- 
tières, quoique  M.  Perty  dise  expressément  qu'elles  sont  échancrées,  l'a  mis  darfs 
sa  famille  des  Trigonodactyliens.  Enfui,  M.  Westwood  (Mag.  d.  Zool.  Ins.  pi.  132) 
le  regarde  comme  un  geni'e  douteux,  dont  la  place  exige  un  nouvel  examen. 
Quant  à  moi,  je  trouve  à  ces  insectes,  d'après  la  diagnose  générique  de  M.  Perty, 
et  les  figures  détaillées  qu'il  a  données  des  principaux  organes,  tous  les  caractères 
des  GomoTROPis,  hormis  un  seul,  le  repli  tubcrculiforme  que  chaque  élytre  porte 
près  de  son  extrémité.  Mais  ce  repli  a  échappé  sans  doute  à  M.  Perty,  comme  à 
presque  tous  les  auteiirs.  S'il  existe,  ce  qui  est  plus  que  probable,  ce  genre  est, 
sans  aucun  doute,  identique  avec  les  Goniotropis,  et  le  nom  de  Pachyteles  étant 
plus  ancien,  doit  avoir  la  préférence. 

(1)  Aux  six  esp.  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  américaines  :  0.  morio,  gla- 
bra,  Klug,  Jahrb.  d.  Insekt.  p.  79.  —  pliformis,  Leprieuri,  Casteln.  Et.  enf. 


oz£]n;ides.  159 

Celte  dernière  se  distingue  des  autres  par  sa  tête  un  peu  plus  grosse 
et  munie  d'un  col  assez  distinct  en  arrière,  ainsi  que  par  ses  jambes  an- 
térieures plus  fortement  arquées.  C'est  sur  elle  que  M.  de  Castelnau  a 
établi  son  genre  PsEUDOZiEiSA  qui  me  paraît  seulement  former  une 
division  propre. 

TROPOPSIS. 

SoLiER  in  Çay,  Hi^t.  d.  Chile^  Zool.  IV,  p.  179. 

Menton  muni  d'une  forte  dent  médiane,  plus  courte  que  ses  lobes 
latéraux.  —  Languette  membraneuse,  légèrement  échancrée  en  avant  ; 
ses  paraglosses  peu  distinctes.  —  Dernier  arlicle  des  palpes  labiaux 
grand,  assez  fortement  sécuriforme  ;  celui  des  maxillaires  allongé,  sub- 
cylindrique. —  Labre  fortement  transversal,  entier.  —  Tête  oblongue, 
brusquement  rctrécie  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci  assez  saillants. 
—  Aniennes  courtes,  grossissant  un  [ten  à  leur  extrémité  ;  leurs  arti- 
cles 5-10  courts,  comprimés,  subreclangulaires  ;  le  11''  de  même  forme, 
mais  beaucoup  plus  long  et  subtronqué  au  bout.  ■ —  Prothorax  cordi- 
forme,  rebordé  sur  les  côtés,  surtout  en  arrière,  avec  ses  angles  posté- 
rieurs tronqués  obliquement.  —  El j très  subparallèles,  finement  re- 
bordées ;  ce  rebord  formant  un  pli  avant  leur  extrémité.  —  Pattes  courtes 
et  filiformes;  le  dernier  article  des  tarsçs  tronqué  au  bout. 

Solier,  en  créant  ce  genre,  n'a  su  où  le  placer  et  a  créé  pour  lui  seul 
une  tribu  particulière,  celle  des  Tropopsites.  Il  semble  avoir  perdu  com- 
plètement de  vue,  dans  cette  circonstance,  les  Ozénides  qu'il  connaissait 
très-certainement,  et  parmi  lesquels  ce  genre  doit  évidemment  prendre 
place,  d'après  les  caractères  qui  précèdent.  Il  se  compose  de  deux  es- 
pèces {marginicollis,  biguUalus)  de  trois  lignes  de  long,  originaires 
des  provinces  méridionales  du  Chili,  Elles  sont  noires,  avec  une  pelite 
tache  rougeâtre  à  l'extrémité  de  chaque  élylre. 

p.  55.  —  Goryi,  ibid.  p.  145.  —  Ictin.  prœiistus,  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Coléopt. 
I,  p.  4'9.  —  Gon.  brasiliensis,  Gniy,  Anim.  Kingd.  Ins.  I,  p.  274.  —  0.  poUfa, 
Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  377.  —  Pachiteles  lœvts,  sfriola^  tuberculatus, 
Pcrty,  loc.  cit.  —  Esp.  africaines  :  0.  ditomoides^  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV, 
p.  257.  —  luteaj,  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  X,  p.  93.  —  Esp.  de  Java  :  0.  orien- 
tuUs^  Klug,  Jahrb.  d.  Insekt.  p.  81.  Type  du  genre  Pseldoz-ena  de  M.  de  Cas- 
telnau, qui,  croyant  l'espèce  nouvelle,  l'a  appelée  P.  tnegacefhala.  M.  de  Cliau- 
doir  (Bull.  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  101)  vient  de  proposer  de  nouveau  ce  genre  sous 
le  nom  de  Hoplognathus,  à  raison  des  dents  dont  sont  armées  les  mandibules; 
mais  elles  existent  aussi  dans  les  autres  espèces.  L'Os.  Goryi^  indiquée  plus  haut, 
lui  parait  aussi  devoir  former  un  genre  nouveau,  qu'il  appelle  Sph.erostyi.us,  et 
qui  reposerait  sur  le  labre  plus  avancé,  l'écbaucrure  du  menton  plus  arrondie, 
le  premier  article  des  antennes  court,  gros  et  ovalaire.  Ces  deux  coupes  n'étant 
pas  caractérisées  plus  longuement,  je  n'ai  pas  cru  devoir  les  introduire  dans  la 
synonymie  du  geni'c. 


ITAMUS. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  67. 

Ce  genre  me  parait  très-voisin  des  Goniotropis.  Les  seules  diffé- 
rences que  je  puisse  extraire  de  la  formule  générique  et  de  la  descrip- 
tion spécifique  que  M.Schmidt-Gœbel  en  a  données,  consistent  en  ce  que 
le  dernier  article  de  tous  les  palpes  est  cylindrique,  avec  son  extrémité 
tronquée  et  en  même  temps  arrondie,  et  que  les  cuisses  antérieures  sont 
dépourvues  de  dent.  Ces  deux  caractères  sont  bien  légers  pour  asseoir 
une  coupe  générique.  Quant  à  l'absence  presque  complète  des  para- 
glosses,  que  signale  aussi  M.  Schmidt-Gœbel,  ces  organes  sont  déjà  si 
peu  développés  dans  celte  tribu  que  leur  disparition  ne  me  paraît  pas 
avoir  la  même  importance  que  dans  tout  autre  groupe  mieux  partagé 
sous  ce  rapport.  On  vient  de  voir  qu'il  en  est  de  même  chez  les  Tro- 

POPSIS. 

L'espèce  (7.  caslaneus)  sur  laquelle  celle-ci  est  établie,  provient  du 
pays  des  Birmans  et  est  d'assez  grande  taille  (3  lignes  1/2)  pour  cette 
tribu. 

PHYSEA. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  473  (1). 

Mêmes  caractères  que  les  Goniotropis,  sauf  les  points  suivants  : 
Prolhorax  transversal,  largement  rebordé  latéralement,  rétréci  en 

arrière,  fortement  échancré  en  avant,  tronqué  à  sa  base ,  avec  le  milieu 

de  celle-ci  légèrement  prolongé.  —  Elytres  convexes.  —  Pattes  courtes; 

jambes  larges,  comprimées;  les  antérieures  fortement  échancrées; 

cuisses  de  la  même  paire  excavées  en  dessous  dans  plus  de  la  moitié  de 

leur  longueur. 

Ce  genre  a  été  établi  par  Solier,  sous  le  nom  de  Tracoelizus,  qui, 
étant  déjà  employé  pour  des  Curculionides  de  la  tribu  des  Brenlhides,  a 
été  changé  par  M.  jîrulié  en  celui  indiqué  plus  haut.  Cet  entomologiste 
l'a  remis  en  même  temps  à  sa  véritable  place  qui  avait  été  méconnue 
par  Solier  au  point  qu'il  l'avait  classé  à  côté  des  Nebria.  L'unique 
espèce  qui  le  compose  est  du  Brésil  {-2). 

(1)  Syn.  TrachelizcSj  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc.  cnt.  V,  p.  598,  pi.  19.  — Oz.ïna, 
Kliig,  Jahrb.  d.  Insekt.  p.  80. 

(2)  P.  testudinea,  Klug,  Jahrb.  d.  bisekt.  p.  80  [Trachelisus  rufus.  Sol.  loc. 
Cit.). 


6zE7<ii)E^é  iéi 

EUSTRA. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  65. 

Menton  petit,  échancré  en  demi-cercle,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes 
latéraux  très-aigus.  —  Languette  pelite,  tronquée  au  bout;  ses  para- 
glosses  extrêmemenL  grêles,  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  article  des 
palpes  ovalaire  et  acuininc.  —  Labre  petit,  un  peu  plus  long  que  large, 
entier,  et  couvert  de  longs  poils.  —  Tète  très-grosse,  plus  large  que 
longue,  médiocrement  rctrécie  en  arrière.  — Antennes  courtes,  submo- 
niliformcs,  avec  le  dernier  article  beaucoup  plus  grand  que  les  autres, 
cylindrico-ovalaire.  —  Prolhorax  un  pea  transversal,  fortement  cordi- 
forme;  ses  angles  antérieurs  très-saillants,  les  postérieurs  très-courts. 

—  Elytres  courtes,  élargies  en  arrière,  ayant  chacune  le  long  du  bord 
latéral  une  grande  impression  qui  fait  paraître  convexe  le  voisinage  de 
la  suture,  faiblement  tronquées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  robustes  ; 
tarses  garnis  en  dessous  de  deux  rangées  de  squammules,  mal  disposées 
en  ordre. 

D'après  cette  diagnose  empruntée  à  M.  Schmidt-Gœbel,  ce  genre  est 
parfaitement  distinct  de  tous  ceux  de  cette  tribu.  L'unique  espèce  qui 
le  compose  (E.  plagiala),  à  en  juger  par  la  figure  qu'en  a  donnée  cet 
auteur,  s'éloigne  beaucoup  des  autres  Ozénides  par  sa  forme  courte  et 
large,  l'absence  de  dent  aux  angles  huméraux  des  élytres  et  même  ses 
couleurs.  Elle  est  testacée,  avec  la  léte  d'un  brun-rougeâtre  et  une 
grande  tache  fuligineuse  sur  chaque  élytre.  Cet  insecte  remarquable  est 
très-petit  (1  ligne  1/3)  et  originaire  des  Indes  orientales. 

NOMIUS. 
De  Casteln.  Etud.  ent.  p.  144. 

Menton  assez  fortement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  laté- 
raux assez  aigus.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  assez  long. 

—  Labre  transversal.  —  Tète  médiocre,  assez  faiblement  réirécie  pos- 
térieurement, avec  un  sillon  circulaire  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci 
assez  gros,  peu  saillants.  —  Antennes  robustes,  moniliformes  ;  leur 
dernier  article  ovalaire  et  assez  aigu.  —  Prothorax  non  cordiforme, 
graduellement  rétréci  en  arrière,  finement  rebordé  sur  les  côtés.  — 
Elytres  allongées,  assez  convexes,  sans  tubercule  latéral;  celui  ci  rem- 
placé par  une  petite  carène  voisine  de  l'extrémité  et  parallèle  au  bord 
latéral.  —  Pattes  médiocres;  tarses  à  articles  serrés. 

Ce  genre,  très-distinct,  est  établi  sur  une  espèce  originaire  de  la  Grèce, 
ainsi  que  l'indique  le  nom  {N.  grœcus)  que  lui  a  imposé  M.  de  Cas- 
telnau,  et  très-intéressante  en  ce  qu'elle  est  jusqu'ici  le  seul  représentant 

Coléoptères,    Tome  \.  H 


162  CARABIQUES. 

que  les  Ozénides  possèdent  en  Europe.  Ce  rare  et  petit  insecte,  que  j'ai 
examiné  dans  la  collection  de  M.  Buquct,  mais  sans  pouvoir  étudier  sa 
languette,  a  un  faciès  un  peu  différent  de  celui  des  autres  espèces  de  la 
tribu;  sa  forme  est  plus  cylindrique,  ses  téguments  sont  moins  ponctués 
et  par  suite  plus  lisses  ;  sa  couleur,  du  reste,  ne  diffère  pas  de  celle  des 
autres  espèces  en  général;  elle  est  d'un  châtain  brillant. 


TRIBU    XVII. 
SIAGONIDES. 

Menton  très-grand,  soudé  à  sa  base  avec  le  sous-menton,  profondé- 
ment échancré  et  muni  d'une  forte  dent  médiane  biGde  ;  ses  lobes  la- 
téraux très-arrondis  en  avant.  —  Languette  grande,  cornée  ;  ses  para- 
glosses  tantôt  nulles,  tantôt  distinctes.  —  Mandibules  fortement  excavées 
à  leur  base  en  dessus,  tranchantes  au  côté  externe.  —  Premier  article 
des  antennes  allongé.  —  Prothorax  séparé  de  l'arrière-corps  par  un  pé- 
doncule. —  Jambes  antérieures  faiblement  cchancrées  ou  presque  en- 
tières ;  leurs  épines  parfois  toutes  deux  terminales.  —  Tarses  semblables 
dans  les  deux  sexes,  presque  nus  en  dessous.  —  Mésosternum  large. 

Ces  insectes  ont,  pour  ainsi  dire,  une  structure  exceptionnelle,  et  leurs 
caractères  semblent  empruntés  à  un  grand  nombre  d'autres  groupes. 
A  peine  appartiennent-ils  à  la  légion  actuelle  ,  tant  leurs  jambes  anté- 
rieures sont  faiblement  cchancrées.  D'un  autre  côté,  ils  se  rattachent  aux 
Ozénides  par  la  soudure  de  leur  menton ,  aux  Galéritidcs  par  la  lon- 
gueur du  premier  article  de  leurs  antennes,  enfln  aux  Scaritides  par 
leur  arrière-corps  pédoncule.  C'est  dans  ce  dernier  groupe  que  La- 
treille  et  Dejcan  les  ont  placés;  mais  ils  constituent  évidemment  un 
groupe  propre,  très-distinct  de  tous  ceux  de  celte  section.  La  soudure 
de  leur  menton  me  paraît  exiger  qu'ils  soient  placés  à  la  suite  des  Ozé- 
nides. Du  reste,  ils  sont  peu  nombreux  et  ne  forment  que  les  trois 
genres  suivants,  dont  le  premier  a  seul  quelques  représentants  en  Europe. 

Genres:  Siagona. Luperca^  Enceladus  (1). 

SIAGONA. 

Latr.  Considér.  génér.  etc.  p.  160  (2). 

Languette  saillante,  large,  un  peu  évasée  et  coupée  carrément  en 
avant  ;  ses  paraglosses  nulles.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  for- 

(1)  Voyez  le  travail  de  M.  Guérin-Méneville  intitulé  :  «  Observations  sur  les 
genres  Encelade  et  Siagone.  »  Rev.  zool.  1838,  p.  74. 

(2)  Sjn.  Galerita,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  215.  '—  Cucujus,  Fab.  ibid.  U,  p.  93. 


SIÀGOIHIDES,  163 

tement  et  obliquement  sécuriforme  ;  celui  des  maxillaires  ovalaire  et 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  tantôt  grandes,  tantôt  médiocres,  ro- 
bustes, fortement  arquées,  munies  d'une  très-grosse  dent  bifide  ou  sim- 
ple en  dedans.  —  Labre  transversal,  sinué  ou  denliculé  en  avant.  — 
Tête  presque  carrée,  munie  d'un  col  très-courlpcu  rétréci,  carénée  sur 
les  côtés  en  dessus.  —  Antennes  allongées,  graduellement  amincies,  à 
article  l^f  au  moins  aussi  long  que  la  tête,  en  massue,  2  plus  court  que 
les  suivants  ;  ceux-ci  subégaux,  cylindriques.  —  Prolhorax  transversal, 
fortement  et  subitement  rétréci  à  sa  base,  sillonné  en  dessus.  —  Elytres 
en  ovale  allongé,  très-déprimées. —  Pattes  médiocres  ;  épines  des  jambes 
l'une  anté-apicale,  l'autre  (erminale;  1'""^  article  des  tarses  trigone, 
allongé  ;  les  trois  suivants  brièvement  triangulaires,  le  dernier  très-grand, 
subcylindrique.  —  Corps  ailé  ou  aptère. 

La  taille  de  ces  insectes  est  souvent  assez  grande  et  ne  descend  ja- 
mais au-dessous  de  la  moyenne.  Tous  sont  noirs  ou  brunâtres,  parfois 
ferrugineux,  et  leurs  téguments,  surtout  en  dessus,  sont  criblés  de  points 
enfoncés,  ordinairement  accompagnés  de  poils  allongés,  mais  peu  abon- 
dants. Les  espèces  aptères  ont  les  angles  humoraux  des  élytres  com- 
plètement effacés,  tandis  qu'ils  sont  bien  marqués  chez  les  autres.  La 
plupart  des  auteurs,  à  l'imitation  de  Bonelli,  se  sont  servi  de  ce  carac- 
tère pour  diviser  le  genre  en  deux  sections,  mais,  outre  que  l'absence 
des  ailes  a  peu  de  valeur  chez  les  Carabiques  en  généra!,  il  y  a  ici  des 
espèces  qui  paraissent  être  tantôt  aptères,  tantôt  ailées  (i). 

Ces  insectes  sont  propres  à  l'Europe  australe  ,  au  continent  africain 
et  au  Bengale.  On  les  trouve  sous  les  pierres  ou  dans  le  sable,  et  il  pa- 
raît que,  comme  les  lîelluonides  et  les  Ozénides,  ils  possèdent  au  plus 
haut  degré  l'odeur  propre  à  la  famille.  On  en  connaît  plus  d'une  ving- 
taine d'espèces  (a). 

LUPERCA. 

De  Casteln.  Hisf.  nat.  d.  Ins.  l,  p.  63  (3). 

Genre  intermédiaire  entre  les  Siagona  et  les  E>celadcs  qui  suivent  ; 
il  est  plus  voisin  de  ceux-ci  que  des  premières  par  son  faciès,  et  s'eû 
dislingue  par  les  caractères  suivants  : 

(1)  Ericlison,  par  exemple  (Arcli.  1840,  II,  p.  319),  pense  que  la  S.  brunnipes 
Dej.  qui  est  ailée,  est  la  même  que  la  S.  fuseipes  Bonelli,  qui  est  aptère. 

(2)  Aux  onze  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  africaines:  S.  mandibularis, 
Buquetiij  Guérin,  Rev.  zool.  1838,  p.  76.  -^  Gerardii,  Buquet,  iljid.  18-iO, 
p.  240.  —  sidcicollis^  piceu^  angustufa.;,  rufa,  bicolore,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  718.  —  caffra,  Bohem.  Ins.  CafiVar.  I,  p.  115.  —  Esp.  européennes  :  S.  De,- 
jeanii,  Ramb.  Faune  de  l'Andal.  p.  37.  —  Esp.  indienne  :  S.  pubescens,  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  no  2,  p.  439. 

(3)  Syn.  HoLOSCELis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  no  2,  p.  438.  M.  De  Chau- 
doir,  en  établissant  ce  genre,  semble  avoir  perdu  de  vue  que  M.  De  Castelnau 


164  CARÀUIQCÈS; 

Languette  épaisse,  carénée  sur  sa  face  externe,  tronquée  au  bout  ;  sesi 
paraglosses  grêles,  libres  à  leur  extrémité  et  fléchies  à  leur  sommet.  — 
Dernier  article  des  palpes  labiaux  largement  sccuriforrae.  —  l^^  article 
des  antennes  allongé,  en  massue  ;  le  2'^  plus  court  que  les  suivants. 

Le  type  du  genre  est  le  Carabus  lœvigatus  de  Fabricius(i)  assez 
grand  insecte  du  Decan  aux  Indes  orientales,  en  entier  d'un  noir  assez 
brillant  et  complètement  lisse  en  dessus. 

ENGELADUS. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  part.  2,  p.  28. 

Languette  arrondie  en  avant,  avec  une  pointe  obtuse  dans  son  milieu, 
carénée  sur  sa  face  externe  ;  ses  paraglosses  nulles.  —  Dernier  article 
des  palpes  épais,  un  peu  élargi  à  son  extrémité  et  fortement  tronqué. 
—  Mandibules  médiocres,  fortement  arquées,  ayant  une  grosse  dent 
aplatie  à  leur  base  au  côté  interne.  —  Labre  assez  avancé ,  arrondi  la- 
téralement, un  peu  sinué  au  milieu  du  bord  antérieur.  —  Antennes  mé- 
diocres, amincies  à  leur  extrémité  ;  leur  !«■■  article  gros,  subcylindrique, 
un  peu  arqué  et  déprimé,  à  peine  de  la  longueur  du  2"  ;  le  3^  un  peu 
plus  court  que  ce  dernier  ;  les  suivants  subégaux.  —  Tête  carrée,  obtuse 
en  avant,  non  rétrécie  en  arrière,  un  peu  convexe  en  dessus,  sans  ca- 
rènes latérales.  —  Prolhorax  transversal,  fortement  cordiforme.  — 
Elytres  en  ovale  allongé;  leurs  angles  humoraux  indistincts.  —  Jambes 
antérieures  ayant  leurs  épines  terminales  placées  sur  la  même  ligne.  — 
Corps  aptère. 

Bonelli  a  établi  ce  genre  sur  un  très-grand  insecte  [E.  gi'gas)  qu'il 
avait  observé  dans  le  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris.  Pendant 
longtemps  cet  établissement  l'a  seul  possédé  en  Europe  et  on  le  croyait 
originaire  de  la  côte  d'Angola  ;  mais  dans  ces  dernières  années  il  en  est 
arrive  de  Colombie  un  grand  nombre  d'exemplaires.  On  le  trouve  aussi 
dans  les  parties  occidentales  de  la  Guyane,  mais  non  à  Cayenne  comme 
l'a  dit  Dejean.  C'est  la  seule  espèce  connue  jusqu'ici  qui  puisse  ren- 
trer dans  le  genre  (2).  Cet  insecte  est  d'un  noir  peu  brillant  et  ses  élylres 
sont  fortement  sillonnées. 

l'avait  déjà  proposé  sous  le  nom  que  j'ai  conservé.  —  Enceladus^  Dej.  Species  V, 
p.  474. 

(1)  M.  De  Castehiau  (loc.  cit.)  l'a  décrit  sous  le  nom  de  Siagona  herculeana. 
M.  De  Cliaudoir  (loc.  cit.)  rapporte  au  genre  actuel  une  seconde  espèce  ;  la  SiO" 
ijonia  Goryi  (Guérin,  Rev.  zool.  1838,  p.  76) ,  du  Sénégal. 

(2)  Elle  est  figurée  dans  l'Icon,  d.  Coléopt.  d'Europe,  pi.  20,  f.  1. 


DITOUIDES<  iW 

TRIBU  XVIII. 

DITOMIDES. 

Menton  court,  au  plus  médiocre,  en  général  fortement  concave.  — 
Languette  cornée  ;  ses  paraglosses  plus  ou  moins  libres  à  leur  extrémité. 

—  Prothorax  de  forme  variable,  réuni  à  l'arrière-corps  par  un  pédon- 
cule très -rarement  absent.  —  Elytres  toujours  entières  à  leur  extrémité. 

—  Jambes  antérieures  simples,  fortement  échancrées  au  côté  interne; 
liirses  antérieurs  tantôt  sim|iles  dans  les  deux  sexes,  tantôt  ayant  leurs 
quatre  premiers  articles  dilatés  chez  les  mâles;  leur  vestiture  en  dessous 
consistant  en  poils,  très-rarement  en  squammules.  —  Corps  généralement 
ponctué,  très-souvent  pubescent. 

Le  genre  Ditomcs  des  auteurs,  l'un  des  plus  tranchés  parmi  les  Ca- 
rabiques,  forme  le  type  de  celle  tribl5,  et  peut-être  devrait-elle  être 
limitée  à  ces  insectes,  ce  qui  la  rendrait  très-naturelle.  C'est  donc  avec 
quelque  doute,  et  faute  de  savoir  où  les  placer  ailleurs,  que  j'y  com- 
prends trois  genres  qui  sont  de  ces  genres  delransition  comme  on  en 
rencontre  partout.  Deux,  Mel/Eiscs  et  Coscinia  (surtout  ce  dernier),  font 
le  passage  des  Siagonides  à  la  tribu  actuelle;  le  troisième,  Apotomus, 
rappelle  à  s'y  méprendre,  par  ses  formes  générales,  les  Clivina  de  la 
tribu  des  Scaritides. 

Quant  à  la  place  que  doit  occuper  la  tribu  elle-même,  elle  n'est  pas 
non  plus  sans  incertitude.  Il  est  certain  que  les  Ditomus  ont,  comme  l'a 
dit  M.  de  Chaudoir  (l),  des  rapports  réels  avec  les  Opuonus  de  la  tribu 
des  Harpalides;  mais  j'ai  peine  à  croire  qu'ils  en  soient  voisins,  ainsi 
que  le  pense  cet  er.tomologiste  distingué,  et  il  me  parait  que  ces  rap- 
ports ne  vont  pas  au  delà  d'une  simple  analogie. 

Les  Dilomides  sont  de  petite  ou  moyenne  taille,  et  presque  toujours 
revêtus  d'une  livrée  uniforme  brunâtre,  noire  ou  bleue,  très-rarement 
testacée.  Ce  sont  des  insectes  épigés,  parfois  aplères,  recherchant  de 
préférence  les  terrains  sablonneux,  et  pour  la  plupart  fouisseurs.  On  n'en 
a  pas  encore  rencontré  en  dehors  de  la  Faune  méditerranéenne ,  de 
l'Afrique  intertropicale  et  du  continent  indien. 

La  classification  suivante  des  dix  genres  qu'ils  composent  est  empruntée 
en  grande  partie  à  un  travail  que  M.  De  Chaudoir  a  publié  (2)  sur  ces 
insectes  et  dont  quelques-uns  des  éléments  avaient  déjà  été  préparés  par 
un  travail  antérieur  de  Solier  (3). 

(1)  Bull.  Mosc.  1850,  no  2,  p.  440. 

(2)  Ibid.  1843,  p.  390. 

(3)  «  Observations  sur  le  genre  Ditomus.  »  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  III,  p.  659. 


166  CABABIQCE9. 

I.   Prothorax  cordiforme  ou  cupule. 

A  Languette  à  peine  libre  à  son  extrémité  :  MelœnuSj  Coscinia. 
B  Languette  libre  dans  une  assez  grande  étendue. 
a  Prothorax  cupuIé,  prolongé  à  sa  base. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  :  Aristus,  Ditomus,  Carterus. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Chilotomus. 
b  Pro thorax  faiblement  cordiforme,  tronqué  à  sa  base. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Pachycariis^  Penthus. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  :  Mysfropterus. 
n.  Prothorax  globuleux,  prolongé  on  arrière  :  Apotomns. 

MEL^NUS. 
Dej.  Species  Y,  p.  481. 

Menton  court,  un  'peu  concaiœ,  muni  d'une  dent  médiane  simple  et 
obtuse,  aussi  longue  que  ses  lones  latéraux  ;  ceux-ci  larges,  fortement 
arrondis  en  avant  (i).  —  Languette  médiocre,  obtuse  en  avant  ;  ses  pa- 
raglosses  un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  la- 
biaux ovalaire  ;  celui  des  maxillaires  beaucoup  plus  grand,  déprimé, 
subsécuriforme.  —  Mandibules  courtes,  assez  larges,  un  peu  arquées  et 
assez  aiguës  au  bout,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  en  carré  un 
peu  transversal,  faiblement  échancré;  un  fort  sillon  longitudinal  lon- 
geant ses  bords  latéraux.  —  Tête  subcylindrique,  non  rétrécie  en  ar- 
rière, obtuse  en  avant.  —  Yeux  médiocres,  peu  saillants.  —  Antennes 
plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  à  le""  article  gros,  subcylindrique, 
2e  court,  obconique,  3-4  de  même  forme  ;  celui-là  de  la  longueur  du  1''^ 
les  autres  subégaux,  comprimés.  —  Prothorax  plus  long  que  large,  très- 
régulièrement  cordiforme.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  planes,  for- 
tement sillonnées.  —  Pattes  médiocres  ;  cuisses  assez  fortes  ;  jambes  peu 
robustes;  tarses  simples  dans  les  deux  sexes;  leurs  articles  légèrement 
triangulaires.  — Corps, déprimé,  ailé. 

Insectes  d'assez  petite  taille,  de  forme  élégante,  d'un  noir  profond, 
mat,  et  propre  à  l'Afrique.  Dejean  s'est  trompé  sur  leurs  affinités 
en  les  plaçant  dans  le  voisinage  des  Siagona,  comme  l'ont  très-bien  fait 
remarquer  M.  Brullé  (Hist.  Nat.  d.  îiis.  V,  p.  83)  et  plus  tard  Erichson 
(Arch.  1839,  II,  p.  319).  Leur  menton  court  et  articulé,  le  l^r  article 
de  leurs  antennes  médiocrement  long  et  leurs  jambes  antérieures  forte- 
ment échoucrées,  suffisent  pour  montrer  qu'ils  n'ont  rien  de  commun 
avec  ce  genre  que  leur  forme  aplatie.  Leurs  rapports  avec  les  Ditomcs 

(1)  C'est  à  tort  que  Dejean  indique  que  le  menton  est  hiarticulé;  il  est  séparé 
du  sous-menton  par  une  suture  très-aisée  à  apercevoir.  M.  Brullé  (Hist.  d.  Ins. 
Y,  p.  85)  a  déjà  rectifié  cette  erreur. 


DITOMIDES.  167 

sont,  au  contraire,  réels,  bien  que  leur  faciès  soit  assez  différent,  et  je 
crois,  avec  M.  Brullé,  que  c'est  dans  la  tribu  actuelle  qu'ils  doivent  être 
placés.  On  n'en  connaît  jusqu'ici  que  deux  espèces  (i). 

coscmiA. 

Dej.  Species  \,  p.  478  (2). 

Genre  très- voisin  des  Melveiniis  et  n'en  différant  même  essentielle- 
ment que  par  son  menton  dépourvu  de  dent  médiane,  mais  ayant  ce- 
pendant un  faciès  notablement  différent,  par  suite  des  particularités  sui- 
vantes :  Le  corps  est  plus  large ,  plus  déprimé,  ponctué  et  pubescent 
sur  toute  sa  surface.  Les  articles  2-5  des  antennes  sont  un  peu  renflés 
à  leur  sommet,  les  suivants  comprimés,  avec  le  dernier  plus  allongé 
que  les  autres. 

Ce  sont  de  très-petits  insectes,  au  plus  de  trois  lignes  de  long,  qui, 
par  leur  forme  très-aplatie,  leur  ponctuation,  la  pubescence  dont  leur 
corps  est  couvert  et  leurs  couleurs,  ont,  au  premier  coup-d'œil,  l'aspect 
de  SiAGoxA  de  très-petite  taille.  Dejcan  les  avait,  dans  l'origine,  placés 
dans  ce  dernier  genre,  et,  après  les  en  avoir  séparés,  il  les  a  mis  à  côté; 
mais  ils  s'en  distinguent  par  les  mômes  caractères  que  le  genre  précé- 
dent. Ils  sont  également  originaires,  pour  la  plupart,  de  l'Afrique  inter- 
tropicale, mais  il  s'en  trouve  aussi  aux  Indes  orientales  ;  on  en  connaît 
cinq  en  tout  (ô). 

ARISTUS. 

(Ziegler)  Latr.  Règne  anim.  éd.  2,  p.  387  (4). 

• 

Menton  concave,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane 
obtuse  ou  tronquée  au  bout,  égalant  presque  ses  lobes  latéraux;  ceux-ci 
larges,  fortement  arrondis  en  dehors.  —  Languette  les  dépassant  beau- 
coup, évasée  et  coupée  carrément;  ses  paraglosses  plus  longues  qu'elle. 
—  Dernier  article  de  tous  les  palpes  ovaiaire.  —  Mandibules  courtes, 
munies  d'une  dent  à  leur  base  au  côté  interne,  inermes  en  dessus  dans 
les  deux  sexes.  —  Labre  médiocre,  un  peu  rétréci  et  faiblement  échan- 

(1)  M.  elegans,  Dej.  loc.  cit.  p;  482;  du  Sénégal.  —  elongatus,  Cliaud.  Bull. 
Mosc.  1843,  p.  721;  duKordofan. 

(2)  Syiî.  SiAGONA,  Dej.  Species  I,  p.  '363,  olim. 

(3)  Esp.  africaines  :  C.  SchuppelH  (figurée  par  M.  Klug,  Symb.  pliys.  Dec.  III, 
Tab.  23,  f.  2),  fasciata,  basalis,  Dej.  loc.  cit.  Cette  dernière,  d'après  Dejean, 
paraît  s'éloigner  assez  des  deux  autres.  —  Esp.  indiennes  :  C.  tielferi^  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  p.  440;  du  pays  des  Birmans.  —  fascigera,  Cliaud.  ibid.  1852, 
n»  1,  p.  92;  du  nord  du  Bengale. 

(4)  Syn,  ScAURUS,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  122.  —  Scarites,  Oliv.  Ent.  III,  p  12 
sq. 


f^ 


168  CAnABlQUES. 

cré  en  avant,  avec  ses  angles  fortement  arrondis.  —  Tête  grosse,  norl 
rétrécie  en  arrière,  convexe,  de  la  largeur  du  prothorax,  avec  son  épi- 
slome  coupé  carrément.  —  Yeux  peu  saillants.  —  Antennes  assez  ro- 
bustes, filiformes,  plus  longues  que  le  prolhorax,  à  1"  article  médiocre, 
subcylindrique,  3«  plus  long  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux.  —  Pro- 
thorax transversal,  lunule,  faiblement  prolongé  à  sa  base,  échancré  en 
demi-cercle  en  avant,  avec  ses  angles  antérieurs  embrassant  la  tète  ; 
son  bord  antérieur  en  dessous,  saillant  et  arrondi  dans  son  milieu.  — 
Elytres  non  soudées,  courtes,  médiocrement  convexes.  —  Pattes  mé- 
diocres; tarses  simples  dans  les  deux  sexes;  leurs  trois  articles  inter- 
médiaires triangulaires,  peu  allongés  ;  le  !«''  plus  long,  de  même  forme; 
tous  ciliés  sur  les  côtés  et  garnis  de  poils  assez  longs  en  dessous. 

Ce  genre  a  été  séparé  des  Ditomcs  de  Bonelli  par  Ziegler,  mais  sans 
qu'il  en  donnât  les  caractères.  Latreille  n'a  fait  que  les  indiquer  som- 
mairement, et  c'est  Solipr  qui,  le  premier,  les  a  exposés  d'une  manière 
complète;  Dejean  et,  plus  récemment,  31.  BruUé  (Histoire  nat.  des  Ins. 
V.  p.  76),  ne  l'ont  pas  admis;  mais  il  présente  des  particularités  très- 
suffisantes  pour  l'être.  Ces  insectes  ont  les  mêmes  mœurs  que  les  Di- 
TOMus;  comme  ces  derniers  ils  fréquentent  de  préférence  les  endroits 
sablonneux,  se  trouvent  ordinairement  sous  les  pierres  et  creusent  dans 
le  sol  des  trous  plus  ou  moins  profonds.  La  plupart  sont  propres  à  la 
Faune  méditerranéenne  (l).  Une  espèce  cependant  {sulcalus)  se  trouve 
jusqu'aux  environs  de  Paris. 

Latreille  (Piègne  Anim,  éd.  2,  p.  3S6)  a  décrit  la  larve  d'une  espèce 
{A.  bucephalus  Oliv.;  sulcalus  F.)  comme  étant  absolument  seniblalile 
à  celle  des  Cicindela  ;  mais  il  a  sans  doute  commis  quelque  confusion 
dans  cette  circonstance. 

DITOMUS.  * 

Bonelli,  Observ.  ent.  part.  l.  Tableau  d.  Genres. 

Menton  fortement  échancré  ;  sa  dent  médiane  aiguë ,  sensiblement 
plus  courte  que  ses  lobes  latéraux.  —  Tête  plus  ou  moins  forte,  sub- 
ovalaire,  visiblement  rétrécie  en  arrière  des  yeux,  tantôt  peu  à  peu, 
tantôt  assez  brusquement.  —  Prothorax  arrondi  sur  les  côtés  en  avant, 
fortement  prolongé  à  sa  base ,  très-peu  échancré  en  avant,  avec  ses 
angles  émoussés,  nullement  prolongé  et  n'embrassant  pas  la  tèle  ;  son 
bord  antérieur  en  dessous  à  peine  ou  non  saillant  dans  son  milieu.  — 
Elytres  plus  ou  moins  allongées. 

Les  autres  caractères  sont  comme  chez  les  Akistus,  dont  ces  in- 
sectes s'éloignent  pour  la  plupart  par  leur  taille  plus  grande ,  et  tous 

(1)  Rapportez  ici  les  Ditom.  sulcatus,  sphœrocephalus,  nitidulus,  capito^ 
ohscurus,  eremita,  du  Species  de  Dejean.  —  Aj.  :  A.  punctulatus.  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1844,  p.  476  j  de  Syrie. 


dixomides.  169 

parleur  forme  plus  allongée.  Solier  (loc.  cit.)  leè  a  divisés  en  deux  sec- 
tions auxquelles  il  assigne  d'assez  nombreux  caractères,  mais  dont  deux 
seulement  me  paraissent  avoir  une  importance  réelle.  Ils  consistent  en 
ce  que  chez  les  uns,  ou  les  Odontocarus,  l'épistome  et  les  mandibules 
ne  présentent  rien  de  particulier  dans  les  deux  sexes;  le  premier  est 
tantôt  tridenté,  tantôt  simplement  échancré  (i);  chez  les  autres,  ou  les 
DiTOKCs  vrais,  l'épistome  est  fortement  cornu  chez  les  mâles ,  moins 
chez  les  femelles,  et  les  mandibules  le  sont  également  en  dessus  dans 
le  premier  de  ces  sexes,  et  simples  dans  le  second  {'■2). 

Ces  insectes  habitent  les  mêmes  contrées  que  les  Aristcs  et  ont  des 
habitudes  analogues. 

CARTERUS. 

Dejean,  Species  Y,  p.  515  (3). 

Ce  sont  des  Ditomus  dont  la  languette  est  grêle,  rétrécie  et  obtuse  en 
avant,  parfois  presque  en  fer  de  lance,  et  dont  les  quatre  tarses  anté- 
rieurs sont  plus  ou  moins  dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires  et  garnis 
en  dessous  d'une  brosse  de  poils  serrés. 

Dejcan,  en  créant  ce  genre,  n'y  avait  compris  qu'une  seule  espèce,  le 
Dilomiis  inlcrceplus  de  HofTmansegg,  mais  je  crois,  avec  M.  Rambur, 
(Faune  eut.  de  l'Andal.,  p.  52),  qu'on  ne  peut  en  séparer  d'autres  Di- 
TOMDS  du  même  auteur,  qui  ont  également  les  tarses  antérieurs  dilatés 
chez  les  mâles,  et  sur  lesquels  Solier  a  établi  son  genre  Odogenius. 
Ainsi  constitué,  le  genre  présente  bien  quelques  variations  dans  la  forme 
du  menton  dont  la  dent  médiane  est  plus  ou  moins  forte ,  celle  de  la 
tête  qui  est  tantôt  assez  grosse,  tantôt  petite,  le  prothorax  qui  est  plus 
ou  moins  arrondi  sur  les  côtés,  etc.,  mais  ces  modiflcations  n'ont  rien 
de  stable,  et  le  genre  me  parait  seulement  devoir  être  partagé  en  deux 
sections. 

j  Dans  l'une,  correspondant  aux  Odogenius  de  Solier,  les  tarses  anté- 
rieurs sont  médiocrement  ou  même  peu  dilatés  :  leurs  articles  sont  plus 

(1)  A  cette  division  appartiennent  les  Dit.  robustus,  cephalotes^  cordatus  et 
distinctiis  du  Species  de  Dejcan.  Les  deux  dernières  sont  identiques,  selon 
31.  RamlKir,  Faune  de  l'Andal.  p.  49.  —  Aj.  Dit.  opflCMS^  Erichs.  in  Wagners 
Reise,  III,  p.  168.  —  ruficornis,  Lucas,  Ann.  d.  Se.  nat.  2*=  série,  XVIII,  p.  62. — 
dilaticoUis,  Lucas,  Explor.  de  l'Alger.  Ent.  p.  32,  pi.  4,  f.  9.  —  spinicolUs^ 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  743.  —  Lefebvrel,  depressus,  Brullé,  Expéd.  de 
Morée.  Ins.  p.  117.  —  oxygonus ,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n°  2,  p.  442.  — 
asiaticus,  Chaud,  ibid.  1852,  n»  1,  p.  90.  —  talpci,  L.  Redtenb.  Denks.  d.  Wien. 
Acad. L 

(2)  Dit.  calydonius  et  cormitus  du  Species  de  Dejean.  —  Aj.  :  D.  siagonoides, 
BruUé,  Expéd.  de  Morée.  Ins.  p.  118.  —  Frioli,  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  III, 
p.  664.  —  angustipenniSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  91. 

(3)  Syn.  Odogemus,  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  III,  p.  664. 


170  CABABIQCES. 

courts  et  plus  serrés  ;  le  labre  est  moins  allongé  et  faiblement  échancré 
ou  entier  en  avant,  et  le  1er  article  des  antennes  est  de  longueur  moyenne. 
On  peut  la  subdiviser  en  espèces  dont  les  mandibules  sont  cornues  chez 
les  màlcs  (i),  et  espèces  chez  lesquelles  ces  organes  sont  simples  dans 
les  deux  sexes  (2).  Une  de  ces  dernières  (fulvipes)  étend  son  habitai 
jusqu'aux  environs  de  Paris. 

Dans  l'autre,  ou  les  Cautehus  proprement  dits,  les  tarses  antérieurs 
sont  plus  fortement  dilatés,  avec  leurs  articles  plus  triangulaires  et  moins 
serrés;  le  labre  est  long  et  assez  fortement  échancré  en  avant;  les  an- 
tennes sont  longues,  avec  le  l^r  article  allongé  (5). 

Comme  les  précédents,  ces  insectes  appartiennent  à  la  Faune  médi- 
terranéenne. 

CHILOTOMUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1842,  p.  846. 

Menton  fortement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux 
aigus  au  bout,  très-arrondis  en  dehors.  —  Languette  étroite,  saillante, 
obtuse  et  ciliée  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tron- 
qué au  bout.  —  Mandibules  fortes,  assez  saillantes,  aiguës  au  bout, 
striées  et  carénées  en  dessus.  —  Labre  transversal,  bilobé  ;  les  lobes  ar- 
rondis. —  Tète  carrée,  plus  longue  que  large.  —  Antennes  de  la  lon- 
gueur du  prothorax,  à  l^  article  gros,  assez  long,  2«  court,  obconique, 
3''  aussi  long  que  le  U^,  de  même  forme  ainsi  que  le  4"  ;  les  suivants 
comprimés,  en  rectangle  court.  —  Prolhorax  cordiforme,  prolongé  à  sa 
base.  —  Elylres  soudées,  parallèles,  assez  convexes,  fortement  striées. 
—  Pattes  médiocres  ;  cuisses  dentelées  en  dessous;  tarses  simples  dans 
les  deux  sexes,  ciliés;  leurs  articles  triangulaires.  —  Corps  très-forte- 
ment ponctué  partout. 

Une  seule  espèce  originaire  de  Perse,  le  Dilomus  chalybeus  de  Fal- 
dermann  (i),  compose  ce  genre,  bien  distinct  des  précédents,  et  qui  sem- 
ble, jusqu'à  un  certain  point,  faire  le  passage  entre  eux  et  les  deux  qui 
suivent.  Je  ne  connais  pas  cet  insecte,  et  la  formule  qui  précède , est 
extraite  de  celle  très-dctaillcc  qu'a  donnée  M.  De  Chaudoir. 

(1)  Ditom.  dama,  Dej.  —  Aj.  :  Odogenius  barbants^  Solier,  loc.  cit.  p.  665. 

(2)  Dit.  pilosus,  fuMpes,  tomentosus,  caucasiens,  Dej.  —  Aj.  :  Carterus  ro- 
tundicolUs,  affinis,  microcephalus,  gracilis,  Ramb.  Faune  ent.  de  l'Andal. 
p.  54  sq.  —  Odofjmhis  rufipes,  Chaud.  Bujl.  Mosc.  1843,  p.  743.  —  Odog.  lon- 
gipennis,  Cliaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  72.  —  DUi)m.  angustus  [pilosus?)  Ménétr. 
Cat!  rais.  p.  104. 

(3)  Curl.  interccptusj  Dej.  Species.  —  Aj.  :  Dit.  megacepludus,  ^Yei\tt,  Isis, 
1838,  n»  6. 

(4)  Fauna  ent.  Transe.  I,  p  .13,  pi.  I,  f.  4. 


DITOMIDES.  171 

PACHYCARUS. 

SoLiER,  Ann.  d.  l.  Soc.  enf.  III;,  p.  666. 

Ce  genre  ne  diffère  essentiellement  du  précédent  que  par  la  forme 
de  son  prothorax  à  laquelle  s'ajoute  un.  petit  nombre  d'autres  caractères 
secondaires.  Cet  organe  n'est  plus  cordiforme,  mais  un  peu  transversal, 
très-peu  convexe,  régulièrement  et  médiocrement  rétréci  en  arrière, 
avec  sa  base  coupée  carrément  sans  aucune  trace  de  prolongement,  son 
bord  antérieur  faiblement  échancré  ,  et  ses  côtés  légèrement  arrondis. 
Les  caractères  accessoires  sont  :  le  labre  rectangulaire,  échancré  en 
avant,  avec  ses  angles  arrondis;  les  antennes  plus  longues  que  le  pro- 
thorax, et  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  larges 
dans  les  deux  sexes,  triangulaires,  épineux  et  ciliés  en  dessous. 

Le  type  du  genre  est  le  Ditomus  cyaneus  d'Olivier,  très-bel  insecte 
propre  à  la  Grèce  et  à  la  Turquie,  d'un  beau  bleu  plus  ou  moins  foncé, 
et  couvert,  comme  le  Chilotomus  chalybcus,  d'une  ponctuation  très-forte 
et  très-serrée  ;  ses  élylres  sont  aussi  soudées.  On  en  connaît  trois  autres 
espèces  des  mêmes  contrées  (i). 

PENTHUS. 

Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  387. 

Genre  établi  sur  le  Dilomus  tcnebrioides  de  M.  Waltl  (2),  ni^s  qui 
me  paraît  à  peine  distinct  du  précédent.  Je  ne  vois  dans  la  très-longue 
diagnose  qu'en  a  donnée  M.  De  Chaudoir,  qu'une  foule  de  petites  mo- 
difications suffisantes  pour  changer  le  faciès  général,  mais  qui  ne  pré- 
sentent rien  d'assez  important  pour  établir  un  genre ,  car  je  ne  regarde 
pas  comme  tel  l'absence  de  soudure  aux  élylres  (5).  Il  paraît  cepen- 
dant que  chez  les  mâles  les  quatre  premiers  articles  sont  un  peu  plus 
dilatés  et  un  peu  plus  courts  que  chez  les  femelles,  qui  les  ont  faits 
comme  chez  le  Pachycarus  cyaneus. 

(1)  P.  Latreillei,  Solier,  loc.  cit.  p.  667.  On  a  cru  cet  insecte  identique  avec  le 
cyaneus  d'Olivier  :  suivant  M.  De  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  443),  il 
en  est  très-distinct.  —  Ditomus  atrocœndeus ,  Waltl,  Isis,  1838,  n»  6.  —  Pach. 
Lrevipennis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  loc.  cit.  p.  444. 

(2)  Isis,  1838,  no  6.  — M.  De  Chaudoir  le  nomme  Penfhus  ienebricosus ,  mais 
depuis  il  a  rectifié  cette  erreur. 

(3)  La  soudure  ou  la  liberté  des  élytres  ne  me  paraissent  pas  avoir  plus  de 
valeur  que  l'absence  ou  la  présence  des  ailes  inférieures.  M.  De  Chaudoir,  au  con- 
traire, a  pris  ce  caractère  pour  point  de  départ  dans  le  tableau  synoptique  qu'il 
a  donné  (Bull.  Mosc.  1843,  p.  390)  dos  genres  qui  précèdent,  et  cela  l'a  conduit 
à  intercaler  les  Chilotomus,  qui  ont  le  prothorax  prolongé  à  sa  base,  entre  les 
Pe?»thus  et  les  Pachycarus,  chez  lesquels  cette  base  est  tronquée.  Je  ne  puis 
trouver  naturel  cet  arrangement. 


a7Î^  CARABIQUE5. 

Cet  insecte  qui  provient  des  environs  de  Constantinople  est  tout  noir, 
ponctué  comme  les  deux  genres  précédents,  et  en  même  temps  pubes- 
ccnt  comme  certains  Diiomus  et  Carterus. 

MYSTROPTERUS. 

Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  844  (1). 

Ce  genre  a  pour  type  le  Diiomus  cœruleus  de  M.  Brullé  (2)  que 
Solier  avait  placé  dans  son  genre  Paciiycarus  ,  sans  remarquer  que 
chez  cet  insecte  le  menton  est  pourvu  d'une  forte  dent  médiane,  plus 
courte  toutefois  que  les  lobes  latéraux.  Ce  caractère  est  le  seul  essentiel 
qui  distingue  les  deux  genres ,  mais  il  s'y  ajoute  cependant  quelques 
différences  accessoires,  qui  modifient  assez  fortement  le  faciès.  Le  corps 
est  plus  étroit  que  celui  du  Pachycarus  cyancus;  le  prothorax  est  un 
peu  plus  long,  et  les  élytres  sont  ovala.ires  au  lieu  d'être  parallèles.  Cet 
insecte  peu  commun  a  été  découvert  dans  la  Morée.  M.  DeChaudoir  en 
a  décrit  une  seconde  espèce  (3)  qui  est,  au  contraire,  plus  large  et  plus 
déprimée  que  le  Pachycarus  cyancus  ;  la  présence  d'une  dent  médiane 
au  menton  est,  d'après  cela,  le  seul  caractère  distinclif  du  genre. 

APOTOMUS. 
Illig.  Mag.  cl.  Insekt.  \l,  p.  348  (4). 

Menton  transversal,  médiocrement  échancré,  sans  dent  médiane.  — 
Languette  en  carré  long,  tronquée  à  son  sommet  ;  ses  paraglosses  ne 
dépassant  pas  son  bord  antérieur.  —  Palpes  maxillaires  plus  longs  que 
la  tête;  leurs  2"  et  3"  articles  très-longs;  le  dernier  plus  court,  en  ovale 
allongé;  les  labiaux  courts  et  grêles  ;  leur  dernier  article  subcylindrique, 
un  peu  arqué.  —  Mandibules  médiocres,  légèrement  arquées,  iiicrmes 
en  dedans.  —  Labre  en  carré  transversal,  échancré  en  avant.  —  An- 
tennes allongées,  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité,  composées  d'ar- 
ticles subcylindriques;  le  2"  très-court.  —  Yeux  arrondis,  grands  et 
sssez  saillants,  — Têle  assez  allongée,  non  rétrécic  en  arrière.  —  Pro- 
thorax plus  long  que  large,  subglobuleux,  avec  un  prolongement  forte- 
ment rétréci  à  sa  base.  —  Elytres  oblongues,  assez  convexes.  —  Pattes 
assez  longues,  peu  robustes;  tarses  simples  dans  les  deux  sexes,  fili- 
formes ;  leurs  articles  légèrement  rétrécis  à  la  base,  couverts  de  cils  nom- 
breux tant  sur  les  côtés  qu'en  dessous. 

La  longueur  extraordinaire  des  palpes  maxillaires  (et  non  des  labiaux, 

(1)  Syn.  Pachycarus,  Solier,  Ann.  d.  I.  Soc.  ent.  III,  p.  667. 

(2)  Expéd.  de  Morée,  Ent.  p.  116. 

(3)  M.  cyanescens,  Bull.  Mosc.  1850,  no  2,  p.  445. 

(4)  Syn.  ScARiTES,  Rossi-  Faun.  Etrusc.  I,  p.  ;i29.  —  Olivier,  Ent.  III,  p.  15. 


GîlAPnîPTÊftlDES.  173 

Comme  l'a  dit  Dejean)  Suffirait  à  elle  seule  pour  distinguer  ce  genre  de 
tous  ceux  de  cette  tribu.  Lalreillc,  dans  l'origine,  avait  placé  l'unique 
espèce  (A.  rufus)  qu'il  connaissait  près  des  Bemcidium,  mais  plus  tard  il 
mil  le  genre  actuel  près  des  Scarites.  Dejean  est  !e  premier  qui  l'ait 
rapproché  des  Ditomcs,  et  je  crois  que  c'est  en  effet  là  sa  place,  bien 
que  la  forme  générale  de  ces  petits  insectes  soit  très-différente  et  rap- 
pelle complètement,  au  premier  coup-d'œil,  celle  des  Dischyuics  et  des 

CLIVI^A. 

Les  Apotomus  sont  tous  de  très-petite  taille,  d'un  jaune-ferrugineux 
ou  brunâtre  et  légèrement  pubescents.  On  les  trouve  sous  les  pierres 
où  il  parait  qu'ils  se  réunissent  quelquefois  en  sociétés  assez  nom- 
breuses. Ils  sont  propres  au  midi  de  l'Europe  et  à  la  Russie  méridionale. 
Les  espèces  décrites  jusqu'ici  ne  s'élèvent  qu'à  trois  (i). 


TRIBU  XIX. 
GRAPHÏPTÉRIDES. 

Languette  cornée,  soudée  à  ses  paraglosses  qui  sont  coriaces,  larges, 
et  tronquée  carrément  avec  elles  en  avant,  ou  un  peu  acuminée  au  mi- 
lieu de  son  bord  antérieur.  —  Mandibules  médiocres,  larges,  arquées 
et  aiguës  au  bout.  —  Labre  plane,  transversal.  —  Tète  ovalaire,  non 
rélrécic  en  arrière.  — Yeux  surmontés  d'une  orbite.  —  Prothorax  cor- 
diforme.  —  Elylres  planes  ou  peu  convexes,  fortement  sinuées  ou  tron- 
quées au  bout. —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légè- 
rement dilatés  chez  les  mâles  ;  crochets  simples. —  Corps  ailé  ou  aptère. 

Jusqu'ici  on  a  confondu  ce  groupe  avec  le  suivant  ou  celui  des  An- 
thiades,  mais  à  tort,  ainsi  que  M.  De  Chaudoir  l'a  fait  remarquer  le 
premier;  mais  je  ne  saurais  partager  l'opinion  de  ce  savant  entomolo- 
giste, lorsqu'il  dit  que  la  véritable  place  de  ces  insectes  est  à  côté  des 
Cymindis  et  des  Corsyra  (2).  Je  crois  que,  tout  en  les  séparant  des 
Anlhiades,  il  n'y  a  pas  moyen  de  les  en  éloigner  ;  les  analogies  sont  trop 
nombreuses  et  trop  fortes  entre  les  deux  groupes. 

Ces  insectes  sont  presque  exclusivement  propres  à  l'Afrique,  de 

(1)  A.  rufus  (Rossi),  Dej.  Species  I,  p.  450,  testaceus^  ibid.  p.  451.  —  rufi- 
thorax,  Pecchioli,  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  VI,  p.  445. 

(2)  Bull.  Mosc.  1850,  n"  1,  p.  48.  A  supposer  que  les  organes  buccaux  fussent 
aussi  voisins  do  ceux  des  Cymindis  que  le  dit  M.  De  Chaudoir,  ce  ([ui  n'est 
pas  parfaitement  démontré  pour  moi  (le  2^  article  des  palpes  labiaux  est,  du 
moins,  comme  chez  la  plupart  des  Antliiades),  ces  organes  ont-ils  donc  une  telle 
valeur  f[u'ils  doivent  l'emporter  sur  la  tète,  les  yeux,  les  antennes,  le  prothorax, 
la  vestiture  des  téguments,  la  distribution  géographi(iue  ;  tous  points  qui  rat- 
tachent manifestement  ces  insectes  aux  Anthia,  de  telle  sorte  que  jusqu'à  ce 
jour,  ils  ont  frappé  tous  les  entomologistes  sans  exceptioû? 


t74  CAnABIQDES. 

moyenne  ou  d'assez  grande  taille,  et  leurs  téguments  sont  toujours,  au 
moins  partiellement,  revêtus  en  dessus,  de  poils  courts,  couchés,  et  for- 
mant un  dessin  en  général  très-élégant,  mais  consistant  en  taches  blan- 
ches sur  un  fond  noir,  ou  noires  sur  un  fond  fauve.  D'après  les  rensei- 
gnements qu'on  possède  (i)  sur  un  de  leurs  genres,  les  Grai-uiptehus, 
ils  seraient  très-agiles  à  la  course  et  s'enfonceraient  dans  le  sable  avec 
rapidité,  quand  on  veut  les  saisir.  On  ajoute  qu'ils  produisent  un  bruit 
strident,  en  frottant  leurs  cuisses  contre  les  bords  latéraux  de  leurs 
élytres. 

Ces  insectes  sont  de  vrais  Troncatipcnnes,  et  forment,  sous  ce  rapport, 
une  exception  dans  la  seciion  act-uelle,  comme  les  espèces  à  élytres  en- 
tières en  font  une  dans  la  seciion  précédente. 

Genres  :  Graphipterus,  Piezia. 

GRAPHIPTERUS. 

Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  VIII,  p.  236. 

Menton  profondément  échancré  ;  son  fond  muni  d'une  large  et  faible 
saillie,  elie-mcme  un  peu  échancrée  (i);  ses  lobes  latéraux  assez  larges, 
arqués  en  dehors  et  aigus.  —  Palpes  peu  robustes  ;  leur  dernier  article 
ovalaire,  arqué  et  tronqué  au  bout  ;  le  2e  des  labiaux  très-long.  —  Labre 
plane  et  sinué  à  son  extrémité,  ponctué  le  long  de  son  bord  antérieur. 

—  Tête  grosse,  renflée  en  arrière,  rélrécie  en  avant,  excavée  entre  les 
yeQX.  —  Ceux-ci  munis  d'orbites  très-prononcées.  —  Antennes  mé- 
diocrement robustes,  comprimées,  parfois  un  peu  élargies  à  leur  extré- 
mité ;  leur  3«  article  beaucoup  plus  long  que  lès  autres.  —  Prothorax 
cordiforme,  avec  ses  angles  antérieurs  très-saillanls  et  fortement  rabattus. 

—  Elytres  brièvement  ovalaires  ou  suborbiculaires,  peu  convexes,  plus 
ou  moins  tronquées  ou  échancrécs  en  arrière  ;  dans  ce  dernier  cas  leur 
suture  souvent  épineuse.  —  Pattes  longues  et  peu  robustes  ;  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  un  peu  dilatés  chez  les  mâles  et 
garnis  en  dessous  de  deux  rangées  longitudinales  de  squaramules  grêles. 

—  Prosternum  caréné  en  arrière  et  muni  d'une  pointe  plus  ou  moins 
saillante. 

A  l'exception  d'une  seule  espèce,  ces  insectes  sont  propres  à  l'Afrique 
et  paraissent  plus  nombreux  dans  les  parties  intertropicales  de  ce  con- 
tinent que  dans  ses  parties  méridionales  où  ils  semblent  en  partie  rem- 
placés par  le  genre  suivant.  Les  espèces  décrites  s'élèvent  déj<à  à  près 
d'une  quarantaine  (3). 

(1)  Voyez  A.  Lcfebvre.  Ami.  d.  1.  Soc.  eut.  I,  p.  otl. 

(2)  Cette  saillie  est  très-visible,  et  par  conséquent  il  n'est  pas  exact  de  dire, 
comme  l'ont  fait  tous  les  auteurs,  que  le  menton  est  dépourvu  de  dent. 

(3)  Esp.  africaines  ;  Aux  seize  espèces  couteuu^s  dans  le  Species  de  De- 


ANTHIADES.  17S 

PIEZIA. 

Brullé^  Hist,  nat.  d.  /«s.  lY^  p.  272. 

Ce  soiil  des  Graphipterus  dont  les  antennes  sont  fortement  com- 
primées, élargies  graduellement  de  leur  hase  à  leur  extrémité,  et  dont 
les  élyires  en  ovale  allongé  sont  sillonnées  et  tronquées  à  leur  ex- 
trémité. 

Le  faciès  est  intermédiaire  entre  celui  des  Graphiptercs  et  celui  de 
certaines  Anthia,  et  le  genre  rattache  par  conséquent  la  tribu  actuelle 
à  la  suivante.  Ces  insectes  paraissent  jusqu'ici  exclusivement  propres  à 
l'Afrique  australe;  on  en  a  déjà  décrit  huit  espèces,  toutes  très-rares 
dans  les  collections  (i). 

TRIBU  XX. 
ANTHIADES. 

Menton  profondément  échancré,  sans  dent  médiane.  —  Languette 
sans  paraglosses,  cornée,  très-grande,  en  spatule  allongée,  concave  en 
dedans,  convexe  en  dehors,  parfois  atrophiée.  —  Labre  voûté.  —  Télé 
tantôt  sans  col,  tantôt  en  ayant  un  en  arrière.  —  Yeux  presque  toujours 
pourvus  d'une  orbite  en  dessus.  — Antennes  robustes,  comprimées; 
leur  3«  article  au  moins  de  la  longueur  du  l*"",  parfois  plus  long  ;  les 
aulres  subégaus.  —  Prothorax  cordiforme  ou  subhexagonal.  —  Elytres 
entières,  très-rarement  tronquées  en  arrière.  —  Tarses  épineux  ou 
ciiiés  en  dessous;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  légèrement 
dilatés  chez  les  mâles.  —  Corps  toujours  aptère. 

Le  retrait  des.Graphiptérides  qu'on  y  avait  compris  à  tort,  rend  celte 

Jean,  aj.  :  G.  Ronxii,  Casteln.  Et.  cnt.  p.  57,  et  sennariensis ,  p.  149.  —  arcua- 
tus  {tril'meatus?  F.),  obscurus,  Gory,  Anii.  d.  1.  Soc.  eut.  II,  p.  206  sq.  — 
trivittatus,GiOVY,\h'\A.y,  p.  209,  pi.  5.  —  rotundatus  (multiguffahts,  Oliv.), 
Uneatus,  Klug,  Symb.  pliys.  Dec.  III,  pt.  22."  —  femoratuSj  Clievrol.  Mag.  d. 
Zool.  Ins.  1835,  pi.  138.  —  rectilineatus  (Irivitfatus ,  Gory),  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1837,  no  2,  p.  12.  —  rotimdipenni.';,  parcicollis,  lufescens^  Chaud,  ibid, 
184.3,  p.  714  sqq.  —  Westwoodii,  De  Brème,  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  2»  sér.  II, 
p.  291,  pi.  7.  —  Walhergiij,  hamatus,  plagialns,  elegontidus,  vittipennis^  velu- 
finm,  fronfalls,  obtusus^  laieralis,  Mvittatus,  macrocephalus ,  Bohcm.  Ins. 
Catlrar.  I,  p.  80.  —  Esp.  de  l'Arabie  :  G.  Goryi,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1848, 
p.  127. 

(1)  P.  ajcillaris,  BruUé,  loc.  cit.  —  aptinoides,  Perroud,  Ann.  d.  1.  Soc. 
Linn.  d.  Lyon,  1845-1846,  p.  25.  —  angustkolUs,  laticoltis,  circmncuicta,  li- 
ncolulu,  latemlis,  UmbateUa,  Bohem.  Ins.  Cafl'rar.  1,  p.  92.  L'une  de  ces  espèces 
doit  correspondre  i  Vaptinoides. 


176  CARABIQUES. 

tribu  parfaitement  homogène  et  naturelle.  Ces  insectes  ont  un  faciès 
particulier  très-remarquable,  et  peuvent  être  considérés  comme  les  plus 
carnassiers  des  Carabiques.  Ils  réunissent  en  effet  tout  ce  qui  peut  les 
rendre  redoutables  aux  autres  insectes  ;  une  taille  souvent  très-grande 
et  qui  ne  descend  pas  au  dessous  de  la  moyenne,  une  bouche  fortement 
armée  et  une  agilité  telle  qu'il  est  difficile  de  les  saisir  (i).  Tous  sont 
noirs,  rarement  d'un  brun-rougeàtre  ,  et  souvent  ornés  de  taches  ou  de 
bandes  blanches  ou  fauves,  formées  par  des  poils  analogues  à  ceux  des 
Graphiptérides.  La  forme  de  leur  languette  qui  se  rapproche  beaucoup 
de  celle  des  Helluonides ,  suffirait  à  elle  seule  pour  les  distinguer  de 
tous  les  autres  groupes  de  Carabiques. 

Une  larve  recueillie  au  Bengale  par  M.  Westermann  et  publiée  par 
M.  Lequien  (2),  comme  àlnniccWe  de  Y  Anlhia  sexgullala,  n'appartient 
pas  même  à  la  famille  des  Carabiques,  et,  selon  toutes  les  probabilités, 
est  celle  d'une  espèce  d'Elatéride  (ô). 

L'Afrique  est  la  patrie  esseniielle  de  ces  insectes;  hors  de  ce  conti- 
nent il  n'y  en  a  que  quelques  espèces  dispersées  en  Arabie,  au  Bengale 
et  dans  le  nord  de  la  Perse,  près  des  bords  de  la  mer  Caspienne. 

Jusque  dans  ces  derniers  temps,  on  les  a  laissés  réunis  dans  l'ancien 
genre  Anthia  de  VYeber.  M.  Hope  (4)  est  le  premier  qui  ait  essayé  de 
Je  diviser,  mais  les  trois  genres  (Anthia,  Pachymorpua  et  Thermo- 
phila)  dans  lesquels  il  a  réparti  ces  insectes ,  étant  basés  uniquement 
sur  quelques  caractères  exlérieurs,  ne  supportent  pas  l'examen  (s). 
Plus  récemment  M.  de  Chaudoir  (6)  en  a  proposé  une  autre  beaucoup 
plus  satisfaisante,  basée  presque  exclusivement  sur  les  organes  buccaux 

(1)  Pour  quelques  détails  à  ce  sujet^  voyez  Burchell,  Travels  in  the  inter.  of 
South- Africa,  I,  p.  417. 

(2)  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1842,  pi.  41. 

(3)  Voyez  Westwood,  An  Introd.  to  the  mod.  Classif.  of  Ins.  I,  p.  68;  et 
Erichson,  dans  ses  Arch.  1841,  1,  p.  73.  Suivant  ce  dernier,  cette  larve  serait 
certainement  celle  de  VAgrypnus  fuscus,  grande  espèce  d'Elatéride  très-com- 
mune au  Bengale. 

(4)  TheColeopt.  Man.  II,  p.  51  et  52. 

(5)  Voici,  en  effet,  comment  sont  caractérisés  ces  genres  : 

Les  Akthia  (type  :  A.  thoracica),  par  leur  prothorax  prolongé  postérieure- 
ment en  un  lobe  très-prononcé  et  bilobé  chez  les  mâles,  plus  court  chez  les  fe- 
melles, et  leurs  élytrcs  non  sillonnées; 

Les  Pachymorpha  (type:  A.  sexguttata),  T^ixr  leur  ])rot\wrax  fortement  cordi- 
forme,  un  peu  prolongé  et  fissile  à  sa  base,  et  leurs  élytres  convexes,  pubescentes 
et  non  sillonnées; 

Les  THERMorHiiA  (type  :  J.  deccmguftafo),  par  leur  prothorax  encore  plus 
fortement  rétréci  à  sa  base,  subhexagonal,  et  leurs  élytres  sillonnées. 

D'après  cela,  il  n'y  a  de  place  dans  aucune  de  ces  divisions  pour  les  espèces  de 
taille  plus  petite,  dont  la  macilenia  et  la  tabida  sont  les  types,  et  qui  sont  pré- 
cisément celles  qu'on  serait  le  plus  tenté  de  séparer  génériquement. 

(6)  Bull.  Mosc.  1850,  no  1,  p.  41. 


ANTHIADES*  177 

et  la  forme  de  la  tête.  Je  l'ai  adoptée,  en  en  retranchant  seulement  un 
genre  (Micbolestia)  qui  ne  me  paraît  pas  suffisamment  distinct.  Le 
tableau  synoptique  suivant  la  fera  saisir  sans  peine  (i)  : 

1.    Tète  sans  col  distinct. 

a  .  Elytres  entières  à  leur  extrémité. 

Languette  de  forme  normale  :  Anthia. 

—       atrophiée  :  Bœoglossa. 

a  a  Elytres  tronquées  à  leur  extrémité  :  Cycloloba. 

IL  Tête  munie  d'un  col  distinct. 

b  Pro thorax  cordiforme. 

Lobes  latéraux  du  menton  mamelonnés  sur  leur  face  externe  :  Cypho- 
loba. 

Lobes  latéraux  du  menton  de  forme  normale  :  Polyhirma. 

b  b  Prothorax  très-allongé,  fusiforme  ou  sublinéaire  :  Atractomta» 

ANTHIA. 

WebeKj  Observ.  ent.  p.  17. 

Lobes  du  menton  allongés ,  se  rétrécissant  rapidement  et  terminés  en 
pointe  très-aiguë.  —  Languette  très-longue.  —2"  article  de  tous  les  palpes 
irès-long,  grossissant  peu  à  peu;  le  dernier  des  labiaux  de  même  forme, 
mais  beaucoup  plus  petit  ;  celui  des  maxillaires  un  peu  déprimé  et  élargi 
au  bout.  —  Mandibules  variables  selon  les  sexes;  celles  des  mâles  plus 
longues,  parfois  prolongées  en  une  pointe  grêle,  arquée  et  très-aiguë.  — 
Labre  grand,  aussi  long  que  large,  en  général  fortement  arrondi  en 
avant.  —  Tête  excavée  entre  les  yeux ,  sans  col  distinct  en  arrière.  — 
Prolhorax  très- fortement  cordiforme.  —  Elytres  ovales-oblongues ,  plus 
ou  moins  convexes,  lisses  ou  sillonnées.  —  Pattes  assez  longues;  tarses 
épineux  en  dessous ,  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  légère- 
ment dilatés  chez  les  mâles  ;  le  premier  de  tous  plus  long  que  les  autres 
à  toutes  les  pattes ,  les  trois  suivants  triangulaires  et  échancrés  au  bout. 

Ce  genre  comprend  les  plus  grandes  espèces  de  la  tribu ,  et  il  est  en 
même  temps  le  plus  nombreux.  C'est  le  seul  également  qui  ait  des  repré- 
sentants hors  de  l'Afrique.  Il  se  divise  naturellement  en  deux  sections, 
selon  que  le  prolhorax  se  prolonge  en  arrière,  surtout  chez  les  mâles,  en 
un  grand  lobe  échancré  postérieurement  (par  ex.  A.  maxillosa),  ou  bien 

(1)  Outre  les  travaux  ci-dessus,  voyez  la  Monograpliie  du  genre  Anthia,  publiée 
par  M.  Lcquicn,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1832,  pi.  38-41,  avec  un  Supplément  par 
Gory,  iljid.,  1839,  pi.  14-16.  —  M.  Guérin-Méueville  a  aussi  douué  récemmuiit 
(in  Lefcbvre  Yoy.  en  Abyssin.  Zool.  las.  p.  2ô6)  un  tableau  des  espèces  au 
nombre  de  44.  11  adopte,  comme  autant  de  sectious,  les  genres  de  M.  Uope. 

Coléoplères.    Tome  I.  12 


178  CARABIQCES. 

qu'il  est  simplement  cordiforme ,  ou  plutôt  presque  hexagonal ,  comme 
dans  la  majorité  des  espèces. 
Le  nombre  des  Anthia   décrites  s'élève  actuellement  à  près  de 


trente  (i). 


B^OGLOSSA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n»  i,  p.  43. 


Languette  atrophiée,  présentant  trois  petites  dents  arrivant  à  peine  à  la 
base  du  premier  article  des  palpes  labiaux.  —  Mandibules  courtes,  larges, 
arquées  en  dehors,  pluridentées  au  coté  interne.  —  Labre  court,  un  peu 
évasé  et  arrondi  en  avant.    . 

Pour  le  surplus ,  ces  insectes  ont  tous  les  carç^çtères  des  Anthia  de  la 
seconde  section.  On  n'en  connaît  que  deux  espèces  d'assez  grande  taille 
et  qui  habitent  l'Afrique  australe  (îî)  ;  l'atrophie  de  leur  languette  est  une 
particularité  très-remarquable. 

CYCLOLOBA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  11°  1,  p.  43. 

Lobes  latéraux  du  menton  larges ,  très-arrondis  en  dehors  ;  leur  bord 
extérieur  formant  un  angle  presque  droit  avec  leur  bord  interne.  — 
Mandibules  couries  dans  les  deux  sexes.  — Labre  transversal,  non  évasé 
et  faiblement  arrondi  en  avant.  —  Prothorax  court,  cordiforme,  plane 
en  dessus.  —  Elytres  ovales ,  presque  planes,  sillonnées,  obliquement  et 
assez  fortement  tronquées  au  bout. 

Ce  genre  lient  encore  aux  Anthia  par  sa  télé  dépourvue  de  col  en 

(1)  Ici  se  rapportent  les  A .  maxiUosa,  fJwracka,  sexguttata,  venator,  Nim- 
vod,  sulcata,  sexmacnlafa,  margimita,  duodecimguttaia^  decemguttata,  bigut- 
tata,  limbata  du  Species  de  Dejean.  —  Aj.  :  Esp.  africaines  :  A.  cinctipennis, 
omoplata,  Lequien,  Monogr.  loc.  cit. —  marginipermis,  costata,  Gory,  loe.  cit. 
pi.  14  et  15.  —  Burchellii,  Hopc,  Anim.  Kingd.  Ins.  I,  p.  270.  —  Mellyi., 
De  Brème,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  II,  p.  292.  — Adœon,  Erichs.  Arch. 
1843,  1,  p.  213.  —  cruoricollis,  Maiih.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  48.  —  atra, 
Chaud,  ibid.  1843,p.  717.  —  mnssilicata^  cephalotes,  Guérin,  Rev.  zool.  1842, 
p .  285 .  —  maouUcolUs,  natalensis,  binotata,  bimaculata,  Perroud,  Ann .  d.  1.  Soc. 
Linn.  d.  Lyon,  1845-16,  p.  29.  —  Hedenborgi,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  114.— 
Therinophila  Forn«nTO,Bertol.Nuov.  Ann.  délie  Se.  nat.  Série  2,  IV,  p.  419.  — 
sexcosiuta,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  131. —  striatopunctafa^  Lefebvrei, 
Guérin-Ménov.  in  Lcfebvre  Voy.  en  Abyssin.  Zool.  Ins.  p.  50. —  Esp.  indienne  : 
Pachymorpha  orienialis  [A.  sexguttata,  var.),  Hope,  The  Col.  Man.  II,  pi.  3, 
f.  4.  :—  Esp.  asiatique  :  A .  Mannerheimii,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  810. 

(2)  Anthia  viUosa^  Thunb.  Dej.  —  A.  melanaria,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I, 
p.  101. 


179 

ANTHIADES. 

arrière;  mais,  par  sa  forme  générale,  il  ressemble  beaucoup  aux  deux 
genres  suivants.  Il  comprend  trois  espèces  de  l'Afrique  australe  (ï). 

CYPHOLOBA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  43. 

Lobes  latéraux  du  menton  assez  courts,  tronqués  à  leur  extrémité, 
portant  chacun  un  gros  mamelon  obtus  sur  leur  face  externe.  —  Palpes 
maxillaires  courts  et  gros  ;  le  2«  article  des  labiaux  moins  grand  que 
chez  les  Anthia.  —  Mandibules  variables  selon  les  sexes  ;  celles  des 
mâles,  surtout  la  gauche,  longues,  arquées,  grêles  et  très-aiguës. — 
Tête  munie  en  arriète  d'un  col  distinct,  mais  assez  gros.  —  Prothorax 
allongé ,  cordiforme.  —  Elytres  ovales ,  peu  convexes ,  alvéolées. 

Ce  genre  fait  le  passage  entre  le  précédent  et  le  suivant.  L'unique 
espèce  (2)  dont  il  se  compose  est  une  des  plus  élégantes  de  la  tribu  ;  ses 
élylres  sont  encore  plus  alvéolées  que  celle  de  VAiUhia  macilenta.  Elle 
est  de  taille  moyenne  et  de  l'Afrique  australe. 

POLYHIRMA. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  44  (3). 

Lobes  du  menton  assez  étroits,  arrondis  en  dehors,  tantôt  assez  allon- 
gés et  terminés  en  pointe  obtuse,  tantôt  plus  courts.  —  Palpes  maxillaires 
courts  et  gros;  le  2"  des  labiaux  notablement  plus  court  que  chez  les 
Anthia  .  leur  dernier  article  parfois  un  peu  triangulaire.  —  Mandibules 
petites  dans  les  deux  sexes.  —  Labre  transversal  et  presque  coupé  car- 
rément. —  Tête  munie  d'un  col  étroit  et  très-distinct.  —  Elytres  ovales 
peu  convexes  ou  planes ,  alvéolées  ou  présentant  quelques  côtes  sail- 
lantes. 

Ce  genre  contient  les  plus  petites  espèces  de  la  tribu,  et  presque  toutes, 
par  leurs  formes  sveltes,  rivalisent  d'élégance  avec  le  genre  précédent. 
Il' y  en  a  dans  les  différentes  régions  de  l'Afni'jue;  mais,  comme  de 
coutume ,  le  plus  grand  nombre  habite  le  Gap  et  la  Terre  de  Natal  (4). 

(1)  A.,septemguttata,¥a.h.  {sexnotata,T)ei.)  —  truncatipennis,pilosa,B6hem» 
1ns.  CafFrar.  I,p.  104. 

(2)  A.  alveolata,  De  Brème,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  U,  p.  292. 

(3)  Syn.  MiCROLESTiA,  De  Chaud,  loc.  cit.  p.  45. 

(  i)  Dejean  n'a  connu  que  deux  espèces  de  ce  groupe  :  la  macilenta  d'Olivier, 
et  sa  propre  gracilis.  —  Aj.  :  A.  Caillaudi,  Gory,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1839, 
pi.  16.  —  graphipteroides,  Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1842,  p.  285.  —  tetra- 
stigma,  pvlioloma,  De  Cliaud.  Bull.  Mosc.  184S,  no  1,  p.  128.  —  Ransnnii,  leu- 
cospilota,  Bertol.  Nuov.  Ann.  dclle  Se.  nat.  Série  2,  IV,  p.  420.  —  rubiginosa, 
suturata  (graphipteroides,  Guérin),  foveata,  notata,  fossulata^  Perroud,  Ann. 


180  CABABIQtJES. 

Le  genre  Microlestia  ne  se  distingue  de  celui-ci  que  par  des  particu- 
larités lout-à-fait  insigniGantes  (1). 

ATRACTONOTA- 

Perroud,  Ann.  d.  l.  Soc.  Linn.  d.  Lyon,  1845-46,  p.  60  (2). 

Lobes  latéraux  du  menton  assez  étroits ,  peu  arqués  en  dehors ,  tron- 
qués et  échancrés  au  bout.  —  Palpes  maxillaires  très-courts  et  gros; 
leurs  deux  derniers  articles  égaux  ;  le  2e  des  labiaux  pas  plus  long  que 
le  dernier.  —Mandibules  petites,  très-larges  et  munies  d'une  dent  bi- 
fide interne  à  leur  base.  —  Labre  court,  arrondi  en  avant.  —  Tête  en 
carré  long ,  dé()rimée ,  munie  en  arrière  d'un  col  étroit.  —  Yeux  petits  , 
sans  orbites.  —  Prothorax  allongé,  fusiforme  ou  sublinéaire.  —  Elytres 
ovales,  peu  convexes,  portant  des  côtes,  jsinuées  obliquement  à  leur 
extrémité. 

On  pourrait,  sous  le  rapport  de  la  forme  générale,  définir  ces  insectes 
des  PoLYniRMA ,  auxquelles  on  aurait  ajusté  un  prothorax  d'ÂGRA  et 
une  tête  de  XA^•THOLI^cs,  genre  de  la  famille  des  Brachélytres.  On  n'en 
connaît  que  deux  petites  espèces,  longues  au  plus  de  cinq  lignes  :  l'une 
d'Angola,  l'autre  de  Natal  (s). 

TRIBU  XXI. 

MORIONIDES. 

Languette  cornée,  plus  ou  moins  libre  à  son  extrémité,  ses  para- 
glosses  très-grêles,  linéaires.  —  Labre  transversal,  échancré.  —  An- 
lennes  en  général  robustes  et  plus  ou  moins  moniliformes.  —  Prothorax 
tarré  ou  rétréci  en  arrière.  —  Elytres  tantôt  entières,  tantôt  tronquées  à 
ieuT  extrémité.  —  Jambes  antérieures  plus  ou  moins  élargies  au  bout  ; 
Sarses  de  la  même  paire  simples  ou  légèrement  dilatés  chez  les  mâles  ; 
jeurs  articles  2-3  munis  dans  ce  cas  en  dessous  d'une  double  rangée  de 
iquammules.  —  Corps  déprimé  ou  très-peu  convexe ,  glabre  et  luisant. 

d.  1.  Soc.  Linn.  d.  Lyon,  1845-1846,  p.  42.  —  exarata,  aniabïlis,  spiiria,  atrata, 
intermedia,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  109.  —  Galinieri,  Ferretti,  Reichc  ia 
Galin.  Yoy.  en  Abyssin.  Ent.  p.  259. 

(1)  A.  tabida^  Fab.  Dej. — rugosopunctata,,  Thunb.,  Leq.,  Gory.  —  oxygona, 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  475.  —  Microlestia  spinipennis,  Chaud,  ibid.  1850, 
11°  1,  p.  46. 

(2)  M.  Perroud  a  écrit  Atractonotus;  j'ai  changé  la  désinence  de  ce  nom  pour 
le  mettre  en  liarmonie  avec  ceux  des  autres  genres  de  la  tribu.  —  Syn.  Netro- 
BERA,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  1,  p.  40. 

(3)  Anthia  formicaria,  Erichs.  Arch.  1843,  I,  p.  214;  d'Angola,  —  Atr, 
MulmnU,V^ïxm^,  loc.  cit.;  de  K«it«il. 


MÔRIONIDES. 


ftl 


Ce  groupe  est  encore  de  ceux  que  Dejean  avait  placés  parmi  les 
Scaritides,  quoique  ses  espèces  s'en  éloignent  beaucoup  par  \euT  faciès, 
et  qu'elles  n'aient  ni  les  jambes  antérieures  palmées  extérieurement,  ni 
même,  à  proprement  parier,  l'arrière-corps  pédoncule  à  sa  base.  Quel- 
ques-unes (Campylocnemis,  Morio)  ressemblent  beaucoup,  au  premier 
aspect,  à  certaines  Feuoma,  et  ne  s'en  distinguent  même  essentielle- 
ment que  par  la  moindre  dilatation  des  tarses  antérieurs  chez  les  mâles, 
et  leurs  antennes  submoniliformes.  D'autres  (Catapiesis,  Homalo- 
MORPHA,  etc.)  sont  de  véritables  Troncatipennes  par  la  forme  de  leurs 
élytres.  Presque  toutes  ont  des  rapports  réels  avec  les  Ozénides  par 
leurs  antennes.  Malgré  ces  analogies,  ces  insectes  doivent  à  leur  forme 
déprimée,  à  leurs  téguments  lisses  et  luisants,  enfin  à  leur  couleur  noire, 
brune  ou  jaunâtre  et  toujours  uniforme,  un  faciès  spécial  qui  les  fait  re- 
connaître sans  peine.  Je  les  place  immédiatement  avant  les  Scaritides 
à  cause  de  la  dilatation  de  leurs  jambes  antérieures  qui  semble  annoncer 
l'élargissement  considérable  que  ces  organes  vont  prendre  dans  cette 
dernière  tribu. 

Les  Morionides  sont  au  moins  de  moyenne  taille  et  ne  paraissent  pas 
être  des  insectes  véritablement  fouisseurs.  Leurs  espèces,  sans  être  bien 
nombreuses,  sont  disséminées  dans  la  plupart  des  régions  chaudes  du 
globe.  Deux  ont  été  découvertes  récemment  dans  les  parties  australes  et 
orientales  de  l'Europe. 

Les  genres  qui  suivent  passent  presque  insensiblement  de  l'un  à 
l'autre,  et,  pour  les  caractériser,  il  faut  tenir  compte  de  la  disposition  des 
stries  des  élytres.  Le  tableau  suivant  aidera  à  les  dure  recoimaître. 

1.   Tête  munie  d'un  col  en  arrière,  avec  une  orbite  prononcée  derrière  les  yeux. 

Stries  des  élytres  entières. 

a    Elytres  tronquées  postérieurement  :  Physocrotaphus. 

a  a      —     entières  :  Campylocnemis,  Morio,  Plafynodes,  Psydrus. 
IL  Tête  sans  col  en  arrière. 

b     Elytres  entières. 

Leurs  stries  complètes  :  Haplochile,  Melisodera. 

—  en  partie  effacées  :  Hemifeles. 
bb  Elytres  tronquées  en  arrière. 

Leurs  stries  incomplètes:  Catapiesis,  Homalomorpha . 

—  entières  :  Geta. 

PHYSOCROTAPHUS. 
ParrY,  Trans.  of  fhe  ent  Soc.  V,  p.  180. 

M.  Parry  n'a  pas  exposé  d'une  manière  précise  les  caractères  de  ce 
genre,  et  l'a  comparé  au  genre  Hellcodes  de  M.  Westwood,  dont  il  a 
le  faciès  et  qui  appartient  à  la  tribu  des  Helluonides,  comme  on  l'a  vu 


182  CARABIQCES. 

plus  haut.  Mais  sa  languette  est  tout-à-fait  différente,  et  par  cet  organe 
comme  par  ses  autres  caractères,  il  me  paraît  rentrer  dans  celle-ci,  el 
non  pas  se  rapprocher  des  Cymindis,  comme  le  dit  M.  Parry.  Voici  les 
caractères  qu'on  peut  lui  assigner  provisoirement  : 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  aipuë  et  bifide.  —  Languette  courte, 
tronquée  en  avant  ;  ses  paraglosses  bien  distinctes.  —  Dernier  article 
des  palpes  labiaux  grossissant  peu  à  peu  et  tronqué  ;  celui  des  maxil- 
laires graduellement  renflé  et  arrondi  au  bout.  —  Mandibules  saillantes, 
aiguës  au  bout,  inermes  en  dedans.  —  Labre  presque  carré,  échancré, 
avec  ses  angles  antérieurs  non  arrondis.  —  Tête  assez  grande,  munie 
d'un  col  distinct  en  arrière ,  ayant  entre  les  yeux  deux  dépressions 
ovales.  —  Antennes  grêles,  médiocres;  leurs  articles  cylindriques,  le  l""" 
plus  long  el  plus  gros  que  les  autres.  — Prothorax  transversal,  forte- 
ment cordiforme.  —  Elytres  subparallèlcs ,  tronquées  au  bout,  sillon- 
nées; les  sillons  entiers,  —  Pattes  médiocres  ;  tarses  simples,  à  articles 
triangulaires,  ciliés  en  dessous.  —  Corps  déprimé. 

Le  faciès  est  p!us  voisin  de  celui  des  Helluonides  que  de  celui  des 
MoRio,  et  ce  genre  peut  être  considéré  comme  rattachant  l'un  à  l'autre 
les  deux  groupes.  11  ne  contient  qu'une  espèce  de  Ceylan  que  M.  Parry 
nomme  P.  ceylonicus  ;  elle  est  de  taille  moyenne  et  d'un  noir  brillant. 

CAMPYLOCNEMIS. 

Westw.  Arcan.  etit.  ï,  pi.  23  (1). 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  et  courte  dent 
médiane  bifide  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  au  bout.  —  Languette  dé- 
passant ces  derniers,  légèrement  échancrée  en  cœur  antérieurement; 
ses  paraglosses  très-grêles,  pas  plus  longues  qu'elle  et  libres  dans  toute 
leur  longueur.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  un  peu  ova- 
laire  ;  celui  des  labiaux  plus  long,  légèrement  arqué,  grossissant  peu 
à  peu;  tous  tronqués  au  bout.  —  Mandibules  médiocres,  robustes, 
élargies  et  pluridentées  au  côté  interne  à  leur  base ,  arquées  dans  le 
reste  de  leur  longueur.  —  Labre  transversal,  assez  fortement  et  an- 
gulairement  échancré.  —  Tête  carrée ,  munie  d'un  cou  brusquement 
formé  en  arrière  des  yeux ,  ceux-ci  surmontés  d'une  carène  longitu- 
dinale; épistome  échancré  en  demi-cercle. —  Antennes  plus  courtes 
que  le  prothorax;  leur  l^r  article  gros,  en  massue  arquée,  2-3  ob- 
coniques  et  égaux  ;  les  six  suivants  courts,  subcylindriques ,  un  peu 
comprimés  ;  le  dernier  de  même  forme,  plus  long.  —  Prolhorax  aussi 

(1)  Syn.  ScARiTES,  Schreb.  Trans.  of  tlie  Linn.  Soc.  VI,  p.  206.  —  Heteros- 
CELis,  Boisd.  Faune  ent.  de  l'Océanie,  I,  p.  25  ;  nom  déjà  employé  par  Lalreille 
pour  un-genre  d'Hémiptères.  —  Hyperion,  Do  Casteln.  Et.  ent.  p.  73;  nom  trop 
voisin  de  celui  d'HïPH^CREON  proposé  par  M.  Mac-Leay  (Anmil.  Jav.  p.  22)  pour 
un  genre  de  la  famille  actuelle. 


morionides.  183 

long  que  large,  cordiforme,  légèrement  échancré  en  avant,  fortement 
sillonné  sur  le  disque  et  impressionné  près  des  angles  postérieurs.  — 
Elytres  allongées,  parallèles,  peu  convexes,  sinuées  au  bout,  fortement 
sillonnées;  les  stries  entières.  —  Pattes  médiocres,  très-robustes;  jambes 
antérieures  fortement  et  obliquement  prolongées  en  dedans  au  dessous 
de  leur  échancrure  ;  tarses  de  la  même  paire  simples,  en  triangle  ren- 
versé; cuisses  postérieures  plus  fortes  que  les  autres,  dépassant  un  pea 
les  élytres  ;  jambes  de  la  mêiiie  paire  arquées.  —  Corps  très-allongé, 
parallèle. 

L'espèce  unique  (l)  qui  compose  ce  genre  est  très-voisine  des  Morio 
qui  suivent,  mais  d'une  taille  gigante-sque.  C'est  un  insecte  originaire  de 
l'Australie,  de  près  de  2  pouces  1^2  de  long  et  en  entier  d'un  noir 
brillant.  Il  est  extrêmement  rare  dans  les  collections ,  quoique  connu 
depuis  longtemps. 

MORIO. 


Latr.  Regn.  anim.  éd.  I^  111,  p.  189. 


Les  caractères  distinctifs  de  ce  genre  et  du  précédent  se  réduisent  à 
ceux  qui  suivent  : 

Languette  un  peu  évasée  à  son  sommet  et  largement  échancrée.  — 
Dernier  article  des  palpes  ovalaire.  —  Labre  plus  fortement  échancré 
en  triangle.  —  Articles  5-10  des  antennes  carres,  légèrement  trans- 
versaux et  émoussés  aux  angles.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  un  peu  dilatés  chez  les  mâles;  le  P^  plus  ou  moins  prolongé 
à  son  angle  antérieur  interne,  glabre  en  dessous;  les  deux  suivants 
garnis  d'écaillés  disposées  sur  deux  rangées  longitudinales  ;  cuisses  pos- 
térieures pas  beaucoup  plus  fortes  que  les  autres,  n'atteignant  pas  le 
sommet  des  élytres  ;  jambes  de  la  même  paire  droites. 

La  forme  générale  du  corps,  les  impressions  de  la  tête  et  du  pro- 
thorax, les  stries  des  élytres,  la  couleur  générale  qui  est  conslamment 
d'un  noir  plus  ou  moins  brillant,  tout  le  reste,  en  un  mot,  ne  diffère  en 
rien  d'essentiel  de  ce  qui  existe  chez  IcsCampylocnemis;  mais  les  Morio 
ne  peuvent  se  comparer  à  ce  dernier  genre  sous  le  rapport  de  la  gran- 
deur. Ce  sont  des  insectes  de  taille  moyenne  ou  un  peu  au-dessus.  La 
plupart  de  leurs  espèces  habitent  l'Amérique,  à  partir  des  Etats-Unis 
jusque  dans  le  sud  du  Brésil.  L'Afrique  et  les  Indes  orientales  en  pos- 
sèdent quelques-unes  ;  et  récemment  on  en  a  découvert  deux  sur  les 
confins  de  l'Europe  et  de  l'Asie.  Le  nombre  total  de  celles  qu'on  connaît 
aujourd'hui  s'élève  à  neuf  (2). 

(1)  Scar.  Schrœteri,  Schreb.  loc.  cit.  pi.  21,  f.  10;  figure  passable,  mais 
bien  inférieure  à  celle  donnée  par  M.  Westwood  dans  ses  Arcana  ent.  pi.  23, 
ï.iab. 

(2)  Aux  cinq  esp.  du  Specics  de  Dejean,  aj.  :  Esp.  américaines  :  M.  œqmto- 


184  CABABIQOEJI. 

PLATYNODES; 

Westtv.  Trans.  of  ihe  eut.  Soc.  IV,  p.  278. 

Menton  lar^e,  fortement  échancrô ,  muni  d'une  dent  médiane  bifide; 
ses  lobes  latéraux  srrands,  arrondis  en  dehors.  —  Languette  petite, 
élroite,  arrondie  au  bout,  carénée  sur  sa  face  externe  (il.  ' —  Palpes 
courts  ;  le  dernier  article  dos  labiaux  un  peu  ovalaire  ;  celui  des  maxil- 
laires filiforme.  —  Mandibules  saillantes,  largement   et   obtusément 
dentées  au  côté  interne,  très-aiguës  au  bout.  —  Labre  carré,  fortement 
échancré,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tête  grande,  presque  carrée, 
plane,  munie  d'un  col  en  arrière  et  d'un  gros  renflement  en  arrière  de 
chaque  œil.  —  Antennes  assez  courtes  ;  leurs  articles  terminaux  com- 
primés, veloutés,  avec  un  petit  trait  lisse  sur  chacun  d'eux.  —  Prothorax 
transversal,  plus  large  que  la  tête,  fortement  cordiforme.  —  Elytres 
parallèles,  planes,  étroitement  marginées,  finement  sillonnées;  les  sil- 
lons entiers.  — Pattes  médiocres;  tarses  antérieurs  non  dilatés;  chacun 
de  leurs  articles  muni  en  dessous  d'une  double  rangée  de   cils.  — 
Corps  large  et  déprimé. 

Ce  genre  voisin  des  Mowto  en  diffère  par  un  assez  grand  nombre  de 
caractères,  surtout  par  la  languette  et  la  tête  plus  fortement  rétrécie  en 
arrière.  Il  ne  se  compose  que  d'une  grande  espèce  (H.  Weslermnnni 
Westw.)  de  la  côte  de  Guinée,  longue  d'un  pouce  et  d'un  noir  brillant 
comme  les  Mobio. 

PSYDRUS. 
.T.  Le  Conte,  Ann.  ofthe  Lyc.  of  New-York,  H,  p.  153. 

Je  ne  connais  pas  ce  genre  et  ne  puis  que  reproduire  les  caractères 
que  lui  assigne  son  auteur  : 

Menton  grand,  concave,  profondément  échancré,  sans  dent.  —  Palpes 
labiaux  courts  ;  leur  dernier  article  un  peu  plus  long  et  plus  gros  que 

rius,  Reiche,  Rev.  zool.  1842,  p.  377.  —  Laferfei,  Guérin,  ibid.  1844,  p.  254. 

—  cordahiSj  Cliaud.  Rnll.  Mosc.  1837,  n"  3,  p.  43  (monilicornis?)  —  trogosi- 
ioides,  Chaud,  ibid.  1852,  p.  81.  —  Esp.  africaines  :  M.  paraUelus,  Klnp.  Insekt. 
V.  Madao;.  p.  40.  —  quineensis,  ImhofP,  Verh.  d.  nat.  Gesells.  in  Rasel,  VI, 
p.  166  [senegolensis  Dej.  Cat.)  —  anfhrarinus,  Rohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  122. 

—  Esp.  asiatiques  :  M.  colchidicKS,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  437.  —  cauca- 
siens, Mntsch.  ibid.  1845.  p.  12  (colchidicus  Chaud.).  —  ohJmp^cus,L.l^ed- 
tenb.  in  Russep:.  Reise^  II,  p.  980.  Tab.  A,  f.  4.  —  Esp.  des  îles  Philippines  : 
M.  liizonkus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  n"  t,  p.  81. 

(1)  M.  Westwood  ne  parle  pas  des  paraglosses;  d'après  la  figure  (pi.  21, 
f.  1  Ac,  loc.  cit.)  qu'il  a  donnée  de  la  languette,  ces  organes  n'existeraient  pas, 
caractère  qui  établit  entre  le  genre  et  les  Helluonides  une  analogie  réelle,  en 
supposant  qu'il  soit  exact. 


MORfbxrDES.  18S 

les  autres,  tronqué  au  bout;  les  maxillaires  à  pénultième  ariicle  du 
double  plus  court  que  les  autres,  le  dernier  tronqué.  —  Mandibules 
très-aiguës.  —  Labre  court,  légèrement  échancré.  —  Tète  large,  trian- 
gulaire, rétrécie  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci  arrondis,  saillants.  — 
Antennes  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité,  à  l^r  article  allongé, 
3e  un  peu  plus  long  que  les  suivants,  dernier  plus  grand  et  ova'c  ;  les 
autres  moniliformes,  égaux.  —  Prothorax  subcordiforme,  arrondi  sur 
les  côtés,  rétréci  à  sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  droits  et  aigus. 
—  Elytres  plus  larges  que  le  prolhorax,  planes,  non  sinuées  ni  tronquées 
au  bout.  —  Pattes  médiocres:  tarses  assez  larges,  les,  antérieurs  à 
articles  triangulaires,  le  pénultième  petit;  crochets  des  tarses  simples; 
trochanters  postérieurs  larges,  tronqués  au  bout. 

D'après  ces  caractères,  il  est  manifeste  que  ce  genre  appartient  à  la 
tribu  actuelle.  M.  J.  Le  Conte  l'a  établi  sur  un  petit  insecte  d'environ 
3  lignes  1/2  de  long,  découvert  par  lui  sur  les  bords  du  lac  Supérieur,  et 
qu'il  nomme  P.  picexis. 

HAPLOCHILE. 
J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  204  (1). 

Menton  subtransversal,  assez  profondément  échancré,  sans  dent  mé- 
diane. —  Palpes  courts,  grêles  :  leur  dernier  article  légèrement  ovalaire 
et  obtus  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  robustes,  largement  canali- 
culées  au  côté  externe,  arquées  seulement  au  bout  et  aiguës.  —  Labre 
fortement  transversal,  à  peine  échancré  en  avant.  —  Tête  brièvement 
triangulaire,  carénée  de  chaque  côté,  sans  col  en  arrière,  mais  présentant 
un  léger  sillon  circulaire  en  arrière  des  yeux.  —  Antennes  médiocres, 
grossissant  faiblement  à  leur  extrémité,  à  article  1  gros,  2  aussi  long 
que  4  et  de  moitié  plus  court  que  3,  5-10  globuleux,  perfoliés,  11  plus 
grand,  ovalaire  et  acuminé  au  bout.  —  Prothorax  légèrement  cordi- 
fbrme ,  finement  rebordé  latéralement  avec  ses  angles  postérieurs  re- 
levés. —  Elytres  allongées,  parallèles,  déprimées  sur  le  disque  seule- 
ment, ponctuées  en  stries  entières.  — Pattes  courtes;  les  trois  premiers 
articles  dos  tarses  antérieurs  faiblement  dilatés,  triangulaires,  un  peu 
villeux  en  dessous. 

Ce  genre  est  établi  sur  un  petit  insecte  des  Etals- Unis,  que  Dejean 
avait  placé  avec  quelque  doute  parmi  les  Morio,  sous  le  nom  de  M.  pyg- 
inœus,  et  qui  s'écarte  en  etîel  beaucoup  de  ce  genre  par  ses  caractères 
et  même  par  son  facics.  Selon  M.  J.  Le  Conte,  i!  se  trouve  dans  l'Ala- 
bama,  mais  il  y  est  rare;  j'en  dois  un  exemplaire  à  la  bienveillance  de 
ce  savant  entomologiste. 

(1)  Syn.'  Aplochu-e,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  36.  C'est 
dans  cet  ouvrage  que  M.  J.  Le  Conte  a  donné  les  caractères  du  genre. 


186  CARABI^VES. 

MELISODERA. 

Westw.  Mng.  d.  Zool.  Ins.  1835,  pi.  132. 

Sous  ce  nom,  M.  Westwood  a  publié  un  genre  dont  il  n'a  pas  donné 
les  caractères,  mais  dont  il  a  figuré  le  type  avec  des  détails  suffisants 
pour  qu'on  puisse  lui  assigner  une  formule  générique  et  déterminer  sa 
place,  qui  me  paraît  être  ici.  D'après  ces  figures,  les  caractères  de  celte 
coupe  seraient  les  suivants  : 

Menton  c(xjrt,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane 
simple  ;  ses  lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  grande,  tronquée  au 
bout  ;  ses  paraglosses  linéaires,  libres,  plus  longues  qu'elle.  —  Mandi- 
bules courtes,  larges,  arquées  et  aiguës  au  bout,  inermes  en  dedans. — 
Labre  transversal,  légèrement  échancré.  —  Tête  médiocre,  non  ré- 
trécie  en  arrière,  avec  une  carène  longitudinale  sur  chaque  œil  et  une 
fossette  sur  le  front.  —  Antennes  courtes,  robustes,  à  ler  article  gros, 
allongé,  2e  obconique,  3"  presque  aussi  long  que  le  \^^,  obconique  ; 
les  suivants  moniliformes.  —  Prothofax  transversal,  cordiforme,  faible- 
ment échancré  en  demi-cercle  en  avant;  ses  angles  distincts;  un  sillon 
longitudinal  bien  marqué  sur  le  disque.  —  Elytres  parallèles,  entières 
et  arrondies  au  bout;  leurs  stries  entières.  —  PatteS  robustes;  jambes 
antérieures  élargies  au  bout;  tarses  à  articles  triangulaires,  peu  dilatés. 

M.  Westwood  nomme  cet  insecte  Hi.  picipennis;  il  est  de  taille 
moyenne  et  originaire  de  rAaslralle. 

HEMITELES. 
Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  44. 

Je  ne  connais  pas  ce  genre;  mais  les  caractères  que  lui  assigne 
M.  Brullé,  quoique  incomplets,  montrent  qu'il  est  très-distinct  égale- 
ment. Ils  peuvent  se  formuler  ainsi  : 

Menton  muni  d'une  dent  simple  et  obtuse. — Palpes  filiformes.  —  Labre 
transversal,  à  peine  échancré.  —  Tête  ayant  entre  les  yeux  deux  impres- 
sions assez  fortes.  —  Antennes  grèies,  à  articles  cylindriques  et  un  peu 
amincis  à  la  hase.  —  Prolhorax  transversal;  ses  angles  postérieurs 
aigus,  les  atitérieurs  arrondis;  un  fin  sillon  longitudinal  sur  le  disque; 
une  ligne  transversale  près  du  bord  antérieur  et  deux  impressions  voi- 
sines de  la  base  très-marquées.  —  Elytres  ovales,  un  peu  convexes; 
leurs  stries  lisses,  bien  marquées;  les  internes  effacées  à  la  base  à 
partir  de  la  cinquième.  —  Tarses  semblables  chez  les  deux  sexes,  à 
articles  triangulaires;  ceux  des  nsàles  garnis  eu  dessous  de  deux  rangées 
de  squammules. 

On  n'eu  connaît  qu'une  espèce  {U.  ?<i<errwp<ws),  longue  d'environ 


MORIONIDES.  187 

5  lignes,  noire,  avec  les  pattes  et  la  moitié  terminale  des  antennes 
brunes.  Elle  est  de  Madagascar. 

CATAPIESIS. 

SoLiEn,  Ann.  d.  l.  Soc.  enf.  y,  p.  595  (1). 

Menton  fortement  échancré,  muni  d'une  grande  dent  médiane  snb- 
aiguë  ;  ses  lobes  latéraux  concaves,  tronqués  obliquement  en  avant.  — 
Languette  grande,  un  peu  rélrécie  et  tronquée  au  bout  ;  ses  paraglosses 
plus  courtes  qu'elle,  libres  seulemeiU  ;i  leur  extrémité  qui  est  arrondie. 
—  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire.  —  Mandibules 
courtes,  arquées;  la  gauche  incrme  en  dedans,  la  droite  munie  d'une 
dent.  —  Labre  transversal,  faiblement  échancré.  —  Tète  assez  petite, 
sans  col  distinct.  —  Yeux  saillants.  —  Antennes  plus  courtes  que  le 
prothorax,  comprimées  ;  leurs  articles  plus  allongés  que  chez  les  Morio 
et  égaux  à  partir  du  4".  —  Prothorax  transversal,  un  peu  rétréci  en 
arrière,  tronqué  et  bi-impressionné  à  sa  base,  avec  un  fin  sillon  médian, 
largement  échancré  en  avant.  —  Elytres  tronquées  à  leur  extrémité, 
finement  striées;  les  stries  effacées  à  la  base.  —  Pattes  courles,  ro- 
bustes ;  jambes  antérieures  élargies  à  leur  extrémité  ;  tarses  de  la  même 
paire  pareils  dans  les  deux  sexes  ;  tous  fortement  ciliés  en  dessous.  — 
Corps  large,  déprimé  et  luisant. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  propres  à  l'Amérique  et  deux  seulement 
ont  été  décrites  jusqu'ici  (2).  J'en  possède  une  du  Mexique  qui  me 
paraît  nouvelle.  Leur  couleur  est  d'un  noir  uniforme  très-brillant  et  leur 
taille  assez  grande. 

HOMALOMORPHA. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V^p.  46. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  courte  et  bifide.  —  Dernier  article 
des  palpes  subcylindrique.  —  Mandibules  presque  droites.  —  Labre 
transversal ,  profondément  et  trianguiairement  échancré.  —  Tète  non 
rétrécie  en  arrière,  marquée  de  deux  fossettes  et  de  deux  lignes  obli- 
ques entre  les  yeux.  — Antennes  plus  courtes  que  le  prolliorax,  moni- 
liformes;  leurs  articles  comprimés  et  par  suite  presque  carrés.  —  Pro- 

(1)  Syn.  AxiNOPHORUs,  Gray,  Anim.  Kiugd.  Ins.  ï,  p.  271,  pi.  13,  f.  5  et  34, 
f.  2.  —  Basoleia,  Westw.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1835,  pi.  132.  —  îIololissu.s, 
Manh.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  43. 

(2)  C.  nitida,  Sol.  loc,  cit.  [Axinophorus  brasiliensi's  Gray,  Basoleia  id. 
Wcstw.  Hololissus  hicanoides  Mahli.  loc.  cit.).  Tous  ces  noms  appartiennent 
sans  aucun  doute  à  la  même  espèce,  bien  qu'on  ait  regardé  celle  décrite  par 
M.  Gray,  comme  différente  de  la  nifida  de  Solier.  Le  nom  de  l'entomo- 
logiste anglais  a  la  priorité,  —  colombica,  Chevr.  Rev.  zool.  1838,  p.  286. 


188  CARABIQUES. 

thorax  presque  aussi  Ion»  que  large,  rétréci  près  des  angles  postérieurs, 
échancré  en  avant,  avec  ses  angles  antérieurs  saillants;  un  fin  sillon  dorsal 
et  deux  impressions  en  fer-à-cbeval  très-marqués  en  dessus.  —  Ely- 
tres  en  carré  long,  tronquées  au  bout,  ayant  à  leur  base  un  repli  for- 
mant sur  chaque  épaule  une  petite  dent.  —  Tarses  antérieurs  ayant 
leurs  articles  2-j  un  peu  dilatés,  triangulaires  et  garnis  en  dessous  de 
petites  squammules.  —  Corps  Iros-aplati. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  M.  Brullé.  Quoique  incomplets  à 
certains  égards,  ils  suffisent  pour  faire  reconnaître  que  ce  genre  diffère 
des  Catapiesis  par  la  dent  de  son  menton,  l'échancrure  du  labre,  le 
repli  que  présente  ses  élytres  à  leur  base,  sa  forme  plus  aplatie,  etc. 
On  n'en  connaît  qu'une  espèce  {H.  caslanea  Brullé  loc.  cit.  pi.  14,  f.  5) 
originaire  de  Cayenne  et  longue  d'environ  5  lignes.  Elle  n'existe  à 
Paris  que  dans  la  collection  de  M.  Buquet. 

GETA. 

PuTZEYs,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  â.  Liège,  11^  p.  399. 

Menton  profondément  échancré.  muni  d'une  dent  médiane  forte  et 
aiguë  ;  ses  lobes  latéraux  allongés,  un  peu  rétrécis  et  arrondis  en  avant. 
—  Languette  carrée,  faiblement  échancrée  en  avant  ;  ses  paraglosses 
presque  indistinctes.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tronqué 
au  bout.  — Mandibules  assez  saillantes,  larges,  arquées  au  bout,  inermes 
en  dedans.  —  Labre  court,  fortement  échancré  en  triangle.  —  Tète 
presque  carrée,  non  rétrécie  en  arrière,  avec  deux  sillons  arqués  en 
avant.  —  Yeux  saillants.  —  Antennes  plus  courtes  que  le  prolhorax, 
à  l^f  article  gros,  eU  massue,  3"  un  peu  plus  que  les  autres,  obconi- 
ques  ;  tous  les  autres  arrondis.  —  Prolhorax  un  peu  transversa!,  médio- 
crement rétréci  en  arrière,  échancré  en  demi-cercle  en  avant;  tous  ses 
angles  dis!incts;  un  fin  sillon  médian  et  deux  voisins  de  la  base  bien  mar- 
qués en  dessus.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  faiblement  tronquées 
au  bout,  avec  l'angle  externe  fortement  arrondi;  leurs  stries  entières. 
— Tarses  (femelle)  simples.  —  Corps  en  carré  allongé,  très-déprimé. 

M.  Putzeys  a  fondé  ce  genre  sur  un  insecte  du  Brésil,  dont  il  a  pris 
connaissance  dans  ma  collection  et  qu'il  a  bien  voulu  nommer  G.  Lacor- 
dat'ref.  Il  est  d'un  rouge-brun  uniforme,  et  long  d'environ  1  pouce.  J'en 
donne  les  caractères  plus  au  long  qu'il  ne  l'a  fait.  C'est  un  genre  voisin 
des  HoMALOMORPHA,  mais  bien  distinct  par  un  assez  grand  nombre  de 
caractères.  Le  mâle  doit  certainement  avoir  des  squammules  sous  ses 
tarses  antérieurs;  mais  je  ne  possède  que  la  femelle. 


SCARITIDE9.  189 

SECTION  IV.    Elle  ne  comprend  qu'une  seule  tribu, 

TRIBU  XXII. 

SCARITIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.  —  2°  article  des  antennes  au  moins 
aussi  long  que  le  S».  —  Protiiorax  séparé  de  l'arrière-corps  par  un  pé- 
doncule. —  Jambes  antérieures  élargies  à  leur  extrémité,  palmées,  di- 
gitées  à  leur  sommet  en  dehors,  profondément  échancrées  au  côté 
interne;  tarses  de  la  même  paire  presque  toujours  simples  dans  les  deux 
sexes  et  sans  brosses  de  poils  ni  squammulcs  en  dessous;  leurs  trois 
premiers  articles  parfois  légèrement  dilatés  chez  les  mâles. 

Telle  que  je  l'établis,  cette  tribu  correspond  exactement  à  celle  des 
Scaritiens  de  M.  BruUé  (i),  c'est-à-dire  qu'elle  ne  contient  aucun  des 
éléments  étrangers  que  Latreille,  Dejean  et  tous  les  auteurs  en  général 
y  avaient  introduits.  Son  caractère  essentiel  réside  non  dans  le  pédon- 
cule qui  unit  le  prothorax  à  l'arrière-corps,  car  cette  particularité  existe 
déjà  d'une  manière  prononcée  dans  la  plupart  des  tribus  de  la  section 
précédente,  mais  dans  la  forme  des  jambes  antérieures  qui  persiste 
dans  (outes  les  espèces  sans  exception.  Une  autre  particularité  qu'on 
n'a  pas  assez  remarquée,  est  la  longueur  du  2«  article  des  antennes. 
C'est  ici  également  que  se  présente  dans  quelques  genres  celte  modi- 
fication singulière  des  mâchoires,  consistant  dans  la  suppression  com- 
plète de  leur  crochet  terminal ,  qui  est  remplacé  par  une  extrémité 
fortement  arrondie.  Chez  quelques  autres  la  languette  affecte  des  formes 
assez  bizarres. 

Ces  insectes  sont  presque  tous  de  couleur  noire,  éminemment  épigés, 
et  probablement  tous,  sans  exception,  fouisseurs.  Les  appétits  carnassiers 
sont  très-développés  chez  celles  de  leurs  espèces  qui  ont  été  observées, 
et  c'est  à  tort  que  Latreille  a  jeté  quelque  doute  sur  ce  fait  (2).  Les  uns 
figurent  parmi  les  plus  grands  Carabiques  connus,  les  autres  parmi  les 
plus  petits.  Ils  sont  répandus  dans  presque  toutes  les  régions  du  globe, 
mais  leurs  formes  sont  plus  variées  en  Amérique  qu'ailleurs,  et  trois  de 
leurs  genres  seulement  (Scaeites,  Dyschiuils  et  Clivina),  ont  des  re- 
présentants en  Europe. 

J^ai  pris  pour  guide  dans  l'arrangement  qui  suit,  le  beau  travail  que 
M.  Putzeys  a  publié  sur  ces  insectes  (j),  et  dans  lequel  leurs  genres 
sont  groupés  très-naturellement  d'après  la  forme  des  mâchoires. 

(1)  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  52. 

(2)  Icoii.  d.  Coléopt.  d'Eur.  éd.  1,  p.  71. 

(3)  «  Monographie  des  Clivina  pt  gçnres  voisiius;  précédée  d'ua  tableau  sy- 


190  CARASÎQtiES. 

I.  Mâchoires  arrondies  à  leur  extrémité  :  Pasîmachus,  Emydopterus,  Care- 

nurrij  Scaraphites. 

II.  Mâchoires  arrondies  à  leur  extrémité  et  munies  d'une  dent  interne  :  Acan- 

ihoscelis. 

III.  Mâchoires  arquées  et  très-aiguës  à  leur  extrémité. 
A    Languette  non  prolongée  en  pointe. 

a    Mandibules  allongées. 

Robustes  et  se  croisant  médiocrement  àtl  repos  :  Scarites,  Gnathoxys, 
Scapterus. 

Plus  grêles  et  se  croisant  très-fortement  au  repos  :  Oxystomus,  Oxy- 
gnathus,  CamptodonttiSj  Stratiotes. 

a  a  Mandibules  courtes  ou  médiocres. 

6     Yeux  très-saillants. 

A  découvert  :  Lachenus. 

Cachés  sous  une  orbite  :  Cryptomma. 

b  b  Yeux  médiocrements  saillants  :  Acephorus,  Dyschirius. 

B     Languette  prolongée  en  pointe. 

c     Lobes  latéraux  du  menton  entiers  :  CUvinaj,  Pyramis,  Aspidoglossu, 
Ardistomis. 

c  c  Lobes  latéraux  du  menton  fendus  :  Schizogenius. 

PASIMACHUS. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  part.  2,  p.  44  (1). 

Menton  court,  non  concave;  sa  dent  médiane  forte  et  atteignant  à 
peine  le  niveau  des  lobes  latéraux;  ceux-ci  très-larges,  obliquement 
arrondis.  —  Languette  plane,  transversale,  tronquée  en  avant ,  dé- 
passant les  paraglosses  ;  celles-ci  adhérentes  aux  lobes  latéraux  du 
menton  et  cachées  par  eux.  — Dernier  article  de  tous  les  palpes  en  cône 
allongé,  un  peu  comprimé  et  tronqué  au  bout;  celui  des  maxillaires 
plus  court  que  le  pénullième.  —  Labre  fortement  transversal,  ponctué 
ou  strié  sur  ses  bords,  faiblement  trilobé;  le  lobe  médian  très-large.  — 
Mâchoires  droites,  parallèles,  obtuses  à  leur  extrémité.  —  Mandibules 
robustes,  planes  et  sans  sillon  longitudinal  en  dessus,  fortement  bi  ou 
unidentées  au  côté  interne.  —  An'ennes  courtes,  robustes,  subfiiiformes; 
leurs  articles  coniques  ou  subcylindriques,  subégaux  à  partir  du  2e.  — 

nopticiue  dos  genres  de  la  tribu  des  Scaritides.  »  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d. 
Liège,  11,  p.  521.  Le  seul  point  essentiel  sur  Icciucl  je  m'écarte  de  ce  travail, 
consiste  en  ce  que  je  ne  comprends  pas  dans  la  tribu  actuelle,  comme  l'a  fait 
M.  Putzeys,  le  genre  Cajipylockemis;  il  appartient  certainement  à  celle  des  Mo- 
rionides. 

(1)  Syn.  Scarites,  Fab.  Syst.  El.  l,  p.  123. 


SCABITIDES.  191 

Tête  large,  subquadrangulaire,  peu  convexe  en  dessus.  —  Prolhorax 
grand,  peu  convexe,  cordiforme,  échancré  en  avant  et  à  sa  base  ;  ses 
angles  postérieurs  aigus  et  saillants,  —  Elytres  ovales,  tronquées  à  la 
base,  rétrécies  en  arrière,  à  bords  latéraux  tranchants  ;  Qnemcnt  ca- 
rénées à  la  base.  —  Jambes  antérieures  faiblement  palmées  ;  les  inter- 
médiaires uni-épineuses  extérieurement  à  l'extrémité  ;  tarses  antérieurs 
pareils  dans  les  deux  sexes,  robustes,  à  articles  trigones,  épineux  seule- 
ment à  leur  sommet  en  dessous  ;  trochanters  postérieurs  arrondis  à  leur 
extrémité. 

Grands  et  beaux  insectes  propres  à  l'Amérique  du  Nord  où,  par  suite 
de  la  forme  de  leurs  mâchoires ,  ils  représentent  les  Carenum  et  les 
ScARAPHiTES  de  l'Australie.  Tous  sont  d'un  noir-bleuâtre  ou  violet 
qui  s'éclaircit  souvent  sur  les  bords  latéraux  des  elytres.  Le  pédoncule 
qui  sépare  l'arrière-tronc  du  prothorax  est. moins  apparent  chez  eux 
que  chez  les  autres  Scaritides,  ce  qui,  joint  à  leur  prothorax  en  cœur 
tronqué,  et  à  leur  forme  générale  courte,  large  et  déprimée,  leur  donne 
un  faciès  très-différent  de  celui  des  autres  genres  de  cette  tribu. 

On  n'en  connaissait  encore,  il  n'y  a  pas  longtemps,  qu'un  petit 
nombre  d'espèces;  mais  M.  J.  Le  Conte  (j)  les  a  portées  à  treize,  dans 
une  belle  monographie  du  genre  qu'il  a  publiée  récemment,  et  dans 
laquelle,  sans  décrire  les  larves  de  ces  insectes,  il  donne  quelques  dé- 
tails intéressants  sur  leurs  habitudes. 

Celle  du  P.  elongalus  se  comporte  comme  celles  des  Cicindela  ; 
elle  creuse  dans  le  sol  un  trou  profond,  dont  elle  bouche  l'entrée  avec 
sa  tête,  et  se  jette  avec  férocité  sur  les  insectes  qui  passent  à  sa  portée. 
Celles  du  P.  marginalus  et  de  quelques  autres  espèces  vivent  sous 
les  écorces  des  arbres  morts. 

EMYDOPTÊrUS  (2), 

'  Genre  très-voisin  du  précédent,  mais  cependant  présentant  des  ca- 
ractères suffisants  pour  être  conservé.  Les  diiïérences  qui  l'en  séparent 
sont  les  suivantes  : 

Paraglosses  libres,  divergeant  sur  les  côtés  de  la  languette.  —  Dernier 
article  des  palpes  maxillaires  plus  long  que  le  pènullième.  —  Prothorax 
plus  court,  tantôt  cordiforme,  avec  ses  angles  postérieurs  distincts, 

(1)  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  IV,  p.  141.  —  Aux  cinq  espèces  men- 
tionnées par  Dejean^  aj.  :  P.  punctulatus,  substriatus^  Haklcm.  Proceed.  ci' the 
Acad.  of  Philad.  I^  p.  298.  —  morio,  lœvis,  elongalus,  oùsoletus,  assimiliSj  rvr 
ffosns,  J.  Le  Conte,  loc.  cit.  —  californicus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n"  2, 
p.  437. 

(2)  Syn.  MoLOBRUs,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  362.  Co 
nom  ayant  été  imposé  depuis  longtemps  par  Latreille  (Nouv.  Dict,  d^'Hist.  nat, 
article  Molobre,  et  Règne  anim.  éd.  2,  p.  450)  à  un  genre  de  Diptères  do  la  fa- 
mille des  Tipulaires,  j'ai  dû  le  changer. 


192  CARÂBÎQUES. 

tantôt  arrondi  en  demi-cercle  à  sa  base.  —  Elytres  courtes,  ovales, 
toujours  fortement  sillonnées.  —  Trochanters  des  cuisses  postérieurs 
épineux  à  leur  extrémité. 

Sous  le  rapport  de  la  taille  et  des  couleurs,  ces  insectes  sont  pareils 
aux  Pasimacuus  ;  seulement  leurs  élylres  sont  quelquefois  entourées 
d'une  bordure  d'un  rouge  cuivreux  éclatant.  Ils  paraissent  jusqu'ici 
propres  au  Mexique.  Le  type  du  genre  est  le  Pasim.  rolundipennis 
Chevrolat(i);  M.  Putzeys  en  a  fait  connaître  deux  autres  (2). 

CARENUM. 

BoNELLi,  Observ.  eut.  part.  2,  p.  47  (3). 

Menton  assez  grand ,  plane,  caréné  dans  son  milieu  ;  sa  dent  mé- 
diane Irès-forle,  simple,  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux  :  ceux-ci 
assez  étroits,  arrondis  en  dehors,  tronqués  obliquement  à  leur  sommet. 
—  Languette  coupée  carrément  en  avant;  ses  paraglosses  la  dépassant 
à  peine.  — Dernier  article  des  palpes  labiaux  fortement  sécuriforme; 
celui  des  maxillaires  en  triangle  allongé  ou  subcylindrique  et  un  peu 
déprimé,  toujours  plus  grand  que  le  pénultième.  —  Mâchoires  droites, 
arrondies  à  leur  extrémité.  —  Mandibules  fortement  dentées  au  côté 
interne,  sans  sillon  longitudinal  en  dessus.  —  Labre  bi  ou  trilobé  en 
avant.  —  Antennes  courtes,  comprimées,  moniliformes  à  partir  du 
4e  article;  le  2^  et  le  3»  obconiques,  le  l«r  médiocrement  long.  —  Pro- 
thorax transversal  ou  allongé,  coupé  obliquement  de  chaque  côté  de 
sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  distincts  ou  non.  —  iîljtres  de 
forme  variable.  —  Jambes  antérieures  fortement  palmées,  digitées 
à  l'extrémité  et  dentées  au  côte  externe  ;  les  intermédiaires  denticuléus 
au  même  endroit  ;  tarses  simples  dans  les  deux  sexes  ;  trochanters  des 
cuisses  postérieures  non  épineux  au  bout.  —  Corps  aptère. 

Bonelli  a  fondé  ce  genre  sur  une  espèce  qu'il  croyait  identique  avec 
le  Scariles  cyaneus  de  Fabricius,  mais  qui  en  était  distincte,  quoique 
appartenant  au  même  genre.  Ces  insectes  diffèrent  essentiellement  de 
tous  ceux  de  celle  tribu  par  la  forme  de  leurs  palpes.  A  part  cela,  on 
prendrait,  au  premier  coup-d'œil,  la  plupart  d'entre  eux  pour  des 
ScAuiTES  de  petite  taille.  Quelques-uns  sont  noirs,  mais  le  plus  grand 
nombre  sont  de  couleur  bleue,  ou  brillent  du  plus  riche  éclat  métal- 
lique. Tous  sont  de  la  Nouvelle-Hollande  et  rares  dans  les  collections. 

Le  genre  inédit  nommé  Arnidids  par  Leach ,  ne  paraît  différer  en 
rien  de  celui-ci.  Il  n'en  est  pas  de  même  de  celui  fondé  par  M.  Newraan 

(1)  Coléopt.  du  Mexiq.  Cent.  II,  fasc.  1. 

(2)  M.  purpuratus,  splendidus,  loc.  cit. 

(3)  Syn.  ScARiTES,  Fab.  Syst.  El.  l,  p.  125.  —  Arnidius  Leach  (inédit),  Bois- 
duY.  Faune  eut.  d.  l'Océan.  11,  p.  23.  —  EutomA;  Newwan,  Eut.  Mag.  V,  p.  171, 


SCABITIDËSi  19^ 

soas  le  nom  d'EcTOMA.  Les  deux  espèces  (i)  sur  lesquelles  il  est  établi 
ont  le  corps  très-allongé  et  parallèle,  le  prothorax  plus  long  que  large, 
et  la  tète  munie  en  arrière  d'un  col  distinct.  M.  Westwood  ne  l'a  pas 
admis  dans  la  Monographie  qu'il  a  publiée  du  genre  actuel  (2).  N'en 
ayant  vu  aucune  espèce,  je  me  conforme  à  son  opinion. 

Les  Carenum  connus  s'élèvent  déjà  à  quatorze  (3).  Toutes  les  es- 
pèces découvertes  dans  ces  derniers  temps,  l'ont  été  dans  les  parties 
sud-ouest  et  nord-ouest  de  l'Australie.  Elles  paraissent  très-rares  dans 
les  autres  régions  de  ce  continent. 

.  SCARAPHITES. 

(Mac-Leay)  Westwoop^  Arcan.  eut.  l,  p.  157. 

Genre  propre  à  l'Australie  comme  le  précédent,  et  comprenant  quel- 
ques grandes  espèces  qui,  au  premier  coup-d'œil,  paraissent  appar- 
tenir au  genre  Scarites,  mais  qui  en  diffèrent  essentiellement  par  leurs 
mâchoires  arrondies  et  inermes  au  bout.  Leur  forme  est  en  même 
temps  plus  ramassée,  leurs  élytres  sont  plus  courtes,  ovales  et  forte- 
ment arrondies  à  leur  extrémité  ;  elles  ne  recouvrent  jamais  d'ailes. 
L'unique  espèce  que  je  possède  (5.  Mac-Leayi) ,  s'éloigne  en  outre 
des  Scarites,  par  sa  tête  beaucoup  plus  forte  et  plus  convexe  en  dessus, 
ses  mandibules  dépourvues  supérieurement  de  sillon  longitudinal,  ses 
palpes  plus  grêles  et  ses  antennes  composées  d'articles  carrés  et  très- 
comprimés;  mais  j'ignore  si  ces  caractères  persistent  dans  toutes  les 
espèces.  Celles  qui  ont  été  décrites  ne  s'élèvent  qu'à  quatre  (4)  ;  toutes 
sont  noires. 

(1)  Eutoma  tinctilatum,  Newm.  loc.  cit.  —  Carenvmmegacephalum,  Westw, 
Arcana  ent.  I,  p.  86. 

(2)  Arcan.  ent.  I,  p.  83  sq.  pi.  21  et  22. 

(3)  C.  Bonellu  (Car.  c2/a«e«TO^Bonelli),Bnillé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  63, 
pi.  2,  f.  6.  Cette  figure  est  faite  d'après  Texemplaire  même  examiné  par  Bonelli. 
—  marginatum  (Arnidius  «d.  Leach) ,  Boisd.  loc.  cit.  —  perplexum,  Wliite, 
Appcnd.  to  Grcy's  Travels  in  Australia,  11^  p.  456.  —  folitum,  smaragdu- 
lum,  Fabricii  [Scarites  cyaneus  Y),  Spencei,  gemmatum,  sumptuosum,  Wcstw. 
loc.  cit.  —  locuhsiim,  Newm.  The  Ent.  p.  369.  — viridipenne^  intermedium, 
Westw.  Trans.  of  the  ent.  Soc.  V,  p.  202.  — •  Aj.  les  deux  espèces  d'EuTOMA 
indiquées  plus  haut. 

(4)  Scarites  Bacchus,  Lerneus,  Silenus,  Westw.  Arcan.  ent.  I^  p.  87,  pi.  22, 
f.  A,  5,  6.  —  Scaraph.  Mac-Leayi,  Westw.  ibid.  p.  157.  —  Le  Scarites  rotundi- 
pennis  de  Dejean  (Specics  I,  p.  401),  que  cet  auteur  indique  comme  origi- 
naire du  Cap  de  Bonne-Espérance,  est  très-probablement  de  l'Australie,  et 
appartiendrait  alors  à  ce  genre.  Erichson  {Arch.  1844,  II,  p.  65)  pense  même 
qu'il  est  identique  avec  le  Mac-Leayi, 

N.  B.  Madagascar  possède  qu^ques  grandes  espèce»  (telles  que  Scarites  cos~ 
tatus,  Klug,  Ins.  von  Madag.  p.  38,  pi.  J,  f.  6;  les  autres  sont  inédites)  qui  pré-; 

Coléoptères,    Tome  I.  13 


194  CARAEIQCES. 

ACANTHOSCELIS. 
Latr.  Considér.  génér.  p.  239. 

Menton  presque* plane,  muni  d'une  forte  dent  médiane  aiguë,  éga- 
lant SCS  lobes  latéraux  ;  ceux-ci  larges,  arrondis  au  bout.  —  Languette, 
palpes,  mâchoires  et  mandibules  des  Scakites.  —  Labre  court,  tri- 
denté  en  avant.  —  Tête  en  carré  transversal,  profondément  et  large- 
ment bi-impressionnée.  —  Antennes  plus  courtes  que  le  prolhorax, 
à  l*^""  article  très-allongé,  2"  obconique,  assez  long,  3«  plus  court,  de 
même  forme,  4-10  arrondis,  11  suborbiculaire,  —  Prolliorax  trans- 
versal, non  prolongé  à  sa  base  ;  celle-ci  coupée  obliquement  aux  angles 
postérieurs.  —  Elylrcs  courtes,  convexes,  fortement  arrondies  en 
arrière,  denticulées  aux  épaules,  fortement  striées.  —  Pattes  courtes  ; 
jambes  antérieures  prolongées  en  une  très- longue  saillie,  arquée  en 
dehors  à  son  extrémité,  et  munies  de  deux  fortes  digitalions  extérieu- 
rement, avec  leurs  éperons  très-longs  ;  les  intermédiaires  et  surtout  les 
postérieures,  très-larges,  échancrées  sur  leur  tranche  postérieure  près  de 
leur  sommet  et  couvertes  sur  leur  face  externe  d'épines  et  de  verrues 
très-serrées  ;  cuisses  postérieures  Ifès -grosses,  ovoïdes  ainsi  que  leurs 
trochanters,  les  autres  plus  faibles  ;  tarses  simples  dans  les  deux  sexes. 
— Prosternum  obtusément  caréné. 

Le  Scariles  ruficornis  de  Fabricius,  espèce  très-remarquable  du 
Cap  de  Bonne-Espérance,  constitue  à  lui  seul  ce  genre  indiqué  par 
Latreille,  mais  dont  Dejean  a  le  premier  exposé  les  caractères.  Par  sa 
forme  courte,  cet  insecte  a  quelque  analogie  avec  les  Scaraphites, 
mais  la  forme  insolite  de  ses  pattes  l'en  éloigne  beaucoup ,  ainsi  que 
de  tous  les  autres  genres  de  Scaritides  (i). 

SCARITES. 

Fki.  Syst.El.1,^.249  (%). 

Menton  grand,  concave,  caréné  dans  son  milieu  ;  sa  dent  médiane 
simple,  égalant  au  moins  les  lobes  latéraux  ;  ceux-ci  fortement  arrondis 

sentent  tous  les  caractères  des  Scauites,  mais  qui  ont  les  mâchoires  des  Scara- 
phites, dont  elles  s'éloignent  beaucoup  par  leur  forme  générale.  Ce  sont  des  in- 
sectes à  examiner,  et  qui  doivent  probablement  constituer  un  genre  à  part.  Je 
n'en  possède  pas  assez  pour  décider  cette  question,  et  je  me  suis  d'ailleurs  in- 
terdit la  création  de  genres  nouveaux  dans  ce  travail. 

(1)  Dejean,  dans  son  dernier  catalogue,  place  immédiatement  après  les  Acan- 
THOscELis  un  genre  Listropus,  fondé  par  Audouin  sur  une  espèce  de  Colombie 
{L.  brevicornis) .  Les  caractères  n'en  ont  jamais  été  publiés,  et  je  ne  les  connais 
pas.  ^ 

(i)  Syn.  OcHïROPUs,  Schiœdte  in  Krœycr  Naturhist.  Tidskr.  Série  2,  II,  p.  350. 


SCARITJDES.  19S 

au  bout,  parfois  assez  aigus.  —  Languette  concave,  hérissée  de  poils 
en  avant,  et  unidentée  dans  son  milieu  ;  ses  paraglosses  un  peu  plus 
longues  qu'elle.  —  Mâchoires  arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Dernier 
article  des  palpes  subcylindrique,  un  peu  comprimé  et  tronqué  au  bout. 

—  Mandibules  plus  ou  moins  saillantes,  élargies  dans  leur  moitié  basi- 
laire,  arquées  au  bout,  striées  transversalement  en  dessus,  avec  un 
sillon  longeant  le  bord  externe,  fortement  dentées  au  côlé  interne.  — 
Labre  court,  tridenté  en  avant;  la  dent  médiane  plus  étroite  et  plus 
saillante  que  les  latérales  ;  presque  toujours  trois  gros  points  le  long 
de  son  bord  antérieur.  —  Antennes  à  demi-brisées,  grossissant  légère- 
ment à  leur  extrémité,  comprimées,  à  l*""  article  très-grand,  arqué,  le 
2=  plus  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  de  forme  variable.  —  Tête  carrée, 
peu  convexe. — Prothorax  fortement  cordiforme,  ou  cupuIé,  ou  carré,  et 
coupé  obliquement  de  chaque  côté  de  sa  base  ;  ses  angles  postérieurs 
très-rarement  distincts.  —  Eijtrcs  de  forme  variable,  presque  toujours 
pourvues  d'une  petite  dent  sur  chaque  épaule.  —  Jambes  antérieures 
fortement  palmées,  digilées  et  épineuses  ;  les  intermédiaires  crénelées 
et  munies  d'une  ou  deux  épines  au  côté  externe  ;  tarses  simples,  épineux 
et  ciliés  chez  les  deux  sexes. 

Genre  composé  actuellement  d'une  centaine  d'espèces  (l)  de  grande 

—  ParailelomorphuSj  Mfitsrh.  Bull.  Mosci  1849,  p.  67.  Genre  établi  sur  les  es- 
pèces allongées  et  plus  ou  moins  cylindriques;  M.  de  Motschoulsky  ne  lui  assigne 
pas  d'autres  caractères. 

(1)  Aux  cinquante-quatre  décrites  dans  le  Species  de  Dejean,  aj.  :  Esp.  eu- 
ropéenne :  S.  collinusj  Ramb.  Faune  de  l'Andal.  p.  43,  pi.  3,  f.  1.  —  Esp. 
asiatiques  et  sibériennes  :  S.  parallelogrammus^  Motsch.  1ns.  d.  Sibér.  p.  84, 
correct,  p.  X.  —  crenulahts^  fersîcus^  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1842.  p.  811  sq.  — 
impressicollis  {salinus?  Pallas),  Zoubk.  ibid.  1837,  n"  5,  p.  59.  —  taurims. 
Chaud,  ibid,  1837,  n"  3,  p.  13.  —  punctatostriahis,  L.  Redtenb  in  Riissegers 
Reisc,  II,  p.  980^  Tab.  A,  f.  3.  — Esp.  indienne  :  S.Selene,  Schmidt-Gœbel,  Col. 
Birman,  p.  94.  —  Esp.  africaines  :  S.  dimidiatus,  BruUé  in  Webb  et  Bcrthel. 
Canar.  Ent.  p.  57,  pi.  2,  f.  6.  —  Goudotii,  Guér.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1832,  pi  5. 

—  procerus,  exasperutus,  planus,  asphaltinus,  Klug,  Symb.  pliys.  Decas  III. 

—  cephalotes,  costatus,  Klug,  Ins.  von  Madag.  p.  38,  Tab.  I,  f.  5-6.  —  Dogue- 
roMij  Hopei,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  207  sq.  —  Levaillanti,  Lucas, 
Ann.  d.  Se.  nat.  2"  série,  Zool.  XVIII,  p.  62.  —  Savagei,  Hope,  Ann.  of  nal. 
Hist.  X,  p.  93.  —  sexpunctatuSj  nitklus,  Dregei,  cribripennis,  oblongus,  sub- 
cylindrkus,  ovipennis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  722  sq.  —  troglodytes, 
Erichs.  Arch.  1843,  I  p.  214.  —  Unearis,  natulensis,,  nigrifus,  depressus,  Bo- 
hem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  IIG.  —  Feisthamelii,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1850, 
p.  331;  subcylindricuSj,  p.  388.  —  Esp.  améncames  :  S.  glypticus,  molopiims, 
heterogrammus,  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  8,  pi.  2,  f.  4-6.  —  elongaius, 
BruUé  in  d'Orbig.  Voy.  Ent.  p.  38. —  quadrlcolUs,  alternans,  vicinus,  det4i- 
collis,  quoÂrkeps,  subdepvessiis ,  Faldermanni.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  727 
sq.  —  substriatus,  EpMuUes,  iHtermediuSj,  uf finis,  patruelis.  Le  Conte,  Boston 
Jouru.  V;  espèces  créées  aux  dépens  du  Se.  subterraneus  des  auteurs.  — 
californicus,  h  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  198. 


igg  CA&ABïQOES* 

OU  de  tnoyenne  taille ,  constamment  d'un  noir  uniforme ,  et  qui  sont 
répandues  dans  l'ancien  et  le  nouveau  continent,  mais  qui  ne  s'écartent 
pas  beaucoup  des  pays  chauds;  tous  sont  très-carnassiers.  La  plupart 
préfèrent  les  terrains  sablonneux  des  bords  de  la  mer  ou  ceux  impré- 
gnés de  substances  salines,  et  y  creusent  des  trous  profonds.  Leurs  ha- 
bitudes paraissent  varier  selon  les  espèces,  les  unes  (gigas)  étant  noc- 
turnes et  ne  sortant  de  leur  retraite  que  pendant  la  nuit  pour  chercher 
leur  nourriture,  d'autres,  au  contraire  {sublcrràneus),  courant  sur  le 
sable,  pendant  la  plus  forte  chaleur  du  jour.  En  Amérique,  quelques 
espèces,  ainsi  que  je  l'ai  fait  connaître,  ne  se  trouvent  que  dans  les 
bois,  sous  les  pierres  ou  les  troncs  d'arbres  abattus,  et  une  autre  {an- 
ï/iraanws)  très  commune  à  Buénos-Ayres,  ne  se  rencontre  guère  que 
dans  les  cadavres  d'animaux  desséchés,  dont  elle  ronge  les  parties  ten- 
dineuses. 

Ces  insectes  présentent  d'assez  nombreuses  modifications  sous  le 
rapport  de  la  forme  générale.  Quelques-uns  {gigas,  Polyphemus)  sont 
larges,  déprimés  et  élargis  à  leur  extrémité;  d'autres  {sublerraneus, 
planus,  perplexus,  etc.)  sont  allongés,  très-parallèles,  presque  li- 
néaires ;  il  y  en  a  (cephaloles  Rlug,  carinalus  Dej.)  qui  ont  leurs  ély- 
tres  fortement  carénées  sur  les  bords  latéraux  ;  enfin,  beaucoup  sont 
aptères,  tandis  que  les  autres  sont  ailés. 

Le  genre  Ocdyuopds  de  M.  Schiœdte,  fondé  sur  une  très-grande 
espèce  de  Guinée,  que  l'auteur  nomme  0.  gigas,  ne  me  parait  pas 
suffisamment  distinct.  Pour  la  forme  générale,  il  appartient  au  groupe 
des  espèces  à  corps  large  et  à  prothorax  cupule  ;  mais  ses  caractères  gé- 
nériques se  réduisent  à  ce  que  le  2*^  article  des  palpes  labiaux  est  élargi 
en  dedans  et  prolongé  à  son  angle  antérieur  interne,  que  les  mandi- 
bules sont  grossièrement  dentelées  dans  toute  leur  longueur,  enfin  que 
le  dernier  article  des  tarses  est  de  la  longueur  des  précédents  réunis. 

GNATHOXYS. 

Westwoop,  Arcan.  ent.  l,  p.  89. 

Menton  sans  dent  médiane;  ses  lobes  laléraux  arrondis  extérieure- 
ment à  leur  sommet.  —  Languette  assez  grande,  subquadrangulaire  ; 
ses  angles  externes  arrondis;  ses  paraglosses  libres  seulement  à  leur 
sommet,  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  de 
la  longueur  du  pénultième,  subcylindrique  ;  celui  des  maxillaires  plus 
long  que  le  3'',  un  peu  déprimé. —  Mâchoires  crochues  à  leur  sommet. — 
Mandibules  plus  courtes  que  la  tête,  recourbées,  tranchantes  et  inermes 
au  côté  interne,  aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  avancé,  étroit,  plus 
ou  moins  échancré  dans  son  milieu.  —  Antennes  à  peine  plus  longues 
que  la  tête,  grêles  ;  leurs  articles  2-3  un  peu  allongés,  subégaux  ;  les 
suivants  courts,  obconiques.  —  Tête  sensiblement  plus  étroite  que  le 
prothorax,  subovalaire.  —  Protborax  presque  aussi  long  que  large, 


SCARITIDES.  19t 

faiblement  ou  à  peine  rétréci  en  arrière,  convexe  en  dessus.  —  Elytres 
un  peu  plus  larges  que  le  prolhorax  à  leur  base,  courtes,  arrondies  en 
arrière,  subparallèles  sur  les  côtés,  convexes.  —  Jambes  antérieures 
fortement  palmées,  digitées  à  leur  extrémité,  dentées  au  côté  externe; 
les  intermédiaires  beaucoup  plus  étroites,  inermes  ou  denliculées  exté- 
rieurement ;  leur  angle  externe  épineux  ;  tarses  simples  dans  les  deux 
sexes. 

Genre  singulier  qui,  par  la  forme  de  son  menton,  son  labre  et  ses 
mandibules ,  a  quelques  rapports  avec  les  Féronides,  ainsi  que  le  fait 
remarquer  M.  Westwood;  mais  qui,  par  tous  ses  autres  caractères, 
appartient  à  la  tribu  actuelle;  la  forme  courte  et  convexe  du  corps  le 
rapproche  un  peu  des  Acanthoscelis.  Il  est  propre  à  la  Nouvelle- 
Hollande  et  se  compose  déjà  de  quatre  espèces  (i).  Ce  sont  des  insectes 
d'assez  grande  taille,  noirs,  et  présentant  quelquefois  des  reflets  bronzés 
ou  bleuâtres.  Leurs  élytres  ne  sont  pas  lisses  ou  régulièrement  striées 
comme  celles  des  Scarites,  mais  irrégulièrement  fovéolées  ou  comme 
corrodées  près  des  bords  latéraux,  et  parfois  en  même  temps  le  long  de 
la  suture. 

SCAPTERUS. 

Dej.  Species  II,  p.  471, 

Je  n'ai  pas  vu  ce  genre  en  nature.  Dejean,  qui  l'a  établi,  a'en  a  connu 
qu'une  espèce  (2),  à  laquelle  M.  Putzeys  en  a  récemment  ajouté  une 
autre  (5).  En  combinant  les  descriptions  de  ces  deux  auteurs,  ses  ca- 
ractères seraient  les  suivants  : 

Menton,  languette,  palpes  et  labre  comme  chez  les  Scarites.  — 
Mandibules  plus  courtes,  moins  striées  en  dessus,  mais,  du  reste,  assez 
fortement  dentées  au  côté  interne  à  leur  base.  —  Antennes  beaucoup 
plus  courtes  que  le  prothorax  et  composées  d'articles  globuleux  à  partir 
du  4f.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que  la  tète,  à  peine  plus  long 
que  large  et  paraissant  cylindrique,  quand  on  le  regarde  en  dessus.  — 
Elytres  également  cylindriques,  presque  tronquées  au  bout  et  forte- 
ment striées.  —  Pattes  beaucoup  plus  courtes  que  chez  les  Scarites; 
jambes  antérieures  très-élargies,  triangulaires,  fortement  palmées,  di- 
gitées à  l'extrémité,  pluri-épjneuses  au  côté  externe,  avec  deux  fortes 
dents  au  côté  interne;  les  intermédiaires  plus  étroites  et  portant  exté- 
rieurement une  ou  deux  dents. 

L'espèce  de  Dejean  est  des  Indes  orientales  ;  celle  de  M.  Putzeys, 
du  Sénégal. 

(1)  G.  granularis,  irregularis,  Wcstw.  loc.  cit.  pi.  23.  —  obscurus,  eica^ 
tricosuSj,  Reiclie,  Rev.  zool.  A.  18i2,  p.  121. 

(2)  S.  Gueriniij  loc.  cit.  figuré  dans  l'Icon.  d.  Coléopt.  d'Europe,  \,  pi.  22, 
f.  3,  et  dani5  Guérin^  Icon.  d.  Règne  anim.  Ins.  pi.  5,  f.  3. 

(3)  S.  longicoUis,  Wém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II.  p.  655. 


198  CARABIQUES. 

OXYSTOMÙS. 

Lâtreille,  Fam.  nat.  p.  239. 

Menton  très-concave  ;  sa  dent  médiane  égalant  les  lobes  latéraux. 

—  Languette  courte,  dépassant  ses  paraglosses,  large,  échancrée  en 
avant,  arrondie  sur  les  cùlés.  —  Palpes  labiaux  presque  aussi  longs  que 
les  maxillaires;  leur  pénultième  article  allongé,  subcyiindriqûe  et  un  peu 
recourbé  ;  le  dernier  aussi  long,  également  arqué  et  terminé  en  pointe 
aiguë;  !e  dernier  des  maxillaires  subovalaire.  — Mâchoires  crochues  à 
leur  sommet.  —  Mandibules  très-avancées ,  arquées,  très-aiguës  au 
bout,  iriermcs  ou  finement  denticulces  à  leur  base  en  dedans,  se  croisant 
fortement  au  repos.  —  Labre  court,  (ridcnté  en  avant.  —  Antennes 
courtes;  leiir  l*""  article  très-grand;  les  suivants  moniliformes.  —  Pro- 
thorax plus  long  que  large,  tantôt  carré,  avec  ses  angles  postérieurs 
tronqués,  tantôt  un  peu  rétréci  à  sa  base.  —  Elytres  très-allongées, 
subcylindriques,  parallèles,  arrondies  au  bout.  —  Jambes  antérieureà 
fortement  palmées,  digitées,  dentées  extérieurement;  les  intermédiaires 
munies  de  petites  épines  sur  leur  tranche  externe;  tarses  simples  dans 
les  deux  sexes. 

Ce  genre  est  propre  jusqu'ici  au  Brésil  et  ne  renferme  que  deux 
espèces  (i).  Ce  sont  des  insectes  d'assez  grande  taille,  d'un  noir  brillant, 
et  dorit  les  élytres  sont  fortement  striées.  Ils  ont  les  rapports  les  plus 
intimes  avec  les  deux  genres  suivants,  mais  leur  menton  concdve  les 
rapproche  un  peu  plus  des  Scarites. 

OXYGNATHUS. 
De3.  5pec/e5  II,  p.  473  (2). 

Menton  plarie  ;  sa  dent  médiane  égalant  presque  les  lobes  latéraux. 

—  Palpes  allongés  ;  le  dernier  article  de  tous  long  et  subcylindrique. 

—  Mâchoires  crochues  à  leur  sommet.  —  Mandibules  allongées,  grêles, 
très- aiguës  au  bout,  arquées,  inermes  et  tranchantes  au  côté  interne, 
se  croisant  fortement  au  repos.  —  Labre  très-court,  peu  distinct.  — 
Antennes  courtes;  leur  l'^r  article  de  la  longueur  des  trois  suivants 
réunis  ;  les  autres  subégaux  et  o!)coniqucs.  —  Tète  assez  grande, 
allongée,  presque  carrée.  —  Prothonix  un  peu  plus  long  que  large, 
parallèle,  coupé  un  peu  obliquement  de  chaque  côié  de  sa  base,  pâ- 
li) 0.  Sancfi-Hilarii,  Latr.  in  Guôrin,  Icon.  d.  Règne  anim.  Ins.  pi.  5,  f .  i; 

le  mùrna  que  0.  grandis,  t'erty,  Del.  anim.  art.  Brasil,  p.  9,  pi.  9,  f.  7.  te 
nom  de  l'Iconographie  est  antérieur  de  plusieurs  années.  —  crjUndricus,  Dej. 
Species  I,  p.  410.  ., 

(2)  Syn.  Scarites,  Wiedeinann,  Zool.  Mag.  ÎI,  Heft  1,  p,  38. 


SCABITIDBS.  199 

raissant  presque  carré  en  dessus.  —  Elylres  allongées,  parallèles,  sub- 
cylinrlriques ,  arrondies  au  bout.  — Jambes  antérieures  assez  forte- 
ment palmées,  tridentées  extérieurement  ;  les  intermédiaires  plus  étroites, 
ayant  une  épine  assez  forte  près  de  leur  extrémité.  —  Corps  allongé  et 
subcylindrique. 

Ce  genre,  fondé  sur  le  Scariles  clongatiis  de  Wiedemann  (1),  ne  com- 
prend encore  que  cette  espèce.  C'est  un  insecte  de  taille  moyenne,  très- 
rare  dans  les  collections,  d'un  noir  brillant  en  dessus,  plus  mat  en  des- 
sous, et  dont  les  élytres  présentent  des  sillo»!s  assez  profonds  et  ponctués 
dans  leur  fond;  sa  languette  ne  m'est  pas  connue. 

CAMPTODONTUS. 

DEJ.Sp'eciPsll,  p.  476  (2). 

Ce  genre  est  très-voisin  des  Oxygnathos,  mais  facile  à  en  distinguer 
aux  caractères  suivants  : 

Dent  médiane  du  menton  dépassant  ses  lobes  latéraux  qui  sont  ar- 
rondis. —  Palpes  plus  grêles;  le  dernier  article  des  labiaux  égalant  en 
longueur  le  précédent,  un  peu  dilaté  dans  son  milieu  et  tronqué  au 
bout;  celui  des  njasillaires  de  même  forme,  mais  de  moitié  plus  court 
que  le  pénultième.  —  Tête  ovalaire,  un  peu  rétrécie  en  arrière  et  plane 
en  dessus.  —  Prothorax  légèrement  transversal,  plus  large  que  la  tête 
en  avant,  rétréci  et  cordiforme  en  arrière,  avec  ses  angles  postérieurs 
coupés  obliquement. 

On  en  a  déjà  décrit  quatre  espèces  (0);  une  autre  inédile  {Lacor- 
dairci),  découverte  par  moi  dans  le  temps  à  Cayenne,  est  indiquée 
dans  le  Catalogue  de  Dejean.  Ce  sont  des  insectes  de  taille  moyenne, 
noirs  comme  les  précédents  et  dont  les  élytres  sont  fortement  sillon- 
nées. Ils  sont  propres  à  l'Amérique  méridionale  comme  les  Oxystomus. 

(1)  Figuré  dansDej.  et  Boisd.  Icon.  d.  Coléopt.  d'Eiir,  pi.  22,  f.  5. 

(2)  Syn.  OxYGNATHUS?  Stephens,  111.  of  Brit.  Ent.  I,  p.  38. 

(3)  C.cayennensis,  Dej.  loc.  cit.;  figuré  dans  l'Icon.  d.  Coléopt.  d'Eur.  l,  pi.  22, 
f.  6.  —  Oxygnathus?  cmglkanus,  Steph.  loc.  cit.  pi.  3,  f.  2.  Cette  espèce  a  été 
établie  sur  un  individu  trouvé  mort  sur  les  côtes  d'Angleterre  ;  mais  c'est  in- 
contestablement une  espèce  exotique,  et  le  nom  spécifique  qui  lui  a  été  imposé 
est  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  mal  imaginé.  Il  existait,  dans  la  collection  de 
M.  Dupont,  à  Paris,  une  espèce  de  Cayenne  qui  paraît  identique  avec  celle-ci. 
M.  Putzeys  (Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  de  Liège,  II,  p.  658)  l'a  décrite  en  lui  cou 
servant  le  nom  d'anglicamts.  — C.  crenaitiSj,trisiilviis^Bru\\(:  in  d'Orb.  Voy. 
Ins.  p.  41  et 42. 


200  CABABIQtJES, 

STRATIOTES. 
PcTZEVS,  Mém.  d.  l  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  658  (1). 

Le  type  de  ce  nouveau  genre  est  le  Camplodontus  cUvînoides  de 
M.  De  Castelnau,  insecte' qui  s'éloigne  trop,  en  effet,  des  autres  es- 
pèces de  ce  genre,  pour  leur  être  réuni.  Ses  caractères  différentiels 
sont  les  suivants  : 

Dent  médiane  du  menton  plus  courte  que  les  lobes  latéraux  ;  ceux-ci 
terminés  en  angle  aigu.  —  Palpes  plus  courts,  moins  grêles;  le  dernier 
des  maxillaires  deux  fois  plus  long  que  le  3",  et  lui-même  d'un  tiers 
plus  court  que  le  2e,  qui  est  très-allongé.  —  Prothorax  carré,  comme 
chez  les  Oxygnathcs,  coupé  obliquement  de  chaque  côté  à  sa  base; 
celle-ci  un  peu  échancrée.  —  Elytres  en  ovale  allongé,  planes  en  dessus. 
—  Pattes  plus  courtes,  cuisses  antérieures  en  massue  ;  jambes  de  la 
même  paire  en  triangle  allongé,  avec  une  forte  dent  externe  au-dessus 
de  la  digitation  terminale  ;  les  intermédiaires  fortement  éperonnées  à 
leur  sommet. 

L'espèce  ci-dessus  est  la  seule  connue  jusqu'ici,  qui  puisse  entrer 
dans  ce  genre.  Elle  est  assez  grande,  noire  et  à  élytres  sillonnées 
comme  les  Camptodontps  ;  sa  longueur  est  d'environ  huit  lignes  et  sa 
patrie  Cayenne.  M.  Pulzeys  en  a  donné  une  description  beaucoup  plus 
complète  que  celle  de  M.  De  Castelnau. 

LACHENUS.^ 

PuTZEYs,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  574. 

Menton  carré;  sa  dent  médiane  aussi  longue  que  les  lobes  latéraux, 
tronquée  et  échancrée  au  bout  ;  les  lobes  tronqués  obliquement  à  leur 
sommet.  —  Languette  courte,  évasée  et  tronquée  en  avant,  —  Palpes 
courts  et  épais  ;  le  dernier  article  de  tous  court,  rétréci  de  sa  base  à  son 
sommet  et  un  peu  élargi  en  dedans.  —  Mâchoires  crochues  à  leur 
sommet.  —  Mandibules  courtes,  planes  en  dessus,  un  peu  arquées  et 
aiguës  au  bout,  inermes  en  dedans.  —  Labre  transversal,  sinué  en 
avant,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tête  ovalaire,  —  Yeux  arrondis, 
très-saillants.  —  Prolhorax  en  carré  allongé,  un  peu  rétréci  antérieu- 
rement. —  Elytres  en  ovaie  allongé.  —  Cuisses  antérieures  larges  et 
très-comprimées;  jambes  de  la  même  paire  digitées  à  leur  exlrémité 
et  sur  leur  bord  externe  ;  les  intermédiaires  munies  extérieurement  à 
leur  extrémité  d'un  éperon  recourbé,  échancré  à  son  sommet  en  des- 
sous. —  Tarses  courts,  à  articles  subcylindriques.  —  Corps  allongé. 

(1)  Syn.  Camptodontus,  De^Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  ï,  p.  293,  et  Hist. 
nat.  d.  Coléopt.  I,  p.  66. 


éCARITIDES.  201 

M.  Pulzeys  a  fondé  ce  genre  sur  un  petit  insecte  américain  (proba- 
blement de  l'Amérique  centrale),  d'un  noir  assez  brillant,  avec  ses  ély- 
Ircs  assez  fortement  sillonnées  ;  les  sillons  sont  imponctués  et  leurs 
intervalles  relevés  en  côtes  (i). 

CRYPTOMMA. 

PuTZEYS,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  11^  p.  572. 

Genre  voisin  du  précédent,  mais  qui  s'en  distingue  de  suite  par  ses 
yeux  petits,  cachés  sous  un  rebord  de  la  tête  et  invisibles  en  dessus  ;  les 
éiytres  sont  en  outre  soudées  ensemble,  et  par  conséquent  les  ailes 
inférieures  avortées.  —  Les  autres  caractères  sont,  à  très-peu  de  chose 
près,  les  mêmes  que  chez  les  Lachenus;  seulement  les  lobes  latéraux 
du  menton  sont  coupés  carrément  à  leur  extrémité  ;  l'épistome  est 
échancré  en  demi-cercle,  et  les  trois  premiers  articles  des  tarses  sont 
légèrement  dilatés  et  triangulaires. 

L'espèce  unique  (2)  sur  laquelle  est  fondé  ce  genre  a  un  faciès  par- 
ticulier, très- différent  de  celui  des  genres  qui  précèdent  et  qui  suivent. 
Elle  est  d'un  noir  mat,  et  ses  éiytres  qui  sont  à  peine  de  moitié  plus 
longues  que  le  prothorax,  portent  chacune  huit  côtes  saillantes,  dont 
la  septième,  plus  prononcée  que  les  autres,  forme  une  carène  tran- 
chante. Sa  patrie  est  la  Colombie. 

ACEPHORUS. 
J.  Le  Conte,  Ann.  ofthe  Lyc.  of  New-York,  Y,  p.  194. 

Menton  à  peine  transversal,  plane,  rétréci  en  avant,  fortement  échan- 
cré, muni  d'une  dent  médiane  courte  ;  ses  lobes  latéraux  aigus,  arrondis 
en  dehors.  —  Languette  courte,  arrondie  en  avant.  —  Mâchoires  ar- 
quées et  aiguës  au  bout.  —  Labre  profondément  échancré,  avec  ses 
angles  arrondis.  —  Prothorax  grand,  presque  carré,  arrondi  à  sa  base. 
—  Eiytres  subovales,  fortement  rétrécies  en  avant,  déclives  et  brus- 
quement subtronquées  au  bout,  presque  lisses.  —  Jambes  antérieures 
digitées  extérieurement  ;  leurs  épines  terminales  très-longues  ;  tarses 
grêles. 

Les  autres  caractères  comme  dans  les  DyscHinics  qui  suivent.  M.  J. 
Le  Conte  a  établi  ce  genre  sur  un  petit  insecte  (À.  marinus)  qu'il  dit 
être  extrêmement  commun,  pendant  le  mois  de  juin,  à  San-Diego  en 
Californie.  II  vit  sur  les  bords  de  la  mer,  oii  il  fait  la  chasse  aux  petits 
crustacés. 

(1)  L.  impunctipenniSj  Putzeys,  loc.  cit.  p.  575. 

(2)  C.  multistriatum,  Putzeys,  loc.  cit. 


iX^  CARABIQUES, 

DYSCHIRItS. 

BoNELLi,  Observ.  eut.  part.  I.  Tableau  d.  Genres  (1). 

Menton  transversal,  profoiidémenl  échancré  ;  sa  dent  médiane  très- 
petite,  parfois  presque  nulle;  ses  lobes  latéraux  rétrécis  en  avant, 
arrondis  à  leur  sommet.  —  I-anguette  cornée,  carrée,  un  peu  rélrécie 
à  sa  base;  ses  paraglosses  membraneuses  du  double  plus  longues  qu'elle. 
—  Dernier  orlirîe  des  palpes  labiaux  plus  court  que  le  pénullième,  py- 
riforme,  froncfuc  au  bout;  celui  des  labiaux  de  forme  variable.  —  Mâ- 
choires crochues  à  leur  sommet.  —  Mandibules  courtes,  planes,  un  peu 
recourbées  au  bout,  inermcs  au  côté  interne.  —  Labre  court,  un  peu 
évasé  et  échancré  en  avant.  —  Antennes  courtes,  grossissant  légère- 
ment à  leur  sommes;  leur  2"  article  aussi  long  que  le  l"""  et  plus  long 
que  le  3«  ;  les  suivaiits,  sauf  le  40,  globuleux.  —  Tête  ovalaire,  ayant 
toujours  un  fort  sillon  longitudinal  au  bord  interne  de  chaque  œil.  — 
Prothorax  beaucoup  pliis  large  que  la  lê^e,  subglobuleux  en  dessus.  — 
Eiytres  de  la  largeur  du  prothorax  à  leur  base,  arrondies  à  leur  extré- 
inilé,  ovales  ou  subcylindriques  et  convexes.  —  Pattes  médiocres  et 
robustes;  cuisses  antérieures  épaisses  et  comprimées;  jambes  de  la 
itiôme  paire  larges,  triangulaires,  profondément  échancrécs  au  côté  in- 
teriie  qui  est  terminé  par  une  longue  épine,  munies  à  leur  sommet  en 
dehors  d'un  éperon  allongé  surmonté  de  deux  petites  dents  souvent  peu 
distinctes;  jambes  intermédiaires  inermes  à  leur  sommet  externe.  — 
Tarses  assez  longs,  pareils  dans  les  deux  sexes;  leurs  articles  2-4  un 
peu  triangulaires. 

Les  Dyschirils  sont  de  petits  insectes  de  couleur  bronzée  plus  ou 
moins  foncée,  tantôt  uniforme,  tantôt  avec  l'extrémité  des  élytres  fer- 
rugineuse ou  ornée  de  deux  taches  de  même  couleur.  Dans  nos  pays, 
on  les  trouve  dans  les  endroits  sablonneux,  au  bord  des  eaux,  courant 
avec  agilité  surtout  quand  le  soleil  brille;  à  la  moindre  apparence  de 
danger  ils  s'enfoncent  dans  le  sable  d'où  la  plus  légère  pression  les  fait 
sortir. 

Les  anciens  auteurs  les  avaient  confondus  avec  les  Scarites.  Plus 
lard,  après  que  Latreille  eut  établi,  en  1810,  le  genre  Clivina,  ils  furent 
réunis  à  ce  dernier ,  dont  Bonelii  les  sépara  en  1813 ,  sous  le  nom 
qu'ils  portent  aujourd'hui.  Quoique  Latreille  eut  adopté  ce  nouveau 
genre  dans  la  première  édition  ûa  Rèrjne  animal,  en  1817,  Dejean 
ne  l'a  pas  admis,  et  son  exemple  a  trouvé  quelques  imitateurs.  Les  deux 
genres  sont  néanmoins  parfaitement  distincts,  et  celui-ci  est  aujourd'hui 
universellement  reconnu.  Un  grand  nombre  d'auteurs  en  ont  décrit  des 
espèces.  Celles  que  M.  Putzeys  a  mentionnées  dans  sa  Monographie, 

(1)  Syn.  Scarites,  Herbst  in  Fùesslys  Arch.  Heft  V,  p.  142.  Fab.Ent.  Syst, 
I,  p.  96.  —  Clivina,  Dej.  SpeciesJ,  p.  411. 


SCAniTIDES.  203 

s'élèvent  à  58,  sur  lesquelles  l'Europe  en  possèdç  plus  de  la  moitié; 
les  autres  sont  propres  au  nord  de  l'Afrique,  à  l'Asie  et  à  l'Améri- 
que (1). 

(1)  Dejean  ayant  confondu,  dans  son  Speoies,  les  Dyschirius  avec  les  Cli- 
vixA,  et,  d'un  autre  côté,  le  travail  de  M.  Putzeys  étant  inséré  dans  un  recueil 
asspz  peu  répandu,  je  crois  devoir  donner  la  liste  complète  des  espèces  qui 
composent  aujourd'hui  le  genre. 

Esp.  européennes  :  Scar.  thoracicus, 'Rof.si,  Fab.  Syst.  El.  î,  p.  125.  —  Cliv. 
ohscuro,  Gyllh.  Ins.  Suec.  IV,  p.  456.  —  Cliv.  fidvipes,  Dej.  Spec.  I,  p.  425.— 
Cliv.  digitata,  Dej.  Spec.  1  p.  427.  —  Scar.  glohosus  (gibbns  F),  Hcrbst  in 
Fuesslys  Arch.  IV,  p.  142.  —  Dyscli.  rohmdipemiiSj,  Chaud.  Bull.  Mosc,  1843. 
p.  742.  —  Dysch.  grocilis,  Heer,  Col.  helvet.  I,  p.  8.  —  Cliv.  rufipes,  Dej. 
Spec.  I,  p.  428.  —  Cliv.  fimdata,  Dej.  Spec.  I,  p.  424.  —  Cliv.  minuta  Dej. 
Spec.  I,  p.  425.  —  Cliv.  semistriata,  Dej.  Spec.  I,  p.  427.  —  Cliv.  œnea^  Dej. 
Spec.  I,  p.  423.  —  Cliv.  chalybea,  Sturm,  Cat.  éd.  1844,  p.  10.  —  salinus, 
Schaum  in  Germ.  Zeitsch.  IV,  p.  180.  —  Cliv.  angustata,  Ahrens,  Monog. 
n"  9. —  Scar.  substriatus,  Duftschm.Faun.  Austr.  II,  p.  8. —  Clïv.  bimaculata, 
Bonclli,.  Carab.  Obs.  cnt.  part.  2.—  Cliv.  cylindrica^  Dej .  Spec.  ï,  p.  423.—  Cliv. 
polila^  Dej.  Spec.  I,  p.  422.  —  Dysch.  strumosus,  Erichs.  Die  Ksf.  d.  Mark 
Brand.  I,  p.  38.  —  Cliv.  arenosa,  Steph.  111.  of  Brit.  ent.  I,  p.  42.  —  Cliv.  ni- 
lida,  Dej.  Spec.  I,  p.  421.  —  Dysch.  chalceus,  Erichs.  Die  Kœf.  d.  Marie  Brand. 
I,  p.  36.  —  Cliv.  oblonga^  Sturm,  Cat.  éd.  1844,  p.  10.  —  Cliv.  inermls,  Curtis, 
Brit.  ent.  VIII,  pi.  354.  —  Dysch.  œrrndus,  lœviuscidus,  intermedius,  Lafertei, 
rmpressvs^  punctipennis,  rtiflcornis,  nliginosus,  Bonellii,  apicalis,  striatopunc- 
tatus,  extensuSj  Putzeys,  loc.  cit. 

Esp.  asiatiques  :  Cliv.  pusilla,  Dej.  Spec.  I,  p*.425.  — Dysch.  lucidens,  eu- 
phraticus,  Putzeys,  loc.  cit. 

■Esp.  africaines  :  Dysch.  numidicus,  africanus,  obsoletus,  algiricus,  Putz-eys, 
loc.  cit. 

Esp.  américaines  :  Cliv.  planîcolUs,  quadraticolUs,  Reiche,  Rev.  zool.  1842, 
p.  375.  —  Cliv.  sphœricollis  (Say),  Dej.  Spec.  II,  p.  479.  —  Cliv.  globulosa 
(Say),  Dej.  Spec.  II,  p.  480.  —  Cliv.  pumila,  Dej.  Spec.  I,  p.  425.  —  Cliv.  hœ~ 
morrhoidaliSj  Dej.  Spec.  V,  p.  5li.  —  Cliv.  pallipennis  (Say),  Dej.  Spec.  îl, 
p.  480.  —  Dysch.  abbreviatus,  Dejeanii  {Cliv.  punctata,  Dej.);,  curvispinus, 
sublœvis,  edentuluSj  brevicariiiatus,  Putzeys,  loc.  cit. 

Depuis  le  travail  de  M.  Putzeys,  les  espèces  suivantes  ont  été  publiées,  ou, 
bien  qu'antérieures,  lui  sont  restées  inconnues  :  Esp.  européenne  :  D.  mariti- 
mus,  Bohem.  K.  Vet.  Akad.  Handl.  1849,  p.  198.  —  Esp.  asiatiques  :  D.  rufin 
collis,  Kolenati,  Melet.  ent.  p.  23. —  D.  abbreviatus^  dimidiatvSj,  Chaud.  Carab. 
d.  Cauc.  p.  69  sq.  —  simplex,  luticola,  macroderuSj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850, 
no  3,  p.  195.  —  Esp.  sibériennes  :  Cliv.  rotundicollis ,  Falderm.  Col.  ab  ill.  Bun- 
gio,  etc.  p.  15.  —  D.  longicolliSj  unicolor,  baicalensis,  nigricoïlis,  Motsch.  Ins. 
d.  Sibér.  p.  7c  sq.  —  Esp.  américaines  :  Dysch.  semicrenatus,  humercdis,  sub- 
angulafus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  735  sq.  —  ierminatus,  i.  Le  Conte, 
Geod.  Col.  of  tlie  Unit.  St. p.  40. —  tridentatus,  convexiis, pairiieliSj consobritnis, 
inieger,  aratus,  analis,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  tlin  Lyc.  of  New-York,  V^p.  195. — 
apicalis,  œneolus,  parvidus,  longulus,  iLc  Conte  in  Agass.Lakc  Super,  p.  204, 


â04  CarabiqueS, 

CLIVINA. 

Latr.  Considér.  génér.  etc.  p.  156. 

Genre  très-voisin  du  précédent  et  qui  n'en  diffère  même,  selon 
M.  Putzeys,  que  par  deux  caractères  constants  dans  toutes  les  espèces  : 
«  1°  la  languette  qui  est  en  triangle  allongé  et  terminée  par  une  ou 
deux  pointes  membraneuses  ;  2°  le  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
du  double  plus  long  que  le  pénultième,  cl  formant  avec  lui  une  sorte  de 
fuseau.  »  Mais,  en  mettant  de  côté  quelques  exceptions  plus  ou  moins 
rares,  il  en  existe  d'autres  qui  font  reconnaître  sans  peine  ces  insectes  : 

Dent  du  menton  beaucoup  plus  grande  que  chez  les  Dyschirius  et 
dépassant  même  parfois  les  bords  latéraux  de  cet  organe.  —  Labre  plus 
avancé.  —  Mandibules  tridentées  à  leur  base.  —  Prolhorax  carré  et 
beaucoup  moins  convexe  en  dessus.  —  Elytres  presque  toujours  cylin- 
driques. —  Le  bord  externe  des  jambes  antérieures  muni  de  plusieurs^ 
dents  ou  digitations  distinctes  au-dessus  de  son  éperon  terminal;  celui 
des  intermédiaires  terminé  par  un  éperon  allongé,  précédé  de  quelques 
crénelures.  —  Couleurs  plus  rarement  métalliques,  la  plupart  des 
espèces  étant  noires,  brunes  ou  fuligineuses,  avec  ou  sans  taches  de 
même  couleur  sur  les  élytres. 

Les  deux  genres  ont  des  habitudes  analogues,  mais  celui-ci  est  plus 
riche  en  espèces  que  l'autre,  et  sa  distribution  géographique  est  plus 
étendue  ;  il  existe  en  effet,  sur  tout  le  globe,  et  sur  les  63  espèces  qu'a  dé- 
crites M. Putzeys  dans  sa  Monographie,  l'Europe  n'en  possède  que  trois  (  i  ). 

(1)  C.  fossor,  Linné.  —  coUaris,  Herbst.  Quelques  auteurs  la  regardent  comme 
une  variété  de  la  précédente;  mais  je  crois,  avec  M.  Putzeys^  qu'elle  forme 
une  espèce  réellement  distincte.  —  ypsilon,  Dej.  Species,  V,  p.  502. 

Esp.  africaines  :  C.  grandis,  mandihularis,  senegalensis ^  sobrina,  angustaia, 
Dej.  Species.  —  C.  Dumoliniij.  femoralis,inadagascariensis,  foveiceps^  sculpta, 
testacea,  Putzej^s^  loc.  cit. —  rugicepSjKlng,  Symb.  phys.  III.  Tab.  23^  f.  6.  — 
aucta^  Erichs.  Arch.  1843, 1,  p.  214. 

Esp.  indiennes  :  C.  memnonia,  lolata,  Dej.  Species.  —  assamensis,  indica, 
melanaria_,  javanka,  striafa^  extensicolUs,  ephippiata,  bengalensiSj  Putzeys, 
loc.  cit.  —  sabulosa,  Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  24. 

Esp.  australienne  :  C.  basaliSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  733. 

Esp.  américaines  :  C.  ainerkana,  rufescens,  dentipes,  bipustulata,  strioto- 
punctata,  morio.picipeSj,  Khigii^Be].  Species.  —  analis,cordata,  erythropus, 
holivirnsis  j,  fîssipes,  Lebasii,  dentifemorata,  armata,  corvina,  latimana,  co- 
lumbka,  bidentata,  latkeps,  dissimilis,  fuscicornis,  tubercidafa,  fuscipes,  mar- 
ginipennis,  média,  tristis,  bisignata,  picea,  stigmula,  fasciata,  scidptifrons, 
brunnipcnnis,  Putzeys,  loc.  cit.  —  elongata,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  734. 

—  sienoccphala,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  40. 

Les  espèces  suivantes  ne  sont  pas  mentionnées  dans  le  travail  de  M.  Putzeys. 

—  Esp.  africaines  :  C.  gigantea,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  121.  —  curvidens. 


PYRAfflS. 

PcTZEYS_,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  11/ p.  576. 

Menlon  transversal  ;  sa  dent  médiane  en  fer  de  lance,  plus  élevée 
que  les  lobes  latéraux;  ceux-ci  tronqués  obliquement  à  leur  sommet. 
—  Languette  cornée,  pyramidale  ;  ses  paraglosses  membraneuses,  de  la 
même  longueur  qu'elle,  étroites,  et  aiguës.  —  Palpes  courts,  robustes; 
le  dernier  des  labiaux  en  ovale  très-court,  formant,  avec  le  pénultième, 
un  fuseau  brièvement  ovoïde;  celui  des  maxillaires  en  ovale  allongé, 
deux  fois  plus  long  que  le  précédent.  —  Mâchoires  et  mandibules 
comme  chez  les  Discqikics.  —  Labre  arrondi  sur  les  côtés,  avancé 
dans  son  milieu. —  Antennes  courtes,  robustes;  leurs  articles  2-3  trian- 
gulaires, égaux;  les  suivants  globuleux.  —  Yeux  transversaux,  rétrécis 
en  dessous.  —  Tête  ovalaire,  renflée  en  un  bourrelet  en  arrière  des 
yeux,  puis  rétrécie  brusquement.  —  Prothorax  en  carré  allongé.  — 
Elytres  cylindriques.  —  Cuisses  antérieures  larges,  comprimées  ;  jambes 
de  la  même  paire  triangulaires,  digitées  extérieurement  à  leur  extré- 
mité, bidentées  au-dessus  de  la  digitalion  ;  les  intermédiaires  fortement 
sillonnées,  munies  de  poils  spiniformes,  ayant,  un  peu  eu  avant  de  leur 
extrémité,  un  éperon  recourbé,  large  et  tronqué. 

Ce  genre  a  des  rapports  avec  les  Lachenls  et  les  Cryptomma;  mais 
la  forme  de  sa  languette  ne  permet  pas  de  le  placer  à  côté  d'eux,  et  par 
conséquent,  avant  les  Dvschirius  qui,  à  leur  tour,  ne  peuvent  pas  être 
séparés  des  Clivixa.  Il  est  établi  sur  un  petit  insecte  de  Colombie  d'un 
noir  brillant,  dont  les  élytres  sont  sillonnées,  avec  les  sillons  ponctués 
dans  leur  fond  ;  le  sixième  intervalle  se  relève  et  forme  une  côte  sépa- 
rée du, bord  externe  par  un  sillon  profond.  M.  Putzeys  lui  a  donné  le 
nom  de  crassicornis. 

ASPIDOGLOSSA. 

Putzeys,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  H.  p.  626. 

Ce  sont  de  petits  insectes  qui  ont  complètement  le  faciès  des  Dvs- 
CHiRiis  et  des  Clivina,  mais  qui  sont  plus  voisins  de  ce  dernier  genre 
que  du  premier  par  la  structure  des  parties  de  leur  bouche.  Leur  ca- 
ractère essentiel  réside  dans  la  languette  qui  est  coriace,  très-étroite, 
allongée  et  dont  l'extrémité  membraneuse  se  bifurque  et  se  prolonge 
en  deux  pointes  très-aiguës  ;  les  paraglosses  ne  dépassent  pas  la  base  de 

Laferté,  Rev.  et  Mag-.  d.  Zool.  1850,  p.  390. — Esp.  américaines  :  C.  postica,  sul~ 
cata ,  frontalis,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.'  St.  p.  4L  —  confina, 
jmnctulata,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  198. — acuducta^ 
amphibia,  Haldem.  Proceed  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  299, 


206  CABAfilQCES* 

la  bifurcation.  La  dent  du  menton  est  aussi  développée  que  chez  les  Cu- 
viNA.  Les  angles  de  l'épistome  font  saillie  en  avant.  Le  prothorax  est 
très-convcxc,  comme  celui  des  Dy^schiuius,  mais  ses  bords  latéraux 
sont  indiqués  par  un  fin  rebord  qui  les  longe  dans  toute  leur  longueur, 
en  laissant  à  découvert  les  lianes.  Les  élylres  sont  toujours  fortement 
striées  el  ponctuées  dans  le  fond  des  stries.  Les  jambes  extérieures  sont 
longuement  digitées  à  leur  cxlrcmilé  et  bidentécs  en  dehors  ;  les  quatre 
premiers  articles  des  tarses  de  la  même  paire  sont  visiblement  dilatés 
chez  les  mâles;  le  1'=''  est  en  triangle  Ircs-allongé,  les  trois  suivants 
en  triangle  renversé  très-large,  et  ircs-aigu  à  ses  angles;  les  femelles 
ont  ces  articles  de  même  forme,  mais  plus  étroits. 

Ces  insectes  sont  fous  américains,  et  répandus  depuis  Buénos-Ayres 
jusqu'aux  Elats-Unis  et  aux  Antilles.  Toug  les  auteurs  qui  en  ont  fait 
mention,  les  avaient  placés  parmi  les  Glivina.  M.  Pulzeys  en  a  décrit 
16  espèces  dans  sa  Monographie  i,i). 

ARDISTOMIS. 

PuTZEYS,  Mém.  cl.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  626. 

Genre  très-voisin  du  précédent  et  qui  n'en  diffère  que  par  les  carac- 
tères suivants  :  ♦ 

Languette  également  cornée  et  allongée,  mais  se  rétrécissant  sim- 
plement de  la  base  à  son  sommet  et  se  prolongeant  en  une  longue 
pointe  membraneuse  non  bil'urquée;  ses  paragiosses  plus  courtes.  — 
Mandibules  plus  allongées.  —  Aiigles  de  l'épistome  arrondis,  avec  son 
bord  antérieur  non  prolongé  eu  avant.  —  Jambes  antérieures  plus 
étroites;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses,  tout  en  étant  également 
dilatés  chez  les  mâles,  un  peu  autrement  faits;  les  2",  3e  et  4»,  au  lieu 
d'être  triangulaires,  étant  simplement  un  peu  rétrécis  à  leur  base  et 
arrondis  sur  les  côtés;  ils  sont  exactement  appliqués  lesuus  contre  les 
autres,  et  leur  dessous  est  garni  dune  brosse  de  poils  serrés. 

Toutes  les  espèces  sont  américaines  comme  les  Aspidoglossa,  et  prin- 
cipalement originaires  de  Cayenne  cl  de  Colombie.  M.  Putzeys  en  a 
décrit  26  (2). 

(1)  Les  Clivina  crenata  et  infermedia  du  Species  de  Dejean  appartiennent 
à  ce  genre.  Ajoutez  :  Cl.  sphœrodera,  Reiclie,  Rcv.  zool.  1842,  p.  JJ76.  —  Cl. 
mexicana,  Chaud.  Bull.  Mosc.  18,37,  n»  7,  p.  18. — A .  submetallkaj  pallida,  riva- 
lis^  torrida,  guadelupensis,  vicina,  fraternel^  vulnerata^  cayennensis,  comnui, 
crihrata,  cerata,  Putzeys,  loc.  cit. 

(2)  Clivina  rostrafu,  puncticoUis,  pullipes,  flavipos,  Dej.  Species. —  Clivina 
labialis,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  18.  —  Byschirius  oxygnaiJms,  Le- 
prieurij,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  738  sq.  —  Djjschirius  seriepunclatus, 
BruUé  in  d'Orb.  Voy.  ent.  p.  ii.—A.  fasciolata,  ohliqmta,  annona,  unkolor. 


SCARITIDES,  207 

SCHIZOGENIUS. 

PuTZEYS,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  U,  p.  649. 

Menlon  muni  d'une  dent  médiane  petite  ;  ses  lobes  latéraux  profon- 
dément divisés  en  deux  lobes,  dont  i'externe  étroit  et  aigu.  —  Languette 
cornée,  allongée,  tronquée  au  bout  et  surmontée  de  deux  pointes  mem- 
braneuses et  courtes;  ses  paraglosses  ia  dépassant  un  peu.  —  Dernier 
article  des  palp&s  labiaux  plus  long  que  le  pénultième,  rétréci  de  sa  base 
à  son  sommet  qui  est  tronqué.  —  Mandibules  allongées,  fortement 
arquées  et  inermes  en  dedans.  ~  Labre  court,  sinu'é  en  avant.  —  Epi- 
slome  ayant  son  milieu  et  ses  angles  latéraux  relevés  en  forme  de  cornes. 
—  Tôle  ovalaire.  —  Antennes  composées  d'articles  cylindriques,  parfois 
moniliformes,  à  partir  du  4e.  —  Prothorax  comme  chez  les  Clivina, 
ainsi  que  les  élytres.  —  Jambes  comme  chez  les  Akdistomis,  ainsi  que 
les  tarses  antérieurs;  les  postérieures  plus  longues  que  dans  les  genres 
précédents  ;  cuisses  de  la  même  paire  forlemeat  arquées  intérieurement. 

La  forme  singulière  des  lobes  du  menton,  celle  de  la  languette  et  de 
répistonie,  constituent  les  caractères  essentiels  de  ce  genre.  Toutes  les 
espèces  sont  aussi  américaines  et  habitent  principalement  le  Mexique 
et  la  Colombie.  Aucune  d'elles  n'avait  été  décrite  avant  M.  Putzeys, 
qui  en  mentionne  huit  dans  sa  Monographie  (1).  Dejcan  en  possédait 
quelques-unes  dans  sa  collection,  mais  elles  ne  se  trouvent  pas  inscrites 
dans  son  catalogue  qui  a  été  publié  avant  qu'il  les  reçût. 

SECTION  V.  Languette  tantôt  entièrement  soudée  à  ses  para- 
glosses, tantôt  libre  en  partie  (-2).  —  Dernier  article  des  palpes 
de  forme  variable,  jamais  aciculaire.  —  Elytres  entières  à  leur 
extrémité.  —  Tarses  antérieurs  des  mâles  parfois  simples;  le  plus 
souvent  leurs  trois  ou  deux  premiers  articles  dilatés,  en  carré  plus 
ou  moins  arrondi  aux  angles,  sauf  le  !<'■•  qui  est  ordinairement 
Irigone ;  leur  vestiture  en  dessous  consistant  toujours  en  brosses 
de  poils.  —  Crochets  des  tarses  simples. 

Celle  section  correspond  exactement  aux  Patellimanes  de  Dejcan. 
Pris  dans  leur  ensemble,  ces  insectes  semblent  se  placer  assez  nalurcl- 

soroTj,  tropkalis,  brasUiensis,  constricùi,  dubia,  dyschmoides,  ovata,  Man- 
nerheimii,  ccurulea,  cordicoUis,  vicina,  delefa,  tuspanensis,  Putzeys^  loc.  cit. 

(1)  S.  strigkollis,  canaliculatus,  tristrialus,  sulcatulus,  sulàfrons,  gracilis, 
impressicoUiSj,  ferrugimus  et  xunihopus.  —  A].  :  S.  depressus^  simplex,  plu- 
ripunctutus,  cremdatus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  197; 
de  Californie. 

(2)  Je  ne  suis  pas  d'accord  avec  Erichson  sur  la  structure  do  cet  organe, 


2^  CAtiÀttQVÈS. 

lement  près  des  Harpaliens  et  des  Féroniens  du  même  auteur,  entré 
lesquels  ils  ont  même  été  classés  par  quelques  entomologistes.  Mais, 
quand  on  les  examine  de  près,  on  voit  qu'il  n'en  est  pas  ainsi,  et  que  les 
trois  tribus  qu'ils  constituent  se  greffent,  en  quelque  sorte,  sur  autant 
de  points  difiérents  de  la  longue  série  des  groupes  qui  précèdent  et 
qui  suivent. 

Ainsi,  les  Panagéides,  par  suite  de  la  structure  de  leurs  palpes  et 
d'autres  caractères,  se  rapprochent  évidemment  des  Cychrides  et  des 
Pamborides.  Il  semblerait  dès  lors,  qu'on  peut  les  placer  immédiate- 
ment à  la  suite  de  ces  derniers;  mais  il  se  rattachent  par  des  passages 
aux  Chlénides  (i),  lesquels  à  leur  tour  se  lient  d'une  manière  assez 
intime,  par  le  genre  Deucylus,  aux  Michocephalcs  de  la  tribu  des  Fé- 
ronides.  Enfin,  les  Licinides  me  paraissent  avoir  une  analogie  lointaine, 
si  l'on  veut,  mais  cependant  réelle,  avec  plusieurs  Harpalides,  notam- 
ment les  Amblygnathus. 

Ce  qui  semble  indiquer  que  celte  section  forme  réellement  un  groupe 
bien  distinct,  c'est  la  constance  de  la  vesliture  des  tarses  antérieurs  des 
mâles.  Sous  ce  point  de  vue  elle  a,  dans  son  ensemble,  un  autre  rapport 
avec  les  Anisodactylides ,  groupe  d'Harpaliens  également  riche  en  es- 
pèces et  qui  présente  une  vesliture  semblable. 

Il  résulte  de  là  que  quelque  parti  qu'on  prenne,  ces  insectes  ne 
peuvent  s'intercaler  régulièrement  dans  aucun  point  de  la  série  des  Ca- 
rabiques  (2). 

I.  Languette  entièrement  soudée  à  ses  paraglosses.  Panagéides. 

II.  —        libre  en  jjartie. 

Tête  non  élargie  en  avant  ;  corps  très-souvent  pubescent.  Chlénides. 

—  élargie  en  avant;  corps  toujours  glabre.  Licinides. 

t)ans  son  excellent  ouvrage  sur  les  Coléoptères  de  la  Marche  de  Brandebourg, 
cet  habile  entomologiste  réunit  les  genres  Panag^eus^  Loricera,  Licinus  et  Ba- 
DiSTER  en  un  seul  groupe,  qu'il  nomme  Licinini^  et  auquel  il  assigne  une  lan- 
guette entièrement  soudée  à  ses  paraglosses.  Je  ne  la  trouve  telle  que  dans  le 
genre  Pan^g^us;  elle  est  libre  dans  les  trois  autres,  ainsi  que  l'a  très-bien 
figurée  M.  Schiœdtc,  dans  ses  Danmarks  Eleutheratha,  pi.  X  et  XI. 

(1)  On  verra  plus  bas  que  des  espèces  de  Chlénides  ont  été  placées  parmi 
les  Panagéides. 

(2)  Voyez  le  travail  de  M.  De  Laferté-Sénecterre,  intitulé  :  «  Bévision  de  la 
tribu  des  Patellimanes  de  Dejean,  »  dans  les  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  IX, 
p.  209. 


t>A]yAUÉlD£â.  âOSi 

TRIBU  XXIIL 
PANAGÉIDES. 

Languette  entièrement  soudée  à  ses  paraglosses  ou  à  peine  libre  au 
bout.  —  Palpes  maxillaires  notablement  plus  longs  que  les  labiaux; 
leur  2"  article  très-grand  et  arqué  ;  le  dernier  de  tous  le  plus  souvent 
sécuriforme.  —  Tèle  petite,  rétrécie  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci 
médiocres  ou  assez  gros,  très-saillanls. —  Tarses  antérieurs  tantôt  simples 
dans  les  deux  sexes,  tantôt  ayant  leurs  deux  ou  trois  premiers  articles 
dilatés,  carrés,  et  garnis  de  brosses  de  poils  en  dessous  chez  les  mâles. 
—  Corps  presque  toujours  pubescent  et  fortement  ponctué. 

Les  espèces  de  ce  groupe,  en  outre  des  caractères  qui  précèdent,  se 
reconnaissent,  pour  la  plupart,  au  premier  coup-d'œil,  à  leur  (actes  par- 
ticulier. Presque  toutes,  en  effet,  sont  remarquables  soit  par  l'élégance 
de  leurs  formes,  soit  par  les  couleurs  dont  elles  sont  ornées,  et  un  certain 
nombre  par  leur  taille  assez  grande.  Je  viens  d'indiquer  les  analogies 
de  ces  insectes  avec  les  Cychrides,  les  Paraborides  et  les  Chlénides. 
En  réalité ,  l'absence  d'un  rétrécissement  ou  col  à  la  partie  postérieure 
de  la  tête  est  le  caractère  le  plus  apparent  qui  les  distingue  de  ces  der- 
niers. Si,  par  exemple,  les  Loricera  étaient  privées  de  ce  col,  elles 
devraient  être  reportées  parmi  les  Chlénides  dont  elles  se  rapprochent 
par  leurs  habitudes  semi-aquatiques ,  tandis  que  les  autres  Panagéides 
vivent  loin  des  eaux. 

L   1"  article  des  antennes  beaucoup  plus  court  que  les  trois  suivants  réunig. 

A    Téguments  glabres  et  lisses  :  Brachygnathus . 

B         —         pubescents  et  ponctués. 

a       Dernier  article  des  palpes  sécuriforme. 

b       4«  article  des  tarses  non  bilobé. 

Tarses  antérieurs  simples  dans  les  deux  sexes  2  CraspedophoruS. 

Leurs  trois  premiers  articles  dilatés  chez  les  mâles  :  Panagœus, 

bb    4e  article  des  tarses  bilobé  :  Euschizomerus. 

a  a    Dernier  article  des  palpes  renflé,  acuminé  au  bout  :  Coptia. 

aaa  • maxillaires  subovalaire;  celui  des  labiaux 

sécuriforme  :  Geobius. 

11.  1er  article  des  antennes  aussi  long  que  les  trois  suivants  réunis  :  Loricera, 


Coléoplères,    Tome  I,  14 


210  CARABIQCES. 

BRACHYGNATHUS. 

Peuty,  Del.  an.  arttc.  Brasil.  p.  6  (1) . 

Menton  assez  fortement  cchancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple, 
égalant  presque  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  arrondie  en  avant; 
ses  paraglosses  filiformes.  —  Dernier  article  des  palpes  en  fer  de  hache 
coupé  très-obliquement  au  côté  externe,  aigu  à  son  sommet.  — Man- 
dibules courtes,  concaves  en  dessous,  denticulées  au  côté  interne,  aiguës 
à  leur  extrémité.  —  Labre  petit,  fortement  transversal,  légèrement 
arrondi  en,  avant.  —  Antennes  de  la  longueur  environ  de  la  moitié  du 
corps,  un  peu  comprimées  à  partir  du  5'"  article;  le  i^^  médiocre,  un  peu 
renllé.  —  Yeux  saillants.  —  ïcte  petite,  fortement  rétrécic  en  arrière. 

—  Prolhorax  de  forme  variable.  —  Elylrcs  globoso-ovales,  fortement 
sillonnées.  —  Tarses  antérieurs  simples  dans  les  deux  sexes.  —  Arceaux 
inférieurs  de  l'abdomen  épais  et  convexes. 

Ce  genre  comprend,  quelqnes  magnifiques  espèces  dont  les  couleurs 
ainsi  que  le  faciès,  sont  pareils  à  ceux  des  Svu.'ekodeihjs,  et  qui  me 
paraissent  représenter  non-seulement  ce  genre,  mais  celui  des  Scaphi- 
woxus,  dans  l'Amérique  méridionale,  leur  patrie.  On  en  connaît  aujour- 
d'hui six  espèces,  toutes  fort  rares  dans  les  collections  et  originaires 
du  Brésil  intérieur  et  régions  voisines.  D'après  la  forme  de  leur  pro- 
thorax,  on  peut  les  partager  en  deux  sections  : 

Les  unes,  qui  sont  les  analogues  des  Sph.ekoderus,  ont  cet  organe 
plus  ou  moins  ovalaire  et  sillonné  en  dessus ,  avec  ses  bords  latéraux 
non  relevés  et  ses  angles  postérieurs  nullement  prolongés  ("2). 

Les  autres  ont  un  prothorax  très-voisin  de  celui  des  Sdaphinotus, 
c'est-à-dire  relevé  sur  les  côtés ,  par  suite  plus  ou  moins  concave  sur 
le  disque,  avec  les  angles  postérieurs  saillants  (5). 

CRASPEDOPHORLS. 

HoPE,  The  Coleopt.  Man.  II,  p.  165  (i). 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane large  cl  plus  ou  moins  courte,  légèrement  bifide  ou  simple  ;  ses 

(1)  Syn.  Panaceus,  Latr.  Règne  auim.  éd.  2,  IV,  p.  407.  —  Eurysoma,  Dcj. 
Species  V,  p.  594. 

(2)  B.  festivusj  Dej.  Species  V,  p.  bd6.  —  mttHcuSj  Perty,  loc.  cit.  p.  7,  pi.  2, 
f.  1.  {nitidipenniSj,  Dej.  loc.  cit.  p.  597.)  —  intermedms ,  Perty,  loc.  cit.  p.  8. 

(3)  B,  fidgidipennis,  Guérin,  Ipon,  d.  Règn.  anim.  1ns.  pi.  6,  f,  14.  (oxy- 
gonus,  Perty,  loc.  cit.  p.  1,  pi.  2,  f.  3,  et  Eur.  fidgklum,  Dej.  Species  V,  p.  595.) 

—  minutus,  Perty,  loc.  cit.  p.  7.  —  jpyropterus_,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ins. 
p.  34,  pi.  3,  f.  5. 

(4)  Syn.  EuDEMA^  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Coleopt.  l,  p.  137;  nom  antérieur  à 


PANÂGÉIDES.  21t 

lobes  latéraux  fortement  arrondis  en  dehors.  —  Languette  arrondie  en 
avant,  adhérente  à  ses  paraglosses  ;  celles-ci  pas  plus  longues  qu'elle. 

—  Palpes  robustes;  leur  dernier  article  tantôt  très-fortement  sécuri- 
forme  et  coupé  obliquement  au  côté  interne ,  tantôt  triangulaire.  — 
Mandibules  courtes,  larges,  peu  aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal, 
légèrement  échancré.  —  Antennes  plus  ou  moins  longues,  filiformes 
ou  un  peu  atténuées  en  dehors,  à  l^""  article  gros,  2"  court,  3"  au  moins 
de  moitié  plus  long  que  lui,  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax  de 
forme  variable.  —  Elytrcs  ovales  ou  oblongues,  arrondies  aux  épaules, 
sillonnées.  —  Pattes  médiocrement  robustes;  tarses  antérieurs  simples 
dans  les  deux  sexes;  leur  1er  article  plus  long  que  les  deux  suivants 
réunis  ;  ceux-ci  en  triangle  renversé.  —  Arceaux  inférieurs  de  l'abdo- 
men minces  et  plats. 

M.  Hope  a  séparé  ce  genre  des  Panag.eus,  en  lui  donnant  pour  type 
le  P.  rcllexus  Fab. ,  et  pour  unique  caractère,  la  forme  rétrécie  en  arrière 
du  prothorax,  particularité  sans  importance  réelle.  Ces  insectes  ne  se 
distinguent  du  genre  en  question,  que  par  la  simplicité  des  tarses  anté- 
rieurs chez  les  mâles  et  leur  labre  légèrement  échancré.  Le  prothorax 
peut  à  peine  servir  à  les  diviser  en  groupes,  attendu  qu'entre  les  di- 
verses formes  qu'il  affecte,  il  existe  des  passages. 

Comme  les  Panag^eus  d'Europe,  ces  insectes  sont  noirs,  avec  des 
taches  ou  des  bandes  d'un  beau  Jaune  sur  les  élytres,  La  moitié  de  leurs 
espèces  environ  sont  de  (aille  plus  ou  moins  grande  ;  les  autres  ressem- 
blent, sous  ce  rapport,  aux  espèces  européennes.  Les  premiers  ont,  en 
géiiéral,  le  dernier  article  des  palpes  plus  sécuriforme,  et  le  3e  article 
des  antennes  plus  long  que  les  secondes. 

Le  genre  est  jusqu'ici  propre  à  l'Afrique,  aux  Indes  orientales  et  à 
l'Australie  (i). 

celui  adopté  dans  le  texte,  mais  dont  on  ne  pourrait  changer  la  désinence  ferai 
nine,  sans  lui  donner  un  sens  presque  absurde.  —  Epicosmus,  Cliaud.  Bull.  Mosc. 
1844,  p.  512,  note.  —  Isotarsus,  Laferté,  loc.  cit.  p.  217.  —  Cychrus,  Fab.  -  ; 
Panaceus,  Latr.  Dej. 

■  (1)  Il  faut  y  rapporter  les  espèces  étrangères  à  TEuropc  et  aux  Etats-Unis, 
que  Dejean  a  décrites  au  nombre  de  dix.  Aj.  :  Esp.  africaines:  P.  regalis, 
Gory,  Aan.  d.  1.,  Soc.  ent..  Il,  p.  213. —  ver&utuSj  Leprieurii,  Casteki.  Et.  eut. 
p.  154  et  155.  —  Scwageij,  Raddoni,  Soyersii,  Klugiij  tropicus,  Erichsonii,. 
Strachani,  grossus^  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  X,  p.  93.  —  grandis  {grossus,. 
Hope),  scubricoUiSj,  Imli.  Verhandl.  d.  nat.  Gesellsch.  in  Basel,  V,  p.  166.  — 
pretiosuSj,  Ghaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  19.  —  Ep.  tetrastigma.  Chaud, 
ibid.  1850,  n"  2,  p.  417.  —  impidus^  ornatus, '^oh^m.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  124. 

—  Is.eximiuSj  sinuaticolUs,purvicollis,  Leprieurii^  selenoderus,  obscur icornis, 
Wcstermanni,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1850,  p.  392.  —  stenocephalus, 
Reiche  in  Galin.  Yoy.  en  Abyssin.  Ent.  p.  263.  —  Isot.  eximiuSj  Sommer, 
Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  2®  série,  X,  p.  65-i.  —  Esp.  indiennes  :  P..  cereus,  Mac- 
Leay,  Annul.  Jav.  p.  12.  —  gmiculatus,  chalcocephalus,  Wiedem.  Zool.  Mag, 


212  GA&ABIQCËS. 

PANAGiEUS. 

Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  VIII,  p.  2913 

Labre  entier  ou  très-faiblemeint  échancré.  —  Les  deux  premiers  ar- 
ticles des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés  tantôt  assez  fortement, 
tantôt  médiocrement;  le  l^""  triangulaire,  le  2°  en  carré  transversal, 
arrondi  aux  angles.  —  Les  autres  caractères  comme  chez  les  Craspe- 

DOPHOBTIS. 

Ainsi  caractérisé,  ce  genre  ne  comprend  plus  que  quelques  petites 
espèces  propres  à  l'Europe,  aux  régions  voisines  de  l'Asie,  à  l'Améri- 
que du  Nord  et  à  celle  du  Sud  (i).  Toutefois,  il  n'est  pas  encore  certain 
que  quelques  Craspedophorus  de  même  taille,  ne  doivent  pas  en  faire 
partie,  ainsi  que  je  viens  de  le  dire. 

Les  Panag^ecs  européens  se  trouvent  principalement  dans  les  bois 
sablonneux,  sous  les  pierres  et  les  arbres  renversés.  Selon  Dejean,  l'une 
d'elles  (P.  ^-puslulatus)  exhale  une  odeur  très-forte,  différente  de  celle 
des  autres  Carabiques,  et  qui  se  rapprocherait  de  celle  de  la  Diaperis 
Boleti. 

EUSCHIZOMERUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  413. 

Mêmes  caractères  que  les  Panag^eus,  sauf  les  différences  suivantes  : 
Echancrure  du  menton  simple,  droite,  peu  profonde.  —  Labre  échan- 
cré en  arc  de  cercle  et  déprimé  vers  le  bord  antérieur.  —  Antennes 
plus  longues  et  plus  fortes.  —  Palpes  plus  allongés  ;  leur  dernier  article 
moins  sécuriforme.  —  Pattes  plus  fortes  ;  tarses  plus  gros,  couverts  de 
poils  serrés  formant  une  brosse  en  dessous;  le  1er  article  allongé,  un  peu 
rétréci  à  sa  base  ;  les  deux  suivants  plus  courts,  légèrement  cordiformes; 

II,  p.  56.  —  chlorocephalus^  Kollar,  Ann.  d.  Wien.  Mus.  I-,  p.  335.  —  irans- 
versalis,  bifasciatus ,  Casteln.  Et.  ent.  p.  154.  —  Esp.  de  fAustralie  :  Ep. 
australasiœ,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1850^  n"  2,  p.  419. 

Il  n'est  pas  encore  parfaitement  certain  que  toutes  ces  espèces,  surtout  celles 
de  petite  taille,  ne  soient  pas  des  Panag^us;  seulement,  le  contraire  est  pro- 
bable^ tous  les  individus  examinés  jusqu'ici  ayant  les  tarses  simples,  à  ma  con- 
naissance du  moins. 

(1)  L'Europe  en  possède  deux  espèces:  P.  crux  major  et  qiiadripustulafus  ; 
le  trimaculatus  Dej.  et  Velongatus  De  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1842,  p.  816)  ne 
isont  que  des  variétés  du  premier.  —  Pour  celles  de  l'Amérique  du  Nord,  au 
fasciatus,  Say,  décrit  par  Dejean,  aj.  :  P.  crucigerus,  Say,  Trans.  of  the  Amer. 
Phil.  Soc.  11^  p.  69  (P.  lapidariuSj  Chevrol.  inéd.).  —  Esp.  mexicaines  :  P.  qua- 
drisignatus,  Chevrol.  Coléopt.  du  Mex.  Cent.  I,  fasc.  8,  n»  187.  —  mexica- 
nus,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  tiège,  U,  p,  401. —  Esp.  brésilienne  ; 
p.  vicinus,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  eût,  II,  p.  ;il4. 


f>AVA6ÉlDE$.  213 

Ceux  des  tarses  antérieurs  plus  larges  que  ceux  des  tarses  postérieurs  ; 
ces  derniers  plus  longs  que  larges  ;  le  4^  profondément  bilobé,  un  peu 
plus  large  et  beaucoup  plus  long  que  le  précédent  ;  les  lobes  assez  étroits, 
plus  longs  que  la  partie  non  fendue  de  l'article. 

A  ces  caractères,  empruntés  littéralement  à  M:  De  Chaudoir,  il  faut 
ajouter  que  le  prolhorax  est  rétréci  à  sa  base  et  que  ses  angles  anté- 
rieurs à  la  partie  rétrécie,  se  prolongent  postérieurement  en  une  épine 
cylindrique.  Ce  que  le  genre  offre  de  plus  remarquable,  c'est  la  struc- 
ture de  ses  tarses,  qui  ne  sont  nullement  ceux  d'un  Patellimane.  Il  ne 
comprend  qu'une  espèce  (E.  Buquelii)  de  taille  assez  petite  et  origi' 
ginaire  de  la  côte  de  Guinée  (i). 

COPTIA. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  433. 

Labre  très-court,  échancré  antérieurement.  —  Dernier  article  des 
palpes  renflé,  brièvement  ovalaire,  tronqué  obliquement  et  très-aigu  à 
son  extrémité  ;  celui  des  labiaux  plus  gros  que  celui  des  maxillaires.  — 
Prolhorax  arrondi  en  avant,  brusquement  rétréci  à  sa  base,  bi-épineux 
de  chaque  côté  avant  ce  rétrécissement.  —  Les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles;  le  !«■■  en  triangle  renversé, 
les  deux  autres  en  carré  transversal. 

M.  Brullé  a  établi  ce  genre  sur  une  espèce  de  l'Amérique  du  Sud, 
qui  a  complètement  la  taille  et  le  faciès  des  Panag^us  d'Europe,  mais 
qui  en  diffère  par  les  caractères  qui  précèdent.  Depuis,  on  en  a  décrit 
deux  autres  du  même  continent.  Ces  insectes  n'ont  plus  sur  les  élytres 
les  taches  jaunes  des  genres  précédents,  ils  sont  simplement  noirs  ou 
bruns,  mais  du  reste,  ponctués  et  pubescents  comme  les  espèces  des 
genres  en  question  (2). 

GEOBIUS. 

Dej.  Spedes  V,  p.  604  (3). 

Menton  légèrement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple,  éga- 
lant presque  ses  lobes  latéraux.  —  Palpes  maxillaires  très-saillants  ; 
leur  dernier  article  très-allongé,  faiblement  ovalaire,  presque  terminé 

(1)  Le  Panagœus  denticolUs,  Kollar  (Ann.  d.  Wiener  Mus.  1,  p.  334,  Tab.  31, 
f.  2),  dont  la  patrie  est  inconnne^,  mais  qui  est  sans  doute  africain,  appartient 
très-probablement  à  ce  genre. 

(2)  Panagœus  armatus,  Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  L  P-  391.  —P.  qun- 
dridentatus,  Kollar,  Ann.  d.  Wien.  Mus.  I,  p.  335,  Tab.  31,  f.  3  {armatus?), 
—  Coftia  brunnea,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  402. 

(3)  Syn.  Philogeus,  Blanch,  Hist.  d.  Ins.  I,  p.  355, 


214  CARABIQDES. 

en  pointe  ;  celui  des  labiaux  plus  court,  très-sécuriforrae,  un  peu  coupé 
obliquement  à  son  extrémité.  —  Mandibules  courtes,  aiguës.  —  Labre 
étroit,  presque  carré.  —  Tête  non  rétrécie  en  arrière,  en  triangle  assez 
allongé.  —  Antennes  filiformes,  un  peu  plus  longues  que  la  moitié  du 
corps.  —  Prothorax  beaucoup  plus  large  que  la  tête,  aussi  long  que 
large,  arrondi  sur  les  côtés,  rétréci  en  arrière  et  assez  convexe.  — 
Elytres  allongées,  parallèles,  assez  convexes.  —  Pattes  assez  fortes  ; 
tarses  inconnus  chez  les  mâles. 

Ce  genre  a  été  fondé  par  Dejean,  sur  un  insecte  rapporté  par  moi 
autrefois  de  Buenos-Ayres,  et  à  qui  la  ponctuation  de  la  surface  supé- 
rieure de  son  corps,  et  les  poils  dont  ce  dernier  est  revêtu,  donnent,  en 
même  temps  que  la  forme  générale,  beaucoup  de  ressemblance  avec 
les  Panag^ecs,  mais  dont  les  caractères  génériques  sont  très-différents. 
Le  dernier  article  de  ses  palpes  labiaux  a  seul  conservé  la  forme  ca- 
ractéristique, qu'il  affecte  dans  cette  tribu.  Ces  modifications  annoncent 
que  ce  genre  doit  être  placé  sur  les  limites  de  celle-ci.  L'unique  espèce 
qui  le  constitue  a  reçu  de  Dejéan  le  hom  de  G.  pubescens. 

LORICERA. 
Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  VIII,  p.  273. 

Menton  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple 
et  obtuse.  —  Languette  saillante,  étroite,  tronquée  de  chaque  côté  et  à 
peine  libre  au  bout;  ses  paraglosses  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Mâ- 
choires dentées  et  hérissées  de  longs  poils  sur  leur  bord  externe.  — 
Palpes  grêles  ;  leur  dernier  article  légèrement  ovalaire  et  obtus  au 
bout;  le  pénultième  des  labiaux  très-long.  —  Mandibules  courtes,  for- 
tement dilatées ,  arrondies  et  tranchantes  en  dehors,  très-aiguës  au 
bout,  pluridentées  à  leur  base  en  dedans.  —  Labre  très-court  et  ar- 
rondi en  avant.  —  Yeux  gros  et  tressaillants.  —  Antennes  robustes,  un 
peu  plus  courtes  que  la  moitié  du  corps  ;  leur  l^""  article  gros  et  très- 
allongé,  hérissé  ainsi  que  les  six  suivanis,  de  longs  poils  en  dessous. 
—  Têle  munie  en  arrière  d'un  col  très-prononcé  et  brusquement 
formé,  brièvement  trigone  en  avant.  —  Prothorax  peu  convexe,  trans- 
versal et  cordiforme.  —  Elytres  presque  planes,  assez  allongées.  — 
Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés  chez 
les  mâles;  le  l«r  triangulaire,  les  deux  suivants  en  carré  arrondi  aux 
angles.  —  Corps  glabre. 

Les  espèces  de  ce  genre  s'éloignent  considérablement  par  leur  faciès 
général  des  autres  espèces  de  cette  tribu  ;  mais  on  ne  peut  guère  les 
placer  ailleurs,  quoique,  à  vrai  dire,  elles  y  figurent  assez  mal. Ce  sont  des 
insectes  de  petite  taille  qui  se  trouvent  aux  bords  des  eaux  stagnantes, 
principalement  dans  les  bois.  L'unique  espèce  d'Europe  {L.  pilicornis) 


CnLÉNIDES.  215 

est  assez  commune  partout,  et  a  été  pendant  longtemps  sans  congé- 
nères; mais  on  en  a  découvert  quelques  autres  dans  le  nord  de  l'Amé- 
rique et  en  Sibérie  (i). 


TRIBU    XXIV. 

CIILÈNIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  de 
forme  variable.  —  Tête  sans  col  distinct  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros, 
'  plus  ou  moins  saillants.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  toujours  dilates.  —  Corps  pubescent  ou  glabre. 

Cette  tribu  se  distingue  essentiellement  de  la  précédente  par  la  tête 
dépourvue  de  col  en  arrière,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  et  la  structure 
de  la  languette  ;  la  forme  des  mandibules  et  de  la  tête  ne  permet  pas 
de  la  confondre  avec  celle  des  Licinides.  Elle  est  beaucoup  plus  riche 
en  espèces  que  l'une  et  l'autre,  et,  avant  le  travail  de  M.  De  Laferté- 
Séneclerre  sur  les  iPalellimanes,  elle  ne  se  composait  que  d'un  petit 
nombre  de  genres.  J'ai  adopté  la  plupart  de  ceux  qu'a  établis  ce  savant 
entomologiste,  bien  que  ceux  détachés  des  CntiENius  de  Bonelli  soient, 
du  moins  en  partie,  établis  sur  des  caractères  bien  légers  et  parfois 
sujets  à  discussion  (2).  Mais  il  m'a  été  impossible  d'en  faire  autant  pour 
son  groupe  des  Ooditcs,  qui  ne  m'a  pas  semblé  avoir  une  valeur  suf- 
fisante pour  être  séparé  de  celui-ci  (3). 

Les  Chlénides  ont  tous  le  menton  médiocrement  échancré,  et,  sauf 
un  seul  genre  (Atkaîsus),  pourvu  d'une  dent  médiane  qui  varie  beau- 
coup; les  lobes  latéraux  de  cet  organe  sont  assez  faiblenient  arrondis 
en  dehors  et  peu  aigus  à  leur  extrémité.  Leur  système  de  coloration  a 
de  l'analogie  avec  celui  des  Panagéides  en  ce  sens  que  lorsqu'il  existe 

(1)  Esp.  de  Sibérie  :  L.  seticornis,  Motscli.  Ins.  d.  Sibérie,  p.  141.  —  Esp.  de 
l'Amer.  duNord  :  L.  semipiincfataj,  decémpunctàta^Eschsch.  ZooK  Atlas  V,p.  25. 
— foveatcij,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-Yoric,  V,  p.  180.  Ces  trois  espèces 
sont  de  Californie.  La  L.  pilicornis  d'Europe  se  trouve  aussi  aux  Etats-Unis. 

(2)  La  forme  réelle  de  la  dent  du  menton,  qui  joue  un  grand  rôle  dans  cette 
classiûcation,  est  souvent  d'une  vérification  difficile  et  laisse  l'observateur  dans 
le  doute.  Si  l'on  n'en  tenait  pas  compte,  ce  qui  vaudrait  peut-être  mieux,  il  y 
aurait  lieu  de  supprimer  une  partie  des  genres  en  question.  La  forme  égale- 
ment du  dernier  article  des  palpes  est,  dans  certains  cas,  un  caractère  plutôt 
sexuel  que  générique. 

(.'})  Tout  bien  examiné,  je  ne  trouve,  pour  distinguer  les  Ooditcs  des  Çiilé- 
nides  proprement  dits,  que  le  caractère  suivant  :  chez  les  premiers,  le  protliorax 
recouvre. légèrement  la  base  des  élytres,  et  n'est  jamais  réiréci  près  de  ses  angles 
postérieurs;  chez  les  seconds,  il  est  plus  ou  moins  lâchement  appliqué  contre 
la  base  de  ces  organes,  et  il  est  très-rare^qu'il  ne  soit  pas  rétréci^^eu  arrière. 


Ô16  ÉABABIQTJES. 

un  dessin,  il  consiste  toujours  en  taches  ou  bandes  jaunes  ;  seulement 
la  couleur  du  fond  n'est  pas  noire,  mais  presque  constamment  verte. 
Beaucoup  également  sont  ponctués  et  pubescents,  mais  d'une  autre 
façon  que  les  Panagéides,  les  poils  étant  courts,  non  redressés,  et  plus 
ou  moins  caduques.  Sous  le  rapport  de  la  forme  générale,  le  plus  grand 
nombre  des  espèces  ressemblent  aux  Féronides. 

Ces  insectes  sont  très-homogènes  au  point  de  vue  des  habitudes;  tous, 
sans  en  excepter  les  espèces  exotiques,  paraissent  rechercher  les  lieux 
humides;  les  espèces  européennes  se  trouvent  souvent  réunies  en  so- 
ciété aux  bords  des  eaux. 

I.  Prothorax  de  forme  variable,  n'empiétant  pas  sur  la  base  des  élytres,  pres*^ 

que  toujours  rétréci  près  de  ses  angles  postérieurs.  Corps  très-souvent 
pubescent. 

A  Dernier  article  des  palpes  ovoïde,  sauf  celui  des  labiaux,  qui  est  sécuriforme 
chez  les  mâles  :  Dercylus. 

B    Dernier  article  des  palpes  maxillaires  subcylindrique,  celui  des  labiaux  sé- 
curiforme ou  triangulaire  :  Hssauchenius,  Aleptocerus. 

C    Dernier  article  de  tous  les  palpes  sécuriforme  ou  manifestement  triangulaire. 
a    3e  article  des  antennes  pas  plus  long  que  les  suivants  :  Vertagus^ 
Ocybatus. 

ao  3*  article  des  antennes  plus  long  que  les  suivants. 

b    Articles  des  antennes  non  renflés  ou  noueux  à  leur  extrémité. 

c     Antennes  robustes  ;  leurs  articles  fortement  comprimés  à  partir  du  4«. 

Dent  médiane  du  menton  bifide  :  Homalolachnus,  Rhizotrachelus. 

simple  :  Diaphoropsophus,  £acus. 

ec  Antennes  filiformes  ou  subsétacées,  en  général  grêles. 

Labre  profondément  échancré  :  Dibolochilus. 

—    à  peine  —        Epomis. 

&  6  Articles  des  antennes  noueux  au  bout  :  Asporînus. 

D    Dernier  article  des  palpes  grêle  à  sa  base,  renflé  en  poire  au  bout  :  Rho- 
palopalpus. 

E    Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  ou  bien  légèrement  triangulaire, 
fortement  tronqué  au  bout. 

d    Une  dent  médiane  au  menton. 

Cette  dent  bifide  :  Chlœnius. 

simple  ;  Amblygenius,  Hololeius,  Eccoptomenus. 

âd  Menton  sans  dent  médiane  :  Atranus. 

II.  Prothorax  empiétant  un  peu  sur  la  base  des  élytres,  jamais  rétréci  en 

arrière.  Dent  médiane  du  menton  toujours  simple.  Corps  toujours  glabre. 

e    Dernier  article  des  palpes  brièvement  ovoïde  :  Hoplolenus. 

e  e  — — .  très-légèrement  ovalaire  ou  subcylindrique. 


CHLÉNIDES.  217 

f    MAchoires  et  mandibules  très-longues^  étroites;  les  premières  den- 
tées en  scie  au  côté  interne  :  Prionognathus. 
ff  Les  mêmes  de  longueur  et  de  forme  normales. 
Prosternum  non  prolongé  en  arrière  :  Oodes. 

—         prolongé  postérieurement  en  une  épine  aiguë  :  LonchO' 
stemus, 

DERGYLUS. 

De  Casteln.  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  1,  p.  392. 

Dent  médiane  du  menton  légèrement  bifide.  —  Dernier  article  des 
palpes  labiaux  assez  fortement  sécuriforme  chez  les  mâles  ,  renflé  et 
ovoïde  chez  les  femelles  ;  celui  des  maxillaires  subovalaire  et  fortement 
tronqué  au  bout  dans  les  deux  sexes.  — Mandibules  médiocres,  légè- 
rement arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Tète  assez  petite ,  faiblement 
rctrécie  en  arrière.  —  Antennes  atteignant  à  peine  la  base  du  pro- 
thorax, à  article  1-3  un  peu  en  massue  au  bout,  2«  court,  le  3o  plus 
long  que  les  suivants,  ceux-ci  cylindriques.  —  Prothorax  ample,  au 
moins  aussi  long  que  large,  un  peu  rétréci  en  avant,  aussi  large  que 
les  élytres,  profondément  sillonné  de  chaque  cùté  de  sa  base.  —  Ely- 
Ires  brièvement  ovalaires,  convexes,  fortement  sillonnées,  —  Les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  fortement  dilatés;  le 
l«r  triangulaire,  moins  large  que  les  deux  suivants  ;  ceux-ci  carrés.  — 
Corps  glabre,  luisant  et  comme  vernissé. 

Genre  assez  ambigu,  tenant  aux  Buachygnathcs  par  la  forme  et  la 
sculpture  de  ses  élytres,  et  aux  Microcephalus  de  la  tribu  des  Féro- 
nides,  parcelle  de  son  prolhorax.  Je  crois  cependant,  avec  M.  De  La- 
ferlé  qu'il  appartient  non  aux  Panagcides  où  l'avait  placé  M.  De 
Castclnau,  mais  à  la  tribu  actuelle;  seulement  je  ne  lui  trouve  rien  de 
commun  avec'  les  Epomis,  non  loin  desquels  ce  savant  entomologiste 
l'a  placé.  A  l'espèce  typique  [D.  aler  Casteln.)  il  en  a  ajouté  deux 
autres  (i).  Ces  insectes  proviennent  de  l'Amérique  du  Sud  intertro- 
picale, et  sont  d'un  noir  profond  et  très -brillant  ;  ils  figurent  tous  trois 
parmi  les  Carabiques  les  plus  rares. 

LISSAUCHENIUS. 

Mac-Leay,  Annid.  Jav.  p.  13. 

Dent  médiane  du  menton  simple.  —  Palpes  maxillaires  notablement 
plus  longs  que  les  labiaux  ;  le  dernier  article  des  premiers  obconique  et 
tronqué  au  bout;  celui  des  seconds  grand  et  sécuriforme.  —  Mandi- 
bules faiblement  arquées,  aiguës  au  bout;  la  gauche  plus  longue  que  la 
droite.  —  Labre  transversal ,  entier.  —  Antennes  filiformes ,   assez 

(l)  D.  infernits,  gibbosus,  Laferté^lAnn.  d.  1.  Soc,  ent.  Sério  2,  IX,  p.  258^ 


218  CARABIQUES. 

longues  ;  leur  3«  article  plus  grand  que  les  autres.  —  Prolhorax  aussi 
long  que  large,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés,  coupé  carrément  à 
ses  deux  extrémités,  plus  étroit  que  les  élytres.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  assez  l'ortcment  dilatés  ;  le  1er  triangulaire, 
les  deux  suivants  carrés.  —  Corps  pubescent. 

M.  Mac-Leay,  en  créant  ce  genre,  semble  le  placer  dans  le  groupe 
des  Panagéides,  mais  il  appartient  incontestablement  à  celui-ci;  M.  De 
Laferté  Ta  passé  sous  silence  dans  son  travail  sur  les  Palellimanes. 
L'espèce  qui  lui  sert  de  type  {L.  rufifemoralus  Mac-Leay)  a  la  forme 
allongée  du  Chlœnius  sexmaculalus,  sur  lequel  M.  De  Laferté  a  établi 
le  genre  IIomalolacunuS;  elle  est  de  Java  (i). 

ALEPTOCERUS. 

De  Laferté,  Ann.  d.  l.  Soc.  eut.  Série  2,  IX,  p.  23C. 

Dent  médiane  du  menton  simple,  légèrement  excavée  à  son  extré- 
mité. —  Palpes  médiocres,  robustes  ;  le  dernier  article  des  labiaux 
triangulaire  chez  les  mâles  ;  celui  des  maxillaires  dans  le  même  sexe, 
et  celui  de  tous  chez  les  femelles,  subcylindrique  et  tronqué  au  bout. — 
Mandibules  assez  courtes,  larges,  arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Labre 
transversal,  faiblement  échancré.  — Tète  courte.  —  Yeux  très-saillants, 
globuleux.  —  Antennes  longues,  grêles,  filiformes,  à  3*'  article  un  peu 
plus  long  que  les  suivants.  —  Prothorax  plane,  en  carré  transversal, 
aussi  large  que  les  élytres  à  sa  base  ;  celle-ci  largement  et  faiblement 
échancrée  daiis  son  milieu.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  l«i"  rétréci  à  sa  base, 
aussi  large  que  le  2",  celui-ci  en  carré  transversal  ;  le  3®  plus  étroit, 
carré.  —  Corps  pubescent. 

Les  caractères  qui  séparent  ce  genre  des  Cul/enius  sont  très-légers 
et  sans  la  simplicité  de  la  dent  médiane  du  menton  je  ne  l'eusse  pas 
adopté,  il  ne  comprend  que  le  Chlœn.  quadripusiulalus  Schh  (2)  de 
la  cote  occidentale  d'Afrique, 

(1)  Il  faut  très-certainement  rapi^orter  au  genre  le  Chlœnius  guttahis,  et 
peut-être  le  C.  hamatus  d'Eschscholtz  (Zool.  Atlas  V,  p.  26),  qui  ont  tous  deux 
la  dent  du  menton  simple,  et  qui  sont  de  Manille.  Le  C.  posticits  Fui),  du 
Bengale  doit  probablement  aussi  y  rentrer. 

Eschscholtz  (loc.  cit.)  se  trompe  sans  doute  lorsqu'il  dit  que  le  C.  bimaciv- 
latus  de  Dejean  est  le  même  (jhe  l'espèce  décrite  par  M.  Mac-Leay.  S'il  en 
était  ainsi,  M.  de  Laferté  ne  l'eût  certainement  pas  compris  dans  la  liste  qu'il 
a  donné i'  des  espèces  de  Ciil.ïkils  de  sa  collection,  dans  sa  Révision  des  Palel- 
limanes. 

(2)  Il  est  décrit  sous  son  véritable  nom  dans  le  Species  de  Dejean  et  men- 
tionné par  mégardc  dans  son  Catalogue,  sous  celui  de  qîmdripimctatus. 


CHLÉNIDES.  219 

VERTAGUS. 
Dei,  Species  \,  p.  608. 

Denl  médiane  du  menton  forte  et  simple.  —  Dernier  article  des 
palpes  fortement  sécuriforme  chez  les  mâles;  celui  des  labiaux  trian- 
gulaire, celui  des  maxillaires  légèrement  élargi  et  obliquement  tronqué 
au  bout ,  chez  les  femelles.  —  Mandibules  courtes,  faiblement  arquées 
et  assez  aiguës.  —  Labre  sublraiisvcrsal ,  presque  entier  en  avant.  — 

Tcte  en  losange,  trcs-rétrécie  postérieurement.  —  Yeux  saillants. — 
Antennes  flliformes,  longues,  à  l*^""  article  assez  gros,  2  court,  3  à  peine 
aussi  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  Icgèremenl  comprimés.  —  Pro- 
thorax très-allongé,  rétréci  en  arrière,  arrondi  sur  les  côtés  en  avant. 

—  Elytres  allongées,  graduellement  élargies  postérieurement,  très- 
obtuses  aux  angles  huméràux.  —  Pattes  longues,  grêles;  les  trois  pre- 
miers articles  des  antérieures  assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le 
l»""  triangulaire,  les  deux  suivants  carrés.  —  Corps  allongé,  svelte, 
glabre. 

Insectes  de  formes  élégantes,  très-rares  dans  les  collections  et  dont 
on  connaît  déjà  quatre  espèces,  deux  de  l'Afrique  équatoriale  et  deux 
de  la  Cafrerie  (i). 

OCYBATUS. 

Laferté^  Ann.  d.  t.  Soc.  eut.  Série  2,  IX,  p.  293  (2). 

Menton  trilobé;  sa  dent  médiane  presque  aussi  longue  que  les  lobes 
latéraux.  — Dernier  article  de  tous  les  palpes  cultriforme,  avec  son 
tranchant  tourné  en  dehors  chez  les  mâles  ;  le  dernier  des  labiaux  for- 
tement sécuriforme,  celui  des  maxillaires  un  peu  dilaté  et  coupé  carré- 
ment au  bout  chez  les  femelles.  —  ]Vfandibules  médiocrement  arquées, 
aiguës  au  bout.  —  Tète  oblongue,  assez  rétrécie  en  arrière.  —  An- 
tennes robustes,  filiformes,  très-longues,  à  articles  1  gros  et  cylindrique, 
2  court,  les  suivants  égaux.  —  Prothorax  allongé,  rétréci  en  arrière. 

—  Elytres  longues ,  subparallèles.  —  Les  trois  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  des  mâles  très-fortement  dilatés  ;  le  1«>"  triangulaire, 
les  deux  suivants  carrés.  —  Corps  allongé,  subparallèle,  glabre. 

(1)  F.  Buquetn,  Schœnherri,  Dej.  loc.  cit.;  du  Sénégal  intérieur  et  de  Sicrra- 
Leone.  —  bij^usMatus,  hicidulus^  Boherii.  Ins.  Caffiar.  I,  p.  127  ;  de  la  Ca- 
frerie. 

(2)  Syn.  OcYDROMus,  Dej.  Cat.  éd.  3^  p.  27;  ce  nom  ayant  déjà  été  appliqué 
par  Frœlich  à  un  groupe  de  Bcmbidides^  M.  De  Laferté  a  dû  le  changer. 


220  CARABÏQtlES, 

Genre  très  voisin  des  Vertagus,  et  qui  ne  pourrait  guère  en  être 
séparé  sans  la  forme  singulière  du  dernier  article  des  palpes  chez  les 
mâles;  le  corps  est  en  même  temps  moins  étroit  et  se  rapproche  plus 
de  la  forme  qu'il  aflccte  chez  les  Chl.enius.  On  en  connaît  également 
quatre  espèces  (i)  tout  aussi  rares  dans  les  collections  que  celles  du 
genre  précédent,  et  originaires  des  mêmes  contrées. 

HOMALOLACHNUS. 

De  Laferté,  Am.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  293  (2). 

Dent  médiane  du  menton  excavée  à  son  extrémité  et  légèrement 
bifide.  —  Palpes  médiocres,  robustes;  leur  dernier  article  triangulaire 
dans  les  deux  sexes.  —  Mandibules  assez  saillantes,  larges,  arquées  et 
aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  transversal,  coupé  carrément.  — 
Antennes  longues,  robustes,  comprimées  à  partir  du  4«  article  ;  le  3e  plus 
long  que  les  autres,  le  2e  court.  —  Prolhorax  plus  long  que  large,  légè- 
rement arrondi  sur  les  côtés,  coupé  carrément  à  ses  deux  extrémités 
et  plus  étroit  que  les  élytres.  —  Celles-ci  en  ovale  allongé ,  parfois 
étroites.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 
très-fortement  dilatés ,  tous  carrés.  —  Corps  allongé,  pubescent;  les 
poils  des  élytres  formant  deux  rangées  régulières  sur  chaque  intervalle 
entre  les  stries. 

Le  type  du  genre  est  le  Chlœnius  sexmaculalus  de  Dejean,  très-bel 
insecte  plus  allongé  que  les  autres  Chlœnius  et  originaire  de  la  côte 
occidentale  d'Afrique.  M.  De  Laferté  lui  donne  pour  congénère  une 
seconde  espèce  (-)  de  la  Guinée  portugaise  qui,  aux  caractères  du  genre, 
réunit  la  forme  grêle  et  subcylindrique  des  Vertagus. 

RHIZOTRACHELUS. 

BoHEM.  Ins.  Caffrar.  î,  p.  133  (4). 

Dent  médiane  du  menton  bifide.  —  Le  dernier  article  des  palpes, 
surtout  celui  des  labiaux,  fortement  dilaté  dans  les  deux  sexes,  en  trian- 
gle obliquement  tronqué  au  bout;  le  pénultième  des  labiaux  allongé, 
graduellement  élargi  en  avant.  —  Mandibules  robustes,  arquées,  acu- 
minées  au  bout.  —  Labre  court,  légèrement  échancré  en  demi-cercle. 

(1)  L'espèce  typique  (0.  Reiclieij,  Dej.  Cat.)  est  encore  inédite  :  le  Cap  de 
Bonne-Espérance  est  sa  patrie.  Les  trois  suivantes  sont  de  la  Guinée  portugaise  : 
Ocydr.  srigicolUSj,  Deyrollei^  striatopunctatus,  Laferté^  Rev.  et  Mag.  de  Zool. 
1851,  p.  82. 

(2)  Syn.  Omalotrichus,  Laferté,  ibid,  p.  233,  olim. 

(3)  Omal.  vertagoideSj,  Laferté,  Rev,  et  Mag.  d.  Zool.  1851,  p.  84. 

(4)  Syn.  PanaG/EI'S,  De  Casteln.  Anu.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  213. 


CHLÉNIDES*  '221 

—  Tête  arrondie,  munie  d'un  col  épais  en  arrière.  —  Antennes  assez 
robustes,  à  peine  plus  longues  que  le  prothorax,  à  articles  1  assez  ro- 
buste, 2  court,  subobeonique,  3  plus  long  que  le  l""",  un  peu  en  massue 
au  bout  ;  les  suivants  plus  courts,  comprimés.  —  Prolhorax  grand, 
transversal,  plane,  un  peu  rétréci  en  avant,  échancré  en  demi-cercle  à 
ses  deux  extrémités.  —  Elytres  oblongo-ovales,  peu  convexes,  pas  plus 
larges  que  le  prolhorax  à  leur  base.  —  Tarses  robustes  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  antérieurs  chez  les  mâles  grands,  courts,  garnis  de 
chaque  côté  de  soies  rigides;  le  4e  étroit,  subtriangulaire,  échancré  au 
bout.  —  Corps  glabre  ou  pubcscent. 

Ce  genre  semble  faire  le  passage  de  certains  Craspedophorus  aux 
genres  qui  suivent.  Son  faciès  est  même  assez  semblable  à  celui  des 
Panagéides,  pour  que  M.  De  Caslelnau  ait  placé  une  de  ses  espèces 
(myops)  parmi  les  Panag^ecs.  Il  ne  comprend  que  trois  espèces  de 
l'Afrique  australe  (i). 

DIAPHOROPSOPHUS. 

De  Chacd.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n"  %,  p.  407  (2). 

Dent  médiane  du  menton  courte,  triangulaire  et  arrondie  au  bout. 
—  Palpes  courts ,  robustes  ;  leur  dernier  article  fortement  dilaté  en 
triangle;  celui  des  labiaux  plus  court  et  coupé  carrément,  celui  des 
maxillaires  obliquement  à  son  extrémité.  — Mandibules  courtes,  larges, 
arquées  en  demi-cercle  et  très-aiguc-s  au  bout.  —  Labre  fortement 
transversal,  entier.  —  Tête  en  carré  long  en  avant,  arrondie  et  non 
rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  sensiblement  plus  longues  que  le  pro- 
thorax, à  articles  1  gros,  cylindrique,  2  de  moitié  plus  court,  de  même 
forme,  3  le  plus  long  de  tous,  un  peu  renflé  au  bout;  les  suivants  com- 
primés. —  Prothorax  en  carré  transversal,  arrondi  aux  angles,  avec 
les  antérieurs  rabattus.  —  Elytres  oblongo-ovales,  un  peu  plus  larges 
que  le  prolhorax  à  leur  base.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  des  mâles  fortement  dilatés,  le  3"^  à  peine  plus  étroit  que 
le  2«,  celui-ci  transversal.  —  Corps  pubescent. 

On  n'en  connaît  que  deux  espèces  d'assez  grande  taille,  qui  paraissent 
répandues  dans  la  plus  grande  partie  du  Bengale  (3).  Ce  sont  de  beaux 
insecies  noirs,  avec  une  tache  d'un  jaune-orangé,  un  peu  avant  le  milieu 
de  chaque  élytre. 

(1)  R.  quadrimaculatus,  bimaculaius,  Bohem.  loc,  cit.  —  Panag.  myopSj 
Castoln.  loc.  cil. 

{2)  Syn.  Barymouphus,  Lafert»';,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  2e  série,  IX,  p.  235j 
nom  postérieur  d'une  année  à  celui  de  M.  De  Chaudoir. 

(3)  D.  Mellyi,  Chaud,  loc.  cit.  [Bar.  plamcornis,  Laferté,  loc.  cit.).  —  con~ 
cinniis^  Laferté,  loc.  cit.  La  première  de  ces  espèces  se  trouve  aussi  à  Ceylan  ; 
j'ea  possède  ua  exemplaire  de  cette  localité. 


S22  CABABIQUES. 

iEAGUS. 

Laferté,  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2, 1\,  p.  254. 

Dent  médiane  du  menton  petite,  excavée,  tronquée  au  bout.  —  Palpes 
courts;  le  dernier  article  des  labiaux  assez  fortement  triangulaire  chez 
les  mâles,  plus  faiblement  chez  les  femelles;  celui  des  maxillaires  en 
triangle  allongé  et  peu  élargi  au  bout,  dans  les  deux  sexes.  —  Mandi- 
bules assez  saillantes,  à  peine  arquées.  —  Tète  assez  courte,  subcylin- 
drique. —  Antennes  robustes,  grossissant  graduellement  à  leur  extré- 
mité, un  peu  plus  longues  que  le  prolhorax,  à  articles  1  gros,  cylindrique, 
2  court,  obcoiiique,  3  trois  fois  plus  long,  de  même  forme  ;  les  suivants 
fortement  comprimés.  —  Prothorax  presque  carré,  un  peu  transversal, 
rabattu  sur  les  cotés  en  avant,  presque  aussi  large  que  les  élytrcs  à  sa 
base  ;  celle-ci  largement  échancréc.  —  Elytres  ovales,  parallèles,  un 
peu  convexes.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des 
mâles  fortement  dilatés  :  1  triangulaire,  2  transversal,  3  carré,  le  i^ 
triangulaire.  —  Corps  glabre. 

L'Epomis  carbonarius  de  Dejean,  est  le  type  de  ce  genre.  M.  De 
Laferté  l'a  laissé  à  la  suite  des  Epomis,  mais  la  brièveté  de  ses  palpes, 
la  forme  de  ses  antennes  et  la  largeur  de  son  prothorax  l'en  éloignent 
beaucoup,  et  je  crois  que  sa  p'ace  est  plutôt  ici.  Cet  insecte  et  une  se- 
conde espèce  que  le  même  entomologiste  a  fait  connaître  (l),sont  tout 
noirs  et  ont  des  élytrcs  fortement  sillonnées.  Leur  patrie  est  la  côte 
occidentale  d'Afrique. 

DIBOLOCHILUS. 

De  Laferté,  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  293  (2). 

Dent  médiane  du  menton  fortement  excavée,  légèrement  bifide  au 
bout.  —  Dernier  article  des  palpes  fortement  sécuriforrae  chez  les 
mâles,  triangulaire  chez  les  femelles,  plus  aux  labiaux  qu'aux  maxil- 
laires. —  Mandibules  assez  saillantes,  peu  arquées  et  aiguës  au  bout.  — 
Labre  fortement  échancré  et  divisé  en  deux  lobes  assez  aigus,  —  An- 
tennes assez  longues,  filiformes;  leur  3o  article  plus  long  que  les  autres. 

—  Prothorax  plus  étroit  que  la  base  des  élytres.  —  Celles-ci  sillonnées. 

—  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés 
chez  les  mâles,  égaux  en  longueur,  un  peu  plus  longs  que  larges;  le  1" 
triangulaire,  les  deux  autres  carrés. —  Corps  glabre. 

Dejean  avait  compris  dans  la  dernière  édition  de  son  catalogue, 
l'unique  espèce  de  ce  genre  parmi  les  EroMis,  sous  le  nom  d'Ep.  Wes- 

(1)  jE.  stygius,  Laferté,  Rev.  etMag.  d.  Zool.  1852,  p.  67. 

(2)  Syn.  ToMocHiLus,  Laferté,  loc.  cit.  p.  253;  olim. 


CHLÉNIDES.  223 

termanni  (i);  mais,  comme  on  peut  le  voir,  elle  s'éloigne  de  ce  genre 
par  plusieurs  caractères  essentiels,  notamment  par  la  forme  de  ses 
palpes  et  celle  de  son  labre.  Cet  insecte  est  originaire  de  la  côic  de 
Guinée. 

EPOMIS. 
BoNELLi,  Obsei'v.  eut.  part.  I;  Tableau  des  genres. 

Menton  caréné  au  milieu  de  sa  base  ;  une  fosselte  profonde  de  clia- 
que  côté  de  celte  carène;  sa  dent  médiane  bifide.  —  Palpes  pou  ro- 
bustes; leur  dernier  article  assez  fortement  sécuriforme,  tronqué  obli- 
quement et  même  échancré  au  bout  chez  les  mâles,  en  triangle  allongé 
et  coupé  carrément  chez  les  femelles.  —  lûahdibulcs  médiocres,  ar- 
quées à  leur  extrèmité  et  assez  aiguës.  —  Labre  transversal,  légère- 
ment échancré.  —  Antennes  assez  longues,  peu  robustes,  sétacées; 
leur  3®  article  notablement  plus  long  que  les  suivants.  —  l'rolhorax  sub- 
quadrangulaire,  légèrement  rétréci  et  plus  étroit  à  sa  base  que  les 
élylres.  —  Celles-ci  oblongues,  toujours  entourées  d'une  bordure  jaune. 
—  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  très-fortement  di- 
latés chez  les* mâles,  de  même  largeur;  le  l'^'"  triangulaire,  les  autres 
carrés.  — Corps  pubescent. 

De  tous  ces  caractères,  le  seul  qui  sépare  ce  genre  des  Ghl^enius,  est 
la  forme  des  palpes.  Celle  de  la  base  du  menton,  dont  aucun  auteur  n'a 
parlé  me  paraît  constante;  du  moins  elle  l'est  dans  les  espèces  que  j'ai 
examinées;  aucun  Chl^emus ,  parmi  les  cent  cinquante  environ  que 
j'ai  étudiés,  n'a  cet  organe  ainsi  fait.  Ces  insectes  sont  d'assez  grande 
taille  et  sont  propres  à  la  Faune  méditerranéenne,  à  l'Afrique  et  aux 
Indes  orientales  (2). 

ASPORINUS. 

De  Casteln.  Et.  ent.  p.  84  (3). 

Dent  médiane  du  menton  large,  excavée,  tronquée  en  avant.  — 
Palpes  courts  et  robustes;  leur  dernier  article,  surtout  celui  des  labiaux, 

(1)  Décrite  par  M.  De  Lafcrté  sous  le  nom  de  Tomochihts  Westermannij 
Rov.  et  Mag.  d.  Zool.  1852,  p.  67. 

(2)  Aux  cinq  espèces  (déduction  faite  du  carbonarins)  que  Dejoan  a  décrites, 
aj.  :  Esp.  africaines  :  E.  capensiSj,  seneQdlensis^  Gory,  Aup,  d-  1.  Soc.  ent.  II, 
p.  228.  —  Goryi,  Gray,  Anim.  Kingd.  Ins.  I,  p.  276.  —  fiinbriatus,  elongatus^ 
Klug,  Ins.  von  Mad.  p.  41.  —  brevicollis^  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  756.  — 
alternons,,  Iinhotf,  Verhandl.  d.  nat.  Gcsellsch.  in  Basel,  V,  p.  166.  —  Bocon- 
deij  Latreilleij,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1852,  p.  65.  —  Esp.  asiatique  : 
E.  KareUnli,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  423. 

(3)  M.  De  Casteluau  a  écrit  Aspouina;  M.  De  Laferté  a  rendu  la  désinence  mas- 
culine pour  mettre  le  genre  en  harmonie  avec  ceux  do  la  tribu. 


224  CÂRÂBIQUËë. 

légèrement  triangulaire.  —  Mandibules  courtes,  fortement  arrondies 
en  dehors,  aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal,  entier.  —  Tête  munie 
de  deux  forts  sillons  au  bord  interne  des  yeux.  — Antennes  robustes, 
dépassant  un  peu  le  prothorax,  filiformes  ;  leurs  articles  2-10  un  peu 
renflés  à  leur  sommet,  le  3*^  plus  long  que  les  autres.  —  Prolhorax 
ample,  très-légèrement  rétréci  et  aussi  large  que  les  élytres  en  arrière, 
largement  échancréà  sa  base,  muni  en  dessus  d'un  sillon  médian  et  de 
deux  sillons  abrégés  près  des  angles  postérieurs.  —  Elylres  oblongues, 
subparallèles,  sillonnées.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  très-fortement  dilatés;  le  l"^  triangulaire,  les  deux 
suivants  carrés.  —  Corps  glabre. 

Deux  grandes  espèces  (i)  de  l'intérieur  du  Brésil,  composent  ce 
genre.  Elles  sont  en  entier  d'un  noir  peu  brillant  et  ressemblent  assez, 
au  premier  coup-d'œil,  à  certaines  Feronia. 

RHOPALOPALPUS. 
Laferté,  Ann.d.  l.Soc.ent.  Série  2,  IXjp.262. 

Dent  médiane  du  menton  simple.  —  Dernier  article  des  palpes  cylin- 
drique à  sa  base,  renflé  en  forme  de  poire  à  son  extrémité.  —  Mandi- 
bules arquées  et  très-aiguës.  —  Labre  assez  long,  coupé  carrément  et 
denliculé  en  avant.  —  Antennes  longues,  filiformes;  leur  3"  article  plus 
long  que  les  suivants.  —  Prothorax  subquadrangulaire,  légèrement  ar- 
rondi sur  les  côtés,  avec  ses  angles  postérieurs  droits,  presque  aussi 
large  à  sa  base,  que  les  élytres.  —  Celles-ci  subparallèles,  peu  convexes, 
finement  pubesceiites.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté-  ■ 
rieurs  des  mâles  très-fortement  dilatés  ;  le  l"''  subtriangulaire,  le  2»  en 
carré  transversal,  le  3«  en  carré  équilatéral,  le  ¥  grtle. 

La  forme  singulière  des  palpes  distingue  ce  genre  entre  tous  ceux 
de  la  tribu  ;  M.  De  Laferté,  à  qui  j'emprunte  la  diagnose  qui  précède, 
n'y  comprend  qu'une  espèce  (R.  pœciloides)  du  nord-ouest  du  Bengale, 
qu'il  dit  avoir  le  faciès  d'un  Poecilus  ;  d'un  autre  côté,  sa  couleur,  d'un 
bleu  uniforme,  le  rapproche  des  Dinodes,  genre  qui  n'est  pour  moi 
qu'une  section  des  CuLiENics. 

CHL^NIUS. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  part.  I;  Tableau  d.  genres  (2). 

Dent  médiane  du  menton  plus  ou  moins  excavée  et  bifide  au  bout. 
—  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  ou  très-légèrement  trian- 

(1)  Chlœnius  anthracinus,  Dej.  Species.  — Plafysma  Zicmoide*^  Perty,  Del. 
anim.  art.  Brasil.  p.  11,  Tab.  III,  f.  1  (Chlœn.  Mellyi,  Dej.  Cat.  éd.  3). 

(2)  Syn.  EuRYDACTYLUs,  Glyptoderus,  Laferté,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2, 
IX,  p.  255  et  260.  —  Dinopes,  Bonelli,  loc.  cit. 


GHLÉNIDES-  225 

gulaire  dans  les  deux  sexes.  —  Mandibules  médiocres,  faiblement  ar- 
quées et  aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal,  entier  ou  légèrement 
échancré.  —  Antennes  filiformes  ou  subsétacées,  grêles;  leur  3«  article 
en  général  plus  long  que  les  suivants.  —  Prolhorax  de  forme  variable, 
très-rarement  aussi  large  que  les  élytres  à  sa  base.  —  Les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  médiocrement  dilatés  chez  presque 
tous;  le  1er  triangulaire,  le  S^  plus  étroit  que  le  2".  —  Corps  presque 
toujours  pubescent. 

Ce  genre,  bien  connu  des  entomologistes,  est  un  des  plus  riches  en 
espèces  de  la  famille  (i).  Je  ne  vois  aucun  motif  suffisant  pour  en  sé- 

(1)  Dejean  en  a  décrit  114  espèces,  sans  compter  les  Dinodes;  mais  il  faut 
en  déduire  celles  qui  appartiennent  aux  genres  nouveaux  indiqués  dans  le  texte. 
M.  De  Laferté,  qui  admet  également  le  genre  Dinodes,  donne,  dans  sa  Révision 
des  Patellimanes,  la  liste  des  Chl^nius  de  sa  collection,  au  nombre  de  200.  Il 
doit  y  en  avoir  plusieurs  qui  font  double  emploi  avec  les  suivantes,  qui  ne  sont 
pas  mentionnées  dans  le  Species  de  Dejean. 

Esp.  européennes  :  C.  virens,  Ramb.  Faune  eut.  d.  l'Andal.  p.  69. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  C.  Fischerij  Kryniclci,  Bull.  Mosc.  1829  no2 

p.  187.  —  tenuistriatus,  chrysothorax,  Kryn.  ibid.  1833,  pi.  7  et  8.  gra- 

tiosus,  Chaud,  ibid.  1837,  n"  3,  p.  19.  —  dimidiatus,  fulviipes,  auriceps.  Chaud, 
ibid.  1842,  p.  817.  —  angustatus,  coxalis,  Fisch.  d.  Waldh.  ibid.  1844,  p.  29. 
—  latithorax,  angusticoUis ,  Chaud,  ibid.  18-44,  p.  422.  —  Gotschii,  Cliaud. 
Carab.  du  Cauc.  p.  117.  —  cœruleocephalus,  punctatus,  binodulus,  reticula- 
tusj  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  229.  —  alutaceus,  Gebler  in  Ledeb.  Reise  II 
Ins.  p.  48.  —  Stuckini,  Ménétr.  Bull,  de  l'Acad.  d.  St-Pétersb.  1836.  —  pt*! 
bescens  [alutaceus  Gebler),  flavipeSj  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  114.  —  melampus 
Ménétr.  Ins.  d.  Lehmann,  p.  13,  —  persicus_,  L.  Redtenb.  Denks.  d.  Wien. 
Aiiad.  I. 

Esp.  indiennes  :  C.  porcatuSj,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  220. neel- 

gheriensis,  Guérin,  Rev.  zool.  1840,  p.  38.  — janfhinits,  Kollar  u.  L.  Redtenb. 
in  Hiigels  Kashm.  IV,  2,  p.  500.  —  fiavofemoratus,  Casteln.  Et.  ent.  p.  81.  ^- 
upiccdis,  micanSj  flaviguttatus,  Mac.-Leay,  Annul.  Jav.  p.  14. 

Esp.  de  l'Australie  :,C.  Greyanus^k.  White  in  Grey,  Journ.  II,  Append.p.458. 

Esp.  de  rOcéanie  :  C  ophonioides,  L.  Fairm.  Rev.  zool.  1843,  p.  30. 

Esp.  africaines  :  C.  Guerinii,  mirabilis,  Ernesti,  Maxii,  Bruneti,  Goryi 
Leprieiiri,  auricollis ,  algerinus  {aratus  Schh.),  capensis,  marginipennis 
Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  217.  —  plagiatus,  longicornis,  distinguent 
dus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  751.  —  madagascaricus,  Casteln.  Et.  ent. 

p.  81.  —  attenuatus,  indutus,  arcuatus,  Rlug,  Ins.  von  Madag.  p.  41  gq. 

bifenestratus,  lyratus,  togatus,  tenellus,  obscurus,  Klug,  Symb.  phys.  Decas 
III,  p.  24.  —  perspicillutus,  pfolixus,  elatus,  pœmdatus,  ebeninus,  Erichs. 
Arch.  1842,  I,  p.  217.  —  bipustulatus,  signatus,  lateralis,  vitticollis,  macu- 
liceps,  pidchellus,  caffer,  sulcatulus,  cinctipennis,  cosiipenniSj  inarginicoUis 
similatus,  robustiis,  vaUdicornis,  cyanipennis,  puberulus,  modestus,  Boliem 
1ns.  Cdfïrar.  p.  138.  —  notabilis,  gonioderus,  ohesus,  zygograinmiis,  aulkus 
.Venator,  complicatus,  assecla,  virgula,  Bruneti,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool. 
1851,  p.  221;  melancholicu$j  anthracoçlçrus,  ibid.  p,  346;  elongatm,  sagim-> 
Colcoplères.    Tome  1,  14 


226  CARABIQUES. 

parer  les  Glyptoderus  et  les  Ecrydactylus  de  M.  De  Laferté,  non 
plus  que  les  Dinodes  de  Boiielli;  leurs  caractères  différentiels  se  ré- 
duisent en  effet  aux  points  suivants  : 

Ces  caraclèrcs  sont,  à  proprement  parler,  nuls  chez  les  Glyptoderus  ; 
ils  consistent  en  ce  que  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  vont  en  diminuant  graduellement  de  longueur  et  de  largeur  ; 
que  le  prolliorax  est  presque  aussi  large  que  les  élytres,  et  le  corps 
glabre  ;  particularités  qui,  toutes,  se  retrouvent  chez  certains  Cul.emus. 
On  en  connaît  deux  espèces  américaines  (i). 

Une  seule  espèce,  commune  dans  les  collections,  le  Chlœnius  to- 
menlosiis  des  Etats-Unis,  constitue  le  genre  Eurydactylxjs.  Elle  a  le 
prothorax  exactement  aussi  large  que  les  éljtres  à  sa  base,  et  le  corps 
couvert  en  dessus  d'une  pubescence  serrée,  ce  qui  lui  donne  un  faciès 
particulier.  Je  ne  lui  trouve  ni  les  palpes  sécuriformes,  ni  les  tarses 
antérieurs  des  mâles,  faits  comme  le  dit  Sî.  De  Laferté  (2). 

Quant  aux  Di>odes  (s)  de  Bonelli,  leurs  palpes  courts  et  dont  le 
dernier  article  est  un  peu  triangulaire,  le  3e  article  de  leurs  antennes, 
qui  est  à  peine  plus  long  que  les  suivants,  sont  tout  ce  qui  les  distingue. 
Cela  ne  me  paraît  pas  avoir  une  valeur  générique. 

tus,  lucidic&lUSj  palpalis,  opnlentuSj,  meficulosuSj,  morosus,  solUcitus,  ibid. 
p.  427.  —  fulvQsignatus ,  cupreocinctus,  Reiche  in  Galin.  Voy.  en  Abyss.  Ent. 
p.  265. 

Esp.  américaines  :  C.  virescens^,  Cliaud.  Ann,.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  403.  — 
violaceus^platensis  [brasiliensis?  Dej.)^  Tres/it'oodw^  Waterh.  Mag.  of  nat.  Hist. 
New  Ser.  Vl,  p.  353. — longkollis,  oxygonus,  virens,  smarag'dinus.  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1843,  p.  752.  —  viriclicollis,  Reiche,  Rev.  zool.  1843,  p.  37.  —  perua- 
nus,  Erichs.  Arch.  1847,  I,  p.  72.  —  metalUcùs^  Casteln.  Et.  ent.  p.  81.  — 
impunctifronsj,  quadricollis,  cordkolUs,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  21.  —  aier, 
villosus,  lateraliSj,  cyanicollis,  BruUé  in  d'Orl).  Voy.  Ent.  p.  32.  —  vir'idifrons , 
variabilipes,  harpalinus,  Eschsch.  Zool.  Atlas  V,  p.  27.  —  scabrkolUSj.  Che- 
vrol.  Col.  d.  Mex.  cent.  I,  fasc.  2  ;  kucoscelis,  chalybeipennis,  ibid.  fasc.  4; 
cursor,  obscuripennis,  vklaceiis^  ibid.  Cent.  Il,  fasc.  7  ;  herbaceus,  ibid.  fasc.  8. 
—  asperulus,  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  St-Pétersb.  1843,  n»  2,  p.  55.  — 
niger,  purpurkollis,  Rand.  Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  II,  p.  34.  —  brevi- 
colliSj  perviridis,  citripennis,  consimilis^  brevihibris,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col. 
of  the  Unit.  St.  p.  160.  —  regidariSj  cumatÛiSj  apkalis^  obscurus,  obsoletus, 
monachus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  tlie  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  179. , 

(1)  G.  Gneriniij  auroUmbatus,  Laferté,  loc.  cit. 

(2)  Les  palpes  sont  à  peine  triangulaires;  quant  aux  tarses  antérieurs  des 
mâles,  leur  2"  article  n'est  pas  «  presque  deux  fois  aussi  large  que  long,  »  mais 
simplement  un  peu  transversal. 

(3)  Aux  trois  esp.  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  européennes  :  D.  bœtkiu, 
Ramb.  Faune  ciit.  de  TAndal.  p.  71.  —  kdkoUis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  757.  —  Esp.  asiatiques  :  D.  viridis,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  115. —  angusti- 
collis,  KarelinUj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  819.  —  perskus,  delkatultis, 
Laferté,  loc.  cit.  p.  265.  —  Esp.  africaines  :  D.  fulvipeSj,  Chaud.  Ann.  d.  I.  Soc. 
ent.  IV,  p.  444.  —  caffer_,  beryllinus,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  158, 


CHLÉNIDES.  227 

Les  CntiENics  isont  répandus  sur  tout  le  globe  ;  mais  l'Afrique,  puis 
l'Amérique,  semblent  être  leur  patrie  essentielle.  Les  plus  grandes  et 
les  plus  belles  espèces  proviennent  du  premier  de  ces  pafys. 

AMBLYGENIUS. 
De  Laferté,  Ann.  d.  L  Soc.  eut.  Série  2,  IX,  p.  2G3. 

Genre  établi  sur  un  individu  femelle  d'un  insecte  provenant  du  nord 
du  Bengale,  et  qui  ne  diffère  des  Chl/Ewius  que  par  la  dent  médiane 
du  menton  qui  est  courte,  simple  et  obtuse  au  bout.  Cet  insecte,  que 
M.  De  Laferté  nomme  A.  chtœnioides,  ressemble  beaucoup  au  Chlœn. 
columbinus  de  Dejean,  mais  est  plus  grand.  L'ignorance  où  l'on  est 
sur  la  structure  des  tarses  des  mâles,  rend  incertaine  sa  position  dans 
celte  tribu  plutôt  que  dans  celle  des  Féronides  ;  cependant,  la  pubes- 
cence  dont  ses  élytres  sont  pourvues  porte  à  croire  que  sa  place  est 
véritablement  ici. 

HOLOLEIUS. 

De  Laferté,  Ann.  d.  l.  Soc.  eut.  Série  2,  IX,  p.  274. 

Dent  médiane  du  menton  simple.  —  Dernier  article  des  palpes 
allongé,  légèrement  ovalaire  et  un  peu  tronqué  au  bout.  —  Mandibules 
saillantes,  faiblement  arquées  et  aiguës.  —  Labre  transversal,  entier. 

—  Antennes  filiformes  ;  leur  3«  article  pas  plus  long  que  les  suivants. 

—  Prolhorax  transversal,  presque  carré,  un  peu  rétréci  en  avant  et  à 
sa  base  ;  celle-ci  plus  étroite  que  les  élytres.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés,  tous  en  carré  long  ;  le 
l*""  seulement  rétréci  à  sa  base.  —  Corps  glabre. 

Le  Chlœnius  nilidulus  Dej.,  des  Indes  orientales,  constitue  à  lui  seul 
ce  genre ,  que  M.  De  Laferté  place  dans  son  groupe  des  Oodites.  II 
présente,  en  effet,  un  tel  mélange  des  caractères  des  Chl^enius  et  de 
ceux  des  Oodes,  qu'il  y  a  lieu  d'hésiter  sur  la  place  à  lui  assigner;  maïs 
cela  prouve  que  les  deux  groupes  sont  si  voisins  qu'il  n'y  a  pas  moyen 
de  les  séparer,  comme  le  fait  M.  De  Laferté.  Le  rétrécissement  du 
prothorax  à  sa  base,  qui  existe  chez  cet  insecte,  m'engage  à  le  laisser 
parmi  les  genres  qui  se  rattachent  aux  CuLiENius. 

ECCOPTOMENUS. 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n"  2,  p.  409  (1). 

Dent  médiane  du  menton  simple,  égalant  presque  les  lobes  latéraux, 
très-aiguë  au  bout.  —  Palpes  très-grèles;  le  dernier  des  labiaux  très- 

(1)  Syn.  HoPLOGENiUiB,  Laferté,  Ann.  il.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  237. 


228  CABABIQUES. 

légèrement  triangulaire,  celui  des  maxillaires  déprimé,  parallèle  et 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  épaisses,  un  peu  arquées  et 
obtuses  à  leur  extrémité,  surtout  la  droite.  —  Labre  transversal,  assez 
profondément  et  angulairement  échancré.  —  Epistome  profondément 
échancré;  les  bords  de  l'échancrure  prolongés  en  une  petite  dent  étroite 
et  embrassant  une  membrane  jaunâtre.  —  Antennes  grêles,  filiformes, 
longues  ;  leur  2»  article  très-court,  le  S^  le  plus  long  de  tous.  —  Pro- 
thorax plane,  transversal,  arrondi  sur  les  côtés,  très-échancré  en  avant, 
moins  en  arrière.  —  Elytres  plus  larges  que  le  prothorax,  ovales,  peu 
convexes.  —  Tarses  des  mâles  inconnus. 

Une  très-belle  espèce  du  Sénégal,  le  Chlœnius  eximius  ûeDe]ean  (1), 
constitue  à  elle  seule  ce  genre,  qui  est  un  des  plus  distincts  de  ce  groupe. 
Ainsi  que  l'a  fait  remarquer  M.  DeChaudoir,  il  forme,  jusqu'à  un  cerlaiu 
point,  le  passage  entre  lui  et  les  Licinides,  par  suite  de  la  forme  de  ses 
mandibules.  Ou  ne  connaît  encore  que  des  femelles  de  cet  insecte. 

ATRANUS. 

J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit  St.  p.  166. 

Menton  quadrangulairement  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes 
latéraux  obliques  en  dehors,  subaigus  au  bout.  —  Palpes  longs  et 
grêles  ;  leur  dernier  article  légèrement  fusiforme,  à  peine  tronqué  au 
bout.  —  Mandibules  saillantes,  aiguës.  —  Labre  un  peu  transversal, 
entier.  —  Tête  allongée,  subrhomboïdale.  —  Antennes  assez  longues, 
grêles,  filiformes;  leur  3<=  article  de  la  longueur  des  suivants,  le  2» 
court.  —  Prothorax  un  peu  plus  long  que  large,  légèrement  rétréci  en 
arrière,  avec  ses  angles  postérieurs  obtus.  —  Elytres  oblongues.  — 
Pattes  grêles  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés 
chez  les  mâles ,  un  peu  obliques ,  fortement  arrondis  aux  angles  ;  le 
1"  triangulaire  ,  du  double  plus  long  que  les  suivants,  ceux-ci  pas  plus 
longs  que  larges.  —  Corps  allongé,  grêle,  légèrement  pubescent. 

Genre  établi  sur  VAnchomenus  pubescens  de  Dejean.  Il  suffît  d'exa- 
miner les  tarses  antérieurs  des  mâles,  pour  voir  que  ce  ne  sont  pas 
ceux  d'un  Anchoménide;  indépendamment  de  leur  forme,  ils  présentent, 
au  lieu  de  squammules,  une  brosse  de  poils,  comme  dans  les  Cblénides. 
Ce  petit  insecte  habite  les  Etats-Unis  ou  il  est  très-répandu,  mais  assez 
rare  (2). 

(1)  M.  De  Chaudoir  (loc.  cit.  p.  411)  pense  que  le  Chlœnîus  Ernesii  Buquet 
(Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  II,  p.  219),  doit  également  rentrer  dans  ce  genre. 

(2)  M.  Haldeman  (Proceed.  of  tlie  Acad.  of  Philad.  I,  p.  299)  l'a  décrit  de-< 
puis  Dejean,  sous  le  nom  de  Anchomems  obconicus. 


CHLENI9ES. 


229 


HOPLOLENUS. 
De  Laferté,  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  î,  IX,  p.  26(5. 

Ce  genre  ne  diffère  des  Oodes,  qui  suivent,  que  par  les  caractères 
suivants  : 

Dernier  article  des  palpes  ovoïde  et  court,  surtout  celui  des  labiaux 
chez  les  mâles.  —  Antennes  courtes,  atteignant  à  peine  la  moitié  de  la 
longueur  du  prothorax.  —  Cuisses  très-larges  et  très-comprimées  à 
toutes  les  pattes,  sans  élargissement  dans  leur  milieu  ;  jambes  anté- 
rieures fortement  dilatées  à  leur  extrémité  dans  les  deux  sexes. 

La  seule  espèce  qui  rentre  dans  le  genre  est  de  taille  médiocre,  toute 
noire,  et,  comme  certains  Oodes,  a  le  prothorax  un  peu  plus  large  à  sa 
base  que  les  élylres;  sa  patrie  est  la  Guinée  portugaise  (i). 

PRIONOGNATHUS. 

De  LafertÊj  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2,  IX^  p.  288. 

Mâchoires  très-allongées,  plus  longues  que  les  mandibules,  droites, 
terminées  par  un  crochet  bifide,  dentelées  en  scie  dans  toute  leur  lon- 
gueur au  côté  interne;  les  dents  espacées.  —  Palpes  très-grêles,  longs 
et  cylindriques.  —  Mandibules  longues,  étroites,  légèrement  arquées  et 
très-aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  assez  long,  coupé  carrément  en 
avant.  —  Antennes  très-gréles  ;  leur  3e  article  beaucoup  plus  court 
que  les  suivants. 

Les  autres  caractères  ressemblent  à  ceux  des  Oodes  ;  ceux  qui  pré- 
cèdent sont  extrêmement  remarquables.  Le  genre  ne  comprend  qu'une 
espèce  (P.  fossor)  de  la  Guinée  portugaise. 

OODES. 

BoNELtij  Observ.  ent.  part.  I.  Tableau  d.  genres. 

Menton  transversal,  médiocrement  ou  faiblement  échancré,  muni 
d'une  dent  médiane  assez  forte  et  simple  (-2)  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis 
en  dehors  et  très-obtus  au  bout.  —  Languette  évasée  et  coupée  pres- 
que carrément  en  avant;  ses  paraglosses  pareilles  à  celles  des  Col^emus. 
—  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire,  oblus  ou  un  peu 

(1)  H.  insignis,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1852,  p.  68. 

(2)  Eschscholtz  (Zool,  Atlas  V,  p.  25)  a  signalé  une  dent  médiane  large  et 
bifide  cliez  \'0.  pulcher;  si  ce  caractère  existe  réellement,  c'est  à  tort  que  M.  De 
Laferté  dit  que  cette  dent  est  toujours  simple  dans  son  groupe  dos  Oodites.  — 
Je  la  trouve  réduite  à  un  simple  feston  dans  VO.  mexicanus,  Chevrol. 


230  CABABIQCES. 

tronqué  à  leur  extrémité.  — Mandibules  médiocres,  faiblement  arquées 
et  aiguës  au  bout.  —  Labre  plus  ou  moins  échancré,  avec  ses  angles 
antérieurs  fortement  arrondis.  —  Tête  courte,  nonrétrécie  et  cylindri- 
que en  arrière.  —  Yeux  gros  et  assez  saillants. —Antennes  médiocres, 
grêles,  filiformes;  le  3®  article  à  peine  ou  pas  plus  long  que  les  sui- 
vants. —  Prothorax  ample ,  transversal,  rétréci  en  avant,  avec  ses 
angles  antérieurs  rabattus,  droit  sur  les  côtés,  jamais  rétréci  en  arrière  (1); 
sa  base  recouvrant  un  peu  celle  des  élytres,  en  général  de  la  largeur 
de  celte  dernière  ou  un  peu  plus  large,  rarement  un  peu  plus  étroite.  — 
Elytres  oblongo-ovales  ou  ovales.  —  Pattes  médiocres;  cuisses  assez 
larges,  comprimées;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  for- 
tement dilatés  chez  les  mâles;  le  l*"""  plus  ou  moins  triangulaire,  le  2» 
carré,  parfois  un  peu  transversal,  le  3''  en  carré  long. 

La  forme  du  prothorax,  combinée  avec  celle  des  élytres,  donne  à  ces 
insectes  un  contour  ovalaire,  que  Bonelli  a  voulu  exprimer  par  le  nom 
qu'il  a  donné  au  genre.  Leur  corps  est  en  même  temps  régulièrement 
et  légèrement  convexe,  ce  qui  leur  donne  quelque  ressemblance  avec 
certaines  Amara.  Ils  atteignent  assez  rarement  une  taille  au-dessus  de 
la  moyenne  et  la  grande  majorité  d'entre  eux  sont  d'un  noir  profond  et 
mat;  quelques  espèces  seulement,  la  plupart  propres  à  l'Amérique,  sont 
de  couleur  métallique,  mais  ne  présentent  jamais  aucune  espèce  de 
dessin.  * 

Les  OoDES  ont  des  habitudes  semblables  à  celles  des  Chl^nids,  et, 
quoique  bien  moins  nombreuses,  leurs  espèces  ont  une  distribution 
géographique  aussi  étendue.  Celles  publiées  jusqu'à  ce  jour  s'élèvent  à 
près  d'une  cinquantaine  (2). 

(1)  L'O.  pallipes^  Reiclie  (Rev.  zool.  1843,  p.  38),  qui  a  le  prothorax  rétréci 
en  arrière,  le  3^  article  des  antennes  sensiblement  plus  long  que  les  suivants, 
et  que,  malgré  cela,  M.  De  Laferté  conserve  dans  le  genre,  ne  me  paraît  pas 
pouvoir  y  rester.  Cet  insecte  serait  un  vrai  Chl.enius,  si  la  dent  de  son  menton 
était  biiide. 

(2)  Dejean  en  a  décrit  seize;  M.  De  Laferté  (loc.  cit.)  donne  la  liste  des  qua- 
rante et  une  qui  font  partie  de  sa  collection,  et  dont  il  décrit  en  note  vingt-deux, 
mais  trop  brièvement  pour  cpi'elles  puissent  passer  pour  réellement  publiées. 
Je  n'en  tiens  pas  compte  dans  la  liste  suivante  des  espèces  que  Dejean  n'a  pas 
connues. 

Esp.  euroïléenne  :  0.  similis  (helopioides  var.?)  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837, 
no  3,  p.  20.  —  Esp.  africaines  :  0.  Goryi,  rnfipeSj  polifus^  Gory,  Ami.  d.  1. 
Soc.  ent.  11,  p.  229.  —  nigrito..  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  1^1 .  —  angolen- 
sis_,  Erichs.  Arch.  1842,1,  p.  219. — mauritanicus ,  abnxoides,  Lucas,  Expl.  de 
l'Alger.  Ent.  p.  45.  —  pimcticolUs,  rufipes,  similatns,  lœvicoUis,  Bohem.  Ins. 
Caffrar.  I,  p.  161.  —  tenebrioides ,  stdcatus,  ellipticus,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d. 
Zool.  1852, 1».  70.  —  Esp.  indiennes  :  0.  virem,  Wiedem.  Zool.  Mag.  II,  p.  50. 
— sulcatus,  Esclisrh.  Zool.  Atlas  ¥•,  p.  28. —  Esp.  de  rAustralie  :  0.  fuscitarsis, 
Hombr.  et  .Taquin.  Voy.  au  pôle  Sud,  Ent.-  Col.  pi.  I,  f.  14.  —  Esp.  améri- 
caines :  0.  Leprieuriij,  cayemiensis.  Baquet,  Ann.  1.  Soc.  ent.  III,  p.  473.  — 


LICIMDES.  231 

LONCHOSTERNUS. 
De  Laferté,  Am.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  267. 

Ce  sont  des  Oodes  dont  le  prosternum  se  prolonge  postérieurement 
en  une  pointe  aiguë,  analogue  à  celle  des  Hydbopbilus;  tous  les  autres 
caractères  sont  exactement  semblables.  Trois  espèces  (i)  rentrent  dans 
ce  genre,  selon  M.  De  Lafcrté.  ' 

TRIBU   XXY. 

LICINIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.  —  Menton  presque  toujours  privé 
de  dent  médiane.  —  Mandibules  plus  ou  moins  robustes ,  en  général 
fortement  arquées,  tronquées  à  leur  extrémité  chez  presque  tous.  — 
Labre  fortement  échancré  chez  la  plupart.  —  Tête  plus  ou  moins  forte 
et  saillante,  graduellement  élargie  et  très-obtuse  en  avant,  rarement 
subcylindrique.  —  Les  deux  ou  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs dilatés  chez  les  mâles.  —  Corps  toujours  glabre. 

Insectes  pour  la  plupart  d'assez  grande  taille  et  n'ayant  plus,  sauf  un 
très-petit  nombre,  la  livrée  plus  ou  moins  variée  qui  caractérise  la  ma- 
jeure partie  des  espèces  des  deux  tribus  précédentes  ;  presque  tous 
sont  noirs  ou  d'un  violet  très-foncé.  Ils  ont  égaicmenf,  dans  la  grande 
majorité  des  cas,  un  fades  qui  leur  est  propre,  et  si  la  forme  de  leur 
tête  rappelle  celle  qui  existe  chez  certains  Harpaliens,  ce  n'est  là  qu'une 
analogie  éloignée  et  sans  importance  réelle.  Leurs  genres,  du  reste, 
sont  médiocrement  nombreux  et  tous,  sauf  deux  (  Licinds,  Badisteu), 
étrangers  à  l'Europe. 

A  Elytres  carénées  à  leurbaseprès  du  bord  latéral  :  Dicœlus. 
B      —      non  carénées  latéralement. 
a     Menton  sans  dent  médiane. 

elongatus,  Casteln.  Et.  ent.  p.  82.  —  femoralis,  Chaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV, 
p.  444.  —  l^striatus,  hrasiUensis,  cupreits.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  759. 
—  robustuSj,  pimetatostriatus,  BruUé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  31. —  tibialis^  Che- 
vrol.  Col.  d.  Mex.  Cent.  I,  fasc.  2;  meœicamiSj,  Cent.  II,  fasc.  V;  i2-striatus, 
iliid.  fasc.  7.  —  chlorophanus,  Erichs.  Areh.  1847,  I,  p-.  72.  —  picipes,  J.  Le 
Conte,  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  Il,  p.  52. —  elegans.  J.  Le  Conte,  Ann. 
of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  180. 

(1)  Oodes  hispanicus  et  semistriatus,  Dej.;  la  première  d'Espagne,  la  seconde 
de  Sierra-Leone.  —  0.  sublœvis,  Reichc  in  Galin.  Voy.  en  Abyss.  Ent.  p.  268; 
d'Abyssinie  et  du  Sénégal.  C'est  \'0.  Spinolœ  du  Catalogue  de  Dcjean. 


232  cArabiqces. 

Dernier  article  des  palpes  sécuriforme  :  Licinus, 

ovalaire  :  Rembus,  Badisfer. 

Menton  pourvu  d'une  dent  médiane  :  Physolœsthus. 
C  Elytres  carénées  latéralement  dans  toute  leur  longueur  :  Eutogeneius, 

DICOELUS. 

BoNELLi,  Observ.  ent.  part.  2,  p.  14. 

Menlon  profondément  et  étroitement  échancré,  sans  dent  médiane  ; 
ses  lobes  latéraux  coupés  très-obliquement  en  dehors,  assez  aigus.  — 
Languette  très-saillante,  évasée,  sublronquée  et  très-peu  libre  en  avant; 
ses  paraglosses  à  peine  aussi  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des 
palpes  légèrement  sécuriforme.  —  Mandibules  robustes ,  saillantes, 
faiblement  arquées,  subobluses  au  bout  et  incrmes  au  côté  interne.  — 
Labre  presque  carré,  triangulairement  échancré.  —  Tête  assez  allongée, 
subcylindrique,  déprimée  et  graduellement  élargie  en  avant,  —  Yeux 
médiocres,  peu  saillants,  distants  duprolhorax.  —  Antennes  médiocres, 
à  articles  1  aussi  long  au  moins  que  les  deux  suivants  réunis,  en  cône 
très-allongé.  2  plus  court  que  les  suivants.  —  Prothorax  transversal  ou 
non,  peu  convexe,  un  peu  rebordé  sur  les  côtés  qui  sont  rétrécis  en 
avant  et  droits  en  arrière,  empiétant  sur  les  élylres  à  sa  base  ;  celle-ci 
largement  et  quadrangulairement  échancrée  dans  son  milieu.  —  Elytres 
de  la  largeur  du  prolhorax  à  leur  base,  oblongues,  peu  convexes,  sil- 
lonnées ,  munies  d'une  carène  tranchante  à  leur  base  près  du  bord 
latéral.  —  Pattes  assez  longues;  les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  le  1'^''  en  triangle 
renversé,  les  deux  suivants  en  carré  long. 

Grands  et  beaux  insectes,  d'un  bleu-violet  ou/d'un  noir  plus  ou  moins 
mat  en  dessus,  et  dont  le  faciès  a  quelques  rapports  avec  celui  des 
Pasimachcs  de  la  tribu  des  Scaritides.  Ils  sont  propres  à  l'Amérique 
du  Nord,  et  l'on  en  connaît  déjà  plus  d'une  vingtaine  (i).  Presque  tous 
sont  rares  dans  les  collections. 

(1)  Aux  quinze  mentionnées  par  Dejean,  aj.  :  D.  opacus,  Laferté,  Rev.  zool. 
1841,  p.  43.  —  lœvipenniSj  quudratus^  decoloratus,  confusus^  iricolor_,  J.  Le 
Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p,  149.  —  sculptiliSj,  splendidus^  Say,  Trans. 
of  the  Amer.  Phil.  Soc.  II,  p.  68.  —  Lecontei,  ambiguus,  Laferté,  Ann.  d.  1. 
Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  277.  Ces  deux  espèces  correspondent  probablement  à 
quelques-unes  de  celles  décrites  par  M.  J.  Le  Conte. 


LïCINIDES.  233 

LICINUS. 

Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  l,  p.  199  (1).  i 

Menton  assez  grand,  fortement  et  quadrangulairement  échancré,  sans 
dent  médiane.  —  Languette  évasée,  tronquée  et  libre  au  bout  ;  ses  pa- 
raglosses  aussi  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  assez 
fortement  sécuriforme.  —  Mandibules  courtes,  robustes,  fortement 
arquées,  obtuses,  tronquées  et  parfois  bifides  au  bout,  fortement  échan- 
crées  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  légèrement  échancré  en 
avant.  —  Tête  très-obtuse  antérieurement,  faiblement  rélrécie  en  ar- 
rière; épistome  largement  échancré  en  demi-cercle.  —  Yeux  assez 
gros,  peu  saillants.  —  Antennes  au  plus  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps;  à  1"  article  allongé,  2e  court;  les  suivants  subégaux.  —  Pro- 
thorax presque  plane,  tantôt  régulièrement  arrondi  sur  les  côtés,  tantôt 
rétréci  en  arrière.  —  Elytres  convexes,  ovales  ou  oblongues,  sinuées  à 
leur  extrémité.  —  Les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
fortement  dilatés  chez  les  mâles;  le  le""  en  triangle  curviligne,  le  2e  très- 
transversal  ;  tous  deux  fortement  ciliés  sur  les  côtés. 

Les  insectes  de  ce  genre  sont  de  taille  moyenne,  plus  ou  moins  larges 
et  déprimés ,  de  couleur  noire ,  et  ordinairement  très-ponctués  en 
dessus.  Tous  sont  propres  à  l'Europe  et  au  nord  de  l'Afrique.  La  plu- 
part fréquentent  de  préférence  les  terrains  sablonneux  et  arides,  où 
ils  se  tiennent  sous  les  pierres  ;  quelques-uns  se  trouvent  exclusivement 
dans  les  bois,  surtout  ceux  des  pays  de  montagnes.  Ils  n'ont  jamais 
d'ailes  sous  les  élytres  et  leur  démarche  est  peu  agile.  Leurs  espèces 
sont  médiocrement  nombreuses  (3). 

REMUS. 
Latr.  km.  d.  Col.  d'Eur.  éd.  1,  p.  85  (3). 

Menton  et  languette  des  Dicoeltjs.  —  Dernier  article  des  palpes  légè- 
rement ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  assez  saillantes , 
peu  arquées,  très-larges  à  leur  base,  inermes  au  côté  interne,  large- 
ment et  longitudinalemcnt  tronquées  au  bout.  —  Labre  pelit,  presque 
carré,  fortement  et  angulaircment  échancré  en  avant.  —  Tête  obtuse  et 

(1)  Syn.  ScALES,  Fischer  de  Waldli.  Mérn.  d.  1.  Soc.  d.  Natur.  d.  Mosc.  VI, 
1823. 

(2)  Aux  douze  espèces  du  Specics  de  Dejcan^  aj.  :  L.  angiistatus,  Chevrol. 
Rev.  zoo!.  1840,  p.  11.  —  dalmafinus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  761. 

Pour  les  espèces  décrites  par  Dejean,  voyez  les  observations  de  M.  De  Laferté- 
Sénecterre,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  IX,  p.  281. 

(3)  Syn.  DiPLOCHEiLA,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  407. 


234  CABABIQCES. 

le  plus  souvent  déprimée  en  avant,  un  peu  rétrécie  postérieurement  ; 
épistorne  largement  échancré  en  demi-cercle.  —  Yeux  assez  saillants. 

—  Antennes  un  peu  moins  longues  que  la  moitié  du  corps;  à  l*"^  article 
assez  gros,  de  la  longueur  du  3«,  2e  court  ;  les  suivants  allongés,  sub- 
égaux. —  Prolhorax  presque  carré,  un  peu  transversal,  peu  convexe, 
faiblement  échancré  en  avant  et  à  sa  base.  —  Elylres  oblongo-ovales, 
médiocrement  convexes.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  de  la 
même  paire,  assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  l*"""  trigone,  les 
deux  autres  carrés  ;  tous  fortement  ciliés  sur  les  côtés. 

Ces  insectes  ont  la  plus  grande  analogie,  par  leurs  caractères,  avec 
les  DicoELUs;  mais  leur  faciès  est  différent  et  se  rapproche  chez  les 
uns  de  celui  de  certaines  Feronia,  chez  les  autres  de  celui  des  Oodes. 
Les  espèces  connues  sont  peu  nombreuses  et  ont  un  habitat  très- 
étendu;  on  en  trouve  en  Afrique,  aux  Indes  orientales,  dans  l'Aus- 
tralie et  dans  l'Amérique  du  Nord.  Toutes  eont  de  couleur  noire  (i). 

BADISTER. 

Clairv.  Eut.  helvét.  II,  p.  90  (2). 

Menton  fortement  et  quadrangulairement  échancré,  sans  dent  mé- 
diane ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors  et  peu  aigus  au  bout.  — 
Languette  saillante,  obtuse  et  libre  sur  une  faible  étendue  à  son  extré- 
mité ;  ses  paraglosscs  la  dépassant  fortement.  —  Dernier  article  des 
palpes  labiaux  ovoïde  ;  celui  des  maxillaires  légèrement  ovalaire  ;  tous 
obtus  au  bout.  —  Mandibules  robustes,  fortement  arquées,  tronquées  et 
souvent  un  peu  bifides  au  bout,  fortement  échancrées  au  côté  interne. 

—  Labre  très-court,  profondément  échancré.  —  Tête  brièvement  ova- 
laire ou  subcylindrique,  non  ou  faiblement  rétrécie  en  arrière;  épi- 
storne tronqué  ou  légèrement  arrondi  en  avant.  —  Yeux  assez  petits, 
peu  saillants.  —  Antennes  longues  et  grêles,  à  l^r  article  plus  gros  et 
un  peu  plus  long  que  les  autres,  2  plus  court  ;  les  suivants  égaux.  — 
Prothorax  graduellement  rétréci  d'avant  en  arrière,  peu  convexe,  un 
peu  échancré  à  ses  deux  extrémités,  avec  ses  angles  obtus.  —  Elytres 
oblongues.  —  Pattes  grêles  ;  les  deux  premiers  articles  des  tarses  an- 
térieurs assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  le  l^""  trigone,  les  deux 
suivants  en  carré  transversal;  tous  fortement  ciliés  sur  les  côtés. 

Petits  insectes  voisins  des  Licincs,  par  la  plupart  de  leurs  caractères, 
mais  très-différents  par  leur  taille  beaucoup  moindre,  leur  forme  plus 

(1)  Aux  six  esp.  du  Species  de  Dejean,  aj.  :  i?.  opaciis^  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1852,  n»  1,  p.  67;  do  Cliiiie,  mais  avec  doute.  —  myor,  latkolUs,  assimilis, 
obiusus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit  St,  p.  146;  des  Etats-Unis. 

(2)  Syn.  Amblychus,  Gyllli.  Ins.  Suec.  II,  p.  74.  —  Trimorphus,  Steph.  A 
Cat.  ofBrit.  1ns.  p.  405. 


IICINIDES.  235 

svelle  et  leurs  couleurs  parfois  assez  vives  ;  quelques-uns  ressemblent 
beaucoup  à  certains  Ancugmenis,  au  premier  aspect.  On  les  trouve 
ordinairement  dans  les  endroits  humides.  Leurs  espèces  sont  répandues 
dans  la  plus  grande  partie  de  l'ancien  continent  et  dans  l'Amérique  du 
Nord  ;  on  en  connaît  une  douzaine  (i). 

PHYSOLOESTHUS. 

De  Cuacd.  Bull.  d.  Mosc.  1850^2,  p.  411. 

Menton  profondément  et  étroitement  échancré,  muni  d'une  courte 
dent  médiane  simple.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  très-renllé, 
dilaté  extérieurement  et  terminé  en  angle  aigu.  —  Mandibules  moins 
obtuses  que  celles  des  Badister  ;  la  droite  assez  aiguë  et  munie,  en  avant 
du  milieu  du  côté  interne  ,  d'une  dent  obtuse.— 3e  article  des  antennes 
beaucoup  plus  court  que  les  suivants. 

Pour  le  surplus,  ce  genre  ne  diffère  pas  des  Badister.  Il  est  établi  sur 
un  petit  insecte  (P.  australis)  originaire  de  l'Australie,  sur  les  bords 
de  la  rivière  des  Cygnes. 

EUTOGENEIUS. 
SoLiER  in  Gay,  Hist.  d.  Chile^  Zool.  IV,  p.  253. 

Menton  faiblement  transversal,  étroitement  échancré  en  demi-cerclç, 
sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  tronqués  en  avant.  —  Languette 
courte;  ses  paraglosses  Oliformes,  dépassant  un  peu  son  bord  antérieur. 

—  Dernier  article  des  palpes  oblongo-ovalaire,  plus  long  et  plus  gros  que 
le  précédent.  —  Labre  fortement  transversal,  angulairement  échancré 
en  avant.  —  Tête  courte ,  presque  carrée  ;  épistome  profondément 
échancré  en  triangle.  —  Antennes  filiformes  ;  leurs  cinq  derniers  articles 
un  peu  comprimés,  plus  larges  que  les  précédents  et  formant  une  s.orte 
de  massue  grêle  et  allongée.  —  Prothorax  plane,  faiblement  rétréci  en 
arrière,  subrectangulaire,  un  peu  échancré  en  avant;  ses  angles  posté- 
rieurs très-arrondis.  — Elytres  subovales,  sillonnées,  carénées  latérale- 
ment. —  Pattes  courtes  et  grêles.    » 

Solier  a  créé  ce  genre  sur  un  petit  insecte  {E.  fuscus)  du  Chili,  de  la 

(1)  Aux  six  esp.  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  européennes  :  B.  dilatatus,. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  20.  —  xanthomus,  Clmud.  ibid.  1844,  p.  440. 

—  Esp.  asiati([ues  :  B.  corruscus  {peltatus),  Fischer  de  Waldh.  Ent.  d.  1. 
Russie.  III,  p.  300. —  anchora  {bipustitlatus) ,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  116. — col- 
laris,  Motscli.  Ins.  d.  1.  Sibér'.  p.  142.  —  Esp.  indiennes  :  B.  fhoracicus,  quin- 
(liiepiistulufiiSyriibidicoUis,  Wiedem.  Zool.  Mag.  II,  1,  p.  57.  —  Esp.  de  l'Amer, 
du  Nord  :  B.  notafus,  Haldohi.  Proceed-  of  Ihc  Acad.  of  Philad.  I,  p.  299.  — 
feiiaceus.  J.  Le  Conte,  ibid.  II,  p.  52.  —  micans,  piUcheMs,  i.  Le  Conte, 
Geod.  Col.  olthe  Unit.  St.  p.  Ho 


â36  CARAS1QTTK9. 

taille  des  Badister  et  dont  le  mâle  lui  est  resté  inconnu.  Je  crois,  avec 
lui,  qu'il  est  voisin  de  ce  dernier  genre,  et  j'ajouterai,  des  Dicoelus,  par 
la  carène  latérale  de  ses  élytres ,  du  même  genre  et  des  Rembus,  par 
l'écliancrure  de  son  épistorac. 

SECTION  VI.  Languette  le  plus  souvent  libre  à  son  extrémité.  — 
Dernier  article  des  palpes  non  subulé.  —  Frolhorax  uni  à  V arrière- 
corps,  chez  la  plupart,  par  un  pédoncule.  —  Elytres  entières,  arron- 
dies ou  simplement  'sinuées  à  leur  extrémité.  —  Jambes  antérieures 
non  palmées.  —  Tarses  antérieurs ,  tantôt  simples  dans  les  deux 
sexes ,  tantôt  dilatés  ;  le  nombre  de  ces  articles  dilatés,  leur  forme 
et  leur  vestiture  en  dessous,  variables  ;  leurs  crochets  toujours  sim- 
ples. 

ïl  existe  dans  les  deux  tribus  des  Féroniens  et  des  Harpaliens  de 
Dejean,  un  certain  nombre  de  genres  qui  ont  tellement,  à  la  première 
vue,  le  (acies  des  Scaritides,  que  les  anciens  auteurs  s'y  sont  trompés  et 
ont  placé  dans  ce  dernier  groupe,  le  petit  nombre  de  ceux  qu'ils  ont 
connus  (l).  Ce  faciès  est  dû  principalement  à  l'existence,  chez  ces  insectes, 
d'un  pédoncule  mésolhoraciquc,  à  la  forme  globuleuse,  ovalaire  ou  for- 
tement cordiforme  du  protborax,  enfin  à  celle  des  élytres  qui,  souvent, 
rappellent  assez  bien  celles  des  Clivina,  Dyschirius  et  genres  voisins. 
Dejeaii,  qui  donnait  une  importance  prédominante  à  la  forme  des  articles 
des  tarses  antérieurs  chez  les  mâles,  n'a  tenu  aucun  compte  de  ce 
faciès  particulier  et  a  disséminé  ces  insectes  dans  les  deux  groupes  indi- 
qués plus  haut.  Cet  arrangement  me  paraît  peu  naturel,  elje  crois  qu'ici 
les  tarses  doivent  céder  le  pas  à  l'ensemble  des  autres  caractères,  comme 
ils  le  font,  par  exemple,  parmi  les  ïroncatipennes  chez  lesquels,  ainsi 
qu'on  l'a  vu  plus  haut,  ils  sont  si  variables. 

Il  est  presque  inutile  de  faire  observer  que  le  faciès  scaritidiforme, 
n'est  pas  toujours  également  prononcé  chez  ces  insectes.  Très-apparent 
dans  certains  genres,  tels  que  les  Dioctes,  Miscodera,  Broscosoma, 
Broscus,  Promecodekus  ,  etc.,  il  s'atTaiblit  chez  d'autres,  tels  que  les 
C>'EMACANTnus,BARiPus,elc.,  etfirîit  par  disparaître  complètement  dans 
un  certain  nombre,  par  exemple  les  Pelecidm,  Idiomorpuls  et  Glyptis. 
Mais  les  faits  de  ce  genre  sont  si  communs  dans  le  règne  animal,  que 
colui-ci  constitue  à  peine  une  objection  sérieuse,  et  d'ailleurs  ces  genres 
sont  manifesteirent  aberrants.  En  outre,  ces  cas  sont  très-peu  nombreux 
et  se  bornent  presque  aux  trois  genres  que  je  viens  de  nommer  en  der- 
nier lieu.  Celte  section,  ainsi  constituée,  ne  comprend  que  deux  tribus, 

(1)  On  sait  que  PaykuU  avait  placé  la  Miscodera  arctica  parmi  les  Clivina,  et 
que  le  Broscus  cephalotes  était  un  Scarites  pour  Olivier.  Dans  ces  dernières 
années,  un  entomologiste  anglais  distingué,  M.  Waterhouse,  a  proposé  le  nom 
générique  de  Scaritidea  pour  les  Cnemacanthus,  comme  on  le  verra  plus  bas. 


CNÊMACANTHIDES.  237 

qu'un  seul  caractère  emprunté  aux  mandibules  suffit  pour  distinguer 
l'une  de  l'autre  : 

I.    Mandibules  courtes,  au  plus  médiocres  :  Cnémacanthides. 
IL  Mandibules  allongées  :  Stomides. 


TRIBU  XXVI. 

CNÉMACANTHIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité,  ou  soudée  dans  toute  sa  longueur  à 
ses  paraglosses.  —  Mandibules  courtes ,  au  plus  médiocres.  —  Elyires 
régulièrement  oblongues  ou  ovales,  avec  les  épaules  entièrement  ef- 
facées, et  ne  recouvrant  jamais  d'ailes.  —  Tarses  antérieurs  très-rare- 
ment simples  ;  leurs  quatre,  trois  ou  deux  premiers  articles  dilatés  chez 
les  mâles,  et  parfois  les  intermédiaires  ;  leur  vestiture  en  dessous,  consis- 
tant presque  toujours  en  poils. 

La  moitié  des  genres  de  celte  tribu  étant  propre  à  l'Amérique  du 
Sud,  j'ai  cru  convenable  d'emprunter  à  l'un  d'eux  le  nom  que  je  lui 
donne,  .quoique  en  réalité,  il  n'en  forme  pas  plus  le  type  que  plusieurs 
autres.  Elle  est  plus  homogène  que  la  suivante,  en  ce  sens  que  le  faciès 
scaritidiformc  n'y  disparaît  jamais  complètement.  Elle  se  compose  de 
onze  genres  qui  me  paraissent  pouvoir  être  classés  de  la  manière  sui- 
vante, d'après  la  structure  des  tarses  : 

I.  Tarses  simples  dans  les  deux  sexes  :  Diodes. 

II.  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés. 
Leur  dessous  garni  de  poils  :  Miscodera,  Broscus. 

squammules  :  Cnemacanthus,  Arathymus  (1). 

III.  Les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs,  et  très-souvent  aussi  les 

deux  premiers  des  intermédiaires  dilatés  chez  les  mâles  et  garnis  de 
poils  en  dessous  :  Broscosoma^  OopteruSj  Promecoderus,  Cascelius,  Car- 

diophtalmus  (1). 

• 

IV.  Les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles  et 

garnis  de  poils  en  dessous  :  Baripus. 

(1)  On  ne  connaît  que  le  sexe  femelle  de  ce  genre,  qui  n'est  par  conséquent 
placé  que  provisoirement  dans  cette  section. 


238  CARABIQCES. 

DIOCTES. 
MÉNÉTR.ins.  recueil,  par  Lehmann.  Errata  (1). 

Menlon  concave,  largement  et  fortement  échancré,  sans  dent  médiane  ; 
ses  lobes  latéraux  arrondis  et  subtronqués  au  bout.  —  Languette  mem- 
braneuse, cornée  dans  son  centre,  tronquée  en  avant  ;  ses  paraglosses 
contiguës,  la  dépassant  un  peu  et  arrondies  au  bout.  —  Palpes  longs  et 
grêles;  le  dernier  des  labiaux  trois  fois  plus  court  que  le  précédent, 
grossissant  et  tronqué  au  bout  ;  celui  des  maxillaires  subsécuriforme.  — 
Mandibules  très-i-obusles,  arquées,  assez  saillantes;  la  gauche  multi,  la 
droite  unidentée  au  côté  interne.  —  Labre  un  peu  transversal,  fortement 
échancré  ;  ses  lobes  fascicules.  —  Tête  grande,  convexe ,  à  peine  rétré- 
cie  en  arrière  ;  épistome  fortement  échancré  en  triangle.  —  Antennes 
assez  longues,  grêles,  à  article  1  gros,  plus  long  que  les  autres,  2  de 
moitié  plus  court  que  le  3";  les  suivants  subégaux,  cylindriques.  — 
Prolhorax  cupuhforme ,  échancré  en  avant  et  embrassant  fortement  la 
tète,  convexe  en  avant,  déclive  en  arrière.  —  Elytres  soudées,  suborbi- 
culaires,  marginées  latéralement,  sinuées  au  bout,  convexes.  —  Pattes 
longues,  assez  grêles;  tarses  grêles,  simples  dans  les  deux  sexes;  leurs 
articles  triangulaires,  ciliés  sur  leurs  bords,  nus  en  dessous. 

Genre  établi  sur  un  grand  insecte  (D.  Lehmanni)  de  plus  d'un  pouce 
de  long,  découvert  par  Lehmann  dans  les  déserts  de  Kisil-Koum,  à  l'est 
de  la  mer  Caspienne,  et  l'un  des  plus  remarquables  dont  la  science  se  soit 
enrichie  dans  ces  dernières  années.  Son  [actes  est  complètement  celui 
d'un  Scaritide,  mais  la  structure  de  ses  pattes  ne  permet  absolument  pas 
de  le  placer  dans  cette  tribu.  Des  rapports  assez  sensibles,  que  ses  or- 
ganes buccaux  ont  avec  ceux  des  Acinopds,  ont  porté  M.  De  Chaudoir 
à  penser  qu'il  devait  être  placé  près  de  ce  genre.  Mais  tout  ce  que  dit 
ce  savant  entomologiste  à  ce  sujet,  me  semble  seulement  prouver  que 
des  genres  très -éloignés  peuvent  avoir  des  organes  buccaux  très -sem- 
blables, lorsqu'ils  appartiennent  à  une  même  famille. 

Ce  bel  insecte  est  très-commun  dans  son  pays  natal  ;  on  le  trouve  sous 
les  pierres,  dans  des  trous  qu'il  se  creuse  en  terre. 

MISCODERA. 

EscHSCH.  Bull.  d.  Mosc.  1830,  éd.  Lequien^  p.  77  (2). 

Menton  transversal ,  concave .  assez  fortement  échancré  en  demi- 
cercle,  muni  d'une  dent  médian-e  à  peine  distincte  et  obtuse  ;  ses  lobes 

(1)  Syn.  Harpactes,  Méuétr.  ibid.  p.  85,  olim.;  nom  dcj;\  employé  en  Orni- 
tliologie.  —  Machozetus,  De  Cliaitd.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  448. 

(2)  Syn.  Leiochiton,  Gurlis,  Brit.  Ent.  Vill,  pi.  346  (1831).—  Oncoderus, 
§teph.  sec.  Hope,  Colcopt.  Mau,  11^  p.  80.  —  Cuvina,  PaykuU,  Dejean,  etc. 


CNÉMACANTBIDES.  239 

latéraux  en  triangle  assez  aigu.  —  Languette  tronquée  et  libre  au  bout  ; 
ses  paraglosses  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  robustes  ;  leur  dernier 
article  ovalaire  et  tronqué.  —  Mandibules  médiocrement  saillantes,  peu 
robustes,  droites,  puis  recourbées  et  très-aiguës  à  leur  extrémité.  — 
Labre  transversal,  entier.  —  ïéle  médiocre,  non  rétrécie  en  arrière.  — 
Yeux  assez  grands.  —  Antennes  dépassant  un  peu  le  prothorax,  à 
l^r  article  très-gros,  2e  court,  3"  plus  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  dé- 
croissant gradiieilement,  obconiques  et  submoniiiformes  ;  le  dernier 
ovoïde.  —  Prolhorax  globuleux,  puis  tubuleux  à  sa  base  et  séparé  des 
élytres  par  un  étranglement.  —  Eljtres  ovoïdes,  soudées.  —  Pattes 
courtes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 
dilatés,  triangulaires,  garnis  de  poils  serrés  en  dessous  ;  le  premier  plus 
long  que  chacun  des  deux  suivants. 

Ce  genre  est  établi  sur  un  petit  insecte  du  nord  de  l'Europe,  qui ,  au 
premier  coup-d'œil,  a  tout-à-fait  le  faciès  d'une  Clivina.  Paykull,  le 
premier  qui  l'a  décrit,  l'avait  placé  dans  ce  genre,  sous  le  nom  de 
CL  arclica,  en  quoi  il  a  été  imité  par  Dejean  et  plusieurs  autres  auteurs. 
Mais  cet  insecte  est  très-différent  des  Scaritides  par  ses  jambes  anté- 
rieures, ses  tarses,  etc.  ;  et  sa  place  est  à  côté  des  Broscus,  dont  il  est  si 
voisin,  que  M.  BruUé  n'a  pas  cru  devoir  l'en  séparer,  quoiqu'il  présente 
des  caractères  très-suffisants  pour  cela  (i). 

BROSCUS. 

Panzer,  Index  ent.  p.  62  (2). 

Menton  assez  grand,  transversal,  concave,  pourvu  d'une  forte  dent 
médiane ,  Simple  et  aiguë  :  ses  lobes  latéraux  arrondis  sur  les  côtés  et 
en  avant.  —  Languette  tronquée  et  libre  en  avant;  ses  paraglosses  pas 
plus  longues  qu'elle,  obtuses.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylin- 
drique et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  robustes,  médiocres,  arquées 
et  assez  aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal,  légèrement  échancré.  — 
Tête  assez  forte,  subovalaire,  le  plus  souvent  presque  renflée  en  arrière. 
—  Yeux  médiocres,  légèrement  saillants.  —  Antennes  dépassant  à 
peine  le  prolhorax,  à  1"  article  gros,  subcylindrique,  2"  court,  3^  p'us 
long  que  les  suivants,  obconique  comme  eux.  —  Prolhorax  séparé  des 
élytres  par  un  intervalle  notable,  fortement  rétréci  et  un  peu  tubuleux 
en  arrière ,  très-arrondi  aux  angles  postérieurs.  —  Elytres  allongées, 

(1)  M.  Curtis  (loc.  cit.)  en  a  décrit  une  seconde  espèce  sous  le  nom  de  Leio- 
chiton  Rendii;  mais  ce  n'est,  selon  toute  apparence,  qu'une  variété  de  celle 
mentionnée  dans  le  texte. 

(2)  Syn.  Cephalotes,  Bonelli,  Observ.  ent.  part,  l,  Tableau  des  geni'es; 
nom  antérieur  de  plusieurs  années  à  celui  de  Panzer,  mais  qui,  n'étant  riue  le 
nom  Spécifique  de  respcce  commune  d'Europe  converti  en  nom  générique,  a 
été  adopté  à  tort  par  Latrêille  et  Dejean. 


240  CAnABIQtlES. 

parallèles,  arrondies  aux  angles  huméraux ,  lisses  ou  ayant  des  sillons 
effaces.  —  Patles  médiocres  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  fortement  dilatés,  très-rétrécis  à  leur  base  ;  le  premier 
plus  long  que  chacun  des  suivants,  ceux-ci  subtransversaux  ;  tous  garnis 
de  poils  serrés  en  dessous. 

Insectes  de  taille  moyenne,  de  forme  allongée  et  assez  élégante,  pro- 
pres à  l'Europe,  au  nord  de  l'Afrique  et  aux  parties  orientales  de  l'Asie. 
Quelques-uns  de  ces  deux  derniers  pays,  sont  ornés  de  couleurs  métal- 
liques assez  éclatantes,  tandis  que  les  autres  sont  tout  noirs.  L'espèce 
qui  se  trouve  dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe  {B.  cephalotes),  est 
assez  commune  partout  et  vit  sous  les  pierres  dans  les  champs  ;  elle  est 
peu  agile  dans  ses  mouvements.  On  en  connaît  six  en  tout  (i). 

CNEMACANTHUS. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  375  (2). 

Menton  transversal,  concave,  fortement  échancré ,  trilobé  :  le  lobe 
médian  un  peu  plus  court  que  les  latéraux,  entier  et  aigu;  les  latéraux 

(1)  Cinq  (Cephalofea  vulgaris,  politus^  lœvigatus,  punctatus,  nobilis)  sont 
décrites  dans  le  Specics  de  Dejean.  —  Aj.  :  Ceph.  rufîpeSj  Guérin,  Icon.  d. 
Règne  anim.  Ins.  pi.  5,  f.  5  ;  probablement  le  même  que  le  C.  nobilis  Klug.  — 
Ceph.  KareUnii,  Zoiibii.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  5,  p.  C5.  —  Ceph.  cordicollis 
{Karelinii,  Zki),  Chaud,  ibid.  1842,  p.  826. 

M.  Newman  (Ent.  Mag.  V,  p.  387)  a  décrit  un  Broscus  basalis  du  Mexique, 
qui  paraît  n'être  que  le  Ceph.  politus  Dej.  de  Sicile. 

Le  Broscus  œneus  de  M.  A.  White  (Voy.  of  the  Erebus  and  Terror,  Ent.  p.  5, 
pi.  I,  t.  8)  n'est,  sans  aucun  doute,  pas  autre  chose  qu'un  Promecoderus,  comme 
l'auteur  l'indique  avec  doute. 

Le  Broscus  carenoides  du  même  (loc.  cit.  p.  4)  est  une  Feroku  de  la  sec- 
tion des  Perçus.  Voyez  plus  bas  les  espèces  de  ce  genre. 

Enfin,  M.  .T.  Le  Conte  (Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  82)  a  rapporté  avec 
doute  à  ce  genre  trois  espèces:  morio  (Feronia  mor/o,  Dej.),  approximatus  et 
lœvipennis,  ■  tpà  ne  me  paraissent  être  que  des  Feroku  du  groupe  des  Ste- 

ROPUS. 

(2)  Syn.  Odontoscelis,  Curtis,  Traus.  of  the  Lin.  Soc.  XVIII,  p.  186;  nom 
déjà  employé  par  M.  De  Castelnau  pour  un  genre  d'Hémiptères  (Mag.  d.  Zool. 
Lis.  1833.  Essai  d'une  classif.  d.  Hémipt.  p.  74).  —  Ckemalobus,  Guérin,  Mag.  d. 
Zool.  1ns.  1838.  Ins.  du  Voy.  d.  1.  Favorite,  p.  9.  —  Scaritidea,  Waterh.  Ann, 
of  nat.  Hist.  VIII,  p.  206,  note. 

L'histoire  des  noms  imposés  à  ce  genre  est  assez  compliquée  et  exigerait  plus 
de  détails  que  je  ne  puis  lui  en  consacrer  ici.  Cette  confusion  vient  de  ce  que 
le  nom  de  Cnemacanthus  a  été  imposé  pour  la  première  fois  par  M.  Gray  à  un 
insecte  appartenant  au  genre  Promecoderus  de  Dejean,  et  que  M.  Brullé  a  cru 
que  les  insectes  actuels  étaient  génériquement  les  mêmes  que  celui  de  M.  Gray. 
Pour  étudier  cette  question,  outre  les  travaux  qui  viennent  d'être  cités,  consul- 
tez :  1<»  La  Monographie  des  Odontoscelis,  publiée  par  M.  Waterhouse  dans  le 


CBÉMACAHTHIDES»  24l 

arrondis  au  bout.  —  Languette  évasée,  tronquée  et  libre  au  bout;  ses 
paraglosses  coniques,  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  assez  courts  et 
robustes  ;  leur  dernier  article  subcylindrique  et  tronqué  à  son  extrémité. 
—  Mandibules  nnédiocres,  saillantes,  robustes,  faiblement  arquées  et 
peu  aiguës.  —  Labre  transversal,  un  peu  rétréci  en  avant,  entier.  — 
Tête  médiocre,  obtuse  en  avant,  à  peine  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux 
déprimés.  —  Antennes  dépassant  à  peine  le  prothorax,  rigidules,  com- 
primées, à  1*1"  article  assez  gros,  mais  court;  les  suivants  subégaux, 
sauf  le  3e  qui  est  un  peu  plus  long  que  les  autres.  —  Prolhorax  trans- 
versal, séparé  des  clytres  par  un  intervalle  très-distinct,  médiocrement 
convexe  en  dessus,  fortement  arrondi  sur  les  côtés  en  avant,  graduelle- 
ment et  Irès-rélréci  en  arrière,  sans  prolongement  à  sa  base.  —  Elylres 
oblongues,  assez  convexes,  forlemenL  arrondies  aux  épaules.  —  Pattes 
robustes  ;  cuisses  fortes,  en  ovoïde  comprimé  ;  jambes  antérieures  élar- 
gies au  bout  et  prolongées  obliquement  en  dehors,  en  une  forte  saillie 
aiguë  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  for- 
tement dilatés,  garnis  en  dessous  d'une  double  rangée  de  squammules  ; 
le  premier  en  triangle  plus  long  que  large,  les  deux  suivants  très-cordi- 
formes,  transversaux. 

^  Ce  genre  me  parait  représenter,  en  Amérique,  les  Broscus  de  l'an- 
cien continent,  avec  lesquels  ses  espèces  ont  beaucoup  de  rapports  par 
leur  forme  générale,  mais  dont  elles  s'éloignent,  du  reste,  notablement 
par  leurs  jambes  antérieures  et  la  veslilure  en  dessous  des  tarses  de  la 
même  paire.  C'est  le  seul  genre  de  la  tribu  qui  présente  ce  dernier  ca- 
ractère. Ces  insectes  sont  d'assez  grande  taille,  noirs  ou  bleus  et  de 
forme  robuste.  Quelques  poils  rares  et  redressés  se  font  voir  sur  presque 
toutes  les  parties  de  leur  corps.  Leurs  élytres  sont  lisses  ou  faiblement 
sillonnées  comme  celles  des  Broscds,  et  ont,  le  long  de  leurs  bords  laté- 
raux, une  rangée  irrégulière  d'assez  gros  points  enfoncés.  Leurs  jambes 
antérieures  sont  ordinairement  plus  élargies  chez  les  femelles  que  chez 
les  mâles.  Leurs  espèces  sont  propres  au  Chili,  aux  Terres  magellani- 
ques  et  au  Tucuman.  On  en  connaît  déjà  huit  (i),  toutes  rares  dans  les 
collections. 

Mag.  of  nat.  Hist.  New  Séries^  1840^  IV,  p,  354;  2°  une  note  de  M.  Guérin- 
Méneville  dans  sa  Rev.  zool.  1841,  p.  186;  3°  des  observations  de  M.  Reiche 
sur  cette  note,  ibid.  p.  238;  4"  enfin  la  réponse  de  M.  Waterhouse  à  cette  même 
note,  dans  les  Annals  of  nat.  Hist.  1842,  VIII,  p.  205. 

(1)  Cnem.  cyaneus,  obscurus  {Odontoscelis  tentyrioides,  Curtis,  loc.  cit. 
pi.  15,  f.  D),  Brullé,  Hist.  nat.  d.  1ns.  IV,  p.  376.  —  Desmarestii^  Guérin- 
Ménev.  Mag.  d.  Zool.  1ns.  1838,  Ins.  d.  1.  Favorite^p.  9,  pi.  226.  —  Darwinii, 
Curtisti,  striatus,  substrudus,  Waterii.  JMag.  of  nat.  Hist.  New  Ser.  IV,  p.  356 
gq.  —  cyuthicolliSj  Solicr  iu  Gay,  Hist.  de  Cliile,  Zool.  IV,  p,  194, 


Ccléoplèrcs,    Tome  I.  16 


242  CARABIQCES. 

ARATHYMUS. 

Çuérin-Ménbv.  Rev.  sool.  1841,  p.  188  (1). 

Genre  douteux,  établi  sur  un  insecte  femelle  des  environs  de  Lima,  et 
présentant  les  mêmes  caractères  que  les  Ckemacanthcs,  si  ce  n'est  que 
lès  jambes  antérieures  ne  sont  pas  dilatées,  ni  prolongées  obliquement 
en  dehors  à  leur  extrémité.  La  forme  générale  est  aussi  plus  parallèle  et 
plus  cylindrique  que  dans  le  genre  en  question.  Si  le  mâle  a  les  jambes 
antérieures  dilatées,  cette  coupe  générique  doit  probablement  être  sup- 
primée et  ne  plus  former  qu'une  division  parmi  les  Cnemacanthcs. 
Avant  de  la  proposer,  M.  Guérin-Méneville  avait  décrit  cet  insecte  sous 
le  nom  de  Cnem.parallelus  (a). 

BROSCOSOMA. 

RosENH.  Genus  Broscosoma  ;  in-8".  Erlangae  51846(3). 

Menton  transversal,  faiblement  échancré,  trilobé  ;  les  trois  lobes  très- 
aigus,  le  médian  un  plus  court  que  les  latéraux.  —  Languette  légèrement 
saillante  et  arrondie  au  milieu  de  son  bord  antérieur,  soudée  dans  toute 
sa  longueur  à  ses  paraglosses;  celles-ci  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier 
article  des  palpes  Ltbiaux  ovalaire  et  obtus,  celui  des  maxillaires  plus 
court  et  tronqué  au  bout;  le  2e  de  ceux-ci  renflé  et  arqué.  —  Mandi- 
bules assez  saillantes,  arquées  et  aiguës  à  leur  extrémité,  bidentées  au 
côté  interne.  —  ïête  large,  ovalaire,  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  mé- 
diocres, peu  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  au  moins  de  la  moitié 
du  corps ,  filiformes  ;  à  l'"  article  gros  et  arqué,  2«  court,  3«  beau- 
coup plus  long  que  celui-ci,  4"  un  peu  plus  que  les  suivants  ;  ceux-ci 
égaux.  —  Prolhorax  allongé,  globoso-ovalaire,  sans  angles  distincts.  — 

(1)  Syn.  CkemacanthuSj  Guérin-Monev.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1838.  Ins.  d.  1. 
Favorite^  p.  12;  olini. 

(2)  Solier  (in  Gay,  Hist.  cl.  Cliile,  Zool.  IV,  p.  240),  qui  n'a  eu  également  à 
sa  disposition  qu'un  exemplaire  femelle  trouvé  dans  la  province  de  Valdivia,  au 
Chili  (ce  qui  porte  à  croire  que  M.  Guérin-Méneville  se  trompe  en  indiquant 
l'espèce  comme  du  Pérou),  place  cet  insecte  parmi  les  Baripus,  en  en  formant 
une  section  à  part,  sous  le  nom  d'OûONTOMERus.  11  signale  une  particularité  oinise 
par  M.  Guérin-Méneville,  à  savoir  que  les  cuisses  antérieures  sont  munies  d'une 
dent  en  dessous.  Ce  genre  l'orme  probablement  le  passage  des  Cnemacanthus  aux 
Baiupus,  que  j'aurais  alors  trop  fortement  séparés. 

(3)  MM.  Rosenliauer  et  Putzeys  ont  publié  presque  simultanément  ce  genre 
en  1816.  La  brochure  du  second  intitulée  :  Broscosoma,  Carabidum  genus  no- 
vûm  (in-So,  7  p.  1  pi.  n.),  a  paru  à  Bruxelles,  au  mois  d'octobre.  Celle  du  pre- 
mier a  vu  le  jour  à  une  époque  un  peu  antérieure,  à  ce  que  je  crois;  son  titre 
est  :  Broscosoma  und  Laricobius  zwei  neue  Kœfergattungen  entdeckt,  beschrie-> 
benund in  Stahl  abgebildet,  von  W.  G,  Rosenliauer,  in-8°,  8 p.  1  pi.  n.  Erlangen^ 
1846. 


CNÉMACANTHÏDES.  243 

Elytres  soudées,  en  ovoïde  allongé.  —  Pattes  assez  longues  ;  cuisses  de 
la  même  paire  robustes  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs fortement  dilatés  chez  les  mâFes,  triangulaires;  le  premier  plus 
long  et  plus  large  que  les  autres  ;  les  deux  premiers  des  intermédiaires 
très -légèrement  élargis  dans  le  même  sexe  ;  tous  garnis  de  poils  serrés 
en  dessous. 

li'insecté  sur  lequel  est  établi  ce  genre,  est  une  des  plus  remarquables 
découvertes  qui  aient  été  faites  depuis  longtemps  parmi  les  Carabiques 
d'Europe.  Jusqu'ici  on  ne  connaissait,  dans  cette  partie  du  monde,  que 
la  Miscodera  arclica  qui  se  rapprochât  des  Promecodert3s  de  1  Australie 
et  des  Cascelius  de  l'Amérique  du  Sud.  L'insecte  dont  il  s'agit  est 
beaucoup  plus  voisin  de  ces  deux  genres  ;  mais,  à  des  formes  générales 
analogues  aux  leurs,  il  réunit  un  menton  tout  autrement  fait.  M.  PiO- 
senhauer  a  découvert  cette  espèce  intéressante  en  1842,  sur  le  Mont- 
Baldo,  dans  le  Tyrol  méridional,  à  3,600  pieds  de  hauteur  ;  et  dans  un  es- 
pace de  huit  jours,  il  en  a  recueilli,  dans  une  seule  localité,  cinquante 
exemplaires  sous  des  pierres.  Elle  n'a  que  3  lignes  1^2  de  long  et  sa 
couleur  est  d'un  noir  un  peu  bronzé.  Cet  entomologiste  lui  a  imposé  le 
noon  de  B.  Baldense. 

ODPTERUS. 

Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1841,  p.  123. 

Genre  établi  sur  quelques  petits  insectes  de  l'Océanie,  dont  le  faciès 
a  le  plus  grand  rapport  avec  celui  de  la  Miscodera  arclica,  mais  dont  les 
caractères  ne  sont  pas  encore  suffisamment  connus,  pour  qu'on  puisse 
leur  assigner  une  place  définitive.  M.  Guérin-Méneville,  par  suitfe  de 
la  forme  du  dernier  article  de  leurs  palpes ,  les  classe  parmi  les  Subu- 
lipalpes;  ils  me  paraissent  ne  pas  pouvoir  l'être  ailleurs  qu'ici.  Les 
caractères  qu'on  peut  déduire  de  la  diagnose  générique  et  de  la  des- 
cription spécifique  de  cet  auteur,  se  résument  ainsi  : 

Menton  et  languette  inconnus.  —  Dernier  article  des  palpes  conique 
et  aigu  au  bout.  —  Tête  oblongue,  plus  étroite  que  le  prothorax,  lisse, 
avec  deux  larges  sillons  longitudinaux  entre  les  antennes.  —  Celles-ci 
courtes,  presque  grenues;  leurs  sept  derniers  articles  à  pejne  un  peu 
plus  longs  que  larges.  —  Prothorax  bombé,  cordiforme ,  finement 
rebordé.  —  Elytres  au  moins  deux  fois  plus  larges  que  le  prothora'x, 
très-bombées,  en  ovale  court.  —  Les  quatre  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  dilatés  chez  les  mâles  :  les  deux  premiers  plus  larges,  un 
peu  prolongés  au  côté  interne  ;  vestiture  de  ces  tarses  en  dessous  in- 
connue. 

On  en  connaît  trois  espèces  (0,  originaires  des  îles  Auckland  et  de  la 
Nouvelle  Zélande. 

(1)  0.  divinoides,  Guérin,  loc.  cit.;  flguré  par  MM-  Hombr,  et  Jacq.  (^ans  le 


244  Cababiquës^ 

>      ♦ 
PROMECODERUS: 

Dej.  Species  IV,  p.  2&  (1). 

Menton  transversal,  concave,  profondément  échancré,  rnuni  d'une 
assez  forte  dent  médiane,  simple  ou  légèrement  bifide  ;  ses  lobes  laté- 
raux larges,  fortement  arrondis  en  avant.  —  Languette  grande,  évasée 
et  un  peu  arrondie  au  bout  ;  ses  paraglosses  pas  plus  longues  qu'elle  et 
lui  adhérant  dans  toute  leur  étendue.  —  Palpes  assez  robustes,  sub- 
ovalaires  et  tronqués  au  bout;  le  3°  des  maxillaires  beaucoup  plus 
court  que  le  4®;  celui  des  labiaux  un  peu  déprimé.  —  Mandibules  mé- 
diocres, assez  fortes,  faiblement  arquées.  —  Labre  transversal,  un 
peu  échancré  en  avant.  —  Tête  forte,  assez  allongée,  un  peu  renflée  en 
arrière,  avec  un  sillon  circulaire  plus  ou  moins  marqué  en  arrière  des 
yeux.  —  Ceux-ci  médiocres,  peu  saillants.  —  Antennes  filiformes,  à 
peine  aussi  longues  que  le  prothorax  ;  à  1''''  article  assez  gros,  3«  un  peu 
plus  long  que  les  autres,  ceux-ci  subégaux;  tous  plus  ou  moins  obco- 
niques.  —  Prothorax  allongé,  fortement  rétréci  en  arrière,  tronqué  à 
sa  base  et  en  avant,  sans  angles  distincts,  plus  ou  moins  convexe  en 
dessus.  —  Elytres  soudées,  en  ovale  allongé,  régulier.  —  Pattes  assez 
courtes;  les  qualre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  très- forte- 
ment dilates  chez  les  màles,  transversalement  cordiformes,  sauf  le 
premier,  garnis  de  poils  papilliformes  serrés  en  dessous;  les  quatre  pre- 
miers des  intermédiaires  dans  le  même  sexe ,  légèrement  dilatés,  trian- 
gulaires, au  moins  aussi  longs  que  larges;  le  dernier  de  tous  les  tarses 
robuste  et  aplati  ;  sans  squammules  en  dessous ,  sauf  au  sommet  de  leur 
l*""  article. 

Insectes  de  la  Nouvelle-Hollande  et  pays  voisins,  de  taille  moyenne 
et  en  général  de  couleur  bronzée.  Quelque  temps  après  que  Dejean 
les  eût  érigés  en  un  genre  propre  (1829),  M.  Gray  (1832)  en  a  publié 
une  espèce  sous  le  nom  générique  de  Cnemacanthus  et  en  l'indiquant 
comme  originaire  d'Afrique  ;  mais  on  sait  aujourd'hui  positivement  qu'elle 
appartient,  comme  les  autres,  à  la  Faune  australienne.  Le  nombre  de  celles 
qu'on  connaît  aujourd'hui  est  de  dix  (-2). 

Voy.  au  pôle  Sud.  Ins.  Col.  pi.  2,  f.  16.  —  pUcaticollis;  figuré  ibid.  f.  15.  — 
rotundicoUiSj  A.  White,  Voy.  of  the  Ereb.  and  ïerror;  Ent.  p.  6. 

(1)  Syn.  Cnemacanthus,  Gray  in  Grifflth  anim.  Kingd.  Ins.  I,  p.  276,  pi.  15  f.  1, 

(2)  P.  brimnkorniSj  Dej.  loc.  cit.  —  Cnem.  gibhosus,  Gray,  loc.  cit.  — 
p.  Lolfini_,  Bniilé,  Hist.  nat.  d  Ins.  IV,  p.  450,  pi.  18,  f-  4.  — P.  degener,  cli- 
vinoideSj  dyschirioides^  subdepressus,  Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1841,  p.  189 
sq.  —  P.  œreus,  White,  Voy.  of  tlie  Erebus  and  Terror,  Ent.  p.  5,  pi.  1,  f.  8; 
M.  White  ne  rapporte  qu'avec  doute  cette  espèce  au  genre  actuel.  —  concolor, 
gracilis,  Germar,  Linnaea  ent.  III,  p.  168. 

Selon  M.  Guérin-Méneville,  le  P.  degener  na  point  de  dent  médiane  au 
{ueutoD.  Il  est  probcible^  dès  lors,  qu'il  doit  constituer  uu  geure  nouveau. 


CNÊMACANTHinBSj  2w 

CASCELIUS. 

CuRTis,  Trans.  ofthe  Lin.  Soc.  XVIII,  p.  181  (1). 

Ce  genre  est  très-voisin  des  Promecodertjs.  Les  seules  différences 
que  je  puisse  découvrir  sont  les  suivantes  : 

Les  organes  buccaux  sont  semblables  ;  seulement  la  languette,  au 
lieu  d'être  arrondie,  est  un  peu  échancrce  en  avant.  Quant  à  la  dent 
du  menton,  elle  est,  comme  chez  les  Promecodercs,  tantôt  bifide  {C.  Ey- 
douxii),  tantôt  simple  {C.  Gravesii).  Les  antennes  sont  un  peu  plus 
longues.  Les  tarses  intermédiaires  et  postérieurs  sont  moins  larges  et 
moins  robustes  ;  les  quatre  premiers  articles  des  intermédiaires  sont  à 
peine  dilatés,  et  les  deux  premiers  qui  le  sont  un  peu  plus  que  les  deux 
.suivants  ont  leur  dessous  garni  en  entier  de  poils  ;  le  dernier  article  de 
tous  les  tarses  n'est  pas  aplati,  mais  de  forme  normale.  Enfin,  si  l'on 
ajoute  ,î  cela  des  formes  un  peu  plus  allongées  et  un  peu  plus  sveltes, 
on  aura  tout  ce  qui  sépare  les  deux  genres. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  de  la  Patagonie,  du  Chili  et  du 
Pérou.  L'analogie  qui  existe  entre  l'entomologie  de  celte  partie  de 
l'Amérique  et  celle  de  l'Australie  a  été  déjà  signalée,  et  l'on  peut  citer 
ces  insectes  comme  une  preuve  de  plus  à  ajouter  à  celles  qu'on  connaît 
déjà  de  ce  rapport  de  géographie  entomologique. 

M.Guérin-Mcneville,en  créant  cette  coupe  sous  le  nom  de  Creobids, 
n'en  a  fait  qu'un  sous-genre  des  Fergnia.  De  son  côté,  M.  Curlis  n'as- 
signe que  trois  articles  dilatés  aux  tarses  antérieurs  des  mâles.  11  y  en  a 
réellement  quatre,  et  la  dilatation  des  intermédiaires,  quoique  faible,  est 
bien  distincte  {t"^. 

CARDIOPHTHALMUS. 

CuRTis,  Trans.  of  the  Un.  Soc.  XYIII,  p.  184. 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  courte 
dent  médiane  largement  échancrée  ;  ses  lobes  latéraux  larges,  arrondis 

(1)  Syn.  Creobius,  Guérin-Ménev.  Mag.  d.  Zool.  1838;  Ins.  de  la  Favorite, 
p.  4,  pi.  225,  f.  2.  Ce  nom  est  antérieur  de  près  de  trois  ans  à  celui  de  M.  Curtis, 
mais  l'espèce  sur  laquelle  il  "a  été  fondé  (C.  Éyclouxii;  le  même  que  Cascel. 
Kingii,  Curtis,  loc.  cit.  p.  183,  pi.  15,  f.  A)  diffère  peut-être  assez  des  autres 
Cascelius  pour  former  un  genre  distinct.  J'ai  craint  de  l'appliquer  aux  vrais 
Cascelius,  ce  qui  aurait  pu  amener  quelque  confusion, 

(2)  Outre  l'espèce  citée  dans  la  note  qui  précède,  on  en  connaît  cinq  autres  : 
C.  Gravesii,  Curtis,  loc.  cit.  p.  183,  pi.  15,  f.  B.  —  nitidus,  œneoniger,  Waterh. 
Ann.  of  nat.  Hist.  VI,  p.  255  sq.  —  niger^  Hombr.  et  Jacq.  Voy.  au  pôle  Sud; 
Ent.  Col.  pi.  1,  f.  13.  —  Creob.  Troberti,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool. 
IV,  p.  201. 


246  CARABiQTTES. 

obliquement  en  dehors.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique 
et  tronque  au  bout.  —  Mandibules  assez  saillantes,  droites,  puis  arquées 
au  bout  et  peu  aiguës.  —  L;»brc  transversal,  légèrement  échancré.  — 
Tête  ovalaire  et  assez  allongée,  non  rclrécie  en  arrière.  —  Yeux  mé- 
diocres, peu  convexes,  échancrés  en  avant.  —  Antennes  plus  courtes 
que  le  prothorax,  filiformes,  comprimées,  à  l^""  article  assez  gros,  ova- 
laire, 2"  court,  3®  un  peu  plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci  en  ovale 
allongé.  —  Prothorax  plus  long  que  large,  convexe  en  dessus,  rétréci 
en  arrière,  coupé  carrément  à  sa  base,  séparé  des  élytres  par  un  inter- 
valle. —  Elytres  en  ovoïde  allongé,  soudées,  finement  marginées  sur 
les  côtés.  —  Pattes  médiocres  ou  assez  longues;  les  antérieures  plus 
robustes  que  les  autres,  leurs  jamf)es  assez  dilatées  au  bout  ;  tarses 
grêles  (pareils  dans  les  deux  sexes?);  leurs  articles  en  triangle  allongé, 
sans  brosses  de  poils  ni  squammules  en  dessous  ;  le  ler  article  plus  long 
que  les  autres. 

Ce  genre  ne  m'est  pas  connu  en  nature,  mais  il  a  été  très-longuement 
caractérisé  par  M.  Curtis,  à  qui  j'ai  emprunté  la  formule  générique  qui 
précède.  D'après  elle  et  la  Ggure  que  cet  auteur  a  donnée  de  l'unique 
espèce  qu'il  connaissait  (i),  il  a,  sous  le  rapport  de  la  forme  générale, 
les  plus  grands  rapports  avec  les  Cascelius  et  les  Promecodebcs  dont 
il  se  distingue,  comme  de  tous  les  autres  Carabiques  connus,  par  Té- 
chancrure  de  ses  yeux.  Depuis,  M.  Waterhouse  en  a  fait  connaître  deux 
autres  espèces  qui  se  rapprochent  davantage  des  CneMacanthus  par 
leurs  formes,  et  il  a  ajouté  quelques  détails  à  ceux  donnés  par  M.  Cur- 
tis (2).  Ce  dernier  a  eu  des  doutes  sur  le  sexe  de  l'exemplaire  qu'il 
avait  entre  les  mains;  mais  il  est  probable  que  c'était  une  femelle,  ainsi 
que  ceux  que  M.  Waterhouse  a  eus  à  sa  disposition. 

Ces  insectes  sont  de  taille  moyenne  ou  un  peu  au-dessous,  et  de  cou- 
leur noire  ou  bronzée.  Ils  sont  propres  à  la  Patagonie  et  au  Chili  mé- 
ridional. 

BARIPUS. 

Dej.  Specieslll,  p.  24  (3). 

Menton  grand,  concave,  profondément  échancré,  muni  d'une  grosse 
dent  médiane  bifide;  ses  lobes  latéraux  assez  étroits  et  fortement  ar- 
rondis en  dehors.  —  Languette  étroite,  évasée  et  libre  en  avant,  avec 
son  bord  antérieur  un  peu  arrondi  ;  ses  paraglosses  assez  larges  à  leur 
base,  arquées  et  sensiblement  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article 
des  palpes  subcylindrique  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  peu  Sâil- 

(1)  C.  divinokles ,  loc.  cit.  pi.  15,  f.  C. 

(2)  C.  longiiarsis,  Stephensii,  "VVaterh.  Mag.  of  nat.  Hist.  New  Séries  IV, 
p.  360,  pi.  19,  f.  2. 

(3)  Syn.  MoLOPs,  Germar,  Col.  Spec.  nov.  p.  21. 


STOMIDES.  247 

lanfcs,  faiblement  arquées  et  subaiguës.  —  Labre  très-court,  linéaire, 
un  peu  échancré.  —  Tête  grosse,  subovalc,  un  peu  renflée  en  arrière. 
—  Yeux  assez  grands,  peu  saillants.  —  Antennes  à  peine  plus  longues 
que  le  prothorax,  à  1"  article  gros,  un  peu  arqué,  2*^  court,  obconique, 
3«  de  mcme  forme,  le  plus  long  de  tous  ;  les  suivants  subovalaires.  — 
Prolhorax  presque  aussi  long  que  large,  faiblement  rétréci  en  arrière, 
avec  ses  angles  postérieurs  arrondis,  séparé  de  l'arrière-corps  par  un 
court  étranglement.—  Pattes  robustes;  cuisses  antérieures  assez  grosses; 
tarses  hérissés  d'épines  ;  les  deux  premiers  articles  des  antérieurs  mé- 
diocrement dilatés  chez  les  mâles,  en  triangle  aigu  et  un  peu  prolongé 
en  dedans,  revêtus  de  poils  serrés  seulement  "sous  ce  prolongement; 
le  !<"'  du  double  plus  long  que  lé  2",  les  deux  suivants  triangulaires. 

Dejean  me  paraît  avoir  méconnu  les  analogies  de  ce  genre,  en  le 
plaçant  dans  la  première  section  de  ses  Féroniens  entre  les  Cardia- 
DERcs  et  les  Patrobcs,  dont  il  est  aussi  ditïércnt  que  possible.  Il  suffit 
de  mettre  ces  insectes  à  côté  des  Prosiecodercs  et  des  Cascelics,  pour 
être  aussitôt  frappé  de  leurs  rapports  avec  ces  genres.  Le  pédoncule 
qui  unit  le  prothorax  au  mésothorax  est  tout  aussi  distinct  que  chez  eux; 
seulement  il  est  moins  étroit  et  ressemble,  sous  ce  rapport,  à  celui  des 
Cnemacanthcs.  Ce  genre  appartient  à  la  Faune  de  Buénos-Ayres  et  de 
Montevideo,  qui  a  le  plus  intime  rapport  avec  celle  de  la  Patagonie.  Il 
ne  comprend  que  deux  espèces  (i),  B.  rivalis  et  speciosus,  toutes  deus 
ornées  de  couleurs  remarquables;  la  seconde  est  même,  à  cet  égard,  un 
des  plus  beaux  Carabiques  connus  (2). 


TRÏBU    XXVII. 

STOMIDES. 

Languette  médiocre,  presque  toujours  libre  en  avant.  —  Mâchoires 
simplement  recourbées  à  leur  extrémité  sans  former  brusquement  un 
crochet,  parfois  presque  droites.  —  Mandibules  saillantes,  souvent  très- 
allongées,  droites,  puis  recourbées  au  bout,  souvent  en  même  temps 
arquées  de  haut  en  bas.  —  Prothorax  tantôt  séparé  de  l'arrière-tronc 
par  un  intervalle,  tantôt  contigu  avec  ce  dernier,  en  général  cordiforme 
et  assez  long.  —  Tarses  pareils  dans  les  deux  sexes,  ou  dilatés  chez  les 
mâles,  de  forme  variable  ainsi  que  leur  vestilure  en  dessous. 

(t)  M.  De  Chaudoir  (Ânn.  d.  1.  Soc.  ent.  IV^  p.  445)  en  a  décrit  sous  le  nom 
d'fiterrimuSj  une  troisième  du  Chili,  mais  en  doutant  qu'elle  appartienne  à  ce 
genre;  et,  en  effet,  d'après  sa  description,  il  est  très-probable  qu'elle  ne  doit 
pas  en  faire  partie. 

(2)  Pour  une  figure  du  speciosus,  vovez  l'Icon.  d.  Coléopt.  d"Europe,  H, 
pi.  102,  f.  4. 


Î548  cababiqtjeS. 

C'est  à  M.  De  Chaudoîr  (1)  qu'est  dû  l'établissement  de  cette  tribu, 
que  je  conserve  exactement  telle  que  l'a  conçue  ce  savant  entomologiste. 

Ses  éléments  sont  empruntés  aux  Féfoniens  et  aux  Harpaliens  de 
Dejean.  comme  ceux  de  la  précédente,  dont  elle  est  Ircs-voisine,  mais 
dont  elle  se  distingue  aisément  par  l'allongement  des  mandibules  et  la 
forme  des  mâchoires,  qui  rappelle  un  peu  ce  qui  a  lieu  dans  la  pre- 
mière section  des  Scarilides.  Le  prolhorax  est  quelquefois  aussi  distinc- 
tement pédoncule  que  chez  les  Cnémacanthides  ;  mais  ce  caractère  finit 
par  disparaître  complètement.  Quant  aux  tarses,  ils  sont  aussi  variables 
que  dans  la  tribu  en  question  et  même  davantage. 

Au  total,  ce  groupe  me  parait  assez  naturel,  à  l'exception  d'un  seul  genre 
(ÏDiOMoupHus),  qui  s'éloigne  considérablement  des  autres  par  sa  forme 
voisine  de  celle  des  Zabrcs  et  qui  ne  doit  probablement  pas  en  faire 
partie.  Mais,  ne  le  connaissant  pas,  j'ai  cru  devoir  me  conformer,  à  son 
égard,  à  l'opinion  de  M.  De  Chaudoir. 

La  place  de  cette  tribu  ne  paraît  pas  douteuse  ;  elle  se  lie  intime- 
ment à  la  précédente,  par  le  genre  Axinidium  qui,  à  son  tour,  en- 
traîne nécessairement  à  sa  suite  les  Euipus,  Stomis,  Agel^a  ,  etc. 
Quant  aux  Pelecicm  et  aux  Glypttjs,  ce  sont  de  ces  genres  anormaux 
auxquels  il  est  très-difïicile  d'assigner  une  place  qui  rallie  toutes  les 
opinions.  Je  les  crois  cependant  mieux  placés  ici  que  partout  où  ils 
l'ont  été  jusqu'à  présent.  Sauf  quelques  exceptions,  ces  insectes  sont 
tous  très-rares  dans  les  collections. 

M.  De  Chaudoir  a  pris  pour  point  de  départ  dans  la  classification  de 
cette  tribu,  la  dissemblance  ou  la  similitude  des  tarses  antérieurs  dans 
les  deux  sexes.  Il  me  paraît  préférable  de  prendre  pour  base  la  pré- 
sence ou  l'absence  du  pédoncule  du  mésothorax,  d'où  dépend,  en  grande 
partie,  le  faciès  plus  ou  moins  scaritidiforme  de  ces  insectes. 

I.  Prothorax  séparé  de  l'arrière-corps  par  un  pédoncule  très-distinct. 

a     Dernier  article  des  palpes  maxillaires  sécuriforme  :   Disphœricus, 
Axinidium. 

aa  Dernier  article  de  tous  les  palpes  non  sécuriforme. 

Tarses  antérieurs  différents  selon  les  sexes  :'  Stomis,  Agelœa. 

—  pareils  dans  les  deux  sexes  :  Ert'pus„  Promecogm- 

thus. 

II.  Prothorax  et  arrière-corps  contigus. 

Tarses  antérieurs  pareils  dans  les  deux  sexes  :   Au^asmosomus,  Pelecium. 
—  différents  selon  les  sexes  :  Idiomorphus,  Glyptus. 

(1)  BuU.Mosc.  1846,  p.  511. 


stomideS*  240 

DISPH^RICUS. 

Waterh.  Trans.  of  the  eni.  Soc.  III,  p.  212. 

Menton  fransversal,  échancrr.  —  Languette  faiblement  échancrée 
en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  fortement  Iriangnlnire  ; 
celui  fies  maxillaires  de  même  forme,  mais  moins  grand.  —  Mandi- 
bules allongées,  assez  robustes,  légèrement  arquées  et  munies  de  deux 
dents  internes  un  peu  obtuses.  —  Labre  fortement  transversal,  assez 
éohancré,  avec  ses  angles  antérieurs  arrondis.  —  Tête  allongée,  munie 
en  arrière  d'un  col  presque  sphérique,  dilatée  au-dessus  des  cavités  an- 
tennaires.  —  Antennes  longues,  robustes  et  comprimées,  à  article  1 
très-gros  et  long,  2  plus  court  que  les  suivants  ;  ceux-ci  presque  égaux 
entré  eux.  —  Prothorax  globuleux,  avec  un  court  rétrécissement  cylin- 
drique en  arrière,  séparé  des  élytres  par  le  pédoncule  du  mésothorax. 
—  Elytres  globoso-ovales,  embrassant  fortement  les  flancs  de  l'arrière- 
Ironc.  —  Pattes  longues,  médiocrement  robustes;  cuisses  antérieures 
très-épaisses  et  fortement  arquées  en  dessus  ;  jambes  de  la  même 
paire  assez  grêles,  sans  éperons  terminaux;  les  quatre  premiers  ar- 
ticles des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les  mâles,  presque 
égaux,  spongieux  en  dessous.   . 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  M.  Waterhouse,  qui  s'est  assez  lon- 
guement étendu  sur  les  affinités  de  ce  genre  singulier.  11  me  paraît  ne 
pas  pouvoir  être  éloigné  du  genre  suivant,  qui  appartient  très-certai- 
nement au  groupe  actuel,  mais  il  en  diffère  par  de  nombreux  carac- 
tères, notamment  par  ses  palpes,  ses  mandibules  plus  courtes,  le  col 
de  sa  tête,  son  prothorax,  etc.  L'unique  espèce  {D.  gamhianus'SValerh.) 
qui  le  compose  est  longue  de  huit  lignes,  d'un  noir  brillant,  avec  les 
élytres  fortement  sillonnées,  et  originaire  des  bords  de  la  Gambie. 

ÂXINIDIUM. 

Sturm,  Cafal.  éd.  1844,  p.  327. 

Je  ne  connais  pas  non  plus  ce  genre  en  nature  et  la  formule  géné- 
rique qui  suit  est  rédigée  d'après  la  description  et  la  figure  que  Sturm 
a  donné  de  l'unique  espèce  qui  le  compose.  Il  est  si  tranché  qu'il  ne 
peut  être  confondu  avec  aucun  autre. 

Menton  court,  faiblement  échancré,  trilobé;  les  lobes  subégaux  et 
aigus.  —  Palpes  labiaux  grêles;  leur  dernier  article  légèrement  ova- 
laire;  les  maxillaires  plus  longs  et  plus  robustes;  leur  4«  article  très- 
grand  et  très-forlement  sécuriforme.  —  Mandibules  plus  longues  que  la 
tête,  peu  robustes,  faiblement  arquées  et  aiguës.  —  Labre  très  court, 
légèrement  arrondi ,  avec  deux  petites  dents  en  avant.  —  Tête  très- 


^86 


CAHÀBIQÙKS. 


forte,  subovalaire,  obtuse  en  avant,  renflée  en  arrière.  —  Yeux  petits. 

—  Antennes  de  la  longueur  du  prolhorax,  à  l»""  article  allongé,  les 
autres  submoniliformes.  —  Prolhorax  allongé,  cylindrique,  un  peu  ré- 
tréci en  arrière,  séparé  de  l'arricre-corps  par  un  intervalle.  —  Eiytres 
soudées,  ovoïdes.  — Pattes  courtes,  robustes;  cuisses  antérieures  fortes; 
janobes  de  la  même  paire  épaissies  à  leur  extrémité. 

Il  manque  à  cette  diagnose  la  languette  et  les  tarses,  dont  Sturih  ne 
parle  pas.  D'après  la  figure,  les  antérieurs  auraient  leurs  deux  premiers 
articles  un  peu  dilatés,  mais  si  faiblement  qu'il  est  probable  c(ue  celte 
figure  est  faite  d'après  une  femelle. 

Ce  genre,  irès-remarquable,  me  parait  rattacher  la  tribu  actuelle  à  la 
précédente,  dans  laqoellè,  salis  ses  mandibules,  il  devrait  être  placé. 
Sturm  a  cru  devoir  le  classer  ()armi  les  Scarilides,  bien  que  ses  jambes 
antérieures  ne  soient  nullement  palmées,  et  son  opinion  a  été  partagée 
par  M.  Putzeys  (i).  Mais  il  n'y  a  pas  à  douter  qu'il  appartient  au 
groupe  actuel,  comme  le  pense  M.  De  Chaudoir(2).  L'espèce  qui  le 
constitue  est  longue  dé  quatre  lignes,  noire,  avec  les  pattes  et  les  an- 
tennes fauves,  el  originaire  de  l'Afrique,  sans  désignation  plus  spéciale 
de  patrie  (0). 

STOMIS. 

Clairv.  Ent.  helvét.  II,  p.  46. 

Menton  transversal,  assez  échancré,  miini  d'une  forte  dent  médiane 
aiguë  :  ses  lobes  latéraux  arrondis  sur  les  côtés  et  en  avant.  —  Lan- 
guette allongée,  lin  peu  évasée  et  tronquée  au  bout  ;  ses  paraglosses 
grêles  et  beaucoup  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  allongés  ;  leur  dernier 
article  ovalaire  et  tronqué  au  bout  ;  le  2«  de  tous  très-long.  —  Mandi- 
biiles  très-saillantes,  carénées  en  desstis,  faiblement  arquées,  munies 
d'une  petite  échancrureaucôté  interne.  —  Labre  court,  assez  fortement 
échancré  dans  son  milieu;  ses  angles  arrondis. — Yeux  petits,  peu  saillants. 

—  Tête  médiocrement  longue,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  de 
la  longueur  de  la  moitié  du  corps,  à  1er  article  le  plus  long  de  tous,  en 
cône  allongé  et  renversé,  2"  court  ;  les  suivants  décroissant  graduelle- 
ment, un  peu  obconiques.  —  Prolhorax  allongé,  assez  fortement  ré- 
tréci en  arrière,  tronqué  à  sa  base;  ses  angles  non  saillants.  —  Eiytres 
en  ovale  allongé,  peu  convexes.  —  Pattes  médiocres;  cuisses,  surtout 

(1)  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  523. 

(2)  Bull.  Mosc.  1846,  n"  4,  p.  537,  uote. 

(3)  Il  existe  dans  la  collection  de  M.  Buquet,  à  Paris,  un  petit  insecte  du  Cap 
de  Bonne-Espérance,  entièrement  fauve,  long  d'environ  6  niillim.,  et  qui  pré- 
sente tous  les  caractères  qui  précèdent,  si  ce  n'est  que  son  menton  est  dé- 
i)ourvu  de  dent  et  que  ses  antennes  sont  plus  grenues.  Sa  languette,  autant 
que  j'ai  pu  m'en  assurer  sans  dissection,  est  cornée,  large  et  un  peu  écliancrée 
en  avant.  C'est  probablement  un  genre  nouveau,  très-voisin  de  celui-ci. 


STOMIDES.  25f 

les  antérieures,  robusteè,  en  ovoïde  coniprimè  ;  les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  des  mâles  assez  fortement  dilatés,  et  garnis  de 
deux  rangées  de  squammules  en  dessous;  le  premier  triatigulaire,  uil 
peu  plus  long  que  chacun  des  deux  suivants;  ceux-cî  sùbcordiforriles. 

Petits  insectes  d'un  noir-brunâtre  et  facilement  reconnaissablcs  aux 
caractères  qui  précèdent.  On  n'en  connaît  que  deux  espèces  d'Europe, 
qui  se  trouvent  sous  les  pierres  (i). 

AGELiflA. 

Gêné,  Ins.  Sardin.  fasc.  II,  p.  9. 

Genre  très-voisin  des  Stomis  et  n'en  différant  que  par  les  carac- 
tères qui  suivent  : 

Menton  moins  transversal  ;  ses  lobes  latéraux  triangulaires  et  aigus  au 
bout  ;  sa  dent  médiane  plus  longue.  —  Palpes  plus  grêles  :  leur  dernier 
article  acuminé.  —  Labre  plus  grand,  entier.  —  Tète  allongée,  un  peu 
rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité.  — 
Yeux  très-petits ,  tout-à-fait  planes.  —  Prothorax  et  élytres  plus  al- 
longés. 

Ces  caractères  sont  si  faibles,  que  ce  genre  ne  devrait  peut-être  for- 
mer qu'une  simple  division  du  précédent.  L'espèce  {A.  fulva)  unique 
qui  le  compose,  a  été  décoaverte  en  Sardaigne  oîi  elle  est  commune, 
selon  M.  Gêné,  pendant  les  mois  de  juin  et  de  juillet,  le  long  des  ruis- 
seaux, dans  les  troncs  d'arbres  en  décomposition;  elle  vit  souvent  en 
sociétés  nombreuses;  néanmoins  c'est  un  insecte  encore  rare  dans  les 
collections.  Depuis,  on  l'a  retrouvé  en  Turquie. 

ERIPUS. 
(Hoepfner)  Dej.  Species  IV,  p.  8. 

Menton  transversal,  un  peu  concave  ,  trilobé;  les  trois  lobes  d'égale 
longueur  ,  arrondis  à  leur  extrémité.  —  Palpes  assez  grands  ;  leur  dcr-;- 
nier  article  grand,  renflé,  ovalaire  et  tronqué  au  bout  ;  le  3*  des  maxil- 
laires très-court  et  obconique.  —  Mandibules  robustes,  saillantes,  arquées 
et  aiguës.  —  Labre  très-court,  entier,  un  peu  dcnticulé  en  avant.  —  Tête 
ovale,  rétrécie  en  un  col  postérieurement,  avec  un  sillon  transversal 
bien  marqué  en  arrière  des  yeux.  ~  Ceux-ci  peu  saillants.  —  Antennes 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps,  à  i*^""  article  de  la  longueur  des 
deux  suivants  réunis,  2-4  obconiqucs,  les  autres  ovalait-es  ,  égaux.  — 

(1)  S.  rostratus,  pumicatus,  Dej.  Species  III,  p.  434. 

Le  Stomis  americanus  de  M.  De  Castelnau.(Et;  ent.  p.  72)  est^  selon  M.  De 
Chaudoir,  (jui  le  possède  actuellement,  identique  avec  la  Feronia  fastidita 
Dejean. 


SS3  CABAfilQVBS. 

Prothorax  un  peu  plus  long  que  large,  rétréci  en  arrière,  rebordé  sur 
les  côtés,  coupé  carrément  en  arrière  et  en  avant,  avec  un  sillon  de 
chaque  côté  de  sa  base.  —  Elytres  soudées,  en  ovale  allongé,  assez 
convexes  et  très-lisses.  —  Pattes  assez  robustes;  tarses  peu  allongés; 
les  quatre  premiers  articles  des  antérieurs  fortement  dilates  ;  ceux  des 
quatre  postérieurs  un  peu  moins;  les  trois  premiers  triangulaires,  trans- 
versaux et  serres,  le  4o  fortement  cordiformc,  bilobc. 

Celte  diagnose,  extraite  de  celle  de  Dejean,  et  complétée  par  la  des- 
cription qu'il  donne  de  l'espèce  unique  qui  constitue  ce  genre,  est  im- 
complèle  sous  le  rapport  des  Organes  buccaux  et  môme  en  partie  des 
tarses.  Cet  insecte,  est  excessivement  rare  dans  les  collections,  et  je  n'ai 
pu  examiner  suffisamment  le  petit  nombre  d'exemplaires  qui  me  sont 
passés  sous  les  yeux.  Il  est  petit,  d'un  noir  brillant,  et  parait,  sous  le 
rapport  de  la  forme  générale,  avoir  quelque  rapport  avec  le  Slomis 
pumicalus  d'Europe.  Le  Mexique  est  sa  patrie  ;  on  en  a  reçu  également 
des  exemplaires  de  Californie. 

PROMECOGNATHUS. 

CflAUD.  Bull.  d.  Mosc.  1846,  n"  4,  p.  524  (1). 

Menlon  transversal,  bi-impressionné,  pourvu  d'une  dent  médiane  pres- 
que aussi  longue  que  les  lobes  latéraux  ;  ceux-ci  arrondis  en  dehors. — 
Languette  médiocre,  étroite,  parallèle,  tronquée  obliquement  de  chaque 
côté  à  son  extrémité;  ses  paraglosses  libres,  un  peu  plus  longues  qu'elle. — 
Dernier  article  des  palpes  subcylindrique,  un  peu  déprimé  et  tronqué 
au  bout. — Mandibules  presque  plus  longues  que  la  tête,  étroites,  droites, 
puis  crochues  à  leur  extrémité,  unidentées  au  côlé  interne.  —  Labre 
très-court,  entier,  avec  deux  dents  obsolètes  au  milieu  de  son  bord  an- 
térieur. —  Tête  avancée,  carrée,  un  peu  renflée  en  arrière.  —  Yeux 
grands,  saillants.  —  Antennes  filiformes,  de  la  longueur  du  prothorax, 
à  l"  article  de  la  longueur  des  deux  suivants  réunis  ;  les  autres  sub- 
égaux. —  Prothorax  oblongo-cordiforme,  peu  convexe.  —  Elytfes 
oblongo-ovales,  convexes,  séparées  par  un  intervalle  de  la  base  du 
prothorax.  —  Pattes  médiocres  ;  tarses  peu  allongés,  pareils  dans  les 
deux  sexes  ;  leurs  articles  triangulaires,  le  4"  subbifide. 

h' Eripus  IcPvissimus  û'JLschsicholtz  est  le  type  et  jusqu'ici  l'unique  es- 
pèce qui  puisse  rentrer  dans  ce  genre.  Dejean  l'avait  conservé  d;ins  le 
genre  Eripcs,  mais  en  avouant  qu'il  devait  plu'.ôt  former  un  genre  à 
part,  opinion  très-fondée,  comme  on  peut  s'en  convaincre  par  les  ca- 
ractères qui  précèdent  et  qui  sont  extraits  de  ceux,  très-étendus,  qu'a 
donnés  M.  De  Chaudoir.  Cet  insecte  est  noir,  long  d'environ  4  lignes  et 
a  été  découvert  par  Eschscholtz  dans  la  Californie,  il  est  aussi  extrême- 
ment rare  dans  les  collections. 

;    (1)  Syn.^ERiPcs,  Dej.  Species  IV,  p.  11. 


ST0MID£9>  2â3 

AUGASMOSOMS; 
Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1846,  n"  4,  p.  527. 

M.  De  Chaudoir  a  établi  ce  genre  sur  un  insecte  des  environs  de 
Rio- Janeiro,  qui  présente  tous  les  caractères  des  Pelecicm  qui  suivent, 
à  l'exception  des  points  suivants  : 

Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules 
plus  courtes,  moins  arquées  et  plus  obtuses  à  leur  extrémité.  —  An- 
tennes plus  courtes  que  le  prothorax. 

L'espèce  typique  {A.  Faldermanni)  est  détaille  médiocre,  et  entière- 
ment  noire;  depuis,  M.  De  Chaudoir  en  a  fait  connaître  deux  autres  du 
même  pays  (i). 

PELECIUM. 

KiRBY,  Trans.  of  the  Lin.  Soc.  \ll,  p.  377. 

Menton  transversal,  divisé  en  trois  aires  par  deux  sillons  longitudi- 
naux, à  peine  échancré,  trilobé  ;  les  lobes  égaux,  le  médian  assez  aigu, 
les  latéraux  obtus.  —  Languette  courte,  arrondie  et  un  peu  échancrée 
dans  son  milieu  en  avant  ;  ses  paraglosse*  beaucoup  plus  longues 
qu'elles,  libres  dès  leur  base,  un  peu  élargies  à  leur  extrémité.  — 
Palpes  longs,  robustes  ;  leur  dernier  article  en  fer  de  hache  allongé, 
large,  arrondi  au  bout;  le  2'^  des  labiaux  très-long.  —  Mandibules  ro- 
bustes, saillantes,  assez  recourbées,  arquées  et  très-aiguës  au  bout, 
munies  d'une  bande  de  poils  fins  et  serrés  presque  tout  le  long  de  leur 
bord  interne.  —  Labre  très-court,  excavé,  bilobé  ;  les  lobes  fortement 
divergents.  —  Tête  carrée  en  avant,  rétrccie  postérieurement  en  un  col 
arrondi,  précédé  d'un  sillon  circulaire  très-marqué.  —  Yeux  assez 
grands,  peu  saillants.  —  Antennes  robustes,  filiformes,  plus  longues  que 
le  prothorax,  à  l^f  article  très-gros,  obconiquc,  les  autres  subégaux. 
—  Prolhorax  au  moins  aussi  long  que  large,  plus  ou  moins  cordilorme, 
plane  en  dessus,  avec  un  sillon  de  chaque  coté  de  sa  base.  —  Elytres 
médiocrement  longues,  planes  en  dessus,  arrondies  en  arrière;  leurs 
angles  latéraux  saillants  en  avant.  —  Pattes  médiocres ,  robustes ,  pa- 
reilles dans  les  deux  sexes;  tarses  hérissés  de  longs  poils;  les  quatre 
premiers  articles  des  antérieurs  et  des  intermédiaires  dilatés  ;  les  pre- 
miers très-fortement  cordiformes ,  transversaux,  comme  lunules;  le 
2"  moins,  en  triangle  fortement  rétréci  à  sa  base;  les  uns  et  les  autres 
garnis  de  poils  serrés  en  dessous  ;  le  4°  de  tous  les  tarses  bilobé  ;  jambes 
intermédiaires  souvent  arquées  chez  les  mâles. 

La  place  "Ue  ce  genre  est  difficile  à  assigner.  Kirby  en  le  créant,  le 

(1)  A.Besckii,iriçleicens^B\x\\.  Mesc.  1850,  a»  2,  p.  436. 


S54  CARABIQUES. 

classa  entre  les  Cvchrus  et  les  Panag^ds.  Latreille,  M.  De  Castelnau 
et  M.  Brullé  se  sont  conformés  à  son  opinion,  en  le  mettant  dans  le 
voisinage  de  ces  derniers  insectes. Dejean, sans  méconnaître  entièrement 
celte  analogie  qui  est  réelle,  mais  attachant  trop  d'iniportance  à  la  struc- 
ture de  ses  tarses,  l'a  mis  parmi  ses  Harpaliens.  Je  crois  que  M.  De 
Chaudoir  a  mieux  saisi  ses  affinités,  en  le  réunissant  aux  genres  de  la 
tribu  actuelle. 

Les  espèces  qui  le  composent  sont  des  insectes  remarquables ,  d'assez 
grande  taille,  d'un  b!eu  foncé,  parfois  un  peu  violet,  et  d'un  faciès  spé- 
cial. Tous  sont  originaires  de  l'Amérique  du  Sud,  On  les  trouve  en  gé- 
néral dans  les  forets,  sous  les  troncs  d* arbres  abattus.  Les  espèces  con- 
nues en  ce  moment,  s'élèvent  à  six  (i). 

IDIOMORPHUS. 

Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1846,  n"  4,  p.  515. 

Menton  transversal,  profondément  échancré;  le  fond  de  l'échancrure 
un  peu  saillant  dans  son  milieu  ;  les  lobes  latéraux  fortement  arrondis 
en  dehors.  —  Languette  médiocre,  légèrement  arrondie  en  avant,  adhé- 
rant dans  toute  sa  longueur  à  ses  paraglosses  ;  celles-ci  grêles,  droites, 
un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  subégaux;  le  4^  des  maxillaires 
subovalaire,  plus  long  que  le  3";  le  dernier  des  labiaux  plus  long  que  le 
2e,  un  peu  arqué,  légèrement  sécuriforme  et  tronqué  au  bout.  —  Man- 
dibules assez  saillantes,  robustes,  larges,  carénées  sur  leur  tranche 
externe,  striées  transversalement  en  dessus  et  fortement  arquées.  — 
Labre  très-court,  largement  et  profondément  échancré  et  excavé.  — 
Tète  grosse ,  rendée  en  arrière.  —  Yeux  petits,  peu  saillants.  —  An- 
tennes à  peine  aussi  longues  que  la  tète  (y  compris  les  mandibules), 
rnoniliformes  ;  leur  premier  article  de  la  longueur  des  trois  suivants  pris 
ensemble.  —  Prolhorax  convexe,  presque  carré,  légèrement  rétréci  en 
arrière.  —  Eiytres  courtes ,  convexes,  brusquement  déclives  en  arrière 
et  sur  les  côtés. — Pattes  médiocres;  cuisses  robustes;  jambes  grêles, 
brusquement  élargies  au  bout  ;  tarses  courts;  les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  légèrement  dilates  chez  les  mâles,  un  peu  pro- 
longés en  dedans,  munis  en  dessous  d'une  double  rangée  de  squam- 
mii)es. 

D'après  M.  De  Chaudoir,  à  qui  ces  caractères  sont  empruntés,  ce 
genre  s'éloignerait  considérablement  de  tous  ceux  qui  précèdent  par  sa 
forme  générale,  qui  se  rapprocherait  de  celle  des  Zaercs;  aussi  ai-je 
peine  à  croire  qu'il  appartienne  à  cette  tribu;  mais  ne  le  connaissant 

(1)  P.  cyanipes,  Kirby,  loc.  cit.  pi.  21,  f.l,—  refulgens,  Guérin,  Jlag.  d.  Zool. 
Ins.  1831,  no  23.  —  sulmtum,  lœvigatum,  Guérin,  Rev.  zool.  1843,  p.  16-17. 
—  violacexmi,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  1ns.  p.  34,  pi.  3,  f.  8.  —  carinaium. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1846,  p.  532. 


STOMIDES.  255 

pas  en  nature,  je  ne  puis  que  me  conformer  à  l'opinion  de  ce  savant 
entomologiste.  Il  est  établi  sur  un  insecte  {l.Gucrinii)  des  Indes  orien- 
tales, de  taille  moyenne,  tout  noir  et  à  élytres  fortement  sillonnées. 

GLYPTUS. 

Brullé,  Hist.  fuit.  d.  Ins.  V,  p.  83. 

Menton  largement  cchancré,  muni  d'une  dent  médiane  courte  et 
tronquée  au  bout.  —  Languette  cornée,  dilatée  et  arrondie  en  avant; 
ses  paraglosseï  cornées ,  plus  longues  qu'elle,  divergentes,  épaisses  et 
arrondies  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  fusiformes;  ce- 
lui des  maxillaires  plus  court  et  ovalaire.  —  Mandibules  très-saillantes, 
arquées  en  demi-cercle,  assez  aiguës  au  bout,  munies  d'une  assez  large 
dent  h  leur  base  en  dedans.  —  Labre  forternent  transversal,  un  peu 
échancré.  —  Tête  ovalaire,  légèrement  rclrécie  en  arrière.  —  Antennes 
notablement  plus  courtes  que  le  prolhorax,  à  1'=''  article  plus  long  que 
les  autres,  en  massue,  2"  obconique,  court  ;  les  suivants  grenus.  — 
Prothorax  transversal,  arrondi  et  largement  rebordé  sur  les  côtés,  avec 
les  angles  à  peine  distincts.  —  Elytres  courtes,  subparallèles,  reborJées 
médiocrement,  forîemcnt  striées,  convexes.  —  Pattes  robustes  ;  cuisses 
antérieures  et  intermédiaires  très-fortes,  ovoïdes;  les  postérieures  beau- 
coup i)lus  grosses  ;  jambes  élargies  ;  l?s  antérieures  beaucoup  plus  for- 
tement que  les  autres,  comme  lamellées  en  dehors  à  leur  extrémité  ;  les 
quatre  premiers  articles  de  la  même  paire  élargis  chez  les  mâles,  trian- 
gulaires et  garnis,  en  dessous,  de  squammules  nombreuses  formant  deux 
rangées.  —  Corps  de  forme  robuste,  mais  médiocrement  épais. 

M.  Brullé  a  fondé  ce  genre  sur  un  assez  grand  insecte  (1)  tout-à-fait 
remarquable,  qu'on  prendrait,  au  premier  coup-d'œil,pourunIlarpalide, 
mais  qui  n'appartient  nullement  à  ce  groupe.  Il  n'est  pas  mieux  placé 
dans  celui  des  Ditoraides,  où  M.  Brullé  Ta  classé,  et  je  crois,  avec  M.  De 
Chaudoir,  {2)  qu'il  a  des  rapports  réels  avec  les  Idiomorpeius  qui  précè- 
dent. Mais  il  reste  à  savoir  si,  comme  pour  ce  dernier  genre,  la  tribu 
actuelle  est  réellement  sa  place. 

La  patrie  de  cet  insecte  singulier  n'était  pas  exactement  connue  dans 
l'origine;  on  le  croyait  avec  doute  des  Indes  orientales;  mais  on  sait 
mainlena.it  qu'il  provient  des  bords  de  la  Cazamance,  sur  la  côte  occi- 
dentale d'Afrique. 

• 

(1)  G.  sculptilis^  Brullé,  loc.  cit.  p.  84,  pi.  4,  f.  4. 

(2)  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  434.  M.  De  Chaiidoir  a  complété  la  diagnose 
du  genre,  qui  laissait  à  désirer  sur  plusieurs  points.  - 


UOb  GAnABIQCESd 

SECTION  VII.  Languette  en  général  libre  à  son  extrémité.  -^  Der- 
nier article  des  palpes  non  aciculaire,  légèrement  ovalaire  ou  sub- 
cylindrique,  très-rarement  un  peu  sécurifortne.  —  Elytres  entières 
ou  simplement  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Les  quatre  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  et  souvent  des  intermédiaires  plus 
ou  moins  dilatés  chez  les  mâles  (i),  triangulaires  ou  cordiformes  ; 
leur  vestiture  en  dessous  variable.  —  Croc  lie  ts  des  tarses  toujours 
simples. 

Cette  section  correspond  aux  Harpaliens  de  Dejean,  moins  les  genres 
que  j'en  ai  retirés  pour  les  comprendre  dans  la  section  précédente.  Je 
n'ai  trouve,  pour  la  distinguer  de  la  suivante ,  que  le  caractère  signalé 
par  Dejean,  c'est-à-dire,  le  nombre  des  articles  dilatés  aux  tarses  anté- 
rieurs des  niàles,  nombre  qui  est  de  quatre  ici,  tandis  qu'il  n'est  au 
maximum  que  de  trois  dans  la  section  suivante,  correspondant  aux 
Féroniens  des  auteurs  actuels.  Quant  aux  organes  buccaux,  qu'un  ento- 
mologiste très-habile  de  notre  époque,  M.  De  Chaudoir,  cherche  depuis 
longtemps  à  laire  prévaloir  dans  la  classification  sur  les  organes  loco- 
moteurs, je  ne  vois  pas  qu'il  puissent  être  ici  d'un  grand  secours.  Le 
plus  important  d'entre  eux,  la  languette,  ne  me  parait  diflérer  absolu- 
ment en  ri.îi»,  non-seulement  de  celle  des  Féroniens,  mais  encore  de 
celle  d'une  i'ouie  de  genres  appartenant  aux  sections  précédentes  (^). 

Il  y  a,  du  reste,  de  grands  changements  à  introduire  dans  la  classi- 
fication que  Dejean  a  adoptée  pour  ses  Harpaliens.  De  même  que 
Latreille  et  tous  les  auteurs  en  général,  il  n'a  l'ait  qu'indiquer  en  pas- 
sant ,  et  sans  paraître  y  attacher  aucune  valeur ,  un  caractère  de 
plus  de  poids  peut-être  que  le  nombre  et  la  forme  des  articles  des 
tarses  dilatés  chez  les  mâles  ;  j'entends  la  vestiture  de  ces  organes  en 
dessous.  On  ne  voit  pas  bien  de  quelle  importance  peut  être  pour  un 
Carabique  mâle  d'avoir  deux,  trois  ou  quatre  de  ces  articles  dilatés,  ou 
bien  qu'ils  soient  triangulaires,  cordiformes  ou  carrés,  tandis  qu'il  ne 
peut  pas  être  indifférent  qu'ils  soient  épineux,  squammuleux,  ou  garnis 
d'une  brosse  de  poils  serrés  en  dessous.  Nous  ne  savons  pas  si  ces  mo- 

(1)  Un  seul  genre,  Melanoïus,  fait  exception  à  cet  égard  :  les  mâles  n'ont  que 
les  deux  premiers  articles  de  leurs  tarses  antérieurs  dilatés. 

(2)  Les  auteurs  les  plus  récftnts  et  les  plus  exacts^  tels  que  MM.  Erichson, 
Schiœdte  et  L.  Redtenbacher,  t'indiquent  comme  étant  libre  à  son  extrémité 
chez  tous  les  Harpalides.  Cette  assertion  est  déjà  à  peine  vraie  pour  les  espèces 
européennes,  car,  dans  certains  genres,  les  Harpalls  entre  autres,  elle  est  libre 
sur  une  si  faible  étendue  chez  certaines,  espèces,  que  c'est  presque  une  suppo- 
sition que  de  dire  qu'elle  est  telle.  Quant  aux  genres  exotiques,  il  y  en  a  où 
elle  est  non-seulement  tout-à-fait  soudée  à  ses  paraglosses,  mais  encore  enve-' 
loppée  par  ces  dernières  en  avant,  comme  chez  les  Péricalides, 


CBATOCÈRIDES.  25t 

difications  existent  en  vue  de  la  locomotion  ou  des  rapports  des  sexes 
entre  eux;  mais  très  certainement  elles  correspondent  à  un  but  déter- 
miné. Si  l'on  n'en  lient  pas  un  compte  exact  chez  les  Harpaliens,  je  no 
vois  aucun  moyen  d'arriver  à  une  classification  satisfaisante  de  ces 
insectes. 

Ces  modifications  servent  de  base  à  celle  qui  suit,  et  en  étudiant  la 
section  actuelle  à  ce  point  de  vue,  je  trouve  qu'elle  doit  être  partagée 
en  trois  tribus  de  la  manière  suivante  : 

I.  Tarses  antérieurs  des  mâles  simplement  ciliés  ou  épineux 

en  dessous.  Cratûcérides. 

II.  Les  mêmes  garnis  de  brosses  de  poils.  ÀNisoDACTTtioïS^ 
in.               —              de  squammules.                                   Harpalipbs. 


TRIBU  XXVIIl. 

CRATOCÉRIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité  chez  la  plupart,  soudée  à  ses  para- 
glosses  chez  les  autres.  —  Tarses  antérieurs  très-peu  dilatés  chez  le» 
mâles,  presque  pareils  à  ceux  des  femelles,  sans  brosses  de  poils  ni 
squammules  en  dessous;  les  intermédiaires  simples  dans  le  premier  de 
ces  sexes. 

La  plupart  de  ces  genres  plus  ou  moins  anormaux,  que  Dejean  a 
placés  en  tête  de  ses  Harpaliens,  consiituent  celte  tribu.  En  outre  de  la 
structure  de  leurs  tarses,  ils  s'éloignent  souvent  par  leur  faciès  de 
ceux  des  deux  tribus  suivantes.  Sauf  un  seul,  Dapxcs,  tous  sont  étran- 
gers à  l'Europe,  et  répartis  à  peu  près  également  entre  l'ancleo  et  I« 
nouveau  continent. 

I.  Les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles. 

A  Prosternum  prolongé  postérieurement  en  une  épine  aiguë  :  Cyclosomus. 

B   Prosternum  de  forme  normale. 

Languette  libre  à  son  extrémité  :  PacMjtrachelus,  Microderes^  Geopîntis^ 
DaptuSj  Batoscelis,  Agonoderus,  Cratoccrus_,  Brachidius,  Somoplatus, 
Macracanlhus . 

Languette  entièrement  soudée  à  ses  paraglosses  :  NoihopuSj  Amblygnathlis. 

II.  Les  deux  premiers  articles  seulement  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les 

mâles  :  Melanotus, 


Coléoptères.    Tome  h  17 


258  CÀBABIQTJES. 

CYCLOSOMUS. 
Latr.  Règne  anim.  éd.  2,  p.  394,  note  (1). 

Menton  assez  grand,  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  bifide  ;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  assez  aiguë.  — 
Languette  médiocre,  soudée  à  ses  paraglosses;  celles-ci  l'entourant  de 
toutes  parts  et  écliancrées  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  assez 
allongé,  subcylindrique  et  Ironcjuc  au  bout.  —  Mandibules  courtes, 
arquées  et  aiguës.  —  Labre  transversal,  assez  fortement  échancré  en 
avant.  —  Tète  médiocre,  à  peine  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  un 
peu  plus  longues  que  le  prolhorax,  filiformes,  à  l<=r  article  assez  gros, 
2«  court,  obconique  ainsi  que  les  deux  suivants;  ceux-ci  ainsi  que  les 
autres  subégaux.  —  Yeux  assez  gros  et  assez  saillants.  —  Prolhorax 
transversal,  rétréci  en  avant,  ayant  son  bord  antérieur  fortement  et 
quadrangulaircment  échancré,  avec  ses  angles  postérieurs  droits  et  les 
antérieurs  saillants.  —  Elytres  largement  et  brièvement  ovales.  — 
Pattes  médiocres,  peu  robustes  ;  jambes  antérieures  peu  dilatées  à  leur 
extrémité  ;  les  postérieures  ayant  leur  épine  terminale  externe  beau- 
coup plus  longue  que  l'interne;  tarses  presque  pareils  dans  les  deux 
sexes;  les  qualrc  premiers  articles  des  antérieurs  très-légèrement  di- 
latés, les  deux  premiers  triangulaires,  prolongés  au  côté  interne,  les 
deux  suivants  subcordiformes;  ces  articles  décroissant  graduellement, 
serrés  et  nus  en  dessous.  —  Proslernum  prolongé  postérieurement  en 
une  saillie  aiguë,  n'atteignant  pas  le  mésosternum.  —  Corps  suborbi- 
Culaire,  déprimé. 

Insectes  tellement  voisins  des  Omophbon  par  leur  forme  générale  et 
même  par  leur  système  de  coloralion  qu'on  les  a  quelquefois  (2)  placés 
à  côté  de  ce  genre,  bien  que  leurs  jambes  antérieures  soient  très-dis- 
tinctement échancrées.  La  forme  de  leur  prosternum  est  sans  autrç 
exemple  parmi  les  Carabiques,  et  autoriserait  à  en  former  une  tribu 
particulière;  cependant  le  nombre  de  ces  groupes  élevés  étant  doj5 
très-considérable,  j'ai  préféré  ne  pas  le  faire.  Ces  insectes  unissent  la 
famille  à  celle  des  Dytiscides,  tout  aussi  fortement  que  les  Omophro'n. 
On  en  connaît  trois  espèces,  qui  sont  de  moyenne  taille,  testacées,  avec 
des  taches  d'un  vert  métallique,  et  originaires  des  Indes  orientales  et  de 
l'Afrique  (5). 

(1)  Syn.  ScoLYTUs,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  247. 

(2)  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  139. 

(3)  C.  flexuosus  F.;  des  Indes  orient.  —  Bnquetii,  Dej.;  du  Sénégal.  — 
equestris,  Bohem.  Ins.  Callrar.  I,  p.  189;  de  Kutal. 


CRATOCÉRIDES.  3^9 

PACHYTRAGHELUS. 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  85. 

Menton  transversal,  excavé,  largement  et  profondément  échancré, 
muni  d'une  dent  médiane  saillante,  grêle  et  très-aiguë  au  bout;  ses  lobes 
latéraux  fortement  arrondis  en  dehors,  assez  aigus  au  bout.  —  Languette 
en  carré  allongé,  tronquée  en  avant;  ses  paraglosses  libres  en  grande 
partie,  lancéolées,  recourbées  en  dedans.  —  Palpes  grêles,  médiocres  ; 
leur  dernier  article  subovalaire  et  subacuminé  au  bout.  —  Mandibules 
courtes,  larges,  peu  arquées  et  médiocrement  aiguës;  la  droite  munie 
d'une  dent  interne,  médiane  et  obtuse. —  Labre  carré,  tronqué  en 
avant.  —  Tête  en  carré  transversal  ;  son  épistome  formant  un  bour- 
relet. —  Yeux  peu  saillants.  —  Antennes  assez  courtes,  brisées,  à  arti- 
cles 1  assez  gros  et  assez  long,  2-3  courts,  obconiques  ;  les  suivants 
comprimés,  carrés,  avec  les  angles  arrondis.  —  Prolliorax  grand,  aussi 
long  que  large,  convexe,  subcylindrique,  presque  droit  sur  les  côtés, 
tronqué  en  arrière.  —  Elytres  subcylindriques ,  un  peu  déprimées, 
parallèles,  arrondies  au  bout. — Pattes  robustes;  cuisses,  surtout  les  an-  * 
térieures,  renflées  et  comprimées  ;  jambes  antérieures  dilatées  au  bout, 
triangulaires;  les  intermédiaires  pectinées  en  dehors;  tarses  à  articles 
obconiques;  les  antérieurs  triangulaires,  à  peine  dilatés  chez  les  mâles, 
non  spongieux  en  dessous;  leur  4"  article  muni  en  dessous  d'un  appen- 
dice membraneux  bilobé.  —  Corps  robuste,  subcylindrique. 

Genre  établi  sur  un  insecte  (P.  cribriceps)  du  nord  du  Bengale,  de 
taille  médiocre  et  d'un  bruii-noirâtre  brillant,  avec  la  bouche,  les  an- 
tennes et  les  pattes  ferrugineuses.  Il  est  maniiestement  voisin  des 
pAPTus,  comme  le  dit  M.  De  Chaudoir. 

MICROPERES. 
Falderm.  Faun.  nfit.  Transe.  \,  p.  80. 

Genre  ayant  pour  type  un  insecte  rare  de  la  Russie  transcaucasienne, 
qui  m'est  inconnu.  D'après  la  formule  générique  et  la  description  de    0 
Faldermann,  ses  caractères  seraient  les  suivants  : 

Menton  large,  très-profondément  échancré.  —  Palpes  grêles;  leur 
dernier  article  subcylindrique,  aigu  au  bout.  —  Mandibules  allongées, 
grêles,  très-arquées  et  aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  carré,  sub- 
Iransversal,  tronqué  et  garni  de  longs  poils  en  avant.  —  Tête  robuste, 
saillante,  convexe  sur  le  vertex.  —  Antennes  filiformes,  à  l^r  article  ro- 
buste, allongé;  les  suivants  égaux,  obconiques.  —  Prothorax  très-court, 
cordiforme,  avec  ses  angles  arrondis,  séparé  des  élytres  par  un  inter- 
valle notable.  —  Elytres  brièvement  ovales,  presque  deux  fois  plus 
larges  que  le  prothorax  à  leur  base,  subparallèles,  déprioiées  sur  la 


260  CABABIQUES. 

disque,  arrondies  aa  bout.  —  Pâlies  courtes,  robustes  ;  cuisses  grosses» 
obloiigo-ovalcs  ;  jambes  épineuses,  les  antérieures  dilatées  à  leur  cxlré- 
milé;  les  quatre  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs,  faible- 
ment dilates  et  Ircs-courts. 

Ces  caractères  ont  clé  rédigés  d'après  un  exemplaire  mâle.  Falder- 
mann  dit  que  le  genre  doil  être  placé  près  des  Platymetopcs  ;  mais 
ceux-ci  ont  les  quatre  (arses  antérieurs  plus  larges  et  garnis  de  squam- 
mulcs  en  dessous,  tandis  qu'ici,  ils  sont  à  peine  dilatés  et  très-proba- 
blement sans  poils  ni  squammules  inférieurcment  :  ce  caractère,  réuni 
à  la  grosseur  de  ia  télé  et  à  la  forme  du  prolhorax,  me  fait  penser  que 
ces  insectes  ne  sont  pas  très-éloigncs  des  Daptus  ou  plutôt  des  Geo- 
piNus,  et  appartiennent  par  conséquent  au  groupe  actuel.  Outre  l'espèce 
{M.  robusius)  décrite  par  Faldermann,  il  en  existe  une  autre  publiée 
par  M.  Y.  de  Molchoulsky  (i),  qui  l'a  découverte  dans  les  Steppes  voi- 
sines du  lac  Baïcal. 

GEOPINUS. 

J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  ofthe  Unit.  St.  p.  99  (2) 

Menton  fortement  transversal,  assez  profondément  échancré,  sans 
dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  obliques  en  dehors,  assez  aigus  au  bout. 
—  Languelte  large,  faiblement  échancrée  au  bout  ;  ses  paraglosses 
grêles,  un  peu  plus  courtes  qu'elle,  recourbées  en  dedans  à  leur  extré- 
mité. —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire,  tronqué  au  bout.  —  Labre 
un  peu  transversal,  légèrement  échancré  en  avant,  avec  ses  angles  ar- 
rondis. —  Tèie  grosse,  brièvement  ovalaire,  renflée  en  arrière.  —  Yeux 
médiocrement  saillants.  —  Antennes  courtes,  subbrisées,  assez  robustes, 
graduellement  amincies,  à  articles  2-7  subobconiques,  le  3«  un  peu  plus 
long  que  les  autres;  ceux-ci  submoniliformes.  —  Prothorax  transversal, 
assez  convexe,  cordiforme,  avec  ses  angles  postérieurs  droits.— Elytres 
courtes,  convexes,  parallèles,  un  peu  sinuées  au  bout.  —  Pattes  courtes; 
cuisses  antérieures  et  postérieures  renflées,  robustes  ;  les  trochanters 
de  ces  dernières  très-grands;  jambes  antérieures  dilatées  au  bout  en 
dehors,  en  une  saillie  arrondie,  épineuses  sur  leur  tranche  externe, 
ainsi  que  les  intermédiaires  ;  tarses  pareils  dans  les  deux  sexes,  ciliés  sur 
leurs  bords;  les  antérieurs  et  ceux  de  la  dernière  paire,  dilatés,  leurs 
articles  triangulaires;  les  postérieurs  plus  longs  et  moins  serrés  que  les 
antérieurs. 

(1)  M.  petreus,  Motsch.  Ins.  d.  Sibérie,  p.  193,  Tab.  IX,  f.  1.  —  Suivant 
cet  auteur  VHarpalus  brachypus  de  Steven  (Dej.  Species  IV,  p.  381)  appar- 
tiendrait aussi  à  ce  genre.  M.  de  Chaudoir  (Carab.  d.  Cauc.  p.  185)  pense,  au 
contraire,  qu'il  doit  être  placé  près  du  Pangus  {Selenophorus  Dej.)  scaritides 
de  Ziegler. 

(2)  Syn.  Daptus,  Dej.  Species  lY,  p.  21, 


CBATOCÊBITteS*  261 

Le  Daptus  incrassalus  de  Dejean,  insecte  des  Etals-Unis ,  constitue 
à  lui  seul  ce  genre.  Il  se  rapproche  des  Daptus  par  sa  couleur  tcstacée 
et  quelques  caractères;  mais  outre  qu'il  est  beaucoup  plus  grand  et 
d'un  faciès  beaucoup  plus  robuste,  il  s'en  éloigne  par  un  grand  nombre 
de  parlicularilés,  et  M.  J.  Le  Conte  a  eu  raison  de  l'en  séparer, 

DAPTUS. 

Fischer  de  Waldh.  Ent.  d.  l.  Russie,  11^  p.  35, 

Menton  assez  grand,  fortement  échancré,  sans  dent  médiane;  ses 
lobes  latéraux  terminés  par  une  saillie  aiguë  au  côte  interne,  fortement 
arrondis  en  dehors.  — Languette  médiocre,  évasée  en  avant,  faiblement 
échancrée  sur  son  bord  antérieur;  ses  paraglosscs  notablement  plus 
longues  qu'elle.  —  Palpes  grêles  ;  leur  dernier  article  légèrement  ova- 
laire  et  subacuminé  au  bout.  —  Mandibules  un  peu  saillantes,  médio- 
crement arquées  et  aiguës,  striées  en  dessus,  près  de  leur  eslrémilé. 

—  Labre  en  carré  transversal,  assez  grand,  coupé  carrément  en  avant. 

—  Tête  assez  forte,  un  peu  rcnQée  sur  le  vertex.  —  Yeux  médiocres, 
assez  saillants.  —  Antennes  plus  courtes  que  le  prolborax,  subbrisées, 
à  l^i"  article  assez  long,  2«  et  4^  égaux,  assez  courts,  3^  plus  long;  tous 
obconiques;  les  suivants  moniliformes.  —  Prothorax  transversal,  forte- 
ment cordiforme,  rebordé  sur  les  côtés;  ses  angles  distincts.  — 
Elytres  assez  longues,  parallèles,  peu  convexes,  arrondies  et  subtron- 
quées au  bout.  —  Pattes  courtes,  assez  robustes;  jambes  antérieures  et 
intermédiaires  graduellement  et  assez  fortement  (surtout  les  premières) 
élargies,  ciliées  sur  leur  tranche  externe  et  couvertes  de  petites  épines; 
tarses  antérieurs  semblables  dans  les  deux  sexes;  Imrs  quatre  premiers 
articles  faiblement  dilatés,  serrés,  en  cœur  arrondi  aux  angles ,  ciliés 
sur  les  côtés  et  en  dessous.  —  Corps  assez  allongé,  subdéprimé  en 
dessus. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  seule  espèce  (D.  viltalus)  d'assez 
petite  taille,  d'un  fauve-testacé,  sujet  à  se  rembrunir,  avec  une  tache 
brunâtre  sur  chaque  élytre,  très-variable  sous  le  rapport  de  la  forme  et 
de  la  grandeur.  Cet  insecte  a  un  habitat  très-éteridu;  il  est  répandu 
depuis  l'Europe  australe,  jusque  dans  les  parties  méridionales  de  la 
Sibérie. 

BATOSCELIS. 
Dex.  Cat.  éd.  3,  p.  46  (1). 

Menton  court,  faiblement  échancré,  muni  d'une  assez  forte  dent  mé- 
diane aiguë;  ses  lobes  latéraux  larges,  fortement  arrondis  en  dehors.  — 

(1)  Syn.  Agonoderus,  Dej.SpeciesV,  p.  813;  olim. 


262  cÀRABiôris. 

Languette  assez  grande,  rétrécie  à  sa  base,  tronquée  au  bout  ;  ses  pa- 
raglosscs  larges,  arc[uées  et  tronquées.  —  Dernier  article  des  palpes 
ovalaire;  celui  des  labiaux  obtus,  celui  des  maxillaires  acuminé,  le  2" 
de  ceux-ci  gros  et  arqué.  -•  Mandibules  courtes,  larges,  denticulées  au 
côté  interne,  assez  aiguës.  —  Labre  en  carré  transversal.  —  ïète  mé- 
diocre, non  rétrécie  en  arrière  ;  épistome  faiblement  échancré.  —  Yeux 
assez  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  du  prothorax ,  grossissant 
un  peu  à  leur  extrémité,  à  l<=f  article  plus  long  que  les  autres,  subcylin- 
drique, 2e  plus  court  que  les  suivants,  obconique  comme  eux.  —  Pro- 
thorax presque  carré,  équilatéral,  faiblement  rétréci  en  arrière;  ses 
angles  postérieurs  distincts,  les  antérieurs  arrondis.  —  Elytres  un  peu 
plus  larges  que  le  prothorax  à  leur  base,  allongées,  parallèles,  sinuées  au 
bout.  —  Pattes  médiocres  ;  jambes  antérieures  un  peu  dilatées  au  bout, 
bi,  tri  ou  quadridentées  sur  leur  tranche  externe  ;  tarses  de  la  même 
paire  ayant  leurs  quatre  premiers  articles  médiocrement  dilatés  chez  les 
mâles  et  faiblement  trigones  ;  le  premier  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis.  —  Corps  assez  allongé. 

Dejean  a  établi  ce  genre  dans  son  dernier  Catalogue,  sur  les  Agono- 
derus  oblongus  et  discipennis  de  son  Species,  de  sorte  qu'il  n'en  a  pas 
publié  les  caractères.  Je  les  emprunte  aux  figures  détaillées  que 
M.  Schmidt-Gœbel  a  données  d'une  espèce  des  Indes  orientales,  sous 
le  nom  de  B.  polila  (1),  et  comme  cet  entomologiste  mérite  toute 
confiance,  on  peut  les  regarder  comme  exacts.  Il  reste  à  savoir  seule- 
ment s'ils  s'appliquent  exactement  aux  trois  espèces  mentionnées  par 
Dejean  dans  son  Catalogue  (2),  et  à  reconnaître  la  vestiture  des  tarses  an- 
térieurs des  mâles  :  mais  il  est  plus  que  probable  qu'elle  est  comme  chez 
les  Agonodercs  qui  suivent. 

Ces  insectes  sont  indiens  et  paraissent  avoir  les  plus  grands  rapports 
avec  les  Agoaodercs  par  leur  taille,  le  poli  de  leurs  téguments  et  leur 
faciès.  Mais  ils  en  sont  très-distincts  par  leur  menton  denté  et  quelques 
autres  caractères. 

AGONODERUS. 
Dej.  Species  IV,  p.  49  (3). 

Après  avoir  confondu  les  Bato'scelis  avec  le  genre  actuel,  dans  soij 
Species,  Dejean  les  en  a  fortement  séparés  dans  son  Catalogue.  Mais 

(1)  Col.  Birman.  Tab.  II,  f.  8 ad.  La  description  de  ces  figures  n'a  pas  été 
publiée  et  ne  paraît  pas  devoir  t'ctre  jamais. 

(2)  Bat.  Reichei,  inédit.  —  oblongus,  discipennis,  Dej.  Species,  loc.  cit.  Dans 
cet  ouvrage,  Dejean  indique  cette  dernière  espèce  comme  étant  du  Sénégal, 
tandis  que  dans  son  Catalogue  il  lui  assigne  les  Indes  orientales  pour  patrie.  Ce 
dernier  habitat  est  très-probablement  le  véritable. 

(3)  Syn.  Feronia,  Say,  Trans.  of  the  Amer.  PhU.  Soc.  New  Ser.  Il,  p.  37, 


CRATOCÉRIDES.  263 

les  deux  genres  sont  très-voisins  et  ne  diffèrent  que  par  le  petit  nombre 
de  caractères  que  voici  : 

Menton  semblable  sous  le  rapport  de  la  forme  générale,  mais  com- 
plètement dépourvu  de  dent  médiane.  —  2e  article  des  palpes  maxil- 
laires un  peu  moins  long  et  moins  gros,  mais  tout  aussi  arqué.  —  Ar- 
ticles 5-10  des  antennes  un  peu  plus  carrés  et  submonili formes.  —  Angles 
postérieurs  du  prolhorax  arrondis  comme  les  antérieurs.  —  Tarses  anté- 
rieurs des  mâles  un  peu  velus  en  dessous,  mais  sans  brosses  proprement 
dites. 

Sans  l'absence  de  la  dent  médiane  du  menton,  ce  genre  mériterait  à 
peine  d'être  séparé  des  JBatoscelis.  Les  espèces  qu'il  contient  sont 
propres  à  l'Amérique  du  Nord,  et  jusqu'ici  au  nombre  de  cinq  seule- 
ment (I).  Leur  forme  assez  allongée  et  leur  couleur  fauve  avec  des 
taches  noires,  leur  donnent  au  premier  aspect  quelque  ressemblance 
avec  le  Daplus  villalus. 

CRATOCERUS. 
Dej.  Species  FV,  p.  12, 

Genre  peu  connu,  imparfaitement  formulé  par  Dejean,  qui  n'a  décrit 
ni  sa  languette,  ni  la  vestiture  des  tarses  en  dessous.  C'est  le  seul  au- 
teur qui  en  ait  fait  mention.  Il  lui  attribue  les  caractères  suivants  : 

Menton  assez  grand,  presque  plane,  profondément  échancré,  avec 
une  forte  dent  médiane  simple.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux 
ovalaire,  presque  renflé  ;  celui  d^es  maxillaires  allongé  et  presque  pointu 
au  bout.  —  Mandibules  assez  fortes,  courtes,  légèrement  arquées  et 
assez  aiguës.  —  Labre  assez  grand,  presque  carré.  —  Tèle  assez 
allongée,  non  rétrécic  en  arrière.  —  Antennes  plus  courtes  que  le  pro- 
lhorax, as^ez  robustes,  à  l*""  article  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis,  2^  court,  3"  plus  grand ,  tous  obconiques  ;  les  suivants  égaux, 
presque  en  carré  équilatéral  arrondi  aux  angles,  le  11"  plus  long,  ar- 
rondi à  son  sommet.  —  Prothorax  environ  du  double  aussi  large  que 
la  tète,  presque  carré,  rebordé  latéralement;  ses  angles  antérieurs 
arrondis;  les  postérieurs  distincts.  —  Elylrcs  en  ovale  court  et  assez 
convexes.  —  Pattes  assez  robustes  et  assez  courtes  ;  les  quatre  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  (dans  les  deux  sexes  ?)  légèrement  dilatés, 
courts,  serrés  et  un  peu  cordiformes;  ceux  des  tarses  intermédiaires  un 
peu  moins  larges. 

D'après  cette  description,  les  tarses  seraient  absolument  pareils  à 
ceux  des  Daptus.  Il  est  alors  probable  qu'ils  sont  semblables  dans  les 
deux  sexes,  sans  poils  ni  squammules  en  dessous.  L'espèce  type  {C.  mo- 

(1)  A.  lineola,  pallipes,  infuscatus,  Dejean,  Species.  —  dorsalis,  suturalis 
3.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  tnit.  St.  p.  lOl. 


264  CARAEIQtJES, 

niUcornh)  est  de  moyenne  (aille,  noire  et  originaire  du  Brésil.  M.  De 
Chaudoir  en  a  fait  coniiaitre  une  seconde  beaucoup  plus  petite,  du 
Mexique  (i), 

BRACHIDIUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1852,  n"  1,  p.  78. 

Menton  court,  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane;  ses 
lobes  latéraux  peu  arrondis  en  dehors,  tronqués  obliquement  au  bout  (2). 

—  Palpes  maxillaires  un  peu  plus  courts  que  ceux  des  Ckatocerds,  du 
reste  pareils;  leur  3*^  article  plus  court,  échancré  en  dedans.  — Man- 
dibules robustes,  peu  saillantes,  crochues  et  aiguës  au  bout.  —  Labre 
subtransversal,  angulairement  et  profondément  échancré  en  avant.  — 
Télé  carrée,  légèrement  rélrécie  et  cylindrique  en  arrière.  —  Antennes 
beaucoup  plus  courtes  que  celles  des  CRATOcEncs,  moniliformes,  à  !«'' 
article  gros ,  égalant  les  deux  suivants,  2°  très-petit,  subsphérique, 
3  petit,  très-court,  obconique;  les  suivants  transversaux,  carrés,  très- 
serrés.  —  Yeux  Irès-saillanls.  —  Prothorax  fortement  transversal,  un 
peu  rétréci  et  échancré  antérieurement,  arrondi  à  sa  base,  avec  ses 
angles  postérieurs  droits.  —  Elytres  à  peine  d'un  tiers  plus  longues 
que  larges,  munies  d'une  petite  épine  aux  épaules,  arrondies  en  arrière. 

—  Pattes  plus  courtes  que  celles  des  Cuatocercs,  du  reste  semblables; 
jambes  antérieures  terminées  en  dehors  par  une  saillie  arrondie.  — 
Corps  court,  carré,  assez  convexe. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  M.  De  Chaudoir  qui,  tout  en  plaçant 
ce  genre  près  des  Cratocerus,  le  regarde  en  même  temps  comme  allié 
de  près  aux  Morio.  11  ne  comprend  qu'une  petite  espèce  {B.  crassi- 
(omis)  de  Timor. 

SOMOPLATUS. 
Dej.  Species  l\,  p.  15. 

Ce  genre,  placé  par  Dejean  à  la  suite  des  Cratocercs,  m'est  tout  aussi 
inconnu  que  ce  dernier,  et  je  ne  puis  que  reproduire  ses  caractères  tels 
que  cet  auteur  les  a  exposés. 

Menlon  assez  grand,  peu  concave,  profondément  échancré,  avec  une 
forte  (lent  médiane  simple.  —  Dernier  article  des  palpes  assez  long, 
cylindrique  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  assez  arquées 
et  assez  aiguës.  —  Labre  en  carré  subtransversal.  —  Tête  assez 
grande,  sublriangulaire,  non  rélrécie  en  arrière.  —  Antennes  presque 
delà  longueur  du  prothorax,  à  Icr  article  subcylindrique,  aussi  long 

(1)  C.  sulcatus,  Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  77. 

(2)  M.  De  Chaudoir  ne  paraît  pas  avoir  examiné  la  languette,  et  les  palpes 
labiaux  manquaient  dans  l'exemplaire  à  sa  disposition. 


CRAT0CER1DE9. 


26$ 


que  les  deux  suivants  réunis  ;  ceux-ci  obconiques  ;  les  suivants  moni- 
liformes  et  comprimes,  le  dernier  brièvement  ovalaire.  —  Prolhorax 
très- court,  arrondi  et  finement  rehordé  sur  les  côlés  ;  ses  angles  indis- 
tincts. —  Elylres  un  peu  plus  larges  que  lui,  en  carré  allongé,  presque 
planes  et  sublronquées  au  bout.  —  Pattes  assez  courtes  ;  les  quatre 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  très-légèrement  dilatés,  le  1" 
aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  triangulaires  ainsi  que  le2e; 
les  deux  suivants  plus  courts  que  le  2%  légèrement  cordiformes  et 
serrés. 

L'espèce  unique  {S.  ferrugineus)  qui  compose  le  genre,  est  d'un 
fauve  teslacé,  de  petite  taille  et  provient  du  Sénégal.  Il  ressort  de  la 
formule  qui  précède,  qu'elle  n'a  rien  de  commun  avec  les  Harpaliens 
proprement  dits,  parmi  lesquels  Dejean  l'a  classée  (i), 

MACRACANTHUS. 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  ISiG,  p.  539. 

Genre  établi  sur  un  insecte  dont  la  femelle  seule  est  connue  et  qui 
ne  peut  par  conséquent  pas  être  classé  définitivement.  Je  ne  le  place 
dans  le  groupe  actuel  que  sur  l'autorité  de  M.  De  Chaudoir,  qui  en  a 
exposé  très-longuement  les  caractères,  lesquels  seraient  les  suivants: 

Menton  court,  largement  mais  peu  profondément  échancré,  sans 
dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  aigus  à  leur  extrémité.  —  Languette 
saillante,  étroite,  arrondie  au  bout;  ses  paraglosses  linéaires,  beaucoup 
plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique,  obtus 
au  bout.  —  Mandibules  courtes,  lisses,  fortement  arquées,  aiguës  à 
leur  sommet.  —  Labre  en  carré  transversal,  arrondi  aux  angles  et  fai- 
blement- échancré.  —  Têle  médiocre,  assez  saillante,  carrée.  —  Yeux 
gros,  saillants.  —  Antennes  beaucoup  plus  courtes  que  le  prolhorax, 
moniliformes,  à  l^''  article  gros,  ovalaire,  beaucoup  plus  long  que  les 
aulres  ;  les  trois  suivants  obconiques,  subégaux,  les  autres  plus  larges, 
carrés  et  comprimés.  —  Prothorax  transversal,  court,  fortement  échan- 
cré en  avant,  avec  ses  angles  antérieurs  Irès-saillanls;  les  postérieurs 
arrondis.  —  Elytres  brièvement  oblongues,  peu  convexes,  arrondies  à 
leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres,  grêles;  cuisses  assez  grosses; 
jambes  antérieures  faiblement  dilatées  à  leur  extrémité,  peu  épineuses 
sur  leur  tranche  externe;  l'éperon  externe  des  postérieures  beaucoup 
plus  long  que  l'interne;  tarses  antérieurs  triangulaires,  non  dilatés. 

(1)  Dejean  dit  que  ce  genre  se  rapproche  un  peu  des  Masoreus;  je  soupçonne 
qu'il  est  identique  avec  celui  que  M.  De  Castelnau  (Et.  ent.  p.  151)  a  établi 
sous  le  nom  de  Perigoka,  et  que  j'ai  réuni  provisoirement  aux  Masoreus.  Seu- 
lement, l'espèce  décrite  par  Dejean  est  beaucoup  plus  grande  que  celle  de 
M.  De  Castelnau;  elle  est  également  du  Sénégal,  et  cette  identité  de  patrie 
«emljle  venir  à  l'appui  de  ma  supposition. 


266  CABABÎQUES. 

L'espèce  unique  (il/,  sericatus)  qui  compose  ce  genre  est  du  Brésil, 
et,  selon  M.  De  Chaudoir,  a  presque  le  faciès  de  V Harpalus  picipennis 
d'Europe.  C'est  un  petit  insecte  d'un  brun-rougeâtre,  avec  la  tète  et  le 
disque  des  élylres  rembrunis. 

NOTHOPUS. 

J.  Le  Conte,  Procecd.  of  the  Acad.  of  Philad.  1852,  p.  67  (1). 

Menton  transversal,  profondément  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses 
lobes  latéraux  arrondis  au  bout.  —  Languette  soudée  à  ses  paragiosses, 
formant  avec  elles  un  carré  arrondi  en  avant.  —  Dernier  arlicle  des 
palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  arquées  et 
peu  aiguës  au  bout,  munies  d'une  petite  dent  à  leur  base  interne.  — 
Labre  subtransversal,  échancré  en  avant,  avec  ses  angles  arrondis.  — 
Tête  en  carré  transversal,  assez  convexe.  —  Antennes  médiocres,  à 
articles  1  un  peu  plus  long  que  les  autres  et  assez  gros,  2-4  obconiques, 
subégaux  ;  les  suivants  comprimés,  en  carré  long,  égaux.  —  Prolhorax 
transversal,  arrondi  sur  les  côtés  en  avant,  à  peine  rétréci  en  arrière, 
bisinué  à  sa  base,  échancré  antérieurement.  —  Elytres  ovales,  de  la 
Jargeur  du  prothorax  à  leur  base.  —  Pattes  médiocres  ;  jambes  anté- 
rieures prolongées  à  leur  extrémité  externe  en  une  forte  saillie  obtuse 
au  bout  et  précédée  d'une  grande  échancrure  ;  tarses  pareils  dans  les 
deux  sexes  ;  les  antérieurs  légèrement  dilalés,  à  articles  triangulaires , 
ciliés  en  dessous,  les  autres  subfiliformes. 

Genre  facilement  reconnaissable  à  la  forme  particulière  des  jambes 
antérieures.  La  structure  de  sa  languette  m'engage  à  le  placer  près  des 
Amblvgnathds.  Il  ne  comprend  qu'une  espèce  {N .  zabroidcs)  qui  pro- 
vient des  bords  de  la  rivière  Plate  dans  l'Amérique  du  Nord."  On  la 
prendrait  au  premier  coup-d'œil  pour  un  Zabrus  de  petite  taille  et  un 
peu  déprimé.  J'en  dois  un  exemplaire  à  l'amitié  de  M.  J.  Le  Conte. 

AMBLYGNATHUS. 
Dej.  Species  IV,  p.  62. 

,  Menton  transversai,  échancré  en  demi-cercle,  muni  d'une  très-pelite 
dent  médiane,  parfois  indislinclc;  ses  lobes  latéraux  tronqués  oblique- 
ment et  terminés  en  pointe  aiguë.  —  Languette  linéaire;  ses  para- 
giosses très-larges,  l'enveloppant  en  entier,  soudées  avec  elle  et  un 
peu  échancrées  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  subovalaire  et 
tronqué  au  bout.  '—  Mandibules  robustes,  faiblement  arquées,  tron- 
quées ou  très-obtuses  à  leur  estrcmilé.  —  Labre  assez  grand,  en  carré 

(1)  Sjrn.  EoRYDERus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  IV,  p.  151. 
olim. 


cRAtodÊfiïDÉS.  267 

sublransversal,  arrondi  aux  angles.  —  Têle  grande,  subhorlzonlale, 
graduellement  rétrécie  en  arrière,  élargie  et  très-obtuse  en  avant.  — 
Yeux  médiocres,  peu  saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le 
prolliorax,  filiformes,  à  1'^'^  article  assez  gros,  subcylindrique,  2*  assez 
court,  obconique;  les  suivants  subégaus,  sauf  le  3"  qui  est  un  peu  plus 
lon«'  que  les  autres.  —  Prothorax  transversal,  un  peu  rétréci  en  ar- 
rière ;  ses  angles  postérieurs  émoussés,  les  antérieurs  plus  distincts.  — 
Elylres  oblongues,  parallèles,  peu  convexes,  fortement  sillonnées  et 
sinuées  au  bout.  —  Pattes  médiocres  ;  jambes  antérieures  faiblement 
élargies  au  bout,  médiocrement  épineuses;  tarses  antérieurs  pareils 
dans  les  deux  sexes;  leurs  quatre  premiers  articles  en  triangle  allongé; 
le  1"  plus  long  que  les  autres,  le  4'*  échancré  ;  tous  simplement  épi- 
neux Sur  les  côtés  en  dessous,  sans  poils  ni  squaramules. 

Ces  insectes,  avec  les  formes  générales  des  Harpalus,  s'en  dis- 
tinguent fortement  par  leur  lèle,  qui  a  les  plus  grands  rapports  avec 
celle  des  Licinus  d'Europe.  Leurs  espèces  sont  peu  nombreuses  et 
originaires  pour  la  plupart  de  l'Amérique  du  Sud;  une  seule  a  été  dé- 
couverte récemment  aux  îles  Philippines.  Quelques-unqs  sont  ornées 
de  couleurs  agréables.  On  en  connaît  huit  en  tout,  dont  une  dou- 
teuse (Ij. 

IHELANOTUS. 
Dej.  Species  Y,  p.  698. 

Menton  assez  grand,  concave,  muni  d'une  longue  dent  médiane  assez 
aiguë  ;  ses  lobes  latéraux  coupés  obliquement  en  dehors.  —  Languette 
assez  étroite,  coupée  carrément  en  avant;  ses  paraglosses  très-grêles, 
libres  dès  leur  base  et  la  dépassant  assez  fortement.  —  Dernier  article 
des  palpes  allongé,  un  peu  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules 
robustes,  médiocres  et  subaiguës.  —  Labre  presque  carré,  angulaire- 
ment  échancré.  —  Têle  grosse,  courte,  non  rétrécie  en  arrière,  avec 
deux  impressions  interantennaires  bien  marquées.  —  Yeux  médiocre- 
ment saillants.  —  Antennes  à  peine  plus  longues  que  le  prolhorax, 
amincies  à  leur  base,  à  l'^f  article  en  massue  arquée,  3'^  plus  long  que 
les  autres  ;  ceux-ci  subégaux,  courts.  —  Prolhorax  transversal,  légè- 
rement rétréci  d'avant  en  arrière,  peu  convexe.  —  Elylres  peu  allon- 
gées ,  parallèles,  assez  convexes.  —   Pâlies  assez  courtes  ;   jambes 

(1)  Esp.  américaines  :  A.  cephalofes,  corvinus,  lucidus,  janthinns^  murr/i- 
naliSj,  Dej.  Species.  —  suturalis,  Putzeys,  Méni.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II 
p.  408.  —  obsGurkornis ,  Watcrh.  Ann.  of  nat.  Hist.  XVI,  p.  22;  espèce  dou- 
teuse. —  Esp.  de  Manille  :  A.  philippensis,  Chevrol.  Rev.  zool.  1841,  p.  221. 

Nota.  h'Amhlygnathusniger  de  Gory  (Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Il,  p.  236)  n'ap- 
partient pas  à  ce  genre,  selon  M.  De  Chaudoir,  qui  en  est  possesseur  aujour- 
d'hui, mais  au  genre  Melanotus  Dej.,  et  serait  identique  avec  le  Cratognaihus 
scaritides  de  M.  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  13. 


â6d  CASABIQUES. 

hérissées  d'épines;  les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  lé- 
gèrement dilates  dans  les  mâles,  triangulaires,  avec  leur  angle  interne 
un  peu  saillant  en  dedans,  le  !«'' beaucoup  plus  long  que  le  2^;  les  deux 
suivants  cordiformes,  courts  et  égaux;  tous  simplement  garnis  de  cils 
épineux  sans  brosses  ni  squammules  en  dessous. 

Dejean  a  placé  ce  genre  parmi  ses  Féroniens  ;  mais  je  crois,  avec 
M.  De  Chaudoir  (I),  qu'il  appartient  à  ces  Harpalides  anormaux,  qui 
composent  essentiellement  la  tribu  actuelle.  Son  faciès  et  la  pubescence 
du  3«  article  de  ses  antennes,  ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard.  Il 
se  compose  de  quelques  espèces  (2)  propres  à  l'Amérique  du  Sud,  de 
taille  moyenne  et  d'un  noir  brillant. 

TRIBU  XXIX. 
ANISODAGTYLIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.— Tarses  variables,  parfois  tous  sem- 
blables dans  les  deux  sexes  et  spongieux  en  dessous,  avec  le  dernier  ar- 
ticle fortement  biiobé  ;  le  plus  souvent  les  quatre  premiers  des  antérieurs 
et  des  intermédiaires  dilatés  chez  les  mâles;  le  premier  des  antérieurs 
parfois  dilaté  chez  les  femelles  ;  ces  articles  dilatés  toujours  revêtus 
en  dessous  de  poils  sans  mélange  de  squammules. 

Comme  on  le  voit  par  cette  formule,  les  tarses  varient  singulièrement 
dans  celte  tribu.  Il  faut  en  outre  y  ajouter  deux  autres  caractères  qu'on 
ne  trouve  pas  ailleurs,  mais  qui,  n'existant  que  dans  quelques  genres, 
n'ont  pas  dû  y  entrer.  L'un  consiste  en  ce  que  le  premier  ariicie  des 
quatre  tarses  antérieurs  ou  de  tous  les  tarses,  est  plus  petit  que  les 
deux  suivants  ;  l'autre  en  ce  que  ce  même  article  aux  antérieurs  est 
autant  et  même  plus  fortement  dilaté  chez  certaines  femelles  que  dans 
leurs  mâles.  Il  n'y  a  réellement  de  constant  dans  ce  groupe  que  la  ves- 
titure  en  dessous  des  articles  dilatés. 

Il  est  riche  en  espèces  ;  mais  de  tous  les  genres  qui  suivent,  il  n'y  en 
a  que  trois  (Anisodactvlcs,  Diachromcs  et  Gynandromorphus)  qui 
aient  des  représentants  en  Europe  ;  les  autres  sont,  pour  la  plupart, 
américains.  Ces  genres  me  paraissent  pouvoir  être  distribués  de  la  ma- 
nière suivante  : 

L      Tous  les  tarses  dilatés  dans  les  deux  sexes;  leur  4«  article  biiobé  :  Ortho- 
gonius. 

(1)  Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  84. 

(2)  M.  flavipes,  impressifrons,  Dej.  loc.  cit.  —  chtlensis.  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1837,  n»  3,  p.  19.  —  capitatus,  mandibularis,  Chaud,  ibid.  1852,  n"  1,  p.  83. 
A  quoi  il  faut  a.iouler  VAmblygnathus  niger  Gory ,  oa  Pangits  scaritides  Perty, 
coHune  je  viens  de  le  dire. 


ANIS0DACTYX.IDES«  26d 

H.      Tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles  seulement. 

a       Les  intermédiaires  non  dilatés. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Crafognaihus,  Piosoma,  Geobœnus. 

—      muni  d'une  dent  médiane  :  Diaphoromerus,  Axinotoma. 

a  a    Tarses  intermédiaires  plus  ou  moins  dilatés  chez  les  mâles. 

Le  l^r  article  des  antérieurs  pas  plus  petit  que  les  deux  suivants  :  Miga" 
dopSj  Loxomerus,  Bruchycalus,  Diachromus,  Amphasia. 

Le  môme  article  plus  petit  que  les  deux  suivants  :  Anisodactylus,  Crû" 
sodactylus ,  Anisotarsus,  Lecanomerus ,  Notiobia  _,  Rhagodactylus , 
Hypharpax. 

in.     Tarses  antérieurs  dilatés  dans  les  deux  sexes  :  Gynandromorphus,  Gy- 
nandrotarsuSj  Gynandropus. 

Genre  incertae  sedis  :  Hyphœreon. 

ORTHOGONIUS. 
Dej.  Species  1,  p.  279  (1). 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré  en  demi-cercle,  sans 
dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  triangulaires  et  aigus  au  bout.  — 
Languette  courte,  étroite,  tronquée  et  à  peine  libre  à  son  extrémité  ; 
ses  paraglosses  grandes,  larges,  arrondies  au  bout  et  la  dépassant  for- 
tement. —  Mandibules  robustes,  fortement  arquées,  aiguës;  la  droite 
munie  d'une  forte  dent.  —  Labre  un  peu  transversal,  plus  ou  moins 
échnncré.  —  Tête  cylindrico-ovalaire,  à  peine  rétrécie  postérieurement. 
—  Yeux  assez  gros  et  saillants.  —  Antennes  médiocres,  subsétacées, 
à  l*""  article  médiocre,  2"  court,  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax 
transversal,  un  peu  rétréci  en  arrière,  arrondi  sur  les  côtés  en  avant, 
assez  largement,  mais  faiblement  rebordé.  —  Elytres  en  carré  allongé 
un  peu  convexe,  obliquement  tronquées  et  sinuées,  parfois  arrondies 
à  leur  extrémité.  —  Pattes  robustes;  cuisses  cannelées  en  dessous; 
jambes  sillonnées,  avec  cinq  rangées  de  cils  ;  tarses  pareils  dans  les  deux 
sexes,  lanlôl  larges,  tantôt  assez  étroits  ;  leurs  trois  premiers  articles 
triangulaires  ;  le  1'^''  des  antérieurs  allongé  et  beaucoup  plus  étroit  que 
les  deux  suivants  ;  le  4^  de  tous  fortement  bilobé  ;  ces  articles  spongieux 
en  dessous;  crochets  pectines. —  Corps  parallèle,  assez  convexe  en 
dessous. 

Genre  anormal  et  dont  la  place  est  sujette  à  discussion.  Dejean  l'a 
placé  parmi  ses  ïroncalipennes,  à  la  suite  des  Coptodera  ;  M.  Schimdt- 
Gœbel  (2),  tout  en  le  conservant  dans  le  même  groupe,  a  exprimé  l'o- 

(1)  Syn.  Haplopisthius,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n^i,  p.  434.  —  Apsec-> 
TRA,  Schniidt-Gœbel/Col.  Birman,  p.  61. 

(2)  Col.  JBirmaa.  p.  56. 


370  CAEABIQCES. 

pinion  qu'il  serait  peut-être  mieux  placé  parmi  les  Harpalides;  enfin, 
M.  De  Cliaudoir  (i)  le  met  dans  les  Féronides,  à  côté  des  Rathymus  et 
des  Zabrus.  Je  crois  que  c'est  un  de  ces  genres  anormaux  d'Harpa- 
lides,  analogues  à  ceux  dont  la  tribu  précédente  est  presque  entière- 
ment composée,  mais  la  vestiture  des  tarses  en  dessous  et  l'étroitesse 
relative  du  l*''  article  des  tarses  antérieurs,  caractères  exclusivement 
propres  à  la  tribu  actuelle,  me  déterminent  à  l'y  placer. 

La  dilalalion  des  tarses  varie  beaucoup  chez  ces  insectes,  et,  comme 
chez  les  Pristosychus,  Calatuus,  etc.,  il  paraît  en  être  de  même  des 
dentelures  des  crochets  de  ces  organes.  Deux  genres  ont  été  établis 
sur  ce  dernier  caraclcre. 

Celui  que  M.  De  Chaudoir  nomme  Haplopisthibs,  n'a  pas  de  den- 
telures à  ceux  des  tarses  postérieurs  (2)  ;  elles  manquent  à  tous  les 
tarses,  dans  ceiui  que  M.  Schmidt-Gœbel  a  créé  sous  le  nom  d'Ap- 
SECTRA  (5).  On  découvrira  sans  aucun  doute  des  passages  entre  eux  et 
les  espèces  normales. 

Les  Orthogomius  sont  en  général  de  taille  moyenne,  parfois  assez 
grande,  d'un  noir-brunâtre  ou  fauve  et  souvent  variés  de  ces  deux 
couleurs,  système  de  coloration  qui  est  précisément  celui  qui  existe 
chez  les  Daptcs,  Agokoderl's,  etc.  Ces  insectes  sont  propres  à  l'Afrique 
et  aux  Indes  orientales;  on  en  connaît  déjà  pius  d'une  vingtaine,  tous 
plus  ou  moins  rares  et  recherchés  dans  les  collections  (4). 

(1)  Bull.  Mosc.  1848,  n"  1,  p.  98. 

(2)  Orth.  Hopeij  Gray  in  Griff.  Anim.  Kingd.  p.  273,  pi.  13,  f.  4.  (0.  mala- 
bariensis,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  196.)  —  Mellyi^  De  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1850,  11°  2,  p.  432;  tous  deux  du  continent  indien.  Au  caractère  emprunté 
aux  crochets  des  tarses,  M.  De  Chaudoir  ajoute  des  paraglosses  plus  amples  et 
réunies  par  une  membrane  au-devant  de  la  languette;  celle-ci  serait  aussi  plus 
étroite  que  dans  les  vrais  Orthogonius.  Ces  modifications  ne  me  paraissent  pas 
avoir  plus  de  valeur  que  celles  des  crochets  eux-mêmes. 

(3)  Il  ne  comprend  que  le  Carabus  duplicatus  de  Wiedemann,  Zool.  Mag. 
I,  3,  p.  166.  U Orthogonius  duplicatus  de  Dejean  est  une  autre  espèce,  comme 
on  le  voit  dans  la  note  suivante. 

Dejean  a  inscrit  dans  son  Catalogue  (éd.  3,  p.  12),  à  la  suite  des  Orthogo- 
nius, un  genre  Acteka  établi  sur  une  espèce  {A.  atrata)  de  Java;  il  est  peut- 
être  identique  avec  celui-ci. 

(4)  Aux  sept  esp.  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  indiennes:  0.  picilabris 
{femoratus  Dej.) ,  brunnipennis ^  Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  27.  —  laieralis, 
Guérin-Ménev.  in  Deless.  Voy.  dans  l'Inde.  Ins.  — deletus ,  puncticollis  (dupli- 
cafuSj  Dej.  nec  Wiedem.),  profundestriatus,  ongidatuSj,  pUcatus.  svlcatus„ 
opacuSj  angusticolliSj,  Schmidt-Gœbcl,  Col.  Birman,  p.  56.  —  femoralis.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1848,  n»  1,  p.  99.  —  Esp.  africaines  :  Q.  latus,  longipenniSj  Stra- 
chani,  dubius,  Hope,  Ann.  and  Mag.  of  nat,  Hist.  X,  p.  92.  —  BuqueUi,  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  431. 


ANiSODACTYtIDES.  27t 

CRATOGNATHUS. 
Dej.  Species  IV,  p.  46  (1). 

Menton  transversal,  Irès-concave,  bituberculé  à  sa  base,  fortement 
échancré;  l'échancrure  arrondie,  sans  dent;  ses  lobes  latéraux  larges, 
arrondis  en  dehors,  avec  leur  angle  apical  subaigu.  —  Languette  étroite, 
tronquée  au  bout,  libre;  sesparaglosses  beaucoup  plus  longues  qu'elle, 
larges  et  obtuses  à  leur  extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  grcle, 
subovalaire,  à  peine  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  robustes,  dilatées 
en  dehors  à  leur  base,  assez  aiguës  et  arquées  à  leur  extrémité,  — 
Labre  en  carré  subtransversal  ,  médiocrement  ou  assez  fortement 
échancré.  —  Tête  forte,  carrée,  plus  ou  moins  renflée  en  arrière;  épis- 
tome  légèrement  échancré  en  avant.  — Yeux  assez  grands,  saillants.  — 
Antennes  grêles,  filiformes,  de  la  longueur  du  prothorax,  à  l^''  article 
assez  gros,  subcylindrique,  2e  court,  3«  plus  long  que  lui  et  les  suivants; 
ceux-ci  subcylindriques  et  comprimés.  —  ProthOrax  transver;al,  un  peu 
rétréci  à  sa  base,  nicdiocrement  échancré  en  avant  ;  ses  quatre  angles 
distincts.  —  Elytres  courtes,  subparallèles,  assez  convexes,  arrondies  à 
leur  extrémité,  conliguës  au  prothorax  à  leur  base. —  Pattes  médiocres  ; 
jambes  antérieures  peu  dilatées  à  leur  extrémité ,  munies  de  trois  à 
Quatre  petites  épines  sur  leur  tranche  externe  ;  les  quatre  premiers 
articles  des  tarses  de  la  même  paire  légèrement  dilatés,  les  trois  pre- 
miers trigones,  le  4"  cordiforme  et  légèrement  bifide;  tous  garnis  de 
poils  serrés  en  dessous. 

Insectes  du  Cap  de  Konne-Espérancc,  de  taille  au  plus  moyenne,  et 
d'un  facics  voisin,  jusqu'à  un  certain  point,  de  celui  des  Daptus.  Dejeaii 
qui  le  premier  en  a  décrit  une  espèce,  l'avait  crue  à  tort  originaire  des 
bords  de  la  Plata.  Quoique  peu  nombreux,  ces  insectes  peuvent  se  par- 
tager eu  deux  sections,  dont  on  a  fait  des  genres  différents,  mais  qui  ne 
me  paraissent  pas  présenter  des  caractères  suffisants  pour  être  adoptés. 

Les  Cratognathus  vrais  ou  Cypiiogenius  de  M.  De  Chaudoir  ont 
la  tête  plus  grosse  chez  les  femelles  que  chez  les  mâles ,  l'épistome 
subhéxagonal,  le  labre  médiocrement  échancré  et  les  nîandibules  très- 
robustes  à  leur  base  (2). 

(1)  Syn.  Cyphogenius,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1813,  p.  395.  —  Eucephalus,  De 
Casteln.  Et.  ent.  p.  6G.  — Daptomouphus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  u"  7,  p.  39. 
—  Erichson  a  le  premier  signal6  (dans  ses  Arch.  1843,  I,  p.  205,  et  184i,  II, 
p.  260)  l'identité  de  ces  trois  genres  avec  celui  de  Dejean.  Avant  lui,  M.  Brull6 
(Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  13)  avait  t'ait  connaître  ([ue  ces  insectes  sont  du  Cap  et 
non  américains. 

(2)  Cratugnathus  mandibularis,  Dej.  Species  IV,  p.  48;  figuré  Icon.  d.  Co- 
léopt.  d'Eur.  pi.  173,  f.  5,  et  dans  BruUé,  Hist.  d.  Ins.  V,  pi.  1,  f.  3;  le  même 
que  Cyghogeniu^  paÛipes,  De  Chaud,  loc.  cit.  p.  399.  —  Crat.  labiatus,  Erichs, 


272  CÀBABIQVES4 

Les  E0CEPHALCS  de  Caslelnau  ou  Daptomorphus  de  Chaudoir  ont,  ad 
contraire,  la  tèle  plus  forte  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles  ;  leur 
épislome  est  de  forme  ordinaire,  leur  labre  fortement  échancré  et  leurs 
mandibules  sont  moins  dilatées  à  leur  base  (i). 

PIOSOMA, 

J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  102. 

Menton  court,  concave ,  fortement  échancré ,  sans  dent  médiane.  — 
Languette  étroite,  arrondie  en  avant;  ses  paraglosses  divergentes, 
arrondies.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire,  tronqué 
au  bout.  —  Mandibules  robustes,  arquées  et  aiguës.  —  Labre  un  peu 
transversal,  échancré,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tête  subquadran- 
gulaire,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  médiocres,  moniliformes, 
à  articles  globoso-obconiques  ;  le  3«  un  peu  plus  grêle  que  les  autres, 
le  l«r  gros,  cylindrique,  —  Prothorax  carré,  arrondi  sur  les  côtés,  un 
peu  sinué  en  arrière,  avec  ses  angles  postérieurs  droits.  —  Elytres 
tronquées  à  leur  base,  parallèles,  convexes.  —  Pattes  assez  robustes  ; 
jambes  épineuses  en  dehors  ;  tarses  antérieurs  à  articles  courts  ,  trian- 
gulaires, garnis  de  longs  poils  en  dessous  ;  ceux  des  autres  tarses  dé- 
croissant successivement;  Irochanlers  postérieurs  de  la  longueur  de  la 
moitié  des  cuisses.  —  Corps  aptère,  épais ,  cylindrique ,  couvert  de 
longs  poils. 

M.  J.  Le  Conte,  à  qui  ces  caractères  sont  empruntés,  dit  que  ce  genre 
est  voisin  des  Cratocerds.  En  effet  il  paraît  tel  à  certains  égards;  mais 
la  vesiilure  de  ses  tarses  en  dessous  oblige  de  le  mettre  dans  la  tribu 
actuelle,  tandis  que  les  Cuatocercs  appartiennent  à  la  précédente.  La 
seule  espèce  (  P.  sclosum  )  dont  il  se  compose,  est  de  taille  moyenne  et 
provient  des  Montagnes  rocheuses. 

GEOBtENUS.      • 
Dej.  Species  IV,  p.  402. 

Menton  transversal,  fortement  échancré  ;  le  fond  de  l'échancrure 
très-légèrement  saillant  dans  son  milieu;  ses  lobes  latéraux  terminés  en 
pointe  aiguë.  —  Languette  médiocre,  libre  et  un  peu  arrondie  au  bout; 

Arch.  1843,  I,  p.  215.  —  Suivant  cet  auteur  (ibid.  p.  205),  VHarpalus  xantho- 
raphus  de  Wiedemann  (Dej.  Species  IV,  p.  390)  devrait  être  également  rap- 
porté ici. 

(1)  Eucephalus  capensis,  Casteln.  loc.  cit.  p  66,  pi.  2,  f.  5;  le  même  que 
Daptomorphus  capensis^  Chaud,  loc.  cit.  p.  40. 

Le  Cratognathus  scaritides  de  M.  Perty  (Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  13,  Tab.  3, 
f.  7)  n'appartient  pas  à  ce  genre,  selon  M.  De  Chaudoir,  mais  au  genre  Mêla-. 
^oios  Dejean,  ainsi  qu'où  l'a  vu  plus  haut. 


Anisodactylides.  273 

Ses  paraglosses  petites,  coniques,  pas  plus  longues  qu'elle.  ~  Dernier 
article  des  palpes  ovaiaire  et  acuminé  au  bout.  —  Mandibules  courtes, 
un  peu  arquées  et  obtuses  à  leur  extrémité.  —  Labre  en  carré  trans- 
versal, entier.  —  Tête  assez  allongée,  à  peine  rétrécie  en  arrière.  — 
Yeux  gros,  médiocrement  saillants.  —  Antennes  très-grêles,  notablement 
plus  longues  que  le  prothorax,  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité  ;  le  1" 
article  un  peu  plus  gros  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux.  —  Prothorax 
carré,  à  peine  rétréci  en  arrière,  faiblement  échancré  en  avant  ;  ses 
angles  postérieurs  arrondis,  les  antérieurs  distincts.  —  Elytres  oblongo- 
ovales,  déprimées.  —  Pattes  assez  longues,  grêles;  jambes  antérieures 
très-faiblement  dilatées  à  leur  extrémité,  non  épineuses  ;  les  quatre  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  revêtus  en 
dessous  d'une  brosse  de  poils  serrés  ;  le  !«■'  allongé,  à  peine  rétréci  pos- 
térieurement, les  deux  suivants  triangulaires,  arrondis  aux  angles,  le 
4"  petit,  fortement  échancré,  presque  bilobè.  —  Corps  déprimé. 

Une  seule  espèce  (G.  lateralU)  du  Cap  de  Bonne-Espérance  rentre 
dans  ce  genre.  Elle  est  au-dessous  de  la  taille  moyenne,  assez  semblable 
à  un  Calathcs  par  la  forme  générale,  et  a  des  rapports  réels  avec  les 
Stenolophcs  ,  près  desquels  Dejean  l'a  placée ,  par  suite  de  la  forme 
du  4«  article  de  ses  tarses  antérieurs  chez  les  mâles  ;  mais  elle  s'en 
éloigne  beaucoup  par  la  vestiture  de  ces  mêmes  tarses  en  dessous  et  les 
intermédiaires  qui  ne  sont  pas  dilatés.  Ces  deux  caractères  exigent 
qu'elle  soit  placée  dans  la  tribu  actuelle  (i). 

DIAPHOROMERUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  402. 

Menton  transversal,  excavé,  profondément  et  très-largement  échan- 
cré, pourvu  d'une  dent  médiane  assez  courte  et  simple  ;  ses  lobes  laté- 
raux courts,  très-dilatés  et  arrondis  en  dehors  à  leur  base,  subobtus  au 
bout.  —  Languette  étroite,  convexe,  libre  et  tronquée  au  bout  ;  ses 
paraglosses  beaucoup  plus  longues  qu'elle,  larges,  rélrécies  à  leur  base, 
arrondies  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  grêle,  subovalaire, 
presque  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  assez  courtes,  arquées  et 
subobtuses  au  bout  ;  la  droite  bidentée  au  côté  interne.  —  Labre  trans- 
versal, largement  et  faiblement  échancré.  —  Tête  carrée,  un  peu  ré- 

(1)  M.  J.  Le  Conte  (Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  131)  a  placé  dans  ce  genre 
plusieurs  espèces  des  Etats-Unis,  les  unes  déjà  décrites  [Feronia  autumnalis  et 
atrimedia  Say,  Trecims  rujyestris  Say,  Trechus  ruficrus  et  tibialis  Kirby), 
les  autres  nouvelles,  dont  les  mâles,  comme  il  le  reconnaît  lui-même,  ont  les 
tarses  antérieurs  garnis  de  squammules  en  dessous.  Ces  espèces  appartiennent 
dès  lors  à  la  tribu  des  Harpalides,  et  on  les  trouvera  inscrites  plus  bas  parmi 
les  Harpalus,  dont  elles  doivent  très-probablement  être  séparées  générique- 
puent. 

Coléoplères.    Tome  I,  18 


274  CASÀBIQCES. 

trécie  en  arrière.  —  Antennes  médiocres,  à  !<■'  article  plus  long  et 
plus  gros  que  les  autres,  cylindrique,  2  le  plus  court  de  tous,  obconique 
ainsi  que  3,  les  suivants  égaux,  en  carré  allongé  et  comprimés.  —  Pro- 
thorax presque  carré.  —  Elytres  subovales.  —  Pattes  médiocres  ; 
cuisses  renflées  dans  leur  milieu  ;  jambes  antérieures  un  peu  dilatées 
au  bout,  les  autres  grêles  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  fortement  dilatés  ;  le  l"»"  court,  non  transversal,  les 
deux  suivants  transversaux,  arrondis  aux  angles,  le  4e  cordiforme,  pres- 
que bilobé  ;  tous  spongieux  en  dessous. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  espèce  de  l'Australie,  que  M.  De 
Chaudoir  nomme  D.  iridipennis  et  qu'il  soupçonne  être  identique  avec 
l'Harpalus  melanarius  de  Dejean. 

AXINOTOMA, 

Dej.  SpedesIV,  p.  29. 

Menton  court,  un  peu  concave,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une 
forte  dent  médiane  simple,  égalant  presque  ses  lobes  latéraux.  —  Palpes 
courts  ;  leur  dernier  article  peu  allongé  et  légèrement  sécuriforme.  — 
Mandibules  courtes,  assez  arquées  et  peu  aiguës.  —  Labre  en  carré 
transversal,  avec  ses  angles  antérieurs  arrondis.  —  Tête  courte,  pres- 
que arrondie,  un  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  assez  longues, 
à  l«r  article  de  la  longueur  des  deux  suivants  réunis,  2  le  plus  court  de 
tous;  les  autres  subégaux  et  comprimés.  —  Prothorax  presque  carré. 
—  Elytres  assez  allongées,  subparallèles.  —  Pattes  médiocres;  les 
quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  assez  fortement 
dilates  ;  les  trois  premiers  triangulaires ,  le  4"  cordiforme  et  bifide  ;  les 
mêmes  articles  aux  tarses  intermédiaires  très-légèrement  dilatés,  sub- 
cylindriques. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  Dejean  ;  comme  il  ne  parle  pas  de 
la  vestiture  des  tarses  des  mâles,  le  genre  appartient  peut-être  à  la  tribu 
des  Harpalides.  Il  ne  contient  qu'une  espèce  {A.  fatlax)  du  Sénégal, 
dont  le  fades  est  celui  d'un  Habpalcs. 

MIGADOPS. 
Waterh.  Ann.  of  nat.  Hist.  IX,  p.  136. 

Menton  transversal,  faiblement  échancré,  muni  d'une  large  dent  mé- 
diane bifide  ;  ses  lobes  latéraux  tronqués  obliquement  en  dehors  à  leur 
sommet.  —  Languette  soudée  avec  ses  paraglosses ,  à  peine  ou  pas 
plus  longue  qu'elles,  arrondie  ou  un  peu  dentiforme  dans  son  milieu 
en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  — 
Mandibules  courtes,  larges,  uni  ou  bidentées  à  leur  l)ase,  assez  aiguës 


AMSODACTYLIDES.  275 

au  bout.  —  Labre  transversal,  faiblement  échancré  en  avant.  —  Tête 
médiocre,  subtriangulaire,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros 
et  assez  saillants.  —  Antennes  filiformes;  leurs  articles  subcylindriques, 
le  1er  et  le  3e  un  peu  plus  longs  que  les  autres.  —  Prothorax  trans- 
versal, légèrement  cordiforme,  avec  ses  angles  distincts.  —  Elytres 
oblongues  ou  ovalaires,  presque  aussi  larges  que  le  prothorax  à  leur 
base,  médiocrement  convexes.  —  Pattes  assez  longues;  jambes  anté- 
rieures étroites,  faiblement  échancrées,  à  peine  épineuses  ;  les  quatre 
premiers  articles  des  tarses  de  la  même  paire  assez  fortement  dilatés 
chez  les  mâles,  trigones,  subtransversaux,  garnis  en  dessous  de  brosses 
d'assez  longs  poils,  ceux  des  intermédiaires  moins  élargis  et  parfois  à 
peine. 

Insectes  propres  aux  îles  Falkland  et  à  la  Terre  de  Feu  où  ils  vivent 
sous  les  pierres,  et  sont  communs.  Leur  faciès  les  éloigne  des  Harpa- 
lides  en  général ,  et  les  rapproche,  des  Nebria  ou  des  Amara  ;  mais 
par  la  structure  de  leurs  tarses  ils  appartiennent  à  la  tribu  actuelle. 
Sous  le  rapport  de  la  dilatation  de  leurs  tarses  intermédiaires,  leurs 
espèces  se  divisent  en  deux  groupes  :  les  unes  ayant  ces  tarses  visi- 
blement dilatés  chez  les  mâles  (i),  tandis  qu'ils  le  sont  à  peine  chez 
une  autre  (2). 

LOXOMERUS. 

De  Chaud.  Butl.  d.  Mosc.  1842^  p.  851  (3). 

Menton  transversal,  fortement  échancré,  muni  d'une  grosse  dent  mé- 
diane arrondie  à  son  extrémité  ;  ses  lobes  latéraux  divergents ,  peu 
arrondis  en  dehors,  terminés  par  une  petite  dent.  —  Languette  presque 
membraneuse,  peu  saillante,  évasée  et  ciliée  en  avant  ;  ses  paraglosses 
courtes,  presque  cachées  par  la  dent  médiane  du  menton.  —  Palpes 
allongés,  filiformes  ;  leur  dernier  article  subcylindrique,  un  peu  déprimé 
et  tronqué  obliquement  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  larges  à  leur 
base,  déprimées,  arquées  et  assez  aiguës  au  bout  ;  leur  bord  inférieur 
caréné  dans  toute  sa  longueur  en  dehors.  —  Labre  transversal,  entier 
en  avant.  —  Tête  carrée  ;  épistome  coupé  carrément  en  avant.  —  Yeux 
peu  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  du  prothorax,  filiformes,  à 
l*^""  article  gros,  court  et  ovalaire,  2  court,  3-4  égaux  avec  le  l«r  et 
entre  eux;  les  suivants  à  peine  plus  courts.  —  Prothorax  cordiforme, 
tronqué  en  avant  et  à  sa  base.  —  Elytres  amples,  de  la  largeur  du  pro- 

(1)  M.  virescens,  falklandicus ,  Danvinii,  nigro-cœruleus,  Watcrh.  loc.  cit. 

(2)  M.  ovalis,  ibid. 

(3)  Syn.  HeterodactvluSj  Guérin-Mén.  Rev  zool.  1841^  p.  213;  nom  anté- 
rieur d'un  an  à  celui  de  M.  De  Chaudoir,  mais  qui,  ayant  déjà  été  appliqué  par 
Spix  à  un  genre  de  Sauriens  (Voyez  Dumér,  et  Bibron,  Erpétol.  V,  p.  444),  ne 
peut  pas  être  conservé. 


276  CAnABlQDESi 

thorax  à  leur  base ,  ovalaires,  assez  convexes  et  arrondies  au  bout.  «— 
Pattes  assez  longues  ;  jambes  grêles  ;  les  antérieures  fortement  échan- 
crces  ;  tarses  de  la  même  paire  ayant  leurs  quatre  premiers  articles  for- 
tement dilates  chez  les  mâles ,  garnis  en  dessous  de  brosses  de  poils  ; 
ces  articles  fortement  cordiformes  ;  ceux  des  intermédiaires  moins  larges 
et  plus  triangulaires  ;  le  4®  de  tous  prolongé  au  côté  interne  en  un  lobe 
allongé.  —  Corps  aptère. 

Genre  singulier,  établi  sur  une  espèce  des  îles  Auckland,  qui  a  telle- 
ment, au  premier  aspect,  le  faciès  d'une  Nebria,  que  MIV(.  Guérin- 
Méneville  et  De  Chaudoir,  qui  l'ont  publiée  à  l'insu  l'un  de  l'autre,  se 
sont  accordes  à  lui  imposer  le  nom  spécifique  de  nebrioides.  Le  pre- 
mier de  ces  entomologistes  a  très-bien  fait  ressortir  ses  analogies.  Le 
genre  Migapops  qui  précède  çt  avec  lequel  elle  a  manifestement  les  plus 
grands  rapports,  diminue  un  peu  ce  que  son  organisation  présente  d'a- 
normal, en  la  rendant  moins  isolée. 

BRAGHYCÔELUS. 
De  Chacd.  Bull.  d.  Mosc.  1842,  p.  848. 

Menton  transversal,  faiblement  échancré,  trilobé;  le  lobe  médian 
très-large  à  sa  base,  tronqué  carrément  à  son  extrémité,  plus  court  que 
les  latéraux  ;  ceux-ci  arrondis  en  dehors,  terminés  en  pointe  mousse. 

—  Languette  saillante,  arrondie  à  l'extrémité.  —  Dernier  article  des 
palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  presque  cachées  par 
le  labre,  lisses,  peu  arquées  et  aiguës.  —  Labre  transversal,  entier.  — 
Tête  rétrécie  antérieurement;  épistome  échancré  en  arc  de  cercle.  — 
Yeux  gros,  peu  saillants.  —  Antennes  filiformes,  plus  longues  que  le 
prolhorax,  à  l'^"'  article  gros,  médiocre,  2^  court,  3"^  plus  long  que  lui 
et  les  suivants  ;  tous  plus  ou  moins  obconiques.  —  Prothorax  trans- 
versal, légèrement  rétréci  en  arrière,  recouvrant  un  peu  la  base  des 
élylres.  —  Celles  ci  plus  larges  que  lui,  amples,  ovalaires,  peu  convexes, 

—  Pattes  médiocres;  jambes  en  triangle  allongé;  les  quatre  premiers 
articles  des  quatre  tarses  antérieurs  dilatés  et  garnis  en  dessous  de 
poils  serrés;  le  l*^""  des  antérieurs  triangulaire,  les  suivants  graduelle- 
ment plus  petits,  en  carré  arrondi  aux  angles  ;  les  intermédiaires  moins 
larges,  leur  4e  article  subcordiforme. 

M.  De  Chaudoir,  à  qui  j'emprunte  ces  caractères,  a  établi  ce  genre 
sur  un  insecte  du  détroit  de  Magellan  {B.  Duponli),  qu'il  dit  se  rap- 
procher par  sa  forme  générale  du  genre  Cbaiocercs  de  Dejean, 


ANlSODACTYLIBESl,  577 

mACHROMUS. 
Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  l,  p.  43. 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  courte 
dent  médiane  obtuse.  —  Languette  saillante,  sinuée  au  bout  dans  son 
milieu,  libre;  ses  paraglosses  la  dépassant  un  peu,  obtuses  an  bout.  — 
Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire  et  obtus  à  son  extrémité. 
—  Mandibules  courtes,  arquées  et  obtuses  à  leur  sommet.  —  Labre 
transversal,  un  peu  échancré  en  avant.  —  Tète  brièvement  ovalaire,  à 
peine  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  filiformes  ;  leur  2»  article  le  plus 
court  de  tous;  le  l"^''  plus  gros,  mais  pas  beaucoup  plus  long  que  les 
autres  ;  ceux-ci  égaux.  —  Prothorax  transversal ,  légèrement  cordi- 
forme,  tronqué  en  avant  et  à  sa  base.  —  Elj  très  allongées,  parallèles, 
un  peu  sinuées  au  bout.  —  Pattes  médiocres,  terminées  par  deux  épe- 
rons contigus,  l'externe  ovale,  l'interne  très-petit  ;  les  quatre  premiers 
articles  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  l*""  en  triangle  allongé,  les  deux  sui- 
vants plus  courts,  de  même  forme,  le  i^  transversal,  cordiforme,  échan- 
cré au  bout  ;  tarses  intermédiaires  moins  dilatés,  avec  le  1*""  article 
plus  long  ;  tous  garnis  de  longs  poils  en  dessous.  —  Corps  déprimé, 
ponctué  et  pubescent. 

h' Harpalus  gcrmanns  des  auteurs ,  petit  et  joli  insecte,  commun 
dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe,  compose  à  lui  seul  ce  genre. 
Erichson  l'a  retiré  avec  raison  des  Harpalus,  dont  la  vestiture  de  ses 
tarses  en  dessous  l'éloigné  essentiellement. 

AMPHASIA. 

Newm.  The  ent.  Mag.  Y,  p.  387  (1). 

Genre  à  peine  distinct  des  Diachromcs  et  qui  n'en  diffère  que  parles 
jambes  antérieures,  munies  d'un  seul  éperon  simple,  et  les  tarses  an- 
térieurs plus  dilatés  chez  les  mâles,  avec  leurs  articles  2-3  plus  courts. 
Il  ne  conlient  qu'une  espèce  {À.  fulvicollis)  des  Etals-Unis. 

Les  DiCHEiRus  de  M.  le  comte  De  Mannerheim  ne  m'en  paraissent 
pas  distincts.  Ils  n'en  diffèrent  que  par  leurs  jambes  antérieures  dont 
l'éperon  terminal  est  trifide  (2)  et  leurs  tarses  postérieurs  moins  grêles. 
Toutes  leurs  espèces  sont  de  Californie  (5);  Dejean  avait  placé  parmi 
les  Harpalus  de  la  division  des  Ophoxcs,  les  deux  qu'il  a  connues. 

(1)  Syn.  DiCHEiRUs,  Manh.  Bull  Mosc.  1843,  p.  211. 

(2)  H.  De  Mannerheim  dit  que  ces  jambes  sont  terminées  par  deux  éperons  : 
l'externe  lancéolé,  recourbé  et  excavé  en  dedans,  l'interne  très-petit.  M.  J.  Le 
Conte  (Ânn.  of  the'Lyc.  of  New-York,  V,  p.  184)  a  rectifié  cette  erreur. 

(3)  Harpalus  dilatafus,  brunneus,  DeJ.  Species  IV,  p.  239  et  241.  — ■  J)ich. 


278  rlRABIQUES. 

ANISODACTYLUS. 

ÛEJ.  Species  IV,  p.  132. 

Menton  plus  ou  {noins  transversal,  médiocrement  ou  assez  fortement 
échancré,  sans  dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  angle 
aigu.  —  Languette  étroite,  échancrée  ou  non  en  avant,  libre  dans  une 
partie  de  sa  longueur  ;  ses  paraglosses  larges,  obtuses  au  bout,  la  dé- 
passant un  peu  ou  pas  du  tout.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylin- 
drique et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  arquées  à  leur 
extré.Tiité,  assez  aiguës.  —  Labre  en  carré  transversal,  arrondi  aux 
angles,  entier  ou  un  peu  échancré  en  avant.  —  Tête  médiocre,  subova- 
lairc,  un  peu  rétrécie  postérieurement.  —  Yeux  médiocres,  peu  saillants. 
—  Antennes  de  la  longueur  au  moins  du  prothorax,  filiformes,  à  1«'' 
article  assez  gros,  3^  plus  long  que  les  autres,  ceux-ci  subégaux.  — 
Prothorax  en  carré  transversal  ou  subéquilatéral,  coupé  presque  carré- 
ment à  sa  base  et  en  avant,  faiblement  rétréci  en  arrière  ;  ses  angles 
distincts.  —  Elytres  oblongues  ou  ovalaires,  sinuées  au  bout.  —  Pattes 
médiocres;  jambes  antérieures  faiblement  dilatées  au  bout,  presque 
sans  épines;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  forte- 
ment dilatés  chez  les  mâles;  le  l*""  beaucoup  plus  petit  que  les  deux 
suivants  et  trigone  comme  eux;  le  4e  court,  cordiforme,  échancré  ou 
subbilobé  en  avant;  les  mêmes  des  intermédiaires  autant  ou  moins  di- 
latés, de  même  forme  ou  plus  allongés;  tous  garnis  de  poils  serrés  en 
dessous,  sauf  le  premier  qui  est  nu  ou  spongieux  seulement  en  avant. 

Avant  les  travaux  de  Dejean,  ces  insectes  étaient  confondus  avec  les 
Hakpalus,  dont  ils  sont  très-distincts,  et,  en  les  en  séparant,  cet  ento- 
mologiste a  établi  un  des  meilleurs  genres  qu'il  ait  créé  parmi  ses  Har- 
paliens.  Ainsi  qu'il  l'a  dit,  il  y  a  des  différences  sensibles,  selon  les 
espèces,  dans  la  dilatation  des  tarses  antérieurs  et  intermédiaires  chez 
les  mâles,  el  il  y  en  a  même  où  le  l<?r  article  de  ces  organes  n'est  guère 
plus  petit  que  les  deux  suivants  (i). 

piceiis^  hirsutus,  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  S'-Pétersb.  1843,  II,  p.  61.  —  pa- 
raUeluSj  obtusus,  J.  Le  Conte,  loc.  cit. 

(1)  L'éperon  terminal  des  jambes  antérieures  varie  aussi  beaucoup  sous  le 
rapport  de  la  forme,  et  M.  J.  Le  Conte  (Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  108)  s'est 
servi  de  ce  caractère  pour  diviser  le  genre  en  trois  sections  : 

Les  ANISODACTYLUS  vrais,  qui  ont  cet  éperon  dilaté  à  sa  base; 

Les  Triplectrus,  chez  lesquels  il  est  trifide,  et  qui  ont  en  même  temps  le  corps 
plus  convexe  que  de  coutume; 

Les  ÂPLocENTRus,  cliez  lesquels  il  est  simple  et  qui  ont  les  palpes  un  peu 
épaissis,  avec  le  dernier  article  plus  ovale  que  dans  les  autres  espèces. 

J'ignore  si  ces  divisions  s'appliqueraient  exactement  aux  espèces  de  l'ancien 
continent,  comme  à  celles  de  l'Amérique  du  Nord. 


ANISODACTYLIDES.  279 

Les  AmsoDACTTtus  ne  paraissent  pas  exister  hors  de  l'Europe,  de 
l'Asie,  de  l'Afrique  et  de  l'Amérique  du  Nord  ;  ce  dernier  pays  est 
celui  qui  en  possède  le  plus.  Ils  vivent  sous  les  pierres,  dans  les  champs 
comme  les  Harpalcs.  On  en  connaît  près  d'une  cinquantaine  d'es- 
pèces (I). 

M.  Brullé  (2)  a  fait  la  remarque  très-exacte,  que  plusieurs  Har- 
PALUS  de  Dejean,  propres  à  l'Amérique  du  Sud,  et  remarquables  par 
leurs  couleurs  métalliques,  appartiennent  au  genre  actuel.  Leurs  tarses 
antérieurs  sont  en  effet  garnis  en  dessous  de  brosses  de  poils  et  leur 
1"  article  est  manifestement  plus  petit  que  chacun  des  deux  sui- 
vants (3). 

CRASODAGTYLUS. 

Guèrin-Ménev.  in  Lefebvre,  Voy.  en  Abyssin.  Zool.  Ins.  p.  258. 

Ce  genre  ne  me  paraît  pas  suffisamment  distinct  du  précédent  ;  il  ne 
s'en  distingue  en  effet  que  par  le  premier  article  des  tarses  intermé- 
diaires des  mâles  qui  est  aussi  grand  que  les  suivants.  Il  y  a  là  tout  au 
plus  de  quoi  fonder  une  section,  cet  article  différant  déjà  à  peine  des 
deux  suivants  chez  quelques  Anisodactylcs. 

L'espèce  {C.  punclalus)  que  décrit  M.  Guérin-Méneville ,  se  trouve 
en  Abyssinie. 

ANISOTARSUS. 

Pe  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  41  (4). 

Ce  sont  des  Anisodactylus,  dont  le  menton  est  pourvu  d'une  dent 
médiane  simple  ;  tous  les  autres  caractères  sont  absolument  pareils.  Les 

(1)  Aux  vingt-quatre  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  asiatiques:  A.ptmc- 
tipenniSj  Gebler,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Mosc.  1833,  p.  265  (VA.  obtusus  décrit  en 
même  temps  est  un  Harpalus,  comme  l'indique  le  Catalogue  de  Dejean,  et  comme 
Gebler  l'a  reconnu  lui-même,  Bull.  Mosc.  1847,  p.  350).  — nonsignatus,  Kry- 
nicki,  Bull.  Mosc.  éd.  Lequien,  p.  168.  —  Esp.  africaines  -.A.  Dejeanii,  Duquel, 
Rev.  zool.  1840,  p.  241.  —  melanariuSj,  ca^er,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  192. 
—  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  A.  striafus,  rufipennis,  pinguis,  crassus^  gravi- 
dus,  elUpticus,  subœneuSj,  obscurus^  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  tlie  Unit.  St. 
p.  108.  —  californicus,  confusus,  brevicollis,  consobrinus,  similis,  alternons, 
amaroides,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  182.  —  Esp.  de 
l'Amer,  du  Sud  :  A.  elatus,  flavocinctus,  concinnus,  Erichs.  Arch.  1847,  I, 
p.  70. 

(2)  Voy.  de  d'Orb.  Ent.  p.  35. 

(3)  Tels  sont  les  Harpalus  postions,  amethystinus,  cupripenniSj  'cupreoni- 
tens,  peruvianus,  tucumanus,  et  probablement  encore  un  assez  grand  nombre 
d'autres.  M.  Brullé  lui-môme  (loc.  cit.)  en  a  décrit  plusieurs  belles  espèces  :  A. 
ruficrus,  rufus,  chalceus. 

(4)  Syn.  Spongopus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  105.  —  EuRY- 
TRicHus,  J.  Le  Conte,  ibid.  p.  115. 


èSO  CARABtQtJBJ. 

deux  espèces  (i)  décrites  par  M.  De  Chaudoîr  sont  originaires  du 
Mexique. 

Le  genre  Spongopus  de  M.  J.  Le  Conte  me  paraît  complètement 
identique  avec  celui-ci.  L'espèce  des  Etals-Unis  {S.  verlicalis)  sur 
lequel  il  est  établi,  a,  d'après  la  description  qu'il  en  donne,  le  faciès  des 
deux  espèces  typiques. 

Je  ne  vois  pas  non  plus  en  quoi  on  diffère  le  genre  Ecbytrichus  du 
même  auteur.  Le  premier  article  des  tarses  antérieurs  des  mâles  serait 
un  plus  large,  et  les  intermédiaires  moins  dilatés  que  chez  les  Spon- 
Gopcs.  Mais  ces  modifications  correspondent  à  celles ,  absolument  pa- 
reilles, qu'on  observe  parmi  les  Amsodactvlus.  M.  Le  Conte  rapporte 
six  espèces  à  ce  genre  (2}« 

LECANOMERUS. 
De  Chaud.  Bull.  à.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  446; 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  simple;  ses  lobes  dilatés,  aigus  au 
bout.  —  Languette  tronquée  à  son  extrémité  ;  ses  paraglosses  amples,  de 
même  longueur  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  acu- 
rainé.  —  Mandibules  courtes ,  fortement  arquées  et  aiguës  au  bout.  — 
Labre  carré,  un  peu  transversal.  — Tête  petite,  ovàlaire,  à  peine  rélré- 
cie  en  arrière.  —  Prolhorax  beaucoup  plus  large  qu'elle,  carré  et  arrondi 
sur  les  côtés;  ses  angles  obtus.  —  Elylres  subovales,  assez  fortement 
sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres;  jambes  grêles,  les  anté- 
rieures faiblement  élargies  au  bout;  les  quatre  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés  ;  le  !«''  petit,  triangulaire,  le  2"  très- 
grand,  en  cœur  arrondi ,  le  3«  transversalement  ovale,  beaucoup  plus 
court  que  les  précédents,  le  4"  transversal,  plus  étroit  et  beaucoup  plus 
petit  que  les  précédents,  échancré;  tarses  intermédiaires  un  peu  plus 
étroits  que  les  antérieurs;  tous  munis  en  dessous  de  poils  serrés. 

M.  De  Chaudoir  place  ce  genre  à  côté  des  Stenolophcs  dont  il  a  le 
faciès;  mais  ces  derniers  ont  le  dessous  des  tarses  antérieurs  garni  de 
squammules,  et  appartiennent  à  la  tribu  suivante  ;  ici  ces  organes  sont 
revêtus  de  poils  et  faits  d'ailleurs,  à  très-peu  de  chose  près,  comme  ceux 
des  AisisoDACTYLus.  Le  menton  denté  de  ces  insectes  m'engage  à  les 
placer  à  la  suite  des  Anisotarscs.  Le  genre  est  établi  sur  une  petite  es- 
pèce (L.  insidiosus)  de  l'Australie. 

(1)  A.  brevicolUs,  lœviusculusj  Chaud,  loc.  cit. 

(2)  Harpalus  terminatus,  Say.  —  Harp.  agilis,  dîC/iroM5,  Dej.  —  E.  testa- 
cetw,  nitidipennis,  picem,  J.  Le  Conte,  loc.  cit. 


AmSODACTYLIDES,  28» 

NOTIOBIA; 

Perty^  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  13. 

Genre  établi  sur  un  exemplaire ,  très-probablement  femelle ,  d'un 
insecte  du  Brésil,  et  très-imparfaitement  caractérisé  par  M.  Perty  dans 
les  termes  suivants  : 

Labre  transversal,  rétréci  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes 
cylindrique,  faiblement  atténué  au  bout.  —  Tarses  antérieurs  légèrement 
dilatés.  —  Antennes  filiformes.  —  Yeux  très-saillants.  —  Mandibules 
croisées,  saillantes.  —  Menton  profondément  échancré.  —  Jambes 
échancrées,  munies  d'un  éperon  près  de  l'échancrure.  —  2e  article  des 
palpes  maxillaires  Irès-grand  ;  le  dernier  un  peu  plus  long  que  le  pé- 
nultième. 

M.  Perty  a  placé  ce  genre  à  côté  des  ELAPHRrs,  bien  qu'il  indique  les 
jambes  antérieures  comme  étant  échancrées.  L'espèce  {violacea)  qu'il 
décrit,  est  un  insecte  de  taille  médiocre,  provenant  du  Brésil  austral. 
M.  Brullé,  le  seul  auteur  qui,  depuis,  se  soit  occupé  du  genre,  l'avait 
d'abord  (i)  placé  également  à  la  suite  des  Elaphrcs.  Plus  tard  (2), 
ayant  cru  reconnaître  l'espèce  dans  un  insecte  rapporté  par  M.  A. 
d'Orbigny,  du  pays  des  Guarayos,  il  en  a  fait  un  Hypolithus,  genre 
qui  n'est  pour  lui  qu'une  division  des  Harpalus.  La  figure  que  M.  Perty 
a  publiée  de  cet  insecte  me  rappelle,  quant  à  moi ,  les  formes  des 
Batrachioiv  du  Catalogue  de  Dejean,  genre  inédit  dont  je  n'ai  pas  à 
m'occuper,  mais  qui  est  très-voisin  des  Anisotarsds  et  qui  doit  être 
placé  à  leur  suite  (3).  Toutefois,  ce  n'est  qu'une  présomption,  et  cette 
coupe  générique  de  M.  Perty  reste  douteuse  jusqu'à  nouvel  ordre. 

RHAGODACTYLUS. 
De  Chaud.  Ann.  d.  l.  Soe.  ent.  IV,  p.  431. 

Je  ne  connais  pas  ce  genre  et  ne  puis  que  reproduire  les  caractères 
que  lui  assigne  M.  De  Chaudoir. 

(1)  Hist.  nat,  d.  Ins.  V,  p.  137. 

(2)  In  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  34. 

(3)  Comme  dans  les  Anisotarsus,  le  menton  des  Batrachion  est  pourvu  d'une 
dent  médiane  assez  forte.  Les  quatre  premiers  articles  des  quatre  tarses  an- 
térieurs des  mâles  sont  fortement  dilatés;  le  2«  et  le  3^  sont  manifeste- 
ment plus  larges  que  le  l'^r  et  le  4.^;  tous  sont  plus  cordiformes  que  chez  les 
Anisotarsus  et  les  Anisodactylus.  Le  prothorax  est  rétréci  en  arrière,  avec  ses 
angles  postérieurs  obtus  et  relevés.  Toutes  les  espèces  sont  américaines.  —  J'ai 
eu  entre  les  mains  une  monographie  manuscrite  de  ce  genre,  rédigée  par  M.  Put- 
ïeys,  et  qui  n'a  pas  encore  paru.  Elle  contenait  cinq  espèces,  toutes  inédites: 
B.  chalconotumj  œneum,  Deyrollei,  nitens  et  rana. 


282  CÀRÀSIQCES. 

Une  forte  dent  simple,  très-aiguë,  dans  l'échancrare  du  menton.  — 
Dernier  article  des  palpes  allongé,  cylindrique  et  tronqué  à  l'extrémité. 

—  Mandibules  très-peu  avancées,  très-arquées  et  très-aiguës.  —  Labre 
court,  presque  transverse,  un  peu  arrondi  antérieurement.  —  ïéte 
carrée.  —  Yeux  très-saillants.  '■ —  Antennes  filiformes,  assez  courtes. 

—  Les  2®,  3°  et  4'^  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  fortement  di- 
latés ;  les  2"  et  3«  cordiformes,  le  4«  bilobé  ;  le  1er  court,  triangulaire  et 
peu  dilaté. 

Autant  que  j'en  puis  juger  par  celte  diagnose,  ce  genre  lient  à  la  fois 
des  ANisoDACTVLrs  et  des  Sieholopuus  par  la  structure  de  ses  tarses, 
toutes  réserves  faites  au  sujet  de  la  vestiture  de  ces  organes,  dont 
M.  De  Chaudoir  ne  parle  pas.  Il  ne  contient  qu'une  espèce  du  Brésil 
(li.  brasiliensis),  de  taille  moyenne  et  d'un  vert-brunâtre,  avec  les  an- 
tennes, les  palpes  et  les  pattes  testacés. 

HYPHARPAX. 

Mac-Leay.  Annul.  Jav.  p.  22. 

Genre  remarquable,  dont  les  entomologistes  n'ont  pu  pendant  long- 
temps se  rendre  compte ,  M.  Mac-Leay  l'ayant  imparfaitement  carac- 
térisé et  n'ayant  connu  que  la  femelle.  M.  Hope  (i)  ayant  depuis  figuré 
le  mâle  avec  des  détails,  il  est  possible  de  s'en  faire  maintenant  une 
idée  satisfaisante,  quoique  la  languette  et  la  vestiture  des  tarses  en  des- 
sous, chez  les  mâles,  soient  encore  inconnues. 

Menton  transversal,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  assez  forte 
dent  simple  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors,  terminés  en  pointe 
assez  aiguë.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  fusiforme,  tronqué 
au  bout.  —  Mandibules  courtes,  arquées  et  aiguës.  —  Labre  transver- 
sal, arrondi  aux  angles,  légèrement  échancré  en  avant. — Tête  médiocre, 
un  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  plus  longues  que  le  prothorax, 
grossissant  un  peu  à  leur  extrémité,  à  l'^''  article  plus  long  et  plus  gros 
que  les  suivants;  ceux  ci  subégaux.  —  Prothorax  transversal,  arrondi 
sur  les  côtés,  très-légèrement  rétréci  en  arrière,  ayant  deux  fossettes  à 
sa  base,  près  des  angles  postérieurs.  —  Elytres  médiocres,  parallèles, 
arrondies  au  bout,  striées.  —  Pattes  robustes,  médiocres;  cuisses  posté- 
rieures des  mâles  grosses,  unidentées  en  dessous  ;  jambes  de  la  même 
paire  arquées,  finement  crénelées  en  dedans  sur  toute  leur  longueur;  les 
iqualre  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  fortement  dilatés 
dans  le  même  sexe  ;  leurs  articles  fortement  cordiformes,  arrondis  aux 
angles,  le  2«  un  peu  plus  grand  que  les  autres,  ceux-ci  égaux 

D'après  la  description  de  M.  Mac-Leay,  les  cuisses  et  les  jambes  pos- 
térieures ne  présenteraient  rien  de  particulier  chez  la  femelle.  Ce  n'est 

(1)  The  Coleopt.  Manual,  pi.  2,  f.  3  a-e. 


ANlSODACTYtlDES.  284 

que  d'après  la  figure  de  M.  Hopc,  que  j'indique  le  2^  article  des  tarses 
des  mâles,  comme  plus  grand  que  les  antres.  Cette  inégalité  entre  ces 
articles  qui  n'existe  que  dans  la  tribu  actuelle,  me  fait  peiiscr  que  les 
tarses  en  question  sont  garnis  de  poils  et  non  de  squammules  en  dessous. 
L'espèce  {H.  laleralis)  sur  laquelle  ce  genre  est  établi,  se  trouve  à 
Java  ;  c'est  un  insecte  de  taille  moyenne,  noir,  avec  les  pattes,  le  som- 
met des  élytres,  les  antennes  et  les  palpes,  ferrugineux. 

GYNANDROMORPHUS. 

Dej.  SpeciesIV,  p.  186. 

Ce  genre  ne  diffère  des  Diachromus  d'Erichson  (supra  p.  277)  que  par 
les  caractères  suivants  : 

Tête  presque  triangulaire  et  rétrécie  postérieurement.  —  Jambes 
antérieures  des  mâles  terminées  par  un  seul  éperon  simple  ;  leurs  quatre 
premiers  articles  très-fortement  dilatés  dans  le  même  sexe  :  le  l'''' 
triangulaire,  les  deux  suivants  transversaux,  à  peine  en  cœur,  le  4"  très- 
fortement  cordiforme  et  presque  bilobé  ;  les  mêmes  articles  moins  di- 
latés aux  tarses  intermédiaires  ;  le  1'^''  article  des  tarses  antérieurs  des 
femelles  triangulaire,  beaucoup  plus  grand  que  les  suivants  et  surpas- 
sant même  sous  ce  rapport  le  l*^""  des  mâles  ;  tous  ces  tarses  dans  les 
deux  sexes  garnis  d'une  brosse  serrée  de  poils  en  dessous. 

L'unique  espèce  {G.  elruscus)  de  ce  genre  est  propre  au  midi  de 
l'Europe  où  elle  n'est  pas  rare,  et  extrêmement  voisine,  sous  le  rapport 
des  couleurs,  du  Diachromus  gcrmanus  ;  elle  est  seulement  un  peu  plus 
grande  et  plus  allongée.  Comme  ce  dernier  on  l'avait  placée  autrefois 
parmi  les  Harpalus  du  groupe  des  Opuonos. 

GYNANDROTARSUS.     . 

Lafertê-Sêi^ect.  Ami.  cl.  l.  Soc.  eut.  X,  p.  202. 

Mêmes  caractères  que  les  Gynandbomorphus,  sauf  les  points  sui- 
vants : 

Menton  assez  fortement  et  quadrangulairement  échancrê,  sans  dent 
médiane.  —  l*''  article  des  tarses  antérieurs  des  femelles  plus  du  double 
plus  grand  que  celui  des  mâles,  élargi  et  arrondi  en  avant,  garni  en 
dessous  d'une  brosse  de  poils  très-serrés,  s'étendant  jusqu'au  3*=  article 
et  cachant  le  2*=  qui  n'est  visible  qu'en  dessus. 

A  quoi  il  faut  ajouter  que,  tandis  que  le  Gynandromorphus  elruscus 
est  ponctué  et  pubescent  comme  les  Ophoncs,  l'espèce  unique  du  genre 
actuel  a  les  téguments  glabres  et  brillants  des  Harpalcs  proprement 
dits.  C'est  un  petit  insecte  originaire  du  Texas  et  que  M.  De  Laferté- 
Séneclerre  nomme  G.  harpaloides. 


28*  CARABÏQTTEg^ 

GYNANDROPUS. 
Deï.  Species  \,  p,  817. 

Genre  cgalemenl  voisin  des  Gynandromorphus  et  présentant  les  dif- 
férences qui  suivent  : 

Menton  assez  court,  sans  dent  médiane.  —  Labre  un  peu  arrondi  en 
avant.  —  Prothorax  presque  carré ,  avec  ses  côtés  arrondis.  —  Les 
quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  moins  dilatés  ;  le  l*""  assez 
grand,  subtriangulaire,  les  trois  suivants  décroissant  graduellement,  sub- 
cordiformes  et  bifides  ;  les  intermédiaires  moins  larges,  avec  leur  l""!" 
article  pas  plus  grand  que  les  autres;  le  1er  des  larses  antérieurs  des 
femelles  un  peu  plus  grand  que  celui  des  mâles,  et  le  1"  des  intermé- 
diaires notablement  plus  grand  que  les  suivants. 

Le  faciès  s'éloigne  en  même  temps  de  celui  des  Harpalus  et  se  rap- 
proche de  celui  de  certains  Stenolopuds.  On  en  connaît  trois  espèces 
dont  deux  de  l'Amérique  du  Nord  et  une  du  Brésil  (i). 

HYPH^REON. 

Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  22. 

J'ignore  absolument  ce  que  peut  être  ce  genre,  établi  par  M.  Mac- 
Leay  sur  un  insecte  femelle  de  Java.  La  figure  qu'en  a  donnée 
M.  Hope  (2)  ne  jette  aucun  jour  sur  cette  question  qui  ne  pourra  être 
tranchée  que  lorsque  le  sexe  mâle  sera  connu.  Je  ne  puis  donc  que  re- 
produire les  caractères  du  genre,  tels  que  les  expose  M.  Mac-Leay  : 

Antennes  pilosules  ou  pubescentes;  leur  3e  article  deux  fois  plus  long 
que  le  2".  —  Labre  carré.  ~  Mandibules  assez  longues,  aiguës.  — 
Dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé ,  grêle ,  obconique  ;  le 
dernier  des  labiaux  plus  court,  subulé.  —  Menton  muni  d'une  petite 
dent  simple  et  aiguë.  —  Tête  oblongue,  glabre;  les  côtés  de  la  face 
subparallèles  et  fovéolés.  ~  Prothorax  lisse,  brillant,  caîiaîiculé,  pres- 
que carré,  arrondi  sur  les  côté-;  ses  bords  latéraux  submarginés  et  sub- 
ponctués, le  postérieur  subponctué,  avec  une  fossette  à  peine  visible  de 
chaque  côté.  —  La  2e  strie  des  élylres  près  de  la  suture  courte. 

L'espèce  en  question  {H.  reflexus)  est  un  petit  insecte  de  trois  lignes 
de  long,  d'un  noir  !)rillant.  avec  les  antennes  et  les  parties  de  la  bouche 
d'un  brun  de  poix,  les  pattes  obscures  et  les  cuisses  testacées. 

(1)  Esp.  de  rAmériquc  du  Nord  :  G.  amerkanus,  Dej.  toc.  cit.  —  elongattis, 
J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  tlie  Unit.  St.  p.  136.  —  Esp.  du  Brésil  :  G.  brasi- 
liensis,  Cliaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  44. 

(2)  The  Col.  Man.  II,  Tab.  II,  f.  5. 


nÂRPALlDB3<  28^ 

TRIBU  XXX. 
IIARPALIDES. 

Languette  plus  ou  moins  libre  à  son  extrémité,  rarement  souciée  à 
ses  paraglosses.  —  Les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  et 
assez  souvent  ceux  des  intermédiaires  dilatés  chez  les  mâles,  très-ex- 
ceplionneilement  chez  les  femelles  aussi,  et  garnis  en  dessous  de  squam- 
mules  pectiniformes  et  de  cils  épineux. 

Celte  tribu  est  plus  riche  en  espèces  et  en  genres  que  les  deux  pré- 
cédentes. Je  suis  parti,  comme  pour  les  Anisodactylides,  de  la  structure 
des  tarses  dans  la  classiDcation  qui  suit,  et  je  n'ai  mis  qu'au  second 
rang  celui  emprunté  à  la  grosseur  de  la  tête,  dont  ont  fait  usage,  en 
première  ligne,  Latreille  et  Dejean.  Mais  ces  genres  formant  un  réseau 
irès-compliqué,  je  ne  suis  rien  moins  que  satisfait  des  résultats  auxquels 
je  suis  arrivé. 

L'Europe  est  mieux  partagée  en  genres  de  celte  tribu  que  pour  les 
Cratocérides  et  les  Anisodactylides.  Sur  les  vingt-trois  qui  suivent  il  y 
en  a  six,  Acinopcs,  Bradycellcs,  Harpalcs,  Amblysïomcs,  Acn- 
PALPcs  et  Stenolophus,  dont  elle  possède  des  représentants.  Les  autres 
sont  à  peu  près  également  répartis  entre  l'ancien  et  le  nouveau  con- 
tinent. 

11.   Tarses  antérieurs  dilatés  dans  les  deux  sexes  :  Trichopselaphus,  Acinopus, 

II.  cliez  les  mâles  seulement. 

A  Tarses  intermédiaires  non  dilatés  chez  les  mâles. 

Tète  grosse,  robuste,  plus  ou  moins  renflée  en  arrière  :  Cratacanthus,  Para" 
mecus,  Cylloscelis. 

Tête  courte,  large,  peu  convexe^  demi-circulaire  en  avant  :  Barysotniis. 

Tête  médiocre,  plus  ou  moins  rétrécie  en  arrière  :  Lissopterus,  BradybœnuSj 
Ooidius,  Ctenomerus,  Bradycellus. 

B   Tarses  intermédiaires  dilatés  chez  les  mâles. 

a     Tète  médiocre^  plus  ou  moins  rétrécie  en  arrière. 

Pénultième  article  des  quatre  tarses  antérieurs  non  véritablement  bi- 
loljé  :  Anisocnemus ,  Harpalus,  Gnathaphanus,  Orthogenium,  Geo- 
dromusj  PlatymetopuSj  Amblystomus,  Acupalpus. 

Pénultième  article  des  mêmes  tarses  bilobé  :  Stenolophus,  Anoplo-*, 
genius. 

aa  Xôtç  grande;  an-ondie  eu  avaot  :  HippQlœti$i 


286  CABABIQ0ES. 


TRICHOPSELAPHUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  399- 

Mâle  :  Menton  transversal ,  très-concave  ,  profondément  échancré, 
sans  dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  fortement  arrondis  en  dehors, 
aigus  au  bout.  —  Languette  saillante ,  évasée  et  tronquée  en  avant, 
libre  dans  une  grande  partie  de  sa  longueur  ;  ses  paraglosses  étroites, 
acuminées  au  bout  et  un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes  très-ro- 
bustes; leur  dernier  article  gros,  renflé,  ovalaire,  tronqué  et  cilié.  — 
Mandibules  courtes,  médiocrement  arquées.  —  Labre  court,  arrondi 
aux  angles,  canaliculé  en  dessus,  assez  fortement  et  étroitement  échan- 
cré en  avant.  —  Tête  médiocre,  non  rétrécie  en  arrière;  épistome 
trapézoide,  subéchancré  en  avant.  —  Yeux  assez  gros  et  assez  sail- 
lants. —  Antennes  un  peu  plus  courtes  que  le  prothorax,  à  l^i"  ar- 
ticle allongé,  subcylindrique,  2e  court.  Sa  plus  long  que  lui  et  les  sui- 
vants ;  ceux-ci  subégaux,  un  peu  comprimés.  —  Prolhorax  à  peine 
transversal,  rétréci  en  arrière;  ses  angles  obtus  ;  les  postérieurs  relevés. 
—  Elytres  convexes,  parallèles,  arrondies  au  bout.  —  Pattes  assez 
longues;  jambes  antérieures  robustes,  dilatées  à  leur  extrémité;  cuisses 
postérieures  grosses,  fortement  unidentées  en  dessous  ;  jambes  de  la 
même  paire  arquées,  crénelées  et  ciliées  dans  toute  leur  longueur  en 
dedans  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  forte- 
ment dilatés,  triangulaires,  décroissant  successivement,  le  4"  échancré; 
tous  velus  en  dessous  et  garnis  de  squammules  disposées  en  chevrons; 
les  intermédiaires  à  peine  élargis,  sans  squammules. 

Femelle  :  Plus  petite  et  plus  étroite  que  le  mâle;  cuisses  postérieures 
non  renflées  ;  jambes  de  la  même  paire  droites,  les  quatre  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  dilatés;  le  l"""  fortement,  beaucoup  plus 
long  que  les  suivants  et  triangulaire,  les  trois  autres  faiblement  et  cor- 
diformes  ;  tous  sans  poils  ni  squammules  en  dessous. 

M.  De  Chaudoir  n'a  eu  à  sa  disposition  que  la  femelle  de  ce  genre, 
et  Erichson  (i)  a  fait  connaître,  sans  entrer  dans  aucun  détail,  que 
chez  les  mâles  les  pattes  postérieures  sont  conformées  comme  dans  le 
genre  Hypharpax  de  M.  Mac-Leay.  J'ai  sous  les  yeux  les  deux  sexes 
de  l'espèce  {T.  subiridescens)  décrite  par  le  premier  de  ces  entomolo- 
gistes, ce  qui  me  permet  de  compléter  les  caractères  de  ce  genre  re- 
marquable. Par  la  structure  des  tarses  antérieurs  de  la  femelle  il  se 
rapproche  des  Gynandkotabsus  et  Gv^fANDROPus,  mais  la  veslilure  de 
ceux  des  mâles  en  dessous  oblige  de  le  placer  dans  la  tribu  actuelle.  Cet 
ifisecte  est  d'assez  grande  taille  et  a  le  facks  de  certaines  Fluosia 

(1)  Arch.  1845,II,p.259. 


HABPAtlDBS.  287 

plutôt  que  d'un  Harpalide,  Il  est  d'un  noir  assez  brillant,  avec  les 
parties  de  la  bouche  et  les  pattes  d'un  ferrugineux  obscur.  Le  mâle  a 
sur  les  élytres  des  reflets  irisés  beaucoup  plus  prononces  que  chez  la  fe- 
melle. D'après  une  communication  faite  par  M.  Deyrolle,  à  la  Société  en- 
tomologique  de  France,  cet  insecte  est  quelquefois  rejeté  en  immense 
quanlilé  par  les  vagues  de  la  mer  sur  les  côtes  du  Brésil  méridional. 

ACINOPUS. 
(Ziecler)  Dej.  Species  l\,  p.  31  (1). 

Menton  transversal,  assez  concave,  médiocrement  et  quadrangulaire- 
ment  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  simple,  petite  ou  médiocre  ; 
ses  lobes  latéraux  tronqués  obliquement  en  dehors,  terminés  en  pointe 
assez  aiguë.  —  Languette  grêle,  libre  et  tronquée  ou  un  peu  arrondie 
à  son  extrémité  :  ses  paraglosses  larges,  contiguës,  beaucoup  plus  lon- 
gues qu'elle  et  fortement  arrondies  au  bout.  —  Palpes  relativement 
grêles  ;  leur  dernier  article  subfusiforme  et  tronqué  à  son  sommet.  — 
Mandibules  robustes,  assez  saillantes,  striées  en  dessus,  arquées  et  ob- 
tuses à  leur  extrémité.  —  Labre  carré,  arrondi  aux  angles,  fortement 
et  étroitement  échancré  en  avant,  —  Tête  très-forte,  surtout  chez  les 
mâles,  non  rétrécie  en  arrière,  renflée  en  dessus  et  penchée.  —  Yeux 
petits,  distants  du  prothorax,  peu  saillants.  —  Antennes  peu  robustes, 
au  moins  de  la  longueur  du  prothorax,  à  l^i"  article  assez  long,  médio- 
crement gros,  subcylindrique,  2"  obconique,  assez  court,  3^  de  même 
forme,  plus  long  que  lui  et  les  suivants;  ceux-ci  un  peu  comprimés, 
égaux.  —  Prothorax  en  carré  transversai,  un  peu  rétréci  en  arrière, 
assez  convexe.  —  Elytres  généralement  courtes,  parallèles,  convexes, 
subsinuées  au  bout.  —  Pattes  médiocres,  robustes  ;  jambes  antérieures 
et  intermédiaires  dilatées  au  bout,  rugueuses  et  épineuses;  les  éperons 
des  premières  très-forts;  tarses  presque  pareils  dans  les  deux  sexes; 
les  quatre  premiers  articles  des  antérieurs  assez  dilatés,  fortement 
triangulaires,  ceux  des  intermédiaires  un  peu  moins  larges;  tous  for- 
tement ciliés  en  dessous  et  garnis  de  squammules  disposées  en  chevrons 
chez  les  mâles,  ciliés  et  épineux  chez  les  femelles.  —  Corps  subcylin- 
drique, court  ou  un  peu  allongé;  dans  le  premier  cas,  très-épais  et  très- 
robuste. 

Insectes  de  taille  assez  grande  ou  au  moins  moyenne,  noirs  et  voisins, 
par  leur  forme  générale,  des  Cratacanthus  et  des  Paramecus  qui  sui- 
vent, et  en  avant  desquels  Dejean  les  a  immédiatement  placés,  avec  rai- 
son. Ils  s'en  distinguent  principalement  par  la  structure  de  leurs  tarses 
dans  les  deux  sexes.  Leurs  espèces  appartiennent  principalement  à  la 

(1)  Syn.  ScARlTES,  Oliv.  Eat.  III,  p.  36.  -=  Harpalus,  Latreille,  olim, 
Siurm^ctc. 


i^8  CARABIQUESi 

Faune  méditerranéenne  et  à  celle  des  pays  voisins  ;  une  seule  {mega- 
cephalus)  étend  son  habitat  jasqxï aux  environs  de  Paris;  une  autre  est 
indiquée  comme  originaire  de  l'Australie  ;  il  reste  à  savoir  si  elle  ap- 
partient réellement  à  ce  genre.  On  en  a  déjà  décrit  une  vingtaine  d'es- 
pèces (0  ;  mais  comme  ce  sont  des  insectes  difficiles  à  caractériser,  il  y 
en  a  probablement  dans  le,  nombre  plusieurs  à  rejeter. 

CRATACANTHUS. 

Dei.  Species  IV,  p.  40. 

Menton  assez  court,  très-concave,  profondément  échancré,  muni 
d'une  forte  dent  médiane  simple,  égalant  ses  lobes  latéraux  ;  ceux-ci 
larges,  coupés  obliquement  en  avant.  —  Languette  saillante,  en  carré 
allongé,  tronquée  au  bout,  libre  en  grande  partie  ;  ses  paraglosses  larges, 
arquées,  obtuses  au  bout  et  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article 
des  palpes  subovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  médiocres, 
robustes,  arquées  et  subobtuses  à  leur  extrémité.  —  Labre  en  carré 
transversa!,  à  peine  écbancré  en  avant.  —  Tête  forte,  un  peu  plus  lon- 
e-ue  que  large,  presque  renflée  en  arrière.* — Yeux  médiocres,  peu 
saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  courtes  que  le  prothorax,  ûliformes, 
comprimées,  à  1"  article  gros,  cylindrique,  peu  allongé,  3«  plus  long 
que  les  suivants,  ceux-ci  subégaux.—  Prothorax  subcylindrique,  assez 
fortement  rétréci  en  arrière,  marginé  latéralement ,  à  peine  échan- 
cré en  avant,  avec  ses  quatre  angles  distincts.  —  Elytres  courtes, 
en  cylindre  un  peu  déprimé,  arrondies  au  bout.  —  Pattes  courtes; 
cuisses  antérieures  assez  robustes;  jambes  de  la  même  paire  médio- 
crement élargies  au  bout  et  munies  d'une  rangée  de  petites  épines  égales 
entre  elles  sur  leur  tranche  externe  ;  tarses  antérieurs  ayant  leurs  qua- 
tre premiers  articles  faiblement  dilatés  chez  les  mâles,  courts,  trigones, 
à  angles  arrondis,  le  1er  plus  long  que  les  autres  ;  tous  garnis  en  des- 
sous, sauf  le  1",  de  petites  squammules. 

Dejean  a  fondé  ce  genre  sur  une  espèce  (C.  pensyîvanicus)  assez 
commune  aux  Etats-Unis,  qui,  au  premier  aspect,  ressemble  assez  à  un 
AciNOPus,  mais  qui  en  diffère  beaucoup  par  ses  caractères  génériques. 
Cet  insecte,  d'assez  petite  taille,  est  d'un  brun-rougeàlre  brillant. 

(1)  Aux  sept  espèces  déciites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  européennes  :  A.  minutus, 
subquadrutus,  Brullé,  Expéd.  d.  Morée,  Ent.  p.  118  sq.  —  Esp.  asiatiques  :  A. 
lœvigatus  {megacephaliis  var.),  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  128.  —  striolatus,  Zoubk. 
Bull.  Mosc.  1833,  éd.  Lcquien,  p.  303.  —  nitidus  [striolafus  Zoubk.),  Falderm. 
Faun.  ont.  Transe.  I,  p.  77  sq.  —  emarginatus,  eurycephalus.  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1842,  p.  828  ?,(\.—  mkrocephalus,  Falderm.  Col.  ab  ill.  Bungio,  etc.  p.  19. 
—  Esp.  africaines:  A.  gutturosus,  Buq.  Rev.  zool.  1810,  p.  241.  —  Lepele- 
tieri,  mauritaniens,  elongatus,  Lucas,  Explor.  de  l'Alger.  Ent.  p.  66  sq.  Tab.  IX, 
f.  i_3.  _  gsp.  australienoe  :  A.  australis^  Hope,  Traos,  t»f  the  ent.  Soc.  IV, 
f.  105, 


^AnAMËct]s. 

i)»j.  Speciet  IV,  p.  43. 

Genre  extrêmement  voisin  des  Cbatacanthcs  et  qui  mérité  à  peind 
d'en  être  séparé  ;  il  n'en  diffère  que  par  les  caractères  suivants  : 

Menton  plus  grand,  moins  concave  et  muni  d'une  dent  médiane  ar- 
rondie à  son  sommet  et  beaucoup  plus  courte  que  les  lobes  latéraux.  — 
Paraglosses  de  la  languette  plus  grêles,  petites  et  acuminées  au  bout, 
du  reste  semblables,  ainsi  que  la  languette  elle-même.  —  Mandibules 
plus  longues  et  plus  aiguës  à  leur  extrémité,  qui  est  légèrement  re- 
courbée de  haut  en  bas.  —  Labre  assez  fortement  échancré  en  demi- 
cercle. 

Pour  tout  le  reste,  les  deux  genres  sont  semblables  ;  seulement  les 
Parameccs  sont  un  peu  plus  allongés  et  leurs  élytres  sont  très-faible- 
ment striées,  parfois  même  presque  lisses,  ce  qui  modifle  le  faciès  gé- 
néral. Dejean  a  établi  cette  coupe  sur  deux  espèces  (P.  cylindricus  et 
lœvigatus)  qu'il  indique  à  tort  comme  se  trouvant  aux  environs  de 
Buenos-Ayres.  Elles  sont  originaires  des  Andes  du  Chili,  sur  le  revers 
oriental  desquelles  je  les  ai  trouvées  abondamment  sous  des  pierres. 
Depuis,  deux  autres  espèces  du  Chili  également  ont  été  décrites  (i). 

CYLLOSCELIS. 

CuRTis^  Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  187. 

Menton  assez  grand,  profondément  et  étroitement  échancré,  muni 
d'une  dent  médiane  simple,  notablement  plus  courte  que  ses  lobes  laté- 
raux ;  ceux-ci  larges,  arrondis  en  dehors,  terminés  à  leur  bord  interne 
par  une  petite  dent.  —  Palpes  courts;  leur  dernier  article  subovalaire  et 
obtus.  —  Mandibules  robustes,  largos  à  la  base,  fortement  arquées  et 
aiguës  au  bout,  striées  obliquement  en  dessus.  —  Labre  en  carré  trans- 
versal, faiblement  échancré  en  avant.  —  Tête  assez  forte,  non  rétrécie 
en  arrière.  —  Yeux  médiocres,  peu  saillants.  —  Antennes  pas  plus 
longues  que  la  tête,  à  l'''  article  gros,  subovalaire,  assez  long,  2e  court, 
3«  beaucoup  plus  long  que  lui  et  les  suivants  ;  ceux-ci  très-courts,  serrés, 
subcylindriques.  —  Prothorax  subtransversal,  convexe,  cordiforme. 
—  Elytres  parallèles,  convexes,  arrondies  à  leur  extrémité.  —  Pattes 
courtes;  les  antérieures  robustes;  leurs  cuisses  renflées;  leurs  jambes 
dilatées  à  leur  extrémité,  faiblement  échancrées,  épineuses  sur  leur 
tranche  externe  et  leur  face  antérieure  ;  leurs  éperons  très-forts  ;  les 
quatre  premiers  articles  de  leurs  tarses  médiocrement  dilatés  chez  les 

(1)  P.  mger,  Casteln.  Et.  ent.  p.  68.  —  paraMus,  Chaud.  Bull,  Mosc.  1843, 
p.  779. 

Coléoptères.    Tonîc  I,  19 


290  C  ARABIQUES. 

mâles,  triangulaires,  plus  longs  que  larges,  le  1er  beaucoup  plus  grand 
que  les  autres  ;  jambes  intermédiaires  Irès-épineuses,  les  postérieures 
plus  longues  et  arquées- 
Cette  formule  générique  est  extraite  de  celle  très-étendue  qu'a  don- 
née M.  Curtis,  mais  dans  laquelle  il  a  omis  la  languette  et  la  vesliture 
du  dessous  des  tarses.  Elle  suffit  néanmoins  pour  faire  voir  que  ce 
genre  a  les  plus  grands  rapports  avec  les  Cratacantiids  et  surtout 
avec  les  Parameccs,  dont  peut-être  il  ne  doit  pas  être  séparé.  Jel'aurais 
même  réuni  à  ces  derniers,  si  M.  Curtis  n'indiquait  pas  le  labre  comme 
faiblement  échancré  et  les  jambes  postérieures  comme  étant  arquées. 
Tous  les  autres  caractères  sont  identiques.  La  patrie  môme  de  l'unique 
espèce  (C.  eUiplicus)  sur  laquelle  il  est  établi,  parle  en  faveur  de  ce 
rapprochement.  Elle  est  en  effet  originaire  de  la  Patagonie. 

BARYSOMUS. 

Dej.  Species  IW,  p.  56. 

Menton  transversal,  profondément  échancré  en  demi-cercle;  ses  lobes 
latéraux  larges,  en  triangle  obtus.  ^-  Languette  étroite,  en  carré  al- 
longé ,  soudée  avec  ses  paragiosses  ;  celles-ci  larges ,  unies  ensemble 
au-devant  d'elle,  échancrces  en  cœur  et  fortement  arrondies  aux  angles. 
—  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandi- 
bules courtes,  très-larges  à  la  base  ,  arquées  dès  celle-ci  et  dépassant  à 
peine  au  repos  le  bord  antérieur  de  la  tête.  —  Labre  fortement  trans- 
versal, faiblement  échancré,  arrondi  aux  angles.  —  Têle  très-courte, 
transversale,  non  réirécie  en  arrière,  arrondie  en  avant  :  épistome  forte- 
ment échancré  eu  demi-cercle.  —  Yeux  assez  grands,  déprimés.  — 
Antennes  peu  robustes,  cylindriques,  à  1'=''  article  médiocrement  gros, 
2^  court,  3"  et  4«  presque  aussi  longs  que  le  ler  ;  les  autres  un  peu  plus 
courts.  —  Prothorax  transversal,  non  rétréci  à  sa  base  et  exactement 
appliqué  contre  celle  des  élytres,  assez  fortement  échancré  en  avant, 
avec  ses  angles  antérieurs  saillants.  —  Elytres  de  la  largeur  du  pro- 
thorax, ovales,  parallèles  et  sinuées  au  bout.  —  Pattes  courtes  ;  jambes 
antérieures  médiocrement  larges ,  épineuses  sur  leur  tranche  externe  ; 
les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilates 
chez  les  mâles,  courts,  serrés,  garnis  de  petites  squammules  en  des- 
sous ;  le  !««•  sublriangulaire,  plus  long  que  les  autres,  ceux-ci  un  peu 
cordiformes. 

Ce  genre  est  un  des  plus  tranchés  de  cette  tribu;  la  forme  de  la  tête, 
qui  rappelle  un  peu  celle  des  Dylicides,  suffirait  à  elle  seule  pour  le 
faire  reconnaître.  Celle  de  sa  languette  n'est  pas  moins  remarquable  (i). 

(1)  Je  lai  décrite  d'après  le  B.  metalUcus  ;  il  est  possible  que  dans  les  autres 
espèces  elle  se  modiiic. 


HABPAL1DES.  291 

Ces  insectes  sont  de  taille  au-dessous  de  la  moyenne,  d'un  faciès  plus 
lourd  que  celui  des  Harpalcs,  et  originaires  des  Indes  orientales  et  de 
l'Amérique.  On  n'en  connaît  jusqu'ici  que  six  (i). 

LISSOPTERUS. 
Waterh.  Annals  ofnat.  Hist.  XI,  p.  281. 

Genre  singulier,  établi  sur  un  insecte  des  îles  Faikland,  qui,  avec  des 
formes  très-voisines  de  celles  de  la  Feronia  melanaria  d'Europe,  a 
les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  comme  chez  les 
Harpalides.  D'après  M.  Waterhouse,  ses  caractères  seraient  les  sui- 
vants : 

Menton  profondément  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  peu  sail- 
lante et  tronquée  au  bout.  —  Palpes  filiformes;  leur  dernier  article 
tronqué  à  son  extrémité.  —  Mandibules  médiocres ,  inerraes  en  dedans, 
aiguës.  —  Labre  transversal,  échancré  en  avant.  —  Antennes  médio- 
cres ;  leurs  articles  subégaux.  —  Tète  ovalaire,  assez  large  ,  subdé- 
primce.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que  long,  un  peu  rétréci  en 
arrière,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés.  —  Elytres  allongées,  paral- 
lèles. —  Pattes  médiocres;  jambes  antérieures  épaissies  dans  les  mâles 
à  leur  extrémité;  tarses  de  la  même  paire  ayant  leurs  quatre  premiers 
articles  dilatés  dans  ce  sexe  ;  le  1er  triangulaire,  les  autres  transversaux. 
—  Corps  allongé  et  déprimé. 

M.  Waterhouse  place  ce  genre  parmi  les  Féronides  ;  mais  la  struc- 
ture de  ses  tarses  antérieurs  chez  les  mâles  en  fait,  malgré  son  faciès, 
un  Harpalide.  Seulement  c'est,  selon  toutes  les  apparences,  un  groupe 
de  transition  entre  ces  deux  tribus.  La  vesliture  des  organes  eu  ques- 
tion n'étant  pas  indiquée ,  ce  n'est  que  provisoirement  que  je  le  place 
dans  la  tribu  actuelle  ;  il  est  probable  qu'elle  consiste  en  squam- 
mules. 

Cet  insecte  est  long  de  six  à  huit  lignes,  noir,  avec  ses  élytres  lisses  ; 
chacune  d'elles  a,  près  des  bords  latéraux  ,  deux  petites  taches  rouges 
parfois  effacées,  l'une  près  de  la  base,  l'autre  avant  l'extrémité.  Il  a  été 
trouvé  par  M.  Darwin,  dans  le  mois  de  mars,  sur  les  bords  de  la  mer. 
M.  Waterhouse  le  nomme  L.  quadrinotalus. 

(1)  Esp.  indiennes  :  B.  Gyllenhalii,  semivittatus ,  Dej.  Species,  loc.  cit.  — 
Esp.  du  Mexique  :  B.  Hœpfneri,  Dej.  loc.  cit. — Esp.  de  l'Amer,  du  Sud  :  B.  metal- 
UcuSj  Reiclie,  Rev.  zool.  1843,  p.  141.  —  cayennensis,  CàsMn.  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  Ij  p.  395.  Plus  tard  (Hist.  nat.  d.  Coléopt  .1,  p.  95),  M.  De  Castclnau  a  placé 
cet  insecte  parmi  les  BRADYB.tNu.s;  mais,  d'.tiircs  sa  description,  il  me  paraît 
appartenir  ici;  d'ailleurs,  les Bradyb.enus  sont d-kkaàns.  —  cephalotcs,  Erichs. 
m  Schomb.  Guyana,  III,  p.  556. 


BRâMBMIjS. 
Dej.  Species  IV,  p.  160.     ' 

Menton  court,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  très-petite  dent  à 
peine  visible ,  parfois  absente  ;  ses  lobes  latéraux  larges ,  en  triangle 
assez  aigu.  —  Languette  des  Barysomus.  —  Dernier  article  des  palpes 
ovalaire,  assez  aigu  et  un  peu  arqué.  —  Mandibules  courtes,  arquées 
et  assez  aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  en  carré  sublransversal, 
presque  entier.  —  Tète  médiocre,  rélrécie  en  avant,  non  en  arrière, 
plus  longue  que  large.  —  Yeux  assez  saillants.  —  Antennes  assez  ro- 
bustes, Dliformcs,  de  la  longueur  du  prolhorax,  à  l^r  article  assez  gros, 
2^  et  3"  obconiques,  celui-ci  plus  long  que  celui-là  ;les  suivants  égaux, 
cylindriques.  —  Prolhorax  transversal,  un  peu  rétréci  en  arrière,  légère- 
ment échancré  en  avant,  avec  ses  angles  distincts.  —  Elytres  de  la 
largeur  du  prothorax  à  leur  base,  ovales,  parallèles,  sinuées  au  bout, 
peu  convexes.  —  Pattes  courtes;  jambes  antérieures  médiocrement 
larges,  peu  épineuses  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
légèrement  dilatés  chez  les  mâles,  garnis  en  dessous  de  deux  rangs  de 
squammules;  les  articles  serrés,  trigones,  à  angles  aigus,  les  trois  pre- 
miers subégaux,  le  ¥  plus  petit. 

La  forme  de  la  languette  établit  un  rapport  étroit  entre  ce  genre  et 
les  Barysomus.  Mais  la  forme  générale,  et  celle  de  la  tête  en  particu- 
lier, sont  différentes.  Ces  insectes  sont  tous  africains,  de  taille  à  peine 
moyenne,  d'un  faciès  assez  semblable  à  celui  de  certaines  Amara,  et 
leurs  couleurs  consistent  en  un  mélange  de  teslacé  et  de  vert  métallique. 
Leurs  espèces  connues  s'élèvent  en  ce  moment  à  cinq  (1). 

OOIDIUS. 

De  Chaud.,  Observations  (2),  p.  2  (3). 

Menton  subtransvorsal,  concave,  profondément  échancré,  sans  dent 
médiane  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors,  subaigus  au  bout.  — 
Languette  assez  saillante,  convexe,  étroite,  tronquée  et  à  peine  libre 
au  bout  ;  ses  paraglosses  soudées  avec  elle,  largement  arrondies  à  leur 

(1)  B.  scaluris,  festivus,  sellatus,  Dej.  Species.  —  Aj.  :  B.  oxyomus.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1843^  p.  l^l.  —  opulentus,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  1,  p.  194. 

(2)  C'est  le  simple  titre  d'un  opuscule  de  treize  pages  publié  à  Kiew,  en  1847, 
par  M.  De  Chaudoir,  et  qui,  à  ce  que  je  crois,  n'a  pas  été  mis  dans  le  com- 
merce. 

(3)  Syn.  PïEROGLossus,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  405,  olim;  nom  déj^ 
fmployé  en  Ornithologie  pour  les  Aracaris^  genre  voisin  des  Toucans, 


flARPALIDES.  â9^ 

extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  subovalaire.  —  Mandibules 
courtes,  robustes,  arquées  et  subobtuses  au  bout.  —  Labre  subtrans- 
versal, tronqué,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tête  carrée,  un  peu  rétré- 
cie  en  avant.  —  Yeux  grands,  saillants.  —  Antennes  grêles,  à  le""  ar- 
ticle allongé,  gros,  cylindrique,  un  peu  arqué  à  sa  base,  2«  le  plus  court 
de  tous,  3«  plus  long  que  les  suivants:  ceux-ci  égaux. — Prothorax 
très-large,  rétréci  en  avant,  tronqué  à  ses  deux  extrémités,  avec  ses 
angles  postérieurs  un  peu  saillants  en  dehors.  —  Elylres  subovales,  peu 
convexes,  rebordées,  arrondies  au  bout.  —  Pattes  médiocres;  jambes 
grêles,  un  peu  épaissies  au  bout  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  faiblement  dilatés  chez  les  mâles ,  garnis  de  squammules 
en  dessous  ;  le  1er  triangulaire,  les  deux  suivants  subcordiformcs  et 
allongés,  entiers  au  bout,  le  4**  un  peu  plus  petit,  bifide. 

Genre  établi  sur  un  insecte  (0.  suluralis)  du  Kordofan,  de  taille 
médiocre  et  en  entier  testacé.  Sa  place,  comme  le  pense  M.  De  Chau- 
doir,  paraît  être  dans  le  voisinage  des  Bradyb.encs.  Ses  tarses  inter- 
médiaires non  dilatés  chez  les  mâles  et  une  légère  différence  dans  la 
languette,  me  paraissent  être,  d'un  autre  côté,  tout  ce  qui  le  dislingue 
des  Hakpalus, 

CTENOMERUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  40S. 

Menton  transversal,  concave,  profondément  échancré,  sans  dent 
médiane;  ses  lobes  courts,  très-élargis  à  leur  base,  subaigus  au  bout. 
—  Languette  assez  saillante,  libre,  dilatée  et  tronquée  en  avant;  ses 
paraglosses  assez  étroites ,  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier  article  des 
palpes  ovalairc,  subtronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  subar- 
quées et  obtuses  au  bout.  —  Labre  transversal,  échancré  en  avant, 
avec  ses  angles  arrondis.  —  ïôte  médiocre,  carrée,  non  rétrécie  en 
arrière.  —  Yeux  grands,  saillants.  —  Antennes  médiocres;  à  !*■■  article 
peu  allongé,  assez  gros,  l2e  le  plus  court  de  tous,  3'-'  un  peu  plus  long 
que  les  suivants  ;  ceux-ci  égaux.  —  Prolhorax  orbiculaire,  largement 
échancré  en  avant.  —  Elytres  assez  longues,  parallèles  ,  arrondies  au 
bout.  —  Pattes  assez  courtes;  cuisses  ovales,  comprimées;  jambes 
antérieures  dilatées  et  épineuses  en  dehors  à  leur  extrémité  ;  les  quatre 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  faiblement  dilatés, 
triangulaires;  le  !•"•  arrondi  et  distinctement  pectine  au  côté  interne. 

Ce  dernier  caractère  est  très-remarquable;  par  son  faciès,  l'unique 
espèce  (C.  crenulatus)  du  genre  ressemble,  au  premier  coup-d'œil, 
à  un  Ophonus  ;  sa  patrie  est  le  Kordofan.  Les  caractères  qui  précèdent 
SQtil  empruntés  à  M,  De  Chaudoir. 


294  CARABIQtES, 

BRADYCELLUS. 

Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  l,  p.  64  (1); 

Ce  Sont  des  Harpalps  de  petite  taille,  dont  le  menton  est  pourvu 
d'une  dent  simple  et  qui  n'ont  que  les  quatre  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  dilatés,  les  intermédiaires  étant  tout-à-fait  simples.  Les  anté- 
rieurs le  sont  assez  fortement,  avec  le  lo'  presque  quadrangulaire,  les 
deux  suivants  en  triangle  transversal  arrondi  aux  angles,  le  4e  subcordi- 
forme  et  assez  échancré. 

Ces  petits  insectes  sont  souvent  ornés  de  couleurs  vives,  et  leur  faciès 
est  plus  voisin  de  celui  des  Stenolophus  que  de  celui  des  Harpalcs. 
II  y  en  a  (par  ex.  pubescens)  qui  se  rapprochent  des  Ophonus,  par  la 
ponctuation,  ainsi  que  par  la  pubescence  dont  leur  corps  est  couvert  en 
dessus.  Dejean  les  avait  placés  en  partie  parmi  les  Habpalus,  en  partie 
parmi  les  Acupalpps  (2). 

ANISOCNEMUS. 
De  Chaud.  BuU.  d.  Mosc.  1843,  p.  391. 

Menton  court,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  très-faible 
saillie  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  tronqués  obliquement  en  dehors,  ter- 
minés en  pointe  assez  aiguë.  —  Languette  saillante,  évasée  et  coupée 
carrément  au  bout,  libre  dans  une  assez  grande  partie  de  sa  lon- 
gueur (3)  ;  ses  paraglosses  contiguës,  larges,  pas  plus  longues  qu'elle, 
arrondies  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  subovalaire  et  tronqué 
à  son  extrémité.  —  Mandibules  robustes,  peu  saillantes,  arquées  et  ob- 
tuses au  bout;  la  droite  munie  à  sa  base  d'une  courte  dent  interne. 
—  Labre  grand,  carré,  arrondi  aux  angbs,  à  peine  échancré.  —  Tête 
assez  grosse,  non  rétrécie  en  arrière,  un  peu  renûée  sur  le  vertex.  — 

(1)  Syn.  Hàrpalus  et  Acupalpus  (pars)  Dejean,  Species. 

(2)  Tels  que  Harpalus  dorsalis_,  chlorotkus,  pallidus,  pubescens,  obsoletus, 
notulatus  ;  —  Acupalpus  nitidus,  lusUanicus,  rufulus^  cognatuSj,  distinctus,  Imr- 
palinus,  similis,  rufithorax,  placiduSj  collaris,  et  probablement  d'autres  encore. 
La  liste  qui  précède  est  empruntée  à  Erichson,  loc.  cit.  —  Aj.  :  Br.  Manner- 
heimii,  Sahlb.  Carab,  ochotica,  p.  51. 

M.  Rambur  (Faune  ent.  de  l'Andal.  p.  123)  a  fait  de  quelques-uns  de  ces  in- 
sectes une  division  des  Harpalus  ;  mais  il  y  a  compris  à  tort  les  H.  ruficornis 
et  griseus  ;  ces  deux  espèces  ont  les  tarses  intermédiaires  dilatés,  garnis  de 
squammules  en  dessous,  et  doivent  rester  parmi  les  Harpalus. 

(3)  C'est  à  tort  que  M.  De  Chaudoir  indique  cet  organe  comme  soudé  entière- 
ment à  ses  paraglosses;  je  le  vois  très-distinctement  libre  chez  les  trois  exem- 
plaires que  je  possède» 


HABPAIIDÈS.  295 

Yeux  assez  grands,  peu  saillants.  —  Antennes  à  peine  aussi  longues 
que  le  prothorax,  à  1er  article  allongé,  médiocrement  gros,  2-4  obconi- 
ques,  le  3"  plus  long  que  les  deux  autres,  les  suivants  subovalaires.  — 
Prothorax  presque  aussi  long  que  large,  faiblement  rétréci  en  arrière, 
échancré  à  sa  base  et  en  avant,  avec  ses  angles  postérieurs  très-aigus  ; 
les  antérieurs  obtus  et  rabattus.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  si- 
nuées  au  bout.  —  Pattes  courtes,  robustes  ;  cuisses  fortes,  les  posté- 
rieures plus  grosses  que  les  autres,  renflées;  les  quatre  jambes  anté- 
rieures fortement  élargies  à  leur  extrémité ,  la  tranche  externe  des 
antérieures  dcnticulée ,  celle  des  intermédiaires  très -épineuse;  les 
quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les 
mâles,  trigones,  subtransversaux;  ceux  des  intermédiaires  moins  élargis, 
plus  longs  que  larges  ;  tous  fortement  ciliés  en  dessous  et  garnis  de 
deux  rangs  de  squammules.  —  Corps  assez  épais,  robuste,  ailé. 

Une  seule  espèce  {A.  validus)  de  Colombie  constitue  ce  genre;  elle 
est  d'assez  grande  taille,  noire,  avec  les  palpes,  les  antennes  et  les  pattes 
d'un  ferrugineux  foncé.  Au  premier  aspect  elle  ressemble  assez  à  VÂ- 
mara  picea  d'Europe.  M.  De  Chaudoir  considère  cet  insecte  comme 
formant  le  passage  évident  entre  les  Harpalides  et  les  Scaritides.  Cette 
analogie  a  quelque  fondement  par  suite  de  la  forme  des  quatre  jambes 
antérieures  et  des  antennes ,  mais  elle  ne  me  paraît  pas  tout-à-fait  aussi 
évidente  que  le  dit  cet  auteur. 

HARPALUS. 

Latr.  Hist.  tint.  d.  Ins.  VIII,  p.  325  (1). 

Menton  transversal,  faiblement  ou  médiocrement  échancré  en  demi- 
cercle  ou  non,  muni  d'une  petite  dent  médiane  aiguë,  s'affaiblissant  peu 
à  peu,  puis  disparaissant  complètement  ;  ses  lobes  latéraux  coupés  obli- 
quement en  dehors,  arrondis  à  leur  base,  terminés  en  pointe  aiguë.  — 
Languette  grêle,  à  peine  libre  à  son  extrémité  qui  est  arrondie  ou  tron- 
quée carrément;  ses  paragiosses  larges,  arrondies  en  avant,  tantôt  pas 
plus  longues  qu'elle,  tantôt  la  dépassant  sensiblement.  —  Dernier  article 
des  palpes  subovalaire  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  assez 
robustes,  médiocrement  arquées  et  obtuses  au  bout,  uni-  ou  bidentées  au 
côté  interne.  —  Labre  en  carré  transversal  ou  subéquilatéral,  entier  ou 
très-faiblement  échancré  en  avant ,  avec  ses  angles  arro'ndis.  —  Tête 
médiocre,  subovalaire,  manifestement  ou  à  peine  rétrécie  en  arrière. 
—  Antennes  filiformes,  au  moins  de  la  longueur  du  prothorax,  à  le»" 
article  assez  gros,  subcylindrique,  2=  court,  3''  un  peu  plus  long  que 

(1)  Syn.  Selenophouus,  Dej.  Species,  iv,  p.  80.  —  Hypolithus,  Dej    ibid. 
p.  166.  —  Pangus  et  OphonuSj  Ziegler,  —  Pseudoophonus,  Motsch.  Ins.  d.  Si- 
érle,  p,  196. 


296  CARABIQUE3. 

les  Suivants.  —  Prothorax  en  carré  transversal  ou  cordiforme.  —  Ely- 
tres  oblongues  ou  ovalaires.  —  Pattes  médiocres;  jambes  postérieures 
peu  élargies  en  avant,  fortement  échancrécs,  spinosules,  les  quatre  pos- 
térieures très-épineuses;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs et  intermédiaires  des  mâles  plus  ou  moins,  en  général  assez  for- 
tement dilatés,  triangulaires  ou  cordiformcs,  le  5<'  échancré  ou  subbifide 
en  avant;  tous  garnis  en  dessous  de  squammules  peclinces  disposées  sur 
deux  rangs  et  en  chevrons  (i). 

Je  réunis  dans  ce  genre  les  Selenopuorcs,  les  Hvpolithus  et  les 
Haupalus  de  Dejean  (2),  bien  que  dans  son  Species  il  lésait  séparés  en 
intercalant  entre  eux  plusieurs  genres  qui  reposent  sur  des  caractères 
suffisants  pour  être  conservés.  Depuis  l'apparition  de  cet  ouvrage,  j'ai 
souvent  étudié  ces  trois  coupes  et  n'ai  jamais  pu  parvenir  à  m'en  faire 
une  idée  exacte.  De  tous  les  caractères  que  Dejean  leur  assigne ,  le 
seul  qui  soit  précis,  repose  sur  l'absence  ou  la  présence  d'une  dent 
médiane  au  menton  ;  mais  il  a  si  peu  de  valeur  ici,  que  lui-même  a 
compris  dans  ses  Harpalus,  des  espèces  qui  en  ont  une  et  d'autres 
qui  n'en  ont  pas.  Une  révision  complète  et  approfondie  de  toutes 
les  espèces  de  ces  genres  est  absolument  nécessaire.  En  attendant  et 
en  prenant  ces  derniers  tels  que  les  a  composés  Dejean,  ce  que  j'en 
puis  dire  se  réduit,  comme  pour  les  Pangus  et  les  Ophoncs  de  Ziegler, 
à  quelques  remarques  générales,  toutes  sujettes  à  des  exceptions. 

Ainsi,  les  Selenophorus  n'ont  point  de  dent  médiane  au  menton; 
leur  tète  est  faiblement  rétrécie  en  arrière,  leur  prothorax  presque 
carré  ou  légèrement  rétréci  postérieurement  ;  leurs  élytres  présentent 
chacune  trois  rangées  longitudinales  de  points  enfoncés  plus  ou  moins 
visibles.  La  plupart  sont  d'assez  pelite  taille  et  tous  sont  exotiques  (3). 

Le  genre  Pangus  avait  été  établi  primitivement  par  Ziegler  sur 
y  Harpalus  scarilides  de  Sturm  (4).  Dejean  l'a  réuni  au  précédent  en 

(1)  Dejean  (Species  IV,  p.  192)  s'est  trompé  gravement  en  disant  de  ses  Har- 
palus que  les  articles  des  tarses  antérieurs  et  intermédiaires  des  mâles  étaient 
garnis  de  poils  en  dessous. 

(2)  M.  BruUé  (Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  457)  a  également  opéré  cette  réunion; 
mais  il  a  eu  tort  d'y  comprendre  les  Bradyb.ïnos  ;  c'est  un  genre  distinct. 

(3)  Ici  se  rapportent  les  espèces  composant  la  première  division  des  Seleno- 
phorus de  Dejean.  —  Aj.  :  Esp.  africaines  :  S.  confusus,  fulvipes,  ciipreus. 
Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  237.  — Esp.  indienne  :  S.  quadricollis,  KoUar 
u.  L.  Redtenb.  in  Hiigels  Kashm.  IV,  2,  p.  500.  — Esp.  américaines  :  S',  limhola- 
riSj  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  12.  —  cupripenniSj  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  II,  p.  239.  —  subœneus,  œratus,  chulcosomus,  subpunctatus,  metallicns, 
abaxoides,  irideus,  luctuosus,  Reiche,  Rcv.  zool.  18 i3,  p.  143.  • —  galapagoen- 
sis,  Waterlî.  Ann.  of  nat.  Hist.  XVI,  p.  22.  —  parallelus^  mauriis^  Haldem. 
Procced  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  300.  —  iripennis,  tenebrosiis,  imrkolor, 
■viridsscens,  œreus,  planipennis,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col,  of  the  Unit.  St.  p.  117. 

(4)  Les  Selenophorus  de  la  seconde  division  de  Dejean.  Aj.  r  Pangus  impunc- 


ÉARPAIIDES.  297 

y  comprenannt  des  espèces  exotiques  qui  le  rendent  impossible  à  dé- 
finir. 

Les  HvPOLiTHUs  ont  une  dent  médiane  au  menlon,  souvent  à  peine 
dislincte;  leur  forme  est  en  général  déprimée,  leur  tête  courte  et  assez 
brusquement  rétrécie  en  arrière  chez  la  plupart,  leur  prothorax  le  plus 
souvent  arrondi  aux  angles  postérieurs  ;  mais  ce  qui  les  fait  reconnaître 
plus  particulièrement,  c'est  qu'en  dessus  ils  sont  recouverts  d'une  fine 
ponctuation  serrée,  et  qu'ils  brillent  souvent  de  reflets  irisés  ;  quelques- 
uns  sont  même  pubescents.  Toutes  leurs  espèces  sont  étrangères  à 
l'Europe  (i). 

Les  Harpalus  ont  tous  les  caractères  des  Selenophorus,  mais  leur 
menton  est  pourvu  d'une  dent  plus  ou  moins  dislincte,  leur  prothorax 
est  plus  carré  ;  leurs  élylres  ne  présentent  pas  trois  séries  longitudi- 
nales de  points  enfoncés,  et  leur  forme  est  en  général  un  peu  plus  con- 
vexe (2). 

tus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  781;  d'Afrique.  —  angulatus,  Chaud,  ibid.; 
patrie  inconnue.  —  rufomarginatus,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  191.  » 

(1)  Aux  dix-huit  esp.  décrites  par  Dej.  aj.  :  Esp.  américaines  :  H.  nohilîs, 
Brullé  in  d'Orb.  Voy.  ent.  p.  .36.  —  vicinus,  Gory,  Ann.  d  1.  Soc.  ent.  Il, 
p.  540.  —  iridescens.  Chaud.  BuU.  Mosc.  1843,  p.  743.  —  luridus,  Reiche,  Rev, 
zool.  1843,  p.  177.  —  Esp.  africaines  :  H.  marginieollis,  caffer,  glaber,  in- 
terstitialis,  puncticollis^  melancholicus,  venustulus,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I, 
p.  195.  —  harpaloides,  Guérin-Ménev.  in  Lefebvre,  Voy.  en  Abyss.  Zool.  Ins, 
p.  263. 

(2)  Abstraction  faite  des  Ophonus^  Dejean  a  décrit  dans  son  Species  121  espèces 
de  ce  groupe;  mais  il  faut  en  retrancher  un  grand  nombre  appartenant  aux 
genres  Amsodactylus,  Bradycellus,  Amphasia,  et  qui  sont  indiquées  sous  ces 
derniers.  Il  est  plus  que  probable,  également,  que  parmi  celles  qui  suivent,  et 
que  Dejean  n'a  pas  connues,  il  y  en  a  une  certaine  quantité  qui  doivent  être 
reportées  ailleurs. 

Esp.  européennes  :  H.  amœnus,  nitens,  Chevrieri,  rugulosus,  0.  Heer,  Faun. 
Col.  helvet.  p.  108  sq.  —  semipunctatus ,  littoralis,  punctatipenniSj  rufîtarsis, 
Ramb.  Faune  de  l'Andal.  p.  126  sq. —  truncafus,  Rosenh.  Laub-  u.  Sehwimlcoef. 
p.  12.  —  acutipennis,  Ku*ter,  Die  Kaef.  Europ.  IX,  7;  iifoveolatus,,  IV,  25.  — 
stygius,  rupmanusj  atricornis,  femoralis,  thoracicus,  punciiger^  nigrocœru- 
leus„  acuminatus ^  lateralis,  annulicornis,  atrocœruleus,  maculicornis,  notatus, 
pkilah'is,  nigripalpiSj  nigricornis,  attenuatuSj  Steph.  111.  of  Brit.  ent.  I, 
p.  142,  et  V,  p.  380;  espèces  presque  toutes  douteuses  ou  décrites  sous  d'autres 
noms  par  les  auteurs  du  continent.  —  Nota.  Pour  les  espèces  décrites  par  Sturm 
dans  ses  Deutsch.  Insekt.,  voyez  Schaum  Stettin.  Ent.  Zeit.  1846,  p.  101  sq. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  H.  elegantulus,  fuscioornis,  faber,  Ménétr. 
Cat.  rais.  p.  132^.  —  nobilUaius ,  fasiuosus,  virescens,  fugax,  sulcatulus, 
convexus  ,  helopimdes,  amnroides,  Falderm.  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  86  sq.  — 
rufiscapus,  Eschsch.  Bull.  Mosc.  1833,  p.  266. —  obtusangulns,  Fa\d.  Col.  abill. 
Bungio,  etc.  p.  20.  —  vittatus,  Gebler,  Bull.  Mosc.  éd.  Lequien,  p.  240.  —  cri- 
bripennis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  830.  — rotundatus,  cyclogonus,vîola- 
ceusjuvatus,  Bungii,  Chaud,  ibid.  1844,  p.  ■i/ii.^cirmmpunctatus,  subsimilis. 


298  CABABIQVES. 

Les  Ophoncs  de  Ziegler  sont  des  Harpaius  en  général  un  peu  plus 
allongés  et  plus  déprimés  que  de  coulume,  qui  ont  le  prothorax  plus  ou 
moins  cordiforme,  parfois  subarrondi,  et  sont  couverts,  surtout  en  dessus, 
d'une  ponctuation  serrée,  accompagnée  d'une  pubescence  plus  ou 
moins  distincte.  Dcjean  en  a  fait  simplement  une  division  de  ses  Hau- 

PALUS  (l). 

subtruncatus ,  qiuidrafus,  armeniacus,  femoralis,  subvirens,  breviusculus , 
Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  171  sq.  —  rotundkolUs^Kolen.  Melet.  eut.  I,  p.  65. — 
cervicis,  cequicolliSj  calafhoides  ^  kirgisicus,  amariformis,  latus,  hrevis,  seri- 
ceus^  obscuricornis ,  dilatatus,  regularis^  fastor,  cyanescens,  torridus,  pla- 
nafiiSj  impressipennis,  cisteloides,  foimcollis ,  hyperboreus^  basalis,  femoralis, 
'pallipes,  calcitrapus,  unkolor,  leiroides,  viridanus,  nitidulus,  lyratus,  fulvi- 
penniSj,  thoracicus,acîiminatus,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  197  sq. — macuUfrons , 
pexus,  amplicolUs ,  pastus^  celioidcs,  pulvinatus,  Ménétr.  Ins.  de  Lehm.  p.  21. 

Esp.  de  Chine  :  H.  cyanescens ,  diffictlis ,  trechoides^  Hope,  Trans.  of  thc  ent. 
Soc.  IV,  p.  14. 

Esp.  australiennes  :  H.  Goryi,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  241.  —  verti- 
calis,  promfus^ vestigialis jEiichs.  Arch.  18-42^  I,  p.  126.  —  inornatus,  Germar, 
Linnœa  ent.  III,  p.  169. 

Esp.  africaines  :  H.  maMnfamcMS^  Gaubil,  Rev.  zool.  1844,  p.  341.  —  caffer, 
incrassatus,  nutalensis,  promptus,  clavipes,  dnbius^  hybridus,  venator,  angus- 
iipenniSj  testaceus,  lucidulus,  litgubris^  brunneipennis,  subœneus,  exigvms, 
Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  203.  —  agnatus,  subcylindricus,  Reiehe  iu  Galin. 
Voy.  en  Abyssin.  Ent.  p.  275. 

Esp.  américaines  :  H.  carbonarius,  Say,  Trans.  of  the  Amer.  Phil.  Soc.  New 
Ser.  II,  p.  82.  —  pleurificus,  basilaris,  ochropus,  interpunctatus ,  longtor,  lati- 
colliSj,  rotundicollis,  Stephensii^  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  41  sq.  —  mexica- 
tms,  Wilkensn,  pallipes.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  46.  —  duMcoUis, 
Laierté,  Rev.  zool.  1841,  p.  41.—  albionicus,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  213. 
—  Dejeann_,  violaceus,  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  12,  pi.  3,  f.  5^  6.  —  vi- 
ridicupreus,  lœtus,  irinus,  Reiehe,  Rev.  zool.  1843,  p.  177.  —  furmalinus, 
Erichs.  Arch.  1847,  I,  p.  71.  —  lœvis,  Curtis,  Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII, 
p.  194.  —  testaceus,,  comis,  melanopuSj,  paradoxuSj,  Haldem.  Proceert.  of  the 
Acad.  of  Philad.  I,  p.  301.  —  compar,  longicolUs,  megacephalus,  proximus, 
foveicoUis,  ventralis,  elUpsus,  varkornis,  rttfltnanuSj,  funestus,  J.  Le  Conte, 
Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  123.  —  obesidus^  advenoj,  fraternus,  J.  Le  Conte, 
Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  185.  —  latkeps,  i.  Le  Conte  in  Agass. 
Lake  Super,  p.  208.  —  œqmlcdus,  punctobasis,  amœnuSj,  Solier  in  Gay,  Hist.  de 
Chile,  Zool.  IV,  p.  258. 

(1)  Dejean  a  mentionné  quarante-quatre  espèces  de  ce  groupe  dans  son  Spe- 
Cics.  Il  faut  en  déduire  celles  (par  ex  oblongiusculus)  qui,  ayant  les  tarses  an- 
térieurs et  intermédiaires  des  mâles  revêtus  d'une  brosse  de  poils  en  dessous,  ne 
peuvent  pas  faire  partie  du  genre  actuel.  On  doit,  ce  me  semble,  les  placer 
parmi  les  Diachromus',  dont  elles  ne  diffèrent  qu'en  ce  qu'elles  sont  privées  do 
cet  éperon  additionnel  presque  imperceptible  qui  existe  àl'e^rémité  des  jambes 
antérieures  dans  ce  dernier  genre.  —  Il  y  a  des  transitions  entre  les  Ophonus  et 
les  vrais  Harpalus,  sous  le  rapport  de  la  ponctuation  des  téguments.  C'est  sur 
ces  espèces  intermédiaires  que  M.  de  Motschoulsky  a  établi  une  section  particu- 
lière sous  le  nom  de  Pseudoophonus.  ™-  Les  espèces  suivantes  ne  se  trouvent  pas 
dans  le  Specics  de  Dejean  : 


BARPÂLIDES.  299 

Je  n'ai  rien  dit  dans  les  courtes  et  vagues  déflnitions  qui  précèdent , 
de  la  forme  du  labre,  des  articles  des  tarses,  etc.,  que  Dejean  a  fait 
entrer  dans  la  caractéristique  de  ces  genres  ;  j'y  cherche  eu  vain  rien 
de  stable. 

Ces  insectes  sont  essentiellement  épigés  et  se  trouvent  partout,  prin- 
cipalement sous  les  pierres  dans  les  champs.  Quelques-uns  d'entre 
eux,  tant  indigènes  qu'exotiques,  font  assez  fréquemment  usage  de  leurs 
ailes,  non-seulement  pendant  le  jour,  mais  encore  le  soir  quand  le  temps 
est  beau,  et  pénètrent  parfois  en  assez  grande  quantité  dans  les  appar- 
tements où  se  trouve  de  la  lumière. 


GNATHAPHANUS, 
Mac-Leay,  Annvl.  Jav.  p.  20. 

Selon  toutes  les  prcbabilités,  ce  genre  doit  rentrer  parmi  les  Har- 
PALCS  proprement  dits.  Erichson  (i)  assure  même  que  l'espèce  (6r.  vul- 
neripennis)  sur  laquelle  il  est  établi,  n'est  pas  autre  chose  que  VHar- 
palus  subcoslalus  de  Dejean.  Les  figures  qu'en  a  publiées  M.  Hope  (2), 
reproduisent  exactement  tous  les  caractères  du  genre  indiqué  plus  haut. 
Cependant  comme  le  mâle  est  inconnu,  il  est  convenable  de  laisser  cette 
question  en  suspens  jusqu'à  plus  ample  examen. 

ORTHOGENIUM. 

De  Chaud.  Ann.  d.  l.  Soc.  enf.  IV,  p.  432. 

Les  caractères  assignés  par  M.  l)e  Chaudoir  à  ce  genre  qui  m'est 
inconnu,  sont  les  suivants  : 

Menton  coupé  carrément  dans  son  échancrure,  sans  dent  médiane. — 
Mandibules  assez  avancées,  peu  arquées  et  très-obtuses.  —  Labre 
transversal.  —  Tête  carrée.  —  Yeux  arrondis,  très-saillants.  —  Antennes 

Esp.  européennes  :  0.  Mellefii,  Heer,  Faun.  Col.  hclvet.  p,  104;  —  longi~ 
collis,  distincius,  hJspanus,  Ramb.Faiin.de  l'Andal.  p.  119  sq.  Esp.  asiatiques 
et  sibériennes  :  0.  anmdatus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837^  n»  1,  p.  45.  —  atrocya- 
neus.  Chaud,  ibid.  1842,  p.  830.  —  aejnatuSj,  szdurnlis^  Chaud.  Carab.  d.  Cauc. 
p.  167. — splendensj,  ustulatus,  GebJcr  in  Ledeb.  Pieise,  II,  Ins.  p.  37. — cœru- 
lejpennis,  convexicollis^  lœviceps,  ruficrus,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  129  sq.  — 
'picicornis,  Fald.  Faun.  ent.  Trans.  I,  p.  86.  —  Pseudoopkonus  terrestris,  uni- 
formis,  mterstinctus,  Ophonus  ovipennis,  transversus_,  ahdominalis j  obscuri- 
tarsis,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  223  sf[.  —  0.  tatoricus,  Pseud.  macuUfrons, 
Ménétr.  1ns.  de  Lchm.  p.  20.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  0.  mufabilis,  opaci- 
pennis,  Haldem.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.. 300. 

(1)  Arch.  1840,  II,  p.  317. 

(2)  The  Coleopt>  Man.  m,  pi.  2,  f.  2  «,  r. 


30d  CAfiÀBIQtJEâi 

filiformes,  de  la  longueur  de  la  tête  et  du  ptothorax.  —  Celui-cî  trans- 
versal, échancré  antérieurement,  relevé  et  arrondi  sur  les  côtés,  qui 
son!  légèrement  sinués  près  de  la  base  et  forment  avec  elle  un  angle 
droit.  —  Elylres  assez  allongées  et  assez  convexes.  —  Les  quatre  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés  ;  les  deux  premiers 
triangulaires  et  assez  allongés,  le  3"  un  peu  cordiforme,  le  4'^  cordi- 
forme,  assez  petit  et  bifide  à  son  extrémité  ;  ceux  des  tarses  intermé- 
diaires très-faiblement  dilatés  et  assez  allongés;  le  dernier  ovalaire  et 
tronqué  à  l'extrémité. 

Selon  M.  De  Chaudoir,  ce  genre  serait  intermédiaire  entre  les  Sele- 
NOPuoRus  et  les  Platymetopus;  il  me  paraît  tellement  voisin  des 
premiers,  que  je  ne  vois  pas  bien  en  quoi  il  en  diffère.  La  seule  espèce 
(0.  fémorale)  qui  y  rentre  est  d'assez  petite  taille  et  provient  d'Haïti, 

GEODROMUS. 
Dej.  Species  IV,  p.  164. 

Genre  très-voisin  des  Harpalds  proprement  dits  et  qui  n'en  diffère 
que  par  les  caractères  suivants  : 

Labre  fortement  et  triangulairement  échancré.  —  Les  quatre  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  triangulaires,  transver- 
saux, très-serrés,  sauf  le  !<"■  qui  est  plus  long  que  large;  les  mêmes 
articles  aux  tarses  intermédiaires  moins  dilatés  et  plus  longs  ;  tous  ces 
articles  munis  en  dessous  d'une  seule  rangée  de  squammules  qui  com- 
mence au  sommet  du  l®"". 

La  seule  espèce  (G.  Dumolinii  Dej.)  qui  rentre  dans  le  genre  est 
commune  au  Sénégal.  Au  premier  aspect  elle  ressemble  à  VHarpalus 
hiriipes  d'Europe,  comme  l'a  dit  Dejean. 

PLATYMETOPUS. 

Dej.  Species  IV,  p.  68(1). 

Menton  transversal ,  assez  profondément  échancré  en  demi-cercle  , 
sans  dent  médiane;  ses  lobes  arrondis  en  dehors.  —  Languette  sail- 
lante, en  carré  allongé,  tronquée  et  à  peine  libre  à  son  extrémité  ;  ses 
paraglosses  petites  ,  presque  adhérentes ,  pas  plus  longues  qu'elle.  — 
Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et  aigu  au  bout.  —  Mandibules 

(1)  Syn.  Dyoriche,  Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  21.  Nom  antérieur  de  quatre 
ans  cl  celui  de  Dejean;  mais  M.  Mac-Leay  avait  si  imparfaitement  caractérisé  le 
genre,  que  les  entomologistes  ne  l'ont  réellement  connu  qu'en  1838,  époque  à 
laquelle  M.  Hope  (Coleopt.Man.il,  pi.  2,f.  iad)  afigurè  avec  des  détails  l'espèce 
{D.  torta)  sur  laquelle  il  a  été  fondé.  Cette  espèce,  selon  Erichson  (Arch.  1840^ 
11,  p.  317)  est  identique  avec  le  Platymetopus  Thunbergii  de  Dejean. 


èoUrtes,  arquées  él inédîocrèmeni  aiguës.  —  Labre  tantôt  carré,  tanlôi 
un  peu  transversal ,  arrondi  en  avant.  —  Tète  médiocre ,  rétrécie  en 
arrière ,  déprimée  en  avant  ;  épistome  faiblement  cchancré.  —  Yeux 
assez  gros,  plus  ou  moins  saillants.  — Antennes  grêles,  plus  longues 
en  général  que  le  prolhorax  ,  composées  d'articles  allongés ,  rétrécis  à 
leur  base;  le  l*""  et  le  S»  plus  longs  que  les  autres,  le  2«  plus  court.  — 
Prothorax  plus  ou  moins  transversai ,  un  peu  et  graduellement  rétréci  à 
sa  base,  avec  les  angles  de  celle-ci  arrondis,  échancré  en  avant.  — 
Elytres  oblongues,  subparallèles,  assez  fortement  sinuccs  au  bout.  — 
Pattes  médiocres,  peu  robustes;  cuisses  antérieures  renflées,  au  moins 
chez  les  mâles;  jambes  de  la  même  paire  peu  élargies  au  bout,  iner- 
mes  sur  leur  tranche  externe  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  médiocrement  dilatés  chez  les  mâles ,  garnis  en  dessous  de 
squammules  disposées  sur  deux  rangs  ;  ces  articles  triangulaires  ,  plus 
longs  que  larges  ;  ceux  des  tarses  intermédiaires  de  même  forme , 
encore  moins  dilates.  —  Corps  déprimé ,  ponctué  ;  assez  souvent 
pubescent. 

Insectes  de  petite  taille,  originaires  d'Afrique  et  des  Indes  orientales. 
Ils  ont  quelques  rapports  avec  les  Harpalus  de  la  section  des  Hvro- 
tixHcs,  par  suite  de  la  ponctuation  dont  leur  Corps  est  couvert  en 
dessus,  et  leur  tête  n'est  pas  sans  analogie  avec  celle  des  Amblygxa- 
THus,  mais  ils  en  diffèrent  par  des  caractères  assez  nombreux.  Outre 
les  dix  espèces  publiées  par  M.  Dejean,  on  n'en  a  décrit  qu'une 
seule  (i). 

AMBLYSTOMUS. 

[Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  I,  p.  59  (2). 

Menton  très-court,  largement  et  profondément  échancré  en  demi- 
cercle;  ses  lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  soudée  avec  ses  para- 
glosses,  arrondie  en  avant.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  assez 
gros ,  ovalaire  et  aigu  au  bout  ;  celui  des  maxillaires  tronqué.  —  Man- 
dibules très-courlcs,  arquées,  obtuses  à  leur  extrémité,  cachées  sous 
le  labre.  —  Celui-ci  en  carré  arrondi  aux  angles,  parfois  légèrement 
échancré.  — Tête  médiocre,  brièvement  ovalaire,  un  peu  rétrécie  en 
arrière ,  obtuse  en  avant  ;  épistome  tanlôt  médiocrement ,  tantôt  forte- 
ment échancré  en  demi-cercle.  —  Veux  assez  gros.  —  Antennes  fili- 
formes ,  allongées  ;  leur  l»""  article  médiocre ,  le  3*^  et  le  4«  plus  longs  que 
les  autres,  obconiques.  —  Prothorax  cordiforme,  arrondi  latéralement, 
avec  ses  angles  obtus.  —  Elytres  courles,  parallèles,  presque  tron- 
quées et  arrondies  à  leur  extrémité.  —  Pattes  assez  longues,  grêles; 
jambes  antérieures  à  peine  dilatées  à  leur  extrémité,  inermes;  les 

(1)  P.  figuratusj  Bohem.  Ins.  Caffrar.  l,  p.  190. 

(2)  Syn.  HiSPAWS^  Ramb,  faune  de  l'Andal,  p.  135, 


302  CABABIQVES. 

quatre  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  très-légèrement 
dilatés  chez  les  mâles;  ces  articles  serrés,  subcylindriques,  presque 
glabres  et  garnis  en  dessous  de  deux  rangées  de  très-petites  squam- 
mules;  lel"  beaucoup  plus  long  que  les  suivants,  Ie4<'un  peuéchancré 
au  bout. 

Genre  composé  de  très-pelits  insectes  propres  à  l'Europe  australe  et 
à  l'Afrique.  Dejean  a  placé  ceux  qu'il  a  connus  dans  son  genre  Acd- 
PALPDS,  qui  n'est  qu'un  magasin  d'espèces  disparates.  M.  Rarabur  en 
a  le  premier  exposé  les  caractères  avec  détails ,  en  leur  imposant  le  nom 
générique  d'HisPALis;  mais  déjà,  quelque  temps  auparavant,  Erichson 
leur  avait  donné  celui  que  j'ai  conservé  ,  en  indiquant  d'une  manière 
abrégée ,  mais  suffisanle,  les  particularités  qui  les  séparent  des  Acu- 
PALPUS.  Je  ne  connais  pas  au  juste  quelles  sont  les  espèces  de  ce 
dernier  genre ,  tel  que  l'a  établi  Dejean ,  qui  doivent  rentrer  dans 
celui-ci  (1). 

AGUPALPUS. 

Latu.  Âègne  anim.  éd.  2,  IV,  p.  391  (2). 

Très-petits  insectes  qui  ne  diffèrent  des  Stenolophcs  qui  suivent 
et  dont  ils  ont  les  mœurs,  que  par  le  dernier  article  de  leurs  palpes  ova- 
laire  et  acuminé  au  bout;  leurs  tarses  intermédiaires  à  peine  dilatés  chez 
les  mâles ,  et  dont  lo  4"^  article  ainsi  que  celui  des  antérieurs  est  court , 
cordiforme ,  arrondi  et  simplement  échancré  en  avant  (s). 

Erichson  n'a  pas  admis  ce  genre  et  n'en  a  fait  qu'une  section  du  pré- 
cédent. Mais  la  structure  de  ses  palpes  et  celle  des  tarses  chez  les  mâles 
me  paraissent  autoriser  suffisamment  sa  conservation.  Beaucoup  de 
genres  admis  généralement  parmi  les  Carabiques  ne  présentent  pas  des 
caractères  plus  tranchés.  Quant  à  Dejean,  son  genre  Acupalpcs  est 
composé  de  telle  sorle ,  que  la  moitié  environ  des  espèces  qu'il  y  a  com- 
prises ne  peuvent  y  rester  (4). 

(1)  Je  ne  puis  citer,  d'après  Ericlison,  que  les  ^4.  ■!;?ii«e/'aiM5  {Carabus  sma- 
ragdulus  de  Fabricius^  suivant  Erichson),  mauritankus ,  metallescens  et  qiki- 
drilliim.  C'est  d'après  le  metallescens  que  j'ai  rédigé  la  formule  du  genre.  — 
Aj.  :  Hispalis  dilatafus^  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.p.  188.  —  A.viridulus^'Enchs. 
Arch.  1843,  I,  p.  217;  d'Angola. 

(2)  Sjn.  Trechus,  Stephens  111.  of  Brit.  Ent.  et  Man.  ofBrit.  Colept.  p.  48. 
Sous  ce  nom,  détourné  ainsi  de  l'acception  que  lui  donnait  Clairville,  et  que  lui 
ont  conservée  tous  les  auteurs  du  continent,  M.  Stephcns  comprend  non-seule- 
ment les  insectes  du  genre  actuel,  mais  encore  les  Dradtcellus  d'Erichson. 

(3)  Cette  courte  diagnose  s'éloigne,  à  quelques  égards,  de  celles  données  par 
Latreille  et  Dejean.  Selon  le  premier,  les  quatre  tarses  antérieurs  des  mâles  dif- 
féreraient peu  des  postéricurs^j  ce  qui  n'est  exact  que  pour  les  intermédiaires. 
Le  second  assigne  au  menton  une  dent  médiane  simple  ;  je  ne  puis  la  découvrir 
chez  les  espèces  que  j "ai  sous  les  yeux. 

(4)  Yoyes  les  genres  Bkadycellus  et  AniBLysTOMUs.  Rapportea  à  celui-ci. 


HABPALIDES.  303 

STENOLOPHUS. 

(Megerle)  Dej.  Specics  IV,  p.  405. 

Genre  voisin  des  Harpalcs  ,  ne  comprenant  que  des  espèces  de  pe- 
tite taille,  assez  souvent  ornées  de  couleurs  variées,  et  par  suite  d'un 
faciès  assez  ditïerent.  Ses  caractères  différentiels  sont  les  suivants  : 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Languette  saillante,  libre  dans  une 
grande  partie  de  sa  longueur,  coupée  carrément  en  avant,  et  en  même 
temps  obliquement  de  chaque  côté  ;  ses  paraglosscs  distantes ,  triangu- 
laires, assez  aiguës  au  bout  et  notablement  plus  longues  qu'elle  (i).  — 
Prothorax  tantôt  en  carré  transversal ,  avec  ses  angles  arrondis  ,  tantôt 
un  peu  rétréci  en  arrière,  parfois  suborbiculaire.  —  Pattes  grêles,  avec 
les  jambes  antérieures  à  peine  dilatées  à  leur  extrémité,  et  presque  sans 
épines;  les  quatre  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  mé- 
diocrement dilatés  chez  les  mâles,  et  garnis  en  dessous  de  deux  rangées 
de  squammules;  ces  articles  triangulaires  ou  subcordiformes;  le  4"  des 
mêmes  profondément  divisé  en  deux  lobes  ;  celui  des  intermédiaires 
cordiforme  et  fortement  échancré. 

Ce  dernier  caractère  est  celui  qui  sépare  essentiellement  ces  insectes 
des  ÎIarpalus.  La  plupart  recherchent  de  préférence  les  endroits  hu- 
mides. A  en  juger  par  celles  qu'a  décrites  Dejean ,  leurs  espèces  se- 
raient répandues  sur  une  grande  partie  du  globe,  mais  il  est  probable 
que  quelques-unes  d'entre  elles  n'appartiennent  pas  à  ce  genre  ("2). 

comme  types,  les  espèces  suivantes  du  Species  :  A.  conspectus,  dorsalis,  afra- 
tus;  meridianus,  nigriceps  et  exiguus.  —  11  est  probable  que  parmi  celles  in- 
connues à  Dejean,  qui  suivent,  il  en  est  plusieurs  qui  n'appartiennent  pas  à  ce 
genre. 

Esp.  asiatique  :  A.  ccfUcnsicus,  Chaud.  Carab.  du  Cauc.  p.  187.  —  Esp.  afri- 
caines :  A.  flavipennis,  marginatus,  Lucas,  Expl.  de  l'Algérie,  Eut.  p.  7i  sq. 
Tab.  IX,  f.  9-10.  —  quadrisignatus,  vittipennis,  amubilis^  ornaiipennis,  bisi- 
gnatus,  gracilis,  Bohcm.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  220.  —  Esp.  américaines  :  A.  coluni- 
bianus,  striât ulus,  Reiche,  Rcv.  zool.  1S1.3,  p.  178.  —rottmdicoUis,  lugitbris, 
Haldcm.  Proceed.  of  the  Acad.  oî  VMutl.l,  p.  302.  — suturalis^  micros^  3.  Le 
Conte,  Geod.  Col.  of  tbe  Unit.  St.  p.  139.  —  puUklus,  impressifrons,  bifossula- 
tuS;  ruficollis,tibudis,  urcobusis,  foveicoUis,  Solicr  in  Gav,  Hist.  de  Chilo,  Zool. 
IV,  p.  264. 

(1)  Du  moins  dans  le  St.  vaporariorum,  la  seule  espèce  que  J'aie  disséquée. 
J'ai  trouvé  dans  cet  insecte  la  languette  faite  comme  l'a  figurée  M.  Schiœdte 
(Danmarks  Elcutli.  Tab.  V,  f.  B  (/),  et  par  conséquent  notablement  diltércntc  de 
celle  des  Hakpalus.  D'après  la  description  qu'en  donne  Erichson  (Die  Ka'f.  d. 
Mark  Brand.  I,  p.  69)  elle  ne  différerait  au  contraire  en  rien  d'essentiel  de  celle 
de  ce  dernier  genre. 

(2)  Aux  vingt-deux  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Zsp.  européeimcs  :  .S'. 
abdomimlis,  Gciié,  Ins.  Sard.  fasc.  I,  p.  10.  —  liumeri^s  (an  Badister  hume- 


801  CAtiAêîôfcÉ»; 

ÀNOPLOGENIUS. 
De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  88. 

Menlon  subtransversal ,  concave ,  profondément  échancré ,  avec  le 
fond  de  l'échancrure  légèrement  sinué;  ses  lobes  latéraux  divergents, 
aigus  au  bout.  —  Languette  étroite  ,  parallèle,  libre  et  subéchancrée  à 
son  extrémité  ;  ses  paraglosses  grêles  ,  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier 
article  des  palpes  cylindrico-ovalaire ,  tronqué  au  bout.  —  Mandibules 
peu  sailllantes,  robustes,  arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Labre  subtrans- 
versal, arrondi  en  avant.  —  Antennes  médiocres,  filiformes,  à  arlicies 
1  assez  gros,  cylindrique,  peu  allongé,  2  court,  obconique,  3  obconique 
et  pas  plus  long  que  les  suivants,  ceux-ci  comprimés.  —  Pattes  médio- 
cres, peu  robustes;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  légèrement  dilatés  ;  les  trois  premiers  subcordiformes  ,  garnis 
d'une  double  rangée  de  squammules  en  dessous,  le  4''bilobé  ainsi  qu'aux 
intermédiaires  ;  le  même  aux  tarses  postérieurs  profondément  échancré, 
avec  son  lobe  interne  prolongé  en  dedans  ;  le  même  des  tarses  anté- 
rieurs bilobé  chez  les  femelles  comme  chez  les  mâles.  —  Le  reste 
comme  chez  les  Stenolophus. 

Le  type  du  genre  est  le  Stenolophus  atacer  Dej.  du  Sénégal.  M.  De 
Chaudoir  en  décrit  une  seconde  (^4.  discophorus)  très-voisine  et  origi- 
ninaire  du  nord  de  l'Hindoustan  (i). 

ralis?)  L.  Redtenb.  Col.  qua^d.  Arch.  Austrige^  p.  7. —  Chevrolatii,  Gaubil^  Rer. 
zool.  1846,  p.  56.— m5'nco///s,  Bielz,  Stett.  ent.  Zeit.  1850,  p.  100.  —  Esp. 
asiatiques  et  sibériennes  :  S.  hirtkornis,  Fischer,  Bull.  Mosc.  1829,  p.  188.  — 
Sfevem,  Fischer, Bull.  Mosc.  éd.  Lequien,  p.  171.  —  dimidiatus,  morio^  Ménétr. 
Cat.  rais.  p.  135.  —  discolor,  Falderm.  Faun.  ent.  Traiftc.  I,  p.  99.  —  palUdus, 
sinuatuSj,  minutus,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  112  sq.  —  Esp  africaines  :  S.  ter- 
minalis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  790.  —  comptus,  colunibinus,  relucens, 
fulvipes,  Erichs.  Arch.  1843,  I,  p.  215.  —  nitidulus,  pallidus,  Bohem.  Ins. 
CafFrar.  I,  p.  218. — Esp.  américaines  :  S.  verskolor,  Rirby,  Faun.  Bor.  Amer. 
p.  46.  —  badipennis,  Haldem.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  302.  — 
badius,  longicollis,  lentulus,  debïlis,  Erichs.  Arch.  1847, 1,  p.  71.  —  convexi- 
colliSj  fuscipennis,  J  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  137. 

Nota.  Selon  M.  Germar  (Zeitsch.  II,  p  442),  le  Carabus  vaporariorum  de 
Linné  n'appartient  pas  à  ce  genre,  mais  au  genre  Cymindis,  et  correspond  à  la 
Cymindis  punctata  de  Dejean.      ' 

(1)  Une  troisième  est  figurée,  mais  non  décrite,  par  M.  Schmidt-Gœbel.  Col. 
Biman.  pi.  3,  f.  9. 


HIPPOLOETIS. 
JDe  Casteln.  Etutd.  ent.  p.  152  (1)4 

Ce  genre,  établi  sur  un  insecte  du  Sénégal,  ne  m'est  pas  connu.  Les 
caractères  que  lui  assigne  M.  de  Caslelnau  peuvent  se  résumer  ainsi  : 

Menton  échancré,  sans  dent  médiane.  —  Dernier  article  des  palpes 
subcylindrique  ,  obtus  à  son  extrémité.  —  Mandibules  fortes,  arquées, 
un  peu  aiguës.  —  Labre  court,  arrondi  en  avant.  —  Tète  très-grande  , 
arrondie,  très-légèrement  rétrécie  en  arrière.  —Antennes  courtes, 
très-grèles,  filiformes,  à  l^""  article  assez  gros,  2^  très-court,  3"  le  plus 
long,  les  autres  linéaires.  —  Prolhorax  très-large,  en  demi-lune, 
arrondi  sur  les  côtés;  ses  angles  antérieurs  très  aigus.  —  Eiytres  assez 
grandes,  convexes,  anguleuses  à  l'angle  humerai,  fortement  échancrées 
à  l'extrémité.  —  Pattes  fortes;  cuisses  un  peu  renflées  ;  les  quatre  pre- 
miers articles  des  quatre  tarses  antérieurs  un  peu  dilatés  chez  les  mâles, 
les  antérieurs  à  articles  courts  et  serrés. 

D'après  cet  ensemble  de  caractères,  je  ne  suis  pas  certain  que  ce 
genre  appartienne  à  la  tribu  actuelle.  Dejean ,  qui  l'a  établi  sous  le  nom 
d'EnicATLS,  mentionné  seulement  dans  la  dernière  édition  de  son  Cata- 
logue, le  place  près  des  Amblygnathtjs  et  des  Barysomcs,  c'est-à-dire 
parmi  ces  genres  anormaux  qu'il  a  mis  en  tète  de  sa  tribu  des  Har- 
paliens. 

La  seule  espèce  (2)  qui  contienne  le  genre  est  petite,  et  en  entier  d'un 
jaune-fauve  rougeâtre  ou  testacé. 

SECTION  VIIL    Languette  presque  toujours  libre  à  son  extrémité. 

—  Dernier  article  des  palpes  de  forme  variable,  jamais  aciculaire. 

—  Eiytres  entières,  très  rarement  tronquées  à  leur  extrémité.  — ■ 
Les  trois ,  rarement  les  deux  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs dilatés  chez  les  mâles  et  presque  toujours  garnis  de  squam- 
mules  en  dessous;  les  intermédiaires  constamment  simples. —  Crochets 
des  tarses  simples  ou  dentés. 

Cette  section  ne  comprend  que  des  insectes  qui  eussent  été  des  Féro- 
niens  pour  Dejean.  Le  nombre  des  articles  dilatés  aux  tarses  antérieurs 
des  mâles  est  tout  ce  qui  la  dislingue  de  la  précédente.  Sous  le  rapport 
de  la  vestiture  de  ces  organes,  elle  est  bien  plus  homogène  que  celte 
dernière ,  car  elle  ne  contient  que  deux  genres  seulement  (Antarctia, 
MEtics)  qui  aient  les  articles  en  question  garnis  de  brosses  de  poils  en 
dessous,  à  moins  qu'il  ne  s'en  trouve  quelques-uns  dans  le  même  cas 
parmi  ceux  que  je  n'ai  pas  pu  examiner.  D'un  autre  côté,  le  dernier 

(1)  Syn.  Ericatds,  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  47, 

(2)  H.  rufus,  Casteln.  loccii,  i^Ericatus  testaceus,T)e'].), 
Coléoptères,    Tome  I,  20 


306  CABABIQTJES. 

article  des  palpes  et  les  crochets  des  tarses  sont  plus  sujets  à  varier  que 
dans  la  section  qui  précède. 

C'est  un  groupe  extrêmement  riche  en  espèces  ainsi  qu'en  genres,  et 
d'une  division  d'autant  plus  difficile  qu'ici,  comme  on  vient  de  le  voir, 
la  vestiture  des  tarses  antérieurs  des  mâles  ne  sert  presque  plus  à  rien. 
Les  six  tribus  que  j'y  admets  sont  établies  sur  des  caractères  assez 
faibles  et  sujets  à  exceptions  ;  mais  je  n'ai  pu  faire  mieux. 

I.   Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés. 

a    Languette  entièrement  soudée  à  ses  paraglosses.     Pseudo-féronides. 

a  a       —        libre  à  son  extrémité. 

6    Menton  très-faiblement^  parfois  à  peine  écliancré.    Trigonotomides. 

hh     —      normalement  échancré. 

c    Jambes  antérieures  plus  ou  moins  robustes  et  dila- 
tées au  bout.  Féronides. 

c  c  Jambes  antérieifi'es  plus  ou  moins  grêles. 

Tarses  antérieurs  des  mâles  munis  de  brosses  da 
poils  en  dessous.  Antarctiidks, 

Tarses  antérieurs  des  baâles  squammuleux.  Anchomékibes. 

IL  Les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 

dilatés.  ^  PoGONiDEs. 

TRIBU  XXXI. 
PSEUDO-FÉRONIDES. 

Languette  soudée  avec  ses  paraglosses.  —  Pattes  peu  robustes; 
jambes  antérieures  non  dilatées  à  leur  extrémité.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés ,  triangulaires  ou  cor- 
diformes,  garnis  de  squammules  en  dessous.  —  Crochets  des  tarses 
simples. 

La  structure  de  la  languette  constitue  le  caractère  essentiel  de  cette 
tribu,  qui  se  compose  d'un  petit  nombre  de  genres  très-rares  dans  les 
collections,  et  inconnus  à  la  plupart  des  entomologistes.  Tous  ont  un 
pactes  étranger  aux  tribus  qui  suivent  et  qui  leur  donne  une  certaine 
analogie  avec  les  Troncatipennes,  parmi  lesquels  un  auteur  récent, 
M.  Schmidt-Gœbel,  a  même  placé  trois  d'entre  eux,  comme  on  le 
verra  plus  bas.  C'est  ce  port  particulier  qui  m'a  engagé  à  donner  à 
cette  tribu  le  nom  de  Pseudo-Féronides.  Je  suis  loin,  du  reste,  de 
regarder  comme  satisfaisante  et  définitive  la  place  que  j'assigne  à  ces 
insectes.  Ils  constituent  manifestement  un  groupe  anormal  et  aberrant 
qui  a  besoin  d'une  étude  plus  approfondie  que  celle  que  j'ai  pu  en  faire. 

Le  genre  Lestignathcs  ,  qu'on  trouvera  plus  loin ,  ayant  aussi  la 
languette  soudée  avec  ses  paraglosses,  devrait,  à  la  rigueur,  en  faire 


PSETJDO-FÈRONIDES-  307 

partie  ;  mais  il  est  tellement  voisin  des  Prystonichcs  et  des  Sphodbus 
par  ses  autres  caractères,  que  j'ai  cru  devoir  le  placer  parmi  les 
Anchoménides. 

Genres  :  Heteracantha,  ^phntdius,  Caphora,  Anaulacus. 

HETERACANTHA. 
BrullÉj  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  382- 

Menton  transversal,  assez  profondément  échancré  en  demi-cercle, 
sans  dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  obtus  à  leur  extrémité.  — Lan- 
guette intimement  unie  à  ses  paraglosses,  entièrement  membraneuse, 
assez  grande,  en  carré  long,  étroitement  échancrée  en  avant,  avec  ses 
angles  antérieurs  arrondis.  —  Palpes  grêles  ;  les  maxillaires  beaucoup 
plus  longs  que  les  labiaux;  le  dernier  article  de  tous  ovalaire. — Man- 
dibules robustes,  peu  arquées  ;  la  gauche  beaucoup  plus  longue  que 
la  droite. —  Labre  transversal,  assez  fortement  échancré.  —  Tête  assez 
forte,  obtuse  en  avant,  un  peu  renflée  en  arrière.  —  Yeux  médiocres, 
presque  déprimés.  —  Antennes  filiformes,  un  peu  plus  longues  que  le 
prothorax,  à  1er  article  assez  gros,  le  plus  long  de  tous,  2«  court  ;  les 
autres  subégaux.  —  Prothorax  transversal,  brusquement  et  assez  for- 
tement rétréci  en  arrière,  avec  ses  côtés  antérieurs  un  peu  rebordés 
et  leurs  angles  rabattus.  —  Elytres  brièvement  ovalaires,  plus  larges 
que  le  proth(frax,  peu  convexes,  finement  striées  et  entières  au  bout. 
—  Pattes  assez  longues,  peu  robustes  ;  jambes  antérieures  légèrement 
élargies  à  leur  extrémité  :  leur  éperon  anté-apical  très-long  et  grêle, 
le  terminal  très-fort,  allongé  et  obtus  au  bout  ;  tarses  des  mâles  incon- 
nus ;  ceux  des  femelles  en  triangle  allongé. 

M.  Brullè  a  établi  ce  genre  sur  un  très-singulier  insecte,  originaire 
d'Egypte,  dont  il  n'existe  à  Paris  qu'un  exemplaire  au  Muséum  d'His- 
toire naturelle.  J'en  donne  les  caractères  d'une  manière  beaucoup 
plus  détaillée  qu'il  ne  l'a  fait.  Par  sa  forme  générale  et  sa  languette, 
.cet  insecte  a  les  plus  grands  rapports  avec  les  Pericalus  ;  mais  il  s'en 
éloigne  considérablement  par  son  labre,  ses  élytres  arrondies  à  leur 
extrémité,  etc.,  et  quoique  le  mâle  soit  inconnu,  il  est  probable,  comme 
le  pense  M.  BruUé,  que  l'espèce  appartient  aux  Féroniens  de  Dejean, 
où  je  ne  la  place,  du  reste,  que  provisoirement.  Il  est  presque  inutile 
de  faire  observer  qu'elle  n'a  aucun  rapport  avec  les  trois  genres  qui 
suivent.  Elle  est  longue  d'environ  sept  lignes  sur  trois  et  demie  de 
large,  d'un  brun  foncé  uniforme  en  dessus,  un  peu  ferrugineux  en 
dessous.  M.  BruUé  l'a  nommée  Jï.  depressa  et  en  a  donné  «ne  figure 
assez  bonne  (1) 

(1)  Loc.  cit.  pi.  16,  f.  1,  » 


gOJEi  éÀfiABlQCËSé 

iEPimiDItS- 
Mic-Leay,  Ânnul.  Jap.  p.  23.' 

Menton  assez  grand,  profondément  échancré,  sans  dent  médiane; 
ses  lobes  latéraux  obliquement  arrondis  en  avant  et  en  dehors,  — 
Languette  cornée,  évasée  et  coupée  presque  carrément,  embrassée 
par  ses  paraglosses;  celles-ci  notablement  plus  longues  qu'elle,  arquées 
et  tronquées  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  et 
tronqué  au  bout;  celui  des  labiaux  un  peu  arqué.  —  Mandibules 
courtes,  arquées,  assez  aiguës,  denliculécs  à  leur  base  au  côté  interne. 

—  l.abre  transversal,  arrondi  aux  angles,  un  peu  échancré  en  avant. 

—  Tête  courte,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  saillants. — 
Antennes  de  la  longueur  du  prothorax,  grossissant  un  peu  à  leur 
extrémité,  à  l"""  article  plus  long  et  plus  gros  que  les  suivants  ;  ceux-ci 
subégaux;  tous  obconiques.  —  Prothorax  transversal,  échancré  en 
avant,  de  la  largeur  des  élytres  à  sa.  base,  mais  séparé  d'elles  par  un 
intervalle.  —  Elytres  courtes,  ovalaires  ou  subparallèles,  sinuées  au 
bout.  —  Pattes  assez  robustes;  jambes  antérieures  ayant  seulement 
quelques  petites  épines  au  sommet  de  leur  tranche  externe  ;  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  de  la  même  paire  légèrement  dilatés  chez 
les  mâles,  cordiformes,  arrondis  aux  angles,  et  garnis  de  squamraules 
en  dessous;  crochets  denticulés  à  leur  base.  —  Corps  .court,  ovale 
€t  peu  convexe. 

M.  Mac-Leay,  en  créant  ce  genre  sur  une  espèce  de  Java  (JE.  ade- 
lioides),  en  avait  imparfaitement  exposé  les  caractères.  M.  Schmidt- 
Gœbel  (i)  les  a  fait  connaître,  dans  ces  derniers  temps,  d'une  manière 
complète,  en  plaçant  le  genre  parmi  les  Troncatipennes  à  côté  des 
Masobecs.  En  effet,  la  languette  est  unie  aux  paraglosses  comme  dans 
ce  dernier  groupe,  mais  d'un  autre  côté,  les  élytres  sont  entières, 
et  le  faciès  très-différent  de  celui  des  autres  Troncatipennes.  En  un 
mot,  ces  insectes  me  paraissent  être  une  forme  aberrante  des  Fé- 
ronides. 

Ils  sont  propres  à  Java  et  au  continent  indien ,  et  de  très-petite 
taille.  Leurs  téguments  ont  constamment  un  reflet  soyeux  en  dessus, 
et  quelques-uns  ont  leurs  élytres  ornées  de  taches  d'un  fauve  vif. 
A  l'espèce  décrite  par  M.  Mac-Leay,  il  faut  en  ajouter  quatre,  publiées 
par  M.  Schmidt-Gœbel  (2). 

(1)  Col.  Birman,  p.  88. 

(2)  JE.  fuscifennis,  simplex,  fasciatus,  quadrimacnlatus ,  loc.  cit.;  tous  du 
pays  des  Birmans,  h' JE,  adelioides  Mac-Leay,  s'y  trouve  également. 


TUGOKOÏ0iUIDBl«  S09 

CAPHORA. 

ScHMiDT-GoEBEL,  Col.  Birman,  p.  91. 

Genre  très-voisin  des  ^phnidius  et  n'en  différant  que  par  les  carac- 
tères qui  suivent  : 

Menton  court,  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  aiguë, 
on  peu  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux  ;  ceux-ci  terminés  en  triangle 
aigu.  —  Languette  grande,  arrondie  au  bout;  ses  paraglosses.  très- 
larges,  notablement  plus  longues  qu'elle,  fortement  tronquées  à  leur 
extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  ovaiaire,  subacuminé.  —  Pro- 
thorax touchant  la  base  des  éiytres. 

M.  Schmidt-Gœbel  n'en  décrit  qu'une  espèce  {C.  humilis)  du  pays 
des  Birmans.  C'est  un  très-petit  insecte  d'un  peu  plus  d'une  ligne  de 
long  et  d'un  brun-rougeâtre.  Cet  auteur  le  place  également  parmi  les 
Troncalipennes. 

ANAULACUS- 

Mac-Leat,  Annut.  Jav.  p.  21. 

C'est  également  à  la  suite  des  yEpHmoius  que  paraît  devoir  être 
placé  ce  genre.  L'espèce  de  Java  sur  laquelle  il  est  établi  (-4.  serici- 
pcnnis)  a  complètement  la  taille,  la  forme  générale,  les  téguments 
soyeux  et  le  système  de  coloration  des  Jiphn.  fasciaius  et  quadri- 
maculatus  de  M.  Schmidt-Gœbel.  Mais  M.  Mac-Leay  lui  assigne 
des  antennes  robustes,  moniliformes,  pas  plus  longues  que  la  tête, 
et  un  menton  trilobé,  de  sorte  que,  malgré  les  analogies  ci-dessus, 
il  est  très-différent,  si  ces  caractères  sont  exacts.  C'est,  en  définitive, 
un  genre  qui  a  besoin  d'être  étudié  de  nouveau. 

TRIBU  XXXII. 
TRIGONOTOMIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.  —  Menton  généralement  très-court, 
toujours  très -faiblement  échancré,  parfois  simplement  bisinué.  — 
Jambes  antérieures  de  force  variable.  —  Les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires  ou  cordi- 
formes ,  garnis  de  squammules  en  dessous.  —  Crochets  des  tarses 
simples. 

La  forme  particulière  du  menton  fait  reconnaître  aisément  ces 
insectes.  Nulle  part,  dans  la  famille  actuelle,  son  échancrure  n'est 
aussi  faible;  il  y  a  même,  parmi  eux,  quelques  genres  où  l'on  pour» 


310  CARABlQUEâ, 

rait  dire  qu'elle  est  presque  nulle.  La  plupart  ont  en  même  temps 
des  mandibules  faibles,  et  chez  l'un  d'eux  (Dirotds)  ,  ces  organes 
s'allongent  d'une  manière  remarquable.  Un  autre  (  Amblytelus  ) 
semble  rattacher  la  tribu  à  celle  des  Anchoménides ,  le  pénultième 
article  de  tous  ses  tarses  étant  bilobé. 

Ces  insectes  sont  tous  exotiques  et,  pour  la  plupart,  propres  à  l'an- 
cien continent.  Leurs  couleurs  n'ont  rien  de  remarquable,  et  leur  taille 
est  à  peine  moyenne.  Ils  forment  dix  genres,  que  je  crois  devoir 
distribuer  ainsi  : 

I.  Pénultième  article  des  tarses  entier. 

a      Dernier  article  des  palpes  maxillaires  sécuriforme  :  Microcheila. 

aa  labiaux  sécuriforme  :  Dyschromus,  Trigo- 

nostonia,  Lesticus. 

naa  Dernier  article  de  tous  les  palpes  subcylindrique  ou  subovalaire. 

Mandibules  très-longues  et  très-grêles  :  Dirotus. 

—         médiocres,  grêles,  ou  assez  robustes  :   Drimostoma, 
Oxycrepis,  Abacetus,  Distrigus. 

II,  Pénultième  article  de  tous  les  tarses  bilobé  :  Amblytelus, 

MICROCHEILA. 

Brollé,  Hisf.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  336. 

Menton  très-court,  biconcave,  trilobé;  le  lobe  médian  aigu,  un  peu 
plus  court  que  les  latéraux;  ceux-ci  obtus.  —  Languette  saillante,  ar- 
rondie au  bout;  ses  paraglosses  la  dépassant  assez  fortement.  —  Palpes 
robustes;  le  dernier  des  labiaux  cylindrique,  celui  des  maxillaires  en 
fer  de  hache,  grand  et  très-rétréci  à  sa  base.  —  Mandibules  saillantes, 
d'abord  droites,  puis  recourbées  brusquement  et  très-aiguës  à  leur  ex- 
trémité. —  Labre  très-court,  à  peine  distinct.  —  Tête  subcylindrique, 
obtuse  en  avant,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros,  saillants. 
—  Antennes  assez  robustes,  à  l"'"'  article  plus  gros  et  plus  long  que  les 
autres,  2"  court,  les  suivants  subégaux.  —  Prolhorax  transversal,  ar- 
rondi sur  les  cotés,  sans  angles  distincts,  convexe  en  dessus.  —  Elytres 
assez  convexes,  oblongo-parallèles,  sinuces  à  leur  extrémité.  *—  Pattes 
robustes,  cuisses  fortes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
fortement  dilatés  chez  les  mâles,  le  l^""  plus  long  que  les  suivants,  en 
carré  un  peu  rétréci  à  sa  base,  les  deux  autres  fortement  trigones. 

Genre  établi  sur  un  insecte  de  Madagascar  {BI.  picea  BruUé),  long 
tf  environ  six  lignes  et  en  entier  d'un  brun  de  poix.  M.  Brullé  a  bien 
reconnu  ses  analogies  en  le  plaçant  près  des  Distbigcs,  tandis  que 
Dejean  les  a  complètement  méconnues  dans  son  dernier  Catalogue  où  il 
se  trouve  entre  les  Pelecium  et  les  Eripus,  deux  genres  avec  lesquels 


TKTGONOTOMIDES.  311 

il  n'a  pas  le  moindre  rapport.  La  formule  générique  qui  précède  a  été 
rédigée  d'après  l'exemplaire  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris, 
le  même  qu'a  figuré  M.  Brullé. 

DYSCHROMUS. 

Chaud.  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  IV,  p.  429. 

Menton  court,  trilobé  ;  son  lobe  intermédiaire  moins  avancé  que  les 
latéraux,  très-arrondi.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  déprimé, 
sécuriforme  et  assez  allongé.  —  Mandibules  obtuses,  très-peu  arquées 
et  peu  avancées. —  Labre  plane,  carré,  transversal,  échancré  en  avant. 

—  Antennes  grenues  et  assez  courtes.  —  Prothorax  aplati ,  un  peu 
moins  long  que  large,  peu  arrondi  sur  les  côtés  et  coupé  carrément  en 
arrière.  —  Êlytres  en  ovale  allongé ,  légèrement  rebordées,  surtout 
postérieurement.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  dilatés,  assez  courts  et  cordiformes. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  M.  De  Chaudoir,  qui  placé  ce  genre 
près  des  Distbigus  et  des  Drimostoma  dont  il  parait  en  effet  voisin, 
mais  bien  distinct  par  la  forme  du  dernier  article  de  ses  palpes  labiaux 
et  de  ses  antennes.  Il  ne  comprend  qu'une  espèce  (D.  opacus)  de  taille 
moyenne,  noire,  et  qui  a  un  peu,  comme  les  deux  genres  précédents, 
le  fades  d'un  Harpalus.  Sa  patrie  n'est  pas  connue  ;  M.  De  Chaudoir 
pense  qu'elle  est  de  Java. 

trigonotoma: 

Dej.  Species  III,  p.  182. 

Menton  très-court,  à  peine  échancré  et  bisinué  en  avant;  son  lobe  mé- 
dian très-large,  subarrondi,  les  latéraux  tronqués  un  peu  obliquement 
en  dedans.  —  Languette  grande,  évasée  et  échancrée  en  avant  ;  ses  pa- 
raglosses  très-grêles,  de  même  longueur  qu'elle.  —  Palpes  peu  ro- 
bustes; le  dernier  article  des  labiaux  fortement  sécuriforme  ;  celui  des 
maxillaires  en  triangle  allongé.  —  Labre  fortement  transversal,  assez 
fortement  échancré  en  avant.  —  Tète  assez  grosse,  subcylindrique, 
non  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocrement  saillants.  —  Antennes 
médiocres,  atteignant  le  milieu  du  prothorax,  presque  brisées,  à  l»"" 
article  de  la  longueur  des  trois  suivants  réunis,  2"  court,  3"  plus  long 
que  les  suivants  ;  ceux-ci  égaux.  —  Prolhorax  un  peu  transversal,  ré- 
tréci en  arrière,  avec  ses  côtés  postérieurs  plus  ou  moins  relevés  et  ses 
angles  obtus.  —  Elytres  oblongo-parallclcs,  peu  convexes,  sillonnées. 

—  Pattes  médiocres  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
fortement  dilatés  chez  les  mâles,  en  triangle  court.  —  Corps  assez  al- 
longé et  assez  large. 


512  CAttABIQUES. 

Insectes  d'assez  grande  taille,  propres  aux  IndeS  orientales  et  ornés  de 
couleurs  métalliques  plus  ou  moins  brillantes.  M.  Mac-Leay,  le  premier 
qui  en  ait  décrit  une  espèce,  l'avait  prise  pour  une  Feronia  du  groupe 
des  Omasecs.  Toutes  ont  en  effet  une  certaine  ressemblance  avec  celle 
de  ce  groupe,  mais  leurs  caractères  sont  très-différents.  On  en  connaît 
trois  en  tout  (1). 

LESTICUS. 

•       Dej.  Species  III,  p.  189  (2). 

Menton  transversal,  faiblement  échancré,  trilobé;  le  lobe  médian 
tronqué  à  son  extrémité,  presque  aussi  grand  que  les  latéraux  ;  ceux-ci 
arrondis  en  avant. —  Languette  arrondie  et  un  peu  tronquée  en  avant. 

—  Dernier  article  des  palpes  labiaux  en  triangle  allongé  et  tronqué  au 
bout  ;  celui  des  maxillaires  subcylindrique.  —  Labre  à  peine  échancré. 

—  Antennes  plus  longues  que  la  tête  et  le  prothorax  réunis,  non  brisées; 
leur  1er  article  court,  épais,  cylindrique,  le  3^  un  peu  plus  long  que  lui. 

—  Les  autres  caractères  pareils  à  ceux  des  Trigonotoma. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  des  mêmes  pays  que  les  Trigonotoma 
et  ornées  de  couleurs  analogues  (s). 

Le  genre  Triplogenius  de  M.  De  Chaudoir,  me  paraît  complètement 
identique  avec  celui-ci,  et  c'est  par  mégarde,  sans  doute,  que  ce  savant 
entomologiste  ne  s'est  pas  aperçu  qu'il  faisait  double  emploi. 

DIROTUS. 

Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  16. 

Menton  court,  faiblement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  aiguë, 
plus  courte  que  ses  lobes  latéraux.  —  Languette  tronquée  au  bout;  ses 
paraglosses  grêles,  beaucoup  pius  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des 
palpes  obconique  et  obtus  au  bout  ;  celui  des  labiaux  plus  long  et  plus 
gros  que  celui  des  maxillaires.  —  Mandibules  très-longues,  très-grêles, 
simples  au  côté  interne,  légèrement  arquées  et  très-aiguës  à  leur  ex- 
trémité. —  Télé  légèrement  rétrécie  en  arrière,  subovâlaire.  —  Yeux 

(1)  T.  viridkollis,  planicollis,  Dej.  loc.  cit.  —  Dohrnii,  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1852,  no  1,  p.  69;  de  Hons--Kong. 

La  T.  indica,  Brullé  (Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  333)  est  la  même  que  la  vi~ 
ridicoUis.  —  La  violacea  Casteln.  (Et.  ent.  p.  76),  de  l'Australie,  est  une  Fe- 

RONU. 

(2)  Syn.  Triplogenius,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  71. 

(3)  Dejean  n'en  a  connu  qu'une  espèce,  L.  janthinus.  Je  crois,  avec  M.  De 
Chaudoir  (loc.  cit.),  que  les  espèces  suivantes  de  Trigonotoma,  décrites  par 
M.  De  Castelnau,  dans  ses  Etudes  ent.  p.  75,  doivent  également  y  rentrer,  mais 
e  n'en  suis  certain  que  pour  la  première  :  T.  bicolor,  fulgidicollis ,  concinna^ 
Buquetii,  Petelii;  de  Java. 


ÏBlfiONOTÔMlDliS.  31à 

gros  et  saillants. —•  Antennes  grêles,  longues;  le  l"  article  et  le  3e  les 
plus  longs  de  tous  .célui-là  assez  gros  ;  le  2"  court;  les  autres  subégaux. 
—  Prothorax  plus  long  que  large,  rétréci  et  beaucoup  plus  étroit  à  sa 
base  que  les  élytres,  convexe  et  marginé  latéralement.  —  Elytres  briè- 
vement ovales,  larges,  subparallèles,  arrondies  à  leur  exlréraitc.  — 
Pattes  longues  et  peu  robustes  ;  tarses  des  mâles  inconnus. 

Genre  pendant  longtemps  peu  connu  des  entomologistes,  comme  la 
plupart  de  ceux  établis  par  M.  Mac-Leay  dans  cette  famille  et  qu'on  doit 
à  M.  Hope  d'avoir  mis  en  lumière,  en  figurant  (i)  avec  des  détails  l'es- 
pèce sur  laquelle  cet  auteur  l'a  fondé.  Quoique  la  femelle  seule  soit 
connue,  il  n'y  a  pas  à  douter  qu'il  appartienne  à  la  section  actuelle,  car 
M.  Mac-Leay  avait  déjà  signalé  son  analogie  avec  les  Dolichus,  et  la 
structure  de  son  menton  suffit  pour  montrer  qu'il  est  voisin  des  Dri- 
MosTOMA.  Cet  insecte  est  de  Java  ;  sa  longueur  est  d'environ  cinq 
lignes,  et  sa  couleur  noire,  avec  des  reflets  irisés  sur  les  élytres; 
les  antennes  et  les  pattes  sont  rougeâtres.  M.  Mac-Leay  le  nomme 
D.  subiridescens. 

DRIMOSTOMA. 
Dej.  Species  Y,  p.  745. 

Menton  court,  faiblement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  aiguë; 
ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  triangulaire.  —  Languette  en  carré 
allongé  ;  ses  paraglosses  très-grêles,  la  dépassant  assez  fortement.  — 
Palpes  grêles,  longs;  leur  dernier  article  allongé,  subaigu;  le  2"  des 
maxillaires  dilaté  et  déprimé.  —  iMandibules  grêles,  allongées  et  très- 
aiguës. —  Labre  transversal,  entier.  —  Yeux  assez  gros  et  assez  sail- 
lants. —  Antennes  à  peine  aussi  longues  que  la  moitié  du  corps,  fili- 
formes; leurs  articles  2-4  de  longueur  variable,  —  Tête  brièvement 
ovalaire.  —  Prolhorax  plus  ou  moins  transversal,  légèrement  rétréci  en 
arrière.  —  Elytres  en  ovale  peu  allongé  et  assez  convexe.  —  Pattes 
médiocres,  peu  robustes  ;  le«  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires  ;  le  1<""  plus  long 
que  les  deux  autres;  ceux-ci  un  peu  plus  larges  que  longs. 

Ce  genre  a  été  établi  primitivement  sur  quelques  insectes  africains 
de  couleur  noire  et  de  taille  au-dessous  de  la  moyenne.  Depuis,  on  y  a 
compris  d'autres  espèces  américaines  qui,  en  effet,  ne  présentent  pas 
dos  caractères  suffisants  pour  en  être  séparées ,  mais  qui  cependant 
offrent  dans  la  forme  du  prothorax  et  des  antennes  des  différences  qui 
obligenl  de  partager  le  genre  en  deux  seclions. 

Dans  l'une,  comprenant  les  espèces  de  l'ancien  continent,  les  antennes 
ont  leur  2°  article  plus  court  que  les  suivants;  les  autres,  à  partir  du5«, 

(1)  Coleopt.  Man,  11^  pi.  2,  f.  1  ad. 


314  CARABIQtJES. 

sont  cylindriques  et  presque  aussi  gros  que  le  l«r;  le  prothorax  est 
presque  carré  et  marqué  à  sa  base  de  deux  sillons  abrégés  et  subla- 
téraux comme  chez  les  Abacetus  et  les  Distrigcs  (i). 

Dans  l'autre,  propre  au  nouveau  continent,  le  S"  article  des  antennes 
est  à  peine  plus  long  que  les  autres,  qui  sont  subégaux,  et  le  prothorax 
a  de  chaque  côté  à  sa  base,  une  grande  dépression  qui  fait  paraître  ses 
bords  latéraux  postérieurs  relevés  (2). 

OXYCREPIS. 

(Dej.)  Reiche,  Rev.  zool  1843,  p.  78. 

Menton  court,  faiblement  échancré,  trilobé;  le  lobe  médian  aigu, 
presque  égal  aux  latéraux  ;  ceux-ci  subaigus.  —  Languette  très-grande, 
coupée  carrément  en  avant  ;  ses  paraglosses  à  peine  plus  longues  qu'elle, 
grêles  et  arquées.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire  et 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  assez  allongées,  faiblement  arquées  et 
aiguës.  —  Labre  grand,  carré.  —  Tête  allongée,  très-légèrement  ova- 
laire. —  Yeux  grands,  peu  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps,  à  2o  article  le  plus  court  de  tous,  l^r,  3"  et  4e  les 
plus  longs,  subégaux;  les  autres  plus  courts,  subégaux  aussi.  —  Pro- 
thorax plus  long  que  large,  régulièrement  ovale,  tronqué  en  avant  et 
à  sa  base,  peu  convexe  en  dessus,  avec  deux  sillons  latéraux  posté- 
rieurs. —  Elytres  allongées,  obiongues.  —  Pattes  assez  longues  ;  cuisses, 
surtout  les  antérieures,  robustes;  jambes  antérieures  assez  fortes;  les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés,  triangu- 
laires et  obliquement  prolongés  en  dedans,  fortement  ciliés  sur  leurs 
bords.  —  Corps  allongé,  peu  convexe. 

Dejean  a  établi  ce  genre  dans  son  dernier  Catalogue,  mais  sans  en 
donner  les  caractères  qui  ont  été  exposés  plus  tard  par  M.  Reiche.  Cet 
entomologiste  le  regarde  comme  voisin  des  Agonum,  mais  je  crois  qu'il 
doit  être  placé  dans  le  groupe  actuel,  d'après  la  forme  de  son  menton. 
Ses  caractères  sont  très-prononcés,  comme  on  peut  le  voir.  L'espèce 
unique  (0.  leucocera)  qui  le  compose  est  de  taille  moyenne,  de  forme 
élégante,  noire,  avec  les  pattes  en  grande  partie  fauves  et  les  articles  8-9 
de  ses  antennes  blanchâtres.  Sa  patrie  est  la  Colombie. 

(1)  Esp.  africaines  :  D.  Schœnlierri,  striatocolle,  sulcipenne,  Dej.Species.  — 
ebeninum,  anthracinum,  Kliig,  Ins.  von  Madag.  43  sq.  — punctifrons.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  430.  —  laticollej,  amuroides,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I, 
p.  176. 

(2)  D.  fuscipes,  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  339.  — mexicanum^  Chevrol. 
in  Guérin,  Mag.  d.  2ool.  Ins':  1841,  pL  64,  Plusieurs  autres  sont  inédites. 


TRIGONOTOMIDES.  315 

ABACETUS. 
Dej.  SpedesIII^p.  195(1). 

Menton  court,  légèrement  bisinué  en  avant  et  par  suite  trilobé,  le 
lobe  médian  aussi  large  et  aussi  long  que  les  latéraux,  arrondi.  —  Lan- 
guette tronquée  au  bout  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  un  peu.  —  Der- 
nier article  des  palpes  subcylindrique  et  tronqué  à  son  extrémité.  — 
Mandibules  médiocres,  arquées  et  assez  aiguës  au  bout.  —  Labre  trans- 
versal, entier.  —  Tête  médiocre,  brièvement  et  légèrement  ovale.  — 
Yeux  assez  gros,  peu  saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps,  filiformes,  à  1er  article  assez  gros,  â^  court,  3*=  un  peu  plus 
long  que  les  suivants,  ceux-ci  égaux  et  comprimés.  —  Prothorax  plus 
large  que  long,  rétréci  en  arrière,  [i.iu  convexe  en  dessus,  avec  trois 
sillons,  un  médian  et  deux  latéraux  à  la  base.  —  Elytres  oblongo-pa- 
rallèles.  —  Pattes  médiocres;  jambes  antérieures  peu  robustes;  les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  fortement  dilatés  chez 
les  mâles,  triangulaires;  le  l^""  plus  long  que  large,  les  deux  suivants 
plus  larges  que  longs  ;  tous  triangulaires. 

Genre  presque  exclusivement  africain,  comprenant  quelques  espèces 
de  moyenne  ou  petite  taille,  presque  toutes  de  couleur  noire,  et  d'un 
faciès  intermédiaire  entre  celui  de  certains  Harpalidcs  et  des  Fe- 

BONIA  (2). 

Ainsi  que  l'a  fait  observer  M.  De  Chaudoir  (ô),  le  genre  Astygis  de 
M.  Rambur,  établi  syr  la  Feronia  {Argulor)  vubripes  de  Dejean,  petit 
insecte  très-commun  dans  le  sud  de  l'Espagne  et  en  Sicile,  ne  diffère  en 
rien  de  celui-ci. 

(1)  Syn.  AsTYCis,  Ramb.  Faune  ent.  d.  l'Andal.  p.  95.  —  Feronia  (Argutor), 
Dej.  —  CoELosTOMus?  Mac-Leay,  Annul.  .Tav.  p.  23. 

(2)  Aux  quatre  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  A.  tenehrioides,  Casteln.  Et. 
ent.  p.  72;  du  Sénégal.  —  corvinus,  Klug.  Ins.  von  Madag.  p.  43.  —  grandis, 
elongatus,  tenuis,  audax,  rufpes,  melancholicus,  irtdescenSj,  amaroides,  La- 
ferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1853,  p.  304;  de  la  Guinée. 

(3)  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  431.  M. De  Chaudoir  pense  qu'il  faut  également 
rapporter  à  ce  genre  les  Feronia  œnea,  anfiqua,  minuta^,  cribricolUs  du  Sp'ccies 
de  Dejean,  ainsi  que  les  Feronin  gilvipes,  confinis,  pygmeaj,  obtusa  et  pumilci;, 
de  Natal,  décrites  par  M.  Boliemann,  Ins.  Caffrar.  I,  p.  181  sq. 

Si  la  Feronia  antiqua  de  Dejean  appartient  réellement  à  ce  genre,  celui-ci 
devra  éclianger  son  nom  contre  celui  de  Coelostohus,  attendu  que  cette  espèce 
est  la  même  que  le  Cœlostomus  picipes  de  M.  Mac-Leay  (AnnUl.  Jav.  p.  23). 
Pour  les  détails  de  ce  genre  et  la  figure  de  l'espèce,  voy.  Hope,  The  Col.  Man.  II, 
pl.3,  f.  6ad. 


316  CABABIQtEâ. 

DISTRIGUS. 
Dej.  Species  III,  p.  191, 

Ce  genre  ne  se  distingue  du  précédent  que  par  les  particularités  qui 
suivent  : 

Menton  aussi  court  et  aussi  faiblement  échancré,  muni  d'une  dent 
médiane  à  peine  distincte,  très-large  et  tronquée  en  avant  (i).  — Les 
tarses  antérieurs  des  mâles  plus  longs,  beaucoup  moins  dilatés;  leurs 
trois  premiers  articles  en  triangle  plus  long  que  large. 

Ses  espèces  ressemblent  complètement  aux  Abacetcs  sous  tous  les 
autres  rapports.  Elles  sont  de  couleur  noire  et  originaires  de  Mada- 
gascar et  des  Indes  orientales.  Aux  quatre  décrites  par  Dejean 
M.  Brullé  en  a  ajouté  une  autre  originaire  du  premier  de  ces  pays  (2). 

AMBLYTELUS. 

Erichs.  Archiv.  1842,  I^  p.  129. 

Menton  assez  grand,  faiblement  échancré,  trilobé  ;  le  lobe  médian 
simple ,  aussi  long  que  les  lobes  latéraux.  —  Languette  évasée  et  cou- 
pée carrément  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  irès-peu.  —  Palpes 
courts;  leur  dernier  article  ovalaire,  et  obtus  au  bout.  —  Mandibules 
peu  saillantes.  —  Labre  un  peu  plus  large  que  long,  légèrement  arrondi 
en  avant.  —  Tèle  ovalaire.  à  peine  rétrécie  postérieurement.  —  Yeux 
peu  saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  prolhorax ,  à 
l"""  article  médiocre,  assez  gros,  2"  court,  les  suivants  subégaux.  —Pro- 
thorax un  peu  plus  large  que  long,  échancré  en  avant,  rétréci  et  tron- 
qué à  sa  base,  arrondi  sur  les  côtés.  —  Elytres  oblongo-parallèJes,  ar- 
rondies à  l'extrémité.  —  Pattes  assez  courtes  et  robustes;  l'épine  de 
l'échancrure  des  jambes  antérieures  remplacée  par  une  courte  soie  ; 
tarses  peu  allongés,  assez  larges,  à  articles  serrés  ;  le  4«  de  tous  bilobé  ; 
les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  assez  fortement  dilatés  chez  les 
mâles.  —  Corps  déprimé. 

Le  Carabus  curlus  de  Fabricius,  petit  insecte  de  l'Australie,  con- 
stitue à  lui  seul  ce  genre  dont  la  place  est  assez  difficile  à  déterminer. 
Erichson,  d'après  la  forme  robuste  de  ses  jambes  antérieures,  l'a  placé 
dans  le  groupe  des  Feroma.  D'un  autre  côté,  il  se  rapproche  des  Dys- 
coLus,  par  le  dernier  article  de  tous  ses  tarses  qui  est  bilobé.  La  forme 
seule  de  son  menton  m'a  engagé  à  le  placer  dans  la  tribu  actuelle. 

(1)  Du  moins  chez  le  Disfrigus  atratus,  d'après  lequel  j'ai  rédigé  cette  dia- 
gnose  générique.  S'il  en  est  de  même  dans  les  autres  espèces,  Dejean  s'est 
trompé  eu  indiquant  le  menton  comme  complètement  dépourvu  de  dent  mé- 
diane. 

(2).  D.  bipustulatus,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  338. 


*ÈH0Slt)E9.  âlî 

^    TRIBU   XXXIIL 

FÈRONIDES. 

Languelle  presque  toujours  libre  à  son  extrémité.  —  Menton  norma- 
lement échancré.  —  Jambes  antérieures  plus  ou  moins  robustes,  et  dila- 
tées à  leur  extrcmilc.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs fortement  dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires  ou  cordit'ormes;  le 
2«  et  le  3"  au  moins  aussi  larges  que  longs,  souvent  transversaux  ;  tous 
garnis  de  squammules  en  dessous.  —  Crochets  des  tarses  simples. 

Celte  tribu  est  très-riche  en  espèces  et  en  contient  un  grand  nombre 
de  remarquables,  soit  par  leur  taille,  soit  par  leurs  couleurs  métalliques. 
Le  genre  que  je  place  en  tète  (Microcephalus),  a  des  rapports  réels 
avec  certains  Chlénides,  mais  ne  peut  se  séparer  des  deux  suivants 
(Ei'CHROA,  Marsvas),  chcz  lesquels  ces  rapports  disparaissent,  et  tous 
trois  forment  dans  la  tribu  un  petit  groupe  particulier,  caractérisé  par 
l'absence  de  cette  strie  accessoire  qui  existe  en  général  près  de  l'écusson 
chez  tous  les  Carabiques  dont  les  élytres  sont  sillonnées  ou  présentent 
des  rangées  régulières  de  points  enfoncés. 

Les  Zabrus  et  les  Amara  forment  chacun,  pour  quelques  entomolo- 
gistes, un  groupe  à  part  ;  mais,  sauf  leur  faciès  général  plus  lourd,  je  ne 
leur  trouve  aucun  caractère  sulTisant  pour  les  séparer  de  la  tribu  ac- 
tuelle. 

Quatre  seulement  (Myas,  Feroma,  Zabrus  et  Amara)  des  qua- 
torze genres  qui  suivent,  ont  des  représentants  en  Europe;  les  autres 
sont  répartis  à  peu  près  également  entre  l'ancien  et  le  nouveau  conti- 
nent. 

I.   Point  de  strie  accessoire  à  la  base  interne  des  élytres. 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  sécuriforme  :  Microcephalus. 

—  des  palpes  labiaux  seuls  sécuriforme  :  Euchroa. 

—  de  tous  les  palpes  non  sécuriforme  :  Marsyas. 
IL  Une  strie  accessoire  à  la  base  interne  des  élytres. 

A    Corps  plus  ou  moins  allongé  et  déprimé. 

a    Labre  fortement  échaneré  en  triangle  :  Eccoptogenius,  Polpochila. 

aa  Labre  entier  ou  faiblement  sinué. 

Dernier  article  au  moins  des  palpes  labiaux  sécuriforme  :  Catadromus, 
Eucamplognathus,  Myas. 

Dernier  article  des  palpes  non  sécuriforme  ;  Feronia,  Sfrigia,  Camp- 
toscelis. 

B  Corps  court,  plus  ou  moins  lourd  et  épais. 

^    Dernier  article  des  palpes  labiaux  sécuriforme, 


318  CARABIQUES. 

Premier  article  des  antennes  très-allongé  :  Cyrtoderus. 

de  longueur  normale  :  Rathymus. 

b  b  Dernier  article  des  palpes  labiaux  subcylindri^e  ou  ovalaire. 
Jambes  antérieures  terminées  par  deux  éperons  :  Zabrus. 

un  seul  éperon  :  Amara,  Lophidius, 

fflCROCEPHALUS. 

(Latr.)  Dej.  Species  III,  p.  198  (1). 

Menton  médiocrement  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  très- 
large,  arrondie,  égalant  presque  les  lobes  latéraux;  ceux-ci  arrondis  à 
leur  sommet. —  Languette  en  carré  allongé,  subtronquée  en  avant;  ses 
paraglosses  très-courtes,  coniques,  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  arti- 
cle des  palpes,  surtout  des  labiaux,  fortement  sécuriforme,  obliquement 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  courtes,  arquées  et  aiguës.  —  Labre 
transversal,  légèrement  échancré.  —  Tète  petite,  ayant  en  arrière  des 
yeux,  un  sillon  circulaire  assez  prononcé.  —  Yeux  assez  gros,  saillants, 
pourvus  d'une  orbite  en  arrière.  —  Antennes  filifermes ,  un  peu  plus 
longues  que  le  prolhorax,  à  1er  arliclc  assez  gros,  cylindrique,  les 
autres  obconiques  ;  le  2«  le  plus  court  de  tous,  le  3"  le  plus  grand.  — 
Prothorax  grand,  un  peu  plus  large  que  long,  un  peu  rétréci  en  avant, 
coupé  carrément  en  arrière,  droit  sur  les  côtés  postérieurs,  ayant  en 
dessus  trois  sillons  bien  marqués  :  un  discoïdal,  deux  près  des  angles 
postérieurs.  —  Elytres  ovales-oblongues,  déprimées  à  leur  base,  for- 
tement sillonnées,  sans  strie  accessoire  à  leur  base. —  Pattes  médiocres, 
assez  robustes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  forte- 
ment dilatés  chez  les  mâles,  trigones;  le  l^r  plus  long  que  les  deux  sui- 
vants ;  ceux-ci  presque  aussi  longs  que  larges. 

Ce  genre  remarquable  a  des  rapports  réels  avec  certains  genres  du 
groupe  des  Pateliimancs  de  Dcjean,  notamment  avec  les  Dercylcs  et 
les  AspoRiNA,  et  M.  De  Castelnau  l'a  même  placé  près  des  Bkachygna- 
THUs ,  dans  sa  tribu  des  Panagéiles.  Mais  la  structure  de  ses  tarses 
chez  les  mâles,  ne  me  paraît  pas  pouvoir  permettre  ce  rapprochement. 
C'est  seulement  un  genre  de  transition,  comme  il  y  en  a  tant. 

Pendant  longtemps,  on  n'en  a  connu  qu'une  seule  espèce,  M.  depres- 
sicollis  (2);  mais  récemment,M.  DeChaudoir  enapublié  deux  autres (0). 
Ce  sont  de  beaux  insectes  d'un  noir  brillant  en  dessous,  bleuâtre  ou 
violet  en  dessus  ;  le  Brésil  est  leur  patrie. 

(1)  Syn.  CïNTHiA,  Latr.  Règne  anini.  éd.  2,  IV,  p.  40G. 

(2)  Le  mâle  est  représenté  sous  le  nom  de  Cynthia  abaxoides  dans  llcon. 
d.  Règne  anim.  Ins.  pi.  6,  f.  13;  la  femelle,  dans  llcon.  d.  Coléopt.  d'Europ. 
pi.  125,  f.  4,  et  dans  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  pi.  13,  f.  1. 

<3)  M.  amplicolUSj,  mxmr,  Bull,  jyiosc.  1852^  n«  1,  p.  75, 


l'JÉUOMDES.  ^  319 

EUCHROA. 

Brullé,,  Hist.  nat.  d.  Ins.  l\,  p.  335. 

Menton  faiblement  échancrê  ;  sa  dent  médiane  presque  aussi  saillante 
que  ses  lobes  latéraux,  tronquée  et  subéchancrée  au  boul  ;  ses  lobes 
latéraux  larges,  arrondis  en  avant.  —  Languette  coupée  carrément  en 
avant;  ses  paraglosses  très-grèles,  pas  plus  longues  qu'elle.  —  Der- 
nier article  des  palpes  maxillaires  cylindrique  et  tronqué  au  bout;  celui 
des  labiaux  médiocrement  sécuriforme.  —  Labre  aussi  long  que  large, 
un  peu  échancrê  en  avant.  —  Tête  médiocre,  munie  d'un  sillon  circulaire 
assez  marqué  en  arrière  des  yeux.  —  Ceux-ci  assez  gros,  médiocrement 
saillants.  —  Antennes  filiformes,  plus  courtes  que  le  prothorax,  pa- 
reilles, du  reste,  à  celles  des  MiCRocEPnALVJS.  —  Prothorax  aussi  long 
que  large,  à  peine  rétréci  en  avant,  droit  sur  les  côtés  en  arrière,  légè- 
rement échancrê  à  sa  base,  ayant  en  dessus  un  sillon  discoïdal,  deux  la- 
téraux près  de  la  base,  et  de  chaque  côté  une  fossette  entre  ces  derniers 
et  les  angles  postérieurs.  —  Elytres  oblongo-parallèles,  légèrement  con- 
vexes, fortement  sillonnées,  sans  strie  interne  accessoire  à  leur  base.  — 
Pattes  assez  courtes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  fortement  dilatés ,  en  triangle  court.  —  Corps  médiocrement 
allongé,  oblongo-parallèle. 

M.  Brullé  a  établi  ce  genre  sur  un  très-bel  insecte  du  Brésil,  qui  a 
beaucoup  d'analogie  avec  le  genre  Microcephalus,  mais  qui  en  diffère 
notablement  par  la  forme  de  ses  palpes  et  les  autres  caractères  qui 
précèdent.  Depuis ,  M.  Putzeys  en  a  fait  connaître  une  seconde  du 
Mexique  tout  aussi  remarquable  par  la  beauté  de  ses  couleurs  (i). 

MARSYAS. 
PuTZEïs^  Mém.  d.  L  Soc.  d.  ëc.  d.  Liège^  II,  p.  404. 

Genre  très-voisin  des  Ecchroa,  mais  présentant  des  caractères  suffi- 
sants pour  en  être  séparé. 

Menton  beaucoup  plus  fortement  échancrê  et  muni  d'une  forte  dent 
médiwje,  tronquée  et  bifide  au  bout,  beaucoup  plus  courte  que  les  lobes 
latéraux.  —  Dernier  article  de  tous  les  palpes  épais,  tronqué  au  bout,  un 
peu  arqué  et  légèrement  déprimé.  —  Tète  plus  petite,  plus  allongée, 
subcylindrique  ;  son  sillon  circulaire  en  arrière  des  yeux,  peu  marqué. 
—  Prothorax  plus  long  que  large,  faiblement  rétréci  en  arrière,  et  ne 
présentant  en  dessus ,  comme  celui  des  Microcephalus,  qu'un  sillon 
discoïdal  et  deux  latéraux.  —  Corps  notablement  allongé. 

(1)  E.  nitklïcoUis,  Brullé,  loc.  cit.  IV,  p.  336,  pi.  13,  f.  2.  —  nUidipennis^ 
Putzeys,  Môm.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  U,  p.  403. 


Pour  !e  reste,  ces  insectes  ne  diffèrent  en  rien  d'essentiel  des  Ecchkôa  j 
L'unique  espèce  {M.  œneiis)  décrite  par  M.  Putzeys,  est  un  assez  grand 
insecte,  d'une  belle  couleur  bronzée,  uniforme  et  brillante  en  dessus, 
noire  en  dessous.  Sa  patrie  est  le  Brésil  intérieur. 

EGGOPTOGENIUS. 

De  Chaud.  Bull.  cl.  Mosc.  1852,  n»  1,  p.  72. 

Menton  court,  profondément  échancré  ;  le  fond  de  l'échancrure  un 
peu  saillant  et  arrondi.  —  Languette  grêle,  cornée  dans  son  centre  seu- 
lement, arrondie  en  avant,  en  entier  soudée  à  ses  paraglosses;  celles-ci 
beaucoup  plus  longues  qu'elle  ,  un  peu  recourbées  en  dedans  au  bout. 

—  Dernier  article  des  palpes  labiaux  un  peu  comprimé,  celui  des  maxil- 
laires cylindrique;  tous  tronqués  au  bout.  —  Mandibules  robustes,  non 
arquées  et  obtuses  au  bout  ;  la  gauche  bi-  la  droite  unidentée  au  côté  in- 
terne. —  Labre  transversal,  profondément  et  angulairement  échancré. 

—  Tête  médiocre,  carrée.  —  Antennes'niédiocres,  grêles,  à  articles  1 
allongé,  très  aminci  à  sa  base,  2  obconique,  plus  court  que  le  3e,  4  dilaté 
et  comprimé  au  bout;  les  suivants  en  carré  allongé.  —  Prolhorax  pres- 
que carré.  —  Elytres  allongées,  parallèles.  —  Pattes  robustes  ;  jambes 
antérieures  pectinées  en  dehors  au  bout;  les  trois  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  garnis  de  squammules  en  des- 
sous. 

M.  De  Chaudoir  place  ce  genre  près  des  Trigonotoma  ;  mais  son 
menton  profondément  échancré  me  paraît  le  rapprocher  plutôt  des 
Febonia  et  genres  voisins.  11  ne  comprend  qu'une  assez  grande  espèce 
(E.  mœsius)  toute  noire,  du  nord  de  l'Hindouslan. 

POLPOCHILA. 
SoLiER  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  217, 

Menton  transversal,  étroitement  et  profondément  échancré,  muni 
d'une  dent  médiane,  triangulaire  et  simple;  ses  lobes  latéraux  arrondis 
en  dehors,  obtus  au  bout  et  munis  d'une  petite  dent  au  côté  internfe.  — 
Languette  libre,  très-saillante,  assez  large,  à  peine  échancrée  au  bout; 
ses  paraglosses  grandes,  en  forme  de  spatule  et  recourbées  en  dedans.  — 
Dernier  article  des  palpes  oblongo-ovale,  égal  au  précédent.  —  Labre 
transversal,  angulairement  échancré  en  avant.  —  Tète  courte.  —  An- 
tennes courtes,  grossissant  peu  à  peu  ;  leurs  articles  3-6  coniques,  égaux, 
7-iO  plus  gros  et  plus  courts  que  les  précédents,  subovalaircs  et  tron- 
qués à  leurs  deux  extrémités.  —  Prothorax  transversal,  à  peine  rétréci 
en  arrière,  presque  droit  sur  les  côtés,  coupé  carrément  à  sa  base  et 
séparé  des  élytres  par  un  intervalle  assez  grand.  —  Elytres  parallèles, 


fÉBONIDES.  321 

arrondies  à  leur  extrémité.  —  Pattes  courtes;  les  antérieures  plus 
robustes,  avec  les  jambes  sensiblement  triangulaires;  ces  dernières  épi- 
neuses aux  quatre  pattes  postérieures  ;  tarses  filiformes  ;  les  quatre  pre- 
miers articles  des  antérieurs  courts,  fortement  triangulaires,  avec  les 
deux  premiers  un  peu  plus  longs  que  ies  autres. 

Solier  ne  rapporte  à  ce  genre  qu'un  très  petit  insecte  (P.  paraîlela), 
d'une  ligne  et  demie  de  long,  d'un  noir  assez  brillant,  originaire  des 
provinces  méridionales  du  Chili  et  dont  il  n'avait  vu  qu'un  exemplaire. 
Malgré  la  simplicité  des  tarses,  il  pense  que  cet  exemplaire  était  un 
mâle,  en  quoi  il  se  trompe  probablement.  D'après  la  figure  qu'il  en  donne, 
cet  insecte  a  le  faciès  d'une  Féronide,  et  comme  la  plupart  de  ses  carac- 
tères ressemblent  à  ceux  du  genre  Eccoptogenius  qui  précède,  je  le 
place  provisoirement  à  la  suite  de  ce  dernier. 

CATADROMUS. 

Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  18. 

Menton  médiocrement  échancré,  trilobé  ;  le  lobe  médian  subaigu,  un 
peu  plus  court  que  les  latéraux  ;  ceux-ci  terminés  en  pointe  obtuse.  — 
Languette  subtronquée  en  avant  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  faiblement. 

—  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  cylindrique  et  tronqué  aa 
bout  ;  celui  des  labiaux  légèrement  sécuriforme.  —  Mandibules  larges , 
assez  saillantes,  fortement  arquées  au  bout  et  aiguës,  munies  d'une  dent 
assez  forte,  près  de  leur  base  en  dedans.  —  Labre  transversal,  échancré. 

—  Tête  assez  allongée,  légèrement  réirécie  en  arrière.  —  Yeux  médio- 
crement saillants.  —  Antennes  au  plus  de  la  longueur  du  prothorax,  peu 
robustes,  à  l*""  article  assez  gros,  médiocrement  long,  cylindrique;  les 
suivants  obconiques,  le  2"  plus  court  que  les  autres.  —  Prothorax  pres- 
que aussi  long  que  large,  légèrement  rétréci  en  arrière,  fovéolé  près  do 
ses  angles  postérieurs.  —  Elytres  très-allongées,  parallèles,  striées ,  si- 
nuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  courtes,  très-robustes;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  médiocrement  dilatés , 
fortement  triangulaires  ou  cordiformes.  —  Corps  très-allongé ,  parallèle 
et  peu  convexe. 

Genre  établi  sur  le  Carabus  tenebrioides  d'Olivier,  insecte  originaire 
des  Indes  orientales  et  qui  surpasse  sous  le  rapport  de  la  longueur  tous 
les  autres  Carabiques.  Depuis  on  en  a  découvert  deux  autres  plus  petites 
à  la  Nouvelle-Hollande  (i).  Toutes  trois  sont  d'un  noir-verdâtre  très- 
foncé,  avec  une  bordure  latérale  d'un  vert  très-brillant.  Ce  genre  ne  s'é- 
loigne guère  des  Feronta,  que  par  la  forme  de  son  menton  et  un  peu 
par  la  structure  de  ses  tarses. 

(1)  C.  australis,  Castcln.  Et.  ent,  p.  154.  —  Lacordairei,  Boisd.  Faune  d. 
l'Océan.  I,  p.  34;  peut-être  le  même  que  le  précèdent. 

Coléoptères.    Tome  ï.  21 


322  CAnABlQCES. 

EUCAMPTOGNATïRîS. 

De  CH.4UD.  Bull.  d.  Mosc.  1837,  no7,  p.  26  (1). 

Menton  grand,  profondément  échancré,  muni  d'une  large  et  courte 
dent  médiane  échancrèe  au  bout  ;  ses  lobes  latéraux  larges  et  Irès-for- 
lement  arrondis  en  dehors.  —  Languette  grande,  saillante,  un  peu 
êchancrce  au  bout;  ses  paraglosses  grêles  et  un  peu  plus  longues  qu'elle. 
—  Dernier  article  des  palpes  labiaux  assez  fortement  sécuriforme  ;  celui 
des  maxillaires  en  triangle  allongé.  —  Labre  carré  ,  légèrement  échan- 
cré. —  Télé  assez  grosse,  courte,  presque  carrée,  à  peine  rétrécie  en 
arrière.  —  Prothorax  un  peu  transversal,  subcordiforrae,  avec  Un  bour- 
relet latéral,  et  deux  fortes  impressions  près  de  ses  angles  postérieurs 
qui  sont  droits.  —  Elytres  oblongucs,  ou  oblongo-ovales,  peu  convexes, 
marginées,  sillonnées,  avec  le  dernier  intervalle  externe  relevé  en  ca- 
rène. —  Pattes  médiocres,  assez  robustes  ;  les  trois  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles;  le  l»""  plus  long  que 
les  deux  suivants  isolés ,  fortement  cordiforme,  ces  derniers  plus  tri- 
gones. 

Genre  établi  sur  quelques  belles  espèces  (2)  de  Madagascar,  noires, 
av^c  les  élytres  ordinairement  d'une  couleur  cuivreuse  éclatante. 
Quoique  d'un  faciès  particulier,  ces  insectes  ne  diffèrent  guère  des  Fe- 
KONiA  du  groupe  des  Abax,  que  par  le  dernier  article  des  palpes 
labiaux.  Ils  ne  sont  pas  moins  voisins  des  Mvas  qui  suivent. 

MYAS. 
(Ziegler)  Dej.  Species  lU,  p.  423  (3). 

Menton  concave,  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  mé- 
diane échancrèe  en  avant  ;  ses  lobes  latéraux  assez  étroits,  aigus  au 
bout.  —  Languette  des  Feronia.  —  Palpes  courts  et  robustes;  le  der- 
nier article  de  tous,  surtout  celui  des  labiaux,  assez  fortement  sécuri- 
forme. —  Mandibules  robustes,  médiocres,  arquées  et  peu  aiguës  au 
bout.  —  Labre  en  carré  transversal.  —  Tète  médiocre,  presque  carrée, 
un  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  gros  et  assez  saillants.  —  Antennes 
robustes,  dépassant  à  peine  le  prothorax,  à  l*""  article  assez  long,  gros 
et  subcylindrique,  2  le  plus  court  de  tous,  3  plus  long  que  les  suivants, 

(1)  Syn.  EucHLAMYS,  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  43.  —  Abax,  Casteln.  Et.  ent.  p.  153. 

(2)  E.  Chevrolatii,  Chaud,  loc.  cit.  {E.  fulgidipennis  Dej.  et  Abax  specfa- 
bilis  Casteln.  loc.  cit.).  —  Lafertei,  Chevrol.  Rev.  zool.  1839,  p.  111.  —  an- 
gustatuSj  Chaud,  loc.  cit.  1843.  p.  775. 

(3)  Syn.  Abax,  Paillardi,  Beschreib.  zweicr  Decad.  neuer  Carab.  p.  41.  — 
Feuoma,  Say,  Trans.  oï  the  Amer.  Phil.  Soc.  New  Ser.  II,  p.  59. 


tous  trois  obconiqaes  ;  les  autres  ovalaires.  —  Prolhorax  ample,  carré, 
un  peu  rétréci  en  arrière  ,  échancré  en  avant,  moins  à  sa  base,  rebordé 
en  forme  de  bourrelet  latéralement.  —  Elytres  courtes ,  un  peu  plus 
larges  que  le  protborax,  ovales  ou  subparaltèles,  sillonnées.  —  Faites 
courtes  et  robustes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
fortement  dilatés  ;  le  1®""  plus  long  que  les  autres ,  cordiforme,  les  deux 
suivants  transversaux. 

Le  type  du  genre  {M.  chaljibeus)  est  un  très -bel  insecte  des  parties 
orientales  de  l'Europe,  qui  ressemble  beaucoup,  au  premier  aspect,  aux 
Abax  de  Bonelli,  et  qui  avait  été  placé  dans  ce  genre  par  Paillardi,  le 
j)remier  auteur  qui  l'ait  publié.  1!  ne  diffère  réellement  des  Feuoma, 
que  par  le  dernier  article  de  ses  palpes.  Il  y  en  a  deux  autres  espèces  (i) 
dans  l'Amérique  du  Nord,  de  forme  un  peu  moins  large,  à  élytres  plus 
fortement  sillonnées,  et  dont  le  dernier  article  des  palpes  est  plus  sécu- 
riforme.  Ces  trois  espèces  sont  d'un  beau  violet  en  dessus. 

FERONIA. 

Latr.  Règne  anim.  éd.  1,  III^  p.  191  (2). 

Menton  grand,  un  peu  concave,  profondément  écbancrc,  muni  d'une 
large  dent  médiane,  échancrée  ou  simple,  mais  alors  tronquée  ou  très- 

(i)  Feronia  coracina,  Say^  loc.  cit.  [Myas  cy«nesce?w, Bej.  loc.  cit.).  —  M. 
foveatuSji.  Le  Conte^  Geod,  Col.  of  tlic  Unit.  St.  p.  83. 

(2)  Syn.  PlatysmAj  Poecilus,  Abax^  Molops,  Pekcus^  Melanius,  Ptekostichus, 
Bonelli,  Obs.  entom.  part.  1;  Tableau.  —  Augutor  (Megerle),  Omaseus  (Zie- 
gleij,  Steropus  (Mcgerlc),  Cophosus  (Ziegler),  Dej.  Cat.  éd.  1,  p.  11  sq.  — 
Omalosoma  (Mac-Leay).  Boisd.  Faune  de  l'Océan.  L  p.  37.  — Eudrojius  (Oma- 
losoma),  Klug  in  Wiegm.  Arcli.  1835, 1,  p.  381.  — Cheporus,  Latr.  Règne  anim. 
éd.  2,  IV,  p.  396. —  Platyderus  (Argutor),  Sogikes,  Adelosia  (Platysma), 
Steplieus,  111.  of  Brit.  eut.  I,  p.  101,  112  et  123.  —  Actephiuis  (Argutor), 
Stephens,  teste  Hope,  Col.  Jlan.  II,  p.  8i.  —  Myosodus  (Pterostichus),  Fisch. 
.Ent.  d.  1.  Russie,  II,  p.  122.  —  Carekostylus,  Trirammatus,  Hypherpes, 
Haplocoelus,  Dysidius,  Cyclomus,  Orthomus,  BoTHRiopTERus,  Metallophilus, 
Oreophilus,  Psychobius,  Petrophilus,  Arachnoidius,  Agoaodemus,  Lyrothokax, 

PSEUDOSTEROPUS,   PsEUDOMASEtlS,   LiGARUS,  LiSSOÏARSUS,  HaPTODERUS,  BrACIÏYS- 

TYLus,  Bryobius,  Glyptoteuus,  Platypterus,  Cosciniopteuus,  Calopterus, 
Cryobius,  Dyorichoderus,  Pachymorphus,  Lyperus,  Pseudorthomus,  Chalco- 
CHRous,  Cyclotrachelus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1838,  n"  1,  p.  8,  2i  et  27.  — 
Megalostylus,  Chaud,  ibid.  1842,  p.  855.  —  Simodontus,  Chaud,  ibid.  1843, 
p.  412.  —  Stereocerus,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  34.  —  Corax,  Putzcys, 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  II,  p.  406.  —  Lyperopherus,  Motsch.  Ins.  d. 
I.  Sibér.  p.  157.  —  Piesmus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  68. 
—  Feronomorpha,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  219. 

Nota.  Dans  la  partie  entomdlogique  du  Voyage  au  pôle  Sud  (Col.  pi.  2,  f.  10 
etll)  sont  figurés  deux  insebtos  soiis  ks  noms  AQPiati/cœlus  depressu^  et  Cm 


324  CARABIQCEê. 

obtuse  à  son  sommet.  —  Languette  évasée  et  tronquée  en  avant  ;  ses 
paraglosscs  grêles,  la  dépassant  peu  ou  pas  du  tout.  —  Dernier  article 
des  palpes  subovaiaire  ou  subcylindrique,  parfois  un  peu  déprimé,  tou- 
jours tronqué  au  bout.  —  Mandibules  médiocres  ou  courtes,  assez  ro- 
bustes, non  sillonnées  en  dessus,  denticulées  près  de  leur  base  en 
dedans.  —  Labre  transversal,  entier  ou  faiblement  échancré.  —  Têle 
en  général  médiocre,  ovalaire  ou  subcylindrique  et  visiblement  rétrécie 
en  arrière.  —  Yeux  médiocres  ou  petits,  peu  ou  légèrement  saillants. 
—  Antennes  plus  ou  moins  robustes,  toujours  au  moins  un  peu  plus 
longues  que  le  prothorax  ;  composées  d'articles  obconiques  tantôt  allon- 
gés, tantôt  courts,  et,  dans  ce  cas,  submoniliformes;  le  l^r  assez  gros. 
Je  S'^  plus  court  que  les  suivants,  ceux-ci  subégaux  ou  décroissant  gra- 
d'jcllcment.  —  Prothorax  de  forme  variable,  jamais  très-fortement 
transversal.  —  Elytres  en  général  assez  longues,  oblongo-parallèles, 
sinuccs  ou  non  à  leur  extrémité,  au  plus  médiocrement  convexes,  sou- 
vent munies  à  leur  base  d'un  repli  déprimé.  —  Pattes  robustes;  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles, 
le  l*""  plus  long  que  les  deux  suivants  ;  ceux-ci  plus  ou  moins  trans- 
versaux. 
Près  de  cinq  cents  espèces  (l)  de  taille,  de  formes  et  d'habitudes 

iogasfer  sulcatus,  le  premier  de  la  Nouvelle-Guinée,  le  second  du  nord  de  l'Aus- 
tralie. Le  texte  de  cet  ouvrage  n'ayant  pas  encore  paru  au  moment  où  j'écris 
ceci,  j'ignore  sur  quels  caractères  sont  basés  ces  deux  genres;  mais  comme  ils 
sont  intercalés  entre  les  Poecilus  et  les  Abax,  il  est  probable  qu'ils  doivent  ren- 
trer dans  le  genre  actuel,  comme  tous  ceux  qui  précèdent. 

(1)  Celles  décrites  dans  le  Species  de  Dejean  s'élèvent  à  227,  dont  il  faut  re- 
trancher quelques-unes  de  la  division  des  Argutor,  qui  appartiennent  à  d'autres 
genres.  Parmi  les  suivantes,  que  Dejean  n'a  pas  connues,  il  y  en  a  sans  aucun 
doute  plus  d'une  qui  fait  double  emploi  avec  les  siennes. 

Esp.  européennes  :  F.  [Omaseus)  Bulweri„  orinomum,  lœvigata,  rufifemorata, 
af finis,  {Pterostichus)  octopunctata,  Stepli.  III.  of  Brit.  ent.  I,  p.  114.  —  (Oma- 
seus) rotundicolliSj,  sulcata,  (Steropus)  cognata,  ibid.  V,  p.  376.  —  (Argutor) 
naiidj  alpesfris,  (Pterostichus)  mkans,  rugulosa,  Heerii,  Peirolerii,  vagepunc- 
tataj  Heycleni,  bicolor,  dubia,  Escherij,  (Abax)  distinguenda,  (Omaseus)  rhe- 
iica,  Heer,  Col.  lielvet.  I,  p.  66.  —  (Pœcilus)  bœtica,  (Argutor)  testacea,  Ramb. 
Faune  de  l'Andal.  p.  93.  —  (Perçus)  angustiformis,  Solier,  Ann.  d.  l.  Soc.  ent. 
'IV,  p.  120.  —  (Pœcilus)  splendens.  Gêné,  Col.  Sardin.  fasc.  \,  p.  9.  —  (Pterosti" 
chus)  italica,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n"  7,  p.  33.  —  Fer.  Rendschmidtii, 
Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  XXI,  2.  —  (Argutor)  cinctellaj,  (Omaseus)  brevi- 
penniSj  attenuata,  Chevrol.  Rev.  zool.  1840,  p.  12. —  (Orthomus)  anogona,  (Lis^ 
sotarsus)  canaliculatu.  Chaud.  Bull,  Mosc.  1843,  p.  769;  (Molops)  grœca,rur- 
fipes,  subtruncata,  p.  773.  —  Fer.  excavata  (nigrita),  Boudier,  Mag.  d.  Zool. 
Ins.  1844,  pi.  152.  —  Fer.  maritima,  Gaubil,  Rev.  zool.  1844,  p.  340.  —  (Stero- 
pus) Lacordairei,  (Corax)  Ghilianii,  Putzeys,  Mém.  d.  l.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège, 
II,  p.  406.  —  (Abax)  turcica,,  Ménétr.  Col.  d.  Turquie,  p.  13.  —  (Perçus)  M- 
neata,  Solier,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  119.  —  (Perçus)  brunneipenniSj  Costa, 
Ann.  degl.  Aspir.  nat.  Série  2, 1,  p.  90.  —  (Ars/utor)  nemoralis,  montanellus^ 


assez  variées,  coinposeBl,  à  l'heure  qu'il  est,  ce  genre,  le  plus  nombreux 
de  tous  ceux  de  la  famille,  et  l'on  peut  voir  par  le  grand  nombre  de  ses 
synonymes  inscrits  en  note,  quels  efîorls  ont  fait  les  entomologistes? 
pour  le  subdiviser  ;  mais  jusqu'ici  ces  tentatives  n'ont  abouli  à  rien  de 

Graels,  Mem.  d.  1.  Acad.  d.  Madrid,  Série  3, 1,  parte  2,  p.  115.  —  (Pterostichus) 
interrwptestriata,  Bielz,  Stett.  ent.  Zeit.  1850,  p.  99. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  F.  [Argutor)  rugicollis,  ochotica,  pidluln,  bre- 
viuscula,  ochropus,  subtilis,  nivalis,  [Omaseus]  crenulatofunciata,  (Platysma) 
strigicollis^  insignis,  paludosa,  {Pferostychus)  planipennis,  Salilb.  Col.  ochot. 
p.  25.  —  [Steropus)  subtilis,  orientnlis ,  horealis,  montana,  {Pterostichus) 
rapax,  picipennis,  (Lyperophorus)  regularis,  [Pœcilus)  mongolica,  dilutipes, 
puncticollis,  nitidicollis,  (Omaseus)  laticolUs,  [Argutor)  gihhicoUis,  lucida,  ful- 
vescens,  major,  polita,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  150.  —  [Molops],  si/nrica, 
Gebler  in  Ledeb.  Rcise,  Ins.  p.  42.  —  (Argutor)  umbrata,  (Omaseus),  cnuca- 
sica,  crassipes,  caspia,  (Platysma)  anachoreta,  deplanata,  (Pterostidms)  va- 
riabilis,  nivicola,  montivaga,  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  119.  —  (Pœcilus)  obscura, 
erytfiropus,  (Omaseus)  armena,  œneipennis,  (Platysma)  pukhella,  (Pterosii- 
cfius)  Sdiœnherri,  (Abax)  inaperta,  arator,  FaXd.  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  49.  — 
(Omaseus)  fornicata,  (Platysma)  Karheckiana,  Kolenat.  Melet.  ent.  p.  45.  — 
(Pœcilus)  Gotschii,  stenodera,  crenatostriaia,  (Argidor)  diffîcilis,  (Pseudo- 
maseus)  confusa,  quadraticollis ,  seriepunctata,  rufimana,  (Omaseus)  cardio- 
dera,  (Agonodemus)  rufipalpis,  laticolUs,  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  136.  — 
(Pœcilus)  Karelinii,lœvicollis,  (Bothriopterus)  lœvicollis,  (Pterostichus)  suhcor- 
datus,  (Pseudomaseus)  deplanatus,  (Lissotarsus)  reticulatus.  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1843,  p.  823.  —  Fer.  elegantida,  lacunosa.  Chaud,  ibid.  1844,  p.  442.  —  (Pla- 
tysma) foveolata,  Gebler,  ibid.  1841,  p.  580.  —  (Pœcilus)  anatolica.  Fer.  for- 
tipes,  punctifrons,  nitens,  mœotica,  (Bothriopterus)  commixta,  (Agonodemus) 
platydera,  Fer.  colchica,  (Pseudomaseus)  piceola,  (Lagarus)  submetallicn, 
(Pterostichus)  capitata,  (Omaseus)  œnescens.  Fer.  seriata,  subœnea,  (Molops) 
Wiedemanni,Fer.  agonodera,  Chaud,  ibid.  1850,  n»  3,  p.  130.—  (Omaseus) 
Mellyi,  Gebler,  Bull.  d.  l'Acad.  d.S'-Pétersb.  1843, 1,  p.  37.  —  Fer.  pîmc/afa, 
L.  Redtcnb.  in  Russeg.  Reise  II,  p.  982.  —  (Pœcilus)  lœvigaia,  planata,  (Pla- 
tysma) siagonica,  Ménétr.  Ins.  d.  Lehm.  p.  16.  —  (Omaseus)  tomensis,  (Pla- 
tysma) castanipes,  convexa,  triseriata,  Gebler,  Bull.  Mosc.  1847,  p.  333. 

Esp.  indienne  :  F.  (Perçus)  nepalensis,  Hope  in  Gray,  Zool.  MisccU.  I,  p.  21. 

Esp.  africaines  :  F.  (Argutor)  canariensis,  (Perçus)  glabra,  BruUé  in  Webb  et 
Berthel.  Canar.  Ent.  p.  56.  —  (Omalosoma)  striatocoUis,  lœvicollis,  Brullé, 
Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  364.  —  (Pœxilus)  cyanea,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II, 
p.  234.  —  (Pœcilus)  atrata,  (Argutor)  fuscipes,YA\xz,  Ins.  von  Madag.  p.  44. 
—  (Pœcilus)  barbara,  numidica,  coarctata,  Lucas,  Ann.  d.  Se.  nat.  Série  2, 
XVIII,  p.  63.  —  (Omaseus)  tingitana,  disiincta,  Lucas,  Expl.  de  l'Alger.  Ent. 
p.  61.  —  (Argutor)  trivialis,  amœnula,  gilvipes,  confnis,  pygmea,  ohtusa,pu- 
mila,  (Steropus)  natalensis,  (Omaseus)  nigrina,  Bohem.  Ins.  Caflrar.  I,  p.  179. 

Esp.  américaines  :  F.  (Pœci'te)  crocipes,parallela,  thalassochroma,  elegcms , 
planodiscus,  Perty,  Del.  anim.  art.  Brasil.  p.  10.  —  (Pœcilus)  insignis, 
nobilis,  subsulcata,  cancellata,  irina,  (Argutor)  postica,  (Omaseus)  currens, 
mœrens,  (Platysma)  alata,  oUusa,  angulata,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ins. 
p.  25.  —  (Platyderus)  nitida,  (Argidor)  bicolor ,  femoralis,  mandibularis , 
brevicornis ,   {Omaseus)  picicorniSj   (Stereocerus)  similis,  Kirby,  Faun. 


326  CARABIQTIE3. 

salisfaisant  (1).  Parmi  les  coupes  génériques  proposées  à  ses  dépens, 
UM  certain  nombre  sont  établies  sur  des  espèces  isolées;  d'autres  sont 
dues  à  des  auteurs  de  faunes  locales,  qui,  n'étudiant  qu'un  petit  nombre 
de  ces  insectes,  ont  trouvé,  sans  beaucoup  de  peine,  des  différences  assez 

Bor.  Amer.  p.  29.  —  (Trirammatus)  falgida;,  {Bothriopterus),  cholybicolor , 
(Omaseus)  fuscoœneuSj,  Cliaud.  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  IV,  p.  446.  —  {Omaseus) 
temhrosa^  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  30.  —  (Megalosftjlus)  saphirina, 
laticolUs,  minor,  (Popcilus)  micans,  {Trirammatus)  angnsfata,  Chaud,  ibid. 
1843,  p.  766;  {Lyperns)  acufangida,  p.  771.—  {Pferostichus)  vicina,  herculeuna, 
seriepwicfata_,  Mannerh.  ibid.  1843,  p.  200.  —  {Omaseus)  valida^  Chevr.  Col. 
d.  Mexiq.  Cent.  II,  fasc.  7.  —  {Trirammatus)  Chaudoirij,  {Platysma)  erraiica, 
Guérin,  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1838,  pi.  226  et  227.  —  {Argutor)  dut/m,  {Omaseus) 
marginalis ,  nebrioides,  {Pferostichus)  lucide,  rufipalpis,  prasina,  Curtis, 
Trans.  of  the  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  191.  —  {Platysma)  Dejeanii,  submetallicu, 
{Pferostichus)  BoneUii,  {Steropus)  marginata^  {Pcecilus)  Gueriniij  depressu^ 
{Argutor)  patagonica ,  Bridlei ^  Audouini ,  apicalis^  Waterh.  Ann.  of  nat. 
Hist.  VII,  p.  121.  —  Fer.  calathoides,  galapagoensis,  Waterh.  ibid.  XVÏ,  p.  21. 
—  {Platysma)  magellanica,  Hombr.  et  Jaquin.  Voy.  au  pôle  Sud.  Eut.  Col. 
pi.  2,  f.  13.  —  {Omaseus)  rugicollis,'^sXàem..  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad. 
I,  p.  300.  —  Pœcilns)  cyaneus,  dilatatus,  bicolor,  scitulus,  {Stereocerus)  gran- 
diceps ,  {Argutor)  piciventris ,  /jrevicollis^  nitiduluSj  {Lyperus)  Haldemani, 
scrutator.  Fer.  quadricollis,  (Molops)  colossus^  Fer.  subsfriafa,  ovipennis,  in- 
cisa j  lixa,  abdominalis,  corax,  {Pterostirhus)  sodaliSj,  vagans,  seximpressa, 
Brevortii,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  59.  —  {Pcecilus)  curso- 
ria,  subcordata,  {Pferostichus)  lustrans,  simpleXj,  illustris,  contracta,  Isabellœ, 
J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V.  p.  181.  —  {Pterostichus)  tenuis, 
J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  207.  —  {Feronomorpha)  Fischeri,  sulcuta, 
rufesccns,  Fer.  agonoides,  arata,  obscuripennis,  paryula,  Solier  in  Gay,  Hist. 
de  Chile,  Zool.  IV,  p.  222  et  232. 

Esp.  australiennes  et  de  l'Océanie  :  F.  {Omalosoma)  Vigorsii,  Gory,  Ann.  d. 
1.  Soc.  ent.  II,  p.  223.  —  {Omalosoma)  cyanocincfa,  Boisd.  Faune  de  l'Océan.  1, 
p.  37.  —  Fer.  Philippii,  Newm.  The  Ent.  p.  401.  —  {Platysma)  ausfralasiœ, 
subcenea,  Guérin,  Rev.  zool.  1841,  p.  121.  —  {Simodontus)  œneipennis.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1843,  p.  414.  —  {Hypherpes)  chalybeipennis.  Chaud,  ibid.  1843, 
p.  768.  —  {Pœcilus)  prolixa,  coracina,  {Argutor)  sollicita^,  Erichs.  Arch.  1842, 
I,  p.  127. —  Fer.  planiuscula,  vigil,  capito,  poUtissima,  vagepimcfuta,  elongella, 
White,  Voy.  of  the  Ereb.  and  Terror,  Eut.  p.  3.  —  {Argutor)  holomelœna,  {Ste- 
ropus) civilis,  Gcrmar,  Linutea  ent.  III,  p.  167.  —  {Omaseus)  elongafu,  sylva- 
tica,  {Argutor)  panfomelas ,  erythropus,  picea,  {Pœcilus)  lurida,  Hombr.  et 
Jaquin.  Voy.  au  pôle  Sud,  Ent.  Col.  pi.  2,  f.  8  seq.  —  Le  Broscus  çarenoides 
de  M.  A.  White  (loc.  cit.  p.  4)  appartient  aussi  à  ce  genre  et  constitue  un  petit 
groupe  particulier  dans  la  division  des  Perçus.  Il  est  identique  avec  le  Perçus 
llopei  Slurm,  Cat.  éd.  1844,  p.  27. 

(1)  On  peut  citer  à  cet  égard,  comme  un  exemple  frappant,  le  travail  que 
M.  De  Cliaudoir  a  publié  sur  ces  insectes,  en  1838  (loc.  cit.),  et  en  se  bornant 
aux  espèces  de  sa  collection.  Il  contient  42  genres,  dont  32  nouveaux  ;  138  es- 
pèces sont  réparties  dans  ces  genres,  et,  après  cette  multitude  de  coupes,  cet 
entomologiste  distingué  finit  par  signaler  38  espèces  qui  ne  peuvent  rentrer  dans 
aucune  d'elles  et  iju'il  ne  sait  où  placer.  Qu'eût-ce  été  s'il  eût   eu  à  sa  dis- 


FÊRONIBES.  327 

sensibles  entre  les  espèces  qu'ils  avaient  sous  les  yeux.  Toutes  sont 
basées  sur  des  modifications  qui  disparaissent  insensiblement  d'une 
espèce  à  l'autre.  En  réalité,  aucun  caractère  n'est  rigoureusement  stable 
chez  ces  insectes,  sans  en  excepter  l'échancrure  de  la  dent  médiane  du 
menton,  dont  on  a  voulu  faire  le  caractère  essentiel  du  genre  (i).  Les 
coupes  eQ  question  sont  trop  nombreuses  pour  que  je  puisse ,  dans  les 
limites  ou  je  suis  obligé  de  me  restreindre,  entrer  dans  aucun  détail 
à  leur  égard. 

Les  Feronia  sont  répandues  dans  toutes  les  régions  du  globe,  mais 
principalement  dans  celles  froides  et  tempérées  de  l'hémisphère  boréal. 
Elles  sont  réparties  dans  les  stations  les  plus  variées,  depuis  les  bords 
de  la  mer  jusque  sur  les  plus  hautes  montagnes,  dans  le  voisinage  des 
neiges  perpétuelles.  Sous  le  rapport  de  la  taille,  les  unes  (Argctor) 
figurent  parmi  les  plus  petits  Carabiques ,  certaines  (Omalosoma  , 
Perçus)  ne  le  cèdent  qu'aux  plus  grands.  La  grande  majorité  d'entre 
elles  sont  revêtues  d'une  livrée  noire,  uniforme  ;  quelques-unes  brillent 
des  couleurs  métalliques  les  plus  éclatantes.  Les  habitudes  elles-mêmes 
sont  loin  d'être  les  mêmes  dans  toutes  les  espèces;  il  en  est  (certains 
P.EciLus  et  Argdtor)  qui  sont  très-agiles  et  qui  recherchent  l'ardeur  du 
soleil,  tandis  que  les  autres  sont  des  insectes  lourds  et  qui  semblent  fuir 
la  chaleur  et  la  lumière. 

Aucune  larve  de  ce  genre  n'a  été  spécialement  décrite  ni  figurée. 

STRIGIA. 

Brullé,  Hisf.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  382. 

Menton  grand,  profondément  échancré;  sa  dent  médiane  forte,  bi- 
fide, à  divisions  très-aiguës.  —  Languette,  palpes  et  labre  des  Feronia. 

—  Mandibules  robustes,  assez  allongées,  striées  paraboliquement  sur 
leur  face  supérieure.  —  Tête  obtuse  en  avant,  non  rétrécie  en  arrière. 

—  Yeux  assez  grands  et  assez  saillants.  —  Antennes  des  Feronia.  — 
Prolhorax  transversal,  un  peu  rétréci  en  arrière;  ses  angles  antérieur? 
rabattus.  —  Elytres  oblongo-parallèles,  médiocrement  convexes,  striées. 

—  Pattes  robustes;  tarses  des  mâles  comme  chez  les  Feronia. 

Genre  à  peine  distinct  des  Feronia,  dont  il  ne  diffère  en  réalité  que 
par  la  sculpture  de  ses  mandibules  en  dessus.  Il  est  établi  sur  une  es- 
position  toutes  celles  qui  sont  connues  aujourd'liui?  Je  dois,  au  surplus,  ajouter 
que  dans  un  ouvrage  plus  récent  (Enumér.  d.  Carab.  d.  Caucase,  in-8o,  Kiew, 
1846),  M.  De  Chaudoir  en  est  revenu  au  genre  Feronia  de  Dejean,  et  qu'il  paraît 
(p.  44)  avoir  renoncé  à  ceux  dont  je  viens  de  parler.  Un  autre  entomologiste 
également  habile,  M.  J.  Le  Conte,  a  fait  de  même,  on  accompagnant  son  abandon 
de  toutes  ces  divisions  génériques  de  réflexions  fort  sages  (in  Agass.  Lake  Super, 
p.  206). 

(1)  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  346. 


328  CARABIQUBS. 

pèce  des  Indes  orientales  (1),  qui  fait  partie  de  la  collection  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle  de  Paris  où  je  1  ai  examiné.  C'est  un  insecte  de 
taille  moyenne,  noir,  avec  les  élytres  d'un  bleu-violet  foncé  et  les  côtés 
du  prothorax  virescents  ;  son  facics  a  quelques  rapports  avec  celui  des 
Melanoius  mentionnés  plus  haut. 

CAMPTOSCELIS. 
Dej.  Speeies  m,  i>.  420(2). 

Organes  buccaux  des  Fercnia  (ô),  —  Tête  assez  allongée,  grosse, 
subcylindrique ,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  grands ,  dé- 
primés. —  Antennes  assez  grêles,  un  peu  plus  longues  que  le  pro- 
thorax, à  articles  légèrement  obconiques  ;  le  l"""  et  le  3«  plus  grands 
que  les  autres,  le  2e  plus  court.  —  Prothorax  séparé  des  élytres  par 
un  court  intervalle,  ovalaire,  largement  tronqué  en  avant,  beaucoup 
moins  à  sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  arrondis  et  les  antérieurs 
rabattus.  —  Elytres  en  ovale  allongé,  médiocrement  convexes,  à  peine 
sinuées  au  bout.  —  Pattes  assez  robustes  ;  toutes  les  cuisses  grosses, 
surtout  les  quatre  postérieures  ;  jambes  intermédiaires  très-épineuses, 
fortement  arquées  et  brusquement  dilatées  au  bout  chez  les  mâles, 
presque  droites  et  en  triangle  allongé  chez  les  femelles;  les  trois 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles, 
en  triangle  très-rétréci  à  sa  base,  et  obliquement  échancré  en  avant; 
le  l*""  plus  grand  que  les  deux  suivants  pris  isolément,  ceux-ci  un  peu 
plus  larges  que  longs. 

Genre  établi  sur  un  insecte  (C.  hottcnlota)  du  Cap  de  Bonne-Espé- 
rance, qu'Olivier  avait  placé  parmi  les  Scabites  dont  il  a  un  peu  le 
faciès  au  premier  aspect,  mais  qui  ressemble  encore  davantage  aux 
Feronia  de  la  division  des  Steropus.  Sa  tête  seulement  est  autrement 
faite  et  presque  pareille  à  celle  des  Perçus.  Au  total,  cet  insecte  ne 
diffère  réellement  des  Feroxia  que  par  la  structure  de  ses  jambes  in- 
termédiaires. C'est  le  seul  qui  puiss»^  rentrer  dans  ce  genre.  Une  se- 
conde espèce  décrite  par  M.  Brullé,  sous  le  nom  de  Lahindei  (4),  ayrait 
les  jambes  en  question  droites  dans  les  deux  sexes,  doit  rentrer  panai 
les  Feronia. 

(1)  S.  maxillariSj  BruUé,  loc.  cit.  pi.  15,  f.  6. 

(2)  Syn.  ScARiTEs,  Oliv.  Ent.  III^  p.  36.  —  Molops,  Germar,  Col.  Spec.nov. 
p.  22. 

(3)  Les  mandibules  seulement  présentent  un  caractère  de  peu  d'importance, 
mais  que  je  ne  rencontre  chez  aucune  des  Feugnia  qui  me  sont  connues.  Le 
large  sillon  qui  occupe  leur  base  externe  présente  une  suite  de  rides  plus  ou 
moins  régulières,  selon  les  individus. 

(4)  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  373,  pi.  15,  f.  2.  M.  Brullé,  se  fondant  sur  cette 
espèce  à  jambes  intermédiaires  droites,  ne  fait  des  Camptoscelis  qu'une  division 


IPÉBONIDES.  329 

CYRTODERUS. 

HoPE,  Proceed.  of  the  eut.  Soc.  of  Lond.  1841,  p.  47, 

Genre  imparfaitement  défini  par  M.  Ilope,  qui  lui  assigne  les  carac- 
tères suivants  : 

Antennes  de  11  articles  :  le  l^r  égal  en  longueur  aux  quatre  suivants, 
cylindrique,  épaissi  et  subtronqué  à  son  sommet;  les  autres  presque 
égaux.  —  Mandibules  subarquées  à  leur  extrémité.  —  Labre  carré, 
saillant  et  subcilié  dans  son  milieu.  —  Menton  transversal.  —  Dernier 
article  des  palpes  maxillaire  subsécuriforme ,  obliquement  tronqué; 
celui  des  labiaux  presque  trigone,  très-fortement  sccuriforme.  —  Tho- 
rax presque  carré,  avec  ses  côtés  et  ses  angles  postérieurs  arrondis. 
—  Corps  très-convexe.  —  Pattes  robustes  ;  jambes  épineuses. 

M.  Hope  ajoute  en  note  qu'il  ne  sait  pas  oti  placer  ce  genre,  qu'il 
lui  semble  allié  aux  Zabrus,  mais  réunir  les  caractères  de  plusieurs  au- 
tres groupes  de  Carabiques;  ce  n'est  donc  que  provisoirement  qu'il  est 
placé  près  des  Ratbvmus  qui  suivent.  L'espèce  {C.  auslralasiœ)  sur 
laquelle  il  est  établi,  est  longue  de  huit  lignes,  noire,  avec  les  élylres 
fortement  striées,  et  originaire  de  l'Australie. 

RATHYMUS. 
Dej.  Species  Y,  p.  783. 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  simple.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  assez  court 
et  légèrement  élargi  au  bout  ;  celui  des  labiaux  plus  long  et  fortement 
sécuriforme.  —  Mandibules  assez  saillantes ,  larges,  planes  et  assez 
aiguës.  —  Labre  court,  fortement  échancré  en  avant.  —  Tête  large, 
non  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocres  et  peu  saillants.  —  An- 
tennes plus  courtes  que  le  prolhorax,  un  peu  amincies  à  leur  base,. à 
ler  article  assez  gros,  2"  court,  S-^  un  peu  plus  long  que  les  suivants; 
ceux-ci,  à  partir  du  5",  un  peu  comprimés  et  en  carré  arrondi  aux  an- 
gles. —  Prolhorax  fortement  transversal,  échancré  en  avant,  tronqué 
à  sa  base  et  très-légèrement  rétréci  en  arrière.  —  Elylres  courtes, 
subparallèles,  un  peu  sinuées  au  bout  et  convexes.  —  Pattes  assez 
courtes  et  robustes  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  1*^'  aussi  long  que  large,  un 
peu  triangulaire,  les  deux  autres  cordiformcs  et  transversaux.  —  Corps 
court  et  massif. 

On  ne  connaît  encore  que  l'espèce  (/?.  carbonarius),  sur  laquelle 

des  Feronia;  mais  en  reportant  l'espèce  en  question  dans  ce  dernier  genre, 
celui-ci  conserve  le  caractère  qui  lui  est  propre. 


330  CARÂBIQCES. 

Dejean  a  fondé  ce  genre.  C'est  un  insecte  tout  noir,  assez  grand  et  dont 
les  formes  lourdes  rappellenl  celles  des  Zabrds  qui  suivent.  Sa  patrie 
est  le  Sénégal.  Sa  languelte  ne  m'est  pas  bien  connue;  mais  autant 
que  je  puis  m'en  assurer  sans  dissection,  elle  me  parait  semblable  à 
celle  des  Zabkus. 

Clairv.  Eut.  helvét.  II,  p.  80  (1). 

Men(on  Iransvcrsal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane en  général  forle,  simple  ou  légèrement  bifide;  ses  lobes  latéraux 
larges,  obliquement  arrondis  en  dehors.  —  Languelte  tronquée  ou  bi- 
sinuée  en  avant  ;  ses  paraglosses  obtuses,  la  dépassant  un  peu.  — 
Palpes  courts,  subégaux  ;  leur  dernier  article  subcylindrique  ou  ovalaire, 
toujours  beaucoup  plus  court  que  le  précédent.  —  Mandibules  robustes, 
plus  ou  moins  sillonsices  en  dessus,  droites,  puis  arquées  à  leur  extré- 
mité et  peu  aiguës.  —  Labre  presque  carré,  légèrement  échancré  en 
avant.  —  ïéte  grosse,  renflée  en  arrière,  obtuse  en  avant.  —  Antennes 
alleignant  à -peine  la  base  du  prolhorax,  filiformes,  à  l^'''  et  3e  articles 
plus  longs  que  les  aulres,  égaux,  celui-là  assez  gros  ;  les  autres  obco- 
niques  ou  subcylindriques  ,  parfois  submoniliformes.  —  Prothorax 
grand,  voûté,  de  la  largeur  des  élytres  à  sa  base,  carré,  trapézoïde,  ou 
un  peu  arrondi  sur  les  côtés.  — Elytres  convexes,  oblongues  ou  courtes, 
un  peu  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  robustes,  courtes;  jambes 
antérieures  terminées  par  trois  éperons  :  deux  apicaux ,  un  en  arrière 
de  leur  échancrure  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  de 
la  même  paire  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  corditbrmes  ou  trian- 
gulaires, transversaux,  sauf  le  1".  —  Corps  ailé  ou  aptère. 

Les  Zabrcs  sont  des  insectes  de  taille  moyenne  ou  assea  grande,  de 
formes  lourdes  et  massives  et  qui,  la  plupart,  ressemblent  plus  aux 
AciNOPus  de  la  tribu  des  Karpalides  qu'à  aucun  autre  genre  de  la  fa- 
mille. Le  plus  grand  nombre  sont  d'un  noir  uniforme;  chez  quelques- 
uns,  celte  livrée  présente  des  reflets  métalliques  plus  ou  moins  pronon- 
cés. On  les  trouve  sous  les  pierres  dans  les  champs,  ou  courant  à  terre 
le  long  des  chemins,  assez  fréquemment  sur  les  tiges  des  céréales  dont 
ils  dévorent  les  grains.  Quoiqu'on  ait  contesté  le  fait  (^2),  ils  paraissent 
être  plus  phytophages  que  créophages,  surtout  à  l'état  de  larve. 

Celle  du  Z.  ffibbiis ,   d'après  la  description  incomplète  à  certains 

(1)  Syn.  Pelor,  Bonelli,  Observ.  ent.  part.  I;  Tableau.  —  Eutroctes,  Po- 
LYsiTus,  AcoRius,  Zimnierm .  Monogr.  fl.  Carabidcn  (in-8°,  Berlin,  1831),  p.  8. 
—  Pelobatus  (Eutroctes),  Fischer  de  Waklh.  Mém.  d.  1.  Soc.  imp.  d.  Mosc.  V^ 
p.  466.  —  Blaps,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  142. 

(2)  Pour  des  détails  à  ce  sujet,  voyez  Westwood,  an  bitrod.  to  tlie  raod.  CJass. 
ofins.  Ij  p.  61. 


FÉRONIDES.  331 

égards,  que  M.  Germar  en  a  donnée  (I),  est  allongée,  subparallèle, 
déprimée;  sa  tète  presque  carrée  et  très-aplatie,  est  armée  de  fortes 
mandibules  eu  forme  de  tenailles.  Les  antennes,  composées  de  quatre 
articles,  sont  striées  au-devant  des  yeux.  Le  premier  segment  thora- 
cique  est  presque  carré  ;  les  deux  autres  sont  transversaux,  ainsi  que 
tous  les  segments  abdominaux  qui  sont  presque  égaux  entre  eux,  sauf  le 
dernier  qui  est  notablement  plus  petit  que  les  autres  ;  les  huit  premiers 
portent  chacun  et  de  chaque  côté,  deux  tubercules  garnis  de  quelques 
poils.  L'anus  se  prolonge  eu  une  petite  saillie,  portant  en  dessus  deux 
petits  appendices  triarticulés  et  velus.  Ces  larves,  qui  fout  quelquefois 
d'assez  grands  ravages  dans  les  champs  de  céréales,  vivent  assez  pro- 
fondément en  terre  et  paraissent  mettre  trois  années  à  se  mélamor- 
phoser  en  insectes  parfaits. 

La  distribution  géographique  des  espèces  de  ce  genre  est  remarquable. 
Sauf  une  seule  (Z.  gibbus)  qui  s'avance  assez  loin  au  nord  en  Europe,  les 
autres  sont  propres  à  la  Faune  méditerranéenne,  aux  régions  voisines 
de  la  mer  Caspienne,  et,  d'après  la  remarque  de  M.  Zimmermann,  sont 
chacune  renfermées  dans  un  espace  de  pays  peu  étendu. 

Cet  auteur,  dans  l'excellent  travail  qu'il  a  publié  sur  ces  insectes,  a 
cru  devoir  les  ériger  en  une  tribu  jjarliculière,  qu'il  a  partagée  en  cinq 
genres,  dont  trois  créés  par  lui.  Mais  leurs  caractères  portant  sur  des 
particularités  très-secondaires,  telles  que  la  présence  ou  l'absence  d'une 
dent  aux  quatre  jambes  postérieures  des  mâles,  la  forme  des  articles 
dilatés  aux  tarses  antérieurs  dans  le  même  sexe,  celle  de  la  dent  mé- 
diane du  menton,  etc. ,  ces  genres  ne  peuvent  guère  être  admis  que 
comme  de  bonnes  divisions  propres  à  grouper  les  espèces  (2).  Le 
nombre  de  ces  dernières  aujourd'hui  connues  s'élève  à  une  cinquan- 
taine. 

(1)  Mag.  d.Ent.I,HeftI,p.  1. 

(2)  L'importance  du  travail  de  M.  Zimmermann  m'engage  à  en  donner  l'ana- 
lyse complète,  en  indiquant  les  espèces  qui  se  rapportent  à  chacun  des  genres 
établis  par  lui. 

L  Une  dent  apicale  au  côté  interne  des  quatre  jambes  postérieures  des  mâles. 

Dent  médiane  du  menton  simple  :  Eutroctes. 

M.Fischer  de  Valdheim  avait  assez  longtemps  auparavant  établi  ce  genre  sous 
le  nom  de  Pelobatus.  Il  est  propre  au  Caucase  et  régions  voisines  et  comprend 
les  plus  grandes  espèces  :  Zab.  aurichalceus  ^  Dej.  Species  {Pel.  Fussii 
Fischer,  Mém.  d.  Mosc.  V,  p.  468).  —  congener^  Zimm.  loc.  cit.  p.  19  {Pel. 
Adamsn  Fisch.  ibid.  V,  p.  467.  —  Pel.  héros'  (congener  Zimm.),  cosfipen- 
niS;,  chnlceus,  aureoliiSj  lugubris,  Fald.  Faun.  cnt.  Transe.  I,  p.  69  sq. —  Eutr. 
oxygonusj,  lœvigalus^'punctipeiiius.  Chaud.  Garab.  d.  Cauc.  p.  151.  —  mœstus, 
Kùster,  Die  Kœf.  Europ.  IX,  12.  ' 

II.  Les  quatre  jambes  postérieures  sans  dent  apicale  chez  les  deux  sexes. 

1.  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dos  mâles  cordiformes, 
transversaux  et  échancrés  en  avant. 


33SI  CABABIQOBS. 

AMARA, 

BoNELLi,  Observ.  ent,  part.  I;  Tableau  des  Genres  (1). 

Menton  transversal,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane le  plus  souvent  bifide,  parfois  légèrement  échancrée  ou  simple. 
—  Languette  tronquée  en  avant;  ses  paraglosses  pas  plus  longues 
qu'elle.  —  Palpes  grêles;  leur  dernier  article  un  peu  ovalaire,  tronqué 
au  bout;  celui  des  labiaux  plus  court  que  le  précédent,  celui  des  maxil- 
laires au  moins  aussi  long.  —  Mandibules  courtes,  arquées  au  bout, 
médiocrement  aiguës.  —  Labre  presquS  carré  ,  légèrement  échancré  en 
avant;  ses  angles  arrondis.  —  Télé  courte,  plus  ou  moins  grosse,  non 
rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros,  médiocrement  saillants.  — 

A.  Dent  médiane  du  menton  simple  :  Zabrus. 

C'est  le  groupe  le  plus  répandu  et  le  plus  riche  en  espèces  :  Z.  ohesus,  mar- 
ginicollis,  gravis^  inflatus,  curtns,  crassus,  'pinguis,  grœcus,  incrassatus, 
femoratus,  gibbus ,  Dej.  Species.  —  dentipes  (silphoides  Dej.),  lœvigatus, 
intermedius,  convexus,  robustus,  caucasicus  (Pelobatus  Trinii,  Fisch.  Mém. 
d.  Mosc.  V,  p.  467),  piger^,  silphoides^  Zimm.  loc.  cit.  —  gibbosus,  Ménétr. 
Cat.  rais.  p.  124;  les  Zab.  rufomarginahis  et  morio,  ibid.  p.  125,  paraissent 
n'en  être  que  des  variétés.  —  cuWoides^  Chaud.  Bull.  Mosc.  Mosc.  1837,  n»  7, 
p.  34.  —  ovipennis,  propinquus,  vicinus.  Chaud,  ibid.  1844,  p,  128  sq.  —  co- 
gnafuSj,  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  156. 

B.  Dent  médiane  du  menton  légèrement  bifide  :  Pelor. 

On  n'en  connaît  que  quatre  espèces  :  P.  blaptoide,  Dej.  Species;  le  P.  rugosus 
Ménétr.  Cat.  rais,  n'en  est  qu'une  variété.  —  tauricus,  ovipennis,  Chaud.  Bull. 
Mosc.  1844,  p.  443.  —  asiaiicus,  Casteln.  Et.  ent.  p.  72. 

2.  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  triangulaires, 
tronqués  en  avant. 

A  Dent  médiane  du  menton  simple  :  Polysiths. 

Deux  espèces  africaines  :  Pol.  farctus,  ventricosus,  Zimm.  loc.  cit. 
B  Dent  médiane  du  menton  légèrement  bifide  :  Acorius. 

Une  espèce  de  Sardaigne  et  d'Afrique  :  A.  metallescens,  Zimm.  loc.  cit. 

La  place  des  espèces  suivantes,  dont  Dcjean  ni  M.  Zimmermann  ne  font  men- 
tion, ne  m'est  pas  bien  connue  :  Zab.  globosus,  Cory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II, 
p.  235.  —  elongatus^  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  126.  —  sublœvis,  roiundicolUs, 
Ménétr.  Col.  de  Turquie^  p.  16.  — punc/«coWi5,  BruUé,  Expéd.  de  Morée,  Ent. 
p.  121,  pi.  33,  f.  6.  —  flavangulus^  Chevrol.  Rev.  zool.  1840,  p.  12.  —  dis- 
tinctuSj,  Lucas,  Ann.  d.  Se.  nat.  série  2,  XVIII,  p.  64.  —  rotundatus;  ro- 
tundicoUis,  ambiguus,  angustatus ,  Ramb.  Faun.  d.  l'Andal.  p.  103  sq.  — 
elongatus,  Costa,  Ann.  degl.  Aspir.  natur.  Série  2,  I,  p.  90. 

(1)  Syn.  Bradvtus,  Steph.  111.  of  Brit.  Ent.  I,  p.  131.  —  Curtonotus,  Steph. 
ibid.  I,  p.  138.  — Percosia,  Celia,  Leirus  (Curtonotus,  Steph. )^  Leiocne- 
Mis,  Amathitis,  Acrodon,  Zimm.  in  Gistl,  Faunus,  I_,  p.  17.  —  Isopleurus,  Kirby, 
Faun.  Bor.  Amer.  p.  49.  —  Tai^Ni^  J.  Le  Conte,  Good.  Col.  of  the  Unit.  St. 
p.  93, 


FÉROMIOES,  333 

Antennes  un  peu  plus  longues  en  général  que  le  prolhorax ,  filiformes, 
à  !««■  article  assez  gros,  2^  court ,  3o  un  peu  plus  long  que  les  suivants  ; 
ceux-ci  plus  ou  moins  allongés,  subégaux.  —  Prothorax  grand,  transver- 
sal, de  forme  variable.  —  Elytres  tantôt  ovalaires,  tantôt  oblongo-paral- 
lèles,  assez  ou  médiocrementconvexes,  sinuées  à  leur  extrémité.  — Pattes 
médiocres,  assez  robustes  ;  jambes  antérieures  munies  seulement  d'un 
éperon  terminal,  en  outre  de  l'éperon  anté-apical;  les  trois  premiers  ar- 
ticles des  tarses  antérieurs  des  mâles  fortement  dilatés,  triangulaires  ou 
cordiformes,  le  l'^''  plus  long  que  large,  les  deux  autres  transversaux. 

Ces  caractères  sont  très-voisins  de  ceux  des  Zabrcs,  mais  deux  qui 
sont  constants,  la  brièveté  des  paraglosses  de  la  languette  et  la  présence 
de  deux  éperons  seulement  aux  jambes  antérieures,  suffisent  pour  dis- 
tinguer ce  genre  du  précédent,  à  quoi  il  faut  ajouter  que  ses  espèces  sont 
beaucoup  plus  petites  et  ont  des  habitudes  différentes.  On  doit  à 
M.  Zimmermann  un  travail  (l)  étendu  et  remarquable  sur  ces  insecles, 

(1)  Dans  le  Faunus  de  Gistl,  I,  p.  1;  traduit  en  français  dans  la  Rev.  ent.  de 
Silbermann,  11^  p.  189.  M.  Zimmermann  érige  les  Amara  en  une  famille 
propre  divisée  en  huit  genres,  dont  cinq  nouveaux,  mais  qui  ne  me  paraissent 
pas  plus  admissibles  que  ceux  établis  par  cet  entomologiste  habile  aux  dépens 
des  Zabrus.  En  voici  l'analyse  avec  les  espèces  typiques  qui  se  rapportent  à 
chacun  d'eux  : 

I.   Dent  médiane  du  menton  bifide. 

1.  Prothorax  élargi  en  arrière  ou  au  moins  aussi  large  qu'en  avant. 

A   Jambes  postérieures  des  mâles  lisses  intérieurement  ou  seulement  un  peu 

pubescentes. 

a  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  larges,  cor- 
diformes :  Percosia.  Types:  A.  siculajpasticajpatricia_,i)ei. 

b  Les  mêmes  articles  allongés,  cordiformes  :  Gelia.  Genre  très-nombreux^ 
divisé  en  neuf  groupes.  Types  :  A.  ingenua^  complanata^  intersiitia- 
liSjyCalifornica,  Dej.  testicola  Zimm.  saxicola  Ménétr.  inflma,  gran- 
dicolliSjDei. 

B    Jambes  postérieures  des  mâles  très-pubescentes  intérieurement  :  Amara. 
Genre  divisé  en  quatre  groupes.  Types  :  A.  striatopundata ,  saphyrea^ 
eurynota,  insigniSjBei. 

2.  Prothorax  rétréci  postérieurement,  plus  ou  moins  cordiforme,  élargi  avant 

le  milieu. 

A   Jambes  postérieures  des  mâles  très-pubescentes  intérieurement  :  Bradytus, 
Types  :  A.  consulariSj  apricaria,  fulva,  Dej. 

B    Jambes  postérieures  des  deux  sexes  lisses  intérieurement. 

a  Jambes  intermédiaires  des  mâles  hidentées  intérieurement  :  Leirùs, 

Types  :  A.  aulica,  torrida,  alpinU;,  Dej. 
b  Jambes  intermédiaires  des  deux  sexes  non  dentées  :  Leiocnemis.  Genre 

divisé  en  sept  groupes.  Types  :  A.  pyrenea,  crenata,  alpicola,  sabu^ 

iosa^  eximia,  glabrata,  nobilis,  Dej. 


334  CARABiOÎJES. 

dans  lÉjucl  se  Iroùvcnt  des  détails  beaucoup  plus  complets  qu'on  n'en 
possédait  jusque-là  sur  leur  organisation,  leurs  mœurs,  leurs  méta- 
morphoses, etc.  Le  trait  le  plus  saillant  des  premières,  est  que  leur 
régime  est  encore  plus  végétal  que  celui  des  Zabris.  Leur  distribution 
géographique  n'est  pas  non  plus  la  même  que  celle  de  ces  derniers. 

11.  Dent  médiane  du  menton  simple. 

1.  Pro  thorax  fortement  rétréci  postérieurement  :  Amathitis.  Type:  A.  œffyp- 

tiaca,  Klug. 

2.  Prothorax  élargi  en  arrière  :  Acrodon.  Type  :  A.  brunnea,  Dej. 

Ce  genre  est  très-nombreux^  mais  il  y  en  a  peu  dans  la  famille  actuelle  dont 
les  espèces  soient  d'une  détermination  plus  dillicile  et  la  synonymie  plus  em- 
brouillée. Dejeau  en  a  décrit  78  dans  son  Species.  Parmi  les  suivantes,  qui  ne 
sont  pas  comprises  dans  cet  ouvrage,  il  y  en  a,  sans  aucun  doute,  un  grand 
nombre  à  supprimer. 

Esp.  européennes  :  Am.  àilatata,  helopmdes,  graculus,  Ougsburgeri,  Zim- 
viermannij  lupidkola.varkolor ,  'pœcilokles ,  brunnicornis,  viridipennis ,  Heer, 
Col.  Helvet.  I,  p.  87  sq.  —  Am.  obtma,  latkolUs,  convexior,  atra,  erythropa, 
Bradytus  crussus,  margtnatus,  Curtonotus  convexiuscidus,  Steph.  111.  of  Brit. 
Ent.  I,  p.  131  sq.  —  Harpalus  despectus,  frœtermissus^  rufocinctus,  lapponi- 
cus^  Sahlb.  Ins.  Fennic.  II,  p.  245  sq.  —  Am.  distincta,  Ramb.  Faun.  d.  TAndal. 
p.  109.  —  Am.  convexilabris,  patrata,  mekmcholkaj,  maritimuj,  lunicollis_,  lim- 
buta,  Schiœdte,  Danm.  Eleuth.  I,  p.  170  sq.  —  Am.  strenua,  Erichs.  Die  Kaef. 
d.  Mark  Brand.  I,  p.  8j.  —  Am.  Dahlii,  punctkolUs ,  agilis,  elegans,  Ryland  in 
Kewm.  The  Ent.  p.  216. — Am.  planiuscidaj  Rdsenh.  Erlang.Raub-u.  Scliwimkaef. 
p.  12.  —  Bradytus  niger,  œneomkans,  Leirus  tnontamts,  Chaud.  Bull.Mosc. 
1837,  no  7,  p.  35.  —  Leirus  boreulis,  Leiucnemis  lathiscida.  Chaud,  ibid.  1843, 
p.  775.  —  Am.vectensis,  Dawson,  Ann.  ofnat.  Hist.  Ser.  2,  III,  p.  213. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  Am.  parvkollis,  Gebler,  Bull.  Mosc.  1833, 
p.  269.  —  Leirus  EscJischolfzii,  Chaud,  ibid.  1837,  n"  7,  p.  36.  —  Leirus  pa- 
rcdleluSy  Amara  persica^  Celiu  ubbreviata,  Chaud,  ibid.  1842,  p.  827.  — 
Am.  nigritu ,  assimilis ,  Bradytus  brevipennis ^  cordicollis ,  microderus  , 
Chaud,  ibid.  1844,  p.  445.  —  Am.  intermedia ,  Bradytus  crenatostriatuSj 
Leiocnemis  polita,  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  159  sq.  —  Am.  megacephahi,  Ge- 
bler in'Ledeb  Reise,  II,  Ins.  p.  40.  —  Am.  morio,  cordicoUis,  propinqua,, 
Ménétr.  Cat.  rais.  p.  126  S(i.  —  Am.  tidamantinu ,  œruginosa ,  Kolenati, 
Melet.  ent.  1,  p.  52.  —  Leirus  giganteus,  altaicus,  intermedius ,  rufimanuSj  pi- 
cipes  j  dauricus,  Bradytus  latus,  minutas,  helopioidesj  angusiicolliSj  abdomi- 
naliSj,  pallidulus,  Amara  biartkukda^  borealis,  viatica,  mongolica,  violacea^ 
ovata,  sinuata,  dubia,  impressa,  obscura,  dilatata,  Celia  lœvigafa,  microce- 
phaki,  Acrodon  uralensis,  Percosia  iimida,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibér.  p.  173 
sq.  —  Celia  saginata,  Ménétr.  Ins.  de  Lehm.  p.  19. —  Bradytus  majusculus, 
Leirus  volgensis,  brevicollis jCh^ud.Biû].  Mosc.  1850,  n»  3,  p.  148. 

Esp.  américaines  :  Ani.  inœqualiSj  impuncticoUiSj  palUpes,  lœvipennis,  dis- 
cors,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  39  sq.  —  Am.  spkndida,  anthracina,  indis- 
tincta,  rubriea,  Haklem.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  300.  —  Per- 
cosia diffinis,  Celia  gibba,  Amura  confusa,  difficilis,  fallax,  convexa,  polita, 
Acrodon  confemptus,  Curto)wfus  laticollis,  carinatus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col. 
çï  the  Unit.  St.  p.  86.  —  Curtonotus  elongatus,  Acrodon  œneus,  S.  Le  Conte 


PÊBONIDES.  335 

Leurs  espèces  sont  répandues  dans  toute  l'Europe  et  le  nord  de  l'Asie, 
de  l'Afrique  et  de  l'Amérique.  Quelques-unes  seulement  ont  été  dé- 
couvertes hors  de  ces  limites,  sur  les  plateaux  élevés  du  Mexique. 

Le  genre  Isopleurus  de  M.  Kirby,  fondé  sur  une  espèce  (J.  nitidus) 
de  l'Amérique  du  Nord,  ne  me  paraît  diiïérer  en  rien  de  celui-ci.  La 
dent  médiane  du  menton  est  seulement  un  pou  plus  petite  que  de  cou- 
tume. La  simplicité  de  cette  dent  et  la  forme  du  prothorax  rétréci  en 
arrière,  me  portent  à  croire  que  cet  insecte  est  très-voisin  des  Ama- 
TuiTis  de  M.  Zimmermann  (1). 

Le  genre  Tri.ena  De  M.  J.  Le  Conte,  établi  sur  trois  espèces  de 
l'Amérique  du  Nord  (^),  est  un  peu  plus  distinct.  La  dent  du  menton 
est  large,  très- courte  et  obtuse  au  bout;  le  dernier  article  des  palpes 
labiaux  est  cylindrique,  comprimé  et  fortement  tronqué  ;  enfin  l'éperon 
terminal  des  jambes  antérieures  est  trifide. 

LOPHIDIUS. 
Dej.  Species  \,  p.  801. 

Je  ne  connais  pas  ce  genre,  mais  d'après  les  caractères  que  lui  assigne 
Dejean,  il  me  paraît  avoir  tous  les  caractères  des  A.uaiia  qui  précèdent, 
si  ce  n'est  que  les  trois  premiers  articles  des  tarses  aptéricurs  des  mâles, 
qui  sont  fortement  dilatés  et  triangulaires,  portent  en  dessous,  de  chaque 
côté,  un  appendice  as^ez  long  et  dentelé.  Il  reste  à  savoir  si  cette  struc- 
ture singulière  remplace  les  squammules  qui  garnissent  en  dessous  les 
tarses  en  question  chez  les  autres  Féronides.  Dejean  n'en  décrit  que 
deux  espèces,  dont  l'une  {tcslaccus)  forme  le  type  du  genre,  et  dont 
l'autre  {brcvicoUis)  ne  doit  peut-être  pas  en  faire  partie,  la  femelle 
seule  étant  connue.  Ce  sont  de  petits  insectes,  dont  la  forme  générale  ne 
paraît  pas  différer  de  celle  de  certaines  Amara.  Le  Sénégal  est  leur 
patrie.  M.  Bohemann  en  a  décrit  une  Iroisiènie  de  Nafa!  (-). 

in  Agass.  Lalie  Super,  p.  207.  —  Voyez  en  outre  la  Monographie  do  M.  Zim- 
mermann, loc.  cit. 

Nota.  h'Amara  margineUa  de  M.  Perty  (Delect.  anim.  art.  Bras.  p.  11,  pi.  3^ 
f.  2),  appartient  au  genre  Oodes.  —  Les  Âm.  trkolor,  suboUvacea,  subœnecij 
Mac-Leay  (Annul.  Jav.  p.  21)  sont,  d'après  M.  Zimmermann^  des  Harpalides  du 
genre  Bahysomus. 

(1)  Aj-  :  L  septentrionaUs,  terrestris,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit. 
St.  p.  86. 

(2)  M.  J.  Le  Conte  y  comprend  les  Amara  angustuta  Say,  indistincta 
Haldeni.  loc.  oit;  et  une  espèce  nouvelle  :  T.  depressa. 

(3)  L.  laticoUis,  Ins.  Catfrar.  I,  p.  188. 


336  CABABIQUËS. 

TRIBU    XXXIV. 

ANTARCTIIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.  —  Pattes  grêles  ;  jambes  antérienres 
non  dilatées  à  leur  sommet.  —  les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté- 
rieurs dilatés  chez  les  mâles,  triangulaires  ou  cordiformes,  plus  longs 
que  larges  et  garnis  de  brosses  de  poils  en  dessous.  —  Crochets  des 
tarses  simples. 

J'ai  dit  plus  haut,  que  deux  genres  seulement  de  la  section  actuelle, 
avaient  les  tarses  antérieurs  garnis  de  brosses  de  poils  chez  les  mâles. 
Ce  caractère ,  par  le  fait  seul  de  son  extrême  rareté ,  acquiert  une 
grande  valeur  et  me  parait  suffire  pour  autoriser  la  création  d'une  tribu 
à  part,  qui  représente  dans  celte  section  les  Anisodactylides  de  la  sec- 
tion précédente.  Ces  deux  genres  sont  propres  aux  parties  australes  de 
rAmérique  du  Sud. 

Genres  :  Antarctia,  Metius. 

ANTARCTIA. 

Dei.  Species  III,  p.  525. 

Menton  transversal,  profondément  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses 
lobes  latéraux  arrondis  en  dehors,  terminés  en  pointe  assez  aiguë.  — 
Languette  tronquée  en  avant;  ses  paraglosses  grêles,  la  dépassant  à 
peine.  —  Dernier  article  des  palpes  assez  long,  subcylindrique  et  tron- 
qué au  bout.  —  Mandibules  courtes  ou  médiocres,  assez  robustes,  forte- 
ment arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Labre  en  carré  transversal,  faible- 
ment échancré  en  avant.  —  Tête  subovalaire,  légèrement  ou  non  rétrécie 
en  arrière.  —  Yeux  assez  gros  et  assez  saillants.  — Antennes  grêles; 
filiformes,  tantôt  plus,  tantôt  moins  longues  que  la  moitié  du  corps,  à 
1er  article  plus  gros  que  les  autres,  2"  plus  court,  3<'  un  peu  plus  long 
que  les  suivants  ;  ceux-ci  subégaux.  —  Prothorax  transversal,  subqua- 
drangulaire  ou  un  peu  rétréci  en  arrière,  —  Elytres  assez  allongées, 
subparallèles  et  un  peu  sinuées  au  bout.  —  Pattes  médiocres  ou  assez 
longues;  jambes  grêles;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
assez  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  revêtus  de  poils  et  sans  squam- 
mules  en  dessous,  tous  un  peu  plus  longs  que  larges  et  fortement  trian- 
gulaires ou  cordiformes  ;  le  1er  plus  allongé  que  les  deux  suivants.  — 
Corps  peu  robuste,  plus  ou  moins  déprimé. 

Dcjean  a  établi  ce  genre  sur  quelques  insectes  des  parties  australes 
de  l'Amérique  du  Sud,  à  partir  de  la  latitude  de  Montevideo,  et  qui 
représentent,  dans  celte  partie  du  monde,  les  Amaua  qui  n'y  existent 


ANTABCTlIDÉSi  337 

pas.  Leur  faciès  est  moins  robuste  que  celui  des  espèces  de  ce  dernier 
genre,  leurs  jambes  antérieures  beaucoup  plus  grêles;  leurs  élylres  ne 
présentent  jamais  ces  points  enfoncés,  distants  et  en  petit  nombre  qui 
existent  sur  leurs  stries  chez  ces  dernières;  mais  ce  qui  les  en  distingue 
principalement,  c'est  l'absence  de  squammules  sous  les  tarses  antérieurs 
des  mâles.  Ce  caractère  a  échappé  à  Dejean,  ainsi  qu'à  M.  Brullè  qui 
a  réuni  ces  insectes  aux  Amara  (i). 
On  connaît  déjà  plus  d'une  vingtaine  d'espèces  de  ce  genre  (2). 

METIUS. 

CuRTis,  Trans.  of  ihe  Linn.  Soc.  XVIII,  p.  189. 

Menton  transversal,  profondément  et  subquadrangulairement  échan- 
cré  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  obliquement  en  dehors,  terminés  en 
pointe  aiguë.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  et  arrondi  au 
bout.  —  Mandibules  robustes,  fortement  arquées  et  aiguës  à  leur  extré- 
mité. —  Labre  en  carré  transversal,  assez  fortement  échancré.  —  Tête 
subovalaira,  légèrement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  gros  et  sail- 
lants. —  Antennes  grêles,  aussi  longues  que  le  prothorax,  à  1er  article 
médiocrement  gros,  2"  un  peu  plus  court  que  les  suivants;  ceux-ci  sub- 
égaux. —  Prothorax  légèrement  transversal ,  arrondi  sur  les  côtés 
antérieurs,  rétréci  et  droit  en  arrière,  avec  ses  angles  postérieurs  aigus, 
déprimé  en  dessus.  —  Elylres  un  peu  plus  larges  que  le  prothorax,  en 
ovale  allongé,  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  longues;  cuisses, 
surtout  les  antérieures,  robustes;  jambes  grêles,  les  antérieures  médio- 
crement échancrées;  les  trois  premiers  articles  de  la  même  paire 
dilatés  chez  les  mâles,  plus  longs  que  larges,  triangulaires;  les  deux 
premiers  un  peu  échancrés  obliquement,  le  3"  entier  en  avant;  tous 
simplement  velus  et  sans  squammules  en  dessous. 

Celte  formule  que  j'emprunte  à  M.  Curtis,  est  presque  identique  avec 
celle  des  Antarctïa,  et  je  pense  que  le  genre  doit  être  réuni  à  ce  der- 
nier; mais  ne  l'ayant  pas  vu  en  nature,  je  crois  devoir  le  conserver 
provisoirement.  Il  est  établi  sur  un  insecte  originaire  des  îles  Falkland, 
de  taille  moyenne,  d'un  brun-bleuâtre,  avec  les  palpes ,  les  antennes,  les 
bords  du  prothorax  et  les  pattes  ferrugineux;  M.  Curtis  le  nomme. 
M.  harpaloides.  Je  suis  très-porté  à  croire  qu'il  est  identique  avec 
YAnlarclia  blanda  de  Dejean. 

Le  genre  Metics  des  entomologistes  français  n'a  aucun  rapport  avec 
celui-ci;  on  le  trouvera  plus  loin  sous  le  nom  de  Abropcs. 

(!)  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  390. 

(2)  Aux  douze  décrites  dans  le  Species  de  Dejean,  aj.  :  ^.  lafn,  Guérin,  Rev. 
zool.  1841,  p.  190.  —  liirida.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  7,  p.  38.  —  compla- 
nata,  chalybea,  glauca,  Hombr.  et  Jaquin.  Voy.  au  pôle  Sud.  Ent.  Col.  pi.  3, 
f.  2-4.  —  coquimbana,  cœrulea,  quadrkoUis,  jlavi'pes,  latkoUis,  Solier  in  Gay, 
Hist,  d.  Chile,  Zool.  IV,  p.  245. 

Cotéopléres,    Tome  1,  23 


338  CARABIQDES. 

TRIBU  XXXV.   , 
ANCHOMÉNIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité  (i)-  —  Menton  normalement  échan- 
cré.  —  Pattes  plus  ou  moins  longues  et  grêles  ;  jambes  antérieures  non 
ou  faiblement  dilatées  à  leur  extrémité.  —  Les  trois  premiers  articles 
des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés,  triangulaires  ou  carrés,  presque 
toujours  plus  longs  que  larges ,  garnis  de  squammules  en  dessous.  — 
Crochets  des  tarses  simples  ou  dentelés. 

La  gracilité  plus  ou  moins  grande  des  patt.es  et  des  jambes  anté- 
rieures en  particulier,  signalée  pour  la  première  fois  par  Erichson,  est 
ce  qui  distingue  essentiellement  celte  tribu  de  celle  des  Féronides,  ca- 
ractère bien  léger  et  assez  souvent  incertain;  mais  je  n'ai  pu  en  décou- 
vrir de  meilleur.  Elle  est  aussi  riche  en  espèces,  mais  moins  homogène, 
en  ce  sens  qu'elle  présente  plusieurs  particularités  dont  il  Ji'y  a  pas 
d'exemples  dans  cette  dernière.  Ainsi  les  élytres  sont  aussi  fortement 
tronquées  chez  les  Onvpterygia,  que  chez  les  Troncatipennes  ;  les  tarses 
antérieurs  des  mâles  chez  les  Dicbochile,  n'ont  ni  brosse  de  poils,  ni 
squammules  en  dessous;  dans  le  tiers  des  genres,  le  dernier  article  des 
tarses,  ordinairement  dans  les  deux  sexes,  est  plus  ou  moins  bilobé  ou 
bifide  ;  dans  un  assez  grand  nombre  d'autres,  les  crochets  des  tarses 
sont  dentelés  ou  même  pectines,  caractère  auquel  Dejean  a  attaché  trop 
d'importance  ;  enfln  il  n'y  a  pas  jusqu'aux  habitudes  qui  ne  présentent 
quelques  exceptions  ;  certains  Dvscolus,  les  Onypterygia  et  les  Abro- 
PDS,  se  tiennent  habituellement  sur  les  feuilles  des  arbres.  Malgré  ces 
modifications,  la  tribu  me  paraît  au  total  assez  naturelle. 

Sur  les  trente  genres  qui  la  composent,  huit  sont  représentés  en 
Europe  ;  les  autres  sont,  en  majeure  partie,  propres  à  l'Amérique. 

1.      Dernier  article  des  tarses  entier  ou  simplement  échancré. 

A     3«  article  des  antennes  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis  (2)  :  Rho^ 
palomeluSj,  Sphodrus. 

B      Le  même  article  un  peu  plus  ou  pas  plus  long  que  le  4«. 

a    Crochets  des  tarses  dentelés. 

b    Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  triangu- 
lau'es. 

(1)  Parmi  les  genres  où  cet  organe  est  connu,  un  seul,  Lestignathcs,  fait 
exception  à  cet  égard. 

(2)  Les  Rhadine  et  quelques  Akchomenus  présentent  aussi  ce  caractère,  mais 
il  n'y  a  pas  moyen  de  les  placer  ici. 


ANCHOMÉMDES.  339 

Dernier  article  des  palpes  ovalaire  :  Pristonychus,  Calathus,  Pris- 
todactyla. 

Dernier  article  des  palpes  labiaux  sécuriforme  :  Taphria. 

b  b  Articles  2-3  des  tarses  antérieurs  des  mâles  en  carré  long  :  Doli- 
chus. 

u  a  Crochets  des  tarses  simples. 

c     Labre  profondément  échancré  :  Dicrochile,  Lestignathus. 

ce      —     faiblement  échancré  ou  entier. 

d    Prothorax  presque  carré  ( /«des  des  Feronia  )  :  Scaphiodactylus , 
Ahuris. 

dd  Prothorax  cordiforme  ou  suborbiculairc. 

e     Menton  muni  d'une  dent  médiane. 

Elytres  profondément  sinuées  à  leur  extrémité  :  Rhadine. 

—      faiblement  ou  non  sinuées  :  Stenognathus,  Diploharpus, 
Anchomenus',  Megalonychus. 

ee   Menton  sans  dent  médiane  :  OlisthopuS;,  Eulepius. 

\\.    Dernier  article  des  tarses  bilobé  ou  bifldt,  au  moins  chez  les  mâles. 

f     Menton  muni  d'une  dent  médiane. 

Crochets  des  tarses  simples  :  Ctenogna(hus_,  Cardiomera,  PleurO' 
smna,  Sienocnemus,  Dyscolus. 

Crochets  dentés  à  leur  base  ou  pectines  :  Oxyglossus,  Dicrancncus, 
Onypterygia. 

ff  Menton  sans  dent  médiane  :  Abropus,  Colpodes. 

ni.   Dernier  article  des  tarses  prolongé  en  un  lobe  au  côté  interne  :  Loxocre- 
piSj  Monolobus. 
Genres  incertœ  sedis  :  Tropopterus,  Nemagiossa. 

RHOPALOMELUS. 

BoHEM.  I>is.  Caffrar.  I,  p.  165. 

Dernier  article  des  palpes  labiaux  oblongo-ovale ,  rétréci  à  sa  base, 
épaissi  et  tronqué  au  bou!,  l'avant-dcrnier  robuste,  obloug  et  arqué; 
les  maxillaires  courts  ;  leur  dernier  arlicie  grêle  à  sa  base,  ovale  etsub- 
Ironqué  au  bout,  le  pénultième  cylindrique  et  globuleux  à  son  extré- 
mité. —  Mandibules  robustes,  arquées  et  acuininées  au  bout.  —  Labre 
grand,  presque  carré,  profondément  échancré.  —  Tète  eu  carré  oblong. 
—  Yeux  médiocres,  convexes.  —  Antennes  assez  robustes,  à  articles  1 
allongé,  gros,  atténué  à  sa  base,  2  court,  3  du  double  plus  long  que  les 
deux  suivants  réunis  ;  les  autres  allongés,  égaux.  —  Protborax  étroit, 
plus  long  que  large,  légèrement  élargi  dans  son  milieu.  —  Elytres 
oblongues,  convexes.  —  Pattes  longues,  robustes;  cuisses  grosses; 
jambes  intermédiaires  assez  arquées,  les  autres  moins  ;  tarses  médiocre- 


à40  CAttABtQUES. 

ment  dilatés  ;  leurs  articles  1-4  décroissant  graduellement ,  amincis  à 
leur  base  ;  crochets  des  tarses  simples. 

M.  Boheraann,  à  qui  ces  caractères  sont  empruntés,  a  passé  sous 
silence  le  menton  et  la  languette,  mais  cette  diagnose  qui  me  paraît 
avoir  été  faite  d'après  une  femelle,  suffit  pour  faire  voir  que  le  genre 
est  voisin,  mais  très-distinct,  des  Sphodrus.  Il  ne  comprend  qu'une 
belle  espèce  (B.  angusticollis),  plus  grande  que  le  Sphodrus  leucoph- 
thalmus  d'Europe  et  originaire  de  l'intérieur  de  Natal. 

SPHODRUS. 

Clairv.  Ent.  helvét.  II.  p.  86. 

Menton  grand,  concave  et  muni  d'une  forte  dent  médiane  bifide.  — 
tanguelte  un  peu  évasée  et  légèrement  arrondie  au  bout  ;  ses  para- 
glosses  linéaires,  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier  article  des  palpes  sub- 
cylindrique et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  assez  saillantes,  arquées 
et  assez  aiguës  à  leur  exlrémilé.  —  Labre  transversal,  à  peine  échancré 
en  avant.  —  Tète  plus  ou  moins  oblongue,  à  peine  ou  non  rétrécie  en 
arrière.  —  Yeux  petits,  peu  saillants.  —  Antennes  médiocres,  à  l^r  ar- 
ticle plus  gros  que  les  suivants,  2e  court,  3«  au  moins  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis;  les  autres  subégaux.  —  Prolhorax  en  général 
plus  long  que  large,  cordiforme.  —  Eiytres  plus  ou  moins  allongées, 
soudées,  peu  convexes.  —  Pâlies  grandes;  jambes  intermédiaires  par- 
fois arquées;  tarses  glabres,  les  quatre  postérieurs  sans  sillons  externes; 
les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les 
mâles,  triangulaires  ;  le  l^""  un  peu  plus  long' que  chacun  des  deux  sui- 
vants. 

Insectes  de  grande  taille,  de  couleur  noire,  recherchant  principalement 
les  lieux  obscurs  et  humides,  tels  que  les  caves,  les  souterrains  et  les 
décombres.  La  plupart  sont  propres  à  la  Sibérie  et  à  la  Russie  méridio- 
nale, les  autres  à  la  Faune  méditerranéenne  ;  une  espèce  a  été  décou- 
verte, il  n'y  a  pas  longtemps,  dans  l'Himalaya.  On  en  connaît  une  dou- 
zaine en  tout  (i). 

(1)  Aux  si"x  espèces  décrites  par  Dejean^  aj .  :  Esp.  asiatiques  :  S.  gigas, 
Fischer  de  AValdh.  Ent.  d.  1.  Russie,  II,  p.  105.  —  gracilis,  Zoubk.  Bull.  Mosc. 
éd.  Lequien,  p.  303.  —  planicolUs^,  Geblcr,  ibid.  1833,  p.  268.  —  thoracicus, 
Gebler,  Bull.  d.  l'Acad.  d.  St-Pétersb.  1843,  n°  1,  p.  37.  —  Schrenkii,  Gebler, 
ibid.  1845,  n»  3,  p.  99.  —  subcostatus^  Ménétr.  ibid.  18i5,  n»  1,  p.  181.  — 
armeniacus,  Osculati,  Coleot.  di  Persia,  p.  72.  —  rugipennis,  Falderm.  Col. 
ab  ill.  Bungio,  etc.  p.  17.  —  grandis,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibérie,  p.  146.  —  Esp, 
de  l'Himalaya  ;  S.  indus.  Chaud.  Bull,  Mosc.  1852,  no  1,  p.  67. 


AïCCHOMElNIDBSt  ^fl 

PRISTONYCHUS. 
Dej.  Species  III,  p.  43  (1), 

Mêmes  caractères  que  les  Sphodrcs,  sauf  les  points  suivants  : 
Troisième  article  des  antennes  plus  court  et  sujet  à  décroître.  — 
Tarses  ciliés  ou  velus  en  dessus;  les  trois  premiers  articles  des  anté- 
rieurs plus  fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  crochets  dentelés  en  des- 
sous. 

Le  genre  est  très-voisin  des  Sphodrus,  et  Dejean  a  eu  tort  de  l'en  sé- 
parer assez  fortement.  Les  dentelures  du  dessous  des  crochets  des  tarse» 
ne  constituent  pas  un  caractère  constant  ;  elles  sont  sujettes  à  dispa- 
raître chez  certaines  espèces  ou  même  chez  certains  exemplaires  des 
espèces  qui  en  possèdent  habituellement.  M.  De  Chaudoir  (2)  en  a  si- 
gnalé un  autre  assez  léger,  mais  qui  paraît  plus  permanent,  les  poils 
qui  revotent  le  dessus  des  tarses.  Les  grandes  espèces  du  genre  ont 
complètement  le  faciès  de  certains  Sphodrcs,  les  plus  petites  celui  de 
quelques  Calatbus,  dont  elles  se  distinguent  également  par  leurs  tarses 
ciliés  en  dessus,  et  de  plus,  par  l'absence  de  sillon  au  bord  externe  des 
quatre  tarses  postérieurs. 

Les  Pristonychus  sont  ordinairement  noirs  avec  les  élytres  bleues 
ou  violettes.  Leur  taille  est  assez  grande  ou  médiocre.  Leurs  habitudes 
sont  pareilles  à  celle  des  Sphodrcs,  mais  leur  distribution  géographi- 
que, qui  est  en  grande  partie  la  même,  est  plus  étendue ,  car  il  y  en  a 
au  Chili  et  dans  l'Océanie.  Les  espèces  décrites  s'élèvent  à  plus  d'une 
quarantaine  (ô). 

(1)  Syn.  Sphodrus  et  L.cmosthenes,  Bonelli,  Observ.  ent.  part.  I  ;  Tableau  des 
genres  —  Ctenipus,  Latr.  Règne  anim.  éd.  2,  IV,  p.  400;  nom  substitué  sans 
raisons  valables  à  celui  de  Dejean. —  Platynomerus,  Fald.  Faun.  ent.  Transe.  I, 
p,  45;  genre  établi  sur  le  P.  caspius^  dont  les  cuisses  antérieures  sont  plus 
grosses  que  dans  les  autres  espèces. 

(2)  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  380. 

(3)  Aux  vingt  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  Esp.  européennes  :  P.  bœti- 
cus,  PolyphemuSj  Ramb.  Faun.  ent.  d.  l'Andal.  p.  76.  —  Schrebersii  (Kollar), 
Kiister,  Die  Kœf.  Europ.  V,  2i.  — pinicola.,  Graells,  Mem.  d.  1.  Acad.  de  Ma- 
drid, Ser.  3,  Tom.  I,  p.  2%  p.  110.  —  Esp.  asiatiques  :  P.  caspins,  Ménétr.  Cat. 
rais.  p.  116.  —pretiosus,  gratus,  hepaticus^  Fald.  Faun.  ent.  Transe.  I,  p.  41. 
— convexus  (hepaticus  Fald.),  Mannerheimii,  Kolenati,  Melet,  ent.  I,  p.  40.  — 
caucusicus,  insignis,  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  120.  —  crenatuSj,  quadricolUs., 
L.  Redtenb.  in  Russeg.  Reise,  II,  p.  981 .  — amœmw^  Fischer  de  Waldh.  Bull. 
Mosc.  1844,  p.  30.  —  Esp.  de  l'Algérie  :  P.  algériens,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc. 
ent.  II,  p.  232.  —  surdons,  barbarus,  Lucas,  Explor.  de  l'Alger.  Ent.  p.  48.  — 
Esp.  du  Chili  :  P.  chilensis,  Gory,  loc.  cit.  II,  p.  232.  —  rufitarsis,  Waterh. 
Trans.  of  the  Lin.  Soc.  XVIII,  p.  189.—  Esp.  de  l'Océanie  :  P.  castaneus,  brevis, 
Hombr.  et  Jaquin.  Voy.  au  pôle  Sud.  Ent.  Col.  pi.  II,  i.  1  et  2. 


342  CABABIQUES. 

CALATHUS. 

BoNBLLi,  Observ.  ent.  part.  I;  Tableau  d.  Genres. 

Menton  grand,  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  mé- 
diane bifide.  —  Languette  un  peu  rétrécie  dans  son  milieu,  légèrement 
arrondie  en  avant  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  à  peine.  —  Dernier  ar- 
ticle des  palpes  subcylindrique  et  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  peu 
saillantes,  faiblement  arquées,  aiguës.  —  Labre  transversal,  entier.  — 
Tète  ovale,  légèrement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez  grands,  peu 
saillants.  —  Antennes  filiformes,  de  la  longueur  au  moins  de  la  moitié 
du  corps,  à  !*"■  article  gros,  cylindrique,  2»  court,  S^  un  peu  plus  long 
que  les  suivants  ;  ceux-ci  subégaux.  —  Prolhorax  presque  aussi  long 
que  large,  tantôt  un  peu  rétréci  en  avant  et  de  la  largeur  des  élytres  à 
sa  base,  tantôt  arrondi  sur  les  côtés  et  un  peu  rétréci  à  sa  base,  parfois 
exactement  carré.  —  Elytres  ovales  ou  oblongues,  peu  convexes,  en 
général  non  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  médiocres;  jambes  épi- 
neuses; tarses  glabres  en  dessus,  les  quatre  postérieurs  sillonnés  au  côté 
externe  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  des  mâles  fortement 
dilatés,  triangulaires  ou  cordiformes,  plus  longs  que  larges  et  subégaux; 
crochets  dentelés.  —  Corps  plus  ou  moins,  en  général  peu  allongé  et 
atténué  à  ses  deux  extrémités. 

Insectes  de  taille  moyenne  ou  petite,  noirs  ou  brunâtres,  à  l'exception 
du  prolhorax  qui  est  parfois  d'un  rouge  sanguin,  et  ayant  assez  souvent 
un  reflet  soyeux  en  dessus.  La  plupart  fréquentent  de  préférence  les 
terrains  un  peu  arides  et  se  trouvent  souvent  réunis  en  sociétés  nom- 
breuses sous  les  pierres.  Leur  démarche  est  très-agile  et  leur  odeur 
très-prononcée.  Ceux  d'entre  eux  qui  habitent  les  pays  montagneux  ont 
en  général  les  crochets  de  leurs  tarses  plus  pectines  que  les  autres. 
Sauf  un  petit  nombre  qui  habitent  l'Amérique  du  Nord,  leurs  espèces 
sont  propres  à  l'ancien  continent.  On  en  connaît  aujourd'hui  près  d'une 
cinquantaine  (i). 

(1)  Vingt-quatre  sont  décrites  dans  le  Species  de  Dejean,  Aj.  :  esp.  euro- 
péennes :  C.  vioMus,  Germ  Col.  Sp.  nov.  p.  13.  —  Solierl,  Bassi^,  Ann.  d.  1. 
Soc.  ent.  III,  p.  466.  —  obscuricolUs,  Cliavid.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  1,  p.  22.  — 
deplanuhis,  Chaud,  ibid.  1843,  p.  l&l.  —  bœtkus,  angustatus,  Ramb.  Faune  d. 
l'Andal.  p.  79  sq.  —  laterulis,  Kiister,  Die  Kœf.  Europ.  XII,  34.  —  Esp.  asia- 
tiques et  sibériennes  :  C.  sibh'icus,  Geblcr,  Bull.  Mosc.  1841,  p.  blS.  —  alter- 
nans,  Falderm.  Fauna  ent.  Transe.  I,  p.  i<o.—reflexicoUis,  ibid.  Suppl.  p.  1. 
—  peltatus,  Kolen.  Melet.  ent.  I,  p.  42.  —  dilufus.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842, 
p.  822.  —  distinrjuendus,  marginicollis^  caucaskus,  fcinoruUs,  Chaud.  Carab. 
d.  Cauc.  p.  124  sq.  —  Esp.  indiennes  :  angustaius,  Kollar  und  Rcdtenb. 
in  Hiigels  Kashm  IV,  2,  p.  499.  —  Esp.  de  l'Océanie  :  C.  rubromargina- 
tus,  Homhr.  et  Jacq.  Voy.  au  pôle  Sud.  Ent.  Col.  pi.  12,  f.  3.  —  Esp.  afri- 
caines :  C.  defresms,  carimtus,  abaxoides,  angvhris,  Brullé  in  ^Vebb  et 


ANCHOMÉNIDES.  343 

M.  Bertolini  (l)  a  fait  connaître  la  larve  d'une  des  espèces  les  plus 
communes  d'Europe  {C.  cùleloides). 

PRISTODACTYLA. 
Dej.  Species  III,  p.  82(1). 

Genre  intermédiaire  entre  les  Calathcs  et  le  suivant.  Il  possède  tous 
les  caractères  essentiels  des  premiers  avec  les  formes  du  second,  c'est- 
à-dire  que  le  corps  est  ^ssez  allongé,  subparallèle,  le  prothorax  ovalaire 
et  plus  étroit  à  sa  base  que  les  élytres.  Ces  différences  sont  bien  faibles 
pour  autoriser  la  création  d'un  genre,  d'autant  plus,  qu'il  y  a  parmi  les 
Calathus  des  espèces  qui  font  presque  le  passage,  et  peut-être  con- 
viendrait-il de  ne  faire  de  celui-ci  qu'une  division  du  précédent. 

L'espèce  sur  laquelle  Dejean  l'a  établi  (P.  americana)  est  un  petit 
insecte  de  l'Amérique  du  Nord,  en  entier  d'un  noir-brunâtre.  Depuis, 
on  en  a  décrit  deux  autres  du  même  pays  (5). 

TAPHRIA. 

BoNELLi,  Observ.  ent,  part.  I;  Tableau  d.  Genres  (4). 

Mêmes  caractères  que  les  Calathcs,  sauf  les  points  suivants  : 
Dernier  article  des  palpes  labiaux  assez  fortement  sécuriforme,  et 
tronqué  un  peu  obliquement  à  son  extrémité.  —  Prothorax  un  peu  plus 
long  que  large,  légèrement  rétréci  à  sa  base,  un  peu  arrondi  sur  les 
côtés,  avec  ses  angles  postérieurs  complètement  effacés.  —  Elytres  plus 
larges  à  leur  base  que  le  prothorax,  assez  allongées  et  subparallèles. 

L'espèce  {Carabus  vivalis  Illiger)  sur  laquelle  a  été  établi  ce  genre, 
est  un  petit  insecte  noir,  avec  les  pattes  fauves,  et  qui  est  répandu  dans 
toute  l'Europe  et  les  parties  occidentales  de  l'Asie.  On  le  trouve  plus 
particulièrement  dans  les  bois  et  les  montagnes,  sous  les  pierres,  les 

Berthel.  Canar.  Ent.  p.  55  sq.  —  opacus,  Lucas,  Expl.  de  l'Alger.  Ent.  p.  52, 
pi.  7,  f.  4.  —  Esp.  américaines  :  C.  mexicanus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  no  7, 
p.  20.  —  Behrensiij  Mauli.  ibid.  1843,  p.  195.  —  distinguendus^  J.  Le  Conte, 
Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  44. 

(1)  Nov.  Comment,  Acad.  Scient.  Bonon.  III,  p.  195. 

(2)  Syn.  Odontonïx,  Steph.  A  Syst.  Cat.  of  Brit.  Ins.  p.  19.  Dans  Torigine, 
ce  genre  de  M.  Stephens  correspondait  exactement  aux  Olisthopus  de  Dejean. 
Plus  tard  (Man.  of  Brit.  Col.  p.  28),  il  l'a  restreint  à  l'espèce  mentionnée  dans 
le  texte,  on  adoptant  en  même  temps  c'élui  que  je  ■viens  de  nommer. 

(3)  P.  corvina,  advena,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  45. 

Le  Carabus  rotundicollis  de  Marsham,  que  Dejean  a  placé  parmi  les  Olis- 
thopus, sous  le  nom  d'O.  Stunniij  ayant  les  crochets  des  tarses  dentelés,  me 
paraît  être  une  Pristodactyla. 

(4)  Syn.  Synuchus  Gyllh.  1ns,  Suec.  II,  p.  77, 


344  CABÀBIQUES. 

mousses,  les  troncs  d'arbres  abattus,  etc.  Une  seconde  espèce  de  Sibérie 
a  été  décrite  par  M,  De  Manoerhcim  (1). 

DOLICHUS. 
BoNELLi,  Observ.  eut.  part.  I  ;  Tableau  d.  Genres. 

Menton  grand,  presque  plane,  profondément  cchancré,  muni  d'une 
forte  dent  médiane  simple  ;  ses  lobes  latéraux  médiocrement  larges, 
légèrement  arrondis  en  dehors  et  terminés  en  pointe  subobtuse.  — 
Languette  un  peu  évasée  en  avant  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  assez 
fortement.  —  Palpes  assez  longs;  leur  dernier  article  cylindrique  et 
tronqué  au  bout.  —  Mandibules  saillantes,  peu  arquées,  assez  aiguës. 
—  Labre  en  carré  subtransversal,  faiblement  échancré  ou  entier.  — 
Télé  assez  allongée,  à  peine  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  grands,  peu 
saillants.  —  Antennes  au  moins  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps, 
filiformes,  à  !«■■  article  gros,  cylindrique,  S»  court;  les  suivants  très- 
allongés,  décroissant  un  peu  successivement.  —  Prolhorax  au  moins 
aussi  long  que  large,  plus  ou  moins  rétréci  en  arrière,  mais  non  brus- 
quement, un  peu  rebordé  sur  les  côtés.  —  Elytres  allongées,  oblongo- 
parallèles,  très-peu  convexes,  fortement  sinuées,  parfois  presque  échan- 
crées  au  boet.  —  Pattes  longues,  peu  robustes,  tarses  longs  ;  les  trois 
premiers  articles  des  antérieurs  fortement  dilatés  chez  les  mâles,  égaux  ; 
le  l^''  rétréci  en  arrière,  les  deux  suivants  en  carré  long;  crochets  den- 
telés. —  Corps  allongé  et  déprimé. 

Dans  le  Species  de  Dejean,  ce  genre  est  composé  de  six  espèces,  dont 
cinq  de  l'Afrique  australe.  Mais  ces  espèces  africaines  ayant  été  trans- 
portées par  M.  De  Chaudoir  dans  le  groupe  des  Cymindides,  arrange- 
ment que  j'ai  adopté,  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  il  ne  reste  plus  dans 
le  genre  que  l'espèce  sur  laquelle  il  a  été  établi,  le  D.  flavicornis,  bel 
insecte  de  l'Europe  australe,  bien  connu  de  tous  les  entomologistes  (2) 

DICROCHILE. 

Guérin-Mén.  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Sér.  2,  IV,  Bull.  p.  CIII  (3). 

Menton  grand,  profondément  et  quadrangulairement  échancré,  sans 
dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  étroits  el  assez  aigus  au  bout.  — 

(1)  T.  breviitscula,  Bull.  Mosc.  1849,  p.  230. 

(2)  Le  Dolichus  vigilans  de  Sturm  (Deutschl.  Ins.  V,  p.  161)  ne  se  rapporte 
pas  au  Dolichus  caffer  de  Dejean,  comme  le  dit  ce  dernier  (Species  III,  p.  40), 
mais  à  l'Anchomenus  longivenfris  d'Eschscholtz.  Voyez  Sturm.  Cat.  éd.  1844, 
p.  22. 

(3)  Syn.  DicRONOcHiLus,  Guérin-Ménev.  Rev.  zool.  1846,  p.  428,  olim.  — 
Rembus,  Boisd.  Faune  de  l'Océan.  I,  p.  32. 


ANCHOMÎIMDES.  34^ 

Languette  membraneuse  h  sa  base,  cornée,  étroite,  obtuse  et  libre  en 
avant;  ses  paraglosses  la  dépassant  un  peu.  —  Palpes  grêles;  leur  der- 
nier article  ovaiaire  ;  celui  des  labiaux  plus  court  et  plus  gros  que  celui 
des  maxillaires.  —  Mandibules  assez  saillantes,  médiocrement  arquées 
et  subobluses  à  leur  extrémité.  —  Labre  grand,  plane,  profondément 
échancré  en  demi-cercle  dans  les  deux  sexes;  les  bords  de  l'échan- 
crure  prolongés  chez  les  mâles  et  le  rendant  fourchu.  —  Tête  médio- 
crement allongée,  à  peine  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocres,  peu 
convexes.  —  Antennes  grêles,  notablement  plus  longues  que  le  pro- 
thorax,  à  l»""  article  assez  gros  et  plus  long  que  les  autres,  2«  court, 
les  suivants  subégaux.  —  Prothorax  plane,  un  peu  plus  long  que  large, 
graduellement  rétréci  en  arrière,  échancré  au  milieu  de  sa  base  ;  ses 
angles  postérieurs  arrondis.  —  Elytres  planes,  oblongues,  assez  allon- 
gées et  sinuées  au  bout.  —  Pattes  assez  longues,  grêles  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  faiblement  dilatés  chez  les  mâles; 
à  1er  article  aussi  long  que  les  tro\,s  suivants  réunis;  ceux-ci  fortement 
triangulaires,  assez  épais  ;  tous  presque  nus  en  dessous. 

Genre  simplement  signalé  par  M.  Guérin-Meneville,  qui  de  ses  ca- 
ractères n'a  mentionné  que  la  forme  singulière  du  labre,  en  ajoutant 
qu'il  était  voisin  des  A>chomekds.  Il  est  établi  sur  deux  espèces  de  la 
Nouvelle-Zélande  (D.Faôrà"  et  anchomenoides)  qui,  au  premier  aspect, 
ont  beaucoup  de  rapport  avec  le  DoUchus  flavipennis  d'Europe,  mais 
qui  sont  de  moitié  plus  petites.  On  en  connaît  deux  autres  de  l'Aus- 
tralie (1).  L'absence  de  squammules  et  même  de  véritables  brosses  de 
poils  sous  les  tarses  antérieurs  des  mâles,  rend  la  place  de  ces  insectes 
assez  difficile  à  déterminer.  Ils  me  paraissent  cependant  ne  pas  pouvoir 
être  classés  ailleurs  que  parmi  les  Anchoménides,  et  près  des  Lesti- 
GNATHcs  dont  le  labre  se  rapproche  du  leur. 

LESTIGNATHUS. 
Erichs.  Arch.  1842,  I,  p.  132. 

Genre  remarquable  établi  sur  un  insecte  de  l'Australie,  qui  m'est 
inconnu.  D'après  la  formule  générique  accompagnée  de  longs  détails 
qu'en  a  donnés  Erichson,  ses  caractères  sont  les  suivants  : 

Menton  grand,  profondément  échancré,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes 
latéraux  coupés  obliquement  en  dehors,  terminés  en  triangle  afgu.  — 
Languette  très-grande,  parcheminée,  sans  paraglosses  distinctes,  large- 
ment mais  faiblement  échanorée  en  avant  ;  l'échancrure  subquadran- 
gulaire. —  Palpes  grêles;,  le  dernier  article  de  tous  subcylindrique, 
tronqué  et  arrondi  ou  bout.  —  Mandibules  robustes,  saillantes,  brus- 

(1)  Dicronochilus  brevicoUis,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1852,  l,  p.  68.  —  Rembus 
Goryij  Boisd,  loc,  cit.jjteste  Dé  Chaudoir. 


346  CARABIQDES. 

quement  recourbées  à  leur  extrémité  qui  est  aiguë  ;  la  droite  munie 
intérieurement  d'une  forte  échancrure,  dans  laquelle  est  reçue  au  repos 
une  grosse  dent  de  la  gauche.  —  Labre  transversal,  fortement  échancré, 
presque  semi-lunaire.  —  Tête  médiocre,  assez  allongée,  non  rétrécieen 
arrière.  —  Yeux  petits,  déprimés.  —  Antennes  grêles  et  allongées; 
leur  ler  article  plus  long  et  plus  gros  que  les  autres,  le  2«  plus  court,  les 
suivants  subégaux.  —  Prothorax  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres, 
un  peu  rétréci  en  arrière,  rebordé  latéralement.  —  Elytres  en  ovale 
allongé,  arrondies  en  arrière.  —  Pattes  allongées  et  grêles  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  assez  dilatés,  en  carré 
allongé  et  squammuleux  en  dessous.  —  Corps  aptère. 

L'espèce  unique  (L.  cursor)  qui  compose  ce  genre,  est  en  entier  d'un 
brun-noirâtre,  longue  de  six  lignes  et  a  complètement ,  selon  Erichson, 
le  facics  du  Prislonichus  subcyaneus.  La  forme  insolite  de  la  languette 
et  du  labre  l'éloigné  de  la  tribu  actuelle,  mais  tous  ses  caractères  l'en 
rapprochent  tellement,  que  je  crois  avec  Erichson  que  sa  place  est  ici. 

SCAPHIODACTYLUS. 
Chauî).  Bull.  d.  Mosc.  1838,  p.  20. 

Menton  assez  court,  peu  concave,  muni  d'une  dent  médiane  mé- 
diocre, étroite  et  arrondie  à  son  extrémité.  —  Languette  médiocre, 
coupée  carrément  en  avant  ;  ses  paraglosses  ne  la  dépassant  pas.  — 
Dernier  article  des  palpes  ovalaire ,  arrondi  au  bout.  —  Mandibules 
assez  saillantes,  assez  étroites,  droites  à  la  base,  puis  recourbées  à  leur 
extrémité,  inermes  au  côté  interne.  —  Labre  transversal,  presque  en- 
tier en  avant.  —  Tète  carrée,  légèrement  renflée  en  arrière.  —  Yeux 
assez  grands,  peu  saillants.  —  Antennes  grêles,  un  peu  plus  longues 
que  le  prothorax,  à  1'"'  article  gros  et  subcylindrique,  2"  court,  3e  plus 
long  que  les  suivants;  ceux-ci  subégaux,  un  peu  comprimés  à  partir 
du  S".  —  Prothorax  plane,  carré,  un  peu  rétréci  en  arrière.  —  Elytres 
en  ovale  allongé,  presque  planes.  —  Pattes  médiocres  ;  jambes  anté- 
rieures faiblement  élargies  au  bout;  les  trois  premiers  articles  des  tarses 
de  la  même  paire  légèrement  dilatés  chez  les  mâles,  carrés  et  subitement 
rétrécis  à  leur  base;  le  l"  plus  long  que  large,  les  deux  suivants  sub- 
équilaléraux,  le  4«  court,  cordiforme,  largement  échancré. 

Ce  genre  est  établi  sur  trois  espèces  (i)  du  Mexique,  qui  ont  com- 
plètement le  faciès  des  Feuonia  du  groupe  des  Omaseus  et  des  Pla- 
TYSMA,  mais  qui  s'éloignent  beaucoup  de  ce  genre  par  leurs  pattes  et 
les  tarses  antérieurs  des  mâles,  qui  sont  construits  sur  le  même  plan 
que  ceux  des  Anchoménides.  D'après  ce  caractère,  M.  De  Chaudoir  a 

(1)  Feronia  mœsta,  Dej.  Species  V ,  p.  770.  —  Feronia  fmesta,  opaca^ 
Chaud.  Bull.  Mosc,  1837,  n«  7,  p.  31  sq. 


AXCIIOMÉNIDBS.  347 

pensé  que  ces  insectes  devaient  prendre  place  à  côté  des  Dyscolus, 
mais  ils  s'éloignent  de  ce  genre  par  l'avanl-dernier  article  de  leurs 
tarses  qui  est  échancré,  mais  non  bilobé ,  et  ils  me  paraissent  être  plus 
voisins  des  Abaris  qui  suivent  et  qui  sont  aussi  des  espèces  d'An- 
choniénides  ayant  un  faciès  de  Feronia. 

ABARIS. 

Dej.  Species  Y,  p.  780. 

Menton  fortement  transversal,  concave,  médiocrement  échancré;  le 
fond  de  l'échancrure  muni  d'une  sorte  de  feston  très-oblus  et  à  peine 
distinct  (J).  —  Languette  tronquée  au  bout;  ses  paraglosses  la  dépassant 
légèrement.  —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique,  un  peu  tron- 
qué à  son  extrémité;  le  pénultième  des  maxillaires  beaucoup  plus  court 
que  le  4".  —  Mandibules  courtes,  arquées,  très-aiguës  au  bout. — 
Labre  presque  carré,  entier,  —  Tête  ovalairc,  un  peu  rétrécie  en  ar- 
rière. —  Yeux  très-gros  et  saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues 
que  le  prothorax,  filiformes,  à  l^r  article  assez  gros,  cylindrique, 
2*'  court,  3«  un  peu  plus  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  subégaux.  — 
Prothorax  transversal,  légèrement  rétréci  en  arrière,  fortement  im- 
pressionné de  chaque  côté  de  sa  base,  avec  ses  côtés  postérieurs  re- 
levés. —  Elytres  assez  courtes,  subparallèles,  sinuées  au  bout,  peu 
convexes.  —  Pattes  assez  courtes;  les  trois  premiers  articles  des  tarses 
de  la  même  paire  un  peu  dilatés  chez  les  mâles,  le  1"''  légèrement,  les 
deux  autres  fortement  triangulaires. 

Dejean  a  fondé  ce  genre  sur  un  petit  insecte  de  Colombie  {A.  œnea) 
qu'au  premier  aspect,  on  prendrait  pour  une  Feronia  de  la  division  des 
Argctor,  mais  qui  diffère  de  toutes  les  espèces  de  ce  genre,  par  la  gra- 
cilité de  ses  pattes,  qui  sont  faites,  ainsi  que  les  tarses  antérieurs  des 
mâles,  comme  dans  la  tribu  actuelle.  Cet  insecte,  qui  paraît  devoir  être 
très-agile,  est  d'un  bronzé-cuivreux  plus  ou  moins  éclatant.  J'en  connais 
une  seconde  espèce  très-distincte,  rapportée  du  Texas  par  feu  Pilate. 

RHADINE. 

J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  46. 

Menton  légèrement  arrondi  sur  les  côtés,  profondément  échancré, 
muni  d'une  dent  médiane  robuste  et  simple  ;  ses  lobes  latéraux  aigus 
et  siiillants.  —  Palpes  assez  longs,  filiformes;  leur  dernier  article  légè- 
rement ovale;  celui  des  maxillaires  égal  au  pénullième  ,  tronqué  au 
bout  ;  celui  des  labiaux  de  moitié  plus  court,  à  peine  tronqué  et  arrondi 
à  son  extrémité.  —  Labre  plane,  carré,  échancré  en  avant.  —  ïèle 

(1)  C'est  à  tort  que  Dejean  dit  que  cette  dent  est  forte,  simple  et  presque 
obtuse  5  c'est  un  feston  plutôt  qu'une  dent. 


SÂS  CABABIQVES. 

rhomboïdaie,  aiguë  antérieurement,  fortement  rétrécie  en  arrière.  — 
Yeux  médiocres,  saillants.  —  Antennes  longues,  sétacées,  à  !«■■  article 
gros,  2»  de  moitié  plus  court  et  plus  grêle,  3«  de  la  longueur  des  deux 
suivants  réunis,  4«  un  peu  plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci  décrois- 
sant peu  à  peu ,  le  dernier  acuminé  au  bout.  —  Prolhorax  un  peu  plus 
large  que  la  têlc,  fortement  rétréci  en  arrière,  séparé  des  élytres.  — 
Celles-ci  assez  courtes,  ovales,  soudées,  profondément  et  obliquement 
sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  très-longues;  jambes  épineuses; 
tarses  grêles,  les  postérieurs  très-longs  ;  le  1er  article  de  tous  long,  les 
trois  suivants  décroissant  régulièrement.  —  Prosternum  saillant  en  ar- 
rière, comprimé.  —  Corps  très-grêle,  rétréci  dans  son  milieu,  avec  l'ab- 
domen court,  assez  large,  déprimé  en  dessus,  convexe  en  dessous. 

Celte  diagnose,  manifestement  rédigée  d'après  une  femelle,  est  em- 
pruntée à  M.  J.  Le  Conte.  Le  genre  est  très-singulier,  mais  voisin  des 
Platynus  de  Bonelli,  comme  le  dit  ce  savant  entomologiste.  Il  est  établi 
sur  un  insecte  de  taille  moyenne,  d'un  rouge-brun  brillant,  découvert 
aux  environs  de  Saint-Louis  sur  le  Missouri,  par  M.  J.  Le  Conte,  qui  le 
nomme  K.  larvalis  (i). 

STENOGNATHUS. 
CHA0D.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  421. 

Menton  grand,  [leu  concave ,  médiocrement  échancré,  muni  d'une 
forte  dent  médiane  trigone,  aiguë,  plus  courte  que  ses  lobes  latéraux  ; 
ceux-ci  larges,  arrondis  en  dehors.  —  Languette  tronquée  au  bout  ;  ses 
paraglosses  notablement  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des 
palpes  subcylindrique  et  obtus  au  bout.  —  Mandibules  allongées,  grêles, 
graduellement  recourbées  et  aiguës  à  leur  extrémité  ;  la  droite  uni- 
denlée  au  côté  interne.  —  Labre  grand,  en  carré  équilatéral ,  très- 
plane,  entier.  —  Tête  allongée,  visiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux 
gros  et  assez  saillants.  —  Antennes  filiformes,  plus  longues  que  le  pro- 
thorax, à  1er  article  plus  gros  que  les  autres,  moins  long  que  le  3*^, 
2"^  court,  S**  un  peu  plus  long  que  les  suivants,  ceux-ci  décroissant  gra- 
duellement.—  Prothorax  presque  aussi  long  que  large,  cordiforme,  avec 
ses  bords  latéraux  fortement  rebordés  en  arrière.  —  Elytres  du  double 
plus  larges  que  la  base  du  prothorax,  oblongo-ovales,  assez  convexes, 
subtronquées  et  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  assez  longues, 
grêles;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  fortement 
dilatés  chez  les  mâles;  le  l^f  en  triangle  allongé,  beaucoup  plus  grand 
que  les  deux  suivants,  ceux-ci  oblongo-trigones. 

V Anchomenus  mclanarius  de  Dejean,  est  le  type  de  ce  genre,  qui 

(1)  M.  Schamn,  à  son  retour  des  Etats-Unis,  m'en  a  fait  voir  une  seconde 
espèce  trouvée  par  lui  dans  la  Louisiane,  si  ma  mémoire  est  fidèle. 


Anchoménides*  349 

est  Irès-voisin  des  Platyxcs  de  Bonelli ,  mais  assez  distinct  par  ses 
mandibules,  son  labre,  ses  élytres  plus  convexes  et  ses  formes  géné- 
rales plus  robustes.  C'est  un  insecte  de  taille  moyenne,  tout  noir,  avec 
les  élytres  fortement  sillonnées,  et  originaire  du  Brésil;  il  n'est  pas 
rare  dans  les  collections  (i). 

DIPLOIIARPlTS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n"  2,  p.  394. 

Menton  profondément  échancré ,  muni  d'une  forte  dent  médiane 
simple.  —  Languette  cornée,  peu  saillante,  un  peu  libre  en  avant  et 
échancrée;  ses  paraglosses  grêles,  beaucoup  plus  longues  qu'elle  et  un 
peu  recourbées  en  dedans.  —  Palpes  grêles  ;-leur  dernier  article  cylin- 
drique, obtus  au  bout  ;  le  2"  des  labiaux  et  le  3e  des  maxillaires  très- 
longs.  —  Mandibules  assez  longues,  étroites,  droites,  un  peu  recourbées 
et  aiguës  au  bout.  —  Labre  carré,  à  peine  échancré  en  avant.  —  Tcle 
oblongue,  à  peine  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  médiocres,  grêles, 
filiformes,  à  article  1  peu  allongé  ;  les  sept  derniers  comprimés,  allongés. 
—  Prothorax  un  peu  transversal,  légèrehient  rétréci  en  arrière,  avec 
ses  côtés  antérieurs  arrondis.  —  Elytres  beaucoup  plus  larges  que  lui, 
oblongues,  assez  convexes,  très-arrondies  en  arrière.  —  Pattes  médio- 
cres ;  tarses  brièvement  pubescents  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses 
antérieurs  des  mâles  faiblement  dilatés,  cordiformes,  garnis  de  squam- 
mules  en  dessous,  le  4»  subbifide  au  bout. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  espèce  (D.  lœvis.simus)  du  Brésil  qui, 
à  ce  que  dit  M.  Ue  Chaudoir,  ressemble  par  son  facics  au  Slenognalhus 
melanarius  qui  précède.  C'est  immédiatement  à  la  suite  de  ce  genre 
qu'il  me  parait  devoir  être  placé,  quoique  la  pubescence  de  ses  tarses 
en  dessus  et  la  faible  dilatation  des  antérieurs  chez  les  mâles,  semblent 
justifier  l'opinion  de  M.  De  Chaudoir  qui  le  place  dans  le  groupe  des 
Anchonodérides  ;  mais  ces  derniers  n'ont  jamais  de  squammules  sous  les 
tarses  antérieurs  des  mâles.  Cet  insecte  est  de  taille  moyenne  et  d'un 
noir  profond  et  luisant,  avec  des  reflets  irisés. 

ANCHOMENUS. 

BoKÈLii,  Observ.  eut.  part.  I  ;  Tableau  d.  Genres  (2). 

Menton  plus  ou  moins  grand ,  un  peu  concave ,  profondément 
échancré,  muni  d'une  forte  dent  médiane  simple;  ses  lobes  latéraux 

(1)  L'Anchomenus  cayennensis  de  M.  Buquet  (Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  619) 
me  parait,  d'après  la  description,  appartenir  aussi  à  ce  genre. 

(2)  Syn.  Platynus  et  Agonum,  Bonelli,  loc,  cit.  — -  Oxypselaphds,  De  Chau- 
doir, Bull.  Mosc.  1843,  p.  415, 


350  CAUABÎQUES. 

terminés  en  pointe  aiguë.  —  Languette  coupée  carrément  ou  faiblement 
arrondie  en  avant  ;  ses  paraglosses  linéaires,  un  peu  plus  longues  qu'elle. 
—  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire  et  un  peu  tronqué  au 
bout.  —  Mandibules  médiocres  ou  courtes,  droites,  puis  arquées  et 
aiguës  au  bout.  —  Labre  transversal,  entier  ou  très-faiblement  échan- 
cré.  —  Tête  plus  ou  moins  allongée,  légèrement  rétrécie  en  arrière.  — 
Yeux  assez  gros,  médiocrement  saillants.  —  Antennes  grêles,  longues, 
à  l'""  article  assez  gros,  cylindrique,  2-3  de  longueur  variable  (i),  les 
suivants  subégaux.  —  Proliiorax  cordiforme  ou  suborbiculaire ,  avec 
tous  les  passages,  —  Elytres  oblongues ,  planes  ou  peu  convexes.  — 
Pattes  grêles;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles 
plus  ou  moins  dilatés;  le  l^'"  allongé,  rétréci  en  arrière,  les  deux  sui- 
vants en  carré  long  ou  un  peu  triangulaires,  avec  les  angles  arrondis, 
toujours  plus  longs  que  larges,  le  4*=  faiblement  échancré. 

Genre  très-riche  en  espèces  et  qui  aurait  besoin  d'être  révise  avec 
soin,  car,  tel  que  Dejean  l'a  composé,  il  contient  des  éléments  très-di- 
vers (2). 

A  l'imiialiondeM.  Erullé  (-)  et  d'Erichson  (4),  j'y  réunis  les  Platykus 
de  Bonelli,  que  Dejean  en  a  séparés,  bien  que  leur  tête  allongée,  leurs 
mandibules  plus  saillantes,  leurs  élyUes  larges,  déprimées,  sillonnées  et 
fortement  sinuées  au  bout,  leur  donnent  un  faciès  assez  différent.  Le 
passage  entre  eux  et  les  vrais  Anchomeîsl-s  a  lieu  par  YAnchom.  longiven- 
tris  d'EschschoUz  et  quelques  autres  espèces.  Ce  groupe  est  propre  aux 
contrées  froides  et  aux  régions  montagneuses  de  l'hémisphère  boréal 
dans  l'ancien  continent.  On  en  connaît  une  douzaine  d'espèces  (o). 

Dejean  a  eu  également  tort  de  séparer  les  Agoncm  des  Ain'cuomenus; 
il  n'y  a  en  réaliié  pas  d'autres  différences  entre  eux  que  la  forme  du 
prolhorax,  qui  est  plus  ou  moins  cordiforme  chez  les  seconds  et  plus  ou 

(1)  Il  y  a  des  espèces  (par  ex.  A.  cceruleus,  du  raidi  de  l'Europe)  où  le  3^  ar- 
ticle est  xjIus  long  proportionnellement  que  chez  les  Sphodrus,  et  en  même  temps 
arqué  ;  dans  les  autres  espèces,  il  varie  également  assez,  mais  non  suffisamment 
pour  former  un  caractère  générique. 

(2)  Ceci  s'applique  plutôt  à  la  dernière  édition  de  son  Catalogue  qu'au  Spe- 
cies.  Il  faudra  surtout  examiner  ces  espèces  de  l'Amérique  intertropicale,  dont 
Yazureus  peut  être  regardé  comme  le  type.  Leur  forme  grêle,  leur  tète  très- 
allongée,  la  grandeur  du  S^  article  de  leurs  antennes,  le  ¥  article  de  leurs 
tarses  bifide,  leurs  couleurs  même  les  rapprochent  tellement  des  Dyscolus,  que 
pour  quelques-unes  d'entre  elles  il  est  dilficUe  de  décider  si  elles  appartiennent 
à  ce  dernier  genre  ou  à  celui-ci. 

(3)  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  314. 

(i)  Die  Ka-f.  d.  Mark  Brand.  I,  p.  106. 

(5).  Aux  sept  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.  :  P.  erythrocei^halus,  Peyrole- 
rii,  Bassi,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  lll,  p.  469  ;  d'Italie.  —  fitlvipes,  elongatus, 
Motsch.  Bull.  Mosc.  1839,  p.  84;  du  Caucase. 


ANCHOMÉNIDES.  3S1 

moins  orbiculaîre  chez  les  premiers;  entre  les  uns  et  les  autres,  il  y  a 
les  passages  les  plus  insensibles  (i). 

Quant  au  genre  Oxypselapbus,  sépare  des  AcoMiiviparM.  De  Chau- 
doir,  je  ne  vois  pas  bien  en  quoi  il  en  diffère,  si  ce  n'est  par  le  dernier 
article  de  ses  palpes  maxillaires  plus  pointu  à  son  extrémité.  Cet  article 

(1)  Dejean  a  décrit  quarante  et  une  espèces  cI'âkchomenus  et  cinquante-quatre 
(I'Agonum,  dont  il  faut  retrancher  un  certain  nombre. 

Pour  le  premier  de  ces  genres,  aj.  :  Esp.  européennes  :  A.  uliginosus,  Erichs. 
Die  Kœf.  d.  Mark  Brand-  I,  p.  107.  —  nigerrimus  (idiginosits  Erichs.)  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1837,  7,  p.  22.  —  distinctus.  Chaud,  ibid.  1843,  p.  762.  —  Esp. 
asiatiques  et  sibériennes  :  A.  coWam^ Ménétr.  Cat.  rais. p.  117.  —  ripariuSjGe,- 
bler  in  Ledeb.  Reise,  Ins.  p.  45.  —  discophoruSj,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  821. 

—  fuscipenniSj  hexacœlus,  Sahlhergii^  hrachyderus^  Chaud,  ibid.  1850,  n"  3, 
p.  110.  — coUaris^  subtilis,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibérie,  p.  131.  —  Esp.  africaines  : 
A.algirinusj  Buquet,  Rev.  zool.  1840,  p.  240. —  fulgidkollis,  Erichs.  in  Wagners 
Reise  III,  p.  168.  —  numidicus^  Lucas,  Explor.  de  l'Alger,  Ent.  p.  54.  '■ —  na- 
talensis,  alacer,  Bohem.  Ins.  CafFrar,  I,  p.  174.  —  Esp.  américaines  :  A.  hœ- 
morrosiSj  Perty,  Del.  anim.  artic.  Brasil.  p.  9.  —  Luczotii^  Casteln.  Et.  ent. 
p.  80.  —  ovipenniSj  rugiceps^  brunncomarginatus,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843, 
p.  196.  —  marginatus^  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  Si-Pétersb.  1^43,  2,  p.  56. 

—  deplanatus,  obscuruSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  763.  —  chalcopterus, 
Reiche,  Rev.  zool.  1843,  p.  41  ;  œneits,  opicestriatus,  p.  75.  —  depressus^  mar- 
ginalis,  ohcMnic.us,  Haldem.  Procced.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  299.  —  co~ 
racinus,  marginatus,  tenuicollis,  viridis^  obscurus^  J.  Le  Conte,  Geod.  Col. 
of  thc  Unit.  St.  p.  48.  —  Esp.  de  l'AustraUe  et  de  l'Océanie  :  A.  nigro-œneus 
Newm.  Thc  Ent.  p.  402.  —  margtnellus^  amhiguus,  Erichs.  Arch.  1842  \, 
p.  130.  —  elevatuS;,  Colensonii^  deplanatus,  White,  Voy.  of  tlie  Ereb.  and  Ter- 
ror,  Ent.  p.  3.  —  atfatus,  Hombr.  et  Jacquin.  Voy.  au  pùle  Sud.  Ent.  Col. 
pi.  1,  f.  15.  —  anachoreta,  tnonticolaj  eremita,  L.  Fairm.  Rev.  et  Mag.  d.  Zool. 
1849,  p.  34  et  283. 

Pour  le  second,  aj.  :  Esp.  européennes  :  A.  Lehmanni,  Chaud.  Bull.  Mosc. 
1837,  no  7,  p.  25.  —  Esp.  asiaticpies  et  sibériennes  :  A.  chalconotum,  Ménétr. 
Cat.  rais.  p.  118.  —  obscurunlj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  822.  —  convexius- 
culunij,  Chaud,  ibid.  1843,  p.  765.  —  longipenne,  Chaud,  ibid.  1844,  p.  426.  — 
rugicolle,  longicorne.  Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  133.  —  longidum,  castanei- 
penne,  canellipeSj  minutum,  cœrulescens,  nitidum,  quinquepunctatum,  cupri- 
penuBj  molestum,  nlpinmn,  Motsch.  Ins.  d.  1.  Sibérie,  p.  133.  —  extensim, 
Ménétr.  Ins.  d.  Lehmann,  p.  15.  —  Esp.  américaines  :  A.  plcipenne,  sordens, 
seminitidum,  shnile,  affine,  erythropum,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  24.  — 
Bridlei,  alcyoneum.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n"  7,  p.  23.  —  foveicolle.  Chaud, 
ibid.  1843,  p.  764.  —  famelkum,  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  S^-Pétersh.  1843, 
n"  2,  p.  56. —  feronioides,  airamentarium,  longipenne,  spinipenne,  grandicolle, 
loticolle,  spinosum,  Reiche,  Rev.  zool.  1843,  p.  76.  —  anchomenoides,  Randall, 
Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  II,  p.  2.  —  ferreuni^  ochreatum,  elongatulum, 
îMfmrw/M^IIaldem.  Proceed.  of  thc  Acad.  of  Philad  jà,  p.  299.  —  chalceum,  Har- 
risii,  piceicm,  basale,  retractum,  nigriceps,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the 
Unit.  St.  p.  52.  —  Platynus  atratus,  carbo,  ruficornis,  J.  Le  Conte  in  Agass. 
Laive  Super,  p.  205.  —  disiinctum,  DejeanU,  cordicolle,  Gayi,  chilense,  ambi" 
guum,  mêlas,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chilc,  Zool.  IV,  p.  203. 


352  cabAbîqués* 

est  déjà  si  voisin  de  cette  forme  dans  les  autres  espèces,  que  Ce  carac- 
tère n'a  presque  aucune  valeur.  Ce  genre  ne  contient  qu'une  es- 
pèce (J). 

Les  Anchomencs  sont  répandus  sur  tout  le  globe,  et,  sauf  les  Pla- 
TTKtis,  fréquenlent  de  préférence  les  endroils  humides.  Leur  démarche 
est  en  général  très-agile  et  on  les  trouve  ordinairement  réunis  en  SO' 
ciétés  plus  ou  moins  nombreuses  ;  quelques-uns  d'entre  eux  se  font 
remarquer  par  leurs  couleurs  métalliques. 

MEGALONYCHUS. 

De  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1843,  p.  418. 

Genre  très-voisin  des  Agonum,  ayant  le  même  faciès  et  n'en  différant, 
d'après  la  diagnose  de  M.  De  Chaudoir,  que  par  les  caractères  sui- 
vants : 

Deuxième  article  des  palpes  maxillaires  très-long,  atténué  à  sa  base 
et  un  peu  arqué,  ie  dernier,  ainsi  que  celui  des  labiaux,  subcylindrique 
et  tronqué  au  bout.  —  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
des  mâles  subdilatés;  le  1*^  en  triangle  allongé,  les  deux  suivants 
subovales,  le  4®  subcordiforme,  le  dernier  de  tous  les  tarses  extrême- 
ment long. 

M.  De  Chaudoir  ajoute  que  les  tarses  antérieurs  des  mâles  sont 
spongieux  et  velus  en  dessous  ;  s'il  en  était  ainsi,  le  genre  serait  très- 
distinct  des  A>cH0MENcs  qui  ont  ces  tarses  squammuleux,  mais  je 
pense  que  ce  caractère  a  besoin  d'être  revu.  Le  type  du  genre  {M.  ma- 
dagascariensis)  est  un  petit  insecte  originaire  de  Madagascar.  Depuis, 
M.  Bohemann  en  a  fait  connaître  plusieurs  espèces  de  Natal  (2). 

OLISTHOPUS. 
'    Dej.  Species  III,  p.  Ï76i 

Les  espèces  de  ce  genre  ont  le  faciès  et  tous  les  caractères  des  Ago- 
num de  Bonelli,  sauf  un  seul;  leur  menton  est  complètement  dépourvu 
de  dent  médiane.  Tous  les  auteurs  les  avaient  placées  dans  le  genre  en 
question,  dont  Dejean  les  a  retirées  avec  raison.  Ce  sont  de  petits  in- 
sectes vifs  et  agiles,  qu'on  trouve  ordinairement  sous  les  pierres,  surtout 
dans  les  endroits  humides.  Ils  sont  propres  à  l'Europe,  au  nord  de 
l'Afrique  et  à  l'Amérique  boréale  (5) 

(1)  0.  palUdulus,  Chàud.^loc.  cit.;  de  Turcoménie. 

(2)  M.  latipennis,  gilvipes,  interstitialis,  oblongus,  gracilis,  Bohem.  Ins. 
Catfrar.  I,  p.  169. 

(3)  Des  six  espèces  décrites  par  Dejean,  il  faut  retrancher  le  Sturmii,  qui  ap- 
partient probablement,  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  au  genre  Pristobactïla. 


AKCBOMÊMDES.  .  353 

EULEPTUS. 

Kll-g^  Ins.  V.  Madag.  p.  43. 

Menton  transversal,  assez  profondément  et  rectangulairement  échan- 
crc,  sans  dent  médiane  ;  ses  lobes  latéraux  fortement  arrondis  sur  les 
Cotes.  —  Languette  en  carré  allongé,  coupée  carrément  au  bout;  sespa- 
raglosses  la  dépassant  trés-peu.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire  et 
obtus;  le  S»  des  maxillaires  assez  gros.  —Mandibules  grêles,  assez  sail- 
lantes, droites,  puis  arquées  e^t  très-aiguës.  —  Labre  transversal,  très- 
faiblement  échancré.  —  Tête  ovalaire.  —  Yeux  médiocrement  saillants. 

—  Antennes  allongées,  grêles,  à  l^r article  médiocre,  2^  court,  les  deux 
suivants  un  peu  plus  longs  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux.  — 
Prolhorax  plus  long  que  large,  un  peu  rebordé  latéralement,  iégère- 
ment  et  graduellement  rétréci  en  arrière.  —  Elytres  oblongo-parallèles. 
peu  convexes,  légèrement  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  longues 
et  grêles  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  un 
peu  dilatés,  plus  long  que  large  ,  légèrement  rétréci  en  arrière  ;  le 
1"  un  peu  pjus  long  que  chacun  des  deux  suivants.  —  Faciès  svelte. 

M.  Klug,  en  établissant  ce  genre,  n'en  a  pas  donné  les  caractères, 
et  l'on  ne  peut  regarder  comme  en  tenant  lieu,  le  peu  qu'en  a  dit 
M.  Brullé  ;  ils  sont  par  conséquent  établis  ici  pour  la  première  fois. 
L'espèce  typique  [E.  geniculalus  Kl.)  est  originaire  de  Madagascar, 
d'assez  petite  taille,  de  forme  élégante,  et  a  beaucoup  de  ressemblance, 
sous  ce  rapport,  avec  les  Dicrochile,  On  en  connaît  deux  autres  de  Natal 
et  de  l'Himalaya  (i). 

CTENOGNATHUS. 

L.  Fatrm.  Atin.  d.  l.  Soc.  ent.  d.  France^  série  2, 1,  p.  13. 

Genre  établi  sur  un  insecte  de  la  Nouvelle  Zélande  {S.  Novœ  Zelandiœ), 
qui  présente  tous  les  caractères  des  Platynus  de  Bonelli,  si  ce  n'est 
que  le  dernier  article  des  palpes  est  fortement  tronqué,  et  celui  de 
tous  les  tarses  profondément  divisé  en  deux  lobes  divergents  chez  les 
mâles;  chez  les  femelles  il  est  entier  (2). 

—  Aj.  :  Esp.  africaines  :  0.  glabraius ,  Brullé  in  Web.  et  Berthel.  Canar. 
Ent.  p.  56.  —  functkollis ,  Lucas^  Ann.  d.  Se.  nat.  2^  série,  Zool.  XVIII,  p.  63. 

—  Esp.  européenne  :  0.  surdons,  Kûst.  Die  Rpef.  Europ.  XII,  42.  —  Esp.  de 
l'Amérique  du  Nord  :  0.  micans,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  the  Unit.  St.  p.  58. 

(1)  E.  caffcr,  Bolicm.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  168;  de.  Natal.  —  ooderus.  Chaud. 
Bull.  Mosc.  1850,  2,  p.  365;  de  l'Himalaya. 

(2)  M.  L.  Fairmaire  caractérise  ainsi  ce  genre  :  «  mâchoires  poctinées;  palpes 
fdiformes,  le  dernier  article  ovoide-aigu;  corps  déprimé;  point  d'ailes.  »  .le  ne 
vois  rien  de  particulier  aux  mâchoires  j  elle  sont  ciliées  commij  dans  l'immenss 

C'olcoplères.    Tome  I.  23 


354-  CABABIQCES. 

Ces  caractères  le  rapprochent  considérablement  des  Cardiomera  qui 
suivent.  Cet  insecte  est  sensiblement  plus  grand  que  les  Platynus  et  de 
forme  un  peu  plus  allongée;  il  est  du  reste  noir  comme  eux,  et  a  les 
élytres  également  sillonnées. 

CARDIOMERA. 

Bassi,  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  d.  France,  III,  p.  320. 

Menton  transversal,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  bifide  ;  ses  lobes  latéraux  faiblement  arrondis  latéralement.  — 
Languette  ovale,  coriacée,  membraneuse  sur  les  côtés  (i).  —  Dernier 
article  des  palpes  ovalaire  et  obtus.  —  Mandibules  grêles,  assez  sail- 
lantes, peu  arquées  et  très-aiguës.  —  Labre  transversal,  légèrement 
échancré  en  avant.  —  Têle  allongée  et  un  peu  rélrécie  en  arrière.  — 
Yeux  peu  saillants.  —  Antennes  longues,  à  !«■■  article  médiocre  et  assez 
gros,  2e  court,  3e  beaucoup  plus  long  que  les  suivants.  —  Prothorax 
plus  long  que  large,  légèrement  rétréci  en  arrière,  tronqué  à  sa  base. 
—  Elytres  ovales,  déprimées,  un  peu  sinuées  au  bout.  —  Pattes  assez 
longues  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  forte- 
ment dilatés  chez  les  mâies;  le  l^rde  tous  dans  les  deux  sexes  allongé, 
rétréci  en  arrière,  les  deux  suivants  cordiformes,  échancrés  en  avant , 
Je  4»  fortement  bifide.  —  Corps  déprimé. 

Les  insectes  de  ce  genre  ressemblent  complètement,  sous  le  rapport  du 
faciès,  aux  Platynus  de  Bonelli,  mais  leur  menton  et  surtout  la  structure 
de  leurs  tarses  les  en  éloignent  beaucoup.  M.  Bassi  n'avait  eu  que  des 
femelles  à  sa  disposition  ;  elles  ont  le  4^  article  des  tarses  un  peu  moins 
bifide  que  les  mâles,  à  la  différence  de  celles  du  Clenognalhus  Novœ 
Zelandiœ  chez  qui  il  est  entier,  comme  je  viens  de  le  dire.  On  en  con- 
naît quatre  espèces  (2),  originaires  de  l'Europe,  de  l'Australie  et  de  la 
Russie  méridionale. 

PLEUROSOMA. 

Guérin-Ménev.  Mag.  d.  Zool.  Ins.  1844^  pi.  136. 

Menton  assez  grand,  assez  profondément  échancré,  muni  d'une  forte 
dent  médiane  simple  ;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  aiguë.  — 

majorité  des  Carabiques;  de  plus,  le  dernier  article  des  palpes  n'est  pas  aigu, 
mais  fortement  tronqué.  Cette  formule  générique  n'en  est  pas  une,  car  il  y 
manque  précisément  le  seul  caractère  qui  distingue  le  genre  des  Platynus,  la 
forme  du  dernier  article  des  tarses. 

(1)  Selon  M.  Bassi,  dont  je  ne  peux  vérifier  la  description  sur  ce  point,  n'ayant 
à  ma  disposition  que  des  exemplaires  qui  ne  m'appartiennent  pas.  Si  ce  carac- 
tère est  exact,  ce  genre  formerait  une  exception  dans  cette  tribu. 

(2)  C.  Geneî,  Bassi,  loc.  cit.  pi.  3  B.  —  dubicij  valida,  Chaud.  Carab.  d. 


ANCHOMÉNÏDES.  355 

Dernier  article  des  palpes  allongé,  subcylindrique,  obtus  au  bout.  — 
Mandibules  robustes,  assez  saillantes,  légèrement  arquées  et  aiguës.  — 
Labre  en  carré  transversal,  presque  entier.  —  Tête  petite,  assez  allongée 
et  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocres,  assez  saillants.  —  Antennes 
filiformes,  notablement  plus  longues  que  le  prolhorax.  —  Celui-ci  beau- 
coup plus  large  que  la  tête,  transversal,  arrondi  et  largement  relevé 
sur  les  côtés,  échancré  en  avant,  tronqué  à  sa  base,  avec  ses  angles  pos- 
térieurs arrondis.  —  Elytres  brièvement  ovales,  assez  convexes,  pres- 
que entières  à  leur  extrémité  et  fortement  sillonnées.  —  Pâlies  lon- 
gues, grêles;  jambes  antérieures  faibles  ;  les  trois  premiers  articles  des 
quatre  (i)  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles;  le  !«■•  en  triangle 
allongé,  les  deux  suivants  en  carré  plus  long  que  large,  et  subitement 
rétrécis  à  leur  base,  le  4®  cordifornie  et  bilobé. 

Un  très-bel  insecte,  découvert  par  M,  Goudot  dans  la  région  froide 
de  la  Cordillière  centrale  de  la  Colombie,  près  du  pic  de  Tolima,  con- 
stitue seul  ce  genre.  Il  est  de  taille  moyenne,  d'un  beau  bleu  foncé,  avec 
les  élytres  d'un  cuivreux  éclatant,  ce  qui,  joint  à  la  sculpture  de  ses 
organes  et  à  son  faciès  général,  lui  donne  une  ressemblance  prononcée 
avec  les  Brachygnathus  à  prothorax  arrondi  aux  angles  postérieurs  ; 
mais  il  appartient  incontestablement  à  la  tribu  actuelle.  Seulement  il 
ne  me  paraît  pas  aussi  voisin  des  Dyscolcs  que  le  dit  M.  Guérin-Mé- 
neville. 

STENOCNEMUS. 

Wannerh.  Bull.  a.  Mosc.  1837.  n»  2,  p.  29  (2). 

Menton  médiocre,  assez  fortement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane petite  et  un  peu  biQde  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors, 
terminés  en  pointe  plus  ou  moins  aiguë.  —  Languette  arrondie  à  son 

Cauc.  p.  130.  —  Le  Platynus  elongafiis  (Gebler)  Dej.  Species  V,  p.  716,  forme 
la  quatrième  espèce. 

(1)  Je  n'ai  à  ma  disposition  qu'un  exemplaire  femelle  mutilé,  de  sorte  que 
je  suis  obligé  d'emprunter  à  M.  Guérin-Méneville  ce  caractère,  qui  me  paraît 
avoir  besoin  de  révision  (voir  plus  bas  la  note  annexée  au  genre  Colpodes).  La 
même  cause  explique  les  lacunes  qui  se  trouvent  dans  cette  formule  générique , 

(2)  Syn.  Paranomus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  835. 

Nota.  Le  Stenocnemus  Chevrolatii  de  M.  De  Chaudoir  (Bull.  Mosc.  1837, 
n»  7,  p.  10)  est  un  Dyscolis.  Partant  de  là,  ce  savant  entomologiste  a  plus 
tard  (ibid.  1850^  n"  2,  p.  381)  fait  du  genre  actuel  et  des  Paranomus  deux  sous- 
genres  desDvscoLus.  Je  crois,  comme  on  le  voit  dans  le  texte,  qu'ils  ne  forment 
qu'un  seul  genre  bien-distinct  des  Dyscolus  par  la  structure  des  tarses  antérieurs 
des  mâles.  En  opérant  cette  réunion,  M.  De  Chaudoir  (loc.  cit.  p.  383)  a  rfecrit 
une  seconde  espèce  de  Paranomus  sous  le  nom  de  P.  Fischeri,  mais,  comme  elle 
provient  de  l'île  Bourbon,  elle  est  probablement  très-différente  du  Paranomus 
Lherminierij  et  doit  rentrer  parmi  les  Dyscolus. 


3^6  CARABÎQCES. 

exlrémitô;  ses  paraglosses  petites,  peu  distinctes,  plus  courtes  qu'elle. 
—  Mandibules  assez  longues,  peu  robustes,  légèrement  arquées  et  très- 
aiguës  au  bout.  —  Labre  en  carré  transversal,  entier.  —  Tête  allongée, 
rétrccie  en  arrière. —  Yeux  assez  grands,  peu  saillants.  —  Antennes 
grêles,  plus  longues  que  le  prothorax,  à  1"  article  gros  et  assez  long, 
2e  court,  3»  beaucoup  plus  grand  que  les  suivants  ;  ceux-ci  allongés, 
subégaux.  —  Prolhorax  subiransvcrsal ,  graduellement  et  légèrement 
rétréci  à  sa  base.  —  Eiylres  plus  larges  que  le  prothorax,  en  ovale 
allongé,  planes  en  dessus,  un  peu  sinuées  à  leur  extrémité.  —  Pattes 
assez  longues,  peu  robustes;  jambes  antérieures  grêles;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  de  la  rnèmc  paire  assez  fortement  dilatés  chez 
les  mâles,  serrés  :  le  l"  allongé,  un  peu  rétréci  en  arrière,  les  deux  sui- 
vants transversaux,  (rigones,  arrondis  aux  angles,  le  4»  fortement  bilobé. . 

Ce  genre  a  pour  type  un  insecte  de  Haity  (5.  Jœgcri),  \ong  d'environ 
cinq  lignes,  en  entier  d'un  brun-noirâtre,  et  qui,  avec  la  plupart  des 
caractères  des  Dïscolds,  a  assez  le  facics  des  espèces  du  genre  Stomis. 
Il  s'éloigîie  en  même  temps  de  tous  les  genres  de  la  tribu  actuelle  par 
la  forme  de  ses  tarses  antérieurs  chez  les  mâles,  et  y  forme  sous  ce  rap- 
port une  exception  réelle.  Dejean,  qui  avait  reçu  cet  insecte,  après  la 
rédaction  de  son  Species,  l'a  placé  dans  son  Catalogue  parmi  les  An- 
CHoaiExcs,  et  M.  De  Mannerheim  parmi  les  Troncatipennes,  à  côté  des 
Onypterygia.  Il  me  paraît  plus  voisin  des  Dyscolus. 

Le  genre  Parakomus  de  M.  De  Chaudoir  est  identique  avec  celui-ci, 
mais  établi  sur  une  autre  espèce  delà  Guadeloupe  (P.  Lherminieri)  que 
j'ai  en  ce  moment  sous  les  yeux.  Elle  est  très-voisine  de  la  précédente 
et  de  même  couleur. 

DYSCOLUS. 

Dej.  SpedesV,  p.  437(1). 

Menton  grand,  profondément  échaiicré,  muni  d'une  forte  dent  mé- 
diane obtuse;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  aiguë.  —  Lan- 
guette en  carré  long,  tronquée  au  bout  ;  ses  paraglosses  linéaires,  la 
dépassant  un  peu.  —  Palpes  plus  ou  moins  grêles  et  saillants;  les 
maxillaires  notablement  plus  lotigs  que  les  labiaux  ;  le  dernier  article 
de  tous  légèrement  ovaiaire  et  tronqué  à  son  sommet;  le  2e  des  maxil- 
laires é[iaissi,  allongé  et  arqué.  —  Mandibules  grêles,  assez  saillantes, 
peu  arquées  et  très-aiguës.  —  Labre  en  carré  transversal ,  à  peine 
échancrc  en  avant.  —  ïête  en  ovale  plus  ou  moins  allongé,  un  peu  ré- 
trécie  en  arrière.  —  Yeux  peu  saillants.  —  Antennes  grêles,  plus  lon- 
gues que  la  moitié  du  corps,  à  l*''  article  en  cône  allongé,  2«  court, 
3*  ordinairement  très-long,  4"  et  5"  tantôt  plus  longs,  tantôt  de  même 

(1)  Syn,  Ophryodactylus,  De  Chaud.  Bull.  Mosc.  1842;  p.  832. 


ANCHOMÉNIDES.  3Sf 

grandeur  que  les  suivants.  —  Prolhorax  plus  long  que  large,  presque 
plane,  rebordé  latéralement,  plus  ou  moins  rétréci  en  arrière.  —  Elylres 
oblongues,  allongées,  légèrement  convexes,  sinuécs  obliquement  à  leur 
extrémité,  et  parfois  paraissant  comme  prolongées  en  arrière.  —  Pattes 
grêles,  longues  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des 
mâles  légèrement  dilatés,  en  carré  long  et  rétréci  en  arrière  ;  le  l*^""  plus 
grand  que  chacun  des  deux  autres,  le  4«  de  tous  plus  ou  moins  bilobé 
chez  les  mâles  et  bifide  chez  les  femelles.  —  Corps  allongé,  svelle. 

Dejean,  trompé  par  le  faciès  de  ces  insectes,  qui  les  fait  ressembler 
un  peu  à  des  Dromius  de  très-grande  taille,  les  a  placés  parmi  ses  Tron- 
catipennes,  quoi.^uc  leurs  élytres  ne  soient  nulleufout  tronquées  au 
bout  ;  il  suffit  d'examiner  leur  languette  pour  se  convaincre  qu'ils  n'ap- 
partiennent pas  à  ce  groupe.  Ils  sont  même  tellement  voisins  des  An- 
cHOMENus,  que,  dans  l'état  actuel  des  choses,  il  est  difEcile  d'indiquer  les 
limites  préciiics  qui  séparent  les  deux  genres,  et  il  y  a  lieu  d'examiner, 
coninie  je  l'ai  dit  plus  haut,  si  certains  Axchomenus  américains  ne  doi- 
vent pas  être  rapportés  ici.  Ces  insectes  sont  de  moyenne  taille,  de  forme 
élégante  et  souvent  ornés  de  couleurs  agréables,  mais  uniformes.  11 
paraît  qu'ils  vivent  habituellement  sur  les  feuilles.  La  plupart  des  es- 
pèces sont  propres  à  l'Amérique  ;  les  autres  aux  îles  de  la  Sonde  el  à  la^ 
Nouvelle-Hollande.  Celles  décrites  s'élèvent  à  plus  d'une  vingtaine  (1). 

M.  De  Chaudoir  a  lini  (-2)  par  ne  plus  considérer  que  comme  un 
sous-genre  de  celui-ci,  le  genre  qu'il  avait  établi  sous  le  nom  d'Oi'uuYO- 
dactylus,  et  qui  avait  pour  type  une  espèce,  (0.  subviolaceus)  du 
Brésil.  Ses  caractères  consistaient  en  ce  que  la  dent  médiane  du  men- 
ton est  bifide  et  que  les  tarses  antérieurs  sont  forten:ienl-sillonuôs  le  long 
des  bords  latéraux  chez  les  mâles. 

(1)  Dejean  en  mentionne  quatorze  dans  son  Catalogue,  dont  trois  seulement 
{memnonius,  brunneus  et  œneipennis)  sont  décrites  dans  le  Spccics.  Aj.  :  Esp. 
américaines:  D.  acuminatus,  Clievr.  Col.  d.  Blex.  Cent.  II,  fasc.  8.  —  cyani- 
collis^BruWé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  p.  324,  pi.  12,  f.  1. —  anchomenokles.  Chaud. 
Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  IV,  p.  4-10.  —  cupripennis^  Casteln.  Et.  ent.  p.  57.  —  cos- 
ruleomarginatus,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1837,  n»  2,  p.  45.  —  nilidus.  Chaud, 
ibid.  1837,  n"  3,  p.  8;  cyanïpennis ,  nebriokles,  'oariabilis,  brunnipennis,  n°  7, 
p.  12  ?,e^.,Stenocnemus  Chevrolatii,  ibid.  n"  7,  p.  10. —  Stenocnenms  pallidipes, 
Dysc.  nitidipenniSj  cyanonotuSj  cyonellus,  œreipenms,  acutipennis^  brevicolUs, 
Chaud,  ibid.  1850,  p.  381  sq.  —  purpuratus,  chalcopteruSj  Rciche,  Rov.  zool. 
1842,  p.  375. —  Esp.  australiennes  :  D.  australiSj,  dilaiatus,  Erichs.  Arch.  1842, 
I,  p.  131.  —  Esp.  de  Sumatra  :  D.  rufitarsis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n"  2, 
p.  385. 

(2)  Bull.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  382.  M.  De  Chaudoir  en  décrit  eu  même  temps 
une  espèce  nouvelle,  0.  œqwnoctialis  de  Colombie. 


368  CABABIQQES. 

OXYGLOSSUS. 

CHA0DOIR,  Bull.  Mosc.  1843,  p.  424. 

Menton  subiransversal,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  forte 
dent  médiane  simple  ;  ses  lobes  latéraux  subaigus.  —  Languette  dilatée 
à  son  extrémité  et  tronquée  obliquement  de  chaque  côté  en  avant  ;  ses 
paraglosses  la  dépassant  légèrement.  —  Palpes  peu  allongés  ;  leur  der- 
nier article  légèrement  ovalaire  et  obtus.  —  Mandibules  grêles,  assez 
saillantes,  faiblement  arquées  et  très-aiguës  au  bout.  —  Labre  presque 
carré,  angulairement  échancré  en  avant.  —  Tête  subovalaire.  —  Yeux 
peu  saillants.  —  Antennes  grêles,  un  peu  plus  longues  que  le  pro- 
thorax, à  !'''■  article  peu  allongé,  2«  court,  les  suivants  égaux.  —  Pro- 
Ihorax  arrondi,  tronqué  en  avant.  —  Elytres  ovales,  assez  courtes,  si- 
nuées  obliquement  à  leur  extrémité.  —  Pattes  grêles  ;  tarses  des  mâles 
inconnus;  les  antérieurs  plus  courts  chez  les  femelles  que  les  autres; 
leurs  articles  en  triangle  allongé  ;  le  4«  de  tous  subcordiforme  et  un  peu 
biflde  ;  crochets  dentelés  en  dessous  à  leur  base. 

Ces  caractères  sont  empruntés  à  M.  De  Chaudoir,  qui  regarde  ce 
genre  comme  intermédiaire  enlre  les  Dvscolus  et  les  Agoncm,  en  ajou- 
tant qu'il  a  un  peu  le  faciès  de  ces  derniers.  La  forme  du  4^  article 
des  tarses  le  rapproche  en  effet  des  Dvscolus,  car,  d'après  celle  du 
dernier  article  des  tarses  chez  les  femelles,  il  est  plus  que  probable 
qu'il  est  bilobé  chez  les  mâles.  Le  genre  ne  contient  qu'une  espèce  du 
Brésil  à  laquelle  M.  De  Chaudoir  la  donné  le  nom  d'O.  subcyaneus, 

DICRANONCUS. 
Pe  Chaud.  Bull.  d.  Mosc.  1850,  n»  2,  p.  392. 

Ce  genre  ne  diffère  des  Dyscolus  que  par  les  caractères  suivants  : 
Languette  arrondie  et  échancrée  dans  son  milieu  à  son  extrémité. 
—  Tarses  plus  étroits  ;  le  4^  article  des  postérieurs  non  échancré  au 
bout;  le  dernier  de  tous  garnis  en  dessous  de  chaque  côté  d'une  rangée 
de  petites  épines  ;  leurs  crochets  presque  droits,  un  peu  arqués  au  bout , 
fendus  à  la  base  ;  la  division  inférieure  spiniforme,  droite,  très-aiguë. 

L'unique  espèce  (D.  femoralis)  décrite  par  M.  De  Chaudoir ,  est 
d'assez  petite  taille  et  originaire  de  l'Himalaya. 

ONYPTERYGIA. 
(Chevbol.)  Dej.  Species  Vj  P-  346. 

Menton  grand,  un  peu  concave,  profondément  échancré,  muni  d'une 
forte  dent  médiane  simple.  —  Languette  évasée,  légèrement  arrondie 


AlVCQOMÉlï^lDES.  3^9 

OU  tronquée  au  bout  ;  ses  paraglosses  linéaires,  libres  dans  toute  leur 
longueur,  la  dépassant  assez  fortement.  —  Palpes  assez  allongés  ;  leur 
dernier  article  légèrement  ovalaire  et  subobtus;  le  2'' des  maxillaires 
Jrès-grand  et  arqué.  —  Mandibules  assez  saillantes,  faiblement  arquées 
et  aiguës.  —  Labre  transversal,  coupé  carrément  en  avant.  —  Télé  en 
ovale  plus  ou  moins  allongé,  faiblement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux 
médiocrement  saillants,  •—  Antennes  longues,  subfiliformes,  peu  ro- 
bustes; à  1"  article  long,  gros  et  cylindrique,  2«  court,  3"  notablement 
plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci  égaux.  —  Prothorax  au  moins  aussi 
long  que  large,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés  en  avant,  un  peu  ré- 
tréci en  arrière,  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres.  —  Celles-ci  allon- 
gées, étroitement  tronquées  et  bidenlées  à  leur  extrémité,  assez  ou 
médiocrement  convexes.  —  Pattes  longues,  grêles;  tarses  allongés;  les 
antérieurs  semblables  dans  les  deux  sexes,  à  peine  dilatés,  à  l^r  article 
long,  un  peu  rétréci  en  arrière,  2-3  subégaux,  triangulaires,  plus  longs 
que  larges;  tous  très-velus  et  garnis  en  dessous  de  squammules  serrées; 
les  quatre  postérieurs  simplement  velus  ;  le  4^  article  de  tous  bilobé; 
crochets  fortement  pectines.  —  Corps  allongé. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  propres  au  Mexique  oii  elles  ont  été 
découvertes,  il  y  a  quelques  années,  et  figurent  parmi  les  plus  brillantes 
de  la  famille.  Toutes  sont  en  effet  ornées  de  couleurs  métalliques  plus 
ou  moins  éclatantes  et  uniformes  ou  distribuées  par  grandes  masses. 
Il  paraît  qu'elles  se  tiennent  sur  les  feuilles  des  arbres  d'où  elles  se 
laissent  tomber  quand  on  veut  les  saisir.  Ces  habitudes,  leur  forme 
allongée,  la  troncature  de  leurs  élylres  et  la  structure  de  leurs  tarses, 
leur  donne  des  rapports  réels  avec  certains  Troncalipennes,  et  c'est 
dans  ce  groupe  que  Dejean  les  a  placés.  Mais  la  structure  de  leur  lan- 
guette, la  vesliture  de  leurs  tarses  en  dessous,  la  ressemblance  intime 
qu'elles  ont  sous  le  rapport  des  formes  avec  les  Dïscolus,  l'allongement 
du  3«  article  des  antennes  qui  les  rapproche  des  Sphodros  et  des  Pbis- 
TONYCHus,  les  éloignent  fortement  des  Troncalipennes,  et  je  crois  avec 
M.  BruUé,  que  leur  véritable  place  est  dans  la  tribu  actuelle,  où  elles 
font  exception  par  la  structure  des  crochets  de  leurs  tarses,  encore  plus 
fortement  pectines  que  chez  les  Agra.  Ce  sont  des  insectes  de  tran- 
sition entre  les  Troncalipennes  et  les  Anchoménides.  Les  espèces  de  ce 
beau  genre  s'élèvent  déjà  à  neuf  (  i), 

(1)  0.  Hœpfnerî,  fulgens,  frkolor^  Dej.  Species  V,  p.  347  sq.  —  viridipenniSj 
humilis,  angustata^  Chevrol.  Col.  d.  Mexiq.  Cent.  II,  fasc.  l.—  apicalis,  Cliaud. 
Bull.  Mosc.  1837,  no  7.  p.  12.  —  Thoreiji,  Manh.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  869.  — 
Faminii,  Solier,  Ann.  d.  I.  Soc.  ent.  IV,  p.  113. 


ABROPUS. 

Waterh.  Ann.  ofmt.  Hist.  IX,  p.  134  (1). 

Menton  assez  grand,  peu  concave,  profondément  et  quadrangulaire- 
fnent  échancré,  sans  dent  médiane;  ses  lobes  latéraux  tronqués  obli- 
quement en  dehors,  aigus  au  bout,  —  Languette  dilatée  et  arrondie  à 
son  extrémilé;  ses  paraglosses  arquées  et  ua  peu  plus  longues  qu'elle. 
• —  Dernier  article  des  palpes  subcylindrique  et  tronqué  au  bout.  — 
Mandibules  larges,  peu  saillantes,  arquées  et  aiguës  à  leur  extrémité. 

—  Labre  en  carré  transversal,  entier.  —  Tète  ovalaire,  obtuse  en  avant. 

—  Yeux  assez  gros,  médiocrement  saillants.  —  Antennes  grêles,  fili- 
formes, allongées;  leurs  articles  1  et  3  plus  longs  que  les  autres,  le  2* 
plus  court.  —  Prothorax  carré,  très-légèrement  rétréci  en  arrière.  — 
Elytres  oblongues,  allongées,  peu  convexes,  sinuées  au  bout.  —  Pattes 
longues  et  grêles  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  des  mâles  di- 
latés ;  le  l*''  en  triangle  allongé,  les  deux  suivants  en  carré  plus  long 
que  large,  subitement  rétrécis  à  leur  base;  tous  garnis  de  poils  nom- 
breux et  de  squammules  en  dessous  ;  le  ¥  article  de  tous  les  tarses  for- 
tement bilobé  dans  les  deux  sexes. 

Le  genre  est  établi  sur  un  insecte  du  détroit  de  Magellan,  que 
M.  Guérin-Méneville  a  décrit  le  premier  sous  le  nom  de  Metius  splen- 
didus,  mais  qui  ne  peut  rentrer  dans  ce  genre  de  M.  Curtis,  lequel, 
ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut,  est  très-probablement  identique  avec  le 
genre  Antarctia  de  Dejean.  Cet  insecte  a  beaucoup  de  ressemblance 
avec  les  Antarctia,  mais  il  en  diffère  fortement  par  les  squammules 
qui  garnissent  les  tarses  antérieurs  chez  les  mâles,  et  le  pénultième 
article  de  tous  bilobé  dans  les  deux  sexes,  deux  caractères  qui,  réunis 
à  la  gracilité  de  ses  pattes,  montrent  qu'il  appartient  à  la  tribu  actuelle. 
Sa  couleur  générale  est  d'un  vert  métallique  ou  d'un  cuivreux  éclatant, 
et  sa  longueur  d'environ  six  lignes.  M.  Walerhouse  dit  (loc.  cit.  p.  136) 
que  M.  Darwin  l'a  trouvé  abondamment  au  mois  de  décembre,  volant 
le  soir  sur  les  bords  de  la  mer,  et  qu'il  vit  habituellement  dans  un 
espèce  de  bolet,  qui  croit  sur  le  Fagiis  anlarcUca  et  qui  est  employé 
comme  aliment  par  les  peuplades  errantes  de  la  Terre  de  Feu.  Il  se 
trouve  aussi  dans  le  Chili  méridional,  où  M.  Gay  l'a  rencontré  courant 
avec  beaucoup  d'agilité  sur  les  feuilles,  et  se  laissant  tomber  quand  on 
veut  la  saisir.  Ces  habitudes  sont  comme  on  le  voit,  parfaitement  sem- 
blables à  celles  des  Oisypterygia. 

(1)  Syn.  Metius,  Guérin-Méneville,  Rev.  zool.  1839,  p.  297.  —  L'espèce  unique 
qui  compose  le  genre  a  été  figurée  par  M.  Waterliouse,  loc.  cit.  pi.  III,  f.  1  a^d> 
par  MM.  Hombron  et  Jaquinot,  dans  le  Voy.  au  pôle  Sud,  Ent.  Col.  pi.  I,  f.  12, 
et  par  M.  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  Ent.  Col.  pi.  3,  f.  3. 


AKCH01ui:MIDE9«  "  36l 

COLPODES. 
Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  17. 

Genre  Irès-peu  connu  des  entomologistes  du  continent,  et  dont  les 
caractères ,  selon  M.  Mac-Lcay,  seraient  les  suivants  : 

Echancrure  du  menton  sans  dent  médiane.  —  Dernier  article  des 
palpes  cylindrico-ovalaire,  à  peine  tronqué.  —  Mandibules  allongées, 
recourbées  et  aiguës  à  leur  extrémité.  —  Labre  en  carré  transversal, 
entier.  —  Tête  presque  de  la  longueur  du  prothorax.  —  Z"  article  des 
antennes  de  la  longueur  des  deux  premiers  pris  ensemble.  —  Trothorax 
subcordiforme,  échancré  en  avant,  tronqué  en  arrière,  arrondi  et  ré- 
fléchi sur  les  cotés.  —  Tarses  antérieurs  des  mâles  ayant  tous  (i)  leurs 
articles  dilatés;  le  pénultième  bilobé.  —  Corps  légèrement  convexe, 
avec  les  élytres  striées  et  subéchancrées  au  bout. 

En  jetant  un  coup-d'œil  sur  la  Ggure  de  l'espèce  publiée  par  M.  Mac- 
Leay  (2),  on  voit  de  suite  qu'elle  représente  un  insecte  qui  a  tous  les 
caractères  de  la  tribu  actuelle,  et  quelque  analogie,  sous  le  rapport  des 
formes,  avec  le  genre  Plehrosoma,  qu'on  a  vu  plus  haut.  Cette  figure 
ospriine  ou  rectifie  en  outre  des  caractères  omis  ou  exagérés  par 
M.  Mac-Leay,  dans  sa  formule  générique.  Ainsi,  le  pétiultième  article 
des  quatre  tarses  postérieurs  est  bilobé  comme  celui  des  antérieurs.  Les 
élytres  ne  sont  pas  subéchancrées  au  bout,  mais  simplement  sinuées  et 
même  médiocrement,  etc.  D'après  cela,  je  ne  puis  partager  l'opinion 
de  MM.  Hope,  White,  Latreille  et  de  Casteinau,  qui  ont  placé  ce  genre 
parmi  les  Troncatipennes  à  côté  des  Pericalus  ou  des  Cat  .scopcs,  non 
plus  que  celle  de  M.  Brullé,  qui  croit  qu'il  doit  figurer  pa  mi  les  Ilar- 
palicns.  M.  Mac-Leay  avait  vu  plus  juste,  en  signalant  son  analogie 
avec  les  Spuodrus  et  les  Anchomeacs. 

Ces  insectes  sont  de  taille  moyenne,  et  jusqu'ici  propres  à  Java,  au 
conlinent  indien  et  à  la  Nouvelle  Zélande.  On  en  conndit  en  ce  moment 
quatre  espèces  (3). 

(1)  Ce  caractère,  qui  ferait  supposer  que  ce  genre  appartient  au  groupe  des 
Harpaliens,  exige  un  mot  d'explication.  Dans  tous  les  genres  de  cette  tribu,  le 
pénultième  article  des  tarses^  s'il  est  bilobé,  est  relativement  plus  grand  que 
dans  les  genres  où  cet  article  est  simple,  surtout  chez  les  espèces  qui  ont  les 
articles  précédents  faiblement  dilatés.  On  pourrait  alors  dire,  à  la  rigueur,  que 
les  quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  sont  élargis,  et  c'est  proba- 
blement ce  qui  a  induit  en  erreur  M.  Mac-Leay,  qui,  du  reste,  ne  fait  presque 
jamais  usage  du  caractère  emprunté  aux  tarses  des  mâles  dans  les  genres  nom- 
breux de  Carabiques  qu'il  a  établis  dans  ses  Ammlosu  juvanica. 

(2)  Loc.  cit.  pi.  I,  f.  3. 

(3)  C.  brunncus,  Mac-Leay,  loc.  cit.;  de  Java. — Hardwickii  et  Buchanani, 
Hope  in  Gray,  Zool.  Miscell.  p.  21;  du  continent  indien.  —  suhmetallicus,  A. 

VVliite,  Yoy,  of  th§  Erebus  amii  Terrçr,  ftiU.  p.  îi  ;  de  la  NouYeUe-Zélaade. 


362  CABABIQUE9. 

LOXOCREPIS. 

EscjiscH.  Zool.  Atlas, Beîlïl,  p.  6. 

Genre  établi  sur  le  Lamprias  ruficeps  de  M.  Mac-Leay,  et  qui,  d'après 
cet  auteur,  présenterait ,  abstraction  faite  du  menton  et  de  la  languette 
dont  il  ne  parle  pas,  les  caractères  suivants  : 

Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire  et  obtus.  —  Mandi- 
bules grêles,  peu  saillantes.  —  Labre  transversal,  entier.  —  Tête  ova- 
laire, assez  courte ,  non  rétrécie  en  arrière.  —  Antennes  plus  longues 
que  la  moitié  du  corps,  à  Isf  et  3^  articles  égaux,  plus  longs  que  les  au- 
tres, 2«  plus  court.  —  Prothorax  plus  large  que  long ,  échancré  en 
avant,  rétréci  en  arrière,  tronque  à  sa  base,  assez  largement  et  forte- 
ment rebordé  sur  les  côtés.  —  Elytres  ovales,  peu  convexes,  sinuées 
obliquement  à  leur  extrémité.  —  Pattes  longues  et  grêles  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  légèrement  dilatés  ;  le 
dernier  article  de  tous,  prolongé  au  côté  interne  en  un  lobe  étroit  et 
a:ssez  long. 

Au  premier  coup-d'œil,  cet  insecte  paraît  avoir  la  plus  grande  res- 
semblance avec  les  Lebia,  surtout  à  cause  de  ses  couleurs  ;  il  est  en 
effet  d'un  fauve-testacé,  avec  les  élytres  d'un  beau  bleu  ;  mais  ses  ely- 
tres non  tronquées  au  bout  et  les  crochets  de  ses  tarses  qui  sont  simples, 
prouvent  suffisamment  qu'il  n'appartient  pas  au  genre  en  question. 
Sans  ses  tarses,  il  serait  extrêmement  voisin  des  Colpodes  (1). 

MONOLOBUS. 
SoLiER  in  Gay,  Hist.  d.  Chile,  Zool.  Vf,  p.  187. 

Menton  transversal,  trilobé  ;  le  lobe  médian  grand,  triangulaire,  légè- 
rement tronqué  au  bout,  égalant  les  lobes  latéraux;  ceux-ci  aigus.  — 
Languette  grande  et  large,  un  peu  trilobée  à  son  extrémité,  sans  para- 
glosses.  —  Palpes  grêles,  allongés  ;  leur  dernier  article  légèrement 
ovalaire.  —  Labre  transversal,  à  peine  échancré  en  avant.  —  Tête  ira- 
pézoïde  en  avant,  prolongée  et  un  peu  rétrécie  en  arrière  des  yeux.  — 
Antennes  grêles,  filiformes  ;  leurs  articles  3-5  coniques,  les  suivants  cy- 
lindriques, tous,  moins  les  deux  premiers,  subégaux.  —  Prothorax  sub- 

(1)  Pour  une  figure  de  cet  insecte,  voyez  Eschscholtz,  loc.  cit.  pi.  8,  f.  3. 
M.  Brulli;  (Hist.  nat.  d.  Ins.  IV,  pi.  12,  f.  2)  l'a  aussi  représenté,  et  sa  figure  est 
conforme  pour  les  couleurs  à  celle  d'Eschscholtz  ;  mais,  pour  la  forme  générale, 
elle  est  tellement  différente,  cpi'il  est  possible  qu'il  ait  eu  une  autre  espèce  sous 
les  yeux,  et  ce  qui  porterait  à  le  faire  croire,  c'est  que  dans  son  texte  il  dit  que 
le  dernier  article  des  tarses  n'est  lobé  tpi'aux  quatre  tarses  postérieurs,  tandis 
.que  Eschscholtz  l'indique  et  le  ligure  comme  étant  tel  à  tous  les  tarses. 


ANCHOIJIÉNIPES.  363 

cordiforme.  —  Elylres  ovales,  pas  plus  larges  qu>e  le  prolhorax  à  leur  base. 

—  Tarses  allongés  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  légèrement 
dilatés  dans  les  deux  sexes,  mais  plus  chez  les  mâles  que  chez  les  fe- 
melles, subtriangulaires,  tronqués  en  avant  ;  le  4"  de  tous  dans  les  deux 
sexes,  plus  petit  que  les  autres  et  prolongé  au  coté  interne  et  inférieur 
en  un  lobe  tronque  obliquement. 

Ce  dernier  caractère  est  ce  qui  m'engage  à  placer  ce  genre  ici  à  la 
suite  des  Colpodes.  11  ne  contient  qu'une  petite  espèce  {M.  Icslaceus) 
d'un  fauve-testacé  uniforme  et  qui  paraît  très  commune  dans  les  pro- 
vinces méridionales  du  Chili,, 

TROPOPTERUS. 
SoLiER  in  Gay,  Hist.d.  CMe,  Zool.  IV,  p.  211. 

Menton  fortement  transversal,  muni  d'une  dent  médiane  courte,  large 
et  triangulaire  ;  ses  lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  large,  rectan- 
gulaire ;  ses  paraglosses  grêles,  assez  saillantes.  —  Palpes  longs  et 
grêles;  leur  dernier  article  légèrement  ovalaire,  subaigu  au  bout,  égal 
au  pénultième  aux  maxillaires,  plus  grand  aux  labiaux.  —  Labre  tron- 
qué en  avant.  —  Tête  petite,  triangulaire,  prolongée  et  rétrécic  en  ar- 
rière des  yeux.  —  Antennes  grêles,  grossissant  légèrement  à  leur  extré- 
mité ;  leurs  articles  S-10  cylindriques  et  un  peu  plus  longs  que  larges. 

—  Prothorax  cordiforme.  —  Elytres  courtes  et  larges  ,  un  peu  rétré- 
cies  en  arrière,  avec  leurs  angles  huméraux  très-saillants.  —  Pattes 
grêles  ;  les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  faible- 
ment dilatés  ;  le  le""  allongé  et  fortement  triangulaire,  les  deux  suivants 
presque  aussi  longs  que  larges  etsubcupuliform.es,  le  dernier  à  peine  plus 
étroit  que  le  pénultième. 

Ce  genre,  qui  m'est  inconnu  en  nature,  n'est  peut-être  pas  à  sa  place 
ici  ;  mais  je  ne  vois  pas  où  le  placer  ailleurs.  Il  se  compose  de  quatre 
petites  espèces  du  Chili,  d'un  noir  brillant  et  comme  vernissé  (i). 

NEMAGLOSSA. 
SoLiER  in  Gay,  Hisf.  d.  Chile,  Zool.  IN,  p.  2151 

Menton  transversal,  muni  d'une  dent  médiane  courte  et  aiguë;  ses 
lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  cornée,  grêle,  filiforme,  entière- 
ment soudée  à  siis  paraglosses;  celicsci  membraneuses,  larges,  la  dé- 
passant et  arrondies  à  leur  extrémité.  —  Dernier  article  des  palpes 
ovalaire,  plus  court  que  le  pénaîtième.  —  Labre  transversal,  un  peu 
échancré  en  avant.  —  Tète  grosse,  courte,  suborbiculaire ,  prolongée 

(1)  F.  Giraudiî,  DuponchelH,  nitidus,  Montagnei,  SpJliçr,  loc.  cit. 


364  CARABIQtES. 

sans  se  rétrécir  en  arrière.  —  Antennes  à  articles  2  assez  long,  3  plus 
long  que  les  autres  et  conique;  les  suivants  assez  longs,  cylindriques. 

—  Prothorax  transversal,  rétréci  en  arrière  et  séparé  de  la  base  des 
élytres.  —  Elytrcs  courtes,  larges,  subovales  et  très-obtuses  en  arrière. 

—  Faites  grêles  et  courtes;  tarses  étroits  et  Gliformes. 

Solier  a  fondé  ce  genre  sur  un  exemplaire  femelle  d'un  petit  insecte 
trouvé  par  M.  Gay,  dans  la  province  de  Valdivia  au  Chili,  et  l'a  placé 
à  la  suite  du  précédent.  Je  me  conforme  à  son  opinion,  bien  que  la 
forme  de  la  languette  rende  très-probable  qu'il  n'appartient  pas  même 
à  la  tribu  actuelle  ;  la  connaissance  du  mâle  décidera  de  la  place  qu'il 
faudra  lui  assigner.  Cet  insecte  est  tout  noir,  et,  d'après  la  description, 
doit  ressembler  à  certains  Anchomends. 


TRIBU    XXXVI. 
POGONIDES. 

Languette  libre  à  son  extrémité.— Dernier  article  des  palpes  légère- 
ment ovalaire  ou  obconique,  très-rarement  sécuriforme. — Les  deux  pre- 
miers articles  des  tarses  antérieurs  des  màles  dilatés,  triangulaires  ou 
cordiformes  et  presque  toujours  garnis  de  squaramules  en  dessous.  — 
Crochets  des  tarses  simples. 

Les  éléments  de  celte  tribu  sont  empruntés  en  partie  à  la  première 
division  des  Féroniens  de  Dejean,  eu  partie  à  ses  Subulipalpes,  c'est- 
à-dire  aux  Trechds  et  genres  voisins.  Ces  derniers  insectes  n'ont  abso- 
lument rien  de  commun  avec  les  vrais  Subulipalpes  que  leur  petite  taille 
et  leurs  habitudes.  Leurs  palpes,  loin  d'être  terminés  par  un  très-petit 
article  aciculaiie,  le  sont,  au  contraire,  par  un  article  fort  gran  I,  qui  ne 
diffère  de  celui  des  Patrôbus,  Pogonus,  etc.,  que  par  sa  forme  en  cône 
allongé.  Ces  insectes  ont,  du  reste,  les  plus  intimes  rapports  avec  les 
deux  tribus  précédentes  et  ne  s'en  distinguent  que  par  le  nombre  des 
articles  dilatés  aux  tarses  antérieurs  chez  les  màles.  Sur  les  onze  genres 
qu'ils  forment,  sept  ont  des  représentants  en  Europe. 

L     Dernier  article  des  palpes  sécuriforme  :  Omphreus. 
IL  —  ovalaire  ou  subcylindrique. 

Menton  sans  dent  médiane  :  Stenomorphus. 
—      pourvu  d'une  dent  médiane  bifide  :  Dicœlindus,  Patrôbus,  Cardia- 
deriis^  PogonuSj  Systolosoma. 

IIL  Dernier  article  des  palpes  obconique,  plus  ou  moins  acuminé  au  bout. 
Menton  muni  d'une  dent  médiane  bifide  :  Merisodiis. 

BijBiple  :  /Emalodera,  Tr échus,  Ano* 

phthalrms,  Aepus, 


POflONIDES.  36S 

OMPHREUS. 
•  (Parreys)  Dej.  Species  III,  p.  93. 

Menton  grand,  concave,  fortement  cchancré,  sans  dent  médiane. 

Dernier  article  des  palpes  assez  fortement  sécuriforme.  —  Mandibules 
médiocres,  légèrement  arquées  et  très-aiguës.  —  Labre  transversal, 
presque  entier.  —  Tête  assez  allongée,  légèrement  ovale,  obtuse  en 
avant.  —  Yeux  médiocres.  —  Antennes  presque  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps,  filiformes,  à  le""  article  aussi  long  que  les  suivants 
réunis,  2-3  subégaux,  un  peu  renflés  à  leur  sommet  ;  les  trois  suivants 
un  peu  plus  longs,  cylindriques,  égaux.  —  Prothorax  allongé,  un  peu 
rétréci  en  arrière ,  presque  plane  en  dessus.  —  Elytres  oblongucs , 
allongées,  peu  convexes.  —  Pattes  grandes,  assez  robustes;  les  deux 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légère-Ticnt  dilatés  chez  les 
mâles;  le  4'=''  allongé  et  un  peu  rétréci  en  arrière,  le  2'  presque  carré. 
—  Corps  allongé,  déprimé. 

Un  très-bel  insecte  (0.  morio)  découvert  par  M.  Parreys  dans  le 
Monténégro,  et  l'un  des  Carabiques  les  plus  rares  dans  les  collections, 
constitue  à  lui  seul  ce  genre.  Il  a  près  de  dix  lignes  de  long  et  sa  cou- 
leur est  d'un  noir  uniforme.  Son  (acics  général  le  rapproche  un  peu  de 
certains  Pristonychcs,  mais  ses  caractères  sont  tout  autres  et  en  font 
un  des  genres  les  plus  tranchés  de  la  famille  actuelle. 

STENOMORPHUS. 
Dej.  Species  V,  p.  696  (1). 

Menton  assez  grand,  concave,  assez  fortement  échancré,  sans  dent 
médiane;  ses  lobes  latéraux  anguleux  à  leur  sommet.  — Languette 
étroite,  un  peu  arrondie  et  libre  au  bout;  ses  paraglosses  larges,  plus 
longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  brièvenicnt  ova- 
laire,  celui  des  maxillaires  plus  allongé;  (ous  deux  obtus  à  leur  extré- 
mité. —  Mandibules  courtes.  —  Labre  faiblement  transversal,  un  peu 
échancré.  —  ïéte  brièvement  ovalaire,  obtuse  en  avant.  —  Yeux  mé- 
diocrement saillants.  —  Antennes  de  la  longueur  du  prothorax,  fili- 
formes, à  1^"'  article  assez  gros,  cylindrique,  2*^  assez  court,  3o  un  peu 
plus  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  égaux.  —  Prothorax  très-allongé, 
presque  plane  en  dessus  et  graduellement  rétréci  en  arrière.  —  Elytres 
pas  plus  longues  que  le  prothorax,  parallèles.  —  Pattes  assez  courtes  ; 

(1)  Syn.  Agaosoma,  Ménétr.  Bull.  d.  l'Acad.  d.  St-Pétersb.  1843,  2,  p.  63. 
M.  De  Mauuerlieim  (Bull.  d.  l'Acad.  d.  S'-Pétcrsb.  1845,  n»  4,  p.  108)  propose 
d'admettre  ce  genre  comme  distinct  de  celui-ci  ;  mais  les  caractères  sur  lesquels 
\\  se  fonde  ne  me  paraissent  pas  suffisants  pour  cela, 


366  CARABIQUES, 

le  l^f  article  des  tarses  antérieurs  aussi  long  et  beaucoup  plus  large  que 
les  trois  suivants  réunis,  légèrement  rétréci  en  arrière,  sans  brosses  de 
poils  ni  squammules  en  dessous  ;  ces  derniers  subégçiux,  fortement  cor- 
diformes.  —  Corps  très-allongé,  linéaire. 

Genre  singulier,  établi  sur  un  insecte  de  Colombie  (S.  anguslalus), 
de  taille  moyenne,  tout  noir,  et  pendant  quelque  temps  très-rare  dans 
les  collections,  mais  qui,  depuis,  a  été  rapporté  en  grand  nombre  du 
pays  en  question.  Au  premier  coup-d'œil  il  ressemble  assez  à  un  Po- 
GONus  très-allongé  et  de  grande  taille  ;  mais  ses  caraclères  sont  très- 
différents.  M.  Ménéîriès  croyant  le  genre  inédit,  l'a  reproduit  sous  le 
nom  d'AcAosoMA  et  en  a  fait  connaître  une  seconde  espèce  (A.  catifor- 
nicum)  de  Californie,  comme  l'indique  son  nom  (1). 

DICOELINDUS. 

Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  18. 

Ce  genre  ne  m'est  pas  connu  en  nature;  M.  Mac-Leay  lui  assigne  les 
caractères  suivants  : 

Dent  de  l'échancrure  du  menton  bifide.  —  Pénultième  et  dernier  ar- 
ticle des  palpes  maxillaires  égaux;  celui-ci  cylindrico- ovale.  —  Mandi- 
bules comme  dans  les  Dicoeltîs.  —  Labre  transversal,  carré.  —  An- 
tennes sélacées,  plus  longues  que  le  prothorax,  à  l"  et  3'=  articles  égaux; 
les  huit  suivants  pubescenls.  —  Thorax  en  carré  transversal,  arrondi  et 
marginé  sur  les  côtés,  échancré  en  avant,  tronque  en  arrière,  canaliculé 
dans  son  milieu,  ayant  de  chaque  côté  en  arrière  une  fossette  linéaire. 
—  Deux  des  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés.  —  Corps 
très-déprimé;  élylres  striées, 

M.  Mac-Leay  n'ayant  pas  parlé  de  la  forme  des  deux  articles  dilatés 
aux  tarses  antérieurs  des  mâles,  il  n'est  pas  certain  que  le  genre  appar- 
tienne à  la  tribu  actuelle  ;  il  serait  bien  possible  qu'il  dût  rentrer  dans 
celle  des  Licinides  et  fût  intermédiaire  entre  les  Dicoelcs  et  les  Rejibcs. 
D'après  la  figure  qu'en  donne  M.  Mac-Leay  (loc.  cit.  Tab.  1,  f.  6), 
l'unique  espèce  qui  le  compose  (D.  fcldspalhicns),  semble  avoir  quelque 
rapport  de  formes  avec  les  espèces  du  second  de  ces  genres.  C'est  un 
insecte  d'environ  six  lignes  de  long,  d'un  noir  à  reflets  irisés  et  origi- 
naire de  l'île  de  Java. 

(1)  Une  troisième  {dentifemorafus)  a  été  signalée,  mais  non  décrite,  par 
M.  De  Cliaudoir,  Bull.  Mosc.  1844,  p.  478. 


POGONIDES.  367 

PATROBUS. 

(Megerle)  Dej.  Species  III,  p.  26. 

Menton  grand,  assez  profondément  échancré,  pourvu  d'une  dent 
médiane  biGde  ;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  assez  aiguë.  — 
Languette  subanguleuse  et  libre  à  son  sommet;  ses  paraglosses  obtuses, 
la  dépassant  un  peu.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire, 
allongé,  subobtus;  le  2"  des  maxillaires  déprimé  et  arqué.  —  Mandi- 
bules médiocres,  faiblement  arquées  et  aiguës.  —  Labre  transversal, 
légèrement  échancré.  —  Tête  un  peu  allongée,  ovalaire,  légèrement  ré- 
trécie  postérieurement  et  parfois  ayant  un  sillon  circulaire  en  arrière 
des  yeux.  —  Ceux-ci  médiocres,  assez  saillants.  —  Antennes  au  moins 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps;  à  l«r  article  gros,  cylindrique, 
2e  court,  3"  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  les  autres 
subégaux.  — ■  Prothorax  transversal,  fortement  cordiforme  ,  impres- 
sionné près  des  angles  postérieurs.  —  Elytres  en  ovale  allongé,  dé- 
primées. —  Pattes  assez  longues;  les  deux  premiers  arlicles  des  tarses 
antérieurs  des  mâles  assez  fortement  dilatés;  le  l'^'"  triangulaire,  du 
double  plus  long  que  le  2",  celui-ci  cordiforme  ;  tous  deux  garnis  de 
poils  et  de  squammulcs  en  de5sous.  —  Corps  allongé,  déprimé. 

Insectes  de  taille  petite  ou  au  plus  moyenne,  presque  tous  de  couleur 
noire  et  vivant  sous  les  pierres,  les  mousses,  parfois  sous  les  écorces. 
Leurs  espèces  sont  plus  particulièrement  propres  aux  régions  froides 
et  tempérées  de  l'ancien  et  du  nouveau  continent.  Celles  qui  ont  été 
décrites,  s'élèvent  déjà  à  près  ui'une  quinzaine  (i). 

CARDIADERUS. 

Dej.  Species  m,  p.  22  (2). 

Genre  très-voisin  des  Pogoncs  qui  suivent,  et  n'en  différant  que  par 
ses  mandibules  plus  saillantes,  ses  antennes  plus  longues  et  à  arlicles 
plus  cylindriques,  surtout  le  3";  ses  yeux  plus  petits  et  moins  saillants  ; 
son  prothorax  plus  long,  plus  convexe  et  fortement  cordiforme,  enfin 
par  le  l^f  article  des  tarses  antérieurs  des  mâles  plus  court  et  plus  cor- 
diforme. 

La  seule  espèce  connue  est  1<;  Daplus  chlorolicus  de  M.  Fischer  de 
Waldheim,  petit  insecte  d'un  fauve  testacé  uniforme,  originaire  de  la 

(1)  Aux  neuf  espèces  décrites  par  Dejean,  aj.:  P.  lapponicus  {septenfrionis?), 
assimilis  {rufipes?).  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  440  sq.  —  sibiricus,  lacustris, 
campestriSj  Motscli.  Ins.  d.  Sibér.  p.  128  sq.  —  ovipennis.  Chaud.  Bull.  Mosc, 
1850,  no  3,  p.  164. 

(2)  Syn.  Daptcs,  Fischer  de  Waldh.  Ent.  d.  1.  Russ.  II,  p.  10. 


3b9  CABABIQCESd 

Sibérie  et  de  la  Russie  méridionale  et  dont  les  habitudes  paraissent 
être  les  mêmes  que  celles  des  Pogonds.  Au  premier  aspect  on  le  pren- 
drait pour  un  Uarpalide  du  groupe  des  Opoonus. 

POGONUS. 
(Ziegler)  Dej.  Species  III,  p.  6  (1). 

Menton  grand,  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent  mé- 
diane bifide.  —  Languette  large,  coupée  presque  carrément  au  bout  et 
adhérant  à  ses  paraglosses;  celles-ci  linéaires,  la  dépassant  un  peu.  — 
Dernier  article  des  palpes  allongé,  un  peu  ovalaire  et  subacuminé.  — 
Mandibules  médiocres,  faiblement  arquées  et  aiguës,  —  Labre  transver- 
sal, entier.  —  ïclc  subovaie,  non  rélrécie  en  arrière.  —  Yeux  assez 
gros  et  assez  saillants.  — Anlctines  en  général  plus  courtes  que  la  moitié 
du  corps,  filiformes,  à  \^^  article  assez  gros,  cylindrique,  2^^  le  plus  court 
de  tous,  3^  plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci  subégaux.  — Piothorax 
un  peu  plus  large  que  long,  faiblement  rétréci  en  arrière,  un  peu  ar- 
rondi sur  les  côtés.  —  Elytres  tantôt  oblongues,  tantôt  allongées  et  très- 
parallèles ,  très-peu  convexes.  —  Pattes  médiocres,  peu  robustes  ;  les 
deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  assez  fortement  dilatés  chez 
les  mâles;  le  l^""  beaucoup  plus  grand  que  le  ■2";  tous  deux  prolongés 
obliquement  en  dedans  au  côté  interne,  et  garnis  en  dessous  d'une 
double  rangée  de  squammules.  —  Corps  subdéprimé. 

Les  P.oGoisus  sont  de  petits  insectes,  de  couleur  en  général  métalli- 
que, très-agiles,  et  qui  fréquentent  exclusivement  les  bords  de  la  mer  et 
des  lacs  salés,  où  ils  se  tiennent  non-seulement  sous  les  pierres,  mais 
dans  des  terrains  exposés  à  être  couverts  par  les  eaux,  pendant  une 
partie  de  l'année  (2).  Ces  habitudes  à  demi-aquatiques  les  rapprochent 
un  peu  des  Bembidicm,  dont  quelques-uns  ont  une  manière  de  vivre 
analogue.  La  plupart  de  leurs  espèces  sont  propres  à  l'Europe  ;  les 
autres  en  très-petit  nombre  se  trouvent  en  Afrique  et  en  Amérique.  On 
en  connaît  une  trentaine  (0). 

(1)  Syn.  Raptor,  Megerle  ;  nom  adopté  seulement  par  quelques  entomologistes 
anglais,  qui,  depuis,  y  ont  renoncé.  Dejean  a  publié  le  premier  les  caractères 
du  genre. 

(2)  Voyez  Curtis,  Brit.  Ent.  pi.  47,  et  Spence,  Trans.  of  the  ent.  Soc.  I, 
p.  179. 

(3)  Aux  vingt  espèces  du  Species  do  Dejean,  aj.:  Esp.  européennes  :  P.  Bu- 
rélUi,  Curtis,  Brit.  Ent.  pi.  47.  —  chalceus,  ceruyinosns^  Stcph.  111.  of  Brit.  ent. 
I,  p.  107.  —  smarar/dinus,  Waltl,  Reise  nacli  Spanien,  II,  p.  53.  —  Esp.  asia- 
tiques et  sibériennes  :  P.  angustus,  Gebler  in  Ledeb.  Reise  II,  Insekt.  p.  41. 
—  longicornis,  salinus^  depressus^  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  90  sq.  —  micans. 
Chaud.  Bull.  Mosc.  1842,  p.  820,  —  Esp.  américaine  :  P.  bicolor,  BruUé  in 
^'Orb.  Yoy.  Ent.  p.  23. 


l^OGOMDES.  369 

SISTOLOSOMA. 
SoLlER  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  241. 

Menlon  fortement  transversal,  quadrangulairement  échancré,  avec 
une  dent  médiane  bifide  ;  ses  lobes  latéraux  obliquement  tronqués  en 
dehors,  mucronés  en  dedans.  —  Languette  saillante,  très-large,  échan- 
crée  en  avant,  sans  paraglosses  distinctes.  —  Palpes  courts,  robustes  ; 
leur  dernier  article  subcylindrique,  plus  long  que  le  précédent.  —  Labre 
transversal,  entier.  —  Tête  courte,  large,  triangulaire  en  avant.  —  An- 
tennes courtes,  assez  robustes  ;  leurs  articles  submoniliformes.  —  Pro- 
thorax à  peine  transversal,  rétréci  dans  son  tiers  postérieur,  rectangu- 
laire dans  ses  deux  tiers  antérieurs,  intimement  appliqué  contre  les 
êlylres  à  sa  base  qui  est  bisinuée  et  comme  trilobée.  —  Elytres  courtes, 
parallèles,  arrondies  à  leur,  extrémité.  —  Pattes  courtes,  assez  grêles  ; 
tarses  antérieurs  des  mâles  ayant  leur  1"  article  triangulaire,  assez 
long  et  sensiblement  dilaté,  le  2e  presque  aussi  long,  mais  faiblement 
élargi,  les  deux  suivants  courts  et  égaux. 

Ce  genre  ne  comprend  qu'une  petite  espèce  {S.  brève)  du  Chili,  d'un 
vert  bronzé,  fortement  ponctuée  en  dessus ,  ayant  les  élylres  striées, 
avec  deux  larges  bandes  transversales,  sinueuses,  très-lisses  et  très- 
brillantes,  qui  interrompent  les  stries.  La  forme  des  tarses  antérieurs 
des  mâles,  m'engage  à  placer  provisoirement  le  genre  parmi  les  Pogo- 
nides,  à  la  suite  des  Pogoncs. 

MERIZODUS. 

SoLiER  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  185. 

Menton  court,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  forte  dent  mé- 
diane notablement  bifide  ;  ses  lobes  latéraux  aigus.  —  Languette  asses 
large;  ses  paraglosses  filiformes  et  la  dépassant  un  peu.  —  Dernier 
article  des  palpes  beaucoup  plus  court  que  le  pénultième,  obconique  et 
à  peine  tronqué  au  bout.  --  Labre  assez  grand,  transversal  et  subtrian- 
gulaire. —  Tête  subrhomboïdale ,  rétrécie  en  avant  et  en  arrière,  et 
très-prolongée  en  arrière  des  yeux.  —  Antennes  filiformes  ;  leurs  articles 
5-10  assez  courts,  subrectangulaires,  presque  moniliformes.  —  Pro- 
Ihorax  étroit,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés,  un  peu  rétréci  en  ar- 
rière.—  Elytres  oblongo-ovales.  —  Tarses  filiformes;  les  antérieurs 
presque  pareils  dans  les  deux  sexes;  leurs 'deux  premiers  articles  seu- 
lement un  peu  plus  larges  chez  les  mâles,  mais  toujours  subcyiin- 
driques. 

Solier  a  placé  ce  genre  dans  son  groupe  des  Féroniles,  tout  en 
convenant  qu'il  semble  faire  le  passage  entre  les  ^jialodera  et  les 

Çoléopièrçs,    Tome  I.  §14 


370  CARÀBltjCÈS. 

Tbechus;  mais,  d'après  la  forme  du  dernier  article  des  palpes  et  la 
structure  des  tarses  antérieurs,  il  appartient  manifestement  au  même 
groupe  que  ces  deux  genres.  Solier  n'en  décrit  qu'une  petite  espèce 
(M.  angnslicollis^,  d'un  noir  obscur  et  originaire  des  provinces  méri- 
dionales du  Chili. 

^MALODERA. 

Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  150  (1). 

Menton  et  languette  des  Trechcs.  —  Dernier  article  des  palpes  assez 
gros  et  conique,  légèrement  tronqué  au  bout.  —  Labre  transversal, 
entier.  —  Tête  courte,  suborbiculaire,  prolongée  et  brusquement  ré- 
trécie  derrière  les  yeux  en  un  col  étroit.  —  Yeux  grands.  —  Antennes 
filiformes;  leur  3«  article  à  peine  plus  long  que  le  4«.  —  Prothorax 
aminci  latéralement,  subrcctangulaire,  transversal,  largement  prolongé 
à  sa  base.  —  Elytres  oblongues,  amincies  sur  leurs  bords  latéraux,  avec 
un  pli  près  de  l'extrémité,  légèrement  tronquées  au  bout,  mais  recou- 
vrant l'abdomen.  —  Tarses  grêles;  les  quatre  premiers  articles  des  an- 
térieurs un  peu  plus  courts  et  plus  larges  qu'aux  autres  pattes,  le 
4«  tronqué.  —  Corps  déprimé. 

Ce  genre,  voisin  des  Trechcs,  en  paraît  bien  distinct.  Il  se  compose 
de  deux  très-petites  espèces  du  Chili  (2),  de  couleur  brunâtre  ou  tes- 
lacée  et  qui  paraissent  sujettes  à  varier  beaucoup  sous  ce  rapport.  La 
description  que  donne  Solier  des  tarses  antérieurs,  laisse  dans  l'incerti- 
tude sur  la  question  de  savoir  s'il  a  eu  sous  les  yeux  des  mâles  ou  des 
femelles  ;  ce  dernier  cas  est  le  plus  probable. 

TREGHUS- 

Cliir.  Ent.  helvét.  U,  p.  22  (3). 

Menton  plus  ou  moins  transversal,  médiocrement  échancré,  muni 
d'une  dent  médiane  simple,  tantôt  assez  courte,  tantôt  égalant  presque 
ses  lobes  latéraux;  ceux-ci  coupés  obliquement  en  avant  et  terminés  en 
pointe  aiguë.  —  Languette  large,  fortement  arrondie  en  avant;  ses  pa- 
raglosses  grêles,  beaucoup  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des 

(1)  Syn.  Omalodera,  Hombr.  et  Jaquin.  Voy.  au  pôle  Sud.  Ent.  Col.  pi.  I, 
f.  10  et  11;  sans  texte.  • 

(2)  JS.  dcntomnculata  et  liuihata;  l'Om.  âiscoidaUs  de  MM.  Hombr.  et  Ja- 
quinot  (loc.  cit.  f.  11)  ne  serait  qu'une  variété  de  celle-ci,  suivant  Solier. 

(3)  Syn.  Blemus  et  Epaphius  (Leach)  Stephens  111.  of  Brit.  ent.  et  Man.  of 
Brit.  Coleopt.  p.  50.  —  On  a  vu  plus  haut  que  les  Trechus  de  M.  Stephens  cor- 
respondent aux  AcuPALPUs  de  Latreille  et  aux  Bradycellus  d'Erichson.  Le 
nom  de  Blemus,  qu'il  applique  aux  insectes  actuels,  est,  au  contraire^  pour  Pejean 
celui  d'une  division  des  Bembipium. 


palpes  en  cône  allongé  et  très-aigu  ;  le  pénultième,  surtout  des  maxil- 
laires, en  cône  renversé,  à  peirte  ou  pas  plus  long  que  lui.  —  Mandi- 
bules peu  ou  médiocrement  saillantes,  arquées  et  aiguës  au  bout.  — 
Labre  transversal,  en  général  fortement  échancré,  avec  ses  angles  anté- 
rieurs arrondis.  —  Té(e  ovalaire,  -souvent  comme  renûée  sur  les  côtés, 
munie  d'an  col  plus  ou  moins  distinct,  fortement  bi-sillonnée  en  des- 
sus. —  Yeux  plus  ou  moins  gros.  —  Antennes  longues,  subfiliformes,  à 
2»  article  plus  court  que  les  autres;  ceux-ci  subégaux,  le  1«|^  assez  gros. 
—  Prolhorax  de  forme  variable.  —  Elytres  oblongues  ou  assez  allon- 
gées, plus  ou  moins  parallèles,  peu  sinuces  à  leur  extrémité.  —  Pattes 
grêles  ;  les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dilatés  chez  les 
maies,  trigones,  subégaux,  un  peu  prolongés  en  dedans.  —  Corps  dé- 
primé, ailé  ou  aptère. 

Insectes  de  petite  taille,  d'un  fanes  plus  ou  moins  svelte,  et  presquie 
tous  d'un  brun-ferrugineux,  avec  ou  sans  taches  brunâtres.  Tous  sont 
très-agiles  à  la  course  et  se  trouvent  principalement  sous  les  pierres, 
dans  les  endroits  humides  ;  quelques-uns  habitent  spécialement  les  con- 
trées montagneuses.  Leur  prothorax  varie  beaucoup,  étant  cordiforme, 
avec  ses  angles  postérieurs  distincts,  rétréci  en  arrière,  avec  ces  mêmes 
angles  effacés,  carré  ou  subarrondi,  ce  qui  modifie  notablement  le 
faciès  des  espèces  ;  mais  entre  ces  diverses  formes  on  trouve  tous  les 
passages.  Il  en  est  de  même  des  yeux  qui  sont  tantôt  assez  gros,  tantôt 
{lilloralis)  petits. 

Lé  genre  EpaphibS  de  Leach,  fondé  sur  le  T.  secalis  des  auteurs,  ne 
présente  absolument  rien  qui  autorise  sa  création.  Son  prothorax  rétréci 
en  arrière  et  arrondi  en  même  temps,  son  corps  aptère,  etc.,  se  retrou- 
vent dans  d'autres  espèces. 

On  a  déjà  décrit  plus  de  80  espèces  de  ce  genre  qui,  presque  toutes, 
sont  propres  à  l'hémisphère  boréal  et  à  l'ancien  continent  (i). 

(1)  Dejean  n'en  a  décrit  que  vingt  et  ui^  dans  son  Species.  M.  Putzeys  en 
mentionne  quarante  et  une  pour  l'Europe  seulement  dans  un  travail  qu'il  a 
publié  en  1847  dans  la  Gazette  entomologique  de  StèttîU;,  sous  le  titre  de  «  Trè- 
chorum  curopccorum  cohspectus.  »  Les  Suivantes  ne  sont  pas  mentionnées  par 
Dejean. 

Esp.  européennes  :  T.  castanopteruSj,  assimiUs^,  glaciaUs,  frofondesMatus, 
macrocephalus,  Pertyi,  lœvîpenms^lAtQr,  Col.  helvet.  I,  p.  120  sq.  —  Longhii^ 
ComoUi,  De  Col.  provinc.  Novoc.  p.  13.  —  obfKSits,  Ertchs.  Die  K«f.  d.  Mark 
Brand.  I^  p.  122.  —  ovatus,  pulchellus,  Putzeys,  Mém  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège, 
lï,  p.  410.  —  procerus,  nigrinits,  mavruS;,  monfanuSj  latuSj,  pairuetis,  stria- 
tulus ,  elegans  j,  litJiophilus ,  Putzeys,  Stettin  Ent.  Zeit.  ioc.  cit.  — incilis, 
Dawson,  Ânn.  of  nat.  Hist.  Séries  2,  lîl,  p.  213.  — (cngtisikoUis,  Mebricola, 
pinguis,  Kiesenwet.  Stettin.  ent.  Zeit.  1850,  p.  218. 

Esp.  asiatiques  et  sibériennes  :  T.  melanocephalus,  a'moitrocephalus ,  Kole- 
nati,  Melet.  ent.  I,  p.  68  sq. — cuucasicus^  maculicorms,  nhicola,  subcurdatus. 
Chaud.  Carab.  d.  Cauc.  p.  190  sq.  —  aOdonmalkj,  laticoiiis,  nigncornis, 


37Ô  CABABiQDESi 

ANOPHTHALMUS. 
Sturm,  Deutschl.  Ins.  W,  p.  131, 

Ce  genre  présente  tous  les  caractères  des  Trechus,  avec  une  forme 
plus  allongée  et  plus  svelte,  quoique  très-voisine  de  celle  des  T.  discus 
et  espèces  voisines;  mais  il  s'en  distingue  par  l'absence  complète  des 
■yeux  qui  ont  disparu,  en  ne  laissant  aucune  trace  de  leur  existence.  Sans 
celte  particularité,  je  ne  pense  pas  que  ces  insectes  pourraient  être  séparés 
du  genre  en  question.  C'est  avec  le  genre  Anillus  de  la  tribu  des  Bem- 
bidiides,  le  seul  de  la  famille  qui  présente  cette  exception  remarquable. 

On  en  connaît  déjà  trois  espèces,  dont  deux  (1)  ont  été  découvertes 
dans  des  cavernes  de  la  Carniole.  L'autre  (2)  a  été  trouvée  par  le  doc- 
teur Tellkampf,  dans  la  célèbre  grotte  du  Mammouth  aux  Etats-Unis 
(Kentucky).  Cette  dernière  a  le  prolhorax  en  ovale  allongé,  tandis  que 
cet  organe  est  cordiforme  chez  les  espèces  européennes. 

AEPUS. 

(Leach)  Samouel.  Ent.  usef.  Compeiid.  éd.  1,  p.  149. 

Organes  buccaux  des  Trechus,  avec  le  dernier  article  des  palpes 
brièvement  conique  et  sensiblement  plus  court  que  le  précédent.  — 
Tête  carrée,  avec  un  col  peu  rétréci,  mais  brusquement  formé,  plane 
et  fortement  sillonnée  en  dessus.  —  Yeux  très-petits,  déprimés.  —  An- 
tennes grossissant  de  leur  base  à  leur  extrémité;  leurs  trois  premiers 
articles  obconiques,  le  1<^''  plus  gros  et  plus  long  que  le  2«  et  le  3«  qui 
sont  égaux  ;  les  autres  submoniliformcs.  —  Prolhorax  assez  allongé, 
Irès-plal,  cordiforme.  —  Elytres  allongées,  planes,  très-parallèles,  arron- 
dies et  subîronquées  au  bout.  —  Pattes  médiocres;  les  deux  premiers 
articles  des  tarses  antérieurs  médiocrement  dilatés  chez  les  mâles;  le 

é 
montaniis,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  234  sq.  — polituSj,  Fald.  Faun.  ent.  Transe. 
I,  p.  100.  —  latipennis.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1844,  p.  451.  —  sericeus,  Fleiscli. 
Bull.  Mosc.  1829,  n^  4,  p.  69.  —  kamtschatkensis ,  Putzeys,  Stettin.  ent.  Zeit. 
loc.  cil   —  liopleurus,  infuscatus^  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n»  3,  p.  165. 

Esp.  africaines  :  T.  ruficepSj  pallipes,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  226. 

Esp.  américaines  :  T.  tibialis,  ruficrus,  flavipes^,  immunis,  similis j  Kirby, 
■paon.  Bor.  Amer.  p.  46  sq.  —  ferrugineus,  politus,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ent. 
p.  43.  —  brasiliensis,  minutissimus  Sahlb.  ActaFennica,  II,  p.  513.  — politus, 
angustatus,  Soliev  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  154. 

Pour  les  espèces  décrites  par  Sturm  dans  ses  Dcutschlands  Insekt.,  voyez 
Schaum,  Stettin.  ent.  Zeit.  1846,  p.  106. 

(1)  A.  SchmidHi,  Sturm,  loc.  cit.  pi.  103,  avec  beaucoup  de  détails.  —  Bi- 
ineckiij  Sturm,  ibid.  XIX,  p.  114. 

(2)  A.  Tellkampfii,  Erichs.  ia  Mullers  Arch.  f.  Anat.  u,  Pbysiol.  1844^ 
p.  384^  note. 


4«  des  mêmes  tarses  iViuni  d'une  épine  recourbée  en  dessous.  —  Corps 
très-plat,  allongé,  et  aptère. 

Une  seule  espèce  {A.  fulvescens)  compose  ce  genre,  que  la  plupart 
des  auteurs  n'ont  pas  admis,  mais  qui  me  paraît  présenter  des  carac- 
tères sutïisants  pour  l'être.  C'est  un  Irès-petit  insecte  d'un  fauve  uni- 
forme, commun  sur  les  côles  d'Angleterre  et  de  France,  et  qui  passe 
immergé  dans  la  mer,  sous  des  pierres,  le  temps  du  flux,  ainsi  que  l'a 
fait  connaître  Audouin  (i).  Je  ne  suis  pas  sûr  que  ses  tarses  antérieurs 
aient  dessquammules  en  dessous  chez  les  mâles, 

SECTION  IX.  Languette  libre  à  son  extrémilé.  —  Dernier  article 
des  palpes  de  forme  variable,  très-souvent  petit  et  acicufaire,  ou 
ovoïde,  renflé  et  acuminé  au  bout.  —  Elytres  entières.  —  Tarses 
des  mâles  de  forme  variable,  parfois  filiformes,  le  plus  souvent 
ayant  leur  !«■■  article  fortement  dilaté  et  /eS"  beaucoup  moins;  dans 
ce  dernier  cas  la  veslilure  de  celui-là  consistant  presque  toujours 
en  poils  et  en  squammules.  —  Crochets  des  tarses  simples. 

La  majeure  partie  des  espèces  de  celle  section  se  distinguent  nettC' 
ment  de  tous  les  Carabiques,  par  la  forme  remarquable  des  deux  arti- 
cles terminaux  de  leurs  palpes,  dont  le  dernier  est  très-pelit ,  grêle  . 
en  forme  d'alêne  et  paraît  comme  implanté  au  sommet  du  pénultième, 
lequel  est  très-grand  et  en  forme  de  toupie  renversée  et  allongée.  Mais 
ces  espèces  ne  peuvent  être  éloignées  d'autres  qui  ont,  au  contraire,  le 
dernier  article  de  ces  organes  très-développé,  renflé  et  aouminé  au 
bout  (Lachinophorcs,  Ega).  Celles-ci,  à  leur  tour,  se  rattachent  de  près, 
par  d'autres  caractères,  à  certains  genres  (Anchonoderds,  Callistcs), 
où  les  palpes  n'ont  rien  d'anormal ,  à  moins  qu'on  ne  regarde  comme 
telle,  la  pubescence  plus  ou  moins  abondante  qui  les  revêt.  11  en  ré- 
sulte que  la  section  se  divise  en  deux  tribus,  dont  la  première  la  rat- 
tache à  plusieurs  des  groupes  qui  précèdent ,  et  la  seconde  en  constitue 
le  type. 

Dernier  article  des  palpes  non  aciculaire  :  Anchonobérides. 
—  aciculaire  :  Bembi&udes. 


TRIBU  XXXVIl. 
ANCHONODÉRIDES. 

Languette  Irigone  ;  ses  paraglosses  en  général  recourbées  en  dedans. 
—  Palpes  pubescents  ;  leur  dernier  article  de  forme  variable,  jamais  aci- 

(1)  Voyez  son  travail  intitulé  :  «  Mémoire  sur  un  insecte  qui  passe  une  grand» 
partie  de  sa  vie  sous  la  mer;»  dans  les  Nouv.  Ann.  du  Muséum,  111,  p.l77. 


37-^  C  ARABIQUES. 

culaire.  —  Prothorax  fortement  rétréci  en  arrière.  —  Tarses  pubescents 
en  dessus,  grêles,  à  peine  dilatés  chez  les  mâles  (Callistus  excepté), 
simplement  garnis  de  poils  en  dessous. 

Les  éléments  de  cette  tribu  ont  été  jusqu'ici  dispersés  dans  des  groupes 
très-éloignés  les  uns  des  autres,  et  c'est  M.  De  Chaudoir  (i)  qui,  le 
premier,  a  reconnu  les  analogies  qui  les  rattaclient  entre  eux.  Ainsi  les 
Calustbs  ont  été  placés,  par  suite  de  la  dilatation  de  leurs  tarses  chez 
les  mâles,  parmi  les  Patellimanes,  les  Anchotsoderus  à  côté  des  Ancho- 
MENUS,  dont  ils  ont  un  peu  le  faciès,  les  Lasiocera,  dans  le  groupe  des 
Troncatipennes,  enfin  les  Lachnophorus,  les  Chalvbe  et  les  Ega, 
parmi  les  Bembidiides  ou  Subulipalpes  des  auteurs;  mais  cela  prouve 
seulement  que,  comme  de  coutume,  cette  tribu  a  des  rapports  avec  un 
grand  nombre  d'autres,  sans  cesser  pour  cela  de  constituer  un  groupe 
à  part. 

Tous  les  genres  qui  la  composent  sont,  à  part  les  Callistits,  étran- 
gers à  l'Europe  et  pour  la  plupart  propres  à  l'Amérique. 

I.  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire. 

a    Les  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  fortement 
dilatés  ;  le  2^  et  le  3e  carrés  :  Callistus. 

aa  Ces  mêfties  tarses  à  peine  ou  non  dilatés. 

Tête  faiblement  rétrécie  en  arrière  :  Anchonoderus^  Camptotoma. 
—   brusquement  rétrécie  en  arrière  :  Lasiocera. 
IL  Dernier  article  des  palpes  ovoïde,  renflé  et  très-acuminé  au  bout. 
Tête  faiblement  rétrécie  en  arrière  :  Lachnophorus. 
—  fortement  —  Chalyhe,  Ega. 

CALLISTUS. 

BoNEtLij  Observ.  ent.  part.  1;  Tableau  d.  Genres. 

Menton  concave,  assez  profondément  échancré,  muni  d'une  forte  dent 
médiane  aiguë.  —  Languette  très-allongée,  en  triangle  renversé  et  ar- 
rondie en  avant;  ses  paraglosse?  pas  plus  longues  qu'elle,  grêles,  libres 
à  leur  extrémité.  —  Lobe  externe  des  mâchoires  d'une  seule  pièce, 
obtus  et  arrondi  à  son  extrémité,  concave  en  dessous,  et  logeant  au  repos 
le  lobe  interne.  —  Palpes  médiocres,  grêles;  leur  dernier  article  ova- 
laire, subacuminé.  —  Mandibules  courtes,  peu  arquées,  aiguës.  — 
Labre  transversal,  faiblement  échancré.  —  Tête  courte,  subtriangulaire, 
un  peu  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  médiocres,  peu  saillants.  —  An- 
tennes filiformes,  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  à  l'f  article 
assez  gros,  2«  court,  3"  plus  long  que  les  suivants;  ceux-ci  égaux.  — 

(1)  Bull.  Mosc.  1850,  3^  p.  398.  Erichson  avait  déjà  signalé  les  rapports  qui 
existent  entre  les  Anchonoderus  et  les  Lachnophorus. 


ANCHONODÉRIDES.  375 

Prothorax  presque  aussi  long  que  large,  fortement  rétréci  en  arrière, 
tronqué  à  sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  aigus,  arrondi  sur  les 
côtés  en  avant;  son  bord  antérieur  faiblement  échancré.  —  Elylres  ré- 
gulièrement et  brièvement  ovales,  peu  convexes.  —  Pattes  grêles;  les 
trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  fortement  élargis  chez  les 
niàles;  le  l«i"  en  triangle  curviligne  ;  les  deux  suivants  carrés,  subégaux. 

Jusqu'ici,  comme  je  viens  de  le  dire,  on  a  placé  ce  genre  parmi  les 
Patellimanes,  à  cause  de  la  dilataliori  et  de  la  forme  des  tarses  anté- 
rieurs chez  les  mâles.  Je  crois,  avec  M.  De  Chaudoir,  que  sa  place  n'est 
pas  là,  mais  à  côté  des  Anchoîhodercs,  dont  il  a  presque  tous  les  carac- 
tères, sauf  les  tarses  en  question.  Il  suffit  de  placer  les  deux  genres  en 
regard,  pour  être  aussitôt  frappé  de  leur  extrême  ressemblance. 

Celui-ci  se  compose  en  ce  moment  de  sept  espèces  (1),  pour  la  plupart 
propres  à  l'Afrique  et  d'un  système  de  coloration  semblable,  consistant 
en  taches  noires  sur  un  fond  orangé  ou  blanchâtre  ;  toutes  sont  égale- 
ment de  petite  taille.  L'espèce  typique  (C.  lunatus),  qui  est  européenne, 
se  trouve  sous  les  pierres,  principalement  dans  les  endroits  un  peu  sec?. 

ANCHONODERUS. 
Reiche,  Rev.  zool.  1843,  p.  38. 

Menton  médiocrement  échancré ,  muni  d'une  dent  médiane  courte  et 
obtuse;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors  et  au  bout.  —  Languette 
en  triangle  renversé,  libre  au  bout;  ses  paraglosses  la  dépassant  médio- 
crement, arquées  au  côté  interne.  —  Palpes  hérissés  de  quelques  poils  ; 
leur  dernier  article  fusiforme  ;  le  pénultième  des  labiaux  et  le  2^  des  ma- 
xillaires allongés. — Mandibules  un  peu  saillantes,  larges,  arquées  et  acu- 
minées  au  bout.  —Labre  transversal ,  faiblement  échancré. — Tête  presque 
carrée  en  avant,  cylindrique  et  à  peine  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux 
gros  et  saillants.  —  Antennes  assez  longues,  filiformes,  à  l^""  article 
gros,  2e  court,  3^  un  peu  plus  long  que  les  suivants  ;  ceux-ci  égaux. — 
Prothorax  fortement  et  irrégulièrement  cordiforme,  à  peine  échancré  en 
avant,  tronqué  à  sa  base,  arrondi  sur  ses  côtés  antérieurs,  beaucoup 
plus  étroit  que  les  élytres.  —  Celles-ci  assez  courtes,  ovales,  entières 
et  arrondies  à  leur  extrémité,  médiocrement  convexes.  —  Pattes  grêles; 
tarses  pubescents;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  faiblement 
dilatés  chez  les  mâles,  garnis  de  longs  poils  en  dessous  :  1  en  carré-long, 

(1)  Esp.  européenne  :  C.  lunafus  auctor;  le  C.  gratiosus,  De  Chaud.  (Bull. 
-Mosc.  1844,  p.  807)  paraît  n'en  être  qu'une  légère  variété.  —  Esp.  de  la  Gui- 
née :  C.  quinquemaculatus,  Laferté,  Rev.  et  Mag.  d.  Zool.  1851,  p.  82. —  E^p. 
de  l'Afrique  australe  :  C.  quMriimstulni us ,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  215. 
—  elegans^  cuffer,  sexptistulntus,  Bohem.  lus.  Caffrar.  I,  p.  127.  —  Esp.  du 
nord  de  lllindostan  :  C.  coarrJotus ,  Laferté,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  IX, 
p.  230. 


37Ô  càrabiqt!bs. 

égalant  les  deux  suivants  réunis,  2  oblongo-ovale,  3  subtrigoné,  le  4«  un 
peu  bifide  au  bout,  le  dernier  très-long. 

M.  Reiche  a  établi  ce  genre  sur  quelques  espèces  de  la  taille  des  An- 
cnoMEisus,  mais  d'un  (acics  difïérenf,  quoique  voisin,  et  qui  s'en  éloi- 
gnent beaucoup  par  leur  système  de  coloration  très-varié,  la  forme  de 
leur  languette  et  celle  de  leurs  tarses.  Dejcan  avait  placé  dans  le  genre 
en  question  les  deux  espèces  qu'il  a  décrites.  Ces  insectes  sont  des 
parties  intertropicaîes  de  l'Amérique  du  Sud,  principalement  de  la 
Colombie;  on  en  connaît  une  dizaine  en  tout  (i). 

CAMPTOTOMA. 

Reiche,  Rev.  zool.  1833,  p.  40. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane  obtuse.  —  Palpes  ciliés,  grands, 
épais;  leur  dernier  article  cylindrique  et  tronqué  au  bout.  —  Mandi- 
bules arquées.  —  Labre  presque  carré,  arrondi  en  avant,  cachant  à 
peine  les  mandibules.  —  Tète  oblongue.  —  Yeux  gros ,  saillants.  — 
Antennes  moniliformcs,  à  t'"'  article  allongé,  2«  petit;  les  suivants  égaux 
et  épais.  —  Prolhorax  cordiforme,  avec  ses  angles  postérieurs  réfléchis. 

—  Elytres  subquadrangulaires,  médiocrement  allongées,  arrondies  et 
sinuées  au  bout,  striées.  —  Faciès  robuste. 

Tels  sont  les  caractères  assignés  par  M.  Reiche,  à  ce  genre  qui  m'est 
inconnu  en  nature  ;  la  pubescence  des  palpes  me  porte  à  croire  qu'il 
appartient  au  groupe  actuel,  comme  les  Aiscuonoderus  dont  il  semble 
Irès-voisin.  Il  ne  comprend  qu'un  petit  insecte  (C  Lebasii)  de  Co- 
lombie ,  d'un  noir-brunâtre ,  avec  les  palpes,  les  antennes  et  les  pattes 
testacès. 

LASIOCERA. 

Dej.  Sipedes  V,  p.  283. 

Menton  très-court,  faiblement  échancré,  trilobé;  le  lobe  médian 
simple,  égalant  presque  les  latéraux.  —  Languette  en  triangle  tronqué 
anlérieurtment;  ses  paraglosses  lui  adhérant  dans  toute  sa  longueur  et  la 
dépassant  un  peu.  —  Dernier  article  des  palpes  légèrement  ovalaire  et 
sul)a(?uniiné.  —  Mandibules  très  courtes,  presque  cachées  sous  le  labre. 

—  Celui-ci  transversal,  faibiomenl  échancré  en  avant.  —  Tête  courte, 
large,  brusquement  rétrécie  |joslcrieurement  en  un  col  court,  très- 
étroit.  —  Yeux  gros,  saillants.  ~  Antennes  un  peu  plus  longues  que  le 

(1)  Anchom.  dimidiaticornis,  Dej.  Spec.  III,  p.  125;  elegans,  Dcj.ibid.V, 
p.  725.  —  Anchom.  elegans,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  ent.  p.  25  [A.  eximius,  Dej. 
Cat.). — Anchonod.  apiccdis,  myops,  binotatus,  subœnens,  riigatus,  Reiclie,  loc. 
cit.  —  undafus,  unicolorj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  n°  2,  p.  398^ 


AXCHONODÉRIDES.  377 

prothorax,  grêles,  filiformes,  hérissées  de  longs  poils  à  partir  du  3«  ar- 
ticle ;  le  le""  plus  long  et  plus  gros  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux.  — 
Prothnrax  Ircs-convexe  antérieurement,  fortement  rétréci  et  un  peu 
prolongé  à  sa  base.  — ■  Elytres  beaucoup  plus  larges  que  lui,  parallèles, 
presque  planes,  tronquées  et  très-légèrement  écliancrées  au  bout.  — 
Pattes  médiocres;  tarses  allongés,  subfll  i  formes  ;  leur  1o^a^licle  nota- 
blement plus  long  que  les  autres,  le  4e  très-petit  et  bifiJe,  tous  pubes- 
cenls  en  dessus  et  garnis  de  longs  poils  en  dessous. 

Genre  ambigu,  placé  par  Dejean  à  la  suite  des  Casnonia,  dans  son 
groupe  des  Troncatipennes;  mais  la  forme  de  sa  languette,  dont  Dejean, 
suivant  son  usage,  n'avait  pas  parlé,  et  que  M.  De  Chaudoir  a  fait  con- 
naître, me  fait  croire  avec  ce  savant  entomologiste,  que  sa  place  est  ici. 
La  troncature  des  élytres  se  retrouve  chez  les  Lachnophorcs,  et  le  col 
de  la  tète  chez  les  Cdalybe  et  les  Ega. 

L'espèce  typique  [L.  nilidula)  est  un  très-petit  insecte  dy  Sénégal,  à 
couleurs  métalliques.  On  en  connaît  maintenant  deux  autres  de  Natal  et 
du  nord  de  l'Hiudoslan  (i), 

LACHNOPHORUS. 
Dej.  Species  Y,  p.  28. 

Menton  transversal,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane, médiocre  et  simple.  —  Languette  peu  saillante,  en  triangle  aigu; 
ses  paraglosses  un  peu  plus  longues  qu'elle,  assez  larges  et  recourbées 
en  dedans.  —  Dernier  article  des  palpes  ovalaire,  renflé,  terminé  en 
pointe  Irès-aiguë;  celui  des  maxillaires  beaucoup  plus  long  que  le  pé- 
nultième qui  est  obconique;  celui  des  labiaux  plus  court  que  le  pénul- 
tième qui  est  grêle  et  un  peu  arqué.  —  Mandibules  assez  saillantes,  ar- 
quées et  aiguës  au  bout.  —  Labre  en  carré  transversal,  presque  entier. 
—  Tête  triangulaire,  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  très-gros  et  très-sail- 
lants. —  Antennes  filiformes;  les  l'=^  3«  et  ¥  articles  un  peu  plus  longs 
que  les  autres,  le  2e  plus  court.  —  Prothorax  fortement  cordiforme,  un 
peu  renflé  antérieurement.  —  Elytres  oblongues,  légèrement  sinuées  ou 
tronquées  au  bout,  peu  convexes.  —  Pattes  assez  longues;  tarses  pubes- 
cents  ;  les  antérieurs  des  m;\les  inconnus  (2).  —  Corps  plus  ou  moins  pu- 
bescent. 

(1)  i.  gracilis,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  26;  de  Natal.  —  orientalis.  De 
Ctiaud.  Bull.  Mosc.  1850,  2,  p.  40.3;  de  l'Hindostan. 

(2)  Un  exemplaire  du  pallidipennis,  qui  fait  partie  de  ma  collection,  et  que 
je  crois  être  un  mâle,  a  les  trois  premiers  articles  de  ces  tarses  très-légèrement 
dilatés  :  le  l^^  subcylindrique,  faiblement  rétréci  en  arrière,  notablement  plus 
long  que  le  2"^,  dont  la  forme  est  à  peu  près  semblable;  le  3"  trigone;  le  4% 
presque  aussi  large  que  le  précédent,  est  cordiforme.  Par  suite  de  cette  faible 
dilatation,  ces  tarses  ont  une  analogie  réelle  avec  ceux  des  Anchonodekis  mâles. 


378  CARABIQtJES. 

Insectes  américains,  ressemblant  beaucoup  pour  la  plupart,  par  leur 
faciès,  aux  Tetragoxoderus,  mais  ayant  une  analogie  bien  plus  marquée 
avec  les  Anchonodercs  qui  précèdent.  J'en  ai  pris  dans  le  temps  quel- 
ques espèces  à  Cayennc,  non  aux  bords  des  eaux,  mais  sous  des  troncs 
d'arbres  abattus  dans  les  bois.  Celles  décrites  jusqu'ici  s'élèvent  à  une 
douzaine  (l). 

CHALYBE. 

De  Casteln.  Etud.  ent.  p.  92î 

Je  ne  connais  pas  ce  genre;  mais,  en  combinant  ce  qu'en  disent 
MM.  de  Castelnau  et  BruUé ,  les  deux  seuls  auteurs  qui  en  aient  publié 
les  caractères,  je  trouve  qu'il  ne  diffère  des  Ega  qui  suivent,  que  par  la 
forme  de  son  prolhorax  qui,  au  lieu  d'être  globuleux  en  avant,  puis 
rétréci  en  arrière,  est  plus  égal  en  dessus,  tout  d'une  venue,  et  muni 
d'un  bourrelet  latéral.  Il  ne  comprend  qu'un  petit  insecte  découvert  à 
Cayenne,  p*ar  M.  Leprieur,  et  que  M.  De  Castelnau  a  nommé,  en  consé- 
quence, C.  Leprieuri. 

EGA. 

De  Casteln.  Etud.  ent.  p.  93. 

Menton  transversal,  médiocrement  échancré,  muni  d'une  dent  mé- 
diane simple  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis  en  dehors.  —  Languette  trian- 
gulaire, libre  au  bout  ;  ses  paraglosses  plus  longues  qu'elle.  —  Palpes 
pubcscenls,  leur  dernier  article  ovalaire,  très-renflé,  terminé  en  pointe 
aiguë  (2),  plus  long  que  le  pénultième.  — Mandibules  saillantes,  étroites, 
peu  arquées,  très-aiguës  au  bout,  échancrées  au  côté  interne.  —  Labre 
transversal,  court,  faiblement  échancré.  —  Tête  subrhomboïdalc ,  aussi 
large  que  longue,  brusquement  et  fortement  rétrécie  postérieurement  en 
un  col  court.  —  Yeux  très-gros  et  très-saillants.  —  Antennes  allongées, 
grossissant  à  leur  extrémité,  à  1er  article  ovalaire,  assez  gros,  2-5  ob- 
coniques,  décroissant  graduellement,  6-10  plus  courts,  cylindriques,  11 
ovalaire,  aigu  au  bout. —  Prolhorax  allongé,  plus  étroit  que  la  tête,  for- 
tement rétréci  près  de  sa  base,  convexe  et  parfois  subglobuleux  en  avant. 
—  Elytres  du  double  plus  larges  que  le  prolhorax,  en  carré  long,  tron- 
quées au  bout,  ayant  avant  leur  milieu  un  sillon  transversal,  qui  les  fait 
paraître  élevées  à  la  base  et  en  arrière.  —  Pattes  allongées;  tarses  anté- 

(1)  L.  pilosuSj  piibescens,  Dej.  Species  V,  p.  29  sq.  —  rugosus^  Dej.  ibid. 
p.  857.  —  eleganhduSjMAnh.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  215.  —  lœvicolUs,  pallipes^ 
Reiclic,  Rev.  zool.  18 i3,  p.  179.  —  pnUklipennis,  Putzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d. 
Se.  d.  Liègn,  II,  p.  409.  —  impressus,  Brullé,  Ilist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  17i,  pi.  7, 
f.  4,  —  niger,  Liptinctatiis,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  245.  —  macnlatus, 
notatus,  signalipenniSj  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  2,  p.  400. 

(2)  M.  De  Castelnau  a  commis  (Etudes  ent.  loc.  cit.)  une  erreur  au  sujet  de 


BEWIBIDIIDES.  379; 

rieurs  simples  (i)  ;  leur  premier  article  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis.  — Corps  sveltc,  muni  <;à  et  là  de  quelques  longs  poils. 

Insectes  singuliers  et  très-remarquables,  rappelant  les  Amthiccs  par 
leur  forme  générale ,  et  les  Casixoma  de  la  famille  actuelle,  par  celle 
de  leurs  élytres.  M.  De  Caslelnau  les  a  placés  dans  son  groupe  des 
Bembidiiles,  quoique  le  dernier  article  de  leurs  palpes  ne  soit  pas  aci- 
culaire,  et  Solier,  parmi  les  Troncatipennes,  à  côté  des  Casinonia.  Mais 
leurs  rapports  avec  les  Lachovhorus  sont  manifestes,  et  les  raisons  qui 
militent  pour  faire  placer  ce  dernier  genre  ici,  sont  également  valables 
pour  eux. 

Ces  insectes  sont  petits,  de  formes  Irès-élégantcs,  ornés  de  couleurs 
agréables,  et  dit-on,  excessivement  agiles.  Ils  sont  répandus  depuis  le 
Brésil  moyen  jusque  dans  je  sud  des  Etats-Unis.  On  en  connaît  déjà 
cinq  espèces  (2). 


TRIBU  XXXYIII. 

BEMBIDIIDES. 

Languette  non  trigone  ;  ses  paraglosses  droites.  —  Palpes  glabres  ; 
leur  pénultième  article  en  forme  de  toupie  allongée  et  renversée;  le 
dernier  beaucoup  plus  grêle  et  le  plus  souvent  très-petit,  comme  im- 
planté sur  le  sommet  du  précédent.  —  Prothorax  de  forme  variable. 
—  Tarses  filiformes,  ou  ayant  chez  les  mâles  leur  l^r  article  très-grand, 
■en  carré  long,  presque  toujours  garni  de  squammules  en  dessous,  le 
2e  cordiforme,  un  peu  plus  large  que  les  deux  suivants. 

La  forme  des  deux  derniers  articles  des  palpes,  qui  a  valu  à  ces 
insectes  le  nom  de  Subulipalpcs ,  constitue  leur  caractère  essentiel.  Il 
est  tellement  tranché  qu'on  ne  peut  les  confondre  avec  aucun  autre 
groupe  de  Carabiques.  Tous  sont  de  petite  taille,  d'une  agilité  extrême, 
et  la  plupart  recherchent  les  bords  des  eaux. 

Sur  les  quatre  genres  qu'ils  forment,  un  seul  (Thalassobids)  -est 
étranger  à  l'Europe. 

ce  genre  et  du  précédent.  Il  a  pris  pour  un  article  distinct  la  pointe  qui  termine 
le  dernier  article  des  palpes,  bien  que  rien  ne  la  sépare  du  corps  de  l'organe. 

(1)  Parmi  plusieurs  exemplaires  que  je  possède  de  VEga  Sallei,  il  s'en  trouve 
un  qui  a  les  tarses  antérieurs  manifestement  plus  robustes^  quoique  tous  aussi 
cylindriques  que  chez  les  autres  exemplaires,  et  avec  les  mêmes  proportions 
relatives  entre  leurs  articles  ;  c'est  probablement  un  mâle. 

(2)  E.  foi-micaria,  Castefn.  loc.  cit.  —  onthicoides,  Solier,  Aun.  d.  1.  Soc. 
ent.  V,  p.  594.  —  Saillei,  Cheyrol.  Rev.  zool.  1839,  p.  ^OS.  —  inœquatiSj  Brullé 
iu  d'Orb.  Voy.  ent.  p.  -ti  —  œquatorUi,  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  2,  p.  405. 


380  CABABIQTTES. 

I.  Tarses  filiformes  dans  les  deux  sexes. 

Tète  munie  d'un  col  en  arrière  ;  des  yeux  :  Thalassobius. 
—   sans  col  en  arrière;  point  d'yeux  :  Anillus. 

II.  Les  deux  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des  mâles  dilaté». 
Le  premier  n'ayant  que  des  poils  en  dessous  :  Tachypus. 

—         ayant  des  poils  et  des  squammules  :  Bembidium, 

THALASSOBIUS. 
SoLiER  in  Gay^  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  156. 

Menton  subréniforme,  muni  d'une  dent  médiane  très-courte  et  bifide. 
—  Dernier  article  des  palpes  labiaux  aciculaire,  celui  des  maxillaires 
en  cône  allongé  ;  tous  beaucoup  plus  étroits  que  le  pénultième  qui  est  . 
renflé.  —  Labre  court,  largement  et  profondément  échancré.  —  Tête 
grosse,  subovale,  Irès-prolongée  en  arrière  des  yeux,  d'abord  en  con- 
servant sa  largeur,  puis  brusquement  rétrécie  en  un  col  court.  —  Yeux 
petits  et  presque  supérieurs.  —  Antennes  grossissant  légèrement  à  leur 
extrémité  ;  leur  3*^  article  notablement  plus  long  que  le  4",  mais  moins 
que  le  dernier  qui  est  renflé  et  ellipsoïde.  —  Prolhorax  subcordi forme, 
un  peu  échancré  en  avant,  tronqué  à  sa  base,  avec  les  angles  de  celle-ci 
coupés  un  peu  obliquement.  —  Elytres  subparallèles,  déprimées,  tron- 
quées en  arrière  et  ne  recouvrant  pas  complètement  l'abdomen.  —  Tous 
les  tarses  filiformes  et  courts. 

Par  la  forme  de  ses  palpes,  ce  genre  est  manifestement  un  Bembi- 
diide  ;  mais  ses  antennes,  la  petitesse  de  ses  yeux  et  ses  élytres  semblent 
le  rattacher  de  près  aux  Tuechcs  et  Aepus  de  la  tribu  des  Pogonides. 
D'un  aulre  coté,  si  les  deux  sexes  ont  les  tarses  filiformes  et  courts,  il 
s'écarte  de  ces  deux  groupes.  Solier  n'en  décrit  qu'une  petite  espèce 
{T.  leslaccus)  du  Chili,  qui  vit  constamment  sous  les  pierres  que  l'eau 
recouvre  à  la  haute  mer. 

ANILLUS. 

Jacquel.-Duval^  Ann.  d.  l.  Soc.  ent.  Série  2,  X,  p.  220. 

Menton  fortement  échancré.  muni  d'une  dent  médiane  simple.  — 
Languette  large,  membraneuse  ;  ses  paraglosses  droites,  la  dépassant 
un  peu.  —  Pénultième  article  des  palpes  renflé;  le  dernier  des  labiaux 
assez  long,  grêle  et  subulé;  celui  des  maxillaires  de  même  forme,  mais 
Irès-petil.  —  Mandibules  assez  fortes,  arquées,  très-aiguës  ;  la  droite 
munie  au  côté  inlerne  d'une  forte  dent,  la  gauche  d'une  échancrure 
correspondante.  —  Labre  un  peu  transversal,  largement  échancré  en 
avant.  —  Têie  oblongue,  plus  forte  chez  les  raâles  que  chez  les  fe- 
melles. —  Yeux  nuls.  —  Antennes  à  l"r  article  uii  peu  épaissi,  2-3 


SEMBIDIIDEâ.  381 

égaux,  obconiques,  les  suivants  ovalaires ,  moniliformeSi  —  Prothorax 
cordiforme.  —  Elytres  en  ovale  allongé ,  soudées.  ~  Tarses  simples 
dans  les  deux  sexes.  —  Corps  flnement  pubescent. 

Genre  qui  est  aux  Bembidiom  qui  suivent  ce  que  les  A>ophthalmcs 
sont  aux  Trechls.  La  forme  de  ses  palpes  le  rapproche  également  des 
Thalassobius  à  la  suite  desquels  je  le  place.  Il  est  établi  sur  un  petit 
insecte  {A.  cœcus)  trouvé  aux  environs  de  Bordeaux  et  de  Toulouse, 
sous  des  pierres  recouvertes  d'une  couche  épaisse  de  paille  en  décom- 
position; quoique  privé  d'yeux,  il  court  très-vile. 

TACHYPUS. 

(Megerle)  Dej.  Caf.  éd.  1,  p.  18  (1). 

Organes  buccaux  des  Bembididm.  —  Tète  triangulaire,  courte,  ré- 
trécie  en  arrière.  —  Yeux  très-gros  et  très-saillants,  globoso-ovales. 

—  Antennes  médiocres  ou  allongées,  sobfiliformes,  à  l»""  article  plus 
long  et  plus  gros  que  les  autres  ;  ceux-ci  subégaux,  le  2^  parfois  plus 
petit.  -^  Prothorax  fortement  cordiforme,  arrondi  sur  les  côtés  en  avant, 
sans  angles  distincts  ni  sillons  ou  dépressions  à  la  base  de  chaque  côté. 

—  Elytres  oblongues,  non  striées,  mais  simplement  rugueuses  et  plus 
ou  moins  fovéolées.  —  Tarses  des  Bembidicm,  avec  les  deux  premiers 
articles  chez  les  mâles  simplement  garnis  de  poils  en  dessous,  sans 
squammules:  le  !*"■  garni  de  longs  poils  très-fins  en  dedans.  —  Corps 
métallique,  finement  pubescent. 

Un  petit  nombre  d'espèces  européennes  (2)  composent  ce  genre.  Elles 
ressemblent  assez  aux  Elaphrcs  par  leur  couleur  métallique,  la  gros- 
seur de  leurs  yeux  et  la  sculpture  de  leurs  elytres;  aussi  Fabricius, 
Olivier,  Duftschraid,  etc.,  les  ont-ils  placées  dans  ce  dernier  genre.  La 
plupart  des  auteurs  récents  n'en  fout  au  contraire ,  à  limitation  de 
Dejean,  qu'une  division  des  Bembidium,  et  peut-être,  en  effet,  ne  de- 
vraient-elles pas  en  être  séparées,  malgré  leur  facics  très-différent,  si 
les  tarses  antérieurs  des  mcàles  n'étaient  pas  dépourvus  de  squammules 
en  dessous.  Ce  caractère  signalé  pour  la  première  fois  par  M.  Brullé 
(Hist.  Nat.  d.  Ins.  V,  p.  156),  me  parait  suffisant  pour  les  isoler. 

L'analogie  de  ces  insectes  avec  les  Lacunophorus  est  également  très- 
forte;  ils  ont  la  tête,  les  yeux,  le  prothorax  faits  comme  dans  ce  genre 
el  sont  également  pubescents,  quoique  d'une  autre  manière,  tandis  que 

(1)  Syn.  Elaphrus,  Fab.  Oliv.  etc. 

(2)  T.picipes^'paUipes,flavipes,  Dej.  Species  Y,  p.  190  sq.  — pictuSjKole- 
nati,  Melet.  ent.  I,  p.  80. — nebulosuSj,  Schaum,  Stettin.  Ent.  Zeit.  1845,  p.  403. 

Nota.  Les  Tachypus  properans,  acutus  et  chalceus  de  M.  Stephens  (111.  of 
Brit.  ent.  et  Man.  of  Prit.  Col.  p.  58)  n'appartiennent  pas  à  ce  genre^  maisau* 


382     '  cAnABiQtÉs. 

parnai  les  iiombreui  Bembidium  qui  sont  côîihus,  il  n'y  en  à  pas  un  seul, 

à  ma  connaissance  du  moins,  qui  ne  soit  glabre.  Ces  insectes  me  pa- 
raissent par  conséquent  former  le  passage  entre  ce  dernier  genre  et  les 
Lachnophorus. 

BEMBIDIUM. 

Latr.  Hist.  nat.  d.  Ins.  Vlll,  p.  221  (1). 

Menton  transversal,  ijiuni  d'une  dent  médiane  simple,  rarement  bi- 
fide ;  ses  lobes  latéraux  terminés  en  pointe  aiguë.  —  Languette  évasée 
et  tronquée  en  avant  ;  ses  paraglosses  la  dépassant  plus  ou  moins.  — 
Pénultième  article  des  palpes  très-grand,  en  cône  renversé,  souvent  un 
peu  arqué  ;  le  dernier  très-petit,  aciculaire.  —  Mandibules  médiocres, 
parfois  assez  saillantes,  arquées  et  aiguës  au  bout.  —  Labre  en  carré 
transversal,  entier  ou  très-faiblement  échancré., —  Tête  médiocre,  ova- 
laire,  légèrement  rétrécie  en  arrière.  —  Yeux  tantôt  médiocres,  tantôt 
assez  grands.  —  Antennes  de  longueur  vafiabie,  en  généra!  allongées, 
subfiliformes  ou  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité.  —  Prothorax  cor- 
diforme  ou  carré,  rarement  arrondi,  ayant  presque  toujours  deux  im- 
pressions basilaires  près  de  ses  angles  postérieurs.  —  Ëlytres  de  forme 
variable  ;  leurs  stries  très-souvent  en  partie  effacées.  —  Pattes  grêles  ; 
le  !<"■  article  des  tarses  antérieurs  des  mâ!es  très-grand,  dilaté  en  carré 
allongé  et  garni  de  poils  et  de  squammules  en  dessous  ;  le  2«  cordi- 
forme,  un  peu  plus  grand  que  les  suivants.  —  Corps  plus  ou  moins  dé- 
primé, glabre. 

Près  de  trois  cents  espèces  (2)  de  ce  genre  bien  connu,  sont  men- 

(1)  Syn.  BLEMts^  Tachys^  Ziegl.  Notaphus,  PERypnas,  Leja,  Lopha,  Meg. 
Dej.  Cat.  éd.  I,  p.  16  sq.  —  Ocydromus^  Frœl.  Dej.  Species  V,  p.  31.  —  Cijl- 
LEKUM,  Leacli^  Samouellc,  The  ent.  usef.  comp.  ed- 1,  p.  148.  —  Lymnoeum,  Ste- 
phens  lu.  of  Brit.  ent.  11^  p.  3.  —  PhilochthuSj  Stepliens,  ibid.  p.  7.  —  Ocys, 
Kirby,  Stepliens,  ibid.  p.  10.  —  Eudromos,  Kirby,  Fauua  Bor.  Amer.  p.  S5.  — 
Tachyta,  Kirby^  ibid.  p.  56.  —  Omala,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  p.  250.  —  Phyla, 
Motsch.  ibid.  p.  2G0.  —  Campa,  Motsch.  ibid.  p.  263.  —  Trachyplatys,  3Iolsch. 
ibid.  p.  270.  —  Odontium,  Hydrium,  Ochtiiedromus,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of 
the  Unit.  St.  p.  180  et  181.  —  Peuicojipsus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of 
New-York,  V,  p.  191. 

(2)  Le  Species  de  Dcjean  en  contient  113.  Une  bonne  Monographie  des  espèces 
européennes  et  du  nord  de  l'Afrique,  publiée  récemment  par  M.  Jacquelin- 
Duvnl  (Ann.  d.  1.  Soc  ont.  Séiie  2,  EX,  p.  441,  et  X,  p.  181),  n'en  renferme 
pas  moins  de  122,  plus  6  restées  inconnues  à  l'auteur.  La  liste  suivante  ne  Com- 
prend que  les  espèces  non  indiquées  dans  ces  deux  ouvrages. 

Esp.  asiatiques  et  silîériennes  :  B.  (Tùchys)  fallidulum,  (Notaphus)  apicole, 
{Peryphus)  bisigmdum,  dcpressunij  fraxator^  combustum,  dimidkitwn,  persi- 
cum,  Uvidipenne,  testaceipenne^  Ménétr.  Cat.  rais.  p.  136.  —  [Peryphus]  liici- 
dxm^  Fald.  Eauu.  ent.  ïraiisc.  I,  p.  109.  ■—  (TacJiys)  diabruchijs,  inœqmle. 


bëMbidiides.  '  38â 

lionnées  dans  les  auteurs,  et,  comme  cela  a  lieu  pour  tous  les  groupes 
nombreux,  on  l'a  divisé  en  un  assez  grand  nombre  d'autres  basés  sur 
les  modifications  qu'éprouvent  la  forme  générale,  le  prothorax,  les  an- 
tennes, les  stries  des  élytreS  et  même  les  couleurs.  Et  comme  ces  genres 
ne  se  correspondent  pas  entre  eux  dans  les  auteurs  qui  les  adoptent  ou 
qui  ne  les  regardent  que  comme  propres  à  grouper  les  espèces,  il  en  est  ^ 
résulté  une  très-grande  confusion. 

onomalunij  (Notaphus)  hamatunij,  (Peryphus)  Menetriesii,  {Leia)j,  mœoticum, 
Kolenati,  Melot.  ent.  I^  p.  72.  —  B.  gregarium,  brevicorne,  grandicolle,  globo- 
sum,  rugicepsj,  fasciatiini,  ovipenne,  basale,  Gotschii^  cyanewn^  substriatum, 
armeniacunij,  (Lopha)  tetrasemum,  tetragrammum.  Chaud.  Carab.  d.  Cauc. 
p.  193.  —  œruginosum,  Geblerij  petroswrij  Gebler,  Bull.  Mosc.  1833,  p.  246. 

—  planiusculunij  KuprianowUj,  bi-impressum,Ar-foveolatum,  Manli.  ibid.  1843, 
p.  216.  —  (Peryphus)  atrabadense.  Chaud,  ibid.  1844,  p.  452.  —  (Tochys)  sul- 
eifrons,  rubicundum,  cardioderuin j  decoloratum,  B.  inserticeps,  colchicttmj 
{Philochihus)  unicolor,  [Leia)  leucoscelis,  Chaudoirii,  B.  gidtulatum,  (Pery- 
phus) peliopterum_,  parallelipenne,  (Lopha)  lutiplaga,  B.  tetrustigma ,  subfas- 
ciatumj  Chaud,  ibid.  1850,  3,  p.  1G7.  —  azureum,  Gebler,  ibid.  1847,  p.  355. 

—  exignum,  elegantulum,  crenidatutn,  plaman^  tri-impressum,  amœnum, 
Sahlb.  Carab.  Ochotic.  p.  54.  —  (Peryphus)  punctatostrkdum,ovcdej  conforme, 
infuscatum,  transbaicalicum.  fuscomucidatum,  obliquemaculatum,  latum,  li- 
tigiosum,  cupreum,  difficile,  cœlestitmm,  (Oniala)  4-plagiutum,  angusticolle, 
axillare,  aterrimum,  atriptis,  thermarum,  (Leia)  dauricum,  difforme;,  eleva- 
tum,  luticolle,  (Phyla)  convexlusculum ,  pimctatillum ,  (Campa)  baicaUcum, 
(Notaphus)  prostratunij  fusciatum,  apicale,  tenebrosum,  pédestre,  (Trachy- 
platys)  sibiricum,  Bemb.  foveum,  conicicolle,  Motsch.  Ins.  d.  Sibér.  238. 

Esp.  de  rHimalaya  :  B.  indiciim.  Chaud.  Bull.  Mosc.  1850,  3,  p.  189. 

Esp.  africaines  :  B-  cupreum,  taciturnum,  Gory,  Ann.  d.  I.  Soc.  ent.  Il, 
p.  246.  —  lœtum,  concolor,  Brullé  in  Webb  et  Bcrthel.  Canar.  Ent.  p.  58.  — 
(Tochys)  apicale,  picinutn,  exiguum,  (Notaphus)  variegatiim,  sobrinurii, 
Bohcm.  Ins.  Caffi-ar.  I,  p.  228. 

Esp.  américaines  :  B.  aurichalcenm ,  Gory,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  II,  p.  24G.  — 
(PerypMis)  swdid^(^n,  scopxdinum,  rupicoln,  picipes,  concolorj,  (Eiidromus) 
nitidum,  (Tachyta)  piripes,  (Notaphus)  nigripes,  intermedium,  variegatum, 
Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  52.  —  variegatum,  tesscllafum,  terminale,  lati- 
colle,  discoideum,  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  ¥i.  —  (Tachys)  pulchellum, 
(Notaphus)  viridicolle,  Laferté,  Rev.  zool.  18il,  p.  45.  —  (Tachys)  sidcatum, 
B.  longipenne,  Reichei,centroplagiatHm,'9utzeys,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Liège, II, 
p.  411.  —  (Notaphus)  galapagoense,  Waterh.  Ann.  of  nat.  Hist.  XVl,  p.  21. 

—  (Notaphtis)  posticum,  (Leia)  semistriatum,  (Peryphus)  planum,  Haldem. 
Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p. 303.  —  lacustre,  (Ochthedromus)  salebra- 
ius,  purpurascens,  dilutùhim,  planatum,  longulum,  subœncum,  cordatum, 
umbratum,  œneicolle,  rapidum,  timidum,  pirlum,  frontale,  sulcatum,  trepi- 
dum,  (Perypinis)  cmdum,  gelidum,  substyirfiim,lucidum,perspicuum,fugax, 
(Tachys)  vivax,  dolosum,  anceps,  orcidfum,  (Tachyta)  scitulum,  corruscum, 
miuax,  {Blemûs)  œnescens,  J.  Le  Conte,  Geod.  Col.  of  tlic  Unit.  St.  p.  179. 

—  (Odontium)  carinatum,  (Ochthedromus)  bifossuldtwn,  sea-punctatum,  insu- 
latum,  laticoUe,  cip]proxmatVîm^  vonsentiiimm,  in^tinctum,  teesekHum, 


384  CABÂBIQCES< 

Ces  petits  insectes,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  fréquentent  presque 
tous  les  lieux  humides,  et  parmi  ceux  qui  vivent  au  bord  de  la  mer,  il 
en  est  qui  se  laissent  recouvrir  par  elle  au  moment  du  flux  (1).  Quel- 
ques-uns seulement  se  trouvent  sous  les  pierres  ou  les  écorces. 

La  plupart  habitent  les  contrées  tempérées  et  froides  de  l'ancien 
continent  ;  le  nouveau  en  possède  aussi  un  grand  nombre  sous  les 
mènes  latitudes.  Quelques  espèces  ont  été  découvertes  dans  l'Amérique 
du  Sud  et  en  Afrique,  aucune  jusqu'ici  dans  le  continent  indien  (sauf 
une  dans  mimalaya)  et  ses  archipels,  non  plus  que  dans  l'Australie. 


Noie. 

Say  a  publié  un  genre  que  personne  n'a  revu  depuis  lui  et  qui  est 
aussi  inconnu  aux  entomologistes  des  Etats-Unis  qu'à  ceux  de  l'Europe. 
11  présente  une  combinaison  de  caractères  si  singulière,  et  tellement  en 
dehors  de  tout  ce  qu'on  connaît  jusqu'ici  parmi  les  Carabiques,  que  je 
suis  obligé  de  le  mettre  simplement  à  la  fin  de  la  famille,  en  attendant 
qu'on  le  retrouve  et  qu'on  lui  assigne  sa  place  déOnitive. 


ARATHAREA. 

Say,  Trans.  ofthe  Amer.  Philos.  Soc.  New  Ser.  IV^  p.  411. 

Tête  grande,  plus  large  que  le  thorax,  rétrécie  en  arrière  à  sa  ré- 
union avec  ce  dernier.  —  Antennes  insérées  derrière  une  carène  ;  leur 
lef  article  beaucoup  plus  court  que  la  tète.  —  Labre  court,  bilobé; 
ses  lobes  divergents  ;  son  bord  antérieur  velu.  —  Mandibules  tres- 
saillantes, arquées,  aiguës,  munies  au  côté  interne  de  dents  saillantes 
et  aiguës.  —  Mâchoires  droites,  linéaires,  garnies  en  dedans  de  poils 
rigides.  —  Pénultième  article  des  palpes  maxillaires  dilaté  ;  le  dernier 
petit  et  aciculaire.  —  Lèvre  inférieure  terminée  par  deux  lobes  mem- 
braneux égaux  et  une  soie  latérale  robuste.  —  Palpes  labiaux  très- 
petits  et  grêles;  leur  article  terminal  un  peu  plus  court  et  plus  grêle 
que  le  précédent.  —  Menton  transversal,  simple,  sans  lobes  latéraux. 

ephippiger,  connivens,  angulifer,  aratum,  grandicolle,  vile^  dubitans,  crurale, 
mundum,  striola^  Mannerheimii,  trechiforme,  iridescens_,  [Pericompsus)  sella- 
tum,  lœtulum,  (Tachys)  obesulum,  anthrax,  rapax,  audax,  marginellum,  vit- 
tiger,  mordax,  virgo^  edax,  cotax,  vorax,  J.  Le  Conte^  Ann.  of  tlie  Lyc.  of 
New-York,  V,  p.  186.  —  (Ochihedromus)  planipenne,  axillare,  J.  Le  Conte  in 
Agass.  Lake  Super,  p.  211.  —B.  mandibulare,  Spinolœ,  chilense^maculatum, 
Derbesii,  elegans,  circuli forme,  ptinctigerum,  nigritum,  incertum,  margina- 
ttim,  Fischeri,  convexiusciilum,  inconstans,  Aubei,  Servillei,  Fabrkii,  melanch 
podes,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Cliile,  Zool.  IV,  p.  159. 

(1)  Voyez  Haliday,  Ent,  Mag.  IV,  p.  25J  {Cillenum  latérale). 


StJPPLÉMEîït.  38S 

•^Thorax  cylindrique,  tronqué  en  avant  et  à  sa  base.  —  Elytres  lar- 
gement tronquées  à  leur  extrémité.  —  Jambes  antérieures  simples; 
articles  des  tarses  simples,  subégaux  ;  le  l*^""  un  peu  plus  long  que  les 
autres  ;  leurs  crochets  simples,  sauf  ceux  de  la  dernière  paire  de  pattes 
qui  sont  pectines. 

La  plupart  de  ces  caractères  sont  ceux  d'un  Troncatipcnne  et  sem- 
blent rapprocher  le  genre  du  groupe  des  Odacanlhides  en  particulier; 
mais  il  s'en  éloigne  complètement  par  ses  jambes  antérieures  simples, 
le  dernier  article  des  palpes,  et  l'on  peut  même  dire  par  la  structure 
de  tous  les  organes  bui^caux.  Si  l'exactitude  de  Say  n'était  pas  aussi 
connue,  il  y  aurait  lieu  de  croire  qu'il  s'est  glissé  quelque  erreur  dans 
Ja  formule  générique  qui  précède. 

L'espèce  unique  {A.  Helluonis)  qui  compose  le  genre  est  un  petit 
insecte  d'un  peu  plus  de  trois  lignes  de  long,  d'un  fauve-rougeâtre  , 
avec  la  télé  noire  et  les  élytres  bleues.  Say  dit  ne  pas  se  rappeler  s'il 
l'a  pris  dans  les  Montagnes  rocheuses  ou  en  Pensylvanie ,  mais  il  pré- 
sume que  c'est  dans  ce  dernier  pays. 


SUPPLÉMENT. 


L'impression  de  ce  volume  était  très-avancée,  lorsque  j'ai  reçu  dô 
mon  savant  ami  M.  le  docteur  J.  L.  Le  Conte,  de  Philadelphie,  deux 
remarquables  Mémoires  récemment  publiés  par  lui  et  relatifs  à  la  fa- 
mille actuelle.  Dans  l'impossibilité  où  je  suis  de  les  fondre  dans  mon 
travail,  je  ne  puis  mieux  faire  que  d'en  donner  une  analyse  succincte 
sous  forme  de  supplément.  Le  lecteur  partagera  sans  doute  'le  regret 
que  j'éprouve  de  n'avoir  pu  profiter  des  idées  neuves  que  tous  deux 
contiennent. 

L 

Le  premier  de  ces  Mémoires,  non  en  date,  mais  par  son  importance, 
est  intitulé  :  Notes  sur  la  classification  des  Carabides  des  Etats- 
Unis  (1). 

L'Amérique  du  Nord  possédant  des  représentants  de  presque  tous 
les  groupes  de  Carabiques,  et  l'auteur  ayant  eu  soin  d'intercaler  dans 
la  série  ceux  qui  sont  étrangers  à  ce  pays,  son  travail  embrasse  en  réa- 
lité la  famille  entière. 

Après  quelques  observations  sur  les  diverses  classifications  proposées 
jusqu'à  ce  jour  pour  les  Coléoptères  carnassiers  terrestres,   M.  Le 

(1)  Extrait  des  Transactions  ofthe  american  fhilosophical  Society,  X,  1853, 
p.  363-403. 

Coléoptères.    Tome  l.  25 


386  CARABIQUES. 

Conte  les  divise,  comme  tout  le  monde,  en  deux  groupes  primaires  : 
les  Cicindélides  et  las  Carabidcs  ;  mais  aux  caractères  qu'on  assigne 
habituellement  à  chacun  d'eux,  il  en  ajoute  un  nouveau  emprunté 
aux  antennes.  Chez  les  Cicindélides,  ceS  organes  sont  insérés  sur 
le  front,  au-dessus  de  la  base  des  mandibules,  et  ont  constamment 
leurs  quatre  premiers  articles  glabres,  tandis  que  chez  les  Carabides 
leur  inseriion  a  Heu  en  arrière  et  au  niveau  de  la  base  des  mandibules, 
et  le  nombre  de  leurs  articles  glabres  n'a  rien  de  fixe  (i). 

Laissant  de  côté  la  première  de  ces  familles  à  l'arrangement  de  la- 
quelle il  n'a  rien  à  changer,  l'auteur  passe  aux  Carabides,  et,  après 
avoir  discuté  les  différents  groupes  dauslesquels  ils  se  résolvent,  arrive 
à  en  reconnaître  trois  primaires,  qu'il  élève  au  rang  de  Sous-familles 
sous  les  noms  de  Brachiniens,  Harpalicns  et  Scariliens. 

Les  caracières  sur  lesquels  reposent  ces  trois  Sous-familles,  sont  en 
très-petit  nombre  et  avaient  clé  négligés  jusqu'à  présent  par  tous  les 
entomologistes,  ou  leur  avaient  compièlement  échappé. 

Celui  des  Brachiniens  consiste  essentiellement  en  ce  que  leur  abdo- 
men se  compose  de  sept  segments,  à  la  différence  des  autres  Carabides 
qui  n'en  ont  jamais  que  six. 

Ceux  des  deux  autres  sous-familles  sont  basés  sur  la  forme  des  épi- 
mères  mésothoraciques  :  chez  les  Harpaliens  ces  pièces  sont  très- 
étroites  et  séparées  des  épisternums  dont  elles  dépendent  par  une 
suture  droite,  tandis  que  chez  les  Scariliens  elles  sont  plus  larges,  la 
suture  de  séparation  étant  en  même  temps  oblique  (21. 

Les  résultats  auxquels  ce  point  de  départ  a  conduit  M.  Le  Conte,  sont 
exposés  dans  le  tableau  suivant  (5)  : 

(1)  Cette  différence  dans  l'insertion  des  antennes  est  parfaitement  exacte  et 
ne  souffre  pas  d'exception,  que  je  sache.  M.  Le  Conte  fait  entrer,  en  outre, 
parmi  les  caractères  différentiels  des  deux  familles  le  nombre  des  segments 
abdominaux,  constamment  le  même  dans  les  deux  sexes  chez  les  Carabides, 
tandis  qu'il  varie,  sous  ce  rapport,  chez  les  Cicindélides.  Mais  il  y  a  des  excep- 
tions à  cette  règle  dans  cette  dernière  famille.  On  a  vu  plus  haut  que  les  Man- 
TicoRA  et  les  Megacephala,  par  exemple,  ressemblent,  à  cet  égard,  aux  Cara- 
bides. 

(2)  M.  Le  Conte  désigne,  sous  le  nom  d'épimères,  l'ensemble  des  épisternums 
et  des  épimères  du  mésothorax,  en  ayant  soin  de  prévenir  le  lecteur  de  ce  qui 
en  est.  Le  vrai  nom  était  parapleures  mésothoraciques^  qui  eût  fait  disparaître 
toute  ambiguïté  (Voyez  plus  haut  p.  3,  note  1).  Quant  aux  parapleures  du 
métathorax,  auxquelles,  à  l'imitation  d'Erichson,  j'ai  fait  jouer  un  rôle  de  pre- 
mier ordre,  M.  Le  Conte  les  relègue  sur  un  plan  secondaire,  tout  eu  les  faisant 
entrer  dans  la  caractéristique  des  familles.  Il  les  appelle  simplement  para- 
pleures et  dit,  comme  moi,  qu'elles  sont  appendiculées  lorsque  leurs  épimères 
sont  visibles.  Je  me  suis  conformé  à  son  langage  dans  le  tableau  dont  je  donne 
la  reproduction. 

(3)  Dans  le  mémoire  original,  ce  tableau  eu  forme  deux  que  j'ai  fondus  en- 


SDPPLÉMBIfT.  187 


GARABIDES. 

Antennes  insérées  à  la  base  des  mandibules  ;  leurs  articles  basilaires 
plus  ou  moins  glabres.  —  Languette  saillante  ;  ses  paraglosses  le  plus 
souvent  distinctes.  —  Abdomen  semblable  dans  les  deux  sexes. 

Socs-Fasi.  I.    BRACHINIENS. 

Abdomen  composé  de  sept  segments  dans  les  deux  sexes.  —  Epi- 
mères  mésolhoraciques  divisées  presque  diagonalement.  —  Parapleures 
appendiculées.  —  Jambes  antérieures  grêles,  cchancrées. 

Celte  sous-famille  n'est  pas  subdivisible  en  groupes  secondaires.  Des 
trois  genres,  Pheropsophcs,  Brachinus  et  Mastax  qui  la  composent, 
le  second  seul  est  représenté  dans  l'Amérique  du  Nord. 

Sôcs-Fam.  II.    HARPALIENS. 

Abdomen  composé  de  six  segments  dans  les  deux  sexes.  —  Epimères 
mésothoraciques  divisées  en  ligne  droite  ;  leur  partie  postérieure  très- 
étroite.  —  Parapleures  appendiculées.  —  Jambes  antérieures  échan- 
crées. 

A.    Dryptides. 

Jambes  antérieures  grêles  ou  élargies  au  bout,  non  épineuses  à  leur 
extrémité.  —  Les  quatre  premiers  articles  des  antennes  plus  ou  moios 
glabres.  —  Languette  dilatée  ;  ses  paraglosses  nulles.  —  Tarses  des 
mâles  garnis  en  dessous  de  rares  papilles,  quand  ils  sont  dilatés. 

a.    Galéritides. 

Tète  rétrécie  en  arrière.  —  Elytres  tronquées.  —  Jambes  antérieure» 
grêles.  —  l^""  article  des  antennes  allongé. 

A.   Tète  unie  au  thorax  par  un  col  grêle. 

Antennes  sétacées.  Galerita,  Fab. 

Antennes  filiformes;  leurs  art.  3-4  égaux  aux  suivants.   Zuphktm,  Latr. 

B    Tète  unie  au  thorax  par  un  col  assez  gros. 

Antennes  filiformes,  à  art.  3  plus  court  que  4  et  égal  à  2; 
tliorax  tronqué  à  sa  base.  DiàphorUs,  Dej. 

semble,  en  y  intercalant  en  même  temps  les  tableaux  synoptiques  des  genres  que 
M.  Le  Conte  a  placés  à  la  suite;  pour  plus  de  clarté,  les  caractères  des  genres 
nouveaux  et  l'indication  des  espèces  nouvelles  ont  été  rejetés  dans  les  notes.   , 


388  CAnABïtjcE?. 

Antennes  variables,  à  art.  2-4  égaux;  thorax  subpé- 
donculé  à  sa  base.  Thalpius,LtC.  (1). 

b.  Hclluonîdes. 

Tête  médiocfement  rétrécie  en  arrière.  —  Elytres  abrégées,  sub- 
tfonquées  au  bout.  —  Jambes  antérieures  comprimées  et  dilatées. 

Le  genre  Helluomorpha  a  seul  des  représentants  aux  Etats-Unis; 
M.  Le  Conte  en  décrit  deux  espèces  nouvelles  (2). 

c.  Morionidcs. 

Tête  médiocrement  rétrécie  en  arrière.  —  Elytres  entières.  — 
Jambes  antérieures  comprimées  et  dilatées. 

Genre  Morio. 

A  la  suite  de  ce  groupe  M.  Le  Conte  place  ceux  des  Apotomides  et 
des  Anlhiades,  qui  sont  étrangers  à  l'Amérique  du  Nord. 

d.  Panagéides, 

Tête  très-souvent  rétrécie  en  arrière.  —-Elytres  entières,  sans  points 
ocellés.  —  Jambes  antérieures  non  dilatées. 

Ce  groupe  n'était  représenté  jusqu'ici  dans  l'Amérique  du  Nord  que 
par  les  Panagœus  crucigerus  et  fasciatus  de  Say.  M.  Le  Conte  en 
ajoute  une  troisième  espèce,  sur  laquelle  il  établit  un  genre  nouveau 
qu'il  nomme  Eugnathds  (s). 

(1)  M.  Le  Conte  y  réunit  son  genre  Enaphorus  (voyez  p.  89)  ;  celui-ci  se 
compose  en  ce  moment  de  trois  espèces  :  Helluo  pygmœus  Dej.,  Diaphorus 
dorsalis  BruWé,  et  Enaphorus  rufulus  Lee.  olim. 

(2)  H,  ferruginea^  texana,  Lee.  loc.  cit.  p.  373. 

(3)  Edgna'thus^  Lee.  loc.  cit.  p.  375.  —  Tête  obtuse,  non  rétrécie  en  arrière. 
—  Mandibules  épaisses,  dilatées,  concaves  en  dessus,  fléchies  à  leur  extrémité 
et  obtuses.  —  Labre  petit,  placé  entre  les  mandibules,  transversal,  arrondi  en 
avant.  — Palpes  assez  longs;  leur  dernier  article  ovale  et  tronqué.  —  Prothorax 
graduellement  et  fortement  rétréci  en  arrière.  —  Abdomen  pédoncule,  distant 
du  thorax. 

E.  distindus,  Haldem.  in  Stansbury's  Expedit.  to  Utah;  Append.  C.  p.  373; 
des  environs  de  Santa-Fé,  dans  le  Nouveau-Mexique. 

Le  nom  d'EucNATHUs  devra  être  changé,  ajant  déjà  été  employé  par  Schœnherr 
pour  un  genre  de  Curculionides,  et  antérieurement,  par  M.  Agassiz,  pour  des 
Poissons, 


iDPPLÉUSXt, 


B.    Ptérosxichides. 

Jambes  antérieures  grêles,  à  peine  épineuses,  ou  élargies  et  épi-' 
heuses  à  leur  extrémité.  —  Les  trois,  rarement  les  quatre  premier^ 
articles  des  antennes  glabres.  —  Paraglosses  de  la  languette  distinctes, 
—  Tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés ,  garnis  en  dessous  de  papilles 
en  séries. 

e.    Lachnophorides. 

Télé  rétrécie  en  arrière.  —  Thorax  pédoncule.  —  Elytres  à  peine 
tronquées  ;  leur  9"  strie  prolongée  en  arrière  jusqu'à  la  suture.  — > 
Palpes  acuminés  au  bout.  —  Jambes  antérieures  grêles;  crochets  des 
tarses  simples  ;  tarses  non  dilatés  chez  les  mâles. 

L'Amérique  du  Nord  ne  possède  jusqu'ici  que  les  deux  genres 
Lacunopuorus  et  Ega. 

f.     Odacanlhides. 

Tête  rhomboidalc,  rétrécie  en  arrière. — Thorax  allongé. —  Elytres 
tronquées  ou  subtronquées  au  bout.  —  Palpes  labiaux  filiformes.  -^ 
Jambes  antérieures  grêles;  crochets  des  tarses  variables. 

Deux  genres  seulement  :  Casnonia  et  Leptotbacuelcs. 

g.     Lébiides. 

Tête  souvent  rétrécie  en  arrière.  —  Elytres  fortement  tronquées.  — 
Jambes  antérieures  grêles;  crochets  des  tarses  variables. 

Section  \.  Menton  à  dent  médiane  indistincte,  voilée  par  une 
membrane  basilaire.  —  Espèces  vivant,  pour  la  plupart,  sur  les 
plantes. 

A   Tarses  dilatés,  spongieux  en  dessous  ;  tliorax  tronqué 

à  sa  base.  Plochionus^De], 

Tarses  dilatés,  spongieux  en  dessous  ;  thorax  pédon- 
cule à  sa  base.  Lebia^  Latr. 

B   Tarses  filiformes;  thorax  pédoncule.  Didetus,  Gen.  n.  (1). 

(1)  DiDETUS,  Lee.  loc.  cit.  p.  377.  —  Tête  arrondie  en  arrière  des  yeux,  ré- 
trécie à  sa  base  en  un  col  cylindrique  grêle.  —  Labre  ample,  arrondi  en  avant, 
recouvrant  presque  les  mandibules.  —  Palpes  maxillaires  du  double  plus  longs 
que  les  labiaux';  leur  dernier  article  presque  deux  fois  aussi  grand  que  le  pré- 
cédent,  :  légèrement_oyale_et  acuminé.  —  Antennes  filiformes,  à  articlesjsub- 
égâûxjïë^e UQ  peu  plus  courrque"les"aïïtres,"l-3 très-glabres^ 4 médiocremeût 


195  CARABIQUES. 

Tarses  filiformes;  thorax  élargi  et  tronqué  en 
arrière.  Nemotarsus,  Gen.  n.  (1). 

Section  II.  Menlon  comme  dans  la  section  précédente  ;  tête  à 
peine  rélrécie  en  arrière  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
le  plus  souvent  acuminé.  —  Espèces  vivant  à.  terre  sous  les  pierres 
ou  les  feuilles,  accidentellement,  sous  les  écorcçs. 

A  Palpes  labiaux  cylindriques. 

Jambes  intermédiaires  épinquses  j  thorax  tronqué 
à  sa  base.  Tetragonoderus,  Dej. 

Jambes  intermédiaires  non  épineuses;  thorax  tronqué 

à  sa  base. 

Menton  denté;  crochets  des  tarses  pectines.  Coptodera,  Dej. 

Menton  inerme;  —  Dromius,  Bon. 

—  à  peine  denté;  crochets  des  tarses  simples.      Apristus,C\vdi\xà. 

Thorax  lobé  à  sa  base  ;  crochets  des  tarses  subpec- 
tinés.  Metabletus,  Schmidt. 

B  Palpes  labiaux  épais  ;  crochets  plus  ou  moins  pecti- 
nes. Axinopalpus,  Lee. 

Section  III.  Menton  muni  d'une  forte  dent  médiane;  palpes  met' 
xillaires  toujours  tronqués  au  bout  ;  le  dernier  des  labiaux 
dilatés;  tête  à  peine  rélrécie  en  arrière.  -=-  Espèces  vivant  sous 
les  pierres  ou  les  écorces. 

A  Crochets  des  tarses  dentés. 

Thorax  lobé  à  sa  base;  palpes  labiaux  robustes.         Apenes,  Lee, 

—  tronqué  à  sa  base;  palpes  labiaux  robustes.       Glycia,  Chaud. 

—  —  palpes  labiaux  médiocres; 

pubescent.  —  Thorax  court,  cordiforme,  très-rétréci  en  arrière,  très-briève- 
ment pédoncule  et  tubuleux  à  sa  base.  —  Elytres  tronquées  à  leur  extrémité. — 
Pattes  grêles,  allongées;  éperons  des  jambes  obsolètes;  crochets  des  tarses 
simples;  les  deux  premiers  articles  des  tarses  postérieurs  allongés. 

D,  flavipes  Lee;  de  la  Louisiane. 

(1)  Nemotarsus,  Lee.  loc.  cit.  p.  377.  —  Tête  arrondie  en  arrière  des  yeux -et 
fortement  rélrécie  en  un  col  grêle  cylindrique.  —  Labre  carré.  —  Palpes 
maxillaires  du  double  plus  longs  que  les  labiaux;  leur  dernier  article  du  double 
pli^S  long  que  le  précédent,  conique,  acun^iné;  celui  des  labiaux  légèrement 
ovale  et  aigu.  —  Menton  muni  d'une  grande  dent  médiane  peu  distincte.  —  An- 
tennes filiformes;  leurs  articles  égaux,  sauf  le  2",  qui  est  de  moitié  plus  court 
que  les  autres.  —  Thorax  semi-circulaire,  tronqué  à  sa  base.  —  Elytres  tronquées 
au  bout.  —  Pattes  grêles,  longues;  éperons  des  jambes  allon'gés;  crochets  des 
tarses  fortement  pectines;  tarses  filiformes;  les  quatre  premiers  articles  des 
postérieurs  décroissant  graduellement. 

N.  ele^an^  Lee,  espèce  de  pçtile  taille,  aj^ant  le  faciès  d'un  PLOCHipîiCS. 


SUPPLÉMEXT.  391 

4"  article  des  tarses  bilobê.  Calleîda,  Dej; 

Thorax  tronqué  k  sa  base;  palpes  labiaux  médiocres; 
4«  article  des  tarses  triangulaire.  Cymindîs,  Latr. 

B  Crochets  des  tarses  non  dentés  ;  thorax  tronqué  à  sa  base.  Philotechnus,  Lee. 
h.     Trcchides. 

Tête  non  rélrécie  en  arrière.  — Elytres  entières;  leurS^  strie  inter- 
rompue. ~  Jambes  antérieures  de  forme  variable  ;  crochets  des  tarses 
simples.  —  Les  articles  basilaires  des  antennes  souvent  glabres. 

Genres  :  Trechtjs,  Epaphics,  Tachys. 
i.    Platynides. 

Tête  non  rélrécie  en  arrière.  —  Elytres  non  tronquées  au  bout; 
leur  S°  strie  entière.  —  Jambes  antérieures  grêles  ;  crochets  des  tarses 
variables. 

Les  genres  qui  rentrent  dans  ce  groupe,  lequel  correspond  mani- 
festement aux  Anchoménides  des  auteurs,  ne  sont  pas  indiqués.  M.  Le 
Conte  se  borne  à  remarquer  qu'on  les  a  trop  mullipliés,  et  surtout 
qu'on  a  attaché  trop  d'importance  aux  dentelures  des  crochets  des 
tarses. 

A  la  suite  de  ce  groupe  l'auteur  place  celui  des  Sténomorphides,  qui 
est  étranger  aux  Etals-Unis. 

k.    Pléroslichides  vrais. 

Tête  non  rélrécie  en  arrière.  —  Elytres  non  tronquées  postérieure- 
nicnt;  leur  8«  strie  entière.  —  Jambes  antérieures  épaisses  et  épi- 
neuses à  leur  extrémité.  —  Menton  muni  d'une  dent  médiane.  —  Corps 
glabre. 

Genres  :  Evakthkus  Lee,  Pterostichus  Bon.,  Lophoglossus  Lee, 
HoLciopHORcs  Lee,  Loxandrus  Lee,  Poficims  Bon.,  Myas  Dej., 
Amara  Bon.  (1). 

.    C.     Harpaudes. 

Jambes  antérieures  épaissies  au  bout  et  plus  ou  moins  épineuses. 
—  Les  deux  premiers  articles  des  antennes  glabres.  —  Paraglosses  de 
la  languette  distinctes.  —  Tarses  des  mâles  variables. 

1.    Harpalides  vrais. 
Abdomen  non  pédoncule. 

(1)  Pour  ces  genres,  sauf  les  deux  derniers,  voyez  la  seconde  partie  de  ce  sup- 
plément. 


m 


CARABIOtJES. 


Section  I,    Tarses  antérieurs  des  mâles  non  dilatés;  pattes  sub' 

fouisseuses. 

A  Jambes  antérieures  subdentées.  Noihopus,  Lee. 

B   Toutes  les  jambes  dilatées  au  bout.  Geopinus,  Lee. 

C  Jambes  simples;  menton  denté.  Cratacanthus,  Dej, 

—  —     inerme. 

Labre  échancré  ;  les  quatre  !«"  articles  des  tarses 
postérieurs  égaux.     »  Cratognathus,  Dej. 

Labre  entier;  les  quatre  1ers  articles  des  tarses  pos- 
térieurs égaux.  Agonoderus,  Dej. 

Labre  entier;  ces  mêmes  articles  décroissant  gra- 
duellement. Discoderus,  Gen.  n.  (1). 

Section  II.     Tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés  ^  spongieux  en 
dessous. 


À.   Languette  élargie  en  avant;  ses  paraglosses 
grêles,  assez  longues  ;  menton  inerme. 

B   Languette  non  élargie  en  avant,  tronquée  ou 
subtronquée. 

G  Paraglosses  grêles,  recourbées,  aussi  longues 
que  la  languette. 

Menton  inerme. 

Menton  muni  d'une  dent  médiane. 

b  Paraglosses  larges,  arrondies,  plus  longues 
que  la  languette. 

Menton  inerme. 

—      muni  d'une  dent  médiane. 


Anisodactylus,  Dej. 


Xestonotus,  Gen.  n.  (2). 
Spongopus,  Lee. 


Amphasia,  Newm. 
Eurytrichus,  Lee . 


(1)  Discoderus,  Lee.  loc.  cit.  p.  .ISl.  — Tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés  ; 
jambes  intermédiaires  arquées  et  fortement  denticulées  au  côté  interne  dans  le 
même  sexe. 

A  part  ces  caractères  sexuels,  rien,  ajoute  M.  Le  Conte,  ne  distingue  ce  genre 
des  Selonophorus.  Il  se  compose  de  deux  espèces  :  Selenophorus  paralleius, 
Haldem.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  I,  p.  302,  et  Sel.  tenebrosus,  Lee. 
Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  IV,  p.  391. 

(2)  Xestonotus,  Lee.  loc.  cit.  p.  383.  —  Ce  genre  est  établi  sur  le  Seleno- 
fhorus  lugubris  Dej.  et  ne  diffère  des  Anisodactylus  que  par  sa  languette. 


SDPPLÉMENT.  393 

Section  III.    Tarses  antérieurs  des  mâles  dilatés,  garnis  en  des- 
sous de  deux  rangées  de  papilles, 

A  Languette  grêle,  sublinéaire;  ses  paraglosses  un 
peu  plus  grandes  qu'elle,  planes. 

Menton  inerme;  1"  article  des  tarses  antérieurs 

allongé.  GymndropuSjhe], 

Menton  inerme  ;  les  quatre  premiers  articles  des 

tarses  antérieurs  égaux.  SelenophoruSj  Dej, 

B   Languette  tronquée,  libre;  ses  paraglosses  aussi 
longues  qu'elle. 

Languette  dilatée  en  avant;  ses  paraglosses  planes; 
menton  inerme.  Pangus,  Ziegl.  (1). 

Languette  à  peine  dilatée;  ses  paraglosses  renflées; 
menton  denté.  Harpalus,Lsdr. 

C    Languette  tronquée,  libre,  plus  courte  que  ses 
paraglosses. 

Menton  fortement  denté  ;  labre  tronqué.  Bradycellus,  Er. 

—      inerme. 

Antennes  filiformes  ;  élytres  arrondies  à  leur  ex- 
trémité. Stenolophus,  Dej. 

Antennes  moniliformes  ;  grossissant  à  leur  extré- 
mité. Trechichus,  Gen.  n.  (2). 

Antennes  filiformes;  élytres  tronquées  en  arrière.    Eucœrus,  Gen.  n.  (3), 
Les  Dilomides  prennent  place  à  la  suite  de  ce  groupe. 

(1)  Une  espèce  nouvelle  :  P.  testaceus  Lee.  loc.  cit.  p.  385;  de  l'Illinois. 

(2)  Trechichus,  Lee.  loc.  cit.  p.  386.  —  Palpes  allongés,  acuminés.  —  Les 
quatre  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  légèrement  dilatés  chez  les  mâles., 
—  Strie  marginale  des  élytres  entière.  —  Labre  carré  et  plane.  —  Menton 
inerme.  —  Antennes  aussi  longues  que  la  tète  et  le  thorax;  leurs  articles  2-3 
égaux,  les  suivants  plus  épais,  un  peu  moniliformes, 'augmentant  très-légère- 
ment en  longueur.  —  Thorax  subtrapézoide,  rétréci  en  arrière,  avec  ses  angles 
obtus.  —  Elytres  largement  arrondies  à  leur  extrémité,  à  peine  striées;  leur  3« 
intervalle  portant  trois  points;  la  8»  strie  entière  et  atteignant  presque  la  suture. 

T.  umbripennis  (itjMllipennis  de  la  Caroline;  insectes  ayant  l'aspect  de  très- 
petits  Trechus. 

(3)  Euc/ERUS,  Lee.  ibid.  —  Forme  générale  entièrement  semblable  à  celle 
des  Trechus,  excepté  que  les  élytres  sont  largement  tronquées  en  arrière,  avec 
la  S»  strie  entière  et  la  9"  prolongée  presque  jusqu'à  la  suturale.  — Paraglosses 
plus  longues  que  la  languette,  acuminées  au  bout.  —  Menton  inerme.  —  Der- 
nier article  des  palpes  acuminé;  le  dernier  article  des  maxillaires  à  peine  plus 
long  que  le  précédent.  —  Antennes  filiformes  ;  leur  1^  article  seul  glabre  et 
brillant  ;  tous  égaux,  sauf  le  2^,  qui  est  de  moitié  plus  court.  —  Thorax  arrondi, 
légèrement  cordiforme,  rétréci  en  arrière,  avec  un  court  et  large  lobe  au  milieu 


394  CARABIQCES. 


D.    Chlémdes. 

Jambes  antérieures  plus  ou  inoins  élargies.  —  Les  trois  premiers 
arlicles  des  antennes  glabres.  ~  Les  articles  des  tarses  antérieurs  des 
mâles  spongieux  eu  dessous.  —  Paraglosses  de  la  languette  distinctes. 

•»  ra.    Licinides. 

Labre  impressionné.  —  Menton  inerme.  —  Elytres  avec  des  points 
ocellés. 

Genres:  Badister  (i),  Diplochila  (Rembcs),  Dicoeltjs  (2). 
n.     Chîénides  vrais. 

Labre  plane.  —  Menton  denté.  —  Elytres  avec  des  points  ocellés. 
—  Corps  pubescent. 

Les  genres  américains  sont  :  Atbancs  Lee,  Ecrydactvlcs  Laferté, 
Chl^nius  Bon.,  Dinodes  Bon. 

0.    Oodides. 

Labre  plane.  —  Menton  denté.  —  Des  points  ocellés  contigus  aux 
bords  latéraux  des  elytres. 

A  Tous  les  tarses  velus  en  dessous.  Lachnocrepis.  Gen.  n.  (3). 

B  Tarses  postérieurs  glabres  en  dessous. 

a  Les  quatre  premiers  articles,  des  tarses  anté- 
rieurs des  mâles  dilatés;  corps  ponctué.        Anatrichis,  Gen.  n.  (4). 

de  sa  base,  —  Pattes  grêles;  éperons  terminaux  des  jambes  distincts;  tarses 
postérieurs  allongés. 

E.  varicornis  Lee.  loc.  cit.  p.  387;  espèce  de  petite  taille^  originaire  de  la 
Nouvelle-Orléans. 

(1)  B.  macuUitus  Lee.  loc.  cit.  p.  387^  n.  sp. 

(2)  D.  costcdus,  crenatus,  Lee.  loc.  cit.  p.  389,  n.  sp. 

(3)  Lachnocrepis,  Lee.  loc.  cit.  p.  391. —  Corps  en  ellipse  allongée,  plane.  — 
Mandibules  aiguës,  saillantes.  —  Labre  presque  carré,  légèrement  échancré  en 
avant.  —  Menton  muni  d'une  forte  dent  médiane.  —  Palpes  grêles,  assez  longs; 
leur  dernier  article  légèrement  ovale,  plus  long  que  le  précédent.  —  Tous  les 
tarses  assez  robustes,  très-pubescents  en-dessous;  le  l'^''  article  des  postérieurs 
allongé,  les  S"  et  4"=  égaux,  le  2^  d'une  longueur  intermédiaire;  les  quatre  pre- 
miers articles  des  antérieurs  médiocrement  dilatés  chez  les  mâles,  carrés,  plus 
longs  que  larges^  le  4«  un  peu  plus  étroit  que  les  autres.  —  Afitennes  grêles, 
tiliformes. 

M.  Le  Conte  rapporte  à  ce  genre  VOodftS  paraWe^MS  Say,  Trans.  ofthe  Amer, 
phil.  Soc.  IV,  p.  420. 

(4)  AXA.TRICHIS,  Lee.  loc,  cit  p.  391.  —  Corps  elliptique,  acuminé  en  avant, 


SUPPLÉMENT.  395 

b  Les  trois  premiers  articles  des  tarses  anté-  « 

rieurs  des  mâles  dilatés;  corps  lisse  en 
dessus. 

Antennes  filiformes,  grêles.  Oodes,  Bon. 

—       assez  robustes,  comprimées.  Evolenes,  Gen.  n.  (1), 

Socs-Fam.  III.    SGARITIENS. 

AlDdomen  composé  de  six  segments  dans  les  deux  sexes.  —  Epi- 
mères  mésolhoraciques  divisées  par  une  suture  diagonale.  —  Para- 
pleures  souvent  non  appendiculées,  —  Jambes  antérieures  souvent 
simples. 

E.      OzÉNXDES. 

Parapleures  appendiculées.  —  Jambes  antérieures  échancrées,  tron- 
quées au  bout.  —  Paraglosses  très-larges,  connées,  distinctes.  —  An- 
tennes insérées  sur  les  côtés  du  front. 

p.    Pseudomorphides. 

Elytres  tronquées,  à  bords  latéraux  continus. 
Genre  :  Psecdomorpha  Kirby. 

p'.     Ozénides  vrais. 

Elytres  entières,  à  bords  latéraux  interrompus  par  un  repli. 

Jusqu'ici  aucune  espèce  de  ce  groupe  n'a  été  trouvée  dans  le  terri- 
toire des  Etals-Unis.  M.  Le  Conte  en  parle  d'après  une  espèce  nou- 

ponctué.  —  Mandibules  aiguës,  saillantes.  —  Labre  petit,  presque  carré.  —  Men- 
ton muni  d'une  forte  dent  médiane.  —  Languette  dilatée  au  bout  et  tronquée.  — 
Antennes  grêles,  filiformes.  —  Palpes  grêles,  assez  longs;  le  dernier  article  des 
maxillaires  presque  du  double  plus  long  que  les  autres.  —  Tarses  postérieurs 
non  pubescents  en  dessous,  mais  ciliés  sur  les  côtés.  — Les  quatre  premiers  ar- 
ticles des  tarses  antérieurs  des  mâles  légèrement  dilatés,  oblongs,  graduelle- 
ment plus  étroits,  spongieux  en  dessous;  jambes  intermédiaires  obliquement 
échancrées  au  côté  interne  dans  le  même  sexe. 

Le  type  est  YOodes  minutus  Dej. 

(1)  Evolenes,  Lee.  loc.  cit.  p.  392.  —  Corps  elliptique,  lisse.  —  Antennes  assez 
courtes,  subcompriraées.  —  Palpes  fdifoimes ;  le  dernier  article  des  maxillaires 
plus  du  double  plus  long  que  les  autres.  —  Menton  muni  d'une  courte  dent 
médiane.  —  Languette  dilatée  et  arrohdie  àson  extrémité.  —  Jambes  antérieures 
assez  larges;  leur  épine  an té-apicale  très-longue;  les  intermédiaires  fortement 
épineuses;  tarses  non  pubescents  en  dessous;  Il's  trois  premiers  articles  des  an- 
térieurs fortement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  l"  triangulaire,  les  deux  suivants 
transversaux^ 

M.  Le  Conte  rapporte  à  ce  genre  VOodes  exdratus  Dej.,  et  une  espèce  nou- 
velle, E.  impressa. 


â96  ËÀitABIQUES. 

velle,  originaire  du  Mexique,  et  qu'il  suppose  devoir'  un  jour  se  re- 
trouver au  Texas  ;  il  la  place  dans  le  genre  Physea  BruUé  (i). 

A  ia  suite  de  ce  groupe  l'auteur  range,  mais  avec  doute,  celui  des 
Siagonides  qui  est,  comme  on  sait,  propre  à  l'ancien  continent. 

F.    Bkoscides. 

Parapleures  variables.  —  Jambes  antérieures  tronquées  et  èchan- 
crées  au  bout.  —  Languette  dilatée  ;  ses  paraglosses  grêles,  rarement 
allongées.  —  Les  quatre  premiers  articles  des  antennes  glabres.  —  Mâ- 
choires non  épineuses  à  leur  base. 

q.     Psydrides. 

Jambes  antérieures  échancrées  et  tronquées.  —  Parapleures  appen- 
diculées.  —  Prosternum  non  saillant. 

Genres  :  Psydrus  et  Haplochile  Lee. 
F.     Mélriides. 

Jambes  antérieures  échancrées  et  tronquées.  —  Parapleures  appen- 
diculées.  —  Prosternum  saillant  en  arrière. 

(lenre  :  Metrius  Eschsch. 

r".     Broscides  vrais, 

Parapleures  appendiculées.  —  Proslernum  non  saillant  en  arrière. 

—  Thorax  pédoncule. 

L'Amérique  du  Nord  ne  possède  aucun  représentant  de  ce  groupe. 
s.     PromécognaUudes. 

Parapleures  non  appendiculées.  —  Jambes  antérieures  échancrées  et 
tronquées  au  bout.  —  Prosternum  non  saillant  en  arrière.  —  Labre 
court,  sinué. 

Genre  :  PuoMECoo'.vxnus  Chaud. 

G.      SCAKITIDES. 

Parapleures  variables.  — Jambes  antérieures  échancrées,  palmées. 

—  Paraglosses  de  la  languette  distinctes,  libres  à  leur  extrémité. 

(1)  P.  hirta,  loc.  cit.  p.  393. 


SBPPLÉMESti  397 


t.    Scarilides  vrais. 

Parapleures  variables.  —  le""  article  des  antennes  très-long. 
Genres  :  Pasimachcs  (i),  Scarites. 

u.     Cliv  inides. 

Parapleures  appendiculées.  —  l^f  article  des  antennes  de  longueur 
normale. 

Genres  :  Cuvina  Bon.,  Schizogemds  Putz.,  Dischyrius  Bon.,  Ar- 
msTOMis  Putz.,  AspiDiGLossA  Putz.,  AcEPHORcs  Lec. 

H.    Bembidiides. 

Parapleures  appendiculées.  --  Jambes  antérieures  échancrées  et 
tronquées.  —  Paraglosses  distinctes,  libres  à  leur  extrémité.  —  Les 
deux  premiers  articles  des  antennes  glabres. 

V.    Bembidiides  vrais. 

Antennes  filiformes;  leur  3e  article  presque  glabre.  —  Palpes  Irès- 
souvent  subulés.  —  Strie  marginale  des  élytres  entière. 

A  Palpes  subulés. 

Yeux  nuls.  jéniUuSj  J.-Duv.  (2). 

Yeux  distincts  ;  jambes  antérieXires  obliquement  tron- 
quées au  bout. 

3^  article  des  antennes  plus  petit  que  les  articles  voi- 
sins. Blemtis,  Ziegl. 

3^  article  des  antennes  égal  aux  articles  voisins.  Pericompsus,  Lec. 

Yeux  distincts;  jambes  antérieures  tronquées  carré- 
ment. 

Dent  médiane  du  menton  plus  ou  moins  distincte, 
entière.  Ochfhedromns,  Lec. 

Dent  médiane  du  menton  courte,  échaucrée.  llydrium,  Lec. 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  égalant  les  latéraux.    Bembidium,  Latr. 

B   Palpes  cylindriques.  Patrobus_,  Dej. 

(1)  Une  espèce  nouvelle  :  P.  dupUcaius  Lec.  loc.  cit.  p.  395;  du  territoire 
du  Missouri. 

(2)  Une  .espèce  nouvelle  :  A.  debilis  Lec.  loc.  cit.  p.  397;  de  Californie, 


CARABIQtiCS. 


I.    Gara  BIDES. 

Parapleures  non  appendiculées.  —  Jambes  antérieures  sans  échan- 
crure.— Mâchoires  épineuses,  surtout  à  la  base. 

X.     Carabides  vrais. 

Jambes  antérieures  non  échancrécs.  —  Cavités  cotyloïdes  antérieures 
ouvertes  en  arrière.  —  Mésosternuni  à  découvert. 

Genres  :  Cychrds  (comprenant  Scaphinotus  et  Sph^roderus)  (i). 
NoMARETUS  gen.  n.  (2),  Callisthe?(es,  Calosoma  (s),  Nebria  (4),  No- 

TIOPHILUS,  OpISTHUS. 

y.    Elaphricles. 

Jambes  antérieures  échancrées  ou  simples.  —Cavités  cotyloïdes  anté- 
rieures fermées  en  arrière.  —  Mésosternum  à  découvert. 

A  Antennes  sétoso-verticillées  ;  dent  du  menton  large, 

obtuse.  Loricera,  Latr. 

B   Antennes  simples  ;  dent  du  menton  longue,  échancrée. 
Dernier  article  des  palpes  maxillaires  à  peine  du  double 

plus  long  que  le  précédent.  Blethisa,  Boil.  (5). 

Dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus  du  double 
plus  long  que  le  précédent.  Elaphrus,  Fab. 

z.     Omophronides 

Jambes  antérieures  à  peine  échancrées.  —  Cavités  cotyloïdes  anté- 
rieures entières.  —  Mésoslernum  recouvert  par  le  prosternum. 

Genre  :  OiBOPHRON. 

(1)  Trois  espèces  nouvelles  :  C.  constr.icius,  cordatus,  de  Californie,  hican- 
natuSj  de  la  Géorgie;  Lee.  loc.  cit.  p.  398. 

(2)  NoMARETus,  Lee.  loc.  cit.  p.  399.  —  Ce  genre  ne  dill'ère  des  Ctchrus  que 
par  les  articles  2^-3  des  antennes,  qui  sont  glabres,  les  tarses  des  mâles  très- 
légèrement  dilatés,  et  la  présence  de  onze  stries  sur  chaque  élytre  (il  y  en  a 
quatorze  chez  les  Cychuus). 

M.  Le  Conte  y  comprend  le  Cychrus  bilobus  de  Say,  tj'pe  du  g^nre  Sph^- 
RODERUS  Dej.  et  deux  espèces  nouvelles  :  N.  fissicollis,  de  Tlllinois,  et  debilis, 
de  la  Géorgie. 

(3)  Deux  espèces  nouvelles  du  Texas  :  C.  lugubre  et  macrum,  loc.  cit.  p.  399. 

(4)  Une  espèce  nouvelle  de  Californie  :  N.  Rathvoni,  loe.  cit.  p.  400. 

(5)  Une  espèce  nouvelle  de  TOrégon  :  B.  oregonensis,  loc  cit.  p.  401. 


SUPPLÉMENT,  399 


II. 


Le  second  Mémoire  dont  il  me  reste  à  parler  ,  porte  pour  litre  : 
Synopsis  des  espèces  de  Pterostlchus  et  genres  voisins  qui  habitent  la 
zone  tempérée  de  l'Amérique  du  Nord  (i  j. 

A  l'exemple  de  Dejean  et  d'Erichson,  M.  Le  Conte  rejette  tous  les 
genres  qu'on  a  créés  parmi  ces  insectes,  tels  que  Abgutor,  Osiaseus, 
Platysma,  etc.,  ne  parvenant  pas  à  trouver  de  caractères  différentiels 
entre  eux.  Les  divisions  établies  par  Dejean  et  les  entomologistes 
anglais  ne  lui  paraissent  pas  davantage  admissibles.  Enûn,  tout  eo  re- 
gardant le  travail  de  M.  De  Chaudoir  (2),  comme  le  premier  essai 
ralioniiel  qui  ait  été  fait  pour  repartir  les  espèces,  selon  leurs  véritables 
affinités,  il  lui  parait  impossible  d'admettre  les  nombreux  genres  pro- 
posés par  cet  auteur.  Les  Pterostichus,  tels  que  les  a  laissés  Dejeaxi, 
ne  lui  paraissent  divisibles  qu'en  six  genres,  exposés  dans  le  tableau 
synoptique  suivant  : 

A  Articles  basilaires  des  antennes  cylindriques. 

a  Elytres  uniponctuées  (3);  parapleures  courtes.  Evarthrus. 

b      —      imponctuées  ou  pluriponctuées. 
Languette  plane  ou  légèrement  convexe.  Pterostichus. 

—  carénée  j  parapleures  allongées.  Lophoglossus. 

—  —  —         courtes.  Holciophorus. 
c  Elytres  uniponctuées;  parapleures  allongées.                   Làxandrus. 

II   Articles  basilaires  des  antennes  carénées.  Pœcilus. 

EVARTHRUS    Lec.  (4) 

Articles  basilaires  des  antennes  simples.  —  Lal)re  à  peine  échancré. 
—  Languette  convexe,  arrondie  au  bout,  subtfonquée  ;  ses  paraglosses 
linéaires,  un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Dernier  article  des  palpes  sub- 
cyiindrique.  —  Parapleures  courtes.  —  Elytres  uniponctuées  :  leur  strie 
scutcllaire  courte  ou  distincte.  •—  Tarses  postérieurs  non  sillonnés  en 

(1)  Extrait  du  Journal  of  the  Academy  of  natural  Sciences  of  Philadelphia, 
New  Séries,  II,  1852,  p.  225-256. 

(2)  Voyez  plus  haut  (p.  323)  la  synonymie  du  genre  Feroma. 

(3)  M.  Le  Conte  entend  par  là  ces  points  accessoires  et  distants  qui  sont  or- 
dinairement placés  sur  le  troisième  intervalle,  entre  les  stries  des  elytres. 

(4)  Ce  genre  a  déjà  été  établi  i)ar  M.  De  Chaudoir,  sous  le  nom  de  Cyclo- 
TUACHELUs,  et  sur  une  seule  espèce,  la  Feronia  tenebricosa  de  Dejean.  M.  Le 
Conte  rejette  ce  nom,  par  la  raison  qu'il  est  complètement  inapplicable  à  la 
plupart  des  espèces  qu'il  comprend  dans  lé  genre  actuel. 


4W  CâRABIQOÈS^ 

dehors  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles, 
triangulaires,  le  plus  souvent  transversaux,  non  échancrés. 

Les  espèces  de  ce  genre  se  répartissent  dans  cinq  sections  caracté- 
risées avec  beaucoup  de  soin,  par  M.  Le  Conte,  mais  dont  je  ne  puis, 
faute  de  place,  reproduire  les  formules.  Je  me  bornerai  à  citer  les  es- 
pèces qui  rentrent  dans  chacune  d'elles  (i). 

PTEROSTICHUS   Bon. 

Antennes  non  carénées  à  leur  base.  —  Dent  médiane  du  menton  con- 
cave, échancrée  ou  obtuse.  —  Languette  presque  plane ,  arrondie  et 
tronquée  au  bout;  ses  paraglosses  linéaires,  un  peu  plus  longues  qu'elle. 

—  Parapleures  allongées  ou  courtes.  —  Elytres  à  strie  sculellaire  dis- 
tincte, iraponctuées,  ou  pluriponctuées  —  Jambes  postérieures  à  peine 
épineuses  en  dehors  ;  !<cs  trois  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  des 
mâles  subcordiformes  et  plus  ou  moins  échancrés. 

Ce  genre  est  le  plus  riche  de  tous  en  espèces  ;  M.  Le  Conte  le  partage 
en  deux  groupes  primaires,  selon  que  le  bord  des  élytres  présente  deux 
stries  ou  une  seule.  Aucune  espèce  du  premier  n'existe  dans  l'Amérique 
du  Nord:  le  second  y  est,  au  contraire,  très-nombreux  et  se  subdivise  en 
douze  sections  (2). 

(1)  l.  Fer.  sigillata  Say  (vidua  Dej.).  —  seximpressa  Lee.  —  americana 
Dej.  —  Esp.  nouvelle  :  Ev.  Engelmanni^  conviva^  Lee.  loc.  cit.  p.  228  et  229. 

IL  Fer.  vagans  Lee.  —  orbafa  Newm.  —  corax  Lee. 
in.  Fer.  unicolor  Say.  —  Brevorii  Lee.  —  Molops  faber  Germ.  [Fer,  te- 
«eôncosa  Dej .) .  Esp.  nouv.  :  Ev.  rotiindatus  Lee.  loc.  cit.  p.  230. 

IV.  Fer.  obsoleta  Say. — approximata  Lee.  —  lœvipennis  Lee.  —  wono  Dej. 

—  Esp.  nouv.  :  Ev.  acutus  Lee.  loc.  cit.  p.  231. 

V.  Fer.  abdominalis  Lee.  —  lixa  Lee.  —  incisa  Lee.  —  ovipennis,  coti" 
stricta  Say,  —  suhstriata  Lee.  —  colossus  Lee.  —  Esp.  nouv.  :  Ev.  vinctus, 
latebrosus,  fatuus^  furtivus,  mancuSj,  Lee.  loc.  cit.  p.  232  sq. 

(2)  I.  Fer.  rostrata  Newm.  —  Stereocerus  grandiceps  Dec.  —  Fer.  adoxa 
Say  (tristis  Dej.)  —  Pter.  Isabellœ  Lee.  —  contractus  Lee.  —  illustris  Lee. 

—  Fer.  fastidita  Dej.  —  californica  Dej.  —  Pter.  simplex  Lee.  —  Pter. 
amethystiims,  Manh.  —  Esp.  nouv.  :  Pter.  sustentus,  rejectus,  subarcuatus, 
algidus,  planctus,  longkollis,  linearis,  Lee.  loc.  cit.  p.  236  sq. 

II.  Fer.  lachryniosa  Newm. 

m.  Une  esp.  nouv.  :  Pter.  lubricus  Lee.  loc.  cit.  p.  240. 

IV.  Fer.  obscurci  Say.  —  ventralis  Say. 

V.  Pter.  lustrans  Lee.  —  Fer.  muta  Say  (morosa  Dej.)  —  erythropus 
Dej.  —  Argutor  femoralis  Kirloy.  — Fer.  pairuelis  Dej. —  Argutor  mandi- 
bularisKirhy.  —  Esp.  nouv.  :  Pter.  purpuratus  Lee.  loc.  cit.  p.  242. 

VI.  Lyperus  acutangulus  Cliaud.  —  Fer.  liictuosa  Dej.  —  corvina  Dej.— 
psp.  nouY.  :  Pter.  abjectus  ]Lec.  loc.  cit.  p.  243. 


SCPPLÉMENT,  401 

LOPHOGLOSSUS    Lec. 

Antennes  grêles,  non  carénées  à  leur  base.  —  Palpes  cylindriques  ; 
leur  dernier  article  à  peine  plus  court  que  les  autres.  —  Dent  médiane 
du  menton  concave  et  cchancrée.  — ■  Languette  carénée,  subéchancrée  ; 
ses  paraglosses  allongées,  linéaires.  —  Labre  légèrement  échancré.  — 
Parapleures  allongées.  ~  Premier  segment  abdominal  non  impres- 
sionné. —  Trois  points  enfoncés  sur  chaque  clylre  ;  leur  strie  scutellaire 
distincte.  —  Tarses  postérieurs  non  sillonnés  en  dehors  ;  les  trois  pre- 
miers articles  des  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  subcordiformes. 
échancrés  ;  jambes  intermédiaires  des  mâles  échancrées  et  bidentées  p 
dedans,  près  de  leur  extrémité.  / 

M.  te  Conte  ne  rapporte  à  ce  genre  que  quatre  espèces  (i). 
HOLGIOPHORUS    Lec. 

Antennes  assez  robustes,  non  carénées  à  leur  base.  —  Palpes  cylin- 
driques ;  leur  dernier  article  plus  court  que  le  précédent.  —  Dent  mé- 
diane du  menton  concave  et  échancrée.  —  Languette  carénée,  large- 
ment et  angulairement  échancrée  à  sou  extrémité  ;  ses  paraglosses 
hnéaires,  un  peu  plus  longues  qu'elle.  —  Labre  échancré.  —  Parapleures 
courtes.  —  Premier  segment  abdominal  impressionné.  —  Elytres  sans 
points  enfoncés  ;  leur  strie  scutellaire  distincte.  —  Tarses  postérieurs 
non  sillonnés  en  dehors  ;  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  dilatés 
chez  les  mâles,  subcordiformes ,  profondément  échancrés  ;  jambes  pos- 
térieures obtusément  denticulées  au  bord  interne  dans  le  même  sexe. 

Ce  genre  ne  contient  qu'une  grande  et  belle  espèce  de  Californie  (2). 

LOXANDRU&   Lec. 

Antennes  grêles,  non  carénées  à  la  base.  —  Palpes  cylindriques, 
grêles  ;  leur  dernier  article  à  peine  plus  court  que  le  précédent.  —  Dent 
médiane  du  menton  obtuse,  à  peine  concave.  —  Languette  presque 

VII.  Omaseus  orinomum  Gurtis. —  Fer.  Lucsotii  Dej. 

VIII.  Fer.  coracina  Newm.  —  Fer.  stygica  Say.  —  Esp.  nouv.  :  Pter.  ad- 
junctus,  flebiliSj,  Lec.  loc.  cit.  p.  245. 

IX.  Fer.  submarginata  Say. 

X.  Fer.  mœsta  Say. 

XI.  Fer.  punctatissima  Randall. 

XII.  Fer.  fallax  Dej.  —  striata  Dej.  —  Abax  permundus  Say. 

(1)  Lyperus  Haldemcmni  Lec.  —  Fer.  tartarica  Say  (complanata  Dej.)  — 
Lypcrus  scrutator  Lec.  —  Esp.  nouv.:  Loph,  streniius  Lec.  loc.  cit.  p.  249. 

(2)  Fer.  atra  Dej.  {lama  Ménétr.). 

Coléoptères.    Tome  l.  '28 


i03  ÉABABIOCM. 

plane  ;  ses  paraglosscs  linéaires ,  beaucoup  plus  longues  qu'elle.  — 
Labre  non  ccliancrc.  —  Mandibules  courtes.  —  Parapleures  allongées. 
*->  Elylrcs  uniponcluées,  sans  strie  sculellaire.  —  Tarses  grêles;  les 
poslcrieurs  sillonnés  en  dehors;  les  trois  premiers  articles  des  anté- 
rieurs dilatés  chez  les  mâles,  prolongés  en  dedans  et  très-obliques. 

Ce  genre  correspond  à  celui  que  M.  De  Chaudoir  a  appelé  Megalo- 
STYLCs,  nom  déjà  employé  par  Schœnherr  pour  des  Curculionides  ;  il 
comprend  dix  espèces  («). 

\  POECILUS    BoM. 

Antennes  grêles;  leurs  trois  premiers  articles  munis  d'une  carène 

tranchante.  Palpes  cylindriques;  leur  dernier  article  à  peine  plus 

court  que  le  précédent.  —  Dent  médiane  du  menton  concave,  échan- 

fj-ée. Lariguclle  presque  plane,  tronquée  au  bout;  ses  paraglosscs  la 

dépassant  un  peu.  —  Labre  à  peine  écbancré.  —  Mandibules  courtes. 
.—  Elytres  pourvues  de  points  dorsaux;  leur  strie  sculellaire  distincte. 
Tarses  grêles;  les  postérieurs  sillonnés  en  dehors;  les  (rois  pre- 
miers articles  des  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles,  subcordiformes  ; 
les  deux  premiers  échancrés. 

M.  Le  Conte  divise  en  deux  groupes,  les  neuf  espèces  qu'il  connaît 
dans  l'Amérique  du  Nord,  selon  que  le  bord  latéral  du  prolhorax  est 
plane  (-2)  ou  largement  déprimé  (s). 

(1)  Megal.  saphyrinus  Chaud, —  Fer.  recta  Say  (lucidula  Dej.).  —  Argutor 
brevicolUs  Lee.  —  Fer.  crratica  Dej.  —  Megal.  minor  Chaud.  —  Fer.  cé- 
leris Dej.  —  agilis  Dej.  —  velox  Dej.  —  Argutor  piciventris  Lee.  —  Esp. 
nouv,  :  Lox.  tœniatus,  crenatus,  Lee.  Joe.  cit.  p.  252. 

(2)  P.  subcordatus  Lee.  —  Fer.  occidentalis  Dej.  —  P.  scitulus  Lee.  — 
cyaneus  Lee.  —  Fer.  Sayi  Brullé  (chalcites  Dej.).  —  P.  cursorius  Lee. 

(3)  Fer,  lucubhnda  Say.  —  P.  bicolor  Lee,  —  Fer,  convexicolUs  Say. 


FAMILLE  ni. 


Menton  échancré,  muni  d'une  dent  médiane  presque  toujours  large 
et  courte.  —  Languette  cornée,  saillante,  carrée  ;  ses  par.iglosses  laté- 
rales, à  peine  distinctes.  —  Mâchoires  grêles,  arquées,  très-aiguës, 
ciliées  en  dedans;  leur  lobe  externe  palpiforme,  bi-arliculé.  —  Mandi- 
bules courtes,  très-robustes,  arquées,  dentées  à  leur  extrémité.  — 
Palpes  labiaux  composés  de  trois  articles,  les  maxillaires  de  quaîrc.  — 
Antennes  de  onze  ou  dix  articles,  en  général  trés-grcles  et  sétacées.  — . 
Pattes  postérieures  comprimées  et  natatoires  chez  la  plupart  ;  hanches  de 
la  même  paire  le  plus  souvent  très-larges,  soudées  au  mélalhorax,  pro- 
longées au  côté  interne;  tarses  de  cinq  articles,  le  quatrième  sujet  à 
s'atrophier  aux  quatre  tarses  antérieurs.  —  Abdomen  composé  en  des- 
sous de  sept  segments  ;  les  trois  premiers  soudés  ensemble,  le  dernier 
petit  et  rélractile. 

Les  Dytiscides  sont,  à  proprement  parler,  des  Carabiques  organisés 
pour  vivre  au  sein  des  eaux  et  qui  ont  été  modifiés  dans  ce  but.  C'est 
sans  doute  à  ce  genre  de  vie,  qui  se  prête  à  des  habitudes  bien  moins 
variées  que  celui  dés  Carabiques,  qu'il  faut  attribuer  leur  très-grande 
ressemblance  entre  eux,  tant  sous  le  rapport  de  la  forme  générale  que 
sous  celui  de  leurs  divers  organes.  • 

Ainsi,  leur  corps,  presque  toujours  ovale  ou  oblong,  médiocrement 
convexe  ou  déprimé,  rarement  épais,  est,  pour  ainsi  dire,  tout  d'une 
pièce,  comme  il  convenait,  pour  qu'il  put  diviser  aisément  le  fluide  dans 
lequel  il  est  plongé.  La  tête,  courte,  large,  arrondie  en  avant  ou  termi- 
née par  un  museau  très-peu  saillant,  est  comme  enchâssée  dans  le  pro- 
thorax et  peu  mobile.  Ce  dernier  toujours  fortement  transversal,  avec 
ses  angles  antérieurs  saillants  pour  embrasser  la  tête ,  est  exactement 
appliqué  contre  les  él ytrcs  et  presque  conslainmcnt  aussi  large  qu'elles  à 
sa  base#Les  parties  de  la  bouche,  consiruilcs  sur  le  même  plan  que 
celles  des  Carabiques,  varient  si  peu  que,  sauf  les  palpes  ,  et,  à  un 
moindre  degré,  le  menton  et  le  labre,  il  n'y  a  presque  aucun  parti  à  en 
lircr  pour  la  classiflcalion.  La  languette,  en  particulier,  qui  joue  un  rôle 


404  DYT1SC1DES. 

si  important  dans  la  famille  précédente,  ne  présente  que  des  modiGca- 
tions  insignifiantes  dans  la  coupe  de  son  bord  antérieur  qui  est  tronque, 
ou  faiblement  arrondi,  parfois  légèrement  saillant  dans  son  milieu.  Sauf 
dans  un  seul  genre  (Ampuizoa),  les  mâchoires  sont  ciliées  au  côté  in- 
terne. Les  yeux,  en  général  fort  grands,  occupent  les  bords  latéraux  de 
la  tête  ;  ils  sont  arrondis  et  peu  saillants.  Sauf  chez  les  Haliplides  où 
elles  sont  placées  sur  les  côtés  du  front,  les  antennes  sont  insérées  au 
bord  anléro-inférieur  des  yeux  et  leurs  articles  sont  tous  glabres, 
comme  les  premiers  seulement  le  sont  chez  les  Carabiques.  L'écusson 
est  absent  dans  la  moitié  environ  des  espèces  et  médiocre  chez  les 
autres.  Les  élytres  recouvrent  entièrement  l'abdomen ,  et  sous  elles  se 
trouvent  toujours  des  ailes  amples  et  propres  au  vol. 

L'étude  des  pattes  et  des  segments  thoraclques  offre  d'autant  plus 
d'intérêt,  que  ces  parties  sont  construites  sur  un  plan  tout  autre  que 
chez  les  Gyrinides  et  les  Palpicornes,  les  deux  seules  familles  de  Co- 
léoptères aquatiques  avec  celle-ci. 

Les  pattes  augmentent  de  longueur  d'avant  en  arrière,  et  les  deux 
premières  paires  sont  très-rapprochées  l'une  de  l'autre,  par  suite  de 
l'extrême  brièveté  du  mésosternum.  Leurs  hanches  sont  ovalaires  aux 
antérieures,  subglobuleuses  aux  intermédiaires  et  peu  distantes  dans  le 
sens  transversal;  leurs  cuisses,  plus  ou  moins  robustes,  sont  comprimées 
ainsi  que  les  jambes,  qui  sont  terminées  par  une  couronne  de  cils  raides 
et  deux  éperons  assez  souvent  absents  chez  les  mâles.  Les  tarses  de  ces 
deux  paires  sont  le  plus  souvent  simples  chez  les  femelles;  chez  les 
mâles,  les  trois  premiers  articles  des  antérieurs  sont  ordinairement 
dilatés,  mais  à  des  degrés  très-divers;  ils  le  sont  chez  les  Dytiscides 
proprement  dits  au  point  de  former  une  grande  fpalette  qui  paraît  spé- 
cialement destinée  à  retenir  les  femelles  pendant  l'accouplement.  Les 
mêmes  articles  sont  très-souvent  aussi  dilatés  aUx  tarses  intermédiaires. 
La  vestiture  de  ces  articles  dilatés,  consiste  tantôt  en  poils  (Haliplides, 
Pélobides,  llydroporides).  tantôt  en  cupules  d'égale  grandeur  (Colym- 
bétides)  ou  inégales  (Dyliscides).  Les  crochets  qui  terminent  les  tarses 
dont  il  s'agit  en  ce  moment  sont  bien  développés,  arqués,  le  plus  sou- 
vent égaux,  mais  quelquefois  plus  longs  chez  les  mâles  que  chez  les  fe- 
melles. Toutefois  ce  qui  précède  ne  s'applique  pas  aux  Amphizoa;  leurs 
quatre  pattes  antérieures  sont  construites  sur  le  même  plan  que  celles 
des  Carabiques. 

Les  pattes  postérieures  sont  très-éloignées  des  intermédiaires,  et  ce 
n'est  que  graduellement  qu'elles  deviennent  de  plus  en  plus  aptes  à 
remplir  la  fonction  natatoire,  dont  elles  sont  exclusivement  chargées, 
en  d'autres  termes  qu'elles  sont  comprimées  et  rémiformes;  il  y  a  des 
espèces  (Ampiiizoa,Haliplus)  chez  lesquelles,  sous  ce  rapport  elles  ne 
diffèrent  pas  de  celles  des  Carabiques,  et  dans  ce  cas  leurs  hanclie^s  sont 
étroites  comme  dans  cette  dernière  famille.  Mais  chez  les  aurres,  ces 
hanches  ont  pris  un  développement  énorme  et  constituent  la  majeure 


DYTISCIDES.  405 

partie  de  ce  qu'on  nomme  vulgairement  la  poitrine.  Une  suture  para- 
bolique très-fine,  mais  toujours  distincte,  les  sépare  en  avant  du  méla- 
tîiorax,  avec  lequel  elles  sont  intimement  soudées,  et  chacune  d'elles  se 
prolonge  intérieurement  en  une  forte  saillie,  accolée  à  sa  correspon- 
dante et  qui  se  déjette  en  dehors  en  s'arrondissant,  ou  se  prolonge  en 
une  épine  aiguë  (i)  ;  sauf  chez  les  Haliplides,  leur  extrémité  externe 
atteint  le  bord  latéral  du  corps.  Ces  saillies  internes  recouvrent  la  base 
des  trochanters,  qui  ne  sont  plus  ici  toujours  aussi  libres  que  chez  les 
Carabiques,  mais  plus  ou  moins  accolés  aux  cuisses  dans  la  plupart  des 
espèces.  La  compression  des  tarses  est  accompagnée  d'une  torsion  qui 
fait  que  leur  bord  supérieur  est  devenu  externe,  l'inférieur  interne,  etc. 
Ces  organes  sont  ciliés  tantôt  sur  les  deux  bords,  tantôt  sur  un  seul,  et  cela 
souvent  selon  les  sexes.  Leur  dernier  article,  toujours  allongé  et  coni- 
que, porte  deux  crochets  droits,  coniques  également,  souvent  inégaux, 
et  Ôtiks  ce  cas,  l'externe  ou  supérieur  est  ordinairement  fixe;  le  plus 
petit  est  même  sujet  à  manquer  (Cybister)  ;  quand  ils  sont  égaux,  loiis 
deux  sont  en  général  mobiles.  Encore  plus  que  dans  les  deux  familles 
précédentes,  ces  pattes  ne  peuvent  exécuter  qu'un  mouvement  de  gin- 
glyme  latéral  (2). 

Quant  aux  segments  thoraciques,  le  prosternum,  plus  ou  moins  étroit 
et  souvent  comprimé,  se  prolonge  au-delà  des  pattes  antérieures  en  une 
saillie,  qui  se  met  en  rapport,  sauf  chez  les  Amphizoa,  avec  le  métas- 
ternum,  en  passant  sur  le  mésosternum,  lequel  est  court,  au  point  que 
sa  partie  moyenne  est  réduite  à  une  lame  transversale  (s).  Le  méta- 
sternum,  de  son  côté,  est  très-grand  et  forme  un  rhombe  transversal, 
dont  l'angle  antérieur  s'avance  entre  les  hanches  intermédiaires,  pour 
aller  à  la  rencontre  du  prosternum  qu'il  reçoit  ordinairement  dans  une 
bifurcation  de  la  saillie  dont  il  vient  d'être  question,  tandis  que  ses  an- 
gles externes  se  prolongent  et  se  recourbent  en  arrière,  pour  embrasser 
les  angles  antéro-externes  des  hanches  postérieures  qui  sont  largement 
échancrés.  Il  résulte  du  développement  excessif  de  ces  derniers  or- 
ganes, celte  circonstance  curieuse,  que  les  parapleures  métathoraciques 
sont,  contre  l'ordinaire,  fortement  séparées  des  segments  abdominaux. 
Ces  parapleures  sont  simples ,  c'est-à-dire  composées  des  épisternums 

(1)  Ces  prolongements  des  hanches  ont  été  regardés  par  beaucoup  d'auteurs 
et  sont  encore  souvent  considérés  comme  des  dépendances  du  métathorax,  au- 
quel ils  sont  complètement  étrangers.  Dans  les  formules  génériques  qui  suivent, 
ils  sont  supposés  n'en  faire  qu'un  seul,  que  je  désigne  sous  lo  nom  de  saillie 
coxale. 

(2)  Pour  les  mouvements  qu'exécutent  ces  pattes  pendant  la  natation,  voyez 
Straus-Durckeim,  Anat.  du  Melolonthn  vulgaris,  p.  196,  et  Erichson,  Gêner. 
Dytic.  p.  11.  Ils  sont  isochrones  quand  les  tarses  postérieurs  sont  rémiformes, 
et  alternatifs  dans  le  cas  contraire. 

(3)  Nous  verrons  chez  les  Gyrinides  que  c'est,  au  contraire,  le  mésosternum 
qui  est  le  plus  grand  des  trois  segments  thoraciques. 


405  DYTISCIDEÎ. 

seuls,  lc9  cpîmèrcs  ayanl  disparu ,  comme  dans  la  première  légion  des 
Carablqucs. 

ïoulc  celte  organisalion  est  admirablement  adaplée  au  genre  de  vie 
de  CCS  insectes.  Ils  habitent  uniquement  les  eaux  douces,  et,  de  préfé- 
rence, celles  qui  sont  stagnantes.  La  respiration  semble  ne  leur  être 
nécessaire  qu'à  de  longs  intervalles;  on  les  voit  alors  s'élever  à  la  sur- 
face de  l'eau,  cmorgcr  la  partie  postérieure  de  leur  corps  (i),  en  sou- 
levant leurs  élytrcs,  puis  plonger  en  emportant  sous  celles-ci  une  pro- 
vision d'air.  Pendant  la  belle  saison,  la  plupart  sortent  assez  souvent  de 
l'eau,  au  milieu  du  jour  ou  à  l'entrée  de  la  nuit,  suivant  l'état  de  la  tem- 
pérature ;  leur  vol,  quoique  lourd,  est  prolongé  et  accompagne  d'un 
bourdonnement  assez  aigu  {'■2].  Les  petites  espèces  se  contentent  de 
grimper  sur  les  plantes  aquatiques  oîi  on  les  trouve  quelquefois  en  quan- 
tités considérables.  Quand  on  saisit  ces  insectes,  ils  lâchent  leur  urine 
et  les  grandes  espèces  émettent  un  lluide  fétide  dans  l'articulation  de  la 
tête  et  du  prolhorax.  * 

Dans  nos  climats,  les  Dyliscides  sont  communs  seulement  au  prin- 
temps et  en  automne.  Pendant  l'hiver,  la  plupart  s'engourdissent  et  se 
cachent  probablement  dans  la  vase;  beaucoup  quittent  les  eaux  et 
cherchent  un  refuge  sous  la  mousse,  les  détritus  végétaux  et  autres  en- 
droits analogues. 

L'accouplement  des  dpux  sexes  a  lieu  dans  les  premiers  jours  et  à  la 
fin  de  la  belle  saison.  Les  œufs  sont  allongés,  cylindriques  et  éclosent 
au  bout  de  douze  à  quinze  jours. 

Les  larves  (5)  ont  la  plus  grande  analogie  avec  celles  des  Carabiques. 
Leur  corps,  composé  de  douze  segments  en  tout  et  plus  ou  moins  trans- 
parent, est  filiforme,  oblong  ou  ovale.  La  tète  est  libre,  déprimée,  et 
son  bord  antérieur  tantôt  arrondi  {Dijliscus  marginalis),  tantôt  muni 
d'une  corne  dans  son  milieu  {Cijhislcr  Rœselii,  Nolerus  crassicornis), 

(1)  Par  une  exception  unique  parmi  les  Coléoptères,  le  dernier  segment  ab- 
dominal porte  une  paire  de  stigmates,  qui  n'est  manifestement  que  celle  qui 
existe  dans  le  même  point  chez  les  larves.  Mais,  comme  chez  ces  dernières,  l'ab- 
domen ne  compte  que  huit  segments  au  lieu  de  neuf,  qui  est  le  nombre  normal, 
cette  exception 'est  plus  apparente  que  réelle,  les  autres  larves  de  Coléoptères 
ayant  ordinairement  une  paire  de  ces  organes  sur  le  huitième  segment. 

(2)  Une  espèce,  VAcilius  sulcatus,  fait  entendre  un  bruit  analogue  sous  l'eau, 
fait  observé  pour  la  première  fois  par  Frisch  (Deutschl.  bisekt.  X,  préface),  et 
confirmé  par  Ericlison.  Gêner.  Dytic.  p.  26. 

(3)  On  ne  connaît  encore  que  celles  des  Dytiscus  marginnlis,  Cyhister  Rœ- 
selii, Acilius  sulcafus  et  Nofe7-us  crossicornis.  Beaucoup  d'auteurs  en  ont  parlé 
d'une  manière  générale,  indépendamment  de  ceux  qui  ont  décrit  l'une  ou  l'autre 
des  espèces  ci-dessus.  On  peut  en  voir  la  liste  complète  dans  Chapuis  et  Can- 
dèze,  Mém.  d.  1.  Soc.  d  Se.  d.  Liège,  VIII,  p.  382.  Pour  les  caractères  gêné 
raux,  voyez  les  mêmes,  et  Erichson,  Gêner.  Dytic.  p.  14,  et  surtout  dans  ses 
Archives,  18-41,  I,  p.  74.  Il  a  corrigé,  dans  ce  second  travail,  plusieurs  erreurs 
qui  lui  étaient  échappées  dans  le  premier. 


dvtiscides.  4(ft 

ferme  la  boachc  en  haut.  Celle-ci,  complèlemenl  close,  se  compose  d'un 
menton  charnu,  sans  Iracc  de  languelle,  et  portant  deux  palpes  bi-arti- 
culés  ;  de  mâchoires  munies  de  palpes  de  quatre  articles  ;  et  de  mandi- 
bules falciformes,  aiguës,  sans  dents,  creuses  et  percées  d'une  petite 
ouverture,  près  de  leur  cxiromité.  Il  y  a  de  chaque  côté  de  la  tête  six 
ocelles,  disposes  sur  deux  rangées  transversales  ;  les  externes  sont  ar- 
rondis, les  médians  cliipiiques,  les  internes  ircs-alIongés.  Les  antennes 
sont  grêles,  filiformes,  courtes,  latérales  et  composées  de  quatre  arti- 
cles (  I  ).  Les  segments  thnraciques  ne  diflcrent  pas  de  ceux  de  l'abdomen, 
sauf  le  prolhorax  qui  est  un  peu  plus  long  que  les  autres  (•>).  Tous  sont 
munis  d'un  écusson  corné  en  dessus;  le  dernier  de  l'abdomen  est  entiè- 
rement corné,  subcylindriqnc  ou  conique,  souvent  cilié  latéralement, 
et  terminé  par  deux  tubes  filiformes,  mobiles,  souvent  ciliés  aussi.  Les 
pattes  sont  assez  longues  et  terminées  par  un  tarse  d'un  seul  article 
muni  de  deux  crochets.  Les  stigmates  sont  au  nombre  de  neuf  paires, 
dont  la  première  est  située  à  la  face  inférieure  et  antérieure  du  méso- 
thorax; les  sept  suivantes  le  sont  sur  les  sept  premiers  segments  abdomi- 
naux, près  du  bord  externe  des  écussons  dorsaux  ;  la  neuvième  occupe 
l'extrêmitc  du  huitième  et  dernier  segment  abdominal,  tout  près  de  l'ou- 
verture anale  (5). 

Ces  larves  sont  agiles  au  besoin  et  d'une  voracité  extrême;  leur  nour- 
riture consiste  principalement  en  larves  d'insectes,  même  de  leur  propre 
espèce,  et  en  mollusques  aquatiques  dont  elles  sucent  le  sang  à  l'aide 
de  leurs  mandibules.  Après  avoir  changé  trois  fois  de  peau  et  être 
parvenues  à  toute  leur  croissance,  elles  quiltent  l'eau  et  se  creusent 
dans  le  sol  des  environs  une  loge  où  elles  subissent  leur  métamorphose. 

Les  Dyliscides  sont  répandus  sur  tout  le  globe,  et  la  plupart  de  leurs 
genres  ont  un  habitai  très-élendu  ;  le  nombre  de  leurs  espèces  décrites 
s'élève  en  ce  moment  à  environ  550.  Linné  avait  réuni  toutes  celles  à 
lui  connues  dans  son  genre  Dvtiscus,  en  leur  adjoignant  les  Hydro- 
PHiLus,  qui  en  furent  séparés  par  Geoffroy.  Ainsi  ramené  à  ses  élé- 
ments naturels,  ce  genre  fut  successivement  divise  en  plusieurs  par 

(1)  Les  antennes,  ainsi  que  les  palpes,  présentent  ce  singulier  caractère  de 
posséder  de  petits  articles  accessoires  chez  les  larves  adultes.  Aux  premiers,  il 
y  en  a  un  à  la  base  des  trois  ou  quatre  premiers  articles;  aux  palpes  labiaux,, à 
la  base  des  deux  articles  dont  ils  sont  composés;  aux  maxillaires,  à  celle  des 
trois  articles  terminaux. 

(2)  Il  est  beaucoup  plus  long  et  en  môme  temps  notablement  plus  étroit  que 
les  autres  chez  la  larve  de  VAcilius  sulcatus. 

(3)  Erichson  n'ayant  pas  reconnu,  dans  l'origine  (Gêner.  Ditic.  p.  15),  ces  deux 
stigmates  terminaux,  avait  pris  poi;i\  des  organes  respiratoires  les  deux  appen- 
dices du  dernier  segment  abdominal,  qui  ne  servent,  comme  on  Ta  souvent  ré- 
pété, qu'à  soutenir  la  larve  à  la  surface  de  l'eau,  lorsqu'elle  émerge  la  part' 
postérieure  de  son  corps  pour  respirer.  Depuis  (Arch.  1841, 1,  p.  76),  il  a  recti* 
cette  erreur. 


408  .         DYTISCIDES. 

Fabricius,  Illiger  et  Cîairville  ;  Latreille  (l),  adoptant  ces  coupes  gé- 
nériques, les  constitua  ensuite  en  une  famille  propre,  celle  des  Hydro- 
canlhares,  nom  qui  ne  fait  que  commencer  à  tomber  en  désuétude. 
Depuis,  Leach  (2),  Erichson  (3)  et  M.  Aube  (4)  ont  achevé  de  la  mettre 
dans  l'état  ou  elle  se  trouve  en  ce  moment.  Ce  dernier  a  rendu  un 
véritable  service  à  la  science  en  publiant  une  bonne  monographie  des 
espèces.  Il  n'a  divisé  la  famille  qu'en  trois  tribus.  La  classification 
d'Erichson,  qui  en  contient  cinq,  paraît  plus  conforme  à  la  nature,  et 
la  découverte  récente  d'un  genre  extraordinaire,  qui  fait  le  passage 
de  la  famille  actuelle  aux  Carabiques,  oblige  d'en  établir  une  sixième. 

I.  Hanches  postérieures  non  élargies  en  avant. 

a    Prosternum  reçu  dans  une  excavation  du  mésoster- 
num. Amphizoïdes. 
a  a  Prosternum  articulé  en  arrière  avec  le  métasternum. 
Hanches  postérieures  munies  de  lames  recouvrant  en 

partie  l'abdomen.  Hauplu)ES. 

Hanches  postérieures  sans  lames.  Pélobides. 

II.  Hanches  postérieures  très-grandes,  élargies  en  avant. 

b     Quatre  articles  seulement  aux  quatre  tarses  antérieurs.    Hydroporidks 
b  b  Cinq  articles  à  tous  les  tarses. 

Les  articles  dilatés  chez  les  mâles  simples;  leurs  cu- 
pules égales.  COLYMBÉTIDES 

Les  articles  dilatés  chez  les  mâles  en  palette  ;  leurs 
cupules  inégales.  Dytiscides. 

(1)  Çener.  Crust.  et  Ins.  J,  p.  228. 

(2)  Zool.  Miscell.  III,  p.  68.  Leach  nomme  la  famille  Dyticim a. 

(3)  Gênera  Dyticeorum  in-8<»,  Berlin,  1832.  La  partie  systématique  est  pré- 
cédée de  détails  sur  l'anatomie  externe  et  interne,  les  premiers  états,  les 
mœurs,  etc.  ;  à  la  suite  de  chaque  genre  se  trouve  même  un  exposé  de  l'orga- 
nisation interne  des  espèces,  quand  elle  était  connue.  Cette  dissertation  a  été 
le  début  d'Erichson  en  Entomologie,  et  elle  promettait  tont  ce  qu'il  a  tenu 
depuis. 

(4)  Hist.  nat.  et  Icon,  d.  Col.  d'Europe,  tome  V.  —  Species  général  des  Hy- 
drocanthares  et  des  Gyriniens,  in-S»,  Paris,  1838  ;  faisant  suite  au  Species  des 
Coléoptères  de  Pejean. 

On  ne  peut  mentionner  que  pour  ménjoire  un  travail  inédit  d'Eschscholtz, 
communiqué  par  luiàDejean,qui  en  a  fait  usage  dans  les  deux  dernières  éditions 
\  de  son  Catalogue.  Il  contient  un  assez  grand  nombre  de  genres  qui  n'ont  pas  été 
adoptés  et  dont  on  trouvera  plus  loin  les  noms  dans  la  synonynaie. 


AMPHIZOIDES.  409 

TRIBU  î. 

AMPIIÏZOÏDES. 

Antennes  de  onze  articles.  —  Un  écusson.  —  Pattes  grêles,  toutes 
ambulatoires;  tarses  filiformes  ;  hanches  postérieures  étroites,  coupées 
carrément  en  avant,  non  contiguës  au  côté  interne.  —  Prosternum 
plane,  reçu  dans  une  excavation  du  mésosternum  qui  parcourt  celui-ci 
en  entier. 

Cette  tribu  a  été  établie  par  M.  J.  Le  Conte,  sur  un  insecte,  de  Cali- 
fornie, qui  présente  un  singulier  mélange  des  caractères  des  Dytiscidcs 
et  des  Carabiques.  Par  ses  organes  buccaux,  sa  tête,  ses  antennes  et 
la  non-cpntiguilé  des  parapleures  métathoraciques  avec  la  base  de  l'ab- 
domen ,  il  appartient  aux  premiers,  tandis  que  par  ses  pattes  complè- 
tement ambulatoires,  son  prosternum  reçu  dans  un  sillon  du  mésoster- 
num, comme  chez  les  Carabides,  et  la  séparation  de  ses  saillies  coxales, 
il  rentre  dans  les  seconds  (1).  L'intervalle  entre  Jes  deux  familles, 
déjà  comblé  en  partie  par  les  Haliplides ,  qui  ont  conservé  quel- 
ques-uns des  caractères  des  Carabiques  étrangers  aux  Dyliscides,  se 
trouve  sensiblement  diminué  par  celte  découverte  intéressante.  Mal- 
heureusement les  habitudes  de  cet  insecte  ne  sont  pas  connues  ;  on 
ignore  s'il  est  aquatique  ou  terrestre  ;  le  premier  cas  me  paraît  le  plus 
probable,  malgré  la  structure  de  ses  pattes. 

Genre  :  Amphizoa. 

AMPHIZOA. 

J.  Le  Conte,  Proceed.  of  the  Acad.  ofPMlad.  1853,  p.  227. 

Menton  grand,  fortement  échancré  ;  sa  dent  médiane  large,  courte 
et  obtuse  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis.  —  Languette  grande,  remplis- 
sant l'échancrure  du  menton,  en  forme  de  T.  — Lobe  interne  des  mâ- 
choires non  cilié.  —  Palpes  courts,  cylindriques.  —  Labre  largement 
et  faiblement  échancré  en  avant.  —  ïête  courte,  arrondie  antérieure- 
ment. —  Antennes  filiformes.  —  Prolhorax  du  double  pins  large  que 
la  tête,  fortement  rétréci  dans  sa  moitié  antérieure,  légèrement  en 
arrière,  largement  bisinué  à  sa  base,  avec  ses  angles  postérieurs  aigus, 
denticulé  sur  ses  bords  latéraux,  canaliculé  sur  le  disque.  —  Ecusson 
large,  aigu  au  bout.  —  Elytres  largement  ovales,  à  peine  de  nioiîié 

(1)  M.  J.  Le  Conte  ajoute  qu'il  n'a  que  six  segments  abdominaux,  comme  les 
Carabiques  ;  mais  comme  le  septième  est  très-petit  et  rétractile  dans  la  liimille 
actuelle,  ce  caractère  n'a  ici  qu'une  médiocre  importance. 


AlO  DYTISeiDES. 

plus  longues  que  larges,  légèrement  convexes,  striées.  —  Cuisses  et 
jambes  grêles,  non  comprimées;  larses  ayant  les  trois  quarts  de  la  lon- 
gueur de  ces  dernières,  glabres  ;  leurs  quatre  premiers  articles  égaux  ; 
le  dernier  aussi  long  que  les  précédents  réunis  ;  crochets  médiocres, 
égaux,  —  Saillies  coxales  divefgenles  et  obtusément  arrondies. 

L'unique  espèce  du  genre  (A.  insolcns  Lee.)  est  longue  d'environ  six 
lignes,  complètement  glabre,  d'un  noir  mat,  avec  quelques  reflets  ver- 
dâtres,  rugueuse  en  dessus  et  lorlement  ponctuée  en  dessous.  M.  Le 
Conte  compare  cette  rugosité  à  celle  qui  existe  chez  un  grand  nombre 
de  Bupreslidcs.  Les  cinq  exemplaires  qu'il  a  eus  à  sa  disposition  ne  lui 
ont  présenté  aucune  difTcrence  sexuelle.  Il  reste  par  conséquent  à  savoir 
si  les  tarses  antérieurs  ne  sont  pas  dilatés  chez  les  mâles.  Cet  insecte 
remarquable  a  été  découvert  dans  la  vallée  du  Sacramento. 


TRIBU  II. 

HALÎPLIDES. 

Antennes  de  dix  articles,  insérées  sur  les  bords  latéraux  du  front 
près  des  yeux.  —  Point  d'écusson.  —  Pattes  grêles,  non  natatoires  ; 
larses  de  cinq  articles  ;  les  trois  premiers  des  quatre  antérieurs  faible- 
ment dilatés  chez  les  mâles  et  Gnement  spongieux  en  dessous;  hanches 
postérieures  étroites,  coupées  carrément  en  avant,  prolongées  posté- 
rieurement en  une  grande  lame  recouvrant  une  partie  de  l'abdomen. 
—  Proslernum  arqué. 

Ces  insectes  n'appartiennent  réellement  pas  non  plus  à  la  famille 
parleurs  pâlies;  les  larses  postérieurs  surtout  ressemblent  complète- 
ment à  ceux  d'une  foule  de  Carabiqucs,  leurs  arlicles  étant  grêles, 
allongés  et  chacun  un  peu  renflé  à  leur  extrémité.  Sans  les  lames  dont 
elles  sont  munies,  les  hanches  de  la  même  paire  ressembleraient  éga- 
lement à  ce  qu'elles  sont  chez  les  Carabiqucs,  avec  cette  seule  dille- 
rence  que,  se  rejoignant  sur  la  ligne  médiane,  elles  empêchent  le  mé- 
laslernum  d'entier  en  rapport  avec  le  premier  segment  abdominal  ; 
leurs  lames  elles-mêmes  sont  coupées  carrément  au  côté  interne  et 
accolées  l'une  à  l'autre.  11  résuite  de  la  slruclure  de  ces  hanches  que 
Je  métasteriium  est  fait  comme  celui  des  Carabiqucs,  et  que  ses  para- 
pleurcs  eiUrent  postérieurement  en  contact  avec  le  premier  segment 
de  l'abdomen.  Sa  saillie  médiane  antérieure  est  en  même  temps  unie 
à  celle  du  prosternum,  par  une  suture  transversale. 

Cet  ensemble  de  caractères  montre  que  ces  insectes  doivent,  comme 
l'a  fait  M.  Aube,  être  placés  en  léte  des  Dyliscides  qu'ils  rattachent  à 
la  famille  précédente,  ils  sont  tous  de  petite  taille  et  ne  forment 
que  deux  genres. 


haliplides.  ill 

Dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus  petit  que  le  précédent  :  HaUplus. 

' plus  grand  que  le  précédent  :  Cnemi- 

dotus. 

HALIPLUS. 

Latr.  Gen.  Crust.  et  Ins.  l,  p.  234  (1). 

Menton  trilobé  ;  ses  lobes  très-courts,  égaux.  —  Dernier  article  des 
palpes  très-pelit,  subuîc;  les  deux  premiers  des  labiaux  égaux,  le  2» 
trcs-comprinié  ;  le  3^  des  maxillaires  beaucoup  plus  grand  que  les  deux 
précédents,  renflé  au  bout.  —  Labre  Icgèreriient  échancré  et  cilié.  — 
Tcle  pelile,  un  peu  saillante, —  Antennes  courtes,  de  10  articles  :  1  pi'lit, 
2-9  obconiques,  subcgaux,  10  plus  long,  terminé  en  pointe.  —  Pro- 
ihorax  un  peu  plus  étroit  que  la  base  des  élylres,  plus  ou  moins  rétréci 
en  avant,  élroitemenl  lobé  dans  son  milieu.  —  Elylres  ovalaires,  con- 
vexes, conjoinlement  et  brièvement  acuminées  à  leur  extrémité.  — ■ 
Proslernum  élargi  et  déprimé  en  arrière,  avec  son  extrémité  légèrement 
échancrée  on  tronquée.  —  Pattes  grêles;  jambes  et  tarses  des  quatre 
antérieures  plus  ou  moins  ciliés  en  dehors  ;  tarses  filiformes  ;  les  trois 
premiers  articles  des  antérieurs  un  peu  dilates  chez  les  mâles,  com- 
primés et  finement  spongieux  en  dessous.  —  Lames  coxales  recou- 
vrant les  trois  premiers  arceaux  de  l'abdomen;  leur  angle  postérieur 
externe  arrondi. 

Ces  insectes  sont  très-homogènes  sous  le  rapport  de  la  sculpture  de 
leurs  élytrcs,  qui  consiste  en  rangées  de  points  enfoncés  assez  gros  et 
ordinairement  très-rapprochés.  Ils  quittent  quelquefois  l'eau,  leur  élé- 
ment naturel,  pour  grimper  sur  les  plantes  du  voisinage  où  ils  se  réu- 
nissent souvent  en  sociétés  nombreuses.  Sauf  un  petit  nombre  d'es- 
pèces, ils. sont  propres  à  l'Europe  et  à  l'Amérique  du  Nord.  On  en 
connaît  déjà  près  d'une  trentaine  d'espèces  (2). 

CNEMIDOTUS. 

Illig.  Mag.  d.  Ent.  l,  p.  373. 

Ce  genre  ne  diffère  du  précédent  que  par  les  caractères  qui  suivent  : 
Palpes  plus  robustes  ;  leur  dernier  article  conique,  aigu,  de  la  lon- 
gueur de  chacun  des  deux  précédents  aux  labiaux,  de  moitié  plus  long 

(1)  Syn.  HoPLiTus,  Clairville,  Ent.  helvét.  II,  p.  218.  —  Ckemidotus,  Illig. 

(2)  Alix  vingt  décrites  par  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  européennes  :  H.  ater,  L. 
Redtenlj.  Faun.  Aust.  Die  K*f. p.  125;  d'Autriche. — lincol'ituSj  pictus,  Manh 
BuU.Mosc.  1844,  p.  190;  de  Finlande. —  Esp.  des  Etats-Unis  :  H.  borcalis,ni- 
tens,  cribrariuSj  J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  212. —  Esp.  de  Californie  : 
//.  concolor,  i.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  201.  —  Esp.  de 
Chine  :  H.  sinensis,  Hope,  ïrans,  of  the  ent.  Soc.  IV,  p.  15. 


412  DYiriSCIDES. 

qqe  le  pénultième  aux  maxillaires.  —  Lames  coxales  recouvrant  pres- 
que les  six  premiers  segments  abdominaux,  arrondies  en  dehors,  avec 
leur  angle  postérieur  externe  terminé  par  une  petite  épine. 

La  forme  générale  est  en  même  temps  un  peu  moins  convexe  et 
moins  ovalaire  que  chez  les  Haliplus;  la  taille  est  aussi  petite,  mais 
les  espèces  sont  bien  moins  nombreuses  que  celles  de  ces  derniers. 
Outre  les  deux  (cœsus,  rotundatus)  qui  habitent  l'Europe ,  on  n'en 
connaît  que  trois  de  l'Amcrique  du  Nord  (i). 

TRIBU  III. 

PÉLOBIDES. 

Antennes  de  onze  articles,  insérées  immédiatement  en  avant  et  un 
peu  au  dessous  des  yeux.  —  Un  écusson  distinct.  —  Pattes  grêles  ; 
tarses  de  cinq  articles  ;  les  trois  premiers  des  quatre  tarses  antérieurs 
médiocrement  dilatés  chez  les  mâles  et  spongieux  en  dessous  ;  les  pos- 
térieurs à  peine  comprimés  ;  hanches  de  la  même  paire  étroites.  — 
Proslernum  fortement  arqué. 

Cette  tribu  ne  comprend  qu'un  seul  genre,  mais  qui  ne  peut  être 
associé  à  aucun  de  ceux  qui  précèdent  ou  qui  suivent.  Ses  hanches  pos- 
térieures le  rattachent  aux  Haliplides,  ainsi  que  ses  tarses  de  la  même 
paire  à  peine  plus  natatoires  ;  il  lient  au  groupe  suivant  par  ses  an- 
tennes ;  en  un  mot  c'est  une  forme  intermédiaire  entre  la  tribu  qui  pré- 
cède et  celles  qui  suivent.  Ajoutons  qu'il  s'éloigne  de  tous  par  la  forme 
de  sa  tête  qui  est  notablement  plus  dégagée  du  prothorax,  et  qui  res- 
semble complètement  à  celle  d'un  Carabique. 

Genre  :  Pelobius. 

PELOBIUS. 

ScHoENH.  Syn.  Ins.  Il,  p.  27  (2). 

Menton  court  ;  ses  lobes  latéraux  arrondis,  un  peu  plus  longs  que  le 
médian  qui  est  échancré.  —  Palpes  labiaux  plus  longs  que  les  maxil- 
laires; leur  dernier  article  plus  grêle  que  le  pénultième,  un  peu  en 
massue;  celui  des  maxillaires  légèrement  arqué.  —  Labre  très-court, 
échancré,  non  cilié.  —  Tôle  assez  forte,  allongée,  dégagée  du  pro- 

(1)  Dont  une  seule ,  le  VX^punctatus  de  Say,  est  mentionnée  dans  la  Mono- 
graphie de  M.  Aube.  Les  deux  autres  ont  été  récemment  découvertes  en  Cali- 
fornie, par  M.  J.  Le  Conte  :  C.  callosus,  simplex,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New- 
York,  V,  p.  201. 

(2)  Syn.  Hyguobia,  Latr.  Gêner.  Crust.  et  Ins.  I,  P-  233.  —  Hydrachna  F. 


HYOROPORIDES.  413 

Ihorax.  —  Yeux  très-saillants.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que 
la  tète,  assez  robustes,  submoniliformes  ;  leur  1"  article  plus  grand  et 
plus  gros  que  les  autres.  —  Prolhorax  très-court,  à  peine  rétréci  en 
avant,  coupé  presque  carrément  à  sa  base  ;  ses  angles  antérieurs  à 
peine  distincts.  — Un  écusson.  — Elytrcs  ovalaires,  arrondies  au  bout, 
médiocrement  convexes.  —  Pattes  grêles,  ciliées  en  dedans  et  en  de- 
hors ;  les  trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  dilatés  chez 
les  mâles  et  spongieux  en  dessous;  les  postérieurs  très-longs,  faible- 
ment comprimés.  —  Prosternùm  Ifès -saillant,  étroit,  plane,  lanciforme 
en  arrière  et  arrondi  au  bout.  —  Saillie  coxale  courte,  quadrifide  ;  ses 
divisions  externes  seules  libres.  —  Corps  épais,  très-convexe  en  dessous. 

Ou  ti'éti  connaît  qu'une  espèce  {P.  Herfndmi  F.)  de  taille  assez 
grande,  répandue  dans  la  plus  grahde  partie  de  l'Europe  et  dans  le 
nord  de  l'Afrique.  Quand  on  la  saisit  elle  fait  entendre  un  son  strident 
assez  fort  (i).  On  définirait  très-bien  cet  insecte  singulier,  en  disant 
que  c'est  unDityscide  pourvu  d'une  tête  de  Carabique. 


TRIBU  ÏV. 
HYDROPORIDES. 

Antennes  de  onze  articles,  insérées  immédiatement  en  avant  et  un 
peu  au-dessous  des  yeux.  —  Ecusson  le  plus  souvent  indistinct.  —  Les 
trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  dilatés  presque  éga- 
lement dans  les  deux  sexes  et  spongieux  en  dessous;  le  3»  bilobé,  le 
4°  très-petit,  nodiforme,  caché  entre  les  lobes  du  précédent;  tarses 
postérieurs  de  cinq  articles,  rarement  de  quatre  ;  hanches  de  la  même 
paire  de  forme  normale.  —  Prosternum  en  général  droit. 

Avec  cette  tribu  commencent  les  Dytiscides  normaux,  c'est-à-dire  qui 
ont  le  métasternum  et  les  hanches  postérieures  faits  comme  il  a  été  dit 
plus  haut.  Elle  tient  encore  aux  deux  précédentes,  par  la  faible  dila- 
tation des  tarses  postérieurs  et  même  par  la  petite  taille  de  toutes  les 
espèces  dont  elle  se  compose.  Celles-ci  se  répartissent  dans  les  genres 
suivants. 

I.    Point  d'écusson. 

A   Tarses  postérieurs  de  cinq  articles. 

fi    Prosternum  arqué  :  Vatellus. 

a  a         —        droit. 

(1)  Pour  l'organe  qui  produit  ce  bruit,  voyez  Schmidt,  Stettin.  ent.  Zeit. 
1840,  p.  10.  11  consiste  en  une  carène  qui  se  trouve  sous  cliaque  élytre,  et 
contre  laquelle  frotte  un  rebord  corné  du  dernier  segment  abdominal. 


m  t>YTI3CID£S« 

Articles  des  tarses  dilatés  beaucoup  plus  longs  que  larges  i  flj/- 
phydrus. 

Les  mêmes  à  peine  plus  longs  que  larges  :  Hydfoporus,  Anodocheilus. 

B   Tarses  postérieurs  de  quatre  articles  :  Desmopachria. 

IL  Ecusson  distinct  :  Celina. 

VATELLUS. 

AtiBÉ,  Spec.  d.  Hydrocanfh.  p.  448  (1). 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  très-petit  et  entier.  —  Dernier  article 
des  palpes  labiaux  renflé,  fusiforme,  un  peu  plus  long  que  les  deux 
précédents  réunis,  qui  sont  très-courts  et  égaux;  le  dernier  des  maxil- 
laires fusiforme  ,  presque  aussi  loîig  que  les  trois  précédents  pris 
ensemble;  ceux-ci  1res- courts.  —  Labre  largement  et  profondément 
échancré,  cilié.  —  Antennes  subuliformes.  —  Ècusson  nul.  —  Elylres 
ovalaires,  beaucoup  plus  larges  que  le  prothorax.  —  Les  trois  premiers 
articles  des  quatre  tarses  anLérienrs  du  double  au  moins  plus  longs  que 
Lirges,  non  conligus  :  le  dernier  non  engage  entre  les  lobes  du  3^;  pattes 
postérieures  longues,  grêles,  à  peine  aplaties  et  ciliées;  les  crochets  de 
leurs  tarses  égaux  et  mobiles.  —  Prosternum  coudé  presque  à  angle 
droit,  terminé  en  fer  de  lance.  —  Corps  oblongo-ovale,  déprimé  en 
dessus,  convexe  en  dessous. 

M.  Aube  a  fondé  ce  genre  sur  une  petite  espèce  de  Cayenne  {tar- 
talus)  ;  depuis,  on  en  a  décrit  une  seconde  du  même  pays  (2). 

HYPHYDRUS. 
Illig.  Mag.  d.  Ent.  \,  p.  299  (3). 

Menton  trilobé;  le  lobe  médian  très-petit  et  aigu.  —  Dernier  article 
des  palpes  labiaux  plus  court  que  le  précédent,  subovalaire;  celui  des 
maxillaires  plus  long  que  le  pénaltièmc,  subcylindrique  et  un  peu  atté- 
nué au  bout.  —  Labre  entier  et  cilié.  —  Tête  large ,  déclive  en  avant; 
son  bord  antérieur  finement  rebordé.  —  Yeux  grands,  peu  saillants.  — 
Antennes  courtes,  sétacées;  leurs  deux  premiers  articles  plus  gros  que 
les  autres;  ceux-ci  obconiques,  subégaux.  —  Prothorax  très-court,  ré- 
tréci en  avant,  arrondi  à  sa  base.  —  Ecusson  nul.  —  Elytres  briève- 
ment ovales,  médiot  rcmcnt  convexes.  —  Pattes  assez  longues  ;  les  trois 
premiers  articles  des  quatre  torses  antérieurs  notablement  plus  longs 
que  larges,  un  peu  plus  dilates  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles; 

(1)  Syn.  Leucorea,  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  \,  p.  167. 

(2)  F.  grandis,  Buquet,  Ann.  d.  1.  Soc.  cnt.  IX,  p.  394, 

(3)  Syn.  Hydroporus,  Clairv.  Ent.  helvét.  II,  p.  182, 


BTDROPOBIDES.  4iâ 

leur  dernier  article  engagé  dans  l'échancrurc  du  précèdent;  tarses 
poslcricurs  Ircs-comprimés  ;  leurs  crociicls  inégaux  ;  le  plus  grand  fixe, 
l'autre  un  peu  mobile.  —  Prosternum  trèsctroit ,  un  peu  élargi  en 
arrière  et  obtus  au  bout.  —  Saillie  coxale  nulle.  —  Corps  épais,  très- 
convexe  en  dessous. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  répandues  dans  la  plupart  des  régions 
du  globe,  surtout  dans  l'ancien  continent;  celle  (H.  ovalus  L.)  qui  a 
servi  de  type  au  genre,  est  très-commune  dans  toute  l'Europe.  On  en 
connaît  une  douzaine  en  tout  (i). 

HYDROPORUS. 

Clairv.  Ent.  helvét.  II,  p.  182  (2). 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  très-petit  et  aigu.  —  Dernier  article 
des  paljDCS  plus  long  que  les  précédents,  fusiformc  ;  celui  des  labiaux 
tronqué  au  bout  el  faiblement  arqué.  —  Labre  déclive,  tantôt  faible- 
ment, tantôt  fortement  écbancré,  cilié.  —  Tèle  ^arge,  parfois  (5)  re- 
bordée  le  long  du  bord  antérieur.  —  Anlennes  sétacées;  leurs  deux 
premiers  articles  plus  longs  que  les  autres,  le  3°  et  le  4^"  souvent  plus 
courts.  —  Prothorax  en  général  lobé  au  milieu  de  sa  base.  —  Ecusson 
nul.  — Elylres  de  forme  variable.  —  Pattes  grêles;  les  trois  premiers 
articles  des  quatre  tarses  antérieurs  pas  plus  longs  ou  à  peine  plus  longs 
que  larges;  le  dernier  libre  ;  tarses  postérieurs  filiformes;  leurs  crochets 
égaux  et  mobiles.  — Prosternum  étroit,  assez  souvent  élargi,  spatuli- 
forme  et  plane  en  arrière.  —  Corps  de  forme  variable,  tantôt  ovale  et 
peu  convexe,  tantôt  court  et  plus  ou  moins  épais,  souvent  pubescent. 

Genre  répandu  sur  tout  le  globe  et  le  plus  riche  de  la  famille;  on 
n'en  a  pas  décrit  moins  de  180  espèces  en  ce  moment  (4).  M.  Stephens 

(1)  Aux  onzeesp.  mentionnées  par  M.  Aube,  aj.  :  H.  minor,  Costa,  Ann.  d, 
Acad.  degl.  Asp.  nat.  Ser.  2,  I,  p.  97;  des  environs  de  Naples. 

(2)  Syn.  Hygrotus,  Stephens,  111.  of  Brit.  Ent.  II,  p.  46. 

(3)  Par  ex.  :  H.  inœqualiSt  reticulatus,  etc. 

(4)  Aux  122  esp.  mentionnées  p.  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  européennes  :  Hygr^ 
bisulcatus,  Curtis,  Ann.  and  Magaz.  of  nat.  Hist,  V,  p.  276  {unistriatus  Illig.). 
—  Schaumei,  polonicus,  Aube,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  XI,  p.  229.  —  pallidulus, 
Aube,  ibid.  Série  2,  "VlII,  p.  300.  —  lautus,  Scliaum  in  Germar,  Zeitschr.  IV, 
p.  187.  —  Auhei,  Mulsant,  Ann.  d.  1.  Soc.  d'Agr.  d.  Lyon,  VI,  p.  276.  —  semi- 

^rufus,  Germar,  Faun.  Ins.  Europ.  XXIII,  3.  —  Esp.  asiatiques  :  H.  stearùiuSj 
airumnuSj  symbolum,.Kolena.ii,Me\ei.  cnt.l,  p.  82.  —  telragrammiis^  Hoclih. 
in  Chaud.  Carab.  et  Hydroc.  d.  Cauc.  p.  223.  —  Esp.  africaines  :  H.  confusus, 
ferrugineus,  Lucas,  Expl.  d.  l'Alger.  Ent.  p.  96.  —  iurgidus,  Erichs.  Arch. 
1843,  I,  p.  220.  —  elegantulus ,  lineolatus,  infirmus ,  evanescens ,  ruficeps , 
inquinatus,  lateralis,  collaris,  vitiicoUis,  exilis,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  249. 

-  r—  Esp,  de  l'Auslraliç  ;  H,  coUaris,  Hope,  Procced.  of  the  ent.  Soc.  1842, 


416  DYTISCIDES. 

eh  a  détaché  sous  le  nom  de  Hygrotcs,  celles  de  forme  courte  et 
ramassée,  qui  ont  en  même  temps  les  3®  et  4^  articles  des  antennes  un 
peu  plus  courts  que  les  autres;  mais  il  y  a  des  passages  entre  elles  et 
les  espèces  normales. 

ANODOCHEILUS. 

Babingt.  Trans.  of  the  ent.  Soc.  III,  p.  15. 

Genre  ttès-voisîn  des  Hydropôkus,  et  n'en  différant  que  par  lei  ca- 
ractères qui  suivent  : 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Dernier  article  des  palpes  plus  grand, 
tronqué  obliquement  au  bout  ;  celui  des  maxillaires  fusiforme,  celui  des 
labiaux  renflé. 

Pour  la  forme  du  corps  et  les  proportions  des  articles  3-4  des  an- 
tennes ,  l'espèce  unique  sur  laquelle  a  été  établi  le  genre  rentrerait 
parmi  les  Hygrotcs  de  M.  Stephens.  Elle  a  été  nommée  A.  maculatus, 
par  M.  Babington  ;  mais  M.  Aube  l'avait  déjà  décrite  sous  le  nom  de 
ffydrop.  exiguus.  Elle  se  trouve  à  la  fois  au  Brésil  et  aux  Etats-Unis. 

DESMOPACHRIA. 
Babikgt.  Trans.  of  the  ent.  Soc.  lU,  p.  16. 

Dent  médiane  du  menton  très-petite,  aiguë  ;  ses  lobes  latéraux  subai- 
gus. —  Palpes  labiaux  à  articles  1-2  transversaux,  3  très-grand ,  ovale, 
obtus  au  bout  ;  les  maxillaires  à  articles  1-3  transversaux,  obconiques, 

4  très-grand,  allongé,  renflé  et  atténué  à  son  extrémité.  —  Tête  munie 
en  avant  d'un  rebord  semi-circulaire.  — Yeux  peu  saillants.  — Antennes 
courtes;  leurg  trois  premiers  articles  plus  longs  que  les  suivants  :  1  ob- 
èonique,  2  elliptique,  très-gros,  3  en  massue,  4  très-petit,  transversal, 

5  un  peu  plus  long,  6-10  transversaux,  11  subulé,  de  la  longueur  des 

p.  47.  —  Darwinii,  Babingt.  Trans.  of  the  ent.  Soc.  III,  p.  13.  —  Ésp.  de 
l'Amer,  du  Nord  :  H.  lœvis,  picatus,  similis,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer. 
p.  G7.  —  dichrous,  striatopurictatus ,  luridipennis,  limbaliSj,  dubius,  Hygr. 
pustulatus,  Melsheim.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  Il,  p.  27.  —  sericeus, 
consimiUs,  ll-linealus,  tenebrosxis ,  pitbertilus,  caliginosus,  tartaricus, 
varians,  luridipennis ,  notabiUs,  conoideus,  ovoideuSj,  suturalis,  dispar, 
J.  Le  Conte  in  Agass.  Lalce  Super,  p.  215.  —  hydropicus,  latissimus,  obscu- 
rellus,  maculariSj,  subtiUs,  cinctellus,  amandiis,  striafellus,  fortis,  humeralis, 
subpubescenSj,  liirtellus,  viHs,  latebrosus,  lutescens,  medialïs,  fraternus,  J.  Lé 
Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  205  ;  de  CaUfornia.  —  Esp.  de  l'A- 
mér.  du  Sud  :  H.  W-lineatus,  obscwrus,  nilidus,  Babingt.  Trans.  of  the  ent. 
Soc.  m,  p.  13.  —  chilensis,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  280. 

Pour  des  observations  synonymiques  et  autres  sur  un  certain  nombre  d'es- 
pèces de  ce  genre,  voyez"  Schaum,  Stettin.  eut.  Zeit.  1844,  p.  195,  et'  1845, 
p.  404. 


totrttit-ntÈÈi  iii 

deux  précédents  réunîs.  —  Ecusson  nul.  —  Pattes  courtes  ;  tarses  poa» 
térieurs  de  quatre  articles.  —  Corps  subglobuleux. 

J'emprunte  ces  caractères  à  M.  Babington,  le  genre  m'étant  înconna 
en  nalure  ;  si  les  tarses  postérieurs  n'ont  réellement  que  quatre  articles, 
il  est  très-distinct  de  tous  ceux  de  cette  tribu.  L'auteur  anglais  n'en  dé- 
crit qu'une  espèce  (D,  nilida)  des  environs  de  Rio-Janeiro  (i). 

CELINA» 

AcBÉ,  Icon.  â.  Col.  d'Europ.  \,  p.  219  (2). 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  très-petit  et  entier.  —  Dernier  article 
des  palpes  allongé,  fusiforme  et  tronque  au  bout.  —  Labre  plus  ou 
moins  et  étroitement  échancré,  cilié.  —  Tète  large,  arrondie  en  avant. 
—  Antennes  courtes,  sélacées  ;  leurs  deux  premiers  articles,  surtout  le 
1er,  plus  long  que  les  suivants.  —  Prothorax  court,  à  peine  rétréci  en 
avant.  —  Ecusson  court ,  large  et  triangulaire.  —  Elylres  oblongues, 
parallèles,  puis  fortement  rélrécies  en  arrière  et  terminées  conjointe- 
ment en  pointe.  —  Jambes  antérieures  larges  et  comprimées;  les  posté- 
rieures grêles;  les  trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs 
dilatés,  aussi  larges  que  longs  ;  leurs  crochets  égaux  et  mobiles.  — 
Prosternum  court,  non  arqué,  plane  et  spatuliforme  en  arrière,  avec 
deux  sillons.  —  Corps  peu  allongé  et  peu  épais. 

Ce  genre,  établi  sur  trois  espèces  de  l'Amérique  (ô),  se  distingue  es- 
sentiellement des  autres  Hydroporides  par  la  présence  d'un  ecusson. 
Comme  toutes  celles  de  cette  tribu,  ses  espèces  sont  de  petite  taille. 

Le  genre  Hydroporomopha  de  M.  Babington  est  identique  avec 
celui-ci,  mais  fondé  sur  une  quatrième  espèce  (4)  que  n'a  pas  connue 
M.  Aube. 

TRIBU  V. 

GOLYMBÈTIDES. 

Antennes  de  onze  articles,  insérées  immédiatement  en  avant  et  un  peu 
en  dessous  des  yeux.  —  Ecusson  distinct  ou  non.  —  Tarses  de  cinq  rr- 
ticles  ;  les  trois  premiers  des  quatre  antérieurs  plus  ou  moins  dilatés 

(1)  Il  parait  qu'elle  se  trouve  aussi  aux  Etats-Unis.  Suivant  Erichson  (Arcii. 
1843,  llj  p.  209),  les  Hydroporus  cuspidatus et  decoratus  Aube  appartiendraiei:t 
aussi  à  ce  genre. 

(2)  Syn.  HvDROPonoMORPHA,  Babingt.  Trans.  of  Ihe  ent.  Soc.  III,  p.  14. 

(3)  C.  latipes,  aculeata,  du  Brésil,  anrjusta,  de  Cayenneetdcs  Etats-Unis; 
Aube,  Spec.  d.  Hydroc.  p.  445. 

(4)  //.  parallela,  de  Rio-Janeiro;  Bab.  loc.  oit, 
Çoléoplères,    Tome  I,  27 


418  BYTISCIDES. 

chez  les  mâles,  mais  sans  former  de  palettes,  et  garnis  en  dessous  de 
cupules  d'égale  grandeur  ou  très-peu  différentes  ;  tarses  postérieurs  en 
général  assez  comprimés;  hanches  de  la  même  paire  de  forme  normale, 
—  Prosternum  toujours  droit. 

Cette  tribu  est  très-distincte  de  la  précédente  par  la  présence  de  cinq 
articles  aux  quatre  tarses  antérieurs.  Elle  l'est  moins  de  la  suivante 
dont  elle  n'est  séparée  que  par  un  caractère  sexuel,  la  forme  et  la  ves- 
liture  des  articles  dilatés  chez  les  mâles.  Sous  ce  rapport ,  elle  est  dans 
les  mêmes  conditions  que  la  plupart  des  groupes  de  Carabiques  qui  ne 
reposent  que  sur  des  caractères  propres  aux  mâles. 

C'est  la  plus  riche  en  genres  de  la  famille  ;  les  espèces  des  premiers 
sont  de  petite  taille,  celles  des  autres  en  général  de  grandeur  moyenne. 

I.  Ecusson  nul, 

A  Antennes  plus  ou  moins  fusiformes. 

Dernier  article  de  tous  les  palpes  ovalaire  ou  ohconique  :  Noierus. 

Celui  des  labiaux  fortement  sécuriforme  :  Hydrocanthus,  Suphis. 
B   Antennes  grêles,  sétacces  :  Laccophilus. 

II.  Ecusson  distinct. 

G    Dernier  article  des  palpes  échancré  au  bout  :  Coptototnus. 
û  —  tronqué  ou  obtus  au  bout. 

a    Prothorax  assez  long,  rétréci  à  sa  base,  subcordiforme  :  Ânîsomera. 

a  a        —        de  forme  normale. 

b     Saillie  prosternale  sillonnée  dans  toute  sa  longueur  :  Malus. 

bb  —  non  sillonnée. 

Crochôts  des  tarses  postérieurs  inégaux,  l'externe  fixe  :  Colymbetes, 

Ilyhius. 
Crochets  des  tarses  postérieurs  égaux,  mobiles  :  Agabus,  Copelatiis. 

NOTERUS. 

Clairv.  Enf.  helvét.  II,  p.  222. 

Menton  trilobé;  le  lobe  médian  court,  subbifide.  —  Palpes  labiaux  à 
articles  l  très-petit,  2  plus  long,  obconique,  3  grand,  épais,  unidcoté  en 
dessous;  les  maxillaires  à  articles  1  très-court,  2-3  égaux,  4  du  double 
plus  long,  ovalaire  et  tronque  au  bout.  —  Labre  enlier.  —  Tête  large  ; 
épistome  légèrement  échancré.  —  Yeux  peu  saillants.  —  Antennes 
courtes;  celles  des  mâles  robustes,  fusiformes,  à  articles  1-4  très-courts, 
égaux,  5  très-grand,  6-lt  inégaux,  de  forme  variable,  comprimés  ;  celles 
des  femelles  plus  grêles,  à  articles  1-7  graduellement  élargis,  8-10  di- 
minuant peu  à  peu  de  grosseur,  11  allongé  et  acuminé.  —  Prothorax 
court,  coupé  paraboliquement  de  chaque  côté  de  sa  base  ;  ses  angles 
postérieurs  aigus,  les  antérieurs  peu  saillants.  —  Ecusson  nul.  —  Eiy- 


COLYMBÉTIDES.  419 

très  oblongo-ovales,  assez  convexes.  —  Pâlies  antérieures  et  intermé- 
diaires courtes,  assez  robustes;  leurs  jambes  élargies  chez  les  mâles;  le 
premier  article  de  leurs  tarses  très-grand,  en  carré  long,  les  deux  sui- 
vants transversaux  dans  le  même  sexe;  tous  trois  munis  en  dessous  de 
quelques  petites  ventouses.  —  Pattes  postérieures  médiocres;  leurs 
tarses  comprimés,  ciliés  des  deux  côtés;  leurs  crochets  très-petits, 
égaux,  mobiles.  —  Saillie  coxale  large,  plane,  échancrée  en  arrière.  — 
Prosternum  plane,  spatuiilorme  et  arrondi  en  arrière.  —  Corps  ovalairc, 
assez  convexe. 

Petits  insectes,  aisément  reconnaissahies  à  la  forme  pariiculière  de 
leurs  antennes.  Il  y  en  a  dans  la  plupart  des  régions  de  l'ancien  conti- 
nent, mais  jusqu'ici  on  n'a  décrit  que  les  trois  espèces  qui  se  trouvent 
en  Europe  (i). 

HYDROCANTHUS. 

Sxr,  Trans.  ofihe  Amer,  philos.  Soc.  New  Ser.  II,  p.  105. 

Dernier  article  dps  palpes  labiaux  sécuriforme,  très-large,  tronqué 
obliquement  au  bout,  et  tantôt  entier,  tantôt  très  légèrement  échancré; 
celui  des  maxillaires  comme  chez  les  Notercs.  —  Antennes  semblables 
dans  les  deux  sexes,  pareilles  à  celles  des  Noteris  femelles.  —  Jambes 
antérieures  terminées  par  un  très-fort  éperon  recourbé.  —  Prosternum 
plane,  très-large  et  coupé  carrément  en  arrière. 

Pour  le  surplus,  ce  genre  ne  diflère  pas  des  Noterus,  dont  ses  es- 
pèces ont  la  petite  taille  et  le  faciès.  Toutes  sont  exotiques  et  dissémi- 
nées dans  les  deux  Amériques,  aux  Indes  orientales  et  en  Afrique  ;  on 
en  connaît  neuf  en  tout  (2) 

SUPHIS. 

AuBÉ,  Icon.  d.  Col.  d'Europ.  \,  p.  208. 

Ce  genre  ne  diffère  des  Hvdrocainthus  que  par  le  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  qui,  aussi  long  que  les  trois  précédents  réunis,  est 
bifide  à  son  extrémité,  et  par  la  forme  générale  du  corps  qui  est  très- 
court,  très-convexe  et  presque  globuleux. 

Les  deux  espèces  décrites  par  M.  Aube,  sont  de  très-pelile  taille  et 
propres  à  l'Amérique  (:î). 

(1)  N.  crassicorniSj,  sparsus^  lœvis:  les  deux  premières  répandues  dans  la 
plus  grande  ijartie  de  l'Europe,  la  troisième  propre  à  ses  parties  méridionales 
et  au  nord  de  l'Afrique. 

(2)  Dont  sept  mentionnées  par  M.  Aube  dans  sa  Monographie  do  la  famille, 
p.  4fl4.  —  Aj.  :  H.  notula  Ericlis.  Arch.  1813, 1,  p.  220;  d'Angola.— ÇMadm'iï- 
tatus  Bohcm.  Ins.  Oaffr.  I,  p.  247. 

(3)  S.  cimicoides ,  du  Brésil  et  de  Cuyenne  ;  gibbxduSj  des  Etats-Unis;  Aube, 
Hydrocanth.  p.  413. 


4â0  hinifÀo^ii 

LACCOPHILUS. 

Leach,  Zool.  Miscell.  Ill^  p.  69. 

î)ent  médiane  du  meolon  courte  et  arrondie.  —  Dernier  article  des 
palpes  labiaux  de  la  longueur  du  précédent,  un  peu  arqué,  fusiforme  et 
subacuminé  au  bout;  celui  des  maxillaires  aussi  long  que  les  deux  pré- 
cédents réunis,  fusilorme  et  assez  aigu.  —  Labre  déclive,  arrondi  en 
avant  et  étroitement échancré  dans  son  milieu.  — Tête  large;  épistome 
tronqué  en  avant.  —  Yeux  peu  saillants.  —Antennes  assez  longues, 
trcs-grèles,  sélacées;  leurs  deux  premiers  articles  plus  gros  que  les  au- 
tres. —  Prothorax  très-court,  lobé  au  milieu  de  sa  base.  —  Ecusson  nul. 

Elylres  ovales,  peu  convexes.  —  Pattes  antérieures  et  intermédiaires 

peu  robustes;  les  trois  premiers  articles  de  leurs  tarses  légèrement  dila- 
tés chez  les  mâles,  munis  en  dessous  de  quelques  cupules  assez  grandes; 
pattes  postérieures  robustes,  comprimées  ;  jambes  notablement  plus 
courtes  que  les  cuisses  ;  tarses  longs  ;  les  quatre  premiers  articles  munis 
en  dehors  et  en  dessous  d'un  appendice  dirigé  en  arrière,  d'où  résulte  un 
sillon  incomplet  rempli  de  cils  couchés;  les  crochets  de  ces  tarses  iné- 
gaux ;  le  supérieur  fixe,  beaucoup  plus  grand  que  Hnférieur;  celui-ci 
Srès-petit,  mobile.  —  Saillie  coxalc  peu  prononcée,  coupée  carrément 
en  arrière.  —  Prosternum  très-étroit,  comprime  ,  tranchant,  terminé 
postérieurement  en  pointe  aiguë.  —  Corps  ovalaire,  subdéprime. 

Les  Laccoi'uilus  sont  tous  de  petite  taille  et  se  distinguent  aisément 
des  autres  espèces  de  cette  tribu,  par  leurs  antennes  et  la  forme  de 
leurs  pattes  postérieures.  Ces  insectes  paraissent  répandus  sur  la  ma- 
jeure partie  du  globe  ;  on  en  a  déjà  décrit  près  d'une  trentaine ,  dont 
quatre  seulement  se  trouvent  en  Europe  (i)- 

COPTOTOMUS. 
Say,  Trans.  ofthe  Amer,  philos.  Soc.  New  Ser.  IV,  p.  443. 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  court,  bifide,  les  latéraux  aigus.  — 
Dernier  article  des  palpes  échancré  obliquement  à  son  extrémité  ;  celui 
des  labiaux  de  la  longueur  du  pénultième,  celui  des  maxillaires  plus 
long.  —  Labre  largement  échancré  et  cilié.  —  Epistome  coupé  carré- 
ment. —  Antennes  grêles,  sétacées;  leur  premier  article  un  peu  plus  long 
que  les  autres.  —  Un  écusson  distinct.  —  Elytres  ovalaires  ou  oblongues, 

(1)  Aux  vingt-deux  espèces  décrites  par  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  de  l'Amer,  du 
Nord  :  L.  rufus.  Melslieim.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Ptiilad.  II,  p.  28.  —  deci- 
pienSj  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  205  ;  de  Californie.  — 
biguitaius^  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  69.  —  Esp.  du  Chili  :  L.  Yv'ietœ,  Le 
Guillou,  Rev.  zool.  1844,  p.  220.  —  Esp.  de  Natal  ;  L.  ads^Jer^MS,  Bohem.  lus. 
Caffrar.I,p.  246. 


eOLVMBÉTIDÈ$.  iûi 

assez  convexes.  —  les  trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  inter- 
médiîtires  à  peine  dilatés  chez  les  mâles,  comprimés  et  garnis  en  dessous 
de  petites  cupules,  leurs  crochets  égaux;  tarses  postérieurs  larges, 
comprimés,  ciliés  des  deux  côtés  dans  les  deux  sexes  ;  leurs  crochets 
subégaux  ;  l'externe  fixe,  l'inlernc  mobile.  —  Proslernum  très- fortement 
comprimé,  caréné,  terminé  en  pointe  aiguë.  —  Corps  ovalaire  ou  oblong, 
assez  convexe. 

Petits  insectes  propres  à  l'Amérique  du  Nord ,  assez  voisins  des 
Agabus  et  les  Copelatds  mentionnés  plus  bas,  mais  distincts  des  uns 
et  des  autres  par  le  dernier  article  de  leurs  palpes.  On  en  connaît  actuel- 
lement quatre  espèces  (i). 

ANISOMERA. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  \,  p.  205. 

M.  Brullé,  et  après  lui  M.  Aube,  les  deux  seuls  auteurs  qui  aient 
parlé  de  ce  genre,  n'ont  eu  chacun  à  leur  disposition  qu'un  exemplaire 
femelle.  Le  premier  l'a  imparfaitement  caractérisé;  le  second,  plus 
explicite,  lui  assigne  la  formule  générique  suivante  : 

Menton  trilobé;  le  lobe  médian  court,  un  peu  saillant  à  son  sommet. 
— Dernier  article  des  palpes  labiaux  un  peu  plus  court  que  le  pénul- 
tième, ovalaire  et  tronqué  au  bout;  celui  des  maxillaires  ovalaire  et  à 
peine  plus  long  que  le  pénultième..  —  Labre  largement  échancré  et 
cilié  dans  son  milieu.  —  Epistome  très  largement  et  très-peu  profondé- 
ment échancré.  —  Antennes  sélacées,  assez  fortes;  leur  premier  article 
un  peu  plus  long  que  les  autres.  —  Un  écusson  distinct.  —  Elytres  al- 
longées, déprimées.  —  Les  quatre  premiers  articles  dos  tarses  anté- 
rieurs et  intermédiaires  courts,  le  S"  presque  aussi  long  que  les  autres 
réunis.  —  Prosternum  droit,  à  peine  comprimé  sur  les  côtés  et  presque 
aplati.  —  Corps  étroit,  allongé  et  déprimé. 

L'espèce  typique  du  genre  a  reçu  de  M.  Brullé,  le  nom  de  A.  bi- 
slriaia.  Son  prothorax  plus  long  que  de  coutume  et  un  peu  rétréci  en 
arrière,  lui  donne,  avec  ses  élylres  élargies  postérieurement  et  fortement 
arrondies  à  leur  extrémité,  un  facics  fort  différent  de  celui  des  autres 
Dyliscides  et  voisin  de  celui  dcsCarabinues.  Elle  est  de  petite  taille  et  a 
été  rapportée  du  Chili  par  M.  Gay  ('2).  On  en  connaît  une  autre  du  Nou- 
veau-Mexique  (3). 

(1)  C.  serripalpus  Say,  loc.  cit.  M.  Aube  l'a  réuni,  avec  doute,  à  l'espèce  sui- 
vante de  Fabricius  ;  il  en  est  distinct.  —  Dyt.  interrogatus,  Fab.  Syst.  El.  I, 
p.  367  (Colymbetes  venustiis  Say,  loc.  cit.  II,  p.  98).  —  difficilis,  de  Californie, 
longulus,  du  Missouri;  J.  Le  Conte,  Ann.  of  Ihe  Lyc  of  New-York,  V,  p.  204. 

(2)  Solicr  a  pass6  ce  genre  sous  silence  dans  l'ouvrage  de  M.  Gay  sur  le  Cliili, 
dont  il  a  rédigé  le  commencement  de  la  partie  entomologiquc. 

(3)  À.  cordata,  J.  Le  Conte,  Proceed  of  the  Acad.  of  Plùlad.  1853,  p.  226,' 


422  DYTISCIDES. 

MATUS.  • 

Ahbé,  Spec.  d.  Hydrocanih.  p.  390. 

Menton  trilobé  ;  le  lobe  médian  large,  cchancré  au  bout;  les  latéraux 
aigus.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  un  peu  plus  court  que  le  pé- 
nullièfue,  ovalaire  et  obtus  au  bout;  celui  des  maxillaires  presque  aussi 
long  que  les  trois  précédents  réunis,  un  peu  arqué  et  tronqué  à  son 
extrémité.  —  Labre  déclive,  échancré  dans  son  milieu.  —  Tète  très- 
grande;  épistome  fortement  échancré.  —  Antennes  médiocres,  grêles, 
sétacées;  leur  premier  article  un  peu  plus  long  que  les  autres.  —  Un 
écusson  disliiict.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  rétrécies  seulement  à 
leur  extrémité.  —  Les  trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  anté- 
rieurs faiblement  dilatés,  comprimés,  garnis  de  très-petites  cupules  en 
dessous;  tarses  postérieurs  larges,  comprimés,  ciliés  des  deux  côlés  chez 
les  mâles,  en  dessus  seulement  chez  les  femelles;  crochets  des  quatre 
tarses  antérieurs  égaux,  ceux  des  postérieurs  très-inégaux;  le  supé- 
rieur grand,  fixe,  l'inférieur  mobile.  —  Saillie  coxale  divisée  en  deux 
lobes  inégaux,  divergents  et  arrondis.  —  Prosternum  assez  large,  lanci- 
forme,  aigu  en  arrière,  profondément  bi-si!lonné  dans  toute  sa  lon- 
gueur. 

Le  Cohjmbcles  bicarinalus  de  Say  (1),  insecte  de  taille  médiocre  et 
qui  paraît  répandu  dans  la  plus  grande  partie  des  Etats-Unis,  forme  à 
lui  seul  ce  genre. 

COLYMBETES. 

Clairv.  Ent.  helvéi.  II,  p.  188  (2). 

Lobe  médian  du  menton  court,  étroit  et  entier.  —  Dernier  article  des 
palpes  légèrement  ovalaire,  un  peu  arqué  et  tronqué  au  bout  ;  celui  des 
labiaux  plus  court,  celui  des  maxillaires  plus  long  que  le  pénultième. 
—  Labre  plus  ou  moins  échaurré  dans  son  milieu  et  cilié.  —  Télé  large  ; 
épisiome  tronqué  en  avant.  —  Yeux  peu  saillants.  —  Antennes  assez 
longues,  grêles,  sétacées;  leur  premier  article  plus  gros,  le  2e  en  géné- 
ral plus  court  que  les  autres.  —  Proihorax  très-court,  arrondi  et  souvent 
sinué  à  sa  base  ;  ses  angles  antérieurs  saillants.  —  Ecusson  distinct.  — 
Elytres  obiongo-ovales.  —  Pattes  antérieures  et  intermédiaires  cour- 
tes; leurs  trois,  très- rarement  leurs  quatre  premiers  articles,  tanlôt 
fortement,  tantôt  légèrement  dilatés  chez  les  mâles  ;  le  2^  et  le  S^  gar- 
nis en  dessous  decupuies  médiocres,  d'égale  grandeur;  le  premier  n'en 

(1)  Tiuns.  of  the  Amer,  philos.  Soc.  New  Ser.  II,  p.  98. 

(2)  Syn.  ScuTOPTERus  (Meladema,  Çasteln.  Et.  ent.  p.  98),  Rantus,  Cyma- 
TOPTERUS^  Eschsch.  inDej.  Cat.  éd.  3,  p.  Oi. 


COLTMBËTIDES.  423 

ayant  qu'à  son  sommet  ou  entièrement  glabre  ;  leurs  crochets  égaux 
ou  inégaux;  tarses  postérieurs  très-comprimés,  ciliés;  leurs  crochets 
inégaux,  l'externe  très-grand,  fixe,  l'interne  beaucoup  plus  petit,  mo- 
bile. —  Saillie  coxale  clivisée  en  deux  lobes  divergents  et  arrondis.  — 
Prosternum  comprimé,  caréné,  terminé  en  pointe  aiguë.  —  Corps 
oblongo-ovale,  peu  convexe,  ou  subdéprimé. 

Les  tarses  des  mâles  présentent  plusieurs  modifications,  tant  sous  le 
rapport  du  nombre  et  de  la  forme  des  articles  dilatés,  que  sous  celui  des 
crochets  qui  les  terminent.  Eschscholtz,  se  basant  sur  ces  caractères, 
avait  divisé  le  genre  en  plusieurs,  dans  un  travail  resté  inédit,  mais  com- 
muniqué par  lui  à  Dejean ,  qui  en  a  adopté  les  résultats  dans  les  deux 
dernières  éditions  de  son  Catalogue.  Les  caractères  de  la  plupart  d'entre 
eux  ont  été  exposés  par  moi  autrefois  (i).  Comme  ils  ne  reposent  que 
sur  l'un  des  sexes,  les  entomologistes  ne  les  ont  adoptés  qu'à  titre  de 
sections. 

Son  genre  Scctoptebcs  comprenait  les  espèces  dont  les  quatre  pre- 
miers articles  des  quatre  tarses  antérieurs  sont  fortement  dilatés,  avec 
les  trois  premiers  garnis  de  cupules  en  dessous;  elles  sont  peu  nom- 
breuses et  propres  à  l'Europe  australe  et  à  l'Afrique  (-2). 

Les  Cymatopterus  et  les  Rantus  se  composaient  de  celles  qui  n'ont 
aux  tarses  en  question  que  trois  articles  for|^ement  dilatés;  les  pre- 
miers comprenant  celles  chez  lesquelles  les  crochets  de  ces  tarses  sont 
égaux  dans  les  deux  sexes  (ô),  les  seconds  celles  qui  les  ont  inégaux  (4). 
Il  y  a  des  uns  et  des  autres  eh  Europe. 

Enfin  Eschscholtz  réservait  le  nom  de  Colymbetes  aux  espèces  dont 
les  trois  premiers  articles  des  mêmes  tarses  sont  faiblement  dilatés  et  un 
peu  comprimés.  M.  Aube  ne  comprend  qu'une  espèce  européenne  (s) 
dans  ce  groupe  ;  les  autres  sont  exotiques. 

Ainsi  composé,  le  genre  est  bien  moins  nombreux  que  dans  l'origine; 
irais  il  n'en  est  pas  moins  très-répandu.  Quelques-unes  de  ses  espèces 
sont  assez  grandes,  la  plupart  ne  dépassent  pas  la  taille  moyenne; 
toutes  présentent  cette  particularité,  que  jamais  leurs  élytres  ne  sont 
sillonnées  (6). 

(1)  Faune  ent.  d,  env.  d.  Paris,  I^  p.  308  sq. 

(2)  C.  coriacens,pustulatuSj  du  sud  de  l'Europe;  lanio,  de  Madère. 

(3)  C.striatuSf  /«sats^  tous  deux  communs  dans  toute  l'Europe;  les  autres 
sont  du  nord  de  ce  continent  et  des  Etats-Unis. 

(4)  C.  cons'^ersus,notatus,  collaris,  d'Europe;  les  autres  sont  presque  toutes 
américaines. 

(5)  C.  Gi'a'pUj,  de  toute  l'Europe,  mais  assez  rare.  Les  autres  Colymbetes 
européens  du  Catalogue  de  Dejean  sont  des  Ilyuius  ou  des  Agabls. 

'(6)  Aux  trentc-neufespèces  mentionnées  par  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  européenne  : 
C.  dispar^  Bold  in  Newm.  Zool.  Append.  p.  XXIY.  —  Esp.  asiatique  :  C.  vibi- 
cicoUiSj  Hochh.  ia  Chaud.  Garab.  et  Hjdroc.  d.  Cauc.  p.  216.  —  Esp.  indienne  : 


^24  .  îjVtiscidej, 

ILYBIUS. 

Erichs.  Gêner.  Dyiic.  p.  34. 

Genre  à  peine  dislinct  des  Colvmbetes  proprement  dits  et  qui  n'en 
diffère  que  par  le  pénultième  article  des  palpes  labiaux  aussi  long  que 
le  dernier,  et  la  forme  plus  convexe  du  corps.  Les  femelles  ont  le  der- 
nier arceau  de  l'abdomen  plus  ou  moins  échancré  au  bout  et  muni  sur  la 
ligne  médiane  d'une  petite  carène,  dont  l'exlrémilé  fait  eu  général  un  peu 
saillie  au  centre  de  l'échancrure  en  question. 

Celte  coupe  générique,  quoique  établie  par  Erichson  et  généralement 
adoptée,  ne  me  parait  pas  suffisamment  distincte.  Elle  comprend  une 
douzaine  d'espèces,  la  plupart  propres  à  l'Europe,  les  autres  à  l'Amé- 
rique du  Nord  (»}. 

AGABUS. 

Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  69  et  72  (2). 

Lobe  médian  du  menton  légèrement  échancré.  —  Dernier  article  des 
palpes  tronqué  au  bout;*  celui  des  labiaux  un  peu  arqué,  à  peine  plus 
long  que  le  pénultième;  ce  dernier  faiblement  denté  dans  son  milieu; 
celui  des  maxillaires  de  la  longueur  du  précédent.  —  Labre  déclive, 
cclinncré.  —  Tête  large;  épistome  tronqué.  —  Yeux  peu  saillants.  — 
Antennes  médiocres,  grêles;  leur  l'^r  article  plus  gros,  le  2e  plus  court 
que  les  suivants.  —  Prothorax,  écusson  et  élytres  des  Colymbetes  ;  ces 
dernières  cependant  en  général  un  peu  plus  convexes.  —  Pâlies  ro- 
bustes ;  les  trois  premiers  articles  des  quatre  tarses  antérieurs  des  mâles 

C.  lineafus,  Kollar  u.  L.  Redtenb.  in  HiigelsKashm.IV,  2,  p.  502.— Esp.  de  l'Aus- 
tralie :  C.  monostigma,  Hope,  Proceed.  of  the  ent.  Soc.  1842,  p.  47.  —  Esp.  de 
la  Nouvelle-Zélande  :  C.  rufimanus,  White,  Voy.  of  the  Ereb.  and  Terror,  Ent. 
p.  6.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  C  semipunctatus,  bicoloryphœopierus,  bi- 
farius,  reticulatus,  picipes,  assimiUs,  triscriatus,  Rirby,  Faun.  Bor.  Amer, 
p.  69.  —  sirigahiSj  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New- York,  V,  p  203.  — 
Esp.  de  Patagonie  et  du  Chili  :  C.  reticulatus^  nigrorematus,  chiliensis  [nigri- 
ceps  Anbé),  suturalis,  angustkollis ,  rotundkolUs,  signaius  (frilineatus  Aube), 
Darivinii,  Babingt.  Trans.  of  Ihe  ent.  Soc.  111,  p.  4. 

(1)  Les  espèces  typiques, /.  ater,fenestralus,  guttiger,  etc.,  sont  communes 
dans  presque  toute  l'Europe.  Depuis  la  publication  de  la  Monographie  de 
M.  Aube,  qui  en  contient  onze,  on  n'a  décrit  que  les  trois  suivantes  :  /.  pleuri- 
ticus,  J.  Le  Conle  in  Agass.  Lake  Super,  p.  2t3;  du  nord  des  Etats-Unis.  — 
regularis,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  203;  de  Cahfor- 
nie.  —  sexdentatus,  Schiœdte,  Danm.  Eleuther.  I,  p.  487;  du  nord  de  l'Eu- 
rope. 

(2)  Syn.  LioPTERUs,  Eschsch.  in  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  62,  —  Necticos,  Hope,  The 
Col.  Man.  II,  p.  140, 


COLYMBÉTIDËS.  428 

faiblement  dilatés,  Ircs-comprimés,  très-rarcmcnt  fortement  dilatés, 
garnis  en  dessous  de  petites  cupules  d'égale  grandeur  ;  leurs  crocliels  de 
forme  Irès-variable,  le  plus  souvent  égaux  entre  eux  ;  tarses  postérieurs 
ciliés  des  deux  côtés  chez  les  mâles,  en  dessus  seulement  chez  les  fe- 
melles; leurs  crochets  égaux.  —  Saillie  coxale  divisée  en  deux  lobes 
divergents  et  arrondis.  —  Prosternum  comprimé  et  caréné,  plus  ou 
moins  lanciforme  en  arrière  et  terminé  en  pointe  très-aiguë.  —  Corps 
oblongo-ovale,  médiocrement  convexe. 

Leach,  l'auteur  de  ce  genre,  n'y  comprenait  qu'une  espèce  du  nord 
de  l'Europe  {serrîcornis  Payk.),  dont  les  mâles  ont  les  quatre  derniers 
articles  des  antennes  fortement  dilatés  et  comprimés.  Une  autre  [oblon- 
gus  F)  très-commune  dans  toute  l'étendue  de  ce  continent,  et  dont  les 
quatre  tarses  antérieurs  sont  fortement  dilatés  dans  le  même  sexe,  et 
munis  de  cupules  plus  grandes,  constituait  le  genre  Liopterus  d'Esch- 
scholtz.  Dans  les  autres  espèces,  les  crochets  des  quatre  tarses  en  ques- 
tion sont  en  général  égaux,  mais  varient  beaucoup  sous  le  rapport  de  la 
forme.  Il  en  est  de  même  chez  les  mâles,  des  cils  qui  garnissent  en  des- 
sous les  tarses  postérieurs.  Erichson  s'est  servi  de  ce  caractère  pour 
diviser  le  genre  en  sections  (1  ). 

Au  total  ces  insectes  sont  extrêmement  voisins  des  Colymbetes  pro- 
prement dits  et  n'en  dilTèrent  essentiellement  que  par  la  mobilité  et. 
l'égalité  des  crochets  des  tarses  postérieurs.  Mais,  sous  le  rapport  de 
la  forme  générale,  ils  se  rapprochent  plutôt  des  Ilybius.  Ils  sont  assez 
nombreux  et  il  y  en  a  dans  toutes  les  régions  du  globe;  les  espèces  dé- 
crites s'élèvent  à  près  de  quatre-vingts  ('2). 

COPELATUS. 

Erichs.  Gêner.  Dytic.  p.  38. 

Menton  trilobé;  ses  lobes  arrondis,  le  médian  plus  court  que  les  laté- 
raux. —  Dernier  article  des  palpes  tronqué  au  bout,  un  peu  arqué,  de 
la  longueur  du  pénultième.  —  Labre  déclive,  échancré  dans  son  milieu. 

(1)  Gêner.  Dytic,  p.  37.  ^ 

(2)  M.  Aube  en  a  décrit  soixante  ;  aj.  :  Esp.  européennes  :  A.  reclus,  Babingt. 
Ann.  of  nat.  Hist.  VI,  p.  54  [Dit.  siriolatus?  Gyllh.).  —  5i7esîOCM5,  Letzner 
Uebers.  d.  Arbeit.  d.  Schless.  Gesells.  1843,  p.  ■i.—nehvlosus,  frigidus,  Schiœdte, 
Danm.  Eleuth.  I,  p.  467  et  477.  —  audominalis,  bipustulaius,  Cosia,  Ann.  d, 
Aspir.  nat.  Ser.  2, 1,p.  134.— Esp.  asiatiques  :  A.  lunigerAiolcn.  Melet.  ent.  I, 
p.  S2.—glacialis,  Hoclih.  in  Cliaud.Carab.  et  Hydroc.duCauc.  p.  218.— Esp.de 
l'Am6r.  du  Nord  :  A.  dubius,  hypomelas,  Manh.  Bullet.  Mosc.  I8i3,  p.  221.  — 
terminalis,  ardus,  punctatus,  Slelsheim.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Pliilad.  II, 
p.  27.  —  angustus,  parallelus,  J.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  213.  — 
lugens,  semivittatus,  discolor,  morosus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  tlie  Lyc.  of  Ne-w- 
York,  V,  p.  203. 


426  DVTISCIDES. 

—  Tête  large  ;  épistome  coupé  carrément.  —  Antennes  médiocres, 
grêles ,  sélacées  ;  leur  premier  article  notablement  plus  long  que  les 
autres.  —  Un  éciisson  distinct.  —  Elylres  oblongo-ovales,  déprimées, 
finement  et  assez  proSondéme'nt  striées  ;  les  stries  plus  ou  moins  efla- 
cces  à  leur  base.  —  Paîtes  peu  robustes  ;  les  trois  premiers  articles  des 
quatre  tarses  antérieurs  faiblement  dilatés  chez  les  mâles,  courts,  garnis 
en  dessous  de  quelques  cupules  assez  grandes  ;  tarses  postérieurs  grêles, 
médiocrement  déprimés,  ciliés  des  deux  côtés  dans  les  deux  sexes;  les 
crochets  de  tous  égaux,  mobiles.  —  Prosternum  étroit,  caréné,  lanci- 
forme  et  assez  aigu  au  bout.  —  Saillie  coxale  divisée  en  deux  lobes  di- 
vergents et  arrondis.  —  Corps  oblongo-ovale,  déprimé. 

Les  caractères  qui  distinguent  ces  insectes  des  Agabds,  sont  peu  sail- 
lants; néanmoins  on  les  en  distingue  aisément  à  leur  forme  déprimée  et 
à  la  manière  dont  sont  striées  leurs  élytres  (l).  Toutes  les  espèces  sont 
de  petite  taille  ;  la  plupart  se  trouvent  en  Amérique  ;  mais  il  y  en  a 
aussi  en  Afrique,  à  l'île  Maurice  et  aux  Moluques  (2). 


TRIBU  VI. 
DYTISCIDES. 

Antennes  de  onze  articles,  insérées  immédiatement  en  avant  et  un 
peu  en  dessous  des  yeux.  —  Ecusson  distinct.  —  Tarses  de  cinq  arti- 
cles; les  trois  premiers  des  antérieurs  dilatés  chez  les  mâles  en  une 
grande  palette  suborbiculaire,  garnie  en  dessous  de  cupules  d'inégale 
grandeur;  les  mêmes  articles  aux  tarses  intermédiaires  et  dans  le  même 
sexe,  tantôt  simples,  tantôt  dilatés  et  garnis  de  cupules  égales;  tarses 
postérieurs  très-larges;  hanches  de  la  même  paire  de  forme  normale.  — 
Prosternum  droit. 

L'organisation  propre  à  la  famille,  arrive  à  toute  sa  perfection  dans 
ce  sixième  et  dernier  groupe ,  qui  comprend  en  même  temps  les 

(1)  Suivant  Erichson  (Archiv.  1843,  II,  p.  209),  VAgabus  peruviamis  Aube 
{Jlybius  Saulcy^Bahingt.  Trans.  of  tlie  eut.  Soc.  III,  p.  9)^  qui  a  les  Olytres 
lisses,  serait  un  Copelatus.     • 

(2)  Aux  seize  espèces  décrites  par  M.  Aube, aj.  :  C.  Galopagoensis^Vf a.levh. 
Anii.  ofnat.  Hist.  XVI,  p.  23;  des  îles  Gallapagos;  douteux  quant  au  genre. 
—  Erkhsomi,  Guérin-M6nev.  in  Lcfel)vre,  Voy.  en  Abyssin.  Eut.  p.  270;  d'A- 
byssinie.  —  ohtiisus,,  strioteUns  Bobem.  Ins.  Caffr.  I,  p.  242;  de  Natal. — nor- 
malis,  Erichs.  Arch.  1847,  II,  p.  74;  du  Pérou. 

Parmi  les  Colymdetes  décrits  par  Say  dans  les  Trans.  of  the  Amer.  Pliilos. 
Soc.  New  Séries  II,  p.  95,  il  y  en  a  plusieurs  que  n'a  pas  mentionnés  M.  Aube,  et 
qui  appartiennent  au  genre  actuel;  mais  je  n'en  suis  certain  que  pour  celui  que 
Say  nomme  glyphkus. 


DVTISCIDES.  4217 

plus  grandes  espèces.  Elles  forment  cinq  genres  qui,  tous,  ont  des  re- 
prcsentanls  en  Europe. 

Un  seul  crochet  fixe  aux  tarses  postérieurs  :  Cy'oister. 
Deux  crochets  égaux  ou  subégaux  et  mobiles  :  Dytiscus,  Eimectes. 
—  inégaux,  le  supérieur  fixe  :  Acilius,  Hydaticus. 

CYBISTER. 
CuRTis,  Brit.  Ent.  IV,  p.  151  (1). 

Lobe  médian  du  menton  court,  large,  échancré.  —  Dernier  article 
des  palpes  un  peu  arqué  et  tronqué  au  bout;  les  deux  derniers  des  la- 
biaux, les  trois  des  maxillaires  égaux  entre  eux.  —  Labre  déclive, 
échancré  dans  son  milieu.  —  Tète  grande  ;  épislome  tronqué  en  avant. 
—  Yeux  gros  et  assez  saillants.  —  Antennes  courtes,  grêles,  sélacées, 
à  articles  1  plus  gros  et  plus  long  que  les  autres,  2  court,  3-4  plus  longs 
que  les  suivants.  —  Un  écusson  distinct.  —  Elytres  oblongo-ovales, 
élargies  au-delà  de  leur  milieu  et  déprimées  en  arrière.  —  Pattes  an- 
térieures courtes  et  assez  faibles  ;  les  trois  premiers  articles  de  leurs 
tarses  formant  chez  les  mâles  une  grande  palette  transversalement 
ovale,  spongieuse  à  sa  base,  munie  en  avant  de  quatre  rangées  de  cu- 
pules d'égale  grandeur  ;  tarses  intermédiaires  comprimés  dans  les  deux 
sexes  ;  leurs  crochets  inégaux  chez  les  mâles  ;  pattes  postérieures  très- 
robustes;  leurs  tarses  larges,  ciliés  des  deux  côtés  dans  les  deux  sexes 
et  terminés  par  un  seul  crochet  Oxe  (a).  —  Saillie  cosale  en  général 
divisée  en  deux  lobes  courts,  divergents  et  arrondis.  —  Prosternum 
plane ,  lanciforme  et  très-aigu  en  arrière.  —  Corps  oblongo-ovale,  peu 
convevc. 

Insectes  de  grande  taille,  la  plupart  d'un  vert-olive  foncé  en  dessus, 
avec  les  côtés  du  prothorax  jaunes,  et  une  bande  latérale  ou  sub'alérale 
de  même  couleur  sur  les  élylres,  bande  assez  sujette  à  manquer.  Les 
femelles  se  distinguent  souvent  de  leurs  mâles,  qui  sont  toujours  lisses 
en  dessus,  par  de  fines  stries  très-serrées  qui  recouvrent  en  totalité  ou 
en  partie  leurs  élytres  (s). 

(1)  Syn.  Trogus,  Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  70;  nom  déjà  employé  par 
Panzer  (Krit.  Revis,  d.  Insektenf.  Deutschl.  II,  p.  80)  pour  un  genre  d'Ichneu- 
monifles.  —  Trochalus,  Eschsch.  in  Dej.  Cat.  éd.  3;,  p.  60. 

(2)  Dans  quelques  espèces  exotiques  (C  giganteus,  cosialis.  Aube,  bhm- 
gulatus,  Babingt.),  ce  crocliet  est  fendu  presque  jusqu'à  sa  base,  de  sorte  qu'il 
paraît  y  en  avoir  deux. 

(3)  On  ne  connaît  pas  dans  ce  genre  de  iemellcs  sujettes,  comme  chez  certains 
Dytiscus,  à  affecter  deux  formes  sous  le  rapport  de  la  sculpture  des  élytres; 
mais,  chez  quelques-unes,  l'un  ou  l'autre  des  deux  sexes  présente  parfois  sur 
ces  organes  de  petites  fossettes  formant  quelques  rangées  régulières.  Voy. 
Erichson,  Arch.  1813,  II,  p.  209. 


428  ftYTïSClDES. 

Le  genre  est  riche  en  espèces  el  répandu  partout  (i)  ;  l'Europe  n'en 
possède  qu'une  seule  {C.  Rœselii),  mais  qui  est  très-commune. 

DYTISCUS. 

Linné,  Syst.  nat.  éd.  XH,  II,  p.  6G4  (2). 

Lobe  mérlian  du  menton  très-court,  large,  tantôt  échancré,  tantôt 
presque  oiilier.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  en  général  plus 
court  que  le  pénullième,  arqué  ainsi  que  celui-ci  et  tronqué  au  bout; 
les  trois  derniers  arlicics  des  maxillaires  égaux  entre  eux;  le  dernier 
arqué  et  obtus  à  son  extrémité.  —  Labre  déclive,  échancré  dans  son 
milieu.  —  Télc  grande  ;  èpistome  coupé  carrément.  —  Yeux  gros  et 
saillants.  —  Antennes  médiocres,  grêles,  sctacées;^*le  !'■'  article  en 
général  plus  grand,  le  2«  plus  court  que  les  suivants.  —  Un  écusson 
distinct.  —  Elytres  oblongo-ovales,  non  élargies  en  arrière,  assez  con- 
vexes. —  Pattes  robustes,  surtout  les  antérieures;  jambes  antérieures 
arquées  à  leur  base  ,  sans  éperons  à  leur  exlrém.ité  et  ciliées  intérieu- 
rement dans  leur  moitié  terminale  chez  les  mâle*;  les  trois  premiers 
articles  de  leurs  tarses  formani  dans  le  même  sexe  une  palette  orbi- 
culaire,  munie  en  dessous  à  sa  base  de  deux  grandes  ventouses  incr  îles, 
et  de  petites  cupules  sur  le  reste  de  leur  surface;  les  mêmes  articles 
aux  tarses  intermédiaires  dilatés,  en  carré  allongé,  et  munis  de  petites 
cupules  en  dessous  dans  ce  sexe;  tarses  postérieurs  larges,  ciliés  des 
deux  côtés  chez  les  màics.  en  dessus  seulement  chez  les  Icmcllcs;  cro- 
chets des  quatre  tarses  antérieurs  égaux,  ceux  des  postérieurs  un  peu 
inégaux,  mobiles.  —  Saillie  coxalc  divisée  en  deux  lobes  de  forme  va- 
riable, le  plus  souvent  aigus.  —  Prosternum  droit,  aplani  et  spatuli- 
forme  en  arrière.  —  Corps  oblongo-ovale,  assez  convexe. 

Ces  insectes  sont  aussi  grands  que  les  Cyeister,  ont  un  système  de 
coloration  semblable,  el  n'en  difîèrent  sous  le  rapport  de  la  forme  gc- 
nérale  qu'en  ce  que  leurs  élytrcs  ne  s'élargissent  nullement  en  arrière. 
Dans  le  nombre  il  existe  quelques  espèces  (ô),  dont  les  femelles  sont 

(1)  Aux  trente-six  espèces  mentionnées  par  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  asiatiques  : 
C  Chaudorii,  Gotschii  (laferalis?  F),  Hochli  in  Cliaud.  Carab.  etHydroc.  du 
Cauc.  p.  213.  —  Esp.  indienne  :  Trochalus  rugulosuSj  Kollar  u.  L.  Redtenb.  in 
Hiigels  Kasîim.  1V,2,  p.  502. — Esp.  de  la  Tasraanie  :  C.  insidaris,  Erichs.  Arch. 
1842,  I,  p.  134.  — Esp.  delaN.-Zélande  :  C.  //oo/verf/,  White,Voy.of  theEreb. 
and  Terror,  Ent.  p.  11.  — Esp.  de  l'Amer,  du  Sud  :  C.  biungulatus,  Babingt.  • 
Trans.  of  the  ent.  Soc.  III,  p.  3.  —  prosfernoviridis,  œneus,  Ormanc.  Rev. 
zool.  1843,  p.  331.  —  Esp.  de  la  Californie  :  C  ellipticus,  explanatus,  J.  Le 
Conte,  Ann.  of  tlieLyc.  of  New-York,  V,  p.  202.— Esp.  de  Natal  :  C.  binotatuSj 
marginicollis  Bohem.  Ins.  CaQ'r.  I,  p.  234. 

(2)  Syn.  Dyticls,  Geotfr.  Ins.  d.  envir.  de  Paris,  I,  p.  185.  —  Leioxotus, 
Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  76. 

(3)  Quelques  auteurs,  M.  Aube  entre  autres,  qui  a  suivi  en  cela  l'opinion  dQ 


tnntôt  pareilles  à  leurs  mâles,  tantôt  très-distinctes  pat*  la  sculpture  de 
leurs  clyircs,  qui  consiste  ici  en  profonds  sillons  à  partir  de  la  base 
de  ces  organes  ou  de  leur  milieu.  Chez  d'autres  ces  variétés  n'ont 
pas  encore  été  observées,  et  ici  les  femelles  ont  constamment  les  ély- 
tres  sillonnées  (i)  ou  pareilles  (2)  à  celles  des  mâles,  chez  qui  les  sillons 
en  question  n'existent  jamais;  ce  sont  ces  dernières  espèces,  et  en  se 
fondant  sur  ce  seul  caractère,  que  Kirby  a  séparées  des  autres  sous  le 
nom  générique  de  Leionotus. 

Le  genre  a  une  distribution  géographique  beaucoup  plus  restreinte 
que  les  Cybister  ;  il  parait  borné  jusqu'à  présent  à  l'Europe,  qui  pos- 
sède le  plus  grand  nombre  de  ses  espèces,  au  nord  de  l'Afrique  et  à 
l'Amérique  boréale  (3). 

EUNECTES. 

■     •  Erichs.  Gerier.  Dylic.  p.  23  (4). 

Menton  brièvement  trilobé  ;  le  lobe  médian  plus  court  que  les  laté- 
raux, tronqué  au  bout.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  et  maxil- 
laires notablement  plus  long  que  les  précédents  réunis  qui  sont  très- 
courts;  le  premier  rende  dans  son  milieu,  tous  deux  tronqués  à  leur 
extrémité.  —  Labre  déclive,  ccbancré  et  cilié  dans  son  milieu.  —  An- 
tennes médiocres,  sétacées;  leur  2"  article  plus  court  que  les  autres. 

—  Un  écusson  dislirict.  —  Elytres  ovales,  élargies  en  arrière,  dé- 
primées. —  Pattes  inédiocrement  robustes  ;  cuisses  et  jambes  anlé- 

Dejean,  font  de  ces  femelles  différentes  des  espèces  distinctes,  qui  auraient 
des  mâles  absolument  identiques;  mais  je  partage  entièrement  à  cet  égard  l'o- 
pinion d'Erichson,  qui  admet  deux  formes  chez  les  femelles  en  question  ;  voyet 
Gêner.  Dytic.  p.  30.  Erichson  divise,  sous  ce  rapport,  les  espèces  européenne» 
en  trois  catégories.'  A  celle  dont  il  s'agit  en  ce  moment  appartiennent  :  le  D. 
marginalisL.  (et  conformis  Kunze.)  —  circumcindus  Ahr.  (et  dubius  Gyllh.). 

—  lapponicus  Payk.  {ti  septenirionalis  Gyllh.).  Il  est  probable  que  parmi  les 
espèces  exotiques,  il  y  en  a  quelques-unes  qui  doivent. également  y  rentrer. 

(1)  D.  lalissimus,  punctulatus,  dimidiatus,  pisanus,  d'Europe  ;  carolinus, 
des  Etats-Unis. 

(2)  D.  circumflexus,  d'Europe;  habilis,  hybridus,  vertkalis,  des  Etats» 
Unis. 

(3)  Erichson  (Gen.  Dyt.  p.  31)  dit  en  connaître  une  du  Cap;  mais  jusqu'ici 
elle  est  inédite.  Aux  dix-sept  espèces  (trois  sont  à  retranclier)  décrites  par 
M.  Aube.  aj.  :  D.  OoUgbuckii  [confl.uens  Say)^  Harrisii  {Cordieri?  Aube), 
Franklinii,  Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  74.  —  marginkolUs,  J.  Le  Conte, 
Boston  Jùurn.  of  nat.  Hist.  1845.  —  diffinis,  J.  Le  Conte  in  Agassiz^  Lake  Super, 
p.  212.  —  anxius,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  218;  tous  des  différentes  parties 
de  l'Amérique  du  Nord. 

(4)  Syn.  Eretes,  Casteln.  Ann.  d.  1.  Soc.  eut.  I,  p.  397.  —  Nogrus,  Eschsch, 
ja  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  61. 


430  DYTISGIDES. 

rieures  fortement  ciliées  au  côté  interne;  les  trois  premiers  articles  des 
tarses  de  la  même  |>aire  formant  une  grande  palette  orbiculaire,  garnie 
en  dessous  de  cupules  serrées  dont  deux  très-grandes  à  sa  base  ;  tarses 
intermédiaires  comprimés  chez  les  mâles  comme  chez  les  femelles  ;  les 
postérieurs  larges,  ciliés  des  deux  côtés  dans  les  deux  sexes,  terminés 
par  deux  crochets  égaux  et  mobiles.  —  Prosternum  comprimé  en 
avant,  lanciforme  et  très-aigu  en  arrière.  —  Corps  en  ovale  court,  plus 
large  en  arrière,  déprimé. 

Pendant  longtemps  ce  genre  n'a  été  composé  que  d'une  seule  es- 
pèce {Vyt.  sliclicus  L,  griseus  F)  répandue  dans  presque  toutes  les 
parties  du  globe  ;  Erichson  en  a  fait  connaître  deux  autres  (i).  Ce  sont 
des  insectes  de  taille  moyenne,  très-voisins  des  Acilius  qui  suivent,  par 
leur  forme  générale,  et  dont  la  sculpture  des  élytres  est  semblable  dans 
les  deux  sexes. 

ACILIUS. 

Leach,  Zool.  Miscelî.  III^  p.  69  (2). 

Lobe  médian  du  menton  très-court,  large,  entier  ou  un  peu  échan- 
cré.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux  plus  court,  celui  des  maxil- 
laires aussi  long  que  le  pénultième  ;  tous  un  peu  arqués  et  tronqués  au 
bout.  —  Labre  déclive,  échancré  et  cilié  dans  son  milieu.  —  Antennes 
courtes,  sétacées  ;  leur  1«""  article  plus  long,  le  2^  plus  court  que  les 
autres.  —  Un  écusson  distinct.  —  Elytres  plus  ou  moins  brièvement 
ovales,  élargies  en  arrière,  tantôt  déprimées  postérieurement,  tantôt 
assez  convexes. —  Pattes  antérieures  robustes;  les  trois  premiers  ar- 
ticles de  leurs  tarses  formant  chez  les  mâles  une  palette  garnie  en 
dessous  de  cupules  de  grandeur  variable  ;  tarses  intermédiaires  simples 
dans  les  deux  sexes;  les  postérieurs  larges,  ciliés  des  deux  côtés  dans 
les  deux  sexes  *et  terminés  par  deux  crochets  inégaux,  dont  le  supé- 
rieur plus  grand  et  fixe.  —  Saillie  coxale  divisée  en  deux  lobes  diver- 
gents et  arrondis.  —  Prosternum  assez  large,  légèrement  convexe,  lan- 
ciforme en  arrière  et  obtus  au  bout.  ~  Corps  plus  ou  moins  large, 
déprimé  ou  un  peu  convexe. 

Sous  le  rapport  de  la  forme  des  cupules  aux  tarses  antérieurs  des 
mâles,  le  genre  se  divise  en  deux  sections  corroborées  par  les  diffé- 
rences que  présente  la  sculpture  des  élytres  chez  les  fcir.ellcs. 

Dans  l'une,  peu  nombreuse  et  propre  à  l'Europe,  sauf  une  espèce 
qui  se  trouve  aux  Elals-Unis  (0),  les  tarses  en  question  ontu;;c  énorme 

(1)  E.  helvolus,  Erichs.  Ai-ch.  1812,  I,  p.  131;  de  la  Tasmanie.  —  occiden- 
^Hfc^Ericlis.  ibid.  1847, 1,  p.  73  ;  du  Pérou. 

(2)  Syn.  Thehmonectus,  Esclisch.  in  Dcj.  Cat.  éd.  3,  p.  61. 

(3)  A.  sulcaius,  brevis,  canaliculatns,  d'Europe-  semisulcattis,  des  Etats- 
Unis. 


DYTISCIDES.  431 

cupule  à  leur  base,  deux  de  grandeur  médiocre  près  de  leur  angle  an- 
lérieur  interne,  et  d'autres  plus  petites  le  long  de  leur  bord  atitôiieur  ; 
les  clytres  des  femelles  présentent  quelques  larges  sillons  longitudinaux 
garnis  de  longs  poils  couchés  ;  le  corps  est  en  même  temps  très-large 
et  déprimé. 

Dans  l'autre,  dont  Eschscholtz  a  fait,  sous  le  nom  de  Thermonectus, 
un  genre  adopté  par  Dejean ,  les  cupules  des  tarses  antérieurs  des 
màlcs  sont  toutes  petites  et  égales  entre  elles  ;  les  élylres  des  femelles 
sont  lisses  ou  n'ont  que  des  stries  assez  profondes  à  leur  base  ;  le  corps 
est  plus  ovale  et  plus  convexe  que  dans  la  section  précédente.  Les 
espèces  asseii!  nombreuses  sont  toutes  américaines  (i).  Erichson  (2) 
les  a  placées  parmi  les  Hydaticus  qui  suivent,  mais  les  tarses  inter- 
médiaires étant  simples  chez  les  mâles,  je  crois  avec  M.  Aube  qu'elles 
le  sont  mieux  ici. 

Les  AciLics  sont  de  taille  moyenne  ou  assez  grande,  ordinairement 
d'un  brun-grisâtre  terne  et  souvent  maculés  de  jaune. 

HYDATICUS. 

Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  69  (3). 

Ces  insectes  ne  diffèrent  des  Aciuus  que  par  leur  forme  générale 
plus  oblongue,  plus  convexe,  et  en  ce  que  les  tarses  intermédiaires  sont 
dilatés  (4)  et  garnis  de  cupules  chez  les  mâles;  celles  qui  existent  sous 
les  tarses  antérieurs  dans"  le  même  sexe,  sont  aussi  autrement  faites: 
elles  sont  plus  grandes  et  égales  entre  elles,  sauf  trois  à  la  base  qui  sont 
un  peu  plus  développées. 

Il  y  a  également  ici  deux  sections  à  établir,  selon  que  les  tarses  inter- 
médiaires des  mâles  sont  dilatés  en  une  palette  quadrangulaire,  munie 
de  quatre  rangées  de  cupules  (5),  ou  peu  élargis,  avec  deux  rangées 

(1)  M.  Aube  en  mentionne  treize  ;  depuis  l'apparition  de  son  travail,  on  n'en 
a  décrit  que  deux  nouvelles,  de  Californie  :  A.  simplex,  laticinctus,  J.  Le  Conte, 
Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  202. 

(2)  Gen.  Dytic.  p.  28. 

(3)  Syn.  Graphoderus,  Eschsch.  in  Dej.  Cat.  éd.  3,  p..  61. 

(4)  Une  seule  espèce,  H.  austriacus,  fait  exception  à  cet  égard,,  ces  tarses 
étant  simples  dans  le  sexe  en  question.  Quant  à  VH.  vorrucifer  du  nord  de  TEu- 
ropc,  dont  le  mâle  aurait  tous  les  tarses  simples,  selon  Gyllenhall  et  M.  Aube, 
il  paraît  hors  de  doute  maintenant  que  cette  soi-disant  espèce  a  été  établie  sur 
une  forme  anormale  de  VH.  zonatus  femelle,  et  que  les  exemplaires  décrits 
comme  des  mâles  par  les  deux  auteurs  ci-dessus,  ne  sont  que  des  femelles  nor- 
males du  même  zonatus.  Voyez  Erichson,  Arch.  1838,  H,  p.  214,  et  Wanh.  Acta 
Finland.  1841,  p.  249. 

(5)  H.  transversaUs ,  Hybneri,  Leandcr,  stagnalis,  grammicitx  d'Europe; 
les  espèces  exotiques  sont  nombreuses. 


«colcment  de  cupules.  C'est  sur  celle  seconde  section  qu'Eschschottx  ataiÉ 
établi  son  genre  Ghaphodercs  (i). 

Les  HvDATiccs  sont  de  taille  moyenne  ou  assez  petite,  et  répandus 
sur  toute  la  surface  du  globe  (2).  Les  femelles  sont  lisses  comme  les, 
mâles,  sauf  un  certain  nombre  qui  ont  quelques  impressions  irrégulières 
dans  la  région  huméraie. 

(1)  H.  cinereiiSj  bilineatus,  zonatus,  d'Europe  ;  ce  groupe  est  beaucoup  moins 
riche  que  le  précédent. 

(2)  Aux  quarante-quatre  espèces  décrites  par  M.  Aube,  aj.  :  H.  discoidalis^ 
Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  XI,  p.  364;  de  la  côte  occidentale  d'Afrique.  — galla, 
Guérin-Ménev.  in  Lefebvr.  Voy.  en  Abyssin.  Ent.  p.  268;  d'Abyssinie.  —  flavo- 
lineatuSj  caffer,  apicalis  Bohem.  Ins.  CalTr.  I,  p.  237.  —  meridionalis,  Mel*- 
heim.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  II,  p.  27  ;  des  Etats-Unis,  —  fascicollis 
{zomtu^  var.),  J.  Le  Conte  in  Agassiz,  Lake  Super,  p.  213. 


FAMILLE  IV. 


GYRINIDES. 


Menlon  profondement  éch.incré.  —  Languette  cornée,  saillante,  — 
Mâchoires  grêles,  arquées,  Irès-aiguës  au  bout,  presque  toujours  dé- 
pourvues de  lobe  externe.  —  Palpes  courts;  les  labiaux  de  trois,  les 
maxillaires  de  quatre  articles.  —  Mandibules  courtes,  arquées  tt  bi^ 
dentées  à  leur  extrémiié.  —  Deux  yeux  de  chaque  côté,  l'un  supérieur, 
l'aulre  inférieur.  —  Antennes  très-courtes,  robustes,  rigides,  de  onze 
articles;  le  2e  et  le  3"  grands  ;  celui-ci  prolongé  en  une  oreillette  au 
côté  externe;  le  dernier  aussi  long  que  les  sept  précédents  réunis,  qui 
sont  très-courts.  —  Les  quatre  pattes  postérieures  fortement  com- 
primées et  très-larges;  hanches  de  la  dernière  paire  réunies  sur  la 
ligne  médiane  et  prolongées  postérieurement  en  une  grande  saillie  ; 
tarses  de  cinq  articles.  —  Abdomen  composé  en  dessous  de  six  seg- 
ments ;  les  trois  premiers  soudés  ensemble. 

Ces  insectes,  longtemps  associés  aux  Dytiscides  et  qui  en  sont  effec- 
tivement voisins  par  leur  genre  de  vie,  la  forme  générale  de  leur  corps, 
l'union  intime  qui  existe  entre  ses  trois  parties  principales,  etc.,  s'en 
éloignent  par  une  foule  de  caractères  d'importance  1res- diverse,  mais 
qui,  réunis,  montrent  qu'on  a  affaire  ici  à  un  type  particulier. 

Déjà  pour  les  organes  buccaux,  qui  sont  construits  sur  le  même  plan, 
on  remarque  les  différences  suivantes  :  le  menton  est  plus  profondé- 
ment échancré,  avec  ses  lobes  latéraux  toujours  fortement  arrondis  en 
dehors  et  en  avant;  les  palpes  sont  plus  courts  et  plus  robustes;  le  lobe 
externe  des  mâchoires  manque,  sauf  chez  les  Gïrinus  où  il  consiste 
en  un  appendice  spinilorme  très-gréle  (i);  enfin,  le  labre  est  sujet  à 
prendre  un  développement  inconnu  dans  la  famille  prcccdcnlc. 

(1)  Cet  appendice  est  difficile  à  voir,  par  suite  de  sa  gracillti;  ;  aussi  quelques 
auteurs^  notamment  Kirby  (Fauna  Dor.  Amer.  p.  78  noie)  et  M.  Auti6  (Spcc.  cl. 
Ilytlroc.  p.  650),  n'ayant  pas  pu  le  découvrir,  ont  douté  de  son  existi  ncr,  quoi- 
qu'il eût  déjà  été  figuré  par  Sturm  (Deutsclil.  Ins.  X,  pi.  226  f.  H)  et  M.  Curtis 
(Brit.  eut.  Il,  pi.  79,  f.  3).  Depuis,  il  la  été  de  nouveau  par  M.  Schiœdle  dans 
ses  Danm.  Eleuth.  pi,  23,  f.  m. 

Coléoptères,    ïonje  1.  2§ 


434  GTBINIDES. 

La  présence  de  deux  yeux  de  chaque  côté  est  une  particularité  presque 
sans  autre  exemple,  dans  l'ordre  entier  des  Coléoptères.  La  position  de 
ces  organes  fait  que  les  Gyrinides  peuvent  voir  simultanément  en  haut  et 
en  bas,  dans  l'air  et  dans  l'eau,  mais  la  largeur  du  canlhus  qui  sépare 
les  deux  yeux,  doit  rendre  la  vision  à  peu  près  nulle  dans  la  direction 
horizontale. 

Les  antennes  sont  toujours  beaucoup  plus  courtes  que  la  tète  et  in- 
sérées dans  un  profond  et  large  sillon  latéral,  un  peu  en  avant  des  yeux. 
Leur  l«r  article  est  très-petit  et  obconique,  le  2^  très-grand,  subgio  • 
buleux  et  tronqué  en  avant;  le  3«  en  forme  d'oreillette  est  inséré  sur 
le  bord  externe  de  la  troncature  et,  à  côté  de  lui,  en  dedans,  la  lige  an- 
tennaire  dont  le  dernier  article  éprouve  seul  quelques  légères  modi- 
fications dans  sa  forme.  Les  articles  intermédiaires  sont  si  courts  et  si 
serrés  qu'il  est  bien  difficile  de  les  compter,  et  qu'il  n'est  pas  démontré 
que  les  antennes  se  composent  réellement  de  onze  articles  (1). 

La  tête  et  le  prothorax  sont  pareils  à  ceux  des  Dytiscides;  comme 
chez  ces  derniers,  l'écusson  est  tantôt  présent,  tantôt  nul  ;  mais  les  ély- 
Ires  ne  cachent  pas  complètement  l'abdomen,  et  leur  extrémité  est 
souvent  tronquée  ou  échancrée  et  épineuse;  elles  recouvrent  toujours 
des  ailes  bien  développées.  Dans  la  moitié  environ  des  genres,  les  trois 
derniers  segments  abdominaux  se  rétrécissent  plus  ou  moins  brusque- 
ment, et  le  dernier  s'allonge  en  cône  déprimé.  Sa  face  inférieure  est 
parcourue  dans  toute  sa  longueur  par  une  fissure  étroHe,  ordinairement 
ciliée. 

Après  les  yeux  et  les  antennes ,  c'est  surtout  par  la  slruclur*  des 
pattes  et  des  segments  thoraciques  en  dessous,  que  ces  insectes  s'éloi- 
gnent des  Dyliscides. 

Ici  ce  sont  les  pattes  antérieures  qui  sont  les  plus  longues  de  toutes  ; 
leurs  hanches  sont  ovalaires  et  trèsrapprochées ,  leurs  cuisses  Irès- 
îongues  et  en  massue  renversée  ;  les  jambes,  un  peu  plus  courtes,  s'é- 
largissent plus  ou  moins  à  leur  extrémité  ;  leurs  tarses  sont  comprimés 
chez  les  femelles  ;  chez  les  mâles  tous  leurs  articles  sont  dilatés  en  une 
palette  de  forme  variable,  et  le  dernier  présente  en  avant  une  petite 
échancrure  dans  laquelle  sont  insérés  les  crochets.  La  brosse  serrée 
qui  revêt  cette  palette  en  dessous,  paraît,  au  premier  aspect,  formée 
de  poils,  mais  elle  se  compose  en  réalité  de  très-petites  cupules  portées 
par  de  longs  pétioles. 

Les  pattes  intermédiaires  sont  très-éloignées  des  antérieures  et 
tantôt  plus  rapprochées  des  postérieures,  tantôt  placées  à  égale  di- 
stance entre  les  deux  paires.  Sauf  leurs  hanches  qui  sont  allongées, 

(1)  M.  Schiœdte  (Danm.  Eleutli.  pi.  23,  f.  o,  h,  c),  qui  a  représenté  celles  de 
trois  espèces  de  Gïrinus,  ne  figure  que  dix  articles,  et  je  ne  suis  pas  sûr  d'en 
compter  davantage  chez  It^s  plus  gra^ndes  espèces  exotiques  d'ËNHXDRus  et  de 

DlNEUTUS. 


obliques  et  soudées  au  mésoslernum,  elles  ressemblent  compiètcmeïit 
aux  postérieures.  Les  unes  et  les  autres  sont  courtes  et  comprimées  au 
point  de  paraître  papyracées  et  même  membraneuses  chez  certaines 
espèces.  Leurs  cuisses  sont  triangulaires,  rarement  quadrilatères;  les 
jambes  affectent  la  même  forme,  mais  sont  plus  courtes;  le  tarse  n'oc- 
cupe qu'une  partie  de  leur  troncature  qui  est  oblique.  Son  premier  ar- 
ticle, en  partant  du  côté  interne,  est  très-grand  et  triangulaire;  les  trois 
suivants  forment  des  espèces  de  lanières  très-longues,  très-serrées  et 
obliques;  le  dernier  est  très-petit  et  placé  au  sommet  du  pénuUièmc. 
Les  hanches  postérieures  sont  très-grandes,  coupées  plus  ou  moins  car- 
rément en  avant,  obliquement  ou  paraboiiquemcnt  en  arrière,  et  unies 
sur  la  ligne  médiane  par  une  suture  droite  ;  leur  saillie  postérieure  est 
courte  et  simplement  tronquée;  toutes  deux  présentent  en  dehors  un 
large  sillon  oblique,  qui  reçoit  les  pattes  postérieures  au  repos. 

Les  jambes  des  trois  paires  sont  en  gériéra!  dépourvues  d'éperons  ou 
n'en  ont  qu'un  seul,  très-petit,  qui  n'existe  même  souvent  qu'aux  pos- 
térieures. Celles-ci  et  les  intermédiaires  sont  munies  d'une  touffe  de 
cils  au  bord  externe  de  leur  troncature.  Les  crochets  ne  varient  pas; 
ils  sont  toujours  petits,  égaux,  arqués  et  très-aigus. 

Des  trois  segments  thoraciques,  c'est  le  mésoslernum  qui  est  le  plus 
grand  et  qui  constitue  la  majeure  partie  de  la  poitrine,  ce  qui  est  ab- 
solument l'inverse  de  ce  qui  existe  chez  les  Dytiscidcs.  Le  prosternum 
est  court,  très-étroit  entre  les  hanches  antérieures  qu'il  ne  dépasse  pas 
en  arrière,  caréné  sur  la  ligne  médiane,  ei  se  met  en  rapport  avec  le 
mésosternum.  Celui-ci  forme  un  rhorabe  irréguiier,  obtus  en  avant  et 
dont  les  deux  côtés  antérieurs  limitent  intcrieuremeal  deux  longs  sil- 
lons où  se  placent  au  repos  les  cuisses  de  la  première  paire  de  pattes; 
les  deux  côtés  postérieurs  sont  moins  obliques  et  limités  par  les  hanches 
intermédiaires.  Enfin,  le  métastcrnum  est  réduit  à  une  bande  trans- 
f  ersale,  étroite  et  échancrée  par  les  hanches  en  question ,  dans  son 
milieu,  et  plus  ou  moms  élargie  à  ses  deux  extrémités.  Ses  parapleures 
^ont  simples,  comme  chez  les  Dytiscides,  et  séparées  (;le  l'abdomen  par 
les  hanches  postérieures. 

On  voit  de  suite,  d'après  la  structure  de  leurs  quatre  pattes  posté- 
xicures,  que  ces  insectes  doivent  nager  avec  plus  de  facilité  que  les  Dy- 
tiscides; aussi  leurs  allures  dans  l'eau  sont  elles  très-différentes.  lisse 
tiennent  habituellement  à  la  surface  du  fiuide,  souvent  en  bandes  nom- 
■breuses,  et  y  décrivent,  avec  une  rapidité  extrême,  mille  tours  plus  oa 
moins  circulaires,  qu'ils  interrompent  par  des  repos  subits.  Quand  ils 
plongent,  ils  entraînent  avec  eux  une  bulle  d'air  attachée,  comme  un 
globule  brillant,  à  la  partie  postérieure  de  leur  corps.  Ils  fréquentent 
non-seulement  les  eaux  douces,  mais  encore  celles  de  la  mer,  près  de 
ses  rivages.  Comme  les  Dytiscides,  ils  font  aussi  usage  de  leurs  ailes, 
mais  peut-être  un  peu  moins  fréquemment.  Ils  émettent  aussi,  quand 
on  les  saisit,  yn  fluide  laiteux  d'une  odeur  désagréable,  mais  dont  la 


43d  értHniiitii 

source  n'est  pas  bien  connue.  Dans  nos  pays  on  trouve  de  ccj  insccîei 
pendant  toute  l'année ,  et  il  n'est  pas  rare  de  les  voir  exécuter  leurs 
évolutions  accoutumées  pendant  les  beaux  jours  de  l'iiivcr. 

Peu  de  temps  après  avoir  été  fécondées,  les  femelles  pondent  sur 
les  fouilles  des  plantes  aquatiques,  de  petits  œufs  cylindriques  qu'elles 
placent  buut  à  bout  et  qui  ne  tardent  pas  à  éclore.  On  ne  possède  pas 
encore  des  rcnsoignemenls  complets  sur  les  larves  (')•  Leur  corps  al- 
longé, étroit  et  presque  d'égale  largeur  dans  toute  son  étendue,  se  com- 
pose de  treize  segments  (2).  La  tête  en  carré  allongé  et  arrondi  aux 
angles,  présente  sur  son  bord  antérieur  deux  petites  dents.  La  bouche 
est  close  comme  celle  des  larves  de  la  famille  précédente,  et  pourvue 
de  mandibules  pareilles;  ses  autres  parties  sont  inconnues.  Les  an- 
tennes sont  latérales  et  composées  de  quatre  articles,  dont  le  premier 
couit  et  gros.  Une  tache  obscure  qu'on  voit  de  chaque  côté  de  la  tête, 
parait  être  le  siège  des  stemmatcs  dont  on  ignore  le  nombre.  Les 
douze  segments  du  corps  sont  séparés  par  des  incisions  latérales  bien 
marquées.  Le  prothorax  est  presque  du  double  plus  long  que  chacun 
des  deux  autres  segments  Ihoraciques.  Les  pattes  sont  médiocres, 
grêles  et  terminées  par  deux  petits  crochets.  Les  huits  premiers  segments 
abdominaux  sont  presque  carrés,  et  portent  de  chaque  côté  un  tilament 
conique,  perpendiculaire  au  corps  et  peu  mobile.  Le  neuvième  segment 
qui  est  en  carré  allongé,  en  porte  quatre  plus  longs,  plus  Ilcxibles  et 
dirigés  en  arrière  ;  à  son  extrémité  se  voient  quatre  petits  crochets. 
Les  stigmates  n'ont  pas  encore  été  décrits;  il  est  probable  que  les  fila- 
ments dont  il  vient  d'être  question,  et  surtout  les  derniers,  jouent  lo 
rôle  de  pseudo-branchies  ;  on  observe  en  efi'ct  dans  leur  intérieur  uno 
fine  trachée,  qui  s'étend  jusqu'à  leur  extrémité.  Ces  filanricnts  donnent 
à  ces  larves,  ain^que  l'a  dit  De  Géer,  l'aspect  de  Scolopendres. 

Quand  leur  croissance  est  terminée,  elles  sortent  de  l'eau,  grimpent 
sur  les  plantes  aquatiques  (3),  et  se  renferment  dans  un  cocon  ovaléH 

(1)  Modeer  (Mém.  d.  l'Acad.  de  Stockholm,  1770,  p.  324)  est  le  seul  auteur 
qui  les  ait  observées  à  l'état  adulte.  Après  lui.  De  Géer  (Mém.  IV,  p.  361,  pi.  13, 
f.  16-20)  en  a  décrit  et  figuré  une  dans  son  jeune  âge.  C'est  du  ces  deux  sources 
que  provient  tout  ce  qu'on  trouve  à  ce  sujet  dans  les  auteurs.  Pour  la  liste  de 
ces  derniers,  voyez  Chapuis  et  Candèze,  Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  VIII, 
p.  385. 

(2)  Erichson  (Arc>i.  1841, 1,  p.  77),  et  après  lui  Ml.  Chapuis  et  Candèze,  qui 
ont  traduit  sa  description,  ne  lui  assignent  à  tort  que  douze  segments,  comme 
aux  larves  des  Dytiscidcs.  De  Géer  en  indique  positivement  treize,  dont  neuf 
et  non  pas  huit,  pour  l'abdomen. 

(3)  Il  paraît  qu'elles  s'éloignent  quelquefois  ;\  une  certaine  distance.  M.  Gries- 
bach  (Ent.  Mag.  IV,  p.  454)  rapporte  avoir  trouvé  des  cocons  de  VOrcctochilus 

.  villosus  sous  l'écorce  d'un  vieux  saule  décomposé,  distant  de  quelques  pieds 
du  rivage  d'une  rivière.  Un  individu  à  l'état  parfait  de  la  même  espèce  a  été 
également  trouvé  par  Jtt.  Palterson  (Ent.  Mag.  II,  p.  530)  dans  une  coquille  d'eau 


CVRlîflDEj.  4âY 

aminci  a  scS  deux  exlrcmi(és  et  composé  d'une  substance  qui  a  l'ap- 
parence du  papier  gris.  Environ  un  mois  après,  l'insecte  parfait  cclôt 
et  se  rend  immédiatement  à  l'eau,  son  élément  naturel. 

Les  Gyrinides  sont  répandus  dans  toutes  les  grandes  régions  du  globe  ; 
mais  de  leurs  genres,  peu  nombreux  il  est  vrai,  deux  seulement  (Gy- 
RiMJS  et  Orectociiilus).  ont  des  représentants  en  Europe.  Quant  à 
leurs  espèces,  on  en  connaît  actuellement  un  peu  plus  d'une  centaine. 

Erichson  est  le  premier  qui  les  ait  constitués  en  une  farnille  propre  (  i  ). 
Avant  lui  on  les  considérait,  avec  Lalreille  (2),  comme  une  simple 
section  des  Dyliscides  dont  ils  sont  réellement  plus  éloignés,  comme 
le  fait  observer  avec  raison  4îrichson,  que  ces  derniers  ne  le  sont  des 
Carabiques  (s).  Cette  famille  est  aujourd'hui  généralement  adoptée. 
Depuis  la  monograpbic  que  lui  a  consacrée  M.  Aube  (4),  on  n'y  a  établi 
aucun  genre  nouveau.  Elle  n'en  contient  que  sept,  qui  me  paraissent 
devoir  être  disposés  un  peu  autrement  que  ne  l'a  fait  cet  entomologiste 
distingué  (5). 

I.  Dernier  segment  abdominal  déprimé  et  arrondi  au  bout. 

a    Un  écusson  distinct  :  Enhydrus,  Gyrinus. 
a  a  Point  d'écusson. 

Labre  transversal  :  Dineutus. 
—     saillant^  triangulaire  :  Porrorhynchus.  ; 

II.  Dernier  segment  abdominal  en  cône  allongé. 

b    Labre  saillant  et  rétréci  en  avant. 

Point  d'écusson  :  Gyretes.  .  . 

Un  écusson  :  Orectochilus. 
bh  Labre  transversal  :  Patrus. 

douce  dont  l'ouverture  était  bouchée  par  un  fragment  de  plante  mêlé  h  de  la 
vase,  et  dont  l'intérieur  était  tapissé  d'une  couche  de  soie  blanche.  La  larve  s'é- 
tait évidemment  réfugiée  dans  cet  asile  et  y  avait  subi  ses  transformations. 

(1)  Die  Ksef.  d.  Mark  Brand.  I,  p.  190. 

(2)  Latreille  avait  commencé  par  s'exagérer  leurs  différences  avec  les  Dytis- 
cides;  dans  son  Gêner.  Crustac.  et  Ins.  il  les  avait  complètement  séparés  de 
ceux-ci  pour  les  associer  aux  Parnus  dans  sa  famille  des  OHophot'i.  Depuis,  il 
les  a  constamment  placés  parmi  les  Hydrocanthares. 

(3)  Il  y  a  une  transition  des  Carabiques  aux  Dytiscides  par  les  Omophron,  les 
Amphizoa  et  les  Pelobius  ;  il  n'y  en  a  pas  de  ces  derniers  aux  Gyrinicles  ;  c'est 
un  des  groupes  les  plus  nettement  limités  qu'il  y  ait  parmi  les  Coléoptères. 

(4)  A  la  suite  de  son  Species  des  Hydrocanthares. 

(5)  M.  Aube  a  pris  pour  point  de  départ  la  présence  ou  l'absence  de  l'écus- 
son  ;  la  forme  du  dernier  segment  abdominal  est  un  caractère  manifestement 
de  plus  d'importance. 


438  CVRINIDE9. 

ENHYDRUS. 

De  Casteln.  Etud.  eut.  p.  110  (1). 

Menton  sans  dent  médiane.  —Articles  des  palpes  labiaux  s'allohgéant 
gradaellenient  ;  le  dernier  des  maxillaires  aussi  long  que  les  trois  pré- 
cédents réunis.  —  Labre  arrondi  et  cilié  en  avant.  —  Epistome  coupé 
carrément.  —  Ecusson  en  triangle  transversal,  rectiligne.  —  Elytres 
ovalaires,  presque  planes,  sillonnées  longitudinalement,  arrondies  ou 
échancrées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  antérieures  très-longues  ;  leurs 
tarses  formant  chez  les  mâles  une  large  palette  très-arrondie  en  dehors, 
presque  rectiligne  au  côté  interne,  munie  en  dessous  de  petites  cupules 
piliformes  très-serrées.  —  Dernier  segment  abdominal  plane,  arrondi 
et  cilié  au  bout.  —  Corps  ovale  ou  oblong,  déprimé. 

Ce  genre  ne  comprend  que  trois  espèces,  dont  l'une  (E.  sulcalus) 
du  Brésil  est  une  des  plus  grandes  de  la  famille.  Les  deux  autres  sont 
originaires  de  l'Australie  et  plus  petites  (a). 

GYRINUS. 
Geoffii.  Ins.  d.  env.  d.  Parii,  I^  p.  193. 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Mâchoires  pourvues  d'un  lobe  externe. 
■ —  Dernier  article  des  palpes  aussi  long  que  les  précédents  réunis.  — 
Labre  transversal,  arrondi  et  cillé  eri  avant.  —  Epistome  coupé  Carré- 
ment. —  Un  écusson  distinct,  le  plus  souvent  allonge  et  très-aigu  en 
arrière.  —  Elytres  ovales  ou  oblongues,  arrondies  ou  tronquées,  rare- 
ment échancrées  en  arrière,  médiocrement  convexes.  —  Pattes  anté- 
rieures médiocres  ;  leurs  tarses  dilatés  chez  les  mâles  en  une  palette 
oblongue,  assez  étroite  et  spongieuse  en  dessous.  —  Dernier  segment 
abdominal  déprimé,  arrondi  au  bout,  en  général  non  ou  à  peine  cilié. 
■ —  Corps  ovalaire  ou  oblong,  plus  ou  moins  convexe. 

Réduit  aux  espèces  qui  présentent  ces  caractères,  l'ancien  genre  Gy- 
^itvs  est  encore  le  plus  nombreux  de  lîf  famille,  mais  ses  espèces 

(1)  Syn.  Emnectus,  Escliseh.  in  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  66.  Ce  ni  oui  devrait  avoir 
la  préférence  sur  celui  d'ENHTDRifS,  qui  a  déjà  été  proposé  antériéUrëiôeilt,  aVCc 
là  désinence  féminine)  pour  des  Mammifères,  dès  Reptiles  et  même  un  genre  de 
plantes.  Voyez  Agassiz,  Notoenel.  Zool.  Index  univers,  p.  138. 

(2)  È.  oblongûs,  Rékhei ,  Âubé,  Hydroc;  p.  653.  M.  Aube  n'a  pas  Coniiii 
exactement  la  patrie  de  ces  deux  insectes;  ils  sent  bien  de  TAuslralie,  comme 
je  l'indique  dans  le  texte. 

Je  possède,  Sous  le  nom  inédit  de  Cycious  Dejéanîi  Bùquet,  une  quàtHème 
espèce,  originaire  de  la  Colombie,  presque  àiissi  grande  que  lè  sulcafus,  mais 
ayant  complètement  la  forme  assez  convexe  et  le  faciès  d'ùii  Î)ineiîtcs. 


GYBINIDES»  43d 

répandues  sur  tous  les  points  du  globe,  sont  à  peine  de  grandeur 
tnoyenne,  et,  pour  la  plupart  assez  petites.  Presque  toutes  présentent 
sur  les  élytres  des  rangées  longitudinales  de  points  enfoncés;  les 
mêmes  organes  sont  quelquePeis,  ainsi  que  le  prolhorax,  bordés  de 
jaune,  particularité  qui  ne  se  retrouve  que  dans  le  genre  Porro- 
BHYNCHCS  (1). 

DINEUTUS. 

Mxc-Leat,  Anml.  Jav.  p.  30  (2). 

Menton  sans  dent  médiane.  —  Dernier  article  des  palpes  labiaux 
aussi  long,  celui  des  maxillaires  plus  long  que  les  précédents  réunis, 
tronqué  au  bout  aux  premiers.  —  Labre  arrondi  et  cilié  en  avant.  — 
Ëpistome  légèrement  échancré.  —  Point  d'écusson.  —  Elytres  ova- 
laires,  plus  ou  moins  convexes,  lisses  en  général,  arrondies  ou  échan- 
crées  à  leur  extrémité.  —  Pattes  antérieures  très-longues  ;  leurs  articles 
formant  chez  les  mâles  une  palette  allongée,  assez  étroite,  à  bords  pa- 
rallèles et  spongieuse  en  dessous.  —  Dernier  segment  abdominal  dé- 
primé, en  triangle  arrondi  et  cilié.  —  Corps  ovale,  plus  ou  moins  convexe. 

L'absence  d'écusson  est  le  principal  caractère  qui  distingue  ce  genre 
des  deux  précédents.  Il  tient  aux  Enhydrds  par  la  grandeur  des  pattes 
antérieures;  mais  les  tarses  de  ces  pattes  sont  faits  chez  les  mâles 
à  peu  de  chose  près  comme  chez  les  Gyrinus  du  même  sexe.  C'est 
on  groupe  assez  nombreux  et  répandu  dans  la  plupart  des  contrées 
chaudes  du  globe,  surtout  dans  l'ancien  continent  (3). 

(1)  Aux  qtiarànte-cincî  espèces  décrites  par  M.  Aube,  aj.  :  Esp.  européenne  : 
G.  rivularis,  Costa,  Ann.  degl.  Aspir.  nat.  Série  2,  I,  p.  135.  —  Esp.  de  Cali- 
fornie :  O.plicifer,  consobrinus,  i.  Le  Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  Ne'w-York,  V, 
p.  209.  —  Esp.  du  Chili  :  G.  ellipticus,  Gayi,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool. 
IV,  p.  262.— Esp.  de  l'Australie  :  G. iridis,  Hope,  Proceed.  of  the  ent.  Soc.  1842, 
p.  48.  — Esp.  de  Natal  :  G.  flavipes,  amœnulus  Bohem.  lus.  Caffr.  I,  p.  258. 

La  synonymie  des  espèces  européennes  est  assez  embrouillée  ;  pour  celles  de 
l'Allemagne,  voyez  Suffrian,  Stettin.  ent.  Zeit.  1842,  p.  219,  1843,  p.  25  et 
369,  et  1846,  p.  210.  M.  De  Mannerheim  a  également  publié  (ibid.  1847,  p.  208) 
quelques  remarques  de  même  nature  sur  ces  insectes. 

(2)  Je  rétablis  l'orthographe  du  nom  du  genre  telle  qu'on  la  trouve  dans  cet 
ouvrage  ;  on  l'a  altérée  gratuitement  en  changeant  le  nom  de  Dijjetjtus  en  ce- 
lui de  DiNEUTEs.  —  Syn.  Cyclods,  Escksch.  in  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  66.— Cyclinus, 
Kirby,  Faun.  Bor.  Amer.  p.  78. 

(3)  Le  type  du  genre.  D.  politus,,  Mac-Leay,  est  de  Java.  —  Aux  vingt  et  une 
espèces  décrites  par  M.  Aube,  aj.  :  D.  gondaricus,  Reiche  in  Gallnier,  Voy.  en 
Abyssin.  Ent.  p.  279;  d'Abyssinie.  —  Cyclons  opacus,  lnf»'atus,,  Melsh.  Pro- 
ceed. of  the  Acad.  of  Philad.  Il,  p.  29;  des  Etats-LIuis.  —  /).  Goxddii,  Hope, 
Proceed.  of  the  ent.  Soc.  1842,  p.  48;  de  l'Australie.  —  caffer  Bohem.  Ins. 
Caffr.  I,  p.  262;  de  Natal, 


4iO 


eVBIKIDSfl. 


PORRORHYNCHUS. 

De  Casteln.  Etud.  eut.  p,  108  (1). 

Mcnlon  sans  dent  médiane.  —  Dernier  article  des  palpes  tronqué 
au  bout;  celui  des  labiaux  plus  long,  celui  des  maxillaires  un  peu  plus 
court  que  les  précédents  réunis.  —  Labre  triangulaire ,  très-saillant, 
termine  en  pointe  mousse  et  cilié.  —  Dernier  article  des  antennes 
Ironqué.  —  Point  d'écusson.  —  Elylrcs  convexes  sur  le  disque,  dé- 
primées sur  les  bords  latéraux,  arrondies  et  épineuses  à  leur  extrémité. 

—  Patics  antérieures  très-longues;  leurs  tarses  dilatés  chez  les  mâles 
en  une  palette  allongée,  spongieuse  en  dessous.  —  Dernier  segment 
abdominal  déprimé,  rétréci  en  arrière  et  arrondi  au  bouî.  —  Corps  ova- 
laire,  convexe. 

On  n'en  connaît  qu'une  espèce  (  P.  marginalus)  de  Java,  de  grande 
taille  et  bordée  de  jaune  latéralement. 

GYRETES. 
Brullé,  Hid.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  241  (2). 

Menton  muni  d'une  petite  dent  médiane  aiguë.  —  Dernier  article  dei 
palpes  tronqué;  celui  des  labiaux  plus  long,  celui  des  maxillaires  pas 
plus  long  que  les  précédents  réunis.  —  Labre  saillant,  réiréci,  arrondi 
et  cilié  en  avant.  —  Dernier  article  des  antennes  subacuminé  au  bout. 

—  Epislome  faiblement  échancré.  —  Point  d'écusson.  —  Elytres  ova- 
laires,  plus  ou  moins  convexes,  diversement  tronquées  et  souvent  épi- 
neuses à  leur  extrémité.  —  Pattes  antérieures  médiocres;  leurs  articles 
dilatés  chez  les  mâles  en  une  palette  allongée,  spongieuse  en  dessous. 

—  Dernier  segment  abdominal  en  cône  allongé.  —  Corps  ovale  ou 
oblong,  plus  ou  moins  convexe. 

Genre  propre  aux  diverses  parties  chaudes  de  l'Amérique,  où  il  re- 
présente les  Orectochilcs,  qui  n'y  existent  pas,  et  dont  il  ne  diffère 
essentiellement  que  par  l'absence  de  l'écusson  ;  ses  espèces  sont  en 
outre  généralement  un  peu  plus  grandes.  On  en  a  décrit  neuf  en  tout  (3). 

(1)  Syn.  Trigonocheiltis,  Dej.  Cat.  éd.  3^  p.  67. 

(2)  Syn.  Cybister,  Eschsch.  in  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  67. 

(3)  M.  Aube  en  a  connu  huit;  aj.  :  G.  sinuatus,  J.  Le  Conte,  Ann.  of  th» 
Lyc.  of  New-York,  V,  p.  210;  de  Californie. 


GYRINIDES. 


441 


ORECTOCHILUS, 

(EscHSCH.)  Lacord.  Faune  enf.  d.  env.  d.  Paris,  l,  p.  344. 

Menton  muni  d'une  petite  dent  métlianc  aiguë.  —  Dernier  article  des 
palpes  labiaux  aussi  long  que  les  trois  précédents  réunis,  et  tronqué  au 
bout;  ceux  des  maxillaires  croissant  gratluellcmcnt  en  longueur;  le 
dernier  tronque  également.  —  Labre  saillant,  arrondi  et  cilié  en  avant. 

—  Epistomc  coupé  carrément.  —  Dernier  article  dos  antennes  coupé 
plus  ou  moins  carrément.  —  Un  écusson  distinct,  en  triangle  rertiligne. 

—  Elytres  ob'.ongues,  convexes,  tronquées  et  en  général  épineuses  en 
arrière.  —  Pattes  antérieures  médiocres  ;  leurs  arlicies  chez  les  mâles 
dilatés  en  une  palette  oblongue,  spongieuse  en  dessous.  —  Dernier  seg- 
ment abdominal  en  conc  allongé  et  cilié  au  bout.  —  Corps  oblong,  con- 
vexe, rétréci  à  ses  deux  extrémités. 

Les  espèces  de  ce  genre,  dont  on  connaît  une  quinzaine  (1),  sont 
propres  à  l'ancien  continent  et  répandues  dans  les  diverses  parties  de 
l'Afrique  et  des  Indes  orientales,  sauf  une  seule  (0.  villosus  F.)  qui  se 
trouve  dans  presque  toute  l'Europe  et  qui  forme  le  type  du  genre.  Elle 
est  nocturne  et  se  tient  habituellement  sous  les  pierres,  ou  à  la  surface 
de  l'eau,  sous  les  corps  flottants  et  les  feuilles  des  plantes  aquatiques  ; 
quelquefois  cependant  on  la  rencontre  hors  de  ces  abris  et  exposée  à 
la  lumière,  comme  les  Gyrincs  (2)  ;  il  est  probable  que  les  espèces  exo- 
tiques ont  des  habitudes  analogues. 

PATRUS. 
AuBÉ;  Spec.  d.  Hydrocanth.  p.  724. 

Menton  muni  d'une  très-courte  saillie  triangulaire  médiane.  —  Der- 
nier article  des  palpes  labiaux  renflé  et  oblus  au  bout,  plus  long  que  le 
pénultième,  le  1"  très-court  ;  le  dernier  des  maxillaires  aussi  long  que 
les  trois  précédents  réunis  et  tronqué-à»son  extrémité.— Labre  fortement 
transversal,  largement  arrondi  et  cilié  en  avant.  —  Dernier  article  des 
antennes  obliquement  tronqué.  —  Epislome  sinué  dans  son  milieu.  — 
Un  écusson  distinct.  —  Elytres  ovalaires,  convexes  et  tronquées  au 

(1)  Quatorze  sont  décrites  dans  la  Monographie  de  M.  Aube;  aj.  :  0.  semi- 
vesiitus,  Gu6rin-Ménev.  Rev.  Zool.  1840^  p.  38;  du  Bengale.  —  bicostatxis , 
Bohem.  Ins.  Caffr.  I,  p.  261;  de  Natal. 

\2)  Les  habitudes  nocturnes  de  cet  insecte  ont  été  contestées  ;  mais  les  ob- 
servations de  M.  Rosenhàuer  (Beitr.  zur  Insektenf.  Europ.  I,  P-  83)  et  surtout 
celles  de  M.  Frauenfeld  (Isis,  1847,  p.  772),  qui  en  a  élevé  des  individus  en 
captivité,  les  ont  mises  hors  de  doute. 


443  GTRIISIDES. 

bout.  —  Faites  antérieures  médiocres;  leurs  articles  dilatés  chez  les 
mâles  en  une  palette  assez  large,  allongée,  arquée  sur  son  bord  externe, 
droite  sur  rinleme,  et  spongieuse  en  dessous.  — Dernier  anneau  abdo- 
minal en  cône  très-allongé  et  cilié  au  bout.  —  Corps  ovalaire,  convexe. 

M.  Aube  a  établi  ce  genre  sur  une  espèce  (P.  javànus)  de  Java  dont 
il  n'a  connu  que  la  femelle;  un  mâle  de  ma  collection  m'a  permis  de 
décrire  les  tarses  antérieurs  de  ce  sexe,  qui  se  rapprochent  un  peu  de 
ceux  des  Enuydrtjs  pour  la  forme,  tout  en  étant  bien  moins  larges.  Cet 
insecte  est  de  taillé  moyenne. 


FAMILLE  V. 


Menton  grand,  entier.  —  Mâchoires  terminées  par  deux  lobes  iner- 
mes.  -s.  Palpes  maxillaires  en  général  aussi  longs,  parfois  plus  longs  que 
les  antennes.  —  Mandibules  très-courtes.  —  Antennes  de  six  à  neuf 
tïrlicles  ;  le  premier  toujours  allongé,  les  derniers  formant  une  massue. 
—  Pattes  postérieures  natatoires  chez  un  certain  nombre;  tarses  de  cinq 
articles.  —  Abdomen  composé  en  dessous  de  cinq,  rarement  de  quatre, 
six  ou  sept  segments. 

Au  premier  coup-d'œil,  celte  famille  sembJe  subdivisible  en  plusieurs 
autres,  en  d'autres  termes,  constituer  un  groupe  d'un  rang  supérieur  k 
celui  qu'on  lui  assigne  généralement.  Cependant  quand  on  l'étudié  de 
près,  on  y  reconnaît  un  type  commun,  mais  qui  a  été  plus  modifié  que 
celui  des  Carnassiers  terrestres  ou  aquatiques,  par  suite  de  la  diversité 
des  habitudes. 

En  effet,  parmi  ces  insectes,  les  uns  vivent  plongés  dans  les  eaux, 
comme  les  Dytiscides,  les  autres  se  tiennent  dans  la  vase  ou  sur  les 
plantes  de  leurs  bords,  tandis  que  les  derniers  vivent  dans  les  excré- 
ments des  animaux  herbivores  ou  dans  les  bolets.  La  forme  géiicrale  du 
corps,  et  surtout  les  organes  locomoteurs,  varient  en  conséquence. 

Chez  les  espèces  aquatiques,  le  premier  est  plus  ou  moins  brièvement 
ovale,  en  général  fort  convexe,  parfois  même  subglobuleux,  et  ses  trois 
parties  principales,  sans  être  aussi  solidement  unies  entre  elles  que  chez 
les  Dytiscides,  présentent,  comme  chez  ceux-ci,  un  contour  continu,  la 
tête  étant  enfoncée  dans  le  prothorax ,  et  celui-ci  de  la  même  largeur 
en  arrière  que  la  base  des  élytres.  Il  est  assez  remarquable  que  ce 
sont  les  espèces  terrestres  qui  se  rapprochent  le  plus  de  cette  formé, 
tandis  que  celles  qui  sont  riveraines,  ou  semi-aquatiques,  ont  un  fades 
différent ,  dû  à  leur  forme  plus  ou  moins  parallèle,  peu  convexe,  et  à 
ce  que  leur  prothorax  est  plus  étroit  que  la  base  des  élytres. 

Les  organes  buccaux  ne  varient  que  dans  des  limites  peu  étendues.  Le 
menton  est  toujours  grand,  plane  et  recouvre  la  majeure  partie  de  la 
cavité  buccale.  La  languette  l'égale  en  largeur,  mais  le  dcpas^se  à  peine  ; 


ii^  >ALMC0nNE8, 

son  bord  anlcrleur  est  cilié,  ooupé  carrément,  parfois  échancré  dans 
son  milieu.  Au  tolal,  cet  organe  est  peu  apparent  et  d'un  faible  secours 
pour  la  caractérisliquc  des  genres.  Les  deux  lobes  des  mâchoires  four- 
nissent, au  contraire,  des  caractères  de  tribus,  selon  que  tous  deux  ou 
l'un  d'eux  seulement,  est  coriace,  corné  ou  membraneux;  leur  cxtré- 
milé  est  garnie  de  poils  ou  de  cils,  mais  jamais,  sauf  chez  les  Speh- 
cuEus,  n'a  de  dents  proprement  dites.  Les  palpes  sont  à  l'état  normal, 
quant  au  nombre  de  leurs  ariicles ,  les  labiaux  en  ayant  trois  et  les 
maxillaires  quatre.  Les  premiers  sont  toujours  courts  et  médiocres  ;  il 
est  rare  que  les  seconds  soient  notablement  moins  longs  que  les  an- 
tennes. Les  mandibules,  toujours  larges  et  fortement  arquées,  devien- 
nent souvent  comme  membraneuses  au  côté  interne  ;  leur  cxîrémilé  est 
en  général  bidentée  ou  fissile,  et  précédée  dune  ou  plusieurs  dents  ; 
une  saillie  de  leur  base  constitue  une  surface  molaire,  plus  particuliè- 
rement développée  chez  les  espèces  éminemment  herbivores.  Enfin  le 
labre,  toujours  fortement  transversal,  n'est  bien  apparent  que  chez  les 
Hydrophilides  et  quelques  Hydrobiides  ;  dans  les  autres  espèces,  il  est 
plus  ou  moins  rétracté  sous  l'épistome. 

Les  antennes  sont  constamment  insérées  sous  les  bords  latéraux  de  la 
tête,  qui  forment  comme  une  voûte  de  chaque  côté,  et  immédiatement 
en  avant  des  yeux  qu'elles  touchent  presque.  Elles  ne  sont  guère  plus 
longues  que  la  télé,  rétractiies  sous  ses  bords,  et  terminées  par  une 
massue  de  trois  à  cinq  articles  pubcsccnts,  sauf  le  premier  qui  sert  de 
base  à  la  massue  et  qui  est  en  forme  de  coupe  ou  de  cornet.  Les  articles 
intermédiaires  entre  celle  massue  et  le  premier,  ou  les  deux  premiers, 
sont  si  courts  et  si  serrés,  qu'il  est  souvent  difliîcile  de  préciser  exacte- 
ment leur  nombre. 

Les  yeux  ont  la  plus  grande  analogie  avec  ceux  des  Dytiscides.  Les 
seules  modifications  qu'ils  présentent,  s'observent  chez  les  Berosîis  qui 
les  ont  plus  saillants  que  de  coutume ,  les  Sph>erididm  chez  qui  ils 
sont  en  grande  partie  cachés  sous  les  bords  latéraux  de  la  tête,  mais 
surtout  chez  les  Ampuiops  qui  en  ont  deux  de  chaque  côté,  tout  aussi 
séparés  que  ceux  des  Gyrinides.  L'écusson  est  constamment  distinct. 
Les  élytres  recouvrent  l'abdomen  en  entier,  sauf  chez  les  Limnebiusoù 
leur  extrémité  est  un  peu  tronquée.  Les  ailes  inférieures  ne  paraissent 
jamais  manquer. 

Chez  les  espèces  aquatiques,  on  croirait  volontiers  a  priori  devoir 
trouver  dans  la  structure  des  segments  Ihoraciques,  celle  des  hanches 
postérieures,  et  la  situation  relative  des  pâlies,  quelque  chose  d'ana- 
logue à  ce  qui  existe  chez  les  Dytiscides  et  les  Gyrinides  ;  mais  il  n'en 
est  rien;  toutes  les  espèces  de  la  famille  sont,  sous  ces  trois  rapports, 
à  l'état  normal.  Le  mélalhorax  est,  comme  dans  les  Coléoptères  en  gé- 
néral, le  plus  grand  des  trois  segments  thoraciques;  ses  parapleures 
sont  très-allongées  et  simples  ;  le  rnésoslernum  et  le  prosternum  sont 
fort  courts  et  très-étroits,  sauf  chez  les  Megasterncm  elles  Cryptopleu- 


PALPICOBl^ES.  445 

ariu  ;  tons  dcax  sont  même  sujets  à  être  réduits,  entre  les  hanches  qu'ils 
séparent,  à  un  filet  peu  dislinct.  Enfin  les  hanches  postérieures  sont 
Hbres,  mobiles,  et  consliluent  des  lames  transversales  assez  étroites,  ar- 
rondies à  leur  angle  interne.  Ainsi,  malgré  leurs  habitudes  semblables 
à  celles  des  Dyliscides  et  des  Gyriiiidcs,  les  espèces  dont  il  s'agit  en  ce 
moment,  n'ont  rien  de  commun  avec  ces  insectes,  sous  ces  divers  points 
de  vue,  pas  plus  que  sous  celui  des  organes  buccaux. 

Avec  des  habitudes  aussi  diverses,  les  Palpicornes  doivent  avoir  des 
patles  difléremment  conformées.  Tous  cependant  ont  cela  de  commun, 
que  les  hanches  des  deux  paires  antérieures  sont  plus  ou  moins  ovalaires 
et  saillantes.  Ce  sont  les  autres  parties  de  ces  organes  qui  ont  été  modi- 
fiées selon  le  genre  de  vie.  Ainsi  les  cuisses  et  les  jambes  sont  plus  ou 
moins  fortes  et  comprimées  chez  les  espèces  aquatiques  et  coprophagcs, 
grêles  chez  celles  qui  sont  riveraines.  Les  tarses  antérieurs,  à  part  chez 
certains  mâles  où  ils  présentent  des  particularités  sexuelles,  n'oiTrent  rien 
de  bien  important.  Quant  à  ceux  des  deux  autres  paires,  ce  n'est  que 
chez  un  certain  nombre  des  espèces  aquatiques ,  les  Hydrophilides  , 
qu'ils  constituent  de  véritables  rames,  à  articles  serrés,  continus  et 
frangés  au  côté  interne.  Partout  ailleurs  ils  sont  grêles,  et  sont  aussi 
comprimés  chez  les  Sphéridiides,  insectes  terrestres,  que  chez  la  plupart 
des  Hydrobiides  qui  sont  aquatiques;  seulement,  chez  ces  derniers,  ils 
sont  plus  ou  moins  garnis  de  longs  poils  soyeux  qui  les  rendent  propres 
à  la  natation  ;  ceux  des  espèces  riveraines  ou  semi-aquatiques,  les  Hé- 
lophorides,  sont  simplement  filiformes.  Les  proportions  relatives  des  ar- 
ticles de  ces  mêmes  tarses  fournissent  des  caractères  excellents  et  fa- 
ciles à  vérifier  pour  la  distinction  des  tribus. 

Le  peu  d'homogénéité  de  ces  insectes  ne  permet  guère  d'en  rien 
dire  de  plus  général.  On  ne  peut  pas  davantage  exposer  les  caractères 
communs  à  toutes  leurs  larves,  attendu  qu'on  ne  connaît  en  ce  moment 
que  quelques-unes  de  celles  des  espèces  aquatiques.  Les  détails  à  ce 
sujet  seront  plus  convenablement  placés  en  tète  de  chaque  tribu. 

L'histoire  .scientifique  de  la  famille  est  assez  compliquée  (i).  Il  suffira 
de  rappeler  ici  que  Linné  n'avait  pas  distingué  des  Dviisccsles  espèces 
aquatiques,  et  que  ce  fut  Geoffroy  qui  les  en  sépara  sous  le  nom  (I'Hy- 
DKOPiiiLus.  Latreille,  après  avoir  réparti  pendant  longtemps  ces  insectes 
dans  deux  familles  distinctes  ("i),  finit  par  les  réunir  en  une  seule  à 
laquelle  il  imposa  le  nom  de  Palpicornes,  que  je  crois  devoir  conser- 
ver, attendu  qu'ici,  à  la  diflérence  des  familles  précédentes,  il  n'existe 
pas  de  genre  qui  puisse  être  considéré  comme  représentant  le  groupe 

(1)  On  en  trouvera  un  exposé  très-complet  clans  les  généralités  de  louvrage 
de  M.  Mulsaut,  cité  plus  bas. 

(2)  Dans  tous  ses  ouvrages  antérieurs  à  la  première  édition  du  Règne  animal 
de  Cuvier;  i\  partir  de  ce  travail  inclusivement  il  n'a  plus  changé  d'opinion  4 
cet  ès^td. 


146  PALPICOBKE«. 

entier.  Leadi,  Solier.  M.  îîrullé,Enchson,  et,  en  dernier  lieu,  M.  Mul- 
sant  («).  sont  les  auteurs  qui  ont  principalement  bien  mérité  de  la 
science  par  leurs  travaux  sur  la  famille.  Presque  tous,  du  reste ,  diffè- 
rent quant  au  nombre,  à  la  composition,  et  à  la  situation  relative  des 
groupes  secondaires  qu'ils  y  admettent  (2).  Aucun  d'eux  n'est  allé  au- 
delà  de  quatre;  il  me  parait  nécessaire  d'en  établir  cinq  et  de  procéder 
successivement  de  ceux  qui  sont  les  plus  voisins  des  Dytiscides  à  ceux 
qui  en  sont  les  plus  éloignés. 

Quant  à  la  place  à  assigner  à  la  famille  dans  la  série,  Lalreille  l'avait 
considérablement  éloignée  des  Dystiscides  et  la  plaçait  entre  les  Clavi- 
cornes  et  les  Lamellicornes,  en  quoi  il  a  été  imité  par  une  foule  d'au- 
teurs. MM.  Mac-Leay  et  Stephens  ont  les  premiers  protesté  contre  cet 
arrangement,  et  l'ont  reportée  dans  le  voisinage  des  deux  familles  pré- 
cédentes, opinion  qui  est  adoptée  aujourd'hui  par  la  grande  majorité 
des  entomologistes  (3). 

I.     Le  2=  art.  des  quatre  tarses  postérieurs  long;  le  l^r  très- 
court. 

Ces  mûmes  tarses  rémiformes  ;  une  épine  sternale.  Hydrophilides. 

—  non  rémiformes;  point  d'épine  sternale.   Hïdbobiides. 

(i)  Voyez  Leacli  Zool.  Miscell.  III,  p.  90  et  95.  —  Solier^  Ann.  d.  1.  Soc.  enf. 
de  France^  IIl,  p-  299  ;  il  ne  s'est  occupé  que  des  Hydrophilides  et  des  Hydro- 
biides.  —  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V,  p.  242.  —  Erichson,  Die  Kaef.  d.  Mark 
Brand.  L  p.  193.  —  Mulsant^ Hist.  nat.  d.  Col.  d.  France;  Palpicornes;  in-S", 
Paris,  1844  ;  c'est  à  cet  ouvrage  que  je  renvoie  pour  les  espèces  d'Europe  ; 
leur  synonymie,  qui  est  très  compliquée,  s'y  trouve  exposée  avec  un  soin  digue 
des  plus  grands  éloges. 

(2)  Latreille  n'en  admet  que  deux  :  les  Hydrophiliens  et  les  Sphéridiotes  ; 
M.  Brullé,  trois  :  les  Hydropliilieus,  les  Spliéridiens  et  les  Hélaphoriens  ;  Erich- 
son,  quatre  :  les  Sperchéens,  les  Hélophoriens,  les  Hydrophiliens  et  les  Spliéri- 
diens.  M.  Mulsant  a  suivi  l'arrangement  d'Erichson,  en  subdivisant  ces  tribus 
en  groupes  inférieurs,  qui  compliquent  inutilement  sa  classiCcation. 

(3)  Pris  dans  leur  ensemble,  les  Palpicornes  se  rattachent  manifestement  aux 
Clavicornes  de  Latreille,  non-seulement  par  leurs  antennes,  mais  par  plusieurs 
particularités  de  leur  organisation  interne  qui  ont  été  signalées  par  M.  L.  Dufour 
(Ann.  d.  Se.  nat.  VI,  p.  172).  D'un  autre  côté,  leurs  groupes  secondaires  ont 
des  analogies  qui  leur  sont  propres.  Celles  des  Hydrophilides  et  des  Hydrobiides 
avec  les  Dytiscides  sont  évidentes  ;  les  seconds  en  même  temps,  par  un  de  leurs 
-genres  (Globaru),  montrent  une  tendance  à  se  rapprocher  des  Agathidiides. 
Les  Hélophorides  touchent  d'assez  près  les  Parnides.  Quant  aux  Sphéridiides, 
leurs  rapports  avec  les  Lamellicornes  coprophages  ne  reposent  guère  que  sur 
une  similitude  de  mœurs,  et  c'est  plutôt  parmi  les  Clavicornes  qu'il  faut  cher- 
cher leurs  correspondants.  Il  est  donc  plus  naturel  de  placer  la  famille  entre 
•les  Carnassiers  aquatiques  et  les  Clavicornes,  qu'entre  ces  derniers  et  les  Lamel- 
licornes. 


HYDBOPHILIDES.  AW 

H.   Les  quatre  1«"  art.  de  ces  tarses  courts,  égaux.  Sperchéides. 

ni.  ;  le  1"  peu  distinct.    Hélophorides. 

ÎV.  Leur  Iv  ^ti.  («JJpnjgç,  Sphéridiides. 

TRIBU  I. 
HYDHOPIIILIDES, 

Lebes  des  mâchoires  tous  deux  coriaces.  —  Antennes  de  neuf  articles. 
-^  Prolhorax  de  la  largeur  des  élytrcs  à  sa  base,  rélréci  en  avant.  — 
Les  quatre  tarses  postérieurs  fortement  comprimés,  rémiformes,  fran- 
gés au  côté  interne  ;  leurs  quatre  premiers  articles  obliquement  tron- 
qués au  bout  ;  le  Ic"  court,  le  2«  le  plus  long  de  tous.  —  Mésosternum 
et  métasternum  formant  une  carène  continue ,  prolongée  en  une  épine 
aiguë,  dépassant  plus  ou  moins  en  arrière  les  hanches  postérieures. 

Cette  tribu  ne  comprend  que  les  Hvdrophilcs  proprement  dits  et  un 
petit  nombre  de  genres  qui  en  ont  été  détachés.  Ce  sont  les  mieux  or- 
ganisés des  Palpicornes  pour  la  locomotion  aquatique ,  par  conséquent 
les  plus  rapprochésdesDyliscides,  et,  à  ce  litre,  ils  me  paraissent  devoir 
être  placés  eu  tète  de  la  famille. 

Quoique  leurs  quatr«  pattes  postérieures  constituent  de  véritables 
rames,  ces  insectes  sont  d'assez  mauvais  nageurs;  les  mouvements  al- 
ternatifs qu'ils  impriment  à  ces  organes  ne  sauraient  produire  une  loco- 
motion rapide;  mais  des  allures  plus  vives  ne  leur  étaient  pas  néces- 
saires, leur  nourriture  consistant  eu  substances  végétales,  bien  qu'à 
l'occasion,  surtout  en  captivité,  ils  mangent  avec  avidité  des  larves 
d'autres  insectes,  des  Mollusques  aquatiques  et  même  de  la  chair  crue. 
Leur  manière  de  respirer  est  totalement  ditîércnte  de  celle  des  Dytis- 
cides;  au  lieu  d'émerger  la  partie  postérieure  de  leur  corps,  c'est  la 
léte  qu'ils  rapprochent  de  la  surface  du  fluide,  puis  dirigeant  en  haut  la 
tige  des  antennes,  ils  reploieut  la  massue  eu  sens  contraire;  l'air  s'at- 
tachaut  à  la  partie  émergée  de  la  première,  glisse  le  long  des  articles 
pubescenls  de  la  seconde,  et,  adhérant  à  des  poils  (ios  qui  révèlent  les 
flancs  du  thorax,  gagne  l'entrée  des  voies  respiratoires  (i).  Comme  les 
Dysticides,  ces  insectes  sortent  assez  souvent  de  leur  éiément  habituel, 
surtout  le  soir,  et  passent  la  mauvaise  saison  dans  la  vase  au  fond  des 
eaux. 

(1)  Voyez  le  Mémoire  de  Nitzsch,  dans  les  Archives  de  Physiologie  de  Reil  et 
Autenrieth  X,  p.  440,  avec  des  figures  à  l'appui.  Audouin,  en  France,  avait,  de 
son  côté,  fait  des  observations  analogues,  mais  il  ne  les  a  pas  publiées,  et  elles 
ne  sotut  coBDucs  que  par  le  peu  qu'en  a  dit  M.  BruUé,  à  qui  il  les  avait  commu- 
Qiquées. 


448  ^ALPICÔRKïS^ 

Inférieurs  à  beaucoup  d'égards  aux  Dyliscides,  les  Hydrophilides 
l'emportent  sur  eux  par  l'industrie  qu'ils  déploient  pour  la  conservation 
de  leur  postcrilê.  Il  est  probable  que  sous  ce  rapport,  les  espèces  exoti- 
ques se  comportent  comme  ï Hydrophilus  piccus  et  YHydrous  cara- 
boides  d'Europe  (i).  Les  femelles  possèdent  la  faculté  de  fabriquer,  à 
l'aide  d'un  fluide  sécrété  par  le  rectum  et  qui  sort  par  deux  filières 
placées  à  l'entrée  de  l'ouverture  anale,  une  coque  qu'elles  fixent  aux 
végétaux  aquatiques  à  la  surface  de  l'eau.  Celte  coque,  brièvement  py- 
riforme  et  d'un  aspect  papyracé,  est  surmontée  d'un  appendice  en  formo 
de  lube  recourbé,  qui  paraît  destiné  à  introduire  l'air  dans  son  intérieur 
où  les  œufs,  au  nombre  d'une  cinquantaine,  sont  disposés  régulièrement 
et  enveloppés  de  toutes  paris  d'une  substance  coloimeuse.  Leur  éclosion 
a  lieu  au  bout  d'environ  six  semaines,  quand  le  temps  est  favorable,  et 
les  jeunes  larves  s'échappent  par  la  partie  inférieure  de  la  coque,  que 
ferment  seulemenl  quelques  fils  de  soie.  Elles  croissent  rapidement  et 
ont  des  liabiUidcs  bien  diiïcrenles  de  celles  des  insectes  parfails,  car 
elles  ne  se  nourrissent  que  de  proie  el  sont  d'une  voracité  exlrèmc. 

Celles  des  deux  espèces  citées  plus  haut,  présentent  entre  elles  quel- 
ques diflcrences  ;  la  mieux  connue  des  deux,  celle  de  1'//.  piceus  (2), 
peut  servir  de  type. 

Son  corps,  long  de  près  de  trois  pouces,  de  couleur  brunâlre,  ne  se 
compose  en  tout  que  de  douze  segments,  comme  celui  des  larves  des 
Dyliscides,  et  ressemble  assez  à  ces  dernières  pour  la  forme  générale  ; 
mais  il  est  plus  épais,  plus  charnu;  la  peau  qui  le  revêt  est  coriace  et 
finement  chagrinée ,  el  de  nombreuses  rides  transversales  rendent 
très-difïîciles  à  compter  les  segmenls  ihoraciques  et  abdominaux.  La 
télé  est  cornée,  plane  en  dessus,  convexe  en  dessous.  Elle  porte  de 
chaque  côté  six  ocelles  à  peine  apparents,  et  sur  les  bords  latéraux  du 
front  deux  antennes  de  trois  articles,  remarquables  par  la  longueur  du 
premier  qui  égale  plusieurs  fois  en  grandeur  les  deux  autres  pris  en- 
semble. Les  organes  buccaux  toul-à  fait  antérieurs,  et  même  un  peu 
supérieurs,  se  composent  de  deux  mandibules  saillantes,  robustes,  ar- 
quées, très-aiguës  et  dentées  au  côté  interne;  deux  mâchoires  grêles, 
très-allongées,  droites,  portant  à  leur  extrémité  quatre  articles  courts, 
dont  les  trois  derniers  représentent  les  palpes  maxillaires;  d'un  menton 
saillant  entre  les  mandibules,  en  triangle  allongé,  tronqué  au  bout,  et 
portant  en  avant  une  petite  languette  conique,  et  deux  pelits  palpes  la- 
biaux de  deux  articles.  Les  trois  segments  ihoraciques  sont  presque 

(1)  Les  détails  à  ce  sujet  qu'on  trouve  dans  les  auteurs  récents,  sont  presque 
exclusivement  empruntés  à  Lyonnet,  Mém.  postli.  p.  133,  et  à  Miger,  Ann.  d. 
Mus.  XIV,  p.  445.  —  M.  Brullé  (loc.  cit.  II,  p.  252)  a  donné  un  extrait  étendu 
de  leurs  oi^servations.  —  Pour  les  autres  auteurs,  Voyez  Cliapuis  et  Candézc, 
Mém.  d.  1.  Soc.  d.  Se.  d.  Liège,  VIII,  p.  387. 

(2)  Lyonnet,  loc.  cit.  pi.  13,  f.  1-2.  —  Miger,  loc.  cit.  pi.  28.  —  Brullé,  loc. 
cit.  pi.  11,  f,  1-6.  —  Westwood,  Intr.  to  the  mod.  Class.  I,  p.  125,  f.  8  (11, 12) , 


égaille  et  portent  des  pattes  courtes,  terminées  jiar  un  seul  crochet.  Les 
segments  abdominaux  vont  en  se  rétrécissant  gradùelienient  ;  les  Sept 
premiers  sont  munis  de  chaque  côté  d'un  court  appendice  membraneux  ; 
le  dernier  en  a  deux  plus  longs,  insérés  sous  son  extrémité.  Il  y  a  huit 
paires  de  stigmates,  dont  une  sur  le  mésolhorax  et  les  sept  autres  sur 
les  sept  premiers  segments  abdominaux,  sur  les  côtés  et  en  haut.  L'ex- 
trémité du  dernier  segment  présente,  en  outre,  deux  ouvertures  aux- 
quelles aboutissent  deux  gros  troncs  trachéens  qui  longent  les  côtés  du 
corps.  C'est  par  ces  ouvertures  que  la  larve  introduit  l'air  dans  son  in- 
térieur, en  présentant,  par  intervalles,  l'extrémité  de  son  corps  à  la  sur- 
face de  l'eau  ;  les  stigmates  ordinaires  ne  servent  probablement  qu'à  la 
sortie  de  l'air  inspiré  (i). 

Ces  larves  nagent  très-bien  et  ont  l'habitude  de  recourber  leur  corps 
en  arc  et  de  s'en  faire  un  point  d'appui  pour  écraser  leur  proie,  à  l'aide 
de  leur  tète  qui  est  susceptible  de  se  renverser  sur  le  dos  (2).  Quand 
on  les  saisit,  elles  deviennent  subitement  flasques  et  émettent  par  l'ou- 
verture anale  une  liqueur  noire  et  fétide.  Le  moment  de  leur  méta- 
morphose arrivé,  elles  quittent  l'eau  et  se  creusent  dans  la  terre  hu- 
mide du  voisinage  une  retraite,  qu'elles  enduisent  d'une  matière 
glulineuse.  La  nymphe  est  remarquable  par  trois  fortes  épines  dont 
est  armé  le  bord  antérieur  de  son  prolhorax;  les  segments  abdominaux 
portent  de  chaque  côté  un  filament  subcorné,  et  le  dernier  deux  appen- 
dices, comme  chez  la  larve.  L'insecte  parfait  se  montre  environ  six 
semaines  après. 

La  larve  de  VHtjdrous  caraboides  (5)  est  beaucoup  plus  petiie  que 
la  précédente,  d'un  gris-ardoisé  ponctué  de  noir,  et  w'en  diffère  essen- 
tiellement que  par  la  longueur  des  appendices  abdominaux  qui  sont 
subcornés ,  ciliés  des  deux  côtés  et  penniformes.  La  nymphe  est  pa- 
reille, ainsi  que  la  coque  que  fabrique  la  femelle  à  l'état  parfait. 

(1)  C'est  Erichson  (Arch.  1841^  I,  p.  110)  qui  a  le  premier  signalé  les  stigmates 
de  ces  larves.  Tous  les  autres  auteurs  les  ont  passés  sous  silence  ;  M.  BruUé  (loc. 
cit.  II,  p.  256)  dit  môme  positivement  qu'elles  n'ont  d'autres  ouvertures  pour  la 
respiration  que  celles  qui  se  trouvent  à  l'extrémité  du  corps.  Erichson  regarde  en 
même  temps  les  appendices  membraneux  des  segments  de  l'abdomen  comme 
des  branchies  rudimentaires.  Mais  il  reste  à  savoir  si  ces  organes,  ainsi  que  ceux 
qui  sont  si  apparents  dans  la  larve  de  VHydrous  caraboides^  iouent  réellement 
ce  rôle.  M.  De  Siebold  (Anatom.  compar.  trad.  fram;.  I,  p.  597,  note  10)  a  jeté 
récemment  du  doute  sur  cette  interprétation. 

(2)  Dans  cette  situation,  les  pattes  sont  dirigées  supérieurement,  ce  qui  avait 
fait  croire  à  Frisch  qu'elles  étaient  insérées  sur  le  dos. 

(3)  Rœsel,  Insekt.  Belust.  II,  Class.  I,  pi.  4,  f.  5-7.  —  Lyonnet,  loc.  cit. 
pi.  12,  f.  47.  —  Marris,  Aurelian,  pi.  26.  —  Sturm,  Deutschl.  lus.  IX,  pi.  216. 
—  Westwood,  Intr.  to  tlic  mod.  Classif.  p.  120,  f.  8  (13).  — Mulsaut,  Palpic. 
p.  111. 

Coléoptères,    Tomo  L  29 


4S0  TALPICOUNKS. 

La  tribu  ne  comprend  que  les  quatre  genres  suivants  : 

I.   Prosternum  très-court,  vertical,  profondément  canaliculé. 

Dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus'-  court  que  le  pénultième  :  Hydro- 
philus. 

Dernier  article  des  palpes  maxillaires  aussi  long  que  le  pénultième  :  Tropi- 
sternus. 

IL  Prosternum  muni  d'une  carène  tranchante. 

Dernier  article  des  mômes  palpes  plus  court  que  le  pénultième  :  Hydrous. 

plus  long  :  St«rnolophus. 

HYDROPfflLUS. 
Geoffr.  Ins.  d.  env.  d.  Paris,  l,  p.  180  (1). 

Menton  un  peu  transversal,  arrondi  en  avant  et  sinué  dans  son  milieu, 
avec  ses  angles  antérieurs  écliancrés.  —  Languette  cornée,  fendue  dans 
son  milieu;  ses  lobes  arrondis  et  ciliés.  —  Palpes  labiaux  courts  et 
robustes,  à  articles  1  très-court,  2  épais,  graduellement  élargi,  déprimé 
et  un  peu  arqué,  3  notablement  plus  étroit  et  plus  court,  subOliforme 
ou  subovalaire  et  tronqué  au  bout;  les  maxillaires  longs  et  grêles,  à 
articles  1  très-court,  2  très-long,  un  peu  épaissi  au  bout  et  arqué,  3  un 
peu  moins  long,  subcylindrique,  4  beaucoup  plus  court,  subcyiindrique 
ou  faiblement  sécuriformc,  tronqué  au  bout.  —  Mandibules  fortement 
tridcntées  au  cùlé  interne.  —  Labre  transversal,  arrondi  en  avant  et 
siiuié  dans  son  milieu.  —  Tôle  penchée,  large,  ovalo-rectangulaire  ; 
épistome  tronqué,  avec  ses  angles  antérieurs  un  peu  saillants.  —  Yeux 
gros  et  assez  saillants.  —  Antennes  de  neuf  arlicles  :  1  grand,  déprimé, 
large,  en  arc  de  cercle,  2  plus  court,  cylindrique,  3-5  courts,  de  même 
forme,  6-9  formant  une  massue  irrégulière,  perfoliée,  à  1er  article  glabre 
en  cornet  irrégulier,  2-3  en  croissant,  4  ovalaire,  rétréci  et  acuminé 
au  bout,  —  Prothorax  largement  cl  plus  ou  moins  échâncré  à  sa  base 
et  en  avant;  ses  angles  postérieurs  arrondis  et  recouvrant  les  angles 
humérau'c  des  élylrcs.  —  Celles-ci  oblongo  ovales.  —  Ecusson  grand, 
triangulaire.  —  Pattes  comprimées;  jambes  terminées  par  deux  grands 
éperons  inégaux;  tarses  antérieurs  courts,  comprimés;  leur  5"  article 
très-grand ,  le  4e  concave  et  dilaté  latéralement  chez  les  mâles  ;  cro- 
chets des  tarses  dentés  à  leur  base,  à  toutes  les  pattes  chez  les  femelles, 

(1)  Syn.  Hydkols,  Loacl",  Zool.  Miscell.  111,  p-  91.  —  Stethoxus,  Te5i\opte- 
Rus,  Sol.  Aiin.  d.  1.  Soc.  ent.  III,  p.  3U7.  —  H^duosoma,  Hydrodema,  De  Casteln. 
Hist.  nat.  d.  Cul.  II,  p.  50  et  51.  —  Mesocakthicus,  Tetracakthicus,  Hopc,  The 
Col.  Man.  II,  p.  126;  ces  deux  genres  correspondent  aux  Temnopterus  de  Solier; 
les  espèces  du  premier  n'ont  qu'une  épine  terminale  à  chaque  élytre;  celles 
du  second  eu  ont  deux.  —  Dytiscus,  Linné. 


HYDROPHlLlOrS.  451 

aux  quatre  postérieures  seulement  chez  les  mâles;  les  antérieurs  très- 
grands,  arqués  et  inégaux  dans  le  même  sexe.  —  Prosternura  refoulé 
en  avant,  profondément  canal iculé  ;  épine  slernale  dépassant  en  général 
fortement  les  hanches  postérieures.  —  Corps  oblongo-ovale,  acuminc 
en  arrière,  convexe. 

Ces  insectes  sont  les  géants  de  la  famille  et  la  plupart  ne  sont  même 
dépassés  sous  le  rapport  de  la  taille,  que  par  un  petit  nombre  de  Co- 
léoptères. Tous  sont  d'un  noir  plus  ou  moins  olivâtre,  uniforme,  avec 
les  palpes  et  les  antennes  en  lotalilé  ou  en  pariic  l'errugineus.  îl  y  en  a 
dans  la  plupart  des  régions  du  globe. 

Solier  en  a  séparé  les  deux  genres  indiqués  en  noie  et  qui  n'ont  pas 
été  adoptés.  L'un  d'eux,  Stetocxus,  comprenant  seulement  1'//.  a^erFab. 
de  Cayenne,  avait  pour  unique  caractère  l'absence  de  dilatation  aux 
tarses  antérieurs  du  mâle;  l'autre,  Temnoptekus,  se  composait  des  es- 
pèces dont  les  élytres  sont  épineuses  à  leur  exlréinilé.  M.  De  Casîeinau, 
sans  adopter  ces  genres  de  Solier,  a  réparti  ces  insectes  dans  quatre 
sections,  dont  la  plus  nombreuse,  celle  des  HYOKoruiLLs  proprement 
dits,  aurait  besoin  d'être  revue ,  toutes  les  espèces  ne  présentant  pas 
les  caractères  qui  lui  sont  assignés.  Il  me  paraît  suffisant  de  diviser  le 
genre  en  deux  groupes,  selon  que  les  élytres  sont  incnnes  (t)  ou  épi- 
neuses (2)  en  arrière. 

C'est  au  premier  qu'appartiennent  les  trois  espèces  qui  existent  en 
Europe.  L'une  d'elles  {piceus  L.),  qui  forme  le  type  du  genre,  est  répan- 

(1)  Esp.  europûcunes  :  //.  piceiis  L.  —  aterrimuSj  Eschsch.  Eutomogr. 
p.  128  {morio  Sturm.).  —  pistaceus  (Dalil.),  Casteln.  loc.  cit.  II,  p.  50;  de 
Sicile;  elle  existe  aussi  en  Algérie  et  a  été  décrite  par  M  Lucas  (Explor.  de 
l'Alger.  Eut.  p.  244)  sous  le  nom  de  H.  inermis.  —  Esp.  du  Sénégal  :  H.  con- 
vexus,  flavkornis,  Casteln.  loc.  cit.  p.  50.  —  PauUnieri,  Guérin-Ménev.  Icon. 
du  Règn.  anim.Ins.  texte^  p.  73. — Esp.  de  l'Afrique  méridionale  :  H.  angolensiSj 
Erichs.  Arch.  1843,  I,  p.  227.  —  caffer,  (lavipalpiSj  mimdus,  angxistatus, 
Bohem.  Ins.  Caffr.  I,  p.  594;  les  trois  derniers  sont  peut-être  des  Hïdrous  ou 
des  Tropi.sternu«v  —  Esp.  de  Madagascar  :  H.  rùficornis,  Klug,  Ins.  von  Madag. 
p.  71.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  H.  triangulnris,  Say,  Journ.  of  the  Acad. 
of  Philad.  m,  p.  201.  —  ovalis,  Ziegler,  Procecd.  of  the  Acad.  of  Philad.IL 
p.  45.  —  Esp.  des  Antilles  :  H.  insularis,  Casteln.  loc.  cit.  p.  50.  —  Esp.  de 
rAmériciue  du  Sud  :  H.  ater^  Fab.  Syst.  El.  II,  p.  250.  —  ovalis,  brasHiensis, 
Casteln.  loc.  cit.  —  ensifer,  palpalis,  smaragdinus,  médius^  irinus,  BruUé  iu 
d'Orb.  Voy.  Ent.  p.  52.  —  Esp.  des  Indes  orientales  :  //.  olivaceus,  Fab.  loc.  cit. 
—  viridicolUSj,  cashmirensis,  Koilar  u.  L.  Redtenb.  in  Hiigels  Kashmir,  IV,  2, 
p.  513.  —  Esp.  de  l'Australie  :  H.  kUipalpuSj  alhipes,  Casteln.  loc.  cit  p.  51; 
le  premier  constitue  la  division  des  Hyduosojia,  le  second  celle  des  Hydrodema 
de  l'auteur. 

(2)  //.  sp/nipenni^, Guérin-Ménev. Icopogr.  Ins.  texte,  p.  72,  pi.  20,  f.  14  (acu- 
lealus  Dej.  Solier);  du  Sénégal. — niarginatus,  du  Sénégal;  armatus,  de  l'île 
de  France,  Casteln.  loc,  cit.  p.  51.  —  lugubris,  Motsch.  BuU.  Mosc.  1845,  I, 
p.  31  ;  de  Californie. 


daé  dans  toute  l'étendue  de  ce  cohlinetit  et  plus  OU  ftioinâ  cohiitiUrië 
t)arlout. 

TROPISTERNUS. 

SouER,  Ann.  d.  l.  Soc.  eut.  III,  p;  307. 

Ce  genre  ne  diffère  du  précédent  que  par  le  dernier  article  des  palpes 
maxillaires,  qui  est  aussi  long  ou  plus  long  que  le  pénultième  ;  la  massue 
antennaire  plus  petite  et  plus  régulière,  ses  articles  étant  plus  serrés 
et  les  intermédiaires  moins  ou  à  peine  lunules  ;  les  tarses  antérieurs 
semblables  dans  les  deux  sexes;  enfin,  les  crochets  de  ces  organes  sim- 
ples à  toutes  les  pattes. 

A  quoi  il  faut  ajouter  que  ces  insectes  sont  de  taille  beaucoup  plus 
petite  que  les  Hvdbophilus,  en  général  moins  convexes  et  de  cou- 
leurs très- varices.  Jusqu'ici  ils  paraissent  presque  exclusivement  pro- 
pres à  l'Amérique  où  ils  sont  nombreux  ;  oa  a  déjà  décrit  plus  d'une 
vingtaine  d'espèces  (i). 

HYDROUS. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.;  Col.  II,  p.  275  (2). 

Mandibules  bifides  à  l'extrémité,  ciliées  au  côté  interne.  —  Articles 
2-3  de  la  massue  des  antennes  non  ou  faiblement  lunules.  —  Tarses 
antérieurs  simples  dans  les  deux  sexes  ;  crochets  des  tarses  simples  à 
toutes  les  pattes.  —  Prosternum  muni  d'une  carène  tranchante,  épi- 
neuse en  arrière;  saillie  sternale  ne  dépassant  pas  en  arrière  les  han- 
ches postérieures.  —  Corps  ovale ,  élargi  ou  au  moins  non  rétréci  en 
arrière.  —  Les  autres  caractères  comme  chez  les  Hydropuilus. 

La  forme  différente  du  corps,  et  surtout  la  carène  du  prosternum, 
distinguent  au  premier  coup-d'œil  ces  insectes  des  deux  genres,  précé- 

(1)  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  Hydroph.  lateralis,  Fab.  Syst.  El.  I,  p.  251 
{nimbatus  Say).  —  Hydr.  glaher,  Herbst.  Col.  VII,  p.  298.  —  Hydr.  castus, 
Say,  Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  I,  p.  170.  —  Trop,  apicipulpis,  Chevrol.  Col. 
d.  Mexifj.  Cent.  1,  fasc.  3.  —  Trop,  mexicanus,  nitens.  De  Casteln,  Hist.  nat. 
d.  Col.  II,  p.  54.  —  Esp.  des  Antilles  et  de  l'Araér.  du  Sud  :  Trop,  chalybeus, 
nitidus,  orjilis,  scutellaris,  coUaris,  sellatus,  ovalis,  De  Casteln.  ibid.  p.  53.  — 
Hydr.  chalybeatus,  ochripes,  Curtis,  Linn.  Trans.  XIX,  p.  442.—  Trop,  lotus, 
nitidulus,  seticjer,  llmbatus,  dorsolis,  lepidus^  Brullé  in  d'Orb.  Voy.  Ent. 
p.  55.  —  Trop,  glaber,  Solier  in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  297.  —  Esp. 
du  nord  de  IHindoustan  :  Trop,  mer  (jus ,  Kollar  u.  L.  Redtenb.  in  Hiigels 
Kashmir,  IV,  2,  p.  514. 

(2)  Syn.  Hydrophilus,  Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  94.  —  Hydrocharis,  Latr. 
Fam.  nat.  p.  366.  —  Helobius,  Mulsant,  Méin.  d.  l'Acad.  d.  Se.  d.  Lyon,  l, 
p  75" 


tlYDBOPIULlDES^  453 

dents.  Leur  système  de  coloration  est  pareil  à  celui  des  HvDnoPHinjs, 
mais  leur  taille  est  moindre.  On  en  connaît  un  petit  nombre  d'espèces  (i) 
dont  une  (caraboidcs  L.)  est  répandue  dans  toute  l'Europe  et  une 
partie  de  l'Asie  ;  elle  forme  le  type  du  genre  ;  les  autres  sont  d'Afrique 
et  d'Amérique. 

Le  genre  Helobius  de  M.  Mulsant,  caractérisé  en  quelques  mots 
seulement  par  ce  savant  entomologiste,  semble  ne  différer  de  celui-ci 
que  par  la  longueur  de  l'épine  sternale,  qui  se  prolonge  en  arrière  un 
peu  au-delà  de  l'extrémité  des  trochanters  postérieurs.  L'espèce  uni- 
que (2)  qui  le  compose  ferait  alors  le  passage  entre  le  genre  actuel  et 
les  IIyduophilds,  et  obligerait  de  modifier  en  ce  qui  concerne  l'épine 
en  question ,  la  formule  qui  précède.  Cet  insecte  est  des  environs 
d'Or  an. 

STERNOLOPHUS. 

SoLiEB,  Ann.  d.  L  Soc.  ent.  III,  p.  310. 

Ce  sont  des  Hydrocs,  dont  le  menton ,  arrondi  antérieurement,  pré- 
sente dans  son  milieu  une  fossette  qui  le  fait  paraître  bilobé,  et  dont  le 
dernier  article  des  palpes  maxillaires,  de  forme  ovalaire,  est  plus  long 
que  le  précédent. 

Ces  insectes  sont  par  conséquent  aux  Hydrous  ce  que  les  Tropi- 
STERNcs  sont  aux  HvDROPHiLus ,  quant  aux  proportions  relatives  des 
deux  derniers  articles  des  palpes  maxillaires.  Ils  sont  de  taille  médiocre  , 
et  les  espèces,  en  très-petit  nombre,  décrites  jusqu'ici,  sont  disséminées 
en  Afrique  et  aux  Indes  orientales  (ô). 

(1)  Esp.  européennes  :  H.  caraboides  L.  Fab.  —  scrobiculatus ,  Panzer, 
Faun.  1ns.  Germ.  fuse.  67,  n»  11.  —  substrtatus,  Sturm,  Cat.  éd.  43,  p.  330, 
pi.  I,  f.  7;  espèce  douteuse,  fondée  sur  un  exemplaire  probablement  anormal 
du  caraboides.  —  flavipes ,  Stev.  in  Schœnh.  Syn.  Ins.  Il,  p.  3.  —  Esp.  de 
l'Amer,  du  Nord  :  H.  obtusatus,  Say,  Journ.  of  the  Acad.  of  Philad.  III,  p.  202. 
—  Esp.  de  l'Amérique  du  Sud  :  H.polituSj,  du  Brésil;  grandis,  de  Cayenne  ; 
Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  II,  p.  52.  —  Esp.  de  la  Guinée  :  H.  rufofemoratus, 
distinctus,  Hope,  Ann.  of  nat.  Hist.  XI,  p.  364. 

(2)  H.  noticollis,  Muls.  loc.  cit. 

(3)  S.  Solieri,  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  II,  p.  54  (rufipes  Solier,  loc.  cit.)  ; 
du  Sénégal  jusqu'en  Egypte  ;  c'est  le  type  du  genre.  —  rufipeSj  Fab.  Syst. 
El.  I,  p.  231  ;  des  Indes  or.  —  unicolor,  Casteln.  loc.  cit.;  de  Madagascar.  Ce 
n'est  que  sur  l'autorité  de  M.  De  Castelnau  que  je  rapporte  ici  ces  deux  es- 
pèces qui  me  sont  inconnues. 


454-  PALPîCORNES. 

TilîBU  ÎI. 
UYDROBIIDES. 

I.obes  des  mâchoires  tous  deux  membraneux  ou  coriaces.  —  An- 
tennes de  huit,  rarement  de  neuf  articles.  —  Prolhorax  de  la  largeur 
des  élytres  à  sa  base  (1),  rétréci  en  avant.  —  Les  quatre  tarses  posté- 
rieurs non  rémifornies,  faiblement  ou  non  comprimés,  ciliés  ou  non  sur 
leur  tranche  dorsale;  leur  1"  article  court,  obliquement  tronqué  au  bout, 
le  2»  le  plus  long  de  tous.  —  Point  de  carène  sternale. 

Jusqu'ici  on  a  associé  ces  insectes  aux  précédents,  avec  lesquels  ils 
ont  en  effet  beaucoup  de  rapports;  mais  la  structure  différente  de  leurs 
tarses  postérieurs  et  l'absence  de  carène  sternale  me  paraissent  des 
motifs  suffisants  pour  les  constituer  en  un  groupe  à  part. 

Tous  sont  aquatiques  comme  les  îiydrophilides;  mais  si  l'on  en 
excepte  un  petit  nombre,  lois  que  les  Berosus  et  les  Philqvdrcs,  on 
peut  à  peine  les  regarder  comme  des  insectes  nageurs;  il  leur  faut  un 
point  d'appui  qu'ils  trouvent  dans  les  plantes  aquatiques,  les  bois  im- 
mergés, les  pierres  du  fond  de  l'eau,  auxquels  ils  se  tiennent, accrochés 
ou  sur  lesquels  ils  cheminent  lentement. 

On  ne  possédait,  jusque  dans  ces  derniers  temps,  que  des  renseigne- 
ments vagues  sur  leurs  métamorphoses.  On  savait  seulement  que  les 
femelles  fabriquent  des  coques  papyracécs,  que  les  unes  portent  atta- 
chées sous  leur  abdomen,  tandis  que  les  autres  les  fixent  aux  plantes 
aqualiques,  et  que  ces  coques  ne  sont  pourvues  d'aucun  appendice 
propre  à  introduire  de  l'air  dans  leur  intérieur.  Mais,  récemment 
M.  E.  Cussac  {'■2)  a  donné  sur  deux  espèces,  les  Philhydrus  lividus  et 
i7ïelanGcephalus,  des  détails  qui  ne  laissent  rien  à  désirer. 

La  femelle  de  la  première  de  ces  espèces  est  du  nombre  de  celles  qui 
portent  leur  coque  sous  l'abdomen.  Elle  fait  plusieurs  pontes  séparées 
par  desinlcrvalics  d'environ  six  semaines  et  à  chacune  desquelles  se  forme 
une  coque  nouvelle,  qui  contient  de  tresite  à  quarante  œufs.  Les  larves 
ne  diffèrent  de  celles  de  IHydrophilus  picciis  que  par  des  points  se- 
condaires, tels  que  ia  forme  générale  de  leur  corps  qui  estoblong  et  très- 
atiénué  en  avant,  la  proportion  des  segments  tlioraciqucs,  leurs  stigmates 
qui  sont  chacun  accompagnés  d'une  touffe  de  très-petits  poils,  etc.  Mais 
leur-î  aiîurcs  sont  différentes;  elles  sont  peu  agiies  et  se  tiennent  con- 
f^lamment  près  <!e  la  surface  de  l'eau,  le  plus  souvent  renversées ,  ou 
marchent  Icnieinent  sur  les  plantés  en  émergeant  la  partie  postérieure 

(1)  Le  genre  Amphiops  fait  seul  exception  à  cet  égard. 

(2)  Ann.  d.  1.  Soc.  ont.  de  France,  2»  série,  p.  622,  pi.  13,  f.  17-26. 


HYDKOBIIDES.  4S3 

de  leur  corps.  Elles  saisissent  aussi  simplement  leur  proie  et  la  déchi- 
rent avec  leurs  mandibules ,  sans  exécuter  la  singulière  manœuvre  si- 
gnalée plus  haut  chez  les  larves  de  la  tribu  précédente.  Les  métamor- 
phoses ont  lieu  également  en  (erre  ;  la  nymphe  est  hérissée  sur  toutes 
sa  surface  de  soies  et  de  filets  cornés  longs,  épais  et  plus  ou  moins  con- 
tournés; deux  plus  forts  et  plus  longs  que  les  autres  se  remarquent  à 
l'extrémité  de  l'abdomen. 

La  femelle  du  Philhydrus  melanocephalus  se  comporte  autrement 
que  la  précédente.  Environ  quinze  jours  après  son  accouplement,  au 
mois  de  mai,  elle  colle,  à  trois  ou  quatre  jours  de  distance,  sur  les  feuilles 
des  plantes  aquatiques,  de  petites  capsules  soyeuses,  de  forme  triangu- 
laire, contenant  chacune  de  dix  à  douze  œufs.  Les  larves  ne  diffèrent 
de  celles  de  l'espèce  précédente  que  par  leur  taille  un  peu  plus  grande. 

Cette  tribu  est  la  plus  riche  de  la  famille  en  genres  comme  en  espèces  ; 
les  premiers,  au  tiombre  de  neuf,  sont  les  suivants  : 

I.  Deux  yeux  seulement. 

A   Cinq  segments  abdominaux. 

a    Prothorax  coupé  carrément  en  arrière,  ainsi  que  la  base  des  éjytres. 
Antennes  de  neuf  articles  :  Hydrobius,  Philhydrus. 
.     —       de  huit  articles  :  Laccobius,  Berosus. 
a  a  Prothorax  arrondi  à  sa  base,  reçu  dans  une  écliancrure  des  élytres. 
Corps  non  contractile  :  Volvulûs. 
—    contractile  :  Globaria. 
B    Six  ou  sept  segments  abdominaux  ;  élytres  tronquées  en  arrière  :  Litnne- 

bius. 
G    Quatre  segments  abdominaux  ;  les  deux  premiers  recouverts  par  des  plaqués  : 
CylUdium. 

II.  Deux  yeux  de  chaque  côté  :  Amphiops. 

HYDROBIUS. 
Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  92  (1). 

Menton  transversal,  arrondi  en  avant,  droit  sur  les  côtés.  —  Palpes 
grêles  ;  les  labiaux  coui-ts,  à  dernier  article  obconique  ou  ov;ilàire,  pluà 
court  que  !e  précédent;  les  maxillaires  longs;  leur  dernier  aitic'.ë  plus 
long  que  le  pénultième.  —  ?,Iani!ibii!cs  (hembraiieiises  et  ciliées  au  côté 
interne,   fendues  au  bout.  —  La!)re  transversnl,  arrondi  en  avant.  — 

(1)  Syn.  Brachypalpus,  De  Casteln.  llist.  nat.  d.  Col.  il,  p.  56.  —  TisÏTONùs, 
Mulsant,  Ann.  d.  1.  Soc.  U'Agr.  d.  Lyon,  VU,  p.  377;  genre  sîHlpletneiit  i^ro- 
posé  par  M.  Mulsant  pour  VH.  crihraius,  et  auquel  il  n'assigné  d'aittre  carac- 
tère que  da\o.ir  la  carène  mésosteniale  moins  liante  que  largo,  à  l'iuverse  de 
ce  qui  existe  chez  lus  autres  espèces.  — IIydhophilus,  Fab.  Payk.  lllig.  èt«. 


4S6  t>ALT>IGOa>'ESi 

Tête  large,  obtuse  en  avant;  épistome  tronqué  ou  échancré.  -^  Yeux 
grands,  peu  saillants.  —  Antennes  de  neuf  articles  :  1  grand,  déprimé 
et  arqué,  2  assez  long,  conique,  3-5  très-courts,  nodiformes,  6  en  cor- 
net, glabre,  annexé  au  suivant,  7-9  formant  une  massue  allongée,  mé- 
diocrement serrée.  —  Prolhorax  transversal.  —  Ecusson  assez  grand, 
triangulaire.  —  Elytres  ovales  et  subparallcles  ou  subhémisphériques, 
convexes.  —  Pattes  médiocres;  cuisses  comprimées;  les  trochanters  des 
postérieures  étroits,  non  saillants;  jambes  grêles,  spinuleuses;  les  quatre 
tarses  postérieurs  faiblement  comprimés,  longuement,  mais  lâchement 
ciliés;  crochets  simples.  —  Mésosternum  muni  d'une  étroite  carène 
entre  les  hanches  intermédiaires  ;  mélasternum  convexe  dans  son  mi- 
lieu. —  Corps  en  ovale  plus  ou  moins  court,  convexe,  parfois  subhémi- 
sphérique. 

Insectes  de  moyenne  ou  très-petite  taille,  avec  les  degrés  intermé- 
diaires ;  leurs  tarses  postérieurs,  uq  peu  plus  comprimés  et  garnis  de  cils 
plus  nombreux  que  dans  les  genres  suivants,  indiquent  qu'ils  nagent  un 
peu  mieux  que  les  espèces  de  ces  derniers.  La  plupart  ont  les  élytres 
assez  profondément  striées;  chez  les  autres,  elles  présentent  des  rangées 
régulières  de  points  enfoncés. 

L'Europe  en  possède  une  huitaine  d'espèces  ;  les  autres  sont  dissé- 
minées sur  la  plupart  des  points  du  globe  (i). 

PHILHYDRUS. 

SoLiER,  Ann.  d.  l.  Soc.  eut.  III,  p.  315  (2). 

Menton  carré,  légèrement  arrondi  en  avant.  —  Palpes  très-grêles; 
les  labiaux  courts,  à  dernier  article  fusiforme,  aussi  long  que  le  pénul- 
tième; les  maxillaires  très-longs,  à  articles  2-3  grands,  subégaux,  un  peu 
arqués  et  légèrement  renflés  au  bout,  le  dernier  filiforme  et  plus  court. 

(1)  Six  des  espèces  européennes  sont  décrites  par  M.  Mulsant,  savoir  :  H.  con- 
vexus  Illig.j  oblongus  Herbst ,  fuscipes  Linné,  bicolor  Payk,  œneus  Germ., 
globulus  Payk.  Les  deux  suivantes  ne  sont  pas  mentionnées  dans  son  travail  : 
H.  nitidus,  Heer^  Col.  hehet.  I,  P-  485.  —  pundatostriatus,  Lctzner,  Arbeit. 
d.  Sclîless.  Gesellsch.  1840.  —  Esp.  africaines  :  H.  conspectus^  striatuSj,  assi- 
tnilis ,  Bohem.  Ins.  Caffr.  I,  p,  598;  de  Natal.  —  Esp.  de  l'île  de  France  : 
H.  cribratus^  Mulsant,  Ann.  d.  1.  Soc.  d'Agr.  d.  Lyon,  VII,  p.  377.  —  Esp.  de 
Chine  :  H.  neglectus  Hope,  Trans.  of  the  ent  Soc.  IV,  p.  16.  —  Esp.  de  l'Aus- 
tralie :  H.  marginicoUiSj,  assimilis,  Hope,  Proceed.  of  the  ent.  Soc.  1842,  p.  48. 

Parmi  ces  espèces  exotiques,  il  y  en  a,  sans  aucun  doute,  plusieurs  qui  appar- 
tiennent au  genre  suivant  : 

(2)  Syn.  Helochares,  Mulsant,  Col.  d.  France;  Palpic.  Errata  (Helophilus 
Muls.  ibid.  p.  132,  olim;  nom  depuis  longtemps  employé  parmi  les  Diptères). 
—  LiMNEBius  pars,  Leach.  —  Hydrobius  pars,  Erichs.  —  Hydrophilus,  Fab. 
Oliv.  etc. 


hydrobiides.  457 

•—  Mandibules  bidentéiîs  au  bout,  ciliées  au  côté  interne.  —  Labre  trans- 
versal, cchancré  ainsi  que  l'épistome.  —  Antennes  de  neuf  articles  : 
1  très-grand,  déprimé,  2  beaucoup  plus  court,  obconique,  3-5  très- 
petits,  6  cupuliforme,  glabre,  formant  avec  7-9  une  massue  allongée, 
assez  serrée.  —  Ecussun  assez  grand.  —  Elytres  ovalcs-obiongues, 
largement  arrondies  en  arrière.  —  Pattes  grêles  ;  tarses  postérieurs  à 
peine  comprimés  et  faiblement  ciliés.  —  Blésosternum  muni  en  avant 
des  hanches  intermédiaires  d'une  lame  tranchante  ou  d'un  petit  tuber- 
cule. —  Corps  obîongo-ovale,  assez  ou  médiocrement  convexe. 

Genre  très-voisin  des  Hydrobius,  mais  en  différant  par  des  palpes 
plus  grêles  et  dont  les  deux  derniers  articles  offrent  d'autres  propor- 
tions, des  tarses  moins  larges  et  moins  ciliés,  enfin  la  structure  du  mé- 
sosternum. M.  Mulsant  a  cru  devoir  le  diviser  en  deux  coupes  ;  il 
donne  le  nom  de  Helochabes  aux  espèces  qui  ont  un  tubercule  sur 
celte  deinière  partie  (l),  et  réserve  celui  de  Philuydkus  à  celles  qui 
ont  une  lame  (2)  ;  ce  caractère  me  paraît  à  peine  propre  à  partager  le 
genre  en  deux  sections. 

Ces  insectes  sont  de  petite  taille,  d'une  couleur  testacée  très-sujette  à 
passer  au  brunâtre,  et  leurs  élytres  sont  ordinairement  couvertes  d'une 
ponctuation  sans  ordre ,  fine  et  serrée  ;  ils  vivent  dans  les  eaux  sta- 
gnantes. L'Europe  en  a  plusieurs  espèces,  la  plupart  communes  partout  ; 
en  dehors  de  ce  continent  on  n'en  a  signalé  qu'en  Amérique  (3). 

LACCOBIUS. 
Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  l.  p.  202  (4). 

Menton  carré,  tronqué  en  avant.  —  Palpes  grêles;  les  labiaux  assez 
longs,  leurs  deux  derniers  articles  fusiforraes,  égaux;  les  maxillaires 

(1)  Ph.  griseus  Fab.  (lividus  Forst.  Miils.);  commun  dans  toute  l'Europe. 
—  L'Hel.  melanophthalmus,  Muls.  loc.  cit.  du  midi  de  l'Europe,  est  répandu 
dans  toute  l'Afrique,  jusqu'à  Madagascar  inclusivement;  Erichson  l'avait  décrit 
précédemment  dans  sa  Faune  des  Ins.  d'Angola  (Arch.  1843,  I,  p.  228)  sous  le 
nom  d' Hydrobius  dilutus. 

(2)  P.  melanocephalus  Oliv.;  marginellus  Fab.;  d'Europe.  M.  Kiister  (Die 
Kœf.  Europ.  XVIII)  a  décrit  deux  espèces  du  midi  de  l'Europe  sous  les  noms  de 
Hydrobius  politus  et  ferrugineus  ;  tous  deux  sont  des  variétéS;,  le  premier  du 
marginellus,  le  second  du  melanocephalus. 

(3)  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  P.  limbalis,  fimhriaiuSj  ochraceus,  Melsh. 
Proceed.  of  tlie  Acad.  of  Pliilad.  II,  p.  101.  —  Hel.  muculicollis,  Muls.  Ann. 
d.  J.  Soc.  d'Agr.  d.  Lyon,  VII,  p.  379.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Sud  :  P.  pallipes, 
striatuSj  gibbus,  Blanch.  in  d'Orb.  Yoy.Ent.  p.  58.  — fulvipes,vicinus,^o\\eT 
in  Gay,  Hist.  de  Chile,  Zool.  IV,  p.  299.  —  spudiceus,  Muls.  Ann.  d.  1.  Soc. 
d'Agr.  d.  Lyon,  VII,  p.  380. 

(4)  Syn.  Chrysomela  Linné.  —  LiMjNebius  pars,  Solier.  —  M.  Brullé  (Hist. 


458  PALPICORNES. 

longs  ;  leur  dernier  article  plus  grand  que  le  pénultième,  fusiforme.  — 
Mandibules  membraneuses  au  côlé  interne,  bifides  au  bout.  —  Labre  à 
peine  sinué  en  avant.  —  Epistomc  largement  échancré.  —  Antennes 
de  huit  articles  :  1  allongé  et  déprimé,  2  plus  gros  et  plus  court,  aminci 
au  bout,  3-4  très-petits,  5  cupuliforme  ,  glabre,  annexé  à  la  massue  al- 
longée que  forment  les  trois  derniers.  —  Ecusson  assez  grand,  triangu- 
laire. —  Elytres  brièvement  ovalaires,  convexes.  —  Pattes  grêles;  les 
quatre  jambes  postérieures  non  ciliées  ;  leurs  tarses  grêles,  à  peine 
comprimés,  ciliés  en  dessus  ;  2"  et  S"  articles  des  tarses  antérieurs  un 
peu  dilatés  chez  les  mâles,  surtout  le  2''.  —  Mésosternum  muni  d'une 
lame  saillante  en  avant  des  hanches  intermédiaires.  —  Corps  court,  ré- 
gulièrement ovale,  convexe. 

Lé  type  tlu  genre  est  un  petit  insecte  {L.  minutus  L.)  répandu  et 
commiin  dans  toute  l'Europe;  on  en  a  décrit  une  seconde  espèce  (i)  qili 
n'en  est  peut-être  qu'une  variété  ;  deux  autres  ont  été  signalées  dans 
l'Amérique  du  Nord  et  dans  l'Afrique  australe  (2). 

BEROSUS. 
Leach,  Zool.  Mîscell.  III,  p.  92  (3). 

Menton  sublransvèrsal,  arrondi  ou  anguleux  en  avant. —Palpes  grêles; 
les  labiaux  très-courts,  les  maxillaires  médiocres;  le  dernier  article  de 
tous  fusiforme,  plus  grand  que  le  pénultième.  —  Mandibules  terminées 
en  pointe  aiguë,  unidentées  au  côté  interne.  —  Labre  court,  arrondi  en 
avant.  —  Epistome  coupé  carrément.  —  Yeux  dégagés  du  prothorax, 
gros  et  saillants.  —  Antennes  de  huit  articles  :  1  grand,  arqué,  graduel- 
lement en  massue,  2  de  moitié  plus  court,  obconique,  3-4  très-petits, 
5  peu  distinct,  annexé  à  la  massue  qui  est  formée  des  trois  derniers, 
allongée  et  assez  lâche.  —  Ecusson  en  triangle  allongé  et  aigu.  — 
Élytrcs  ovales,  parallèles,  convexes.  —  Pattes  assez  loiigues;  les  quatre 
tarses  postérieurs  grêleS,  à  peine  comprimés,  garnis ,  ainsi  que  leurs 

nat.  d.  Ins.;  Col.  II,  p.  286)  a  pris  le  type  du  gei^  actuel  pour  exposer  les  ca- 
ractères de  son  genre  Limnebius,  qui  correspond  Ses  lors  à  celui-ci.  —  Hyûro- 
PHiLus,  Fab.  Illig.  Gyllli.  etc. 

(1)  L.  gïobosus,  Heer,  Col.  iiélvet.  p.  481  ;  il  sétiible  ne  différer  au  minùlus 
que  pat- litiè  ponctuation  plus  forte.  Suivaiit  Ericlïsoh  (loc.  cit.),  Une  troisièirië 
espèce  européenne  serait  VHydroph.  decoi-us,  Gyllli.  Ins.  Suec.  IV,  p.  275. 

(2)  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  L.  punctatus,  Melsheim.  Proceed.  of  tlie  Acad. 
of  Piiiiad.  II,  p.  100.  Le  mhiuUis  exisle  aussi  aux  Etats-Unis.  —  Esp.  de  Natal  : 
L.  cafj^er,  bohein.  lus.  CafîV.  I,  p.  589. 

(3)  Syn.  ËNOPLEUROS,  Hope,  The  Col.  Maji.  Il,  p.- 128;  genre  établi  sur  les 
espèces  dont  les  éiytres  sont  épineuses  à  leur  extrêûiité.  —  Hydrophills  Fàb, 
Oiiv.  cti-. 


HVDROBIIDES.  459 

jambes  respectives,  de  longs  cils  ;  les  antérieurs  spongieux  en  dessous  ; 
leur  2'  article  fortement  dilaté  chez  les  niàlos.  —  Métastcrnum  muni, 
en  avant  des  hanches  intermédiaires,  d'une  carène  trancîianlc.  —  Corps 
oblongo-ovale,  convexe. 

Les  Berosus  sont  d'assez  petits  insectes  qui,  avec  les  nvoROBins, 
sont  les  meilleurs  nageurs  de  la  tribu  actuelle,  par  suite  des  longs  cils 
qui  garnissent  leurs  quatre  pattes  postérieures.  La  plupart  ont  la  tête 
bronzée,  avec  les  élytres  teslacées  ;  ces  dernières  sont  ordinairement 
striées  ;  la  plupart  des  mfdes  présentent  quatre  très-petites  dents  à  l'ex- 
trémité de  leur  abdomen. 

On  en  connaît  actuellement  sept  espèces  en  Europe  et  une  quinzaine 
d'autres  disséminées  en  Afrique  el  dans  les  diverses  parties  des  deux 
Ainériques  (i). 

VOLVULUS. 

Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.;  Col.  II,  p.  282. 

Genre  imparfaitement  caractérisé  par  M.  Brullé;  en  combinant  ce 
qu'd  en  dit  avec  quelques  observations  publiées  par  Erichson  (2),  on 
voit  qu'd  est  très-voisin  des  Berosus,  dont  il  a  les  organes  buccaux,  les 
antennes,  etc.,  et  qu'il  n'en  diffère  que  par  les  points  suivants  : 

Prolhorax  arrondi  en  arc  de  cercle  à  sa  partie  postérieure  et  sur  les 
bords  latéraux.  —  Elytres  oblongues,  atténuées  en  arrière,  convexes, 
comprimées  latéralement ,  recevant  le  prothorax  dans  une  profonde 
échancrure  commune  de  leur  base  ;  leurs  angles  antérieurs  très-saillants 
et  aigus.  — Jambes  antérieures  larges,  triangulaires,  tronquées  oblique- 
ment à  leur  extrémité  et  munies  sur  la  troncature  de  cils  épineux;  les 
deux  premiers  articles  des  tarses  de  la  même  paire,  dilatés  et  spongieux 
en  dessous  chez  les  mâles. 

Ces  insectes  sont  de  la  taille  des  Berosus.  Des  deux  espèces  que 
décrit  M.  Brulié, l'une  {in(lalus) de  l'Ile-de  France  est  nouvelle;  l'autre 

(1)  Quatre  des  européennes  figurent  dans  le  travail  de  M.  Mulsant  :  spinosus 
Ste\.,  uericeps  Curtis,  luridus  h.,  affinis  Brul.;  les  autres  ont  été  décrites 
depuis  :  B.  murinus,  suturalis,  Kiister,  Die  K*f.  Europ.  I,  36,  37.  —  hispa- 
nicus,  Kiister,  ibid.  XII,  80.  —  Esp.  africaines:  Z>.  cuspidatus^  Erichs.  Arch. 
1843,  I,  p.  228.  —  furcatus,  bispinosus,  punctukiius,  vitticolUs^  Bohem.  Ins. 
Caflr.  I,  p.  590.  —  Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  :  B.  auritus^  Melslieim.  Procced. 
of  the  Acad.  of  Philad.  II,  p.  100.  —  punctatissimuSj,  punctulatus,  exilix,  J. 
Le  Conte.  ^\m.  of  the  Lyc.  ofNew-Yorlc,  Y,  p.  211;  de  Californie.  —  Esp.  de 
rAniér,  du  Sud  :  B.  obscurus,  trimcutipennis,  Castelli.  Hist.  nàt.  d.  Col.  II,  p. 
56.  —  pallipes^  alternans_,  Blancli.  in  d'Orb.  Toy.  Erit.  p.  59.  —  Dejeanii,  So- 
lier  in  Gay,  Hist.  de  Cliile,  Zool.  IV,  p.  30i. 

(2)  Die  Kccf.  d.  Mark  Brond.  I,  p.  204,  et  Arcii.  1843,  I,  p.  2^. 


460  PALPICOBNE$. 

(œneus)  de  Ceylan  avait  déjà  été  décrite  par  Fabricius  (i),  Une  troisième 
existe  dans  l'Afrique  australe  (-2), 

GLOBARIA. 

Latr.  Règne  anim.  éd.  2,  IV,  p.  521J 

Ce  genre  ne  m'est  pas  plus  connu  en  nature  que  le  précédent;  Eri- 
chson  qui  en  a  décrit  une  espèce  nouvelle,  se  porte  garant  des  carac- 
tères que  lui  a  assigné  Lalreille,  et  y  a  ajouté  quelques  particularités 
omises  par  ce  grand  entomologiste.  D'après  ces  deux  auteurs,  on  peut 
établir  ainsi  sa  i'ormule  : 

Palpes  maxillaires  un  peu  plus  courts  que  les  antennes.  —  Celles-ci 
composées  de  huit  articles  ;  le  5e  prolongé  en  une  petite  épine  au  côté 
externe  ;  les  trois  derniers  formant  une  massue  très-allongée,  à  l^r  ar- 
ticle en  cône  renversé,  2^  cylindrique,  3"  conique.  —  Yeux  gros  et 
saillants.  —  Prolhorax  très-petit,  semi-lunaire,  complètement  reçu  dans 
une  échancrure  de  la  base  des  élylres.  —  Ecusson  petit ,  en  triangle 
étroit  et  allongé.  —  Les  quatre  jambes  postérieures  terminées  par  un 
faisceau  de  poils  aussi  long  que  le  tarse.  —  Corps  très-court,  convexe, 
comprimé  latéralement,  imparfaitement  contractile. 

D'après  cela,  on  voit  que  le  genre  est  extrêmement  voisin  des  Vol- 
vutcs,  ainsi  que  l'a  dit  Erichson,  Latreille  croyait  de  l'Amérique  du 
Sud  l'espèce  {Leachii)  qu'il  a  connue  ;  on  sait,  maintenant  qu'elle  est  des 
Indes  orientales.  C'est  des  mêmes  contrées  et  d'Afrique  que  proviennent 
les  autres  espèces  qui  ont  été  décrites  depuis  (0).  Toutes  sont  très-pe- 
tites et  de  couleurs  métalliques. 

LIMNEBIUS. 

Leach,  ZqoL  Miscell.  III,  p.  93. 

Menton  fortement  arrondi  en  avant.  —  Palpes  très-grêles  :  les  la- 
biaux courts,  les  maxillaires  longs;  les  trois  derniers  articles  de  ceux-ci 
subégaux,  le  dernier  filiforme.  —  Labre  court,  arrondi  en  avant.  — 
Epistome  largement  échancré.  —Antennes  de  huit  articles  :  1  allongé, 

(1)  C'est,  selon  Erichson,  VHydrophilus  attenuatus  du  Syst.  El.  1,  p.  253. 

(2)  F.  compressus,  Bohém.  Ins.  Catfr.  L  P-  588;  de  Natal. 

(3)  G.  striatopimctata.  De  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  II.  p.  57;  des  Indes 
orientales.  —  subœnea,  Erichs.  Arch.  1843,  I,  p.  228;  d'Angola;  se  retrouve 
aussi  à  Natal,  d'où  elle  a  été  rapportée  par  M.  Walilberg.  —  Une  quatrième 
espèce,  originaire  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  serait  la  G.  nitida  figurée  par 
ÎL  Guérin-Méneville  dans  l'Icon.  du  Règne  anim.  Ins.  pi.  20,  f.  13  ;  mais  cet 
auteur  (ibid.  texte,  p.  72)  déclare  lui-même  qu'il  ne  la  rapp«trte  au  genre  qu'avec 
beaucoup  d#doute<, 


àubcylîftdriquèi  2 de  hiôitiè  pîus  côUrt,  de  même  lofmc,  3  court,  pfoîcingé 
en  dehors,  4-S  ircS-pelits,  6-8  formant  une  massue  obconique,  serrée. 
—  Ecusson  en  triangle  curviligne.  —  Eiytres  oblongues ,  rétrccics  et 
tronquées  en  arrière.  —  Pattes  grêles  ;  tarses  courts,  les  quatre  posté- 
rieurs faiblement  comprimés ,  garnis  de  longs  cils  au  côté  interne.  — - 
Abdomen  composé  en  dessous  de  sept  segments;  le  dernier  acuminc  et 
terminé  par  quelques  soies  dépassant  plus  ou  moins  les  élytres.  — 
Prosternum  étroit,  caréné  entre  les  hanches  antérieures.  —  Corps 
oblong  ou  ovalaire,  peu  convexe. 

Ce  genre  présente  un  grand  nombre  de  particularités  qui  le  rendent 
aisé  à  reconnaître.  Il  ne  se  compose  jusqu'ici  que  de  trois  espèces  pro- 
pres à  l'Europe  (i);  ce  sont  de  très-petits  insectes  qui  se  trouvent  prin- 
cipalement dans  les  eaux  stagnantes.  Les  mâles  diffèrent  plus  de  leurs 
femelles,  qu'ils  ne  le  font  ordinairement  dans  la  famille  actuelle.  Outre 
que  les  deux  derniers  segments  de  leur  alxlomen  sont  peu  distincts  et 
semblent  n'en  former  qu'un  seul,  ils  portent  sur  ce  segment,  soit  une 
épine,  soit  des  poils  disposés  en  touffes  ou  en  série. 

CYLLIDIU3I. 

Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  I.  p.  211  (2). 

Menton  Iransversal,  arrondi  en  avant.  —  Palpes  labiaux  très-courts; 
leur  dernier  article  fusiforme,  un  peu  plus  court  que  le  précédent;  les 
maxillaires  assez  grands  ;  leur  dernier  article  fusiforme,  plus  long  que 
le  pénultième.  —  Mandibules  membraneuses  au  côté  interne,  subGs- 
siles  à  l'extrémité.  —  Labre  grand,  coupé  carrément  en  avant.  —  An- 
tennes de  neuf  articles  :  1  très-long,  2  globuleux,  plus  large  que  le 
précédent,  3-5  très-petits,  peu  distincts,  6-9  formant  une  massue  ova- 
laire. —  Prolhorax  court,  un  peu  plus  étroit  que  les  élytres,  forîement 
arrondi  sur  les  côtés.  —  Ecusson  grand,  triangulaire.  —  Elytres 
courtes,  convexes.  —  Pattes  assez  robustes  ;  tarses  courts,  légèrement 
comprimés.  —  Abdomen  de  quatre  segments  en  dessous;  les  deux  pre- 
miers recouverts  par  deux  lames  contiguës  sur  la  ligne  médiane,  arron- 
dies sur  leur  bord  postérieur;  le  2°  présentant  deux  fossettes  profondes, 
cachées  par  des  cils  du  bord  postérieur  du  l'^.  —  Mcsosleriiuni  muni 
d'une  lame  tranchante,  en  avant  des  hanches  inlerniédiaires.  —  Corps 
très-court,  subglobuleux,  contractile. 

Erichson,  en  créant  ce  genre,  n'avait  pas  aperçu  la  slruclure  singu- 
lière des  segments  abdominaux,  ni  la  lame  mésosîernaie,  deux  carac- 

(1)  L.  f runcatellus  Vayk.;  papposus  Muls.;  nitidus  Mtu-sli.;  atomus  Dufts- 
chm.  {tninidissimus  Germar,  Erichs.). 

(2)  Syn.  Ch.€tarthuu  (Waterh.)  Steph.  111.  of  Brit.  Ent.  V,  p.  401.—  Hv- 
puorHiLUs  Paykull,  Herbst,  Gyllh.— Hydrobius  Sturm.  —  Coelostoma  Casteln, 


462  TALPICORNES. 

icres  dont  on  doit  la  découverte  à  M.  Mulsant.  Le  premier  montre  qu'il 
est  pins  éloigne  des  autres  genres  de  celle  tribu  qu'on  ne  le  croyait. 
l)'un  autre  côlé,  la  faculté  de  se  contracter  en  boule  qui  existe  ici,  rap- 
proche celte  coupe  des  Globaria. 

On  n'en  connaît  qu'une  très -petite  espèce  {C.  scminulum  Payk.)» 
répandue  dans  toute  l'Europe  et  qui  ne  paraît  rare  nulle  part. 

ABIPHIOPS. 
Erichs.  Archiv,  1843, 1,  p.  229. 

Sîcntosî  grand,  carré,  arrondi  en  avant.  —  Palpes  labiaux  petits, 
leurs  deux  derniers  nrliclcs  égaux;  les  maxillaires  allongés;  leur  der- 
nier arlicie  plus  grand  que  le  pénultième.  —  Mandibules  terminées  en 
angle  obtus,  munies  au  côté  inlcrne  d'une  dent  bifide  et  d'un  prolon- 
gement coriace.  —  Labre  recouvert  par  l'épistome.  —  Deux  yeux  de 
chaque  coté,  l'un  supérieur,  l'autre  inférieur.  —  Antennes  de  huit 
arlicics  :  1-2  cylindriques,  allongés,  subégaux, 3-4  petits  et  plus  grêles, 
5  plus  large,  cupuliforaie,  6-8  formant  une  massue  allongée  et  lâche. 
—  Prothorax  fortement  arrondi  à  sa  base  et  sur  les  côtés,  un  peu  plus 
étroit  que  les  élytres.  —  Ecusson  petit,  en  triangle  allongé.  —  Elytres 
amples,  convexes.  —  Pâlies  courtes;  jambes  munies  de  plusieurs  ran- 
gées de  ciis,  les  ii-ilermédiaircs  seules  ayant  des  poils  longs;  tarses 
courts,  non  comprimés  ni  ciliés.  —  Corps  ovalaire,  très-convexe,  un 
peu  comprimé  laléralement. 

La  présence  de  quatre  yeux,  placés  comme  chez  les  Gyrinides,  dis- 
tingue au  plus  haut  degré  ce  genre  de  tous  ceux  de  la  famille.  Ërichâon 
ajoute  que  ses  espèces  se  rapprochent,  par  leur  forme  gé;:érale,  des 
SpERCHErs,  ce  qui  m'engage  à  le  placer  à  la  (in  de  la  tribu  actuelle. 
Les  trois  espèces  décrites  sont  de  la  côte  occidentale  d'Afrique,  de 
Madagascar  et  des  Indes  orientales;  toutes  sont  de  petite  taille  (î). 


TRIBU  iîL 
SPERCHÉIDES. 

Lobe  interne  des  mâchoires  coriace,  l'externe  corné,  filiforme.  — 
Antennes  de  six  articles.  —  Prolhorax  plus  étroit  que  les  élytres.  — 
Tarses  postérieurs  non  natatoires  ;  les  quatre  premiers  articles  de  tous 
courts,  siîbégaux. 

(1)  A.  glohis,  Erichs.  loc.  cit.  p.  230;  d'Angola.  —  lucklus,  Erichs.  loc.  cit. 
p.  231;  'de  Madagascar.  —  Hydrophilus  gibLiiis,  Illig.  Mag.  I,  p.  168;  des 
lades  orientales. 


SFEnCUËIDES.  463 

Longtemps  ballotté  des  liydrophilides  aux  Hélophorivles  qui  suivant, 
le  genre  Si'krcheus  a  été  relranchc  dos  uns  et  des  autres  par  Erichsoii, 
pour  constituer  un  groupe  à  part,  mesure  que  juslide  sufïisammcul  le 
IdIio  externe  des  mâchoires,  la  structure  des  tarses,  et  même  le  fucù.f 
général  qui  est  différent  de  celui  de  toutes  les  autres  espèces  de  la 
lamilic. 

L'Europe  n'en  possède  qu'une  seule  espèce,  le  5.  emarginnlus,  dont 
les  habitudes  à  l'état  parfait  sont  connues  depuis  longtemps.  Cet  insecte 
est  aquatique  et  se  plaît  dans  les  eaux  stagnantes,  où  i!  se  lii-nt  habituel- 
Icmenl  accroché  aux  racines  des  piaules,  qu'il  quitte  de  temps  en  temps 
pour  venir  respirer  à  la  surlace  du  liuide.  On  le  trouve  aussi  quelque- 
lois  dans  les  fissures  de  la  vase  desséchée.  I^Iais  la  manière  dont  les 
femelles  opèrent  leur  ponte,  et  la  suite  des  métamorphoses  n'étaient 
pas  suffisamment  connues;  M.  E.  Cussac  (î)  a  publié  des  renseigne- 
ments complets  sur  ces  deux  points. 

La  femelle  fabrique  également  une  coque  qu'elle  porte  attachée  à  son 
abdomen.  Tous  les  neuf  à  dix  jours  elle  est  détruite,  à  la  suite  de  la 
sortie  des  larves  qui  y  étaient  écloses,  et  cinq  ou  six  heures  après  une 
autre  la  remplace.  Le  nombre  des  œufs  est  tellement  considérable 
qu'en  six  pontes  M.  E.  Cussac  n'a  pas  obtenu  moins  de  400  larves 
d'une  seule  femelle. 

Ces  larves  ne  ressemblent  plus  à  celles  des  deux  tribus  précédentes. 
Leur  corps,  composé  de  treize  segrnents  en  tout  et  revêtu  d'une  peau 
coriacéc  cl  brunâtre,  est  ovalaire,  Irès-alténué  en  avant,  convexe  en 
dessus  et  plane  inférieurement.  La  tête  est  carrée,,  pourvue  de  cinq 
slemmales  de  chaque  côté,  et  porte  deux  antennes  de  quatre  articles, 
dont  le  1er  esi  court  et  le  2<'  presque  égal  aux  deux  suivants  réunis. 
Les  organes  buccaux  diffèrent  sous  un  grand  nombre  de  rapports,  de 
ceux  décrits  plus  haut.  Ils  se  composent  d'un  labre  saillant,  demi-cir- 
culaire et  frangé  en  avaat  ;  de  deux  mandibules  normales  ;  deux  mâ- 
clioires  arquées,  très-aiguës,  fortement  ciliées  au  côté  interne  et  portant 
des  palpes  maxillaires  cylindriques,  robustes,  de  quatre  articles,  dont 
le  second,  plus  long  que  les  autres,  est  muni  à  son  extrémité  interne 
d'une  forte  épine  cornée  ;  enGu,  d'une  lèvre  inférieure  cordiforme, 
Irès-rélrécie  à  sa  base,  arrondie  sur  les  côtés  antérieurs,  et  portant  en 
avant  des  petits  palpes  labiaux  de  deux  articles.  Les  segments  thora- 
ciijues  s'élargissent  graduellement  et  i)ortcnt  de  longues  pattes  ter- 
minées  par  un  seul  crochet  ;  le  premier  est  corné  en  dessus.  Les 

(1)  Ami.  d.  1.  Soc.  ent.  d.  France,  2^  série  X,  pi.  13,  f.  8-16.  Antérieurement 
M.  Kiescmvctter  (Stettin.  Ent.  Zcit.  18i5,  p.  220)  avait  déjà  publié  des  rensei- 
gncmeuts  intéressants  sur  ce  sujet  et  qui  paraissent  être  restés  inconnus  à  M.  E. 
Cussac.  Suivant  cet  observateur,  la  coque  n'est  pas  attachée  ii  l'abdomen  de  la 
femelle,  mais  aux  pattes  postérieures,  auxquelles  elle  adhère  par  quelques  fils 
soyeux.  Il  est  dès  lors  probable  qu'il  en  est  de  même  chez  les  Hydrobiides. 


iiëgnichts  abuomlnaos  sontforteHiehtatrondîs  stir  kâ  côtés,  elle  dernier 
tie  porle  point  d'appendices.  Les  stigmates  (i)  sont  très-proénoinénls 
sur  les  côtés  de  l'abdomen,  et  garnis  de  touffes  de  poils  nombreux  et 
très-longs. 

Ces  larves  sont  très-agiles,  surtout  dans  les  premiers  temps  de  leur 
naissance,  et  aussi  voraces  que  celles  des  Hydrophilides.  Elles  nagent 
renversées  près  de  la  surface  de  l'eau,  et,  pour  respirer,  émergent  de 
temps  en  temps  les  stigmates  abdominaux.  Ûouze  ou  quinze  jours  leur 
suffisent  pour  parvenir  à  leur  entier  développement.  La  nymphe  est 
ovale  et  porte  sur  la  tète  et  le  prolhorax  quelques  filets  semi-cornés  et 
contournés  ;  l'abdomen  en  possède  également  sur  ses  bords  latéraux, 
mais  qui  sont  droits. 

SPERCHEUS. 

(IvuGEL.)  Illig.  Verzeichn.  d.  Kœf.  Pfetiss.  p.  241. 

Menton  en  carré  transversal.  —  Lobe  interne  des  mâchoires  denté; 
l'externe  corné,  grêle,  terminé  par  un  petit  faisceau  de  poils.  —  Palpes 
assez  robustes  ;  les  maxillaires  beaucoup  plus  longs  que  les  labiaux  ;  le 
dernier  article  de  tous  fusiforme,  plus  grand  que  les  précédents.  — 
Mandibules  cornées,  bidentées  à  leur  extrémité.  —  Labre  très-court, 
sinué  dans  son  milieu,  avec  ses  angles  arrondis.  —  Tête  assez  grande, 
munie  d'un  col  brusquement  formé  en  arrière,  rétrécie  en  avant;  épis- 
tome  triangulairement  échancré,  avec  ses  bords  relevés.  —  Yeux  mé- 
diocres, globuleux.  —  Antennes  de  six  articles;  le  l'''"  en  cône  allongé 
et  renversé;  les  cinq  autres  formant  une  massue  irrégulière.  —  Pro- 
thorax transversal,  à  peine  échancré  en  avant,  faiblement  rétréci  à  sa 
base;  celle-ci  lobée  dans  son  milieu.  —  Ecusson  en  triangle  rectiligne 
allongé  et  très-aigu.  —  Elytres  ovales,  très-convexes.  —  Pattes  assez 
robustes  ;  les  quatre  premiers  articles  des  tarses  très-courts,  égaux. 
—  Corps  court,  très-convexe. 

Ce  genre  se  compose  actuellement  de  cinq  espèces,  disséminées  au 
loin  sur  le  globe  (-2)  et  peu  connues  des  entomologistes,  sauf  celle 

(1)  M.  E.  Cussac  n'en  indique  que  sept  paires  placées  sur  les  sept  premiers 
segments  abdominaux  ;  mais  la  fiçure  qu'il  donne  de  la  larve  montre  sur  le 
mésothorax  et  le  métathorax  des  touffes  latérales  de  poils  analogues  à  celles 
qui  accompagnent  les  stigmates  abdominaux.  Elles  indiquent  qu'il  existe  éga- 
lement des  stigmates  thoraciques,  ce  qui  porterait  leur  nombre  total  à  neuf 
paires,  comme  dans  la  majorité  des  larves  des  Coléoptères. 

(2)  S.  emar  g  hiatus  Y.,  d'Europe.  —  'platycephalus,  Mac-Leay,  Annul.  Jav. 
p.  35  (décrit  sous  le  même  nom  et  sans  citer  M.  Mac-Leay  par  M.  De  Castelnau, 
Hist.  nat.  d.  Ins.  Col.  II,  p.  57);  de  Java.  —  senegalensis,  Casteln.  Ann.  d.  1. 
Soc,  eut.  I,  p.  398  [sukatus,  Gory,  Icon.  d.  Règn,  auim,  pi.  20,  f.  11);  du 


tiÈLOPHoniDEà.  iéh 

d'Europe.  Celte  dernière  est  plus  particulièrement  propre  aux  parties 
raoycnnes  et  boréales  de  ce  continent.  Malgré  la  fécondité  de  ses  fe- 
melles, comme  on  vient  de  le  voir,  c'est  un  insecte  qu'on  ne  rencontre 
pas  très-communément. 

TRIBU  IV. 

HÉLOPHORIDES. 

Lobes  des  mâchoires  coriaces.  —  Antennes  de  neuf  rarement  de  sept 
articles.  —  Prolhorax  rétréci  en  arrière  et  plus  étroit  que  la  base  des 
élylrcs.  —  Tarses  non  natatoires;  leur  l"""  article  très-court,  intime- 
ment uni  au  2«  et  souvent  peu  distinct. 

La  plupart  de  ces  insectes  vivent  aux  bords  des  eaux,  caches  sous 
les  pierres,  dans  les  fissures  du  sol  ou  parmi  les  débris  des  végétaux  ; 
les  autres  se  tiennent  dans  l'eau  où  ils  se  comportent  comme  les  ilydro- 
biides  non  nageurs.  Leurs  larves  ne  sont  pas  encore  connues  ;  on  a  dit 
seulement  d'une  manière  vague  qu'elles  rongent  les  racines  des  plantes 
aquatiques ,  ce  qui  les  éloignerait  considérablement  de  celles  des  tribus 
prcccdenles. 

La  livrée  des  Hélophorides  est  plus  brillante  que  celle  des  autres 
Pdlpicornes  ;  il  est  peu  d'espèces  parmi  eux  qui  ne  présentent  des  cou- 
leurs ou  au  moins  des  reflets  métalliques.  Us  rentrent  tous  dans  les  cinq 
genres  suivants  : 

h   Dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus  long  que  le  pônultième. 
a    Yeux  entiers. 

Protliorax  transversal  :  Helophorus. 
—       allongé  :  Hydrochus. 
aa  Yeux  à  moitié  divisés  par  un  canthus  :  Epimetopus, 
IL  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus  court  que  le  pénultième. 
Labre  faiblement  sinué  en  avant  :  Ochthebius. 
—    fortement  et  étroitement  échancré  :  Hydrœna. 

HELOPHORUS  (1). 
Fab.  Mantis.  Ins.  l,  p.  42. 

Menton  grand,  Irinnguhirc.  —  Palpes  grêles  ;  les  maxillaires  un  peu 
plus  longs  que  les  labiaux;  leur  dernier  article  fusifonne,  [jIus  gros  et 

Sénégal.  —  Cerysii,  Guérin-Ménev.  Icon.  tcxte^  p.  71;  d'Egypte.  —  fessdla- 
tus,  Melslieim.  Procecd.  of  thc  Acad.  of  Pliilad.  11,  p.  41;  des  Etats-Unis. 
(t)  Fabricius  a  écrit  Elophûrus^  en  quoi  il  a  été  imité  par  se»  contemporains. 
Coléoptères.    Tome  l.  JU 


466  PALPICORNES. 

plus  long  que  les  précédents.  —  Mandibules  arquées,  aiguës  à  leur  cï- 
trémité,  coriaces  et  ciliées  au  côté  interne.  —  Labre  très-court,  arrondi 
ou  sinué  en  avant.  —  Tête  en  partie  enfoncée  dans  le  prolhorax,  plane 
et  irréguiière  en  dessus,  très-oblusc  en  avant.  —  Yeux  assez  gros. 
globuleux.  —  Antennes  de  neuf  articles  dont  les  six  premiers  très- 
grêles  :  1  allongé,  un  peu  arqué,  2  conique,  3-5  très  petits,  6  en  cône 
renversé,  annexé  à  la  massue  ;  les  trois  derniers  formant  une  massue 
oblongue,  comprimée  et  très-serrée.  —  Prothorax  transversal,  un  peu 
rétréci  en  arrière,  avec  ses  angles  antérieurs  saillants,  plus  ou  moins 
inégal  et  longiludinalcment  sillonné  en  dessus.  —  Ecusson  petit,  en 
triangle  curviligne  ou  suborbiculaire.  —  Elytres  plus  ou  moins  allongées, 
parallèles,  arrondies  à  leur  extrémité,  assez  convexes.  -^  Pattes  grêles; 
le  dernier  article  des  tarses  postérieurs  moins  long  que  les  précédents 
réunis.  —  Corps  oblong,  parallèle. 

Insectes  de  taille  assez  petite  ou  petite,  aisément  reconnaissables  à 
la  sculpture  de  leur  prothorax.  Tous  ont  des  élytres  lestacées,  à  reflets 
métalliques  ou  non,  souvent  marquetées  de  noirâtre,  et  présentant  chez 
les  grandes  espèces  de  fines  côtes,  chez  les  petites  de  simples  rangées 
de  points  enfoncés.  La  plupart  sont  propres  à  l'hémisphère  boréal  de 
l'ancien  et  du  nouveau  continent;  une  seule,  provenant  de  l'Afrique 
australe,  a  été  décrite,  en  dehors  de  cette  partie  du  globe;  on  en  con- 
naît déjà  plus  de  quinze  espèces  (i). 

HYDROCHUS. 

(Germar)  Leach,  Zool.  Miscelî.  lU,  p.  90  (2). 

Menton  presque  carré,  un  peu  concave.  —  Palpes  grêles;  les  la- 
biaux courts,  les  maxillaires  allongés  ;  le  dernier  article  de  tous  fusi- 
forme,  plus  long  que  les  précédents.  —  Mandibules  arquées  et  aiguës 
au  bout.  —  Labre  court,  arrondi  et  cilié  en  avant.  —  Tête  plane  et 

Syn.  Empleurl's,  Hope,  The  Col.  Man.  II,  p.  149;  genre  établi  sur  les  espèces 
dont  les  élytres  ont  des  côtes.  —  Silpha,  Linné.  —  Dermestes,  Gcoffr. 

(1)  Aux  neuf  espèces  (rugosus  Oliv.,  nuLUus  ¥.,  intermedius  Dej.,  aqua- 
ticits  L.,  granidaris  L. ,  dorsalis  Marsh.,  pumilio  Erichs.,  namis  Sturm, 
arvernicus  Muls.  (Supplém.),  mentionnées  par  M.  Mulsant  dans  sa  Monogra- 
phie des  Palpicornes  de  France,  aj.  :  Esp.  européennes  :  //.  alpinus,  Heer,  Col. 
helvet.  I,  p.  476.  —  frigidus ,  Graells,  Ann.  d.  1.  Soc.  ent.  Série  2,  V,  p.  305. 
—  nivalis,  Giraud,  Vcrli.  d.  Zool.-Bot.  Ver.  in  Wien.  I,  p.  92.  —  Esp.  de  la 
Russie  mér.  :  H.  subcostatus,  Kolen.  Melet.  cnt.  V,  p.  65.  —  Esp.  de  Sibérie  : 
H.  pallidus,  GLbler  in  Ledeb.  Rcise,  Ins.  p.  103.  —Esp.  de  l'Amer,  du  Nord  : 
//.  oblongus,  laciistris,  scaber,  i.  Le  Conte  in  Agass.  Lake  Super,  p.  217.  — 
vbscunis,  J.  Le  Conte^  Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  V,  p.  210;  de  Califor- 
nie. —  Esp.  de  Natal  :  H.  sculpturatus,  Boliem.  1ns.  Caffrar.  I,  p.  600. 

(2)  Syn.  Elophouus,  Fab. 


nFXOPBOBIDES,  iffi 

presque  carrée  en  avant  des  yeux.  —  Ceux-ci  médiocres,  globuleux, 
Irès-saillanls.  —  Antennes  de  sept  articles  :  1  allonge,  arque,  2  obco- 
nique,  3-4  de  même  forme,  très-courts,  3-7  formant  une  massue  dont 
le  dernier  article,  ovalaire,  égale  les  deux  précédents;  ceux-ci  carres, 
subtransversaux.  —  Prothorax  allongé,  légèrement  rétréci  en  arrière, 
coupé  presque  carrément  en  avant.  —  Ecusson  petit,  elliptique.  — 
Elytres  oblongues,  plus  larges  que  le  prothorax.  —  Pattes  grêles;  le 
dernier  article  des  tarses*  postérieurs  aussi  long  que  les  précédents 
réunis.  —  Segments  abdominaux  carénés  transversalement,  sauf  le 
dernier.  —  Corps  allongé  ou  oblong,  médiocrement  convexe. 

Petits  insectes  habitant  les  mêmes  lieux  que  les  IIelopiiorus,  mais 
en  général  plus  rares.  Au  lieu  des  sillons  qui  existent  chez  ces  derniers, 
sur  le  prothorax,  on  remarque  ici  quelques  fossettes  plus  ou  moins 
apparentes  et  disposées  régulièrement.  Les  élytres  sont  aussi  finement 
carénées  chez  la  plupart.  Jusqu'ici  le  genre  paraît  confiné  en  Europe 
et  dans  l'Amérique  du  Nord  ;  près  d'une  douzaine  d'espèces  sont  dé 
crites  en  ce  moment  (i). 

EPIMETOPUS  (2). 

Palpes  maxillaires  plus  courts  que  les  antennes  ;  leur  dernier  article 
du  double  plus  grand  que  le  précédent,  renflé  dans  son  milieu,  acuminé 
au  bout.  —  Mandibules  très-courtes.  —  Labre  transversaU  —  Tête 
penchée;  épistome  presque  en  demi-cercle.  —  Antennes  de  neuf  arti 
oies  :  1  aussi  long  que  tous  les  autres  réunis,  graduellement  et  médio 
crement  renflé  de  sa  base  à  son  extrémité,  2  aussi  gros,  subcylindrique, 
3-6  plus  étroits ,  peu  distincts ,  7-9  pubescents,  formant  une  massue 
grossissant  peu  à  peu.  —  Yeux  assez  saillants,  à  moitié  divisés  par  un 
canthus.  —  Prothorax  transversa!,  rétréci  à  sa  base,  à  angles  antérieurs 
saillants,  ayant  son  bord  antérieur  largement  prolongé  en  une  saillie 
triangulaire,  obtuse  à  son  extrémité,  recouvrant  la  majeure  partie  de  la 
tête.  —  Ecusson  petit,  plus  long  que  large.  —  Elytres  oblongo-ovales, 
notablement  plus  larges  que  le  prolhorax  à  leur  base,  convexes,  cou- 
vertes de  côtes.  —  Paltes  grêles;  hanches  antérieures  conliguës;  der- 
nier article  des  tarses  un  peu  [)!us  court  que  les  prôcédents  reunis  ; 
crochets  munis  d'une  dent  à  leur  base. 

(1)  Esp.  européennes  :  H.  brevis,  carinatus,,  elongatus_,  angustatus^  nitidi 
collis,  Mills.  Col.  d.  France;  Palpic.  p.  44.  —  flavrpennis,  Kiistor,  Die  Kaef. 
Europ.  XXy,  55.  —  Esp.  de  rAmôrique  du  Nord  :  H.  scabratus,  rugosus,  Muls. 
Ann.  d.  1.  Soc.  d'Agric.  de  Lyon,  VU,  p.  373.  —  gibbosus,ruf!pes,  Melslieim. 
Prccccd.  of  thc  Acad.  of  Philad.  II,  p.  99.  — variolatiis^  vagûlsj  i.  Le  Conte, 
Ann.  of  the  Lyc.  of  New-York,  YII,  p.  211  ;  de  Californie.       if 

(2)  Syn.  Ceratodeuus,  Mulsant,  Mérn.  d.  l'Acad.  d.  Se.  éitByon,  I,  p.  1.  J'ai 
dû  changer  ce  nom,  applique  depuis  longtemps  par  M.  Wc^wood  (Tranfi.  of 
the  Lion.  Soc.  XIX,  p.  51)  a.  un  genre  de  Paussidâs. 


463  »AL7IC0IINE». 

J'emprunte  ces  caractères  à  M.  Mulsant,  quî  a  établi  ce  genre  sous 
le  nom  indiqué  dans  la  synonymie.  11  ne  contient  qu'un  pelit  insecte  de 
Colombie  (I),  long  d'une  ligne,  cl  qui  ne  peut  manifestement  rentrer  dans 
aucun  des  genres  de  celte  tribu. 

OCHTHEBIUS. 

Leach,  Zool.  Miscell.  III,  i^OD  (3). 

Menton  carré,  subtransvcrsal.  —  Palpes  labiaux  très-courts;  les 
maxillaires  beaucoup  plus  longs;  le  dernier  article  de  tous  grclc,  acu- 
minc  auboul,  plus  étroit  cl  plus  court  que  le  prccéilcnl.  —  Mandibules 
trcs-courtes,  larges,  membraneuses  au  côté  interne,  aiguëi  ou  tronquées 
KU  bout,  dissemblables  entre  elles.  —  Labre  très  court,  légèrement 
siiiué  en  avant.  —  Têle  triangulaire,  fovéolée  entre  les  yeux  et  sur  le 
verlcx  ;  épistome  séparé  du  front  par  une  ligne  très  marquée.  —  Yeux 
assez  gr.iuds,  subavalaires.  —  Antennes  de  neuf  articles  :  t  Ires-long, 
arqué,  2  aussi  gros,  mais  beaucoup  plus  court,  brirvcment  ovalaire  ou 
obconique,  3-4  très-petits,  S-î)  formant  une  massue  allongée.  —  Pro- 
Ihorax  transversal,  cordiforme,  arrondi  sur  les  cotés  antérieurs,  sou- 
vent sillonné  près  des  bords  latéraux.  —  Ecusson  très  petit,  triangu- 
laire. —  Elytres  brièvement  ovales,  médiocrement  convexes.  —  Pattes 
grêles;  le  dernier  article  des  tarses  postérieurs  au  moins  aussi  long 
que  les  pféccdcnls  réunis.  —  Corps  court,  ovalaire. 

Les  OcuTUEBius  s'éloignent  considérablement  des  deux  genres  pré- 
cédents par  leur  forme  générale,  et  ont  sous  ce  rapport  quelque  ressem- 
blance avec  les  Bembidium  du  groupe  des  Leja.  Ce  sont  de  très  petits 
insectes,  souvent  de  couleur  métallique  cl  dont  les  uns  fré(jucntent  les 
eaux  stagnantes,  les  autres  les  ruisseaux  et  même  les  torrents. 

Se  trompant  s;:r  le  nombre  des  articles  des  antennes  de  quelques 
espèces,  qu'il  a  cru  à  tort  être  de  onze  (3),  M.  Stcpliens  a  établi  sur 
elles  son  genre  ENicocr.uus,  en  réservant  le  nom  d'OcnTHEBios  pour 
celles  qui  n'en  auraient  que  neuf;  mais  toutes  ne  présentent  que  ce 
dernier  nombre, 

L'Europe,  l'Afrique  et  l'Amérique  du  Nord  sont  les  seuls  pays  oîi 
dos  espèces  de  ce  genre  aient  été  signalées  ;  il  y  en  a  une  vingtaine  do 
décrites  (4). 

(1)  E.  granirjcr,  Muls.  loc.  cit.  p.  2. 

(2)  Syn.  EkicoceruSj  Steph.  111.  of  Brit.  Ent.  Il,  p.  196.  —  Elophorus,  Fab. 
—  Ih'DR.ENA,  Illig.,  Oliv.,  Latr. 

(3)  Sturm  (Dcutscbl.  Ins.  X,  pi.  221,  f.  C)  a  commis  Une  erreur  se-mblable  au 
sujet  de  \'0.  cxsculpius,  qui  forme  précisément  le  type  du  genre  Emcoceuus  ; 
Jl.  Stephens  nomme  seulement  cette  espèce  viridiœneiis.  Erichson  (Die  Ka:f.  d. 
Mark.  Braud.  I,  p.  199)  a  relevé  cette  erreur  de  Sturm. 

(i)  OiiïC  sont  clcrites  dans  l3  travail  de  M.  Mulsant  :  0.  granuMus,  cxsculp* 

\ 


aÉLÔPBORltlEîî,  ^^^ 

HYDRAENA. 

KcCEL,  in  ScHNEiD.  N.  Mag.  d.  Ent.  p.  579  (1). 

Menton  grnnd,  tronqué  en  avant,  avec  ses  nnglcs  anicricurs  saillants, 
—  Palpes  grêles;  les  labiaux  petits,  à  le""  article  allongé,  les  deux  sui- 
vants courts,  égaux,  fusiformes;  les  maxillaires  lrès-lon,2,s,  à  1"  article 
très-petit,  globuleux,  le  S"  très-grand,  arqué,  le  3e  beaucoup  plus  court 
que  le  4%  celui-ci  fusiformc.  —  Mandibules  très  courtes ,  arquées, 
inermcs  en  dedans.  —  Labre  transversal,  fortement  et  étroitement 
écliancrè  dans  son  milieu  ;  ses  lobes  arrondis.  —  Tétc  horizontale,  un 
peu  rélrécie  en  avant;  épistomc  échancré.  —  Yeux  petits,  subglo- 
buleux. —  Antennes  de  neuf  (i)  articles  :  1  long,  subcylindrique,  2  de 
même  grandeur  ou  plus  court,  plus  gros,  3  très-petit,  à  peine  distinct, 
4  court,  saillnnt  en  général  au  côté  interne,  5-9  formant  une  massue 
allongée.  —  Prothorax  subtransversal,  rétréci  en  arrière,  anguleux  la- 
téralement, échancré  en  avant.  —  Ecusson  en  triangle  curviligne.  — 
Elytres  un  peu  plus  larges  que  le  prolhorax,  oblongucs.  —  Pattes 
grêles  ;  le  dernier  article  des  tarses  postérieurs  plus  grand  que  les  pré- 
cédents réunis.  —  Corps  oblong  ou  assez  allongé ,  médiocrement 
convexe. 

Insectes  encore  plus  petits  que  les  Ochthebitjs  dont  ils  se  distinguent 
aisément  par  la  longueur  de  leurs  palpes  maxillaires,  leur  labre  fendu, 
leur  forme  plus  allongée,  etc.;  ils  ont  du  reste  des  mœurs  semblables, 
si  ce  n'est  qu'on  ne  les  trouve  guères  que  dans  les  eaux  stagnantes.  Ou 
en  connaît  maintenant  vingt  et  une  espèces,  qui,  sauf  deux  de  l'Amén- 
quc  du  Nord,  sont  européennes  (ô). 

tus,  gibhosus,  innrgipaUens,  marinus,  fygmœnSj  bicolor ,  exaratus,  pelluci- 
duSj  fovcolafus,  punctatus.  —  Aj.  :  csp.  européennes  :  0.  metnllescens,  Rosenti. 
Eeitr.  z.  Insektenf.  Europ.  p.  27.  —  crcnulatus,  Mulsant  et  Rey,  Ann.  d.  1.  Soc. 
Linn.  d.  Lyon,  1847-49,  p,  236.  —  difficiUs,  quadricollis,  Mulsant,  Ann.  d.  1. 
Soc.  d'Agric.  J.  Lyon,  VII,  p.  375.  —  quadrifossidahts,  pilosus,  bifovedaius, 
Waltl,  Reise  nacli  Span.  II,  p.  65.  —  Esp.  africaines  :  0.  sericeus,  Mulsant, 
loc.  cit.  p.  370;  d'Egypte.  —  megacephalus,  Boliem.  Ins.  Caffrar.  p.  587  ;  de 
Natal.  —  Esp.  de  l'Amérique  du  Nord  :  0.  .cribricollis,  nitklus,  J.  Le  Conto 
in  Agass.  Lake  Super,  p.  217.  —  pundicollis ,  intcrruplus,  lincatus,  J.  La 
Conte,  Ann.  of  the  Lyc.  of  Ne\Y-Yorli,  V,  p.  210;  de  CaUfornie. 

(1)  Syn.  Elopuorus,  Fab.  Gyllli.  etc.  —  Amphibolus,  Watcrli.  The  cnt.  Mag. 
I,  p.  292. 

■  (2)  Erichson,  MM.  Mulsant  et  L.  Rcdtenbachcr  ne  leur  attribuent  que  sept  ar- 
ticles ;  il  y  en  a  réellement  neuf,  comme  Sturm  (DeutscliL  Ins.  X,  pi.  224,  f.  B), 
et  après  lui  M.  Kiescnwetter,  l'ont  dit. 

(3)  Toutes  décrites  dans  une  bonne  Monograpliie  que  M.  Kiescnwetter  a  pti- 
toliée  eu  1849  (Linnaea  cnt.  lY,  p.  liG,  avec  up  supplément,  p.  425).  Les  espèces 


470  PAtPICORNES. 

Le  genre  Amphibolds  de  M.  Walerhouse,  établi  sur  une  espèce 
{A.  atricaptllus)  trouvée  en  Angleterre,  ne  paraît  différer  de  celui-ci 
que  par  des  palpes  maxillaires  un  peu  plus  longs  et  des  élytres  plus 
larges. 

TRIBU  Y. 
SPHÈRIDIIDES. 

Les  deux  lobes  des  mâchoires  coriaces  ou  submembraneux.  —  2*  ar- 
ticle des  palpes  maxillaires  plus  ou  moins  renQé.  —  Antennes  de  neuf 
ou  huit  articles.  —  Prolhorax  de  la  largeur  des  élytres  à  sa  base,  ré- 
tréci en  avant. — Tarses  non  natatoires;  le  premier  article  des  postérieurs 
beaucoup  plus  long  que  les  autres. 

C'est  à  cette  tribu  qu'appartiennent  les  espèces  terrestres  de  la  fa- 
mille; mais  elles  ne  la  composent  pas  à  elles  seules;  on  est  obligé, 
d'après  la  structure  de  leurs  tarses  postérieurs,  d'y  comprendre  les  Cy- 
CLONOTUM  qui  vivent  uniquement  dans  l'eau  oîi  ils  se  comportent  comme 
les  Hydrobiides.  Ce  genre  rattache  par  conséquent  la  tribu  à  celles  qui 
précèdent  (i). 

Les  larves  de  ce  groupe  ne  sont  pas  mieux  connues  que  celles  des 
Hélophorides.  Tout  ce  qu'on  en  sait  se  réduit  à  quelques  mots  de 
M.  Mulsant  (2),  sur  celles  des  SpHiERioitiM  qui,  selon  lui,  sont  étroites, 
allongées,  d'une  forme  rapprochée  de  celles  des  larves  d'Hydrophilides, 
avec  des  mandibules  cornées,  beaucoup   plus  longues  que  la  tête.  11 

européennes  sont,  dans  l'ordre  où  les  place  l'auteur  :  H.  festacea  Curtis,  pa- 
lustris  Ericlis.,  sicula  Kiesenw.,  carbonaria  Kiesenw.,  riparia  Kugel.,  morio 
Kieseuw.,  rugosa  Wn\i.,nignta  Germ.,  curta  Kiesenw.,  angustata  Sturm, 
angulosa  Muls.,  poUta  Kiesenw.,  planata  Kiesen-w.,  dentipes  Germ.,  lapidi- 
cola  Kiesenw,,  gracilis  Germ.,  fluvipes  Sturm,  pulchella  Germ.,  lata  Kie- 
senw.  Les  deux  espèces  américaines  sont  nouvelles  :  pensylvanica  et  margini- 
collis. 

Le  seul  reproche  qu'on  puisse  adresser  à  l'auteur  de  ce  travail,  c'est  d'avoir 
passé  complètement  sous  silence  la  «  Monographia  Hydranarum  Angliae,  »  pu- 
bliée par  M.  Waterhouse  dans  l'Ent.  Mag.  loc.  cit.  Il  s'y  trouve  plusieurs  espèces 
nouvelles  qui  doivent  probablement  rentrer  dans  quelques-unes  de  celles  qui 
précèdent,  savoir  :  H.  cuncolor,  nigropicea,  melanocephala,  pygniœa. 

(i)  M.  Murray  a  publié  récemment  (Ann.  and  Mag.  of  nat.  Hist.  Ser.  2,  XII> 
p.  73)  un  travail  intéressant  sur  ces  insectes,  intitulé  :  «  Sur  le  genre  Cercyon, 
avec  un  court  synopsis  monographique  des  Sphéridiides  de  l'Angleterre.  »  Il  est 
essentiel  à  consulter  pour  la  synonymie  des  espèces  du  genre  en  question,  que 
M.  Stephens  avait  multipliées  outre  mesure;  les  trente-deux  qu'il  a  décrites  sont 
réduites  h  treize  par  M.  Murray, 

(2)  Col.  d.  Franc*  ;  Palpic.  p.  147  et  151. 


SPHÉRIDUDES.  471 

ajoute  que  la  métamorphose  des  nymphes  en  insectes  parfaits,  s'opère 
dans  l'espace  d'un  mois. 

I.  Prosternum  et  mésostemum  étroits. 

MétasteiTium  envoyant  une  saillie  entre  les  hanches  intermédiaires  :  Cyclo- 
totum. 

Métasternum  sans  saillie  entre  les  hanches  intermédiaires  :  SphceriAiwn, 
Cercyon. 

II.  Prosternum  et  mésosternum  très-larges. 

Jambes  antérieures  échancrées  en  dehors  :  Megasternum. 

—  non  échancrés  en  dehors  :  Cryptopleunim. 

CYCLONOTUM. 
(Dej.)  Erichs.  Die  Kœf.  d.  Mark  Brand.  I,  p.  212  (1). 

Menton  carré,  transversal,  parfois  concave  en  avant.  —  Languette 
biloMe;  ses  lobes  arrondis  et  ciliés.  —  Palpes  labiaux  courts;  leur 
dernier  article  plus  court  que  le  pénultième ,  obtusément  acuminé  ;  les 
maxillaires  médiocres  ;  leur  dernier  article  un  peu  plus  grand  que  le 
précédent,  subcylindrique  et  obtus  au  bout.  —  Mandibules  coriaces  et 
ciliées  en  dedans,  bidentées  au  bout.  —  Labre  caché  sous  l'épistome, 
échancré  et  cilié  en  avant.  —  Tête  penchée,  orbiculaire,  avec  l'épistome 
plus  ou  moins  tronqué.  —  Antennes  de  neuf  articles  :  1  assez  grand, 
un  peu  en  massue,  2  subgiobuleux,  3-6  très-courts,  très-serrés,  s'élar- 
gissant  graduellement ,  7-9  formant  une  grande  massue  allongée  et 
lâche.  —  Ecusson  assez  grand,  triangtilaire.  —  Elylres  convexes,  sub- 
hémisphériques ou  oblongo-ovales.  —  Pattes  courtes;  cuisses  larges; 
jambes  garnies  de  petites  épines  en  séries  ;  tarses  courts,  un  peu  com- 
primés ;  le  premier  article  des  postérieurs  un  peu  plus  long  que  les  trois 
suivants  réunis.  —  Mésosternum  étroit,  perpendiculaire,  muni  en  ar- 
rière d'une  lame  qui  rejoint  entre  les  hanches  intermédiaires  une  lame 
analogue  du  mélasternum.  —  Corps  convexe,  subglobuleux,  ovale  ou 
oblong. 

M.  Brullé  a  fondé  ce  genre  sur  Y  Hydrophiltis  orbicnlarfs  de  Fa- 
bricius,  et  comme  cette  espèce  a,  par  exception,  le  menton  concave  en 
avant,  il  le  nomma  Coçlostoma  ;  mais  M.  Mac-Leay  ayant  déjà,  comme 
on  l'a  vu  plus  haut,  établi  un  genre  Coelostomcs  parmi  les  Carabiques, 
Erichson  a  adopté  pour  celui-ci,  le  nom  sous  lequel  Dejeati  l'avait  dé- 
signé dans  la  dernière  édition  de  son  Catalogue. 

Les  Cyclonotcm  sont  de  petits  insectes  d'un  noir  profond  et  brillant, 

(1)  Syn.  CoELOSTOMA,  Brullé,  Hist.  nat.  d.  Ins.;  Col.  Il,  p.  293.—  Htdro- 
»HiLUS,  Fab.  Say.  —  Sph^ribium,  Mac-Leay,  Klug. 


it2  VAivîConnnÈ. 

â  clytrcs  lisses  ou  ponctuées  en  stries,  qui  ont  des  habitudes  tout  aussi 
aquatiques  que  les  lîydrobiiJcs,  et  qui,  à  ce  titre,  forment  le  passage 
cnire  ce  groupe  et  celui-ci.  II  parait  y  en  avoir  partout,  et  la  plupart 
de  leurs  espèces  ont  un  habitai  tellement  étendu,  qu'on  ne  peut  guère 
leur  assigner  une  patrie  précise;  il  y  en  a  même  qui  paraissent  être 
complètement  cosmopolites  (i), 

SPH^ERIDIUM. 

Fab.  Syst.  Ent.  p.  66, 

Menton  transversal,  sinué  en  avant,  avec  ses  angles  antérieurs  ar- 
rondis. —  Palpes  robustes  ;  les  labiaux  très-courts,  à  dernier  article  plus 
court  que  le  précédent,  obconique  ;  les  maxillaires  médiocres,  à  2«  ar- 
ticle gros,  en  massue,  3«  obconique,  4e  plus  court  et  plus  grêle.  — 
Mandibules  cornées,  ciliées  en  dedans,  terminées  en  pointe  aiguë.  — 
Labre  très-court,  coupé  carrément  et  cilié  en  avant.  —  Tête  penchée, 
orbiculairc,  amincie  sur  ses  bords,  tronquée  en  avant.  —  Yeux  en 
grande  partie  inférieurs,  peu  apparents  en  dessus.  —  Antennes  de  huit 
articles  :  1  assez  grand,  comprimé,  arqué,  2-4  très-courts ,  5  annexé  à 
la  massue  grande  et  peu  serrée,  formée  par  les  trois  derniers,  —  Ecus- 
son  grand,  en  triangle  allongé.  —  Elytres  brièvement  ovales,  médiocre- 
ment convexes.  —  Pattes  , courtes  et  robustes;  cuisses  larges;  jambes 
comprimées,  hérissées  de  longues  épines  ;  le  premier  article  des  tarses 

(1)  M.  Mulsant  (Ann.  d.  1.  Soc.  d'Agriculture  d.  Lyon,  VII,  p.  166)  a  publié 
une  Monographie  de  ces  insectes,  mais  qui  ne  contient  que  les  espèces  de  la  col- 
lection de  Dejean,  lesquelles  appartiennent  aujourd'hui  au  Muséum  d'Histoire 
naturelle  de  la  ville  de  Lyon.  Elles  sont  au  nombre  de  onze  et  classées  dans 
l'ordre  suivant  :  G.  globtdosum  Klug  [Hydrobius  roiundatvs  De^j.);  c'est  VHy- 
drophilus  exsiriatus  de  Say,  Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  I,  p.  171;  des  deux 
Amériques.  —  orbiculare  Fab.;  d'Europe,  de  Madagascar  et  des  Indes  or.  — 
cayanum  Lac;  de  Cayenne.  —  capense  Dej.;  du  Cap  et  des  Indes  or.;  parait 
être  le  Sphœridium  hydrophilioides  de  M.  Mac-Leay,  Annul.  Jav.  p.  36.  —  sub- 
rotundum  Fab.;  de  Colombie.  —  sublœvigahim  Muls. ;  patrie  inconnue.  — 
flavicorno  Schanh.;  de  Cuba  et  de  la  Jamaïque.  —  picicorne  Schœnh.;  de 
la  Jamaïque.  —  omerkanum  Dej.;  de  Cayenne.  —  striatopuncfalum  Dej.; 
du  Brésil.  —  abdominale  Fab.:  de  l'île  de  France,  Madagascar  et  des  Indes  orien- 
tales; il  a  été  également  découvert  en  Sardaigne.  Les  observations  qui  accom- 
pagnent cet  extrait  sont  empruntées  àErichson,  Arch.  1846,  II,  p.  105. 

A  ces  espèces,  aj.  :  Cœlostoma  nitidum,  de  Java;  subdepressiim,  du  Mexique; 
punctuiatuin,  du  Chili;  coiivexiinij  de  Cayenne;  minutum,  du  Mexique  ;  5/rta- 
tum,  de  Colombie;  insidare,  de  l'île  de  France;  senegalense,  du  Sénégal; 
Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  II,  p.  58.  —  Sphœridium  diaperinmn,  depressum, 
Klug,  1ns.  von  Madag.  p.  72;  de  Madagascar.  —  Cyclon.  rufitar se,  nitidum, 
Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  601;  de  Natal.  —  subquadratum,  L.  Fairm.  Rev.  et 
Mag.  d.  Zool.  1819,  p.  412;  de  Taïti.  — hispanicum,  dalmatinum,  Kùster,  Die 
Ka;f.  Europ.  XIU,  39,  40  ;  d'Europe, 


SpnÉniDiiDES*  ilo 

poslcrieurs  .lussî  long  que  les  suivants  réunis.  —  Prosternum  lamelli- 
forme en  arrière;  mésosternurn  envoyant  une  lame  entre  les  liatiches 
inlermédiaircs.  —Corps  suborbiculairc  ou  brièvement  ovale,  méflio- 
crcmcnt  ou  assez  convexe. 

Insectes  d'assez  petite  ou  petite  taille,  noirs  et  ayant  ordinairement 
deux  ou  quatre  taches  d'un  fauve-rougcâtre  sur  les  éiytres.  Ils  vivent 
presque  exclusivement  dans  les  bouses  sous  lesquelles  ils  creusent  des 
galeries,  où  ils  cherchent  un  refuge,  quand  on  veut  les  saisir.  Les  mâles 
se  distinguent  des  femelles  par  leur  proihorax  plus  ample  et  surtout  par 
le  dernier  article  de  leurs  tarses  anlcricurs  qui  est  renflé,  et  dont  l'un 
des  croiîhels  est  très-épais  et  fortement  arqué. 

Le  genre  est  presque  exclusivement  propre  à  l'ancien  continent;  le» 
espèces  décrites  s'élèvent  à  près  d'une  vingtaine  (i), 

CERCYON. 

Leach,  Zool.  Miscell.  III,  p.  95  (2). 

Organes  buccaux,  tête  et  yeux  des  Sph^eridium.  —  Antennes  de 
neuf  articles  :  1  assez  long,  déprimé,  un  peu  arqué,  2  conique,  court, 
3-3  très-courts,  submoniiiformcs,  6  cupiliforme,  annexé  à  la  massue 
oblongue  et  serrée,  formée  par  les  trois  derniers.  —  Prolhorax  et  écus- 
son  des  Spo^eridium.  —  Eiytres  plus  ovales.  —  Pattes  courtes;  cuisses 
larges;  jambes  comprimées,  garnies  de  |)elites  épines  disposées  en  sé- 
ries ;  premier  article  des  tarses  postérieurs  à  peine  aussi  long  que  les 
trois  suivants  réunis.  — Prosternum  en  triangle  allongé;  mosostcrnuin 
formant  une  lame  longitudinale  entre  les  hanches  intermédiaires.  — 
Corps  ovalairc,  convexe. 

Ce  genre,  séparé,  avec  raison,  des  SrnyERiDicM  par  Leach,  en  diffère 
par  ses  antennes,  ses  jambes  beaucoup  moins  épineuses,  et  quelques 
différences  dans  le  prosternum  et  les  tarses  antérieurs  qui  n'oiîrenl  rien 
de  pailjculier  chez  les  mâles.  Ses  espèces  sont  trcs-pclilcs  et  vivent  à 
la  manière   des  Spn^aiiuiDJi;   quelques-unes  seulement  se  trouvent 

(1)  Esp.  européennes  :  S.  scarahœoides  Linn.,  bipusiulatum  Fab.,  margi- 
natum  Scriba;  M.  Mulsant  n'en  fait  qu'une  variété  du  bipustidatmn,  dont  il 
paraît  toutefois  distinct.  —  striolutum,  tesiaceum,  Heer,  Col.  lielvet.  I,  p.  487. 

—  quadrimaculatum,  Kiistcr,  Die  K;c'f.  Europ.  11,23  {scarabœoides'idiV.'i). — 
Esp.  africaines  :  S.  seneçjalense,  caffrum,  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Col.  II,  p.  60. 
— ahbrcvintwn,  ornatum,  consobrinum,  apicnle.cxile,^o\Km.\n%.  Catfrar.  I, 
p.  G03.  —  Esp.  de  Madagascar  :  S.  chri/somelinum^  Klug,  Ins.  von  Mada?.  p.  72. 

—  Esp.  de  Java  :  S.  dimidiatiim,  vicinum,  Casteln.  loc.  cit.  p.  60.  —  Esp.  de 
l'Amer,  du  Nord  :  S.  melœnum,  Gcrmar,  Nov.  Ins.  Spec.  p.  96. 

(2)  Syn.  Trichopoda,  BruUé,  Hist.  nat.  Ins.;  Coi.  II,  p.  294.  —  Pelosoma 
Mulsant,  Col.  de  France;  Palpic.  p.  184. 


474  PALPICOBKES. 

dans  les  endroits  humides,  sous  les  pierres,  les  mousses  et  les  débris 
végétaux. 

Le  genre  Tbichopoda  de  M.  BruUé,  fondé  sur  une  espèce  exotique 
de  Mailagascar  (P.  cassidœformis  Br.),  ne  diffère  de  celui-ci  que  par 
une  fossette  que  présente  le  bord  antérieur  du  menton,  comme  chez 
quelques  Cyclonotcm  ,  et  des  tarses  un  peu  plus  velus  en  dessous, 
deux  caractères  qui  ne  sont  manifestement  pas  génériques. 

Je  ne  vois  rien  non  plus,  dans  les  caractères  assignés  par  M.  Mulsant 
à  son  genre  Pelosoma,  qui  soit  suffisant  pour  le  séparer  de  celui-ci;  il 
n'en  diffère  que  par  le  mésosternum  anguleux  en  avant,  au  lieu  d'être 
parallèle  dans  toute  sa  longueur.  L'espèce  unique  (P.  Laferlei  Muls.) 
que  M.  Pflulsant  y  rapporte,  est  un  très-petit  insecte,  découvert  dans 
la  France  centrale. 

Les  Cercyon  sont  assez  nombreux  et  paraissent  exister  dans  la  plu- 
part des  régions  du  globle  ;  les  espèces  décrites  se  montent  à  près  d'une 
trentaine,  dont  plus  de  la  moitié  se  trouvent  en  Europe  (l). 

MEGASTERNUM. 
Muls.  Coléopt.  d.  France;  Palp.  p.  187  (2). 

Ce  genre  ne  diffère  des  Cercyon  que  par  les  caractères  suivants  : 

Ecusson  en  triangle  curviligne,  à  peine  plus  long  que  large.  —  Jambes 

antérieures  échancrées  en  dehors  dans  leur  moitié  terminale  et  paraissant 

munies  d'une  dent  médiane.  —  Prosternum  large,  en  losange  irrégulier, 

rtbordé  latéralement  et  échancré  en  arrière  pour  recevoir  le  sommet  du 

(1)  Quinze  des  espèces  européennes  sont  mentionnées  par  M.  Mulsant  :  ob- 
soletum  Gyllh.,  hœmorrhoidale  Fab.,  hœmorrhoiim  GylUi.,  latérale  Steph,, 
unipuncfatum  Linn.,  quisquilkim  Linn.,  centrimaculatum  Sturm,  pygmœum 
lilig. ,  littorale  GylUi.,  aqiiaticum  Steph. ,  flavipes  Fab.,  melanocephalum 
Linn.,  minutum  Fab.,  lugubre^  anale,  Payk. —  Aj.  :  C.  castanetim,  pulchel- 
lum,  Heer,  Col.  helvet.  I,  p.  492.  —  Esp.  de  la  Russie  méridionale  :  C.  bife- 
nestratum,  Kùster,  Die  Kœf.  Europ.  XXIII,  15.  —  Esp.  de  l'Afrique  australe  : 
C.  pygmœum,  costatum,  Bohem.  Ins.  Caffrar.  I,  p.  609.  —  Esp.  de  Madagas- 
car :  C.  grandis,  Casteln.  Hist.  nat.  d.  1ns.  II,  p.  62.  —  Esp.  de  la  Tasmanie  : 
C.  dorsale,  Erichs.  Arch.  1843,  I,  p.  153.  —  Esp.  du  Brésil  :  C.  tantillum, 
Muls.  Ann.  d.  1.  Soc.  d'Agr.  d.  Lyon,  VII,  p.  380.  —Esp.  des  Antilles  ;  C.  cri- 
brutum,  Casteln.  loc.  cit.  p.  62.  —  Esp.  de  l'Amérique  du  Nord  :  C.  Umba- 
tum,  adumbratum,  Manh.  Bull.  Mosc.  1843,  p.  260;  de  Sitkha.  —  macuMum, 
nanum,  mundum,  minusculum,  Melsheim.  Proceed.  of  the  Acad.  of  Philad.  II, 
p.  101.  —  Il  faut  aussi  proba))lement  rapporter  ici  les  Sph-cridium  suivants 
de  Say  :  mellipes,  Boston  Journ.  of  nat.  Hist.  I,  p.  172;  du  Mexique  ;  apicule, 
Journ.  of  the  Acad.  of  Philad.  lll,  p.  'lO'i;pretextatum,nigricoUe,occcilatum, 
ibid.  V,  p.  190;  ces  quatre  derniers  des  Etats-Unis. 

(2)  Syn.  Dermestes  Marsh.  —  Cercyon  Steph.''  Eriebs. 


SPHÉBIDIIDES.  475 

mésosternum;  celui-ci  transversal,  tronqué  obliquement  de  chaque  côté 
en  avant. 

Le  Dcrmesles  bolelophagus  de  Marsham  constitue  jusqu'à  présent  la 
seule  espèce  de  ce  genre  ;  ce  très-petit  insecte,  qui  vit  dans  les  bolets, 
n'est  pas  très-rare  en  France  et  paraît  se  trouver  dans  la  majeure  partie 
de  l'Europe.  Erichson  n'avait  pas  cru  devoir  le  séparer,  non  plus  que 
l'unique  espèce  du  genre  suivant,  desCERcvoN,  dont  tous  deux  sont  raa- 
nifestemen.t  distincts. 

CRYPTOPLEURUM. 

MuLS.  Coléopt.  d.  France;  Palpic.  p.  188  (1). 

Genre  voisin  du  précédent,  dont  il  s'éloigne  par  les  caractères  qui 
suivent  : 

Prothorax  non  tranchant  sur  les  bords  latéraux,  ayant  ceux-ci  repliés 
en  dessous,  de  façon  à  former  un  triangle  à  sommet  dirigé  inférieure- 
ment.  —  Jambes  antérieures  entières  sur  leur  tranche  externe.  —  Pro- 
sternum et  mésosternum  encore  plus  larges  ;  le  premier  formant  un 
triangle  renversé,  échancré  au  bout  et  dont  les  angles  antérieurs  sont 
un  peu  tronqués. 

Le  prothorax  et  les  jambes  antérieures  fournissent  les  deux  caractères 
qui  séparent  le  genre  des  Megasterncm,  dont  il  ne  mériterait  pas  sans 
cela  d'être  séparé.  Le  Sphœridium  alomarium  de  Fabricius,  sur  lequel 
il  est  établi,  se  trouve  communément  dans  les  bouses  et  parfois  dans  les 
bolets  et  les  champignons. 

(1)  Sph^sridiuu  ou  Cercyon  des  auteurs. 


FIN    DO   TOMS    PRËftSlER. 


PABÎÏÎ.LES,  TRIBUS  ET  G-ENRES 
COMPRIS  DANS  CE  VOLUME. 


page». 

Abacetus..  ..........  315 

Abarls.  ............  347 

Abax 323 

Abropus 360 

Abroscelis. 17 

Acantliogenius 93 

Acanthoscelis 194 

Acephorus 201 

Acilius 430 

Acinopus 287 

Acrodun 332 

Actcphûus 323 

Acupalpus 302 

Addosia 323 

Addofopus 153 

JEacus 222 

>Emalodera ,  370 

JEixiclomorpha 17 

.(î^nigma 91 

jîlphnidius 30.^ 

jTlpus 372 

jîtophorus 117 

Agabus 424 

Agaosoma 365 

Agastus 87 

Agaius 110 

Agelaea 251 

Agonocheiln 140 

Agonodcmus 323 

Agonoderus 262 

Agonum. .  .î.  .......  .  349 


pas"- 

Agra. .'......'......  104 

Alpœm liO 

Aleptocerus 218 

Amara 332 

Amathitis 332 

Amblycheila 7 

Amblychus 234 

Amblygenius 227 

Amblygnathus 266 

Amblystonius 301 

Amblytclus 316 

Ammosia 12 

Amphasia 277 

Amphibalus 469 

Amphiops .  .  .  .  462 

Amphizoa 409 

Amphizo'jdes 409 

Anatrichis 39i 

Anaulacus 309 

Anchoménides 338 

Anchomenus 3 19 

Akchonodéiîides 373 

Ancbonoderus 375 

Aniara , 13 

Anillus 380 

Anisocnemus 294 

Amsodactvlides 268 

Anisodactylus 278 

Anisomera 421 

Anisotarsiis 279 

Anodocbcilus. 416 


TABLE    AtPHABÉTIQtJB. 


477 


pages. 

Anomœus 108 

Anophthalnius 372 

Anoplogcuius 30  i 

Antdrctia 336 

Antarctiides 336 

Anthia 177 

Anthiades 175 

Apenes 108 

Apiodera 72 

Aplocentnis 278 

Aplochile 185 

Aplothorax 58 

Apoicmopterus 54 

Apolomus 172 

Apristus 123 

Apsecira 269 

Aptcma 11 

Aptcroessa 24 

Aplinus Ô8 

Arachnoidius 323 

Aratliarea 38  i 

Arathymus 242 

Ardistomis 206 

Arguior 323 

Aristus 167 

Arnidius 192 

Arsinoc 125 

Aspasia 126 

Aspidoglossa 205 

Asporina 223 

Asporinus 223 

Àstygis 315 

Atractonota 189 

Atranus 288 

Allelabus 72 

Augasmosomus 253 

Axinidium 249 

Axinopalpus 118 

Axinophorus 151,  187 

Axinopsophus 125 

Axinotoma 274 

B 

Badister 234 

BiEOglossa ■.  .  .  178 

Paripus 246 


page». 

Barymorphus 221 

Barysomus 290 

Basoleia 187 

Batoscelis 261 

Deleopterus 141 

Belonognatha 142 

Bejibidiides 379 

Bembidium 382 

Berosus 458 

Dlechrus 122 

Blethisa 4G 

Bomius 120 

Bothriopterus 323 

Brachidius 26  i 

Brachimdes 97 

Brachiiius 99 

Bracliycœlus 276 

Brachygnathiis 210 

Brachypalpiis 455 

Brachystylus 323 

Bradybsnus 292 

Bradycellus ^  .  294 

Bradytus '332 

Broscosoma 242 

Broscus 239 

Bryobius 323 


Calathus. .  3î2 

Calleida. 105 

Callidema 16 

Callimosoma 66 

Callisthenes 60 

Callistus 374 

Calochroa 17 

Galopha?na 81 

Calopterus 323 

Calosoma 58 

Camaragmithus 48 

Campa 382 

Camptodontus 199 

Camptoscelis 328 

Camptotonia 376 

Campylocncmis 182 

Capliora 339 

Carabides 43 


478 


TABLE    ALPHABETIQUE 


pages. 

CARABIQUES 34 

Carabus 54 

Cardiaderus 367 

Cardiomera 354 

Cardiophthalmus 245 

Carenostylus. ;  .  .  323 

Garenum 192 

Carteriis 169 

Cascelius 245 

Casnoidea 73 

Catadromus 321 

Catapiesis.   ..........  187 

Catascopus 145 

Catopfria 17 

Cechenus 54 

Celena.'phes 138 

Celia 332 

Celina 417 

CeHtrocheila.  - 11 

Cephalotes 239 

Ceratoderus 467 

Cercyon 473 

Ceroglossus 54 

Chœtarihria 461 

Chalcochrous 323 

Chalybe 378 

Cheilonycha -.  .  .  .  17 

Chelonodcma 130 

Cheporus 323 

Chilotomus 170 

Chlaenius 224 

Chlénides 215 

Chrysostigma 58 

Cîcindela 17 

CICINDÉLÈTES 1 

ClCIKDÉLlDES 14 

Cillenum. 582 

Clivina 204 

Cnémacanthides 237 

Cnemacanthus 240 

Cnemalobus 240 

Cœloprosopus 147 

Cœlostoma 461,  471 

Cœlostomus 315 

CoUiuris :  .  .  .      29^  72 

COLLYRIDES 27 

Collyris ,  20 


pages. 

Colpôdes 361 

Colymbetes 4i2 

COLYMBÉTIDES 417 

Copelatus. 425 

Cophosus 323 

Coptia :  .  .  .  213 

Coptodera. 140 

Coptolabrus 54 

Coptotomus 420 

Corax 323 

Cordistes 81 

Corsyra 111 

Coscinia 167 

Cosciniopterus. 323 

Cosmema 26 

Crasodactylus 279 

Craspedophorus 210 

Cratacanthus 288 

Cratocérides 257 

Cratocerus 263 

Cratogaster 323 

Cratognathus 271 

Cratohœrea 17 

Creobius 245 

Crepidogaster 101 

Cryobius 323 

Cryptobatis 126 

Cryptomma 201 

Cryptopleurum 475 

Ctenipus 341 

Ctenodactyla 78 

Cténodactylides 76 

Ctenognathus 353 

Ctenomerus 293 

Ctenoncus 112 

Ctenostoma 32 

Cténostomides 30 

Curtonotm 332 

Cybisler 427 

Cyhister 440 

Cychrides 60 

Cychrus 62 

Cyclinus.' 439 

Cycloloba 178 

Cyclomus 323 

Cyclonotura 471 

Cyclosomus 258 


DES   FAMILLES,    TRIBUS    ET   GENRES. 


pages. 

Cyclotrachelus 323 

Cyclous 439 

Cylmdera 17 

Cylindronotum 107 

Cyllidium 461 

Cylloscelis 289 

Cymindis 108 

Cymindoidea 108 

Cynthia 318 

Cyphogenius 271 

Gypholoba 179 

Cyphosoma 145 

Cyrtoderus 329 


boÂloâontus 86 

Damaster.. 61 

Daptomorphus 271 

Daptus 261 

Demetrias llô 

Demetrida 116 

Dendrocellus 80 

Dercylus 217 

Desera 80 

Desmopachria 416 

Diacheila 46 

Diachromus 277 

Diaplioromerus 273 

Diaplioroncus 112 

Diaphoropsophus 221 

Diaphorus 88 

Dibolochilus. 222 

Dicheirus 277 

Dicœlindus 366 

Dicœlus 232 

Dicranoncus 358 

fiicrochile 3ii 

bicronochilus 344 

Didetus 389 

Dineutus 439 

Dineutes 439 

Dinodes 224 

Dioctes 238 

Diplocheila 233 

Diploharpus 349 

Dirotus 312 


479 
pages. 

Discoderus 392 

Dispha?ricus 249 

Distipsidera 24 

Distrigus 316 

DlTOMlDES 165 

Ditomus 168 

Dolichochtis 136 

Dolichus 344 

Drepanus 151 

Drimostoma 313 

Dromica 26 

Dromius n  119 

Dromoceryx 122 

Di'omochorus 9 

Drypta 79 

Dyoriche 300 

Dyorichoderns..' 323 

Dyschirius 202 

Dyschromus 311 

Dyscolus 356 

Dysidius 323 

Dyticus 428- 

DYTISCIDES 403 

Dytiscides 426 

Dytiscus 428 

E 

Eccoptogenius. 320 

Eccoptomenus 227 

Echimuthus 127 

Éga 378 

Elaphrides 43 

Elaphrus 44 

Elophorus 465 

Emidopterus 191 

Empîeurus 466 

Enaphorus 89 

Eijculadiis 164 

Enliydius 438 

Enicocerus 468 

Enopleurus 458 

Epicosmus 211 

Epimetopus 467 

Epinectus 438- 

Epomis 223 

Eretes 429 


48à 


tABLE   ALPHABÉTIQtt 


pages- 

Ericatus 305 

Eripus 25i 

Éucallia 16 

Eucœrus 393 

Eucamptognathus 322 

Eucephaltis 271 

Euclieila 148 

Euchlamys 322 

Euchroa 319 

Eîiderna 210 

Eudromus 323,  382 

Eugncrthus 388 

Eulampra 17 

Eulcptus 118 

Euleptus 353 

Euncctcs 429 

Eunostus 85 

Euplyncs 131 

Euprosopus 27 

Euryarthron 17 

Eurychile 28 

Eurycoleus 129 

Eurydactylus 224 

Eurydera 143 

Euryderus ,•  •  •  •  '■^^^ 

Eurymorpha 17 

Euryoda 17 

Eurysoma 210 

Eurytrichus 279 

Euschizomerus ■.  .  .  .  212 

Eustra 161 

Eutogcncius -  .  235 

Eutoma 192 

Eulrachclus 81 

Euiroctes 330 

Evarthrus 399 

Evolenes 395 


Feronia 323 

Féromdes 317 

Fcronomorpha 323 

G 

Caleri'a 82 

Galèritides 79 


page*. 

Gcobaenus *  .  .  .  .  272 

Geobius 213 

Geodromus 300 

Geopinus 260 

Geta 189 

Globaria 460 

Glycia 110 

Glyphodactyla 114 

Glyptodenis 224 

Glyptoplerus 323 

Glyptus 255 

Gnathaphanus 299 

Gnathoxis 196 

Goniotropis 157 

Graphiptérides.   .......  173 

Grâphipterus 174 

Graphoderus 431 

Gynandromorphus 283 

Gynaiidropus 284 

Gynandrotarsus 283 

Gyretes 440 

GYRIISIDES 433 

Gyrinus.  . 438 

n 

Haliplides ...■,■  410 

Haliplus 411 

Haplocœlus 323 

Haplochile 185 

Haplopeza 133 

Haplopisthius 269 

Huptoderus 323 

Harpactes 238 

Harpalides 285 

Harpalus 295 

Helœotrechus 149 

Helluo 92 

Helluodes 92 

Hellnomorpha 95 

Helluoxides 90 

Hclobia 50 

Hdobiûs 452 

Helochares 456 

Hélophorides 463 

Helophorus 465 

Hemiteles 186 


èié  HMiin^  miijé  fi*  éMinkti 


tfèpîaàohià.  .'  i  i  i  ^  .  .  .  .  iV 

Heteracauiha.*  *.......  507 

Heterodadylus ^75 

Heteromorpha loi 

Heferoscelis. .  182 

Hexagonia 69 

HiLÉTIDES 47 

Hjletus 48 

Hippolœtis 305 

Hispalis 301 

Holciophorus 401 

Hololeius.. 227 

Hololissus.  ..........  187 

Holoscelis.   .  ,  . 163 

Homalolachnus..  . 220 

Homalomorpha 187 

Homethes 118 

Hoplitus 411 

Hoplogenius. .........  227 

Hoplognathiis.  . 159 

Hoplolenus. .  .........  229 

Hydaticus.  .  .  .  : 431 

Hydrachna 412 

Hydraena. 409 

Hydrium .  382 

Hydrobiides,  .........  454 

Hydrobius.  ..........  455 

Hydrocanthns.  ...'.....  419 

Hydrocharis..  ...:....  452 

Hydrochus.' 466 

Hydrodcma. 450 

Hydrophilides.  . 447 

Hydropliilus. 450 

HïDROPORIDES.    .   .  ; 413 

Hydroporomorpha..  .  .  .  .  .  417 

Hydroporus. 415 

Hydrosoma. 450 

Hydrous.  .  .  :  . 452 

Hygrobia.   .  .  :  i  : 412 

Hygrotus.   . 415 

Hyper  ion 182 

Hypherpcs 323 

Hyphaereon 284 

Hypharpax 282 

Hypliydi-us 414 

Hypolifhus 295 

HysUichopus. .  ,' 114 

Coléoptères.    Tome  I. 


lctinus.\  .  l  .  .  .  .  i  l  .  l  ^  156 

Idioraorphus 254 

llybius 424 

Iniopachys 54 

Iresia 15 

Irichroa 62 

Isopleurus 332 

Isotarsus 211 

Itamus 160 


Labocephalus.  ........  144 

Laccobius 457 

Laccophilus 420 

Lachnocrepis 394 

Laehenus 200 

Lachnophorus.  .  , 377 

Lagarus 323 

Lamprias 127 

Laphyra 17 

Lasioccra 376 

Lebia 127 

Lébiides 102 

Lecanomerus 280 

Leiochiton 238 

Leiocnemis 332 

Leirui 332 

Leistus 52 

Leja 382 

Leptodactyla 146 

Leptotrachelus. . 76 

Lesticus 312 

Lestignathus 345 

Leucorea 414 

Lia 130 

LlCINlDES 231 

Licinus 233- 

Limnebius 460 

Lionychus 123 

Liopfcrus 424 

Lissanchcniiis 2fc 

Lissopterus 291 

Lissotarsus 323 

Lobodontus 142 

31 


483 

pages. 

Lœmosthenes 341 

Loncliostenius 231 

Lopha 382 

Lophidius.  ...•<;  i  .•  *  <  .  335 

Lophoglossus.   - 401 

Loriccra.  <  j 21i 

Loxandrus.  .  .  , 401 

Loxocrepis.  »...,..,;.  362 

Loxomerus 275 

Luperca.  ...  ,,,,...  .  163 

Lymnœum. .  , 382 

Lyperophorits.  , 323 

Lyperus 323 

Lyrothorax 323 

M' 

Machosetus.  .........  238 

Macracanthus 265 

Macrocheilus. .  :  .  i  ,  .  .  .  .  93 

Manlicora.   .  , 6 

Manticoriees..  ; 5 

Marsyas. 319 

Masoreus, 134 

Mastax-, 101 

Matus 422 

Megacephala 11 

Megacéphalides 9 

Megalomma 23 

Megalonychus 352 

Megalostylus 323 

Megasternum 474 

Megodonius 54 

Meladema ;  .  422 

Mclœnus 166 

Melanius 323 

Melanotus.  .' 267 

Melisodeva 186 

Merizodus 369 

Mesocanihicus 450 

Metabletus. 122 

Melallophilus 323 

Metaxidius. 87 

Metaximorphu? 113 

Metius 337 

Metius.  ;  .  .  .  i 360 

Metvius.. 51 


TABLE   ALPHABETIQUE 


pages. 

Microceplialus.  ........  318 

Microchcila 310 

Microderes 259 

Microlestes 119 

Microlestia 179 

Migadops 274 

Miscelus 146 

Miscodora 238 

Mochtherus 137 

Molobrus 191 

Molops.: 323 

Molpus 14S 

Mouololxis 362 

Morio 183 

MORIOKIDES 180 

Mormolyce 144 

Myas 322 

Myosodus 323 

Myrmecilla 33 

Myi-mecoptera 25 

Mystropomus 156 

Blystropterus 172 

Nebria 50 

Necticus. 424 

Nemaglossa .  .  .  363 

Nemotarsiis. 390 

Netrodera. . 180 

Nogrus 429 

Komarctus. 39S 

Nomius 161 

Notaphns 382 

Noterus 418 

Nothopus 266 

Notiobia 281 

Noliophilus 43 

Nycteis. 141 


O 


Ochthebius 468 

Ochihedromus.  . 382 

Ochyropiis 194 

Ocybatus 219 

Ocydromus.  ......    219,  382 


DES   FAMILLES,    TRIBUS   ET   GENRES. 


pages. 

Ocypiis..  .  '. 96 

Ocys 382 

Odacantha 7-i 

Odacakthides 71 

Oàogenius. 169 

Odontium.   .  .  i 382 

Odontocheila 22 

Odontonyx 343 

Odonfoscelis 240 

Olisthopus 352 

Oniala 382 

Omalodera 370 

Omalomoi'pha 126 

Omalosoma 323 

Omalotrichus 220 

Omaseiis 323 

Omophron 42 

Omophronides 41 

Omostenus 125 

Omphra 94 

Omus S 

Omphreus 365 

Oncoderus 238 

Onypterygia ,  .  .  .  .  358 

Oodes 229 

Ooidius .  '292 

Oopterus 243 

Qphionea 72 

Ophionca 73 

Opisthius 44 

Ophonus -.  .  295 

Ophryodactylus 356 

Orectochilus 441 

Oreophilus 323 

Ortliogenium 299 

Orthogonius.  . 269 

Orthomus 323 

Oxoides I2l 

Oxyclieila.  ' 10 

Oxycrepis 314 

Oxyglossus 358 

Oxygnatlms 198 

Oxygonia 1& 

Oxypselaphtts .  3  i9 

Oxystomus.. 198 

Ozaena 156 

0ZÊKID£S 155 


483 

pages. 


Pachycarus 171 

Pachycranion 54 

Pachymorpha 176 

Pachymorphus 323 

Pachyteles 157 

Pachytrachelus 259 

PALPICORNES 443 

Pamborides 65 

Pamborus 66 

Panagéides 209 

Panagaeus.' 212 

Pangus 295 

Parallellomorphus 195 

Paramecus 289 

Paranomus 355 

Pasimachus 190 

Patrobus. . 367 

Patrus 441 

Pelecium 253 

Pelobatus 330 

Pélobides 412 

Pelobius 412 

Pelophila 49 

Pelor 339 

Pelosoma ,  .  .  473 

Pelyocypas 116 

Pentagonica 133 

Penthus 171 

Perçus 323 

Péricalides 137 

Pericalus 147 

Pericompsus 382 

Perigona 134 

Pcrcosia 332 

Peryphns 382 

Petrophilus :  323 

Phœoxanfha .  12 

Pheropsophus 99 

Philocthecnus 108 

Philocthus 382 

Philhydrus 456 

Philogens 213 

Philophlœus 139 

Philorhizus. 119 

Phyla 382 


i^i 


'iétt  imA^è;n$ii 


î^àg 


î^liyîlodrtraâ.*  .:..;...  23 

Pbysea 160 

Physocrotaphus 181 

Pliysodora 130 

Physodeutcra 23 

Physolœstus 235 

Piesmiis 323 

Piezia 175 

Pionycha 77 

Piosoma 277 

Plagiopyga 115 

Plagiorhytis 71 

Plagiotelum 117 

Planètes 94 

Platycliile 7 

Platychrus 54 

Platycœlus 323 

Platyderus 323 

Platymetopus 300 

Platynus 349 

Platynodes 184 

Platynomerus 341 

Platypterus 323 

Plutysma 323 

Platytarus 108 

Plecfes 54 

Pleuracanthus 96 

Pleurosoma 354 

Plochiocera '.  22 

Plocliionus 135 

Pœcilus 323 

Pœcilus 402 

POGONIDES 364 

Pogonophorus 52 

Pogonostoma.    ........  31 

Pogonus 368 

Polpochila 320 

Polyhirma 179 

Polysitus 330 

Polystichus 86 

Porrorhyiichus 440 

Prepusa 17 

Prionognathus 229 

Pristodactyla 343 

Pristoiiyclius 341 

Procephalus 32 

Pfoccrus 52 


Profinlstcg*  4  .'  .  .  .  7  i  7  i  .  53 

ProcrUsikus hit 

Promccodcrus.  ........  244 

Promecognathus 252 

Promecoptera 131 

Pscudaptinus 88 

Pseudo-Féronides 306 

Pseudomascus 323 

Psiudomorpha 151 

PSEL'DOMORPHIDES 149 

Pseudophonus 295 

Pseudorthomus 323 

Pseudosteropus 323 

Pseudoxycheila 11 

Pseudozœna 157 

Psilocera 31 

Psychobius.^ 323 

Psydrus 184 

Pferoglussus 292 

Pferostichus 323 

Pterostichus 400 

Pyramis 205 

B 

Rantus..  . .  422 

Raptor 368 

Ralhymus. 329 

Rhadine 347 

Rhagocrepis 76 

Rhagotlactylus 281 

Rhizotràchelus 220 

Rliombodera 139 

Rhopalomelus. 339 

Rhopalopalpus 224 

Rhytiderus 124 

S 

Sarothrocrepis.  ........  129 

Scales 233 

Scalidion 135 

Scaphinotus 63 

Scaphiodactylus 346 

Scapteriîs.    . 197 

Scaraphites 193 

Scaritcs.    . 194 

Scaritidea 240 


I>SS  FAMittES,   TRIBUS  1S.T!   G£XF,El. 


pages. 

SCAniTIDES. 189 

Scaurus ". 1C7 

Scliidonycha 78 

Schidomjchiis  :  .  . 78 

Schizogenios.. ".'.■.  .'....  207 

Scolytus.  . 258 

Scopodes 148 

Scutopterus 422 

SelenophbrUi.  \'.'.' .',.'.  .  295 

Sericôda.  ..•...■...'.,.  12i 

Siagona 1C2 

SUGONIDES .  .  162 

Silphomorpha.  ........  153 

Simodontus 323 

Singilis 110 

Sogines 323 

Somoplatus 264 

Sperchéides 462 

Spercheus 464 

Sphœracra "76 

Sphaeridium 472 

Sphaerodcrus 63 

Sphallomorpha 152 

Sphéridiides 470 

Sphodrus 340 

Spongopus 279 

Stenidia 75 

Stenocera 31 

Stenocheila 74 

Stenocnemus ,365 

Stenoglossa 141 

Stenognathus. 348 

Stenolopliiis 303 

Stenomorphus 365 

Stenonotum 107 

Stereocerus 323 

Sternoloplius 453 

Steropus 323 

Stethoxus 450 

Stomides 247 

Stomis 250 

Stratiotes 200 

Strigia.. 327 

Suphis 419 

Syntomus 122 

Synuchus 343 

Systolosoma 369 

ColéopUres.    Tome  I, 


485 

pages. 


T 


Tachypus 54 

Tachypus 381 

Tachys 382 

Tachyta. ' .' 382 

Taphria .' .  .  .  343 

Taru^.'.  .-.'.'.-.  r 108 

TefluS.   ..'.....'.....  66 

Temnopterus 450 

Tenebrio 62 

Tetracanthicus 450 

Tetracha 12 

Tetragonoderus.  .......  132 

Thalassobius. .........  380 

Thalpius 89 

Therates 28 

Thermonectus 431 

Thermophila 176 

Thyreopterus 143 

Thysanotus 144 

Tomochilus 222 

Trachelizus 160 

Trachypachys 47 

Trachyplatys. 382 

Trechiclius 393 

Trechus 370 

Triœna 332 

Trihax 54 

Trichis m 

Trichognathus 84 

Trichopoda 473 

Trichopselaphus 286 

Tricondyla 28 

Trigonocheilus 440 

Trigonodactyla 70 

Trigoxodactylides 69 

Trigonotoma 311 

Tkigonotomides 309 

Trimorphiis 234 

Triplectrus 278 

Triplogenius 312 

Trirammatus 323 

Tritoiïus 455 

Trochalus 427 

Irogus 427 

31* 


486 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


pages. 
Tropisternus.  :  .;;..::.    452 

Tropopsis 159 

Tropopterus 363 


Variopalpis..  ;  ,"  .  .  .  ■.  ;  .  .    I2i 
Vatellus.  .,.;...;;».    414 

Vertagus. .  .  ',  ;  .  .  ;  '.  ;  -,  ;    219 


pages. 


Xantophœa.; 
Xestonotus., 


Zabrus.  ;  :  î 


yolviilus. ,  .;;;.,;;;;;   459  j  Zuphi'um, 


106 
392 


330 


:  c  :  5    S5 


riN  DE  LA  TABLE  ALPHABÉTIQUE» 


lUR'-StR^SElSB.  -^  IMP.   SAI1.LARD.